D. L’observation réfléchie des accords
Quelques principes pour guider la pratique.
L’enseignement de la grammaire nécessite la prise en compte de :
- la dimension sémantique des accords : les marques donnent des informations sur le
genre, le nombre, la personne
- la dimension syntaxique : les marques indiquent des liens entre les constituants de la
phrase (les fonctions)
- la dimension morphologique : les marques font subir des modifications à la forme ou
morphologie du mot (en particulier à leurs terminaisons)
- la redondance de ces marques : information répétée sur chaque constituant variable à
l’écrit.
Un apprentissage aussi complexe ne peut se faire que progressivement :
- par l’observation et le retour réflexif sur le principe de chaine,
- par la mise en œuvre pratique avant l’apprentissage théorique de la règle,
- par l’installation d’une compétence avant un savoir abstrait,
- par la mise en œuvre sur des formes simples et régulières avant des formes complexes.
- par une construction interactive des savoirs :
en lecture (situation de réception) : repérage des indices morphosyntaxiques et
observation de leur intervention sur le sens
en production d’écrit (réécriture) :
révision orthographique d’une production (réviser, c’est corriger pour être
lisible et compris de tous grâce au respect d’une norme commune),
moments d’écriture collective de la classe,
transformation d’un récit (en changeant le genre, le nombre),
écriture de textes mystères (seuls les indices morphosyntaxiques
permettent d’identifier si le narrateur est un homme ou une femme…).
Les étapes :
o au cycle 2
Relevés analogiques pour mettre en évidence le principe de la chaîne :
A construire au fur et à mesure des rencontres dans les textes (s’intéresser au signal donné
par le déterminant puis sur l’accord sujet-verbe)
o au cycle 3
Observation et formulation réfléchie du fonctionnement du principe de chaine au cycle 3 :
1. repérer :
en partant du déterminant pour identifier tous les constituants concernés par la
chaîne,
d’abord à l’oral (écouter, repérer, reprendre, répéter) puis à l’écrit (entourer,
souligner, surligner, codifier, flécher…)
2. observer les variations morphologiques :
trier, classer (des phrases à partir d’indications de genre et de nombre)
comparer (la même phrase avec un genre, un nombre différent)
3. manipuler
substituer et ajouter (supports de plus en plus complexes)
faire varier : le nom (pour changer le genre), le nombre, le groupe nominal
(ajouter des expansions qui poursuivent l’accord, font changer les marques ou créent
une rupture)