au présent à travers le discours direct (vers 33 à 50) leur donne de l’épaisseur et
les met directement en scène sous les yeux du lecteur.
Les rebondissements (dénonciation et attaque du Cerf ; réplique de celui-ci) et
ledénouement inattendu (« Le Cerf eut un présent », v.51) font aussi de la fable un
récit de fiction vivant et mouvementé.
C. La mise en scène d’animaux-humains
Comme souvent dans ses Fables, La Fontaine met ici en scène des animaux
anthropomorphes (au comportement humain).
Ce mélange est d’emblée annoncé dans le titre, « Les obsèques de la Lionne »,
liant un animal et une cérémonie humaine par excellence, celle de l’hommage aux
morts.
L’un des personnages principaux est le Lion, dont le statut symbolique de roi des
animaux est rappelé tout au long de la fable à travers plusieurs
appellations(« Prince », v.3 ; « Roi », v.30 ; « Monarque », v.33) et l’abondance
de possessifssoulignant sa puissance (« sa Province », v.6 ; « ses Prévôts », v.8).
Le Cerf, quant à lui, n’est défini que par l’expression « Chétif hôte des bois » (v. 33),
qui souligne sa faiblesse face à son interlocuteur.
Notons enfin la présence de « Loups » (v.36), qui, en accord avec la culture
populaire, représentent ici la violence.
Ces personnages-animaux sont cependant très proches des humains.
Par rapport à d’autres fables où les animaux parlent mais agissent de manière plus
bestiale (vivant dans la nature, se battant…), les références au monde animalsont
ici très réduites. Ainsi les termes « antre » (v.13) et « rugir » (v.16) sont les seuls à
l’évoquer directement.
La description détaillée du cérémonial du vers 7 à 10 rappelle ostensiblement
lemonde humain (« obsèques », « Prévôts », « cérémonie », « compagnie »), tout
comme le fait que Lion n’ait pas de griffes mais de « sacrés ongles » (v. 36).
Tout en suivant les codes classiques qu’il applique à la rédaction de ses Fables
(versification, schéma récit/morale, mise en scène d’animaux), on peut souligner que
La Fontaine choisit ici de livrer un récit long et mouvementé, où les animaux
semblent plus que jamais humains et où il intervient lui-même directement.
Ces caractéristiques sont ici au service d’une violente satire de la Cour.
II- … au service d’une féroce satire de la
Cour