Siemens, qui a conçu cette machine pour la cardiologie interventionnelle, est l'un des
principaux partenaires de l'IHU, avec Storz, autre entreprise allemande spécialiste des
instruments d'endoscopie.
Les Américains Medtronic et Intuitive Surgical, leader mondial des robots de chirurgie mini-
invasive, dont la dernière version du "da Vinci" équipe l'IHU, ont installé de leur côté un
centre de formation à l'Ircad, qu'une passerelle et 400 fibres optiques relient au nouvel
institut.
Fondation de coopération scientifique, l'IHU strasbourgeois a été doté d'un capital de 70
millions d'euros par l'Etat mais dispose d'un budget de 220 millions d'euros sur dix ans,
programme de recherche inclus, avec l'apport du privé.
Le nouveau bâtiment, voisin du nouvel hôpital civil dont il constitue le pôle de chirurgie
hépato-digestive, représente 100 millions d'euros dont 60 en équipements apportés par les
industriels, 40 pour la construction de 13.000 m2 payée par les collectivités territoriales et les
fonds européens.
6.000 PATIENTS PAR AN
Quelque 6.000 patients y seront traités par an et inscrits dans un protocole de recherche
clinique ou médico-économique.
Avec ses partenaires de recherche privés et publics dont l'Inria (Institut national de
recherche en informatique et en automatique) et ICube (Laboratoire des sciences de
l'ingénieur, de l'informatique et de l'imagerie), l'IHU s'attaque notamment au développement
d'un robot compatible IRM scanner ou d'un robot d'endoscopie flexible, mais pas seulement.
Il veut également étudier les parcours de soins et le rapport coût-bénéfice d'une chirurgie de
moins en moins traumatisante mais aux technologies de plus en plus onéreuses. Un Zeego
coûte environ 500.000 euros, un da Vinci dernière génération, autour de deux millions.
L'IHU ne disposera d'aucune chambre - l'hôpital peut y suppléer - et privilégiera les parcours
ambulatoires, offrant au patient opéré la possibilité de demeurer 24 ou 48 heures dans un
"hospitel", structure hôtelière adaptée où ses paramètres médicaux seront surveillés à
distance.
"Ce qui est cher, en chirurgie, c'est la complication. On va facilement prouver qu'avec les
thérapies mini-invasives, le malade va être mieux traité, plus rapidement, avec le moins
d'hospitalisation possible, donc moins de risques de maladies nosocomiales et moins de
complications", dit Jacques Marescaux.
(Edité par Yves Clarisse)
Gilbert Reilhac