Le processus de plan national d’adaptation au Niger Rapport de recensement et recommandations pour une feuille de route pour faire avancer le processus PNA du Niger Table des matières Acronymes et Abréviations ............................................................................................................................ 3 Remerciements............................................................................................................................................... 5 Résumé............................................................................................................................................................ 6 1. Introduction ............................................................................................................................................ 8 2. Contexte national ................................................................................................................................... 9 2.1. Politique et cadre stratégique .......................................................................................................... 9 3. 2.2. Institutions – Mécanismes de coordination existants et acteurs clés ............................................ 10 2.3. Activités – Initiatives d’adaptation pertinentes pour le PNA ......................................................... 10 Evaluation des capacités....................................................................................................................... 14 3.1. Méthodologie.................................................................................................................................. 14 3.2. Analyse des Forces – Faiblesses – Opportunités – Menaces (SWOT) pour les besoins nationaux de capacités.................................................................................................................................................... 16 3.3. Statut de l’intégration des changements climatiques dans les processus de planification et de budgétisation en cours.............................................................................................................................. 17 4. 3.4. Evaluation des compétences .......................................................................................................... 20 3.5. Recommandations pour le renforcement des compétences ......................................................... 24 3.6. Engagement du secteur privé ......................................................................................................... 25 Domaines stratégiques et prochaines étapes...................................................................................... 26 4.1. Domaines stratégiques ................................................................................................................... 26 4.2. Etapes suivantes et proposition de feuille de route ....................................................................... 27 Annexe 1 : Liste des ministères, des départements et des institutions rencontrées ................................ 32 Annexe 2 : Affiche du processus PNA au Niger ........................................................................................... 34 Annexe 3 : Note de présentation du processus PNA au Niger.................................................................... 35 Liste des illustrations Figure 1: Niveaux institutionnels pour le renforcement des capacités ........................................................ 14 Figure 2: Points d'entrée et composants du processus PNA au Niger .......................................................... 27 Liste des tableaux Tableau 1: Initiatives liées aux PNA............................................................................................................... 14 Tableau 2: Compétences généralisées pour la planification de l’Adaptation Nationale .............................. 16 Tableau 3: Analyse SWOT.............................................................................................................................. 17 Tableau 4: Tableau sur l'intégration du climat.............................................................................................. 20 Tableau 5: Evaluation des compétences ....................................................................................................... 24 Tableau 6: Points d'entrée pour le développement national des compétences pour les PNA au Niger...... 25 Acronymes et Abréviations AAP ACC AJCI AMCC BAD BIRD BM CCNUCC CNEDD DMN DNPGCCA EMIG ENAM FAO FEM GEF-LDCF GIZ GRC I3N IFC LEG MESU/DD MP/AT/DC ONG PAC-RC PAG-PNA PANA PARC-DAD PDES PMA PME PNA PNC PNEDD PNUD PNUE PPRC RRC African Adaptation Programme Adaptation au Changement Climatique Agence japonaise de coopération internationale Alliance mondiale contre le changement climatique Banque africaine de développement Banque internationale pour la reconstruction et le développement Banque mondiale Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique Conseil national de l’environnement pour un développement durable Direction de la météorologie nationale Dispositif national de prévention et de gestion des catastrophes et crises alimentaires Ecole des mines, de l’industrie et de la géologie Ecole nationale de l’administration et de la magistrature Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture UN Food and Agricultural Organisation Fonds pour l’environnement mondial Global Environment Facility – Least Developed Countries Fund Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit Gestion des risques de catastrophe Initiative “les Nigériens nourrissent les Nigériens” International Finance Corporation Société Financière Internationale Least Developed Countries Experts Group Ministère de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable Ministère du Plan, de l’Aménagement du territoire et du Développement communautaire Organisation non-gouvernementale Projet d’action communautaire du Niger pour la résilience au climat Programme d’appui global aux plans nationaux d’adaptation Programme d’action national d’adaptation Projet d’appui à la résilience climatique pour le développement de l’agriculture durable Plan de développement économique et social Pays les moins avancés Partenariat mondial de l’eau (GWP) Plan national d’adaptation Politique nationale en matière de changements climatiques Plan national de l’environnement pour le développement durable Programme des Nations unies pour le développement Programme des Nations unies pour l’environnement Programme pilote pour la résilience climatique Réduction des risques de catastrophe SAP SDDCI SE/CNEDD SPNA/CVC SWOT UN CC: learn UNITAR V&A Système d’alerte précoce Stratégie de développement durable et de croissance inclusive Secrétariat exécutif du Conseil national de l’environnement pour un développement durable Stratégie et Plan d’action sur les changements et la variabilité climatiques Strengths – Weaknesses - Opportunities – Threats One UN Climate Change Learning Partnership Institut des Nations unies pour la formation et la recherche United Nations Institute for Training and Research Vulnérabilité et Adaptation au Changement Climatique Remerciements Ce rapport a été élaboré avec l’appui et les contrbutions du Dr. Kamayé Maâzou, de Gousmane Moussa et de l’équipe de l’unité changements climatiques du Conseil national de l’environnement pour un développement durable du Niger. Les membres de la mission souhaiteraient également remercier les personnes interviewées des ministères clés et partenaires techniques et financiers de leur disponibilité et d’avoir partagé leurs avis et leurs documents durant la mission. Le bureau pays du PNUD au Niger, et Mansour Ndiaye, Laoualy Ada et Mahamane Lawali en particulier, ont également joué un rôle considérable à travers leurs contributions techniques et le partage d’information pertinentes ainsi que dans l’appui à l’organisation de la mission dans l’organisation. La traduction de l’anglais au français a été effectuée par Clotilde Goeman. Composition de la mission L’équipe de mission était composée de Rohini Kohli et Julie Teng, du PNUD, Jerry Husch, consultante pour l’UNITAR, Armand Houanye et Tiemtoré Mahamadou, PME/GWP. Résumé Le Programme d’Action National d’Adaptation (PANA) au Niger finalisé en 2006 a jusqu’alors été le cadre principal d’intervention en matière de vulnérabilité climatique. Afin d’aller au-delà des besoins urgents et immédiats, et vers une approche à moyen terme, le Niger prévoit d’intégrer le changement climatique dans sa planification et sa budgétisation du développement à travers le processus PNA. Ce processus contribuera à garantir que la stratégie de développement de long terme, à commencer par sa « vision 2035 », intègre pleinement les risques et opportunités liées au changement climatique, promeuve une croissance inclusive et renforce le développement durable. Avec le soutien conjoint du Programme d’appui global aux plans nationaux d’adaptation (PAG-PNA) du PNUD et du PNUE et de leurs partenaires, dont l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR) et le Partenariat Mondial de l’Eau (PME/GWP), le Niger a identifié les lacunes principales et les interventions prioritaires pour avancer dans leur processus PNA Vulnérabilité du Niger Les changements climatiques entrainent déjà des défis pour la productivité agricole et la sécurité alimentaire au Niger. Il y a eu trois sécheresses majeures durant la dernière décennie, conduisant à de sevères pénuries alimentaires qui ont davantage aggravé l’insécurité alimentaire et la malnutrition aigüe et ont eu des impacts sanitaires et socio-économiques significatifs sur la population. Ce pays enclavé est particulièrement vulnérable aux impacts des changements climatiques, en raison de ses caractéristiques biophysiques et à sa faible capacité d’adaptation liée à la forte prévalence de pauvreté multidimensionnelle (89,9%). De plus, son économie sous-développée et son infrastructure limitée est combinée à un des taux de croissance démographique les plus élevés au monde (3,9%). Près de 84% de la population du Niger tire leurs moyens de subsistance des ressources naturelles. Les risques climatiques projetés comprennent des sécheresses récurrentes, des précipitations et des inondations de plus en plus erratiques, des tempêtes de sable violentes et des invasions de criquets destructrices. L’approvisionnement en eau potable, qui est déjà insuffisant, fait face à une pression croissante du fait de l’épuisement des étangs et des lacs naturels, du débit réduit du fleuve Niger et de la sédimentation des sources d’eau de surface. Une baisse de la production de bétail et de l’agriculture aurait des impacts dramatiques sur l’économie nigérienne, et pourrait éventuellement contribuer à accroître l’insécurité alimentaire, à exacerber l’exode rural, et à augmenter la recrudescence des maladies tels le paludisme, la méningite et la rougeole. Défis Une des actions clés pour le Niger serait de renforcer les capacités nationales pour une pleine gestion des risques et intégration du climat dans la planification et la budgétisation. La plupart des PMA font face à ce défi et requièrent un important appui continu afin de pallier à ces déficits de capacité à moyen terme. C’est dans ce contexte que le Gouvernement du Niger, avec le soutien du PAG-PNA et de ses partenaires, a été l’un des premiers pays à demander l’appui du PNA. En 2014, le PAG-PNA, en collaboration avec l’UNITAR et PME/GWP, a conduit une étude préliminaire du cadre institutionnel et des capacités pertinentes au processus PNA, ont fait le bilan des initiatives pertinentes liées à l’intégration des changements climatiques, et ont identifié les étapes suivantes potentielles et les domaines d’intervention stratégiques afin de faire avancer le processus PNA au Niger. Ces étapes sont détaillées dans ce rapport. Le rapport identifie les défis suivants, entre autres, comme nécessitant un soutien additionnel: Capacités institutionnelle, fonctionnelle et technique limitées Ressources financières, humaines et matérielles restreintes Synergies et coordination entre les initiatives d’adaptation au climat à renforcer Faibles mécanismes de suivi et d’évaluation La disponibilité, fiabilité et gestion des données insuffisante Opportunités Le Niger prépare une stratégie de développement à moyen terme, la « Stratégie de développement durable et de croissance inclusive » (2035) ou « Vision 2035 ». En se fondant sur cette stratégie, le processus facilitera la planification de l’adaptation dans le pays en soutenant l’intégration des risques et opportunités climatiques dans les stratégies et les programmes nationaux et sectoriels. Le processus PNA appuiera également la priorisation des activités afin de prévenir les impacts climatiques négatifs sur le développement au niveau infranational. De plus, le processus PNA permettra d’améliorer la capacité institutionnelle pour la coordination des changements climatiques aux niveaux nationaux et infranationaux pour adopter une approche d’adaptation cohérente et stratégique. Il existe un important niveau de sensibilisation aux risques climatiques au Niger au niveau national. Différentes initiatives et interventions ont déjà mis en œuvre d’importantes actions d’adaptation, contribuant à préparer le terrain pour le processus PNA. Un des principaux avantages que le Niger pourrait tirer du processus serait de contribuer à pallier aux déficits de capacité nationale. La création de synergies, la mise à l’échelle des activités, l’amélioration de la coordination, le développement des capacités institutionnelles et techniques, et l’intégration des changements climatiques sont maintenant les principaux objectifs de l’engagement dans le processus PNA. Étapes suivantes Comme recommandé par les directives du LEG, une vision et un mandat nationaux constituent des étapes importantes pour le Niger dans le lancement du processus PNA. Un mécanisme de coordination pour le processus PNA devrait être désigné. Ainsi, le Gouvernement du Niger développe une feuille de route afin d’avancer dans le processus PNA, en se fondant sur les directives du LEG. Celle-ci détaille la série d’étapes à mener et comprend des interventions stratégiques clés qui soutiendraient le processus. Ces interventions se focaliseraient sur l’amélioration de la coordination, le développement des compétences et le renforcement de la capacité institutionnelle, la création d’une plateforme d’information efficace, l’intégration du changement climatique dans la « Vision 2035 », et le renforcement de l’intégration et la mise en œuvre de l’ACC dans les structures de gouvernance au niveau local. La feuille de route mettra aussi l’accent sur le besoin de développer des systèmes d’information climatique, d’améliorer la collecte et la gestion des données, ainsi que sur la nécessité de coordonner, faire le suivi et actualiser le processus PNA. Le but est de préparer le terrain pour un processus PNA opérationnel, robuste, intégré et évolutif pour le Niger. 1. Introduction Les changements climatiques sont bien plus qu’un seul problème environnemental. Les objectifs du développement durable, le Programme Stratégique du PNUD pour 2014-2017 et les initiatives actuelles liées au PAG-PNA du PNUD/PNUE sont quelques exemples d’activités visant à aider les pays à prendre des décisions informées relatives aux risques, aux solutions durables et à la mise en place efficace des projets sur le terrain. Le lancement du processus des plans nationaux d’adaptation (PNA) en 2012 fait partie de cette récente orientation. Comme les directives du LEG l’observent, le processus PNA a été élaboré pour permettre aux pays d’adopter des approches de gestion complète des risques. Le développement, la coordination et le suivi des efforts nationaux en matière d’adaptation aux changements climatiques, de gestion et réduction des risques de catastrophes sont de plus en plus prioritaires dans les pays. Etant donné la nature complexe des impacts des changements climatiques, des PNA clairs, fondés sur des preuves, intégrés à la planification, aux politiques et à la budgétisation stratégiques nationales et sectorielles, permettront d’orienter le financement, le suivi et l’aide au développement en interne et avec les bailleurs. Ainsi, l’objectif du PAG-PNA est de : « …renforcer les capacités institutionnelles et techniques nationales des PMA alors qu’ils commencent à intégrer la planification de l’adaptation aux changements climatiques à moyen et long termes ou de les aligner sur les processus de planification et de budgétisation du développement actuel. » Le Niger, l’un des pays les plus pauvres du monde, a été affecté de manière significative par les changements climatiques, en particulier en matière de sécurité alimentaire, comme les trois pénuries alimentaires majeures des 10 dernières années l’ont démontré. Les principaux impacts des changements climatiques au Niger comprennent une augmentation dans la fréquence des sécheresses, résultant en une réduction de la production agricole, une pression accrue sur les écosystèmes pastoraux, et par conséquent l’érosion des sols à grande échelle. La réduction de l’approvisionnement alimentaire et des revenus provenant de l’agriculture résultant du changement climatique augmentera l’incidence de la malnutrition et des famines dans le pays. La baisse des revenus, l’exacerbation des conflits territoriaux et l’approfondissement de la pauvreté rurale sont d’autre exemples d’impacts socio-économiques liés à la baisse des rendements agricoles résultant des changements climatiques1. Le Gouvernement du Niger a fait une demande d’appui à son processus PNA en mars 2013 et a été un des premiers pays ciblés dès l’opérationnalisation du PAG-PNA en septembre 2013. En novembre 2013, le Dr. Kamayé Maâzou, point focal du Niger à la CCNUCC et Secrétariat Exécutif du Conseil national sur l’environnement pour le développement durable, a rencontré l’unité du PNUD-FEM afin de définir les besoins du Niger quant au processus PNA. Suite à cette requête, une mission conjointe a pris place du 14 au 23 Juin 2014 et l’équipe était composée du PNUD, de l’UNITAR et du Partenariat Mondial pour l’Eau. Ses objectifs étaient de faire un inventaire des initiatives pertinentes sur l’intégration du climat et qui pourraient servir de base au processus PNA au Niger et de proposer les étapes et actions à suivre. La mission a rencontré environ 70 parties prenantes et conduit 25 entretiens et réunions2. La mission s’est aussi appuyée sur la participation du Niger à l’atelier francophone sur le processus PNA, qui a été organisée en Avril 2014 à Addis Ababa, et au cours duquel le Gouvernement du Niger a identifié les principaux appuis nécessaires au PNA. Ceux-ci portaient principalement le renforcement des capacités des institutions et de leur personnel. La mission a permis une étude du cadre institutionnel et des capacités pertinentes pour le processus PNA à travers des entretiens qualitatifs et une revue documentaire extensive et résulte en une feuille de route pour faire avancer le processus PNA au Niger. 1 2 Politique Nationale du Changement climatique, Gouvernement du Niger, 2013 La liste des personnes/institutions sont en annexe 1 2. Contexte national 2.1. Politique et cadre stratégique Le Plan de développement économique et social (PDES) de 2012-2015 a été adopté en août 2012 par le Conseil des Ministres au Niger. Il fait suite à la Stratégie de réduction de la pauvreté et à la Stratégie de réduction accélérée de la pauvreté et vise à encadrer toutes les stratégies de développement du Niger. Il contient cinq priorités : renforcement de l’État de Droit, développement durable et inclusif, sécurité alimentaire, diversification économique et développement social. Il vise à atteindre une croissance économique de 8% en moyenne et de garantir que le grand public puisse réellement partager les bénéfices de la croissance. Il est destiné à englober tous les problèmes de développement prioritaires au Niger. Il identifie ainsi les changements climatiques comme un défi majeur, qu’il cherche à traiter dans l’axe 2, qui vise à assurer que les ressources environnementales sont préservées et gérées de manière durable, et partiellement dans l’axe 3 qui traite de la sécurité alimentaire. Le Gouvernement du Niger a lancé l’Initiative 3N (l’Initiative « les Nigériens nourrissent les Nigériens », ou I3N), en 2011 et une stratégie a été adoptée en avril 2012 dans le cadre du programme de Renaissance du Président. L’initiative est coordonnée par un Haut-Commissariat. L’I3N est intégrée dans le PDES en tant que troisième axe prioritaire. Son objectif est de renforcer les capacités nationales en matière de production et d’approvisionnement alimentaire et de résilience face aux crises alimentaires et aux catastrophes. Le Niger a attribué 25% de son budget à ce programme de $2,6 milliards (£1,6 milliards), qui vise à améliorer la résilience du pays aux crises alimentaires. L’initiative inclut 5 priorités et 12 programmes clés qui visent à diversifier la production agricole, des moyens de subsistance et forestière afin d’augmenter les rendements, d’irriguer davantage de terres, d’améliorer l’approvisionnement des marchés, d’améliorer les réponses aux crises et aux catastrophes et de combattre la malnutrition. Le changement climatique est considéré comme une menace majeure à la sécurité alimentaire. Le PDES et l’I3N participent à l’effort du Gouvernement Nigérien pour améliorer la planification du développement. Une stratégie plus complète et à long terme est en cours de développement. Il s’agit de la Stratégie de Développement Durable et de Croissance Inclusive (SDDCI) pour 2020-2035, qui vise à proposer une stratégie générale à long terme et qui intégrerait les problèmes environnementaux de manière systématique. La SDDCI sera rédigée au printemps 2015 à travers un processus participatif, qui impliquera des études prospectives dirigées par des groupes d’experts ciblés et de différents domaines et la consultation de toutes les parties prenantes majeures du pays. Le PDES de 2016-2020 sera basé sur la SDDCI. En plus de ces documents stratégiques généraux, des plans et des stratégies spécifiques existent dans les secteurs du développement durable, de l’environnement et du changement climatique. Un des documents fondateurs est le Plan national de l’environnement pour le développement durable (PNEDD) adopté par décret en avril 2000. Il constitue l’Agenda 21 du Niger. Le PNEDD englobe six programmes prioritaires afin de mettre en œuvre les Conventions de Rio. Ils portent sur les changements climatiques, l’énergie, la biodiversité, la désertification et la gestion des ressources naturelles, l’environnement humain et urbain et l’eau. La Stratégie et Plan d’action sur les changements et la variabilité climatiques (SNPA/CVC) ont été adoptés en 2003. Deux communications nationales ont été soumises à la CCNUCC en 2000 et 2009 et la troisième est en cours de rédaction afin d’être soumise en 2015. Le PANA a été développé en 2006 et a identifié 14 zones d’intervention urgentes et de priorité, en particulier dans les secteurs de l’eau, agricole/moyens de subsistance et de la santé, desquels 13 ont commencé à être traités à travers des projets de pilotage qui doivent être mis à l’échelle. Une politique nationale sur les changements climatiques a été rédigée en 2012 et est en attente d’adoption par le Gouvernement. Elle servira de base pour la révision de la SNPA/CVC. Le Plan de consommation et de production durable 2012-2023 adopté en juillet 2013 est aussi une réponse au changement climatique et aux défis du développement durable en général. Il analyse les principales contraintes et les secteurs prioritaires clés. Il souligne des mesures générales qui visent à promouvoir la consommation et la production durable qui englobe un large éventail de secteurs et d’activités mais ne définit pas clairement en quoi consiste la durabilité. 2.2. Institutions – Mécanismes de coordination existants et acteurs clés A la suite de la ratification des trois Conventions de Rio et de l’Agenda 21, le Conseil national de l’environnement pour le développement durable (CNEDD) a été créé par décret 96-004/PM en septembre 1996, et modifié en 2000 et 2011. Il s’agit d’un organe de coordination transversal pour les questions d’environnement et de développement durable et est placé sous la supervision du Cabinet du Premier Ministre. Il est composé des représentants de différents ministères, d’institutions académiques et de recherche et de la société civile, dont le secteur privé. Un secrétariat exécutif fait le suivi et met en œuvre le PNEDD et les décisions du CNEDD, ainsi que tous les sujets relatifs aux trois Conventions de Rio. Il coordonne également le travail des Commissions techniques comme la Commission sur les changements et la variabilité climatiques, qui est présidée par la Direction de la Météorologie, qui n’est pas opérationnelle actuellement. Ces commissions sont présidées par différentes agences gouvernementales en coopération avec la société civile. Le Secrétariat exécutif est aussi en charge de la mise en place des projets liés aux changements climatiques. Le ministère de l’Environnement, de la Salubrité Urbaine et du Développement Durable joue aussi un rôle clé puisqu’il élabore et met en œuvre les politiques, plans, programmes et projets liés à la protection de l’environnement et la gestion des ressources naturelles. Sous ce nouveau mandat en 2013, le ministère a aussi le mandat de la coordination du développement durable. C’est un membre central du CNEDD et il dirige les commissions sur la diversité biologique, la lutte contre la désertification et l’eau et le développement durable. Le Cabinet de la Présidence est un autre acteur important dans la mesure où il coordonne des initiatives transversales telles que l’Initiative 3N, dont l’organe de coordination est placé sous la supervision du Cabinet. Des conseillers sont désignés par le Président et participent aux commissions et comités du CNEDD. Le Haut-Commissariat à l’Initiative 3N, par exemple, a le mandat de faire le suivi de toutes les initiatives qui contribuent à l’amélioration de la sécurité alimentaire dans le pays, y compris les projets d’adaptation aux changements climatiques. Le Cabinet du Premier Ministre, en plus du CNEDD et de la coordination du Gouvernement, supervise directement le Dispositif national de prévention et de gestion des catastrophes et crises alimentaires (DNPGCCA), composé de Systèmes d’Alerte Précoce (SAP) et de la cellule de crise alimentaire (CCA). Le DNPGCCA coopère souvent avec le CNEDD sur des sujets relatifs aux catastrophes liées aux changements climatiques comme les inondations ou les sécheresses et qui constituent la majorité des catastrophes au Niger. Le ministère du plan, de l’aménagement du territoire et du Développement Communautaire (MP/AT/DC) est en charge de la coordination, de la planification et du suivi du développement sur le court et moyen terme. Il rédige le plan sur 5 ans ainsi que les stratégies de développement à long terme, comme la SDDCI. Le ministère des finances coopère avec le ministère du Plan afin de rédiger la loi des finances, sur la base des contributions des ministères sectoriels. La Direction de la Météorologie nationale (DMN) fait partie du ministère des Transports et fournit des informations météorologiques. Plusieurs programmes ont été mis en place pour renforcer ses capacités, en ce qui concerne les outils et les équipements en particulier, mais la DMN manque de ressources et de capacités afin de jouer pleinement son rôle dans la fourniture de données climatiques pour renseigner les prises de décision pour l’adaptation sur le long terme. 2.3. Activités – Initiatives d’adaptation pertinentes pour le PNA De nombreux acteurs interviennent dans le domaine des changements climatiques au Niger, au vu de l’importance du problème et son impact sur la sécurité alimentaire et le développement général du pays. Créer des synergies, améliorer la coordination et intégrer le changement climatique sont considérés essentiels et différentes initiatives ont été tentées et initiées afin de préparer le terrain au processus PNA. Le tableau 1 suivant fournit une vue d’ensemble des programmes liés au climat et des projets pertinents pour le processus PNA et sur lesquels il peut s’appuyer et s’associer pour réaliser une meilleure intégration du changement climatique dans la planification et la budgétisation du développement. Nom/Institution Informations de base responsable/Bailleur/ Budget Initiatives en cours ou à venir Alliance mondiale Le projet vise à renforcer contre le Changement les capacités des acteurs à Climatique (AMCC) – différents niveaux à gérer Projet d’appui à la la sécurité alimentaire et résilience climatique nutritionnelle d’une pour le manière plus intégrée, développement de durable et résiliente face l’agriculture durable aux changements (PARC-DAD). climatiques et les risques qui en découlent. Il Institution interviendra au niveau responsable : local et régional à Dosso et ministère des Zinder avec des activités Finances agro-sylvo-pastorales, et au Entités d’exécution : niveau national en ministère de soutenant un système de l’Environnement, S&E au CNEDD et pour Régions de Dosso et renforcer le système de Zinder, HC3N, CNEDD S&E du I3N, et ses Budget : €11m mécanismes de mise en Bailleur : UE place et de gouvernance. Dates : 2015-2019 Adaptation aux Ce projet régional du PNUD changements est mis en place dans 6 climatiques et pays, dont le Niger. Il sécurité Alimentaire s’appuie sur le projet AAP en Afrique (ACAFS) mis en place en 2010-2012 Institution dans 20 pays d’Afrique. Il responsable : PNUD vise à améliorer les Entités d’exécution : capacités d’adaptation des SE/CNEDD gouvernements africains, Budget : $0.61m des communautés et des Bailleur : Japon institutions afin de faire Dates : 2015-2019 face aux impacts des changements climatiques sur la sécurité alimentaire et autres priorités de développement à travers 1) l’amélioration des systèmes d’information climatique pour des prises de décisions informées et intégrées, et 2) le test et l’élargissement des mesures d’adaptation climatique et de gestion des risques sélectionnées, incluant l’assurance basée sur les indices climatiques. Mise en œuvre des Le projet se concentre sur Pertinence pour le PNA Opportunités Les activités au niveau national sont particulièrement pertinentes pour le PNA puisqu’elles visent à renforcer les mécanismes de coordination et les capacités, à créer des synergies et promouvoir l’intégration du climat dans les politiques sectorielles. Ce projet pourrait aussi aider à augmenter la prise de conscience des problèmes liés au climat par le ministère des Finances. Le processus PNA pourrait aider à relier la plateforme d’information climatique en développement par le CNEDD avec les activités de S&E à venir, en particulier depuis que le CNEDD est en charge des deux projets. Le processus PNA pourrait rechercher des activités complémentaires en ce qui concerne le S&E de l’I3N, la mise en place et la gouvernance d’activités de renforcement des capacités, visant à renforcer son rôle de coordination et qui pourrait servir de base solide pour l’intégration de l’ACC. Le bureau pays du PNUD est mentionné comme un des membres du comité de direction et, en tant que tel, pourrait identifier les synergies entre le projet et le processus PNA. Le projet se concentre sur le renforcement des capacités, en particulier en ce qui concerne les systèmes d’information climatique et la sensibilisation, qui sont considérés clés pour le processus PNA dans les directives du CCNUCC/LEG. Son travail sur la révision de la Stratégie climatique nationale et l’intégration de la RRC et sur le renforcement des capacités du pays à accéder au financement climatique et d’aider les investissements directs à s’écouler vers les activités d’adaptation est particulièrement pertinent. La plateforme d’information qu’il cherche à développer sera aussi un bon outil pour créer un système d’information complet sur le changement climatique. Il organise aussi des formations pour sensibiliser les décisionnaires au changement climatique. A travers ce projet, les Le processus PNA devrait garantir que la plateforme d’information en développement est opérationnelle, utilisée comme base pour les systèmes en développement à venir (AMCC) et intégrée aux autres systèmes (I3N, PDES) Le projet fait partie du centre d’ACC interventions prioritaires du PANA afin de renforcer la capacité de résilience et d’adaptation du secteur agricole au Niger Institution responsable : PNUD Entités d’exécution : SE/CNEDD, municipalités, Min. de l’Agriculture, Min. de l’Hydraulique Budget : $8.1m Bailleurs : GEF-LDCF, Canada, PNUD, Gouvernement Dates : 2010-2015 Projet d’Action communautaire pour la Résilience Climatique (CAP-CR) – Programme Pilote pour la Résilience Climatique (PPCR) Institution responsable : ministère du Plan, de l’Aménagement du territoire et du Développement communautaire (MP/AT) Entités d’exécution : Min. de l’agriculture, SE/CNEDD, MP/AT, Min. de l’hydraulique Budget : $63m ($28m prêt, $35m de dons) Bailleurs : BIRD, BAD, IFC Dates : 2012-2017 Projet de Développement de l'Information et de la Prospective Climatique – Programme Pilote pour la résilience climatique (PPCR) Institution responsable : ministère du Plan, de l’Aménagement du territoire et du Développement les activités au niveau local où il a joué un rôle clé dans 8 communes dans huit différentes régions au Niger en sensibilisant aux changements climatiques et en améliorant la résilience à travers les AGR et des techniques agricoles plus résilientes en particulier. La nouvelle phase du projet, sous financement du Canada, se concentre sur un renforcement supplémentaire des moyens de subsistance des populations locales et sur la dissémination des meilleures pratiques. Le projet fait partie du PPCR du Niger d’un montant de $110m et est le seul dont la mise en œuvre a commencé. Il comprend des actions opérationnelles pour améliorer la résilience au climat dans 38 municipalités, en particulier à travers la production agricole. parties prenantes ont été formées aux changements climatiques au niveau local et les capacités des autorités des municipalités ont été renforcées en ce qui concerne les changements climatiques et la gestion générale. Les plans de développement locaux ont été revus afin d’intégrer le changement climatique, en utilisant le guide et la méthodologie développée par le CNEDD. PNUD-Canada qui collecte et analyse les informations, les expériences et les enseignements tirés des projets afin de produire et de diffuser les connaissances qui peuvent être partagées entre les pays participant au projet et être appliquées dans d’autres contextes. Le centre aide également plus généralement à renseigner les politiques climatiques et de développement durable au niveau local, national et mondial, tout en promouvant un échange mondial des informations, des expériences et des enseignements tirés. Le projet pourrait fournir des points d’entrée et pourrait aussi être revu afin d’élargir les opportunités liées au processus PNA. Les activités pertinentes pour le processus PNA sont : L’intégration du changement climatique dans la SDDCI, ainsi que dans les plans de développement locaux des 38 communes d’intervention. Développement de directives et aide à l’intégration du changement climatique dans les secteurs de la santé, de l’eau et des transports. Un nombre important d’études seront menées afin de soutenir les politiques de développement résilientes au climat. Le processus PNA pourrait soutenir la mise en place de plans intégrant le climat dans les secteurs de la santé, de l’eau et des transports. Il pourrait créer des liens avec le travail au niveau local dans les 38 municipalités. Le projet fait également partie du PPCR Niger (a) améliorer la qualité de l’information climatique et ses produits, (b) améliorer la modélisation et les prédictions climatiques et la diffusion des informations existantes aux principaux utilisateurs, i.e. fermiers et éleveurs, de telle façon à ce qu’ils puissent facilement comprendre l’information La qualité et la disponibilité des informations climatiques sont cruciales dans le processus PNA. Ce projet se concentre sur le renforcement des capacités du Bureau Météorologique National qui joue un rôle central dans la provision d’informations climatiques, comme les données climatiques et dans la production d’évaluation et de scénarios de la vulnérabilité. Le processus PNA devrait assurer l’intégration de ces activités et de ces informations produites grâce à la plateforme d’information climatique en développement, l’AMCC et les systèmes de S&E de l’I3N et du PDE. Il pourrait être associé au développement de SAP locaux. communautaire (MP/AT) Entité exécutante : Direction de la Météorologie nationale (DMN/Min. des transports) Budget : $15m ($11m de prêt, $4m de dons) Bailleurs : BAD, IFC Date :En cours de développement Améliorer la résilience de l’agriculture au changement climatique pour soutenir la sécurité alimentaire au Niger, à travers des techniques d’irrigation modernes. Institution responsable : ministère de l’Agriculture Budget : $9.91m Bailleurs : BAD, Fonds d’adaptation Date : En cours de développement Initiatives passées Programme d’Adaptation pour l’Afrique, Composant du Niger Institution responsable : SE/CNEDD Entité exécutante : SE/CNEDD Budget : $3.6m Bailleur : Japon, PNUD et (c) renforcer le SAP et le développement de plateformes électroniques pour le partage et l’analyse des informations météorologiques. Le principal objectif du projet est d’améliorer la résilience de l’agriculture au changement climatique afin de soutenir la sécurité alimentaire au Niger, à travers la promotion de techniques d’irrigation modernes. Le programme a été mis en place dans 20 pays africains et visait à intégrer le changement climatique dans les secteurs clés et dans les processus de développement au Niger Un des objectifs spécifiques est de renforcer la capacité des parties prenantes sur les systèmes d’irrigation résilients au climat. Il va tenter de soutenir la préparation de plans d’adaptation détaillés, y compris des plans d’élevage harmonisé, de terres, de gestion de l’eau et de l’utilisation en général de ressources naturelles, qui seront intégré dans les plans nationaux de développement. La proposition de projet entièrement développée a encore besoin d’être développée et soumise. Le processus PNA pourrait assurer les synergies en ce qui concerne le renforcement des capacités des parties prenantes. A travers la composante du Les études conduites sous le PAA Niger, une série d’études et constituent une bonne base de formations ont été d’informations pour le processus menées. L’intégration du PNA. De nombreuses formations à changement climatique dans différents niveaux ont été conduites les secteurs clés a et un programme de renforcement partiellement commencé à des capacités pourrait s’appuyer sur travers une « unité ces résultats. d’adaptation » ad hoc composée de représentant de ministères clés. Une politique nationale de changement climatique a aussi été rédigée. Initiatives concentrées sur des activités opérationnelles Elargissement de l’Adaptation Communautaire dans la région de Maradi. Institution responsable : PNUD, Entité exécutante : SE/CNEDD, Budget : $4.876m, Bailleurs : PNUD, GEF-LDCF, Gouvernement, Dates : 2014-2017 Projet de mobilisation et de valorisation des ressources en eau (PROMOVARE) – Programme pilote pour la Résilience climatique (PPCR). Institution responsable : ministère du Plan, de l’Aménagement du territoire et du Développement communautaire (MP/AT). Entité exécutante : Direction de la Météorologie nationale (DMN/Min. des transports). Budget : $25m ($15m de prêt, $10m de dons). Bailleurs : BAD, IFC. Date : Projet en développement. Adaptation communautaire à Dakoro (Mécanisme d’Apprentissage pour l’adaptation (ALM)). Institution responsable : Care International. Budget : $1.121m. Bailleur : DFID, DANIDA et FORMIN. Dates : 2010-2013 Programme de renforcement de la résilience et de l’adaptation aux évènements climatiques extrêmes et aux catastrophes (BRACED) Renforcer la résilience de 700,000 éleveurs et agro-pastoralistes, en sécurisant, entretenant et promouvant la mobilité transfrontalière du bétail entre la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le Burkina Faso et le Niger (Acting for life) Elargissement de la résilience aux évènements climatiques extrêmes pour 1 million de personnes dans le bassin du Niger au Niger, Burkina Faso et au Mali (CRS) Tableau 1: Initiatives liées aux PNA 3. Evaluation des capacités 3.1. Méthodologie Une évaluation conjointe du PAG-PNA a pris place à Niamey, Niger du 14 au 24 Mai 2014, et était comprise de cinq membres de trois organisations, PNUD, UNITAR et PME/GWP. Précédant les entretiens dans le pays, des données préliminaires ont été collectées à partir de : Documents stratégiques, rapports d’études existants, site web, personnel expérimenté Questionnaire préliminaire envoyé aux parties prenantes du Niger L’approche en matière de renforcement des capacités est basée sur la structure institutionnelle sur trois niveaux tirée du cadre de renforcement des capacités reconnu du PNUD – individuel, organisationnel et l’environnement propice (ou le « niveau systémique »), qui inclut les systèmes politiques, sociaux, économiques, légaux, et réglementaires dans lesquels les organisations et les individus opèrent. Il distingue les capacités fonctionnelles qui correspondent aux fonctions de base nécessaires pour mettre en œuvre les activités et les capacités techniques qui sont spécifiques au secteur ou au domaine.3 Un cadre de compétences généralisé pour les PNA (UNITAR, 2013) a aussi été utilisé comme point de Valeur, buts et polititiques sociétaux Niveau Intermédiaire Procédures organisationnelles, structures de gestion Niveau Micro Problèmes opérationnels • Capacité institutionnelle • Capacité individuelle (formulation de la politique) • Capacité institutionnelle • Capacité individuelle (gestion participative) • Capacité institutionnelle • Capacité individuelle (financement, mise en place, surveillance) RESULTATS DE L’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE NIVEAUX INSTITUTIONNELS Niveau Macro Figure 1: Niveaux institutionnels pour le renforcement des capacités référence pour le processus de collecte de données (tableau 2), et les résultats de l’évaluation sont présentés dans le tableau 4. La colonne du milieu dans le tableau 1 présente un ensemble idéal de fonctions et de capacités institutionnelles qu’un pays qui a développé et mis en place un PNA avec succès pourrait s’attendre à avoir mis en place. La colonne de droite présente un ensemble standard de capacités individuelles susceptibles d’être nécessaires afin de soutenir ces capacités institutionnelles, par exemple, l’opération de mécanismes de coordination du PNA, mettant en œuvre des études analytiques, ou intégrant 3 Préparé par l’UNITAR en se basant sur « Soutenir le renforcement des capacités de Développement. L’approche du PNUD », PNUD, 2009 l’adaptation dans les politiques et les plans. Le cadre reconnait le besoin pour les compétences techniques (T1 … Tx) et de gestion (G1 … Gx). NIVEAUX D’INTERVENTION Macro/Politique Le niveau macroéconomique fait référence aux croyances nationales, aux idéaux de gouvernance, aux gouvernements et autres visions, buts et priorités organisationnels. Moyen/Organisationnel Le niveau intermédiaire concerne la façon dont les personnes, les groupes et les organisations fonctionnent, ainsi que les systèmes et structures en place pour gérer les partenariats, les actions coopératives, les programmes partagés et la communication. Micro/ Mise en œuvre Le niveau micro concerne les activités, les tâches et les travaux concrets, en cours d’exécution, y compris la gestion des projets, le partage des connaissances, l’évaluation des expériences passées et le travail de développement des capacités CAPACITES INSTITUTIONNELLES CAPACITES INDIVIDUELLES Y a-t-il un mandat national clair pour l’adaptation aux changements climatiques en place ? L’ACC est-elle intégrée dans les plans de développement nationaux ? L’ACC est-elle intégrée dans les stratégies et plans des secteurs clés ? L’adaptation est-elle reconnue dans la politique d’allocation budgétaire du pays ? Les coûts des changements climatiques ont-ils été évalués au niveau national ? Technique T1. Politique en matière de science de l’adaptation aux changements climatiques T2. Politique en matière de changements climatiques et secteur éducatif T3. Intégration des changements climatiques (nationale et sectorielle) T4. Rédaction et révision légale T5. Economie de l’adaptation aux changements climatiques Gestion G1. Leadership G2. Communication et sensibilisation Est-ce que les mécanismes opérationnels pour la coordination des changements climatiques sont en place ? Est-ce que les secteurs clés ont des points focaux d’adaptation en place ? Est-ce que le rôle des ONG, des universités et du secteur privé dans la planification de l’adaptation est clairement défini ? Est-ce que l’adaptation aux changements climatiques est visiblement intégrée dans les systèmes de gestion du budget ? Est-ce qu’un cadre de financement des changements climatiques pour l’adaptation existe (publique et privé) ? Est-ce qu’il y a un cadre national de suivi de l’adaptation aux changements climatiques en place ? Y a-t-il des institutions de formation nationales en place avec la capacité de développer et délivrer un cours sur l’ACC ? Technique T6. La gestion publique financière et le processus budgétaire T7. L’élaboration et la prestation de la formation Les secteurs sont-ils capables d’appliquer des outils analytiques pour l’adaptation à la planification (V&A, scénarios, ACB, intégration) ? Technique T8. Application des approches et des outils de V&A T9. Modélisation et scénarios des changements climatiques T10. Evaluation des investissements pour les options des changements climatiques T11. Intégration des TI, GIS et des données T12. Conception d’un curriculum national Gestion G3. Esprit d’équipe G4. Planification et prise de décision participative G5. Mobilisation des ressources Gestion G6. Suivi et évaluation G7. Gestion administrative et financière Tableau 2: Compétences générales pour la planification nationale de l’adaptation G8. Gestion basée sur les résultats G9. Gestion des RH et des ressources 3.2. Analyse des Forces – Faiblesses – Opportunités – Menaces (SWOT) pour les besoins nationaux de capacités En se basant sur les trois niveaux décrits dans la section précédente, une analyse SWOT a été réalisée par l’équipe d’évaluation, à travers des consultations avec les parties prenantes nationales. L’analyse cidessous (tableau 3) fournit des indications sur les domaines à soutenir dans le cadre du processus PNA. Forces NIVEAU MACRO Un plan national de développement sur 5 ans est en cours de rédaction et la prise de conscience de l’importance des changements climatiques existe au sein des décisionnaires de haut niveau Une politique nationale du changement climatique a été rédigée Des plans sectoriels stratégiques sont en cours de rédaction Les structures de coordination existent au niveau national – CNEDD, 3N et al. Soutien accru au programme d’ACC dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, de l’agriculture et de l’eau découlant de discussions sur le CC NIVEAU INTERMEDIAIRE L’ACC est intégrée dans les nouveaux programmes nationaux, i.e., 3N De nouveaux programmes d’ACC sont en cours de discussion dans différentes organisations nationales Mécanismes de coordination interconnectés établis, existant dans quelques secteurs, i.e. santé Les bailleurs sont impliqués de manière active dans les projets d’ACC Présence d’institutions liées au CC bien établies, i.e. CNEDD Faiblesses Opportunités Menaces Les changements climatiques ne sont pas indiqués dans le processus budgétaire national Processus d’intégration des apports des parties prenantes dans les plans sectoriels des changements climatiques peu clairs Pas de stratégie spécifique pour rendre compte pour suivre l’ACC dans les activités d’intégration sectorielle Analyse limitée de l’ACC et de l’impact de la mise en place de politiques sociales sur les populations. Absence de stratégie pour l’enseignement et la formation à l’ACC clairement définie. Secteur national des ONG faible Développement d’approches stratégiques intersectorielles pour une utilisation plus efficace des ressources financières et sociales L’intérêt des bailleurs dans la prise en compte du changement climatique dans la région du Sahel Taux de croissance démographique élevé Insécurité Les changements climatiques sont encore un problème émergent compris par une faible section de la population Les mécanismes de collaboration actuels dans et entre les efforts d’ACC à tous les niveaux du gouvernement national sont limités Des structures limitées de gestion transversale avec des autorités, les responsabilités et des rôles insuffisamment définis Compréhension limitée de la gestion collaborative Manque de construction de partenariat et de processus de gestion Formuler des plans de formation plurisectoriels Interventions de formation déjà mises en place Formation du personnel parrainée par le gouvernement ou soutenue par le bailleur Le gouvernement du Niger pourrait manquer de personnel requis (en nombre et en expertise) afin d’atteindre ses objectifs Difficulté de retenir le personnel déjà formé Archives RH limitées Incertitude pour déterminer si les problèmes de performance et collaborative Utilisation limitée de cadre complet à propos des impacts sociaux des CC NIVEAU MICRO Les allocations pour les formations sont incluses dans les budgets annuels Le personnel du gouvernement participe à des formations spécialisées dans les CC Les programmes des écoles primaires et secondaires sont revus pour inclure les CC Manque de clarté dans le rôle des politiques et les régulations de RH Petite équipe de personnel qualifié Rôles de travail mal définis et peu appuyés Absence de modalités pour déterminer la pertinence et les impacts des interventions de formation Pas de situation de référence pour les capacités actuelles Absence de mise à jour des descriptions de poste Travail d’équipe et de partage des connaissances/capacités limités Expérience minimale dans la formation et la facilitation d’esprit d’équipe Tableau 3: Analyse SWOT de productivité actuels sont dus à la formation ou influencés par d’autres facteurs Ressources financières nationales limitées Les formations précédemment mises en place peuvent être améliorées Le personnel formé grâce au parrainage par le gouvernement ou le soutien du bailleur peut servir de formateur Forte volonté de renforcer les systèmes de suivi Fort besoin d’harmoniser les techniques de collecte, d’analyse et de documentation des données Intérêt dans la revue des structures du personnel actuel Reconnaissance du besoin d’un système de gestion de la performance Prise en charge de l’encadrement, du développement des carrières et de l’utilisation des capacités entre les gouvernements et les parties prenantes. L’éducation et la formation conçues en réponse aux recommandations du bailleur et sur une base de financement temporaire Difficile de déterminer combien de membres du personnel ont été formés et dans quel domaine Incertitude pour déterminer si les problèmes de performance et de productivité actuels sont dus à la formation ou influencés par d’autres facteurs 3.3. Statut de l’intégration des changements climatiques dans les processus de planification et de budgétisation en cours L’équipe de mission a évalué dans quelle mesure les changements climatiques sont déjà pris en compte dans les processus de planification et de budgétisation du pays. Le tableau suivant présente les résultats de cette évaluation, en se concentrant sur les secteurs clés et identifie les opportunités pour l’intégration des changements climatiques. Secteur/domaine PDES Institution de coordination Ministère du Plan, et du Développement communautaire. Statut de l’intégration des CC Opportunités Les changements climatiques sont mentionnés comme un défi clé à la sécurité alimentaire et pour la stabilité environnementale. Cependant il est uniquement traité Le PDES doit être le document clé duquel tous les autres plans (annuels et sectoriels) sont dérivés. Le prochain PDES sera rédigé dans l’axe 2, objectif 3 (sur la durabilité environnementale) et partiellement dans l’axe 3, résultat 3 sur la sécurité alimentaire et la résilience. Il n’y a pas d’indicateurs de l’adaptation climatique, mais il y a deux indicateurs d’atténuation. I3N Haut-Commissariat à l’initiative des 3N Elle identifie les changements climatiques comme un défi majeur pour la sécurité alimentaire au Niger. Cependant, elle semble se focaliser principalement sur la réduction des risques de catastrophe plutôt que sur l’adaptation sur le long terme et les problèmes des changements climatiques et les impacts à moyen et long termes sont seulement partiellement pris en compte. Loi de Finance Ministère des finances Le ministère des Finances a la responsabilité de rédiger la loi de finance qui sera plus tard votée par l’assemblée nationale et deviendra une loi. Il prépare le budget de fonctionnement de l’Etat et se coordonne avec le ministère du plan qui prépare le budget d’investissement en se basant sur la soumission des ministères. Les budgets sont supposés dériver d’une note de cadrage macroéconomique qui devrait être ellemême basée sur le PDES. Cependant, il n’y a actuellement aucun mécanisme pour s’assurer que le budget proposé intègre les changements climatiques. Ministère du Plan, et du Développement communautaire. Ministères sectoriels Assemblée nationale Décentralisation Ministère du Plan, et du Développement Les plans de développement régionaux n’ont pas été visés pour et adopté durant la seconde moitié de 2015, après que le SDDCI est approuvé. Une intégration complète des CC dans le PDES aurait un impact significatif sur l’intégration sectorielle et dans les allocations budgétaires. L’I3N est une initiative de haut niveau soutenue par le Président. Elle a une grande visibilité et est de nature intersectorielle qui pourrait aussi constituer un bon point d’entrée pour l’intégration du climat, en particulier puisque la sécurité alimentaire et les changements climatiques sont étroitement liés au Niger. Les CC doivent être pris en charge dans un des groupes de travail. Il pourrait y avoir un accent mis sur le suivi de l’ACC dans le système de S&E en cours de développement. Garantir que la note de cadrage macroéconomique intègre le changement climatique et donne des directives claires pourrait permettre que le changement climatique soit pris en compte dans les budgets sectoriels. Le ministère des finances et le ministère du Plan pourraient aussi être renforcés dans leur rôle d’arbitrage, et renforcer les compétences climatiques parmi leur personnel pourrait contribuer à une meilleure intégration du climat dans la Loi de finance. Les ministères sectoriels jouent un rôle important puisqu’ils soumettent une ébauche de budgets. L’Assemblée nationale pourrait aussi être visée par la sensibilisation au climat puisqu’elle débat et vote la loi de Finance. Intégrer les changements climatiques dans les plans communautaire. Gouvernorats des régions Gouvernements locaux (Municipalités) l’intégration du climat jusqu’aujourd’hui. Les plans de développement des huit municipalités du projet PANA – résilience (UNDP-GEF LDCF) ont été intégrés, six de plus doivent être révisés, et 38 sont visés par le CR – CAP (WB – PPCR). Un guide sur l’intégration du climat dans les plans locaux de développement existe. RRC/GRC Dispositif national de prévention et de gestion des catastrophes et crises alimentaires (DNPGCCA)/ Cabinet du premier Ministre La stratégie sur la prévention et la gestion des risques de catastrophe est en développement. Bien que du travail ait été fait par différents acteurs (projet AAP, ONG au niveau local), les changements climatiques ne sont toujours pas entièrement pris en compte bien même s’ils sont reconnus étant un défi majeur. Agriculture et élevage Ministère de l’Agriculture L’agriculture et l’élevage sont deux des secteurs les plus vulnérables identifiés par le PANA de 2006. La stratégie de développement de la durabilité de l’élevage pour 20122035 mentionne le changement climatique comme étant un principe intersectoriel mais les mesures pour faire face aux changements climatiques de manière efficace manquent dans le document. Les deux secteurs sont souvent au centre des activités contre les changements climatiques au Niger mais des politiques agricoles et d’élevage cohérentes n’ont pas encore été développées. Ministère de l’Élevage régionaux et locaux de développement peut garantir que des actions concrètes sont prises au niveau régional. Des synergies au niveau local peuvent parfois être plus facilement encouragées à travers les conseils municipaux et les communautés municipales qui réunissent les représentants des différentes parties prenantes et des services techniques décentralisés. De plus la décentralisation est une priorité du gouvernement. Le DNPGCCA et le CNEDD sont tous les deux placés sous la supervision du Premier Ministre, ce qui constitue une opportunité de faciliter les synergies. Le DNPGCCA développe une base de données qui pourrait être liée à la plateforme d’informations climatiques puisqu’il y a des chevauchements dans la collecte et la gestion des données. L’intégration des changements climatiques pourrait aussi intervenir au niveau local avec des relations plus proches entre les mécanismes de RRC/GRC et les activités d’ACC, en particulier en ce qui concerne la gestion des informations et les SAP. Au niveau local, les opportunités pour intégrer l’ACC dans les secteurs sont nombreuses à travers les projets et les initiatives mais les bonnes pratiques devraient être mises à l’échelle pour obtenir un impact plus grand et plus efficace. Les impacts sont très visibles et constituent une illustration puissante du besoin de faire face au changement climatique. Santé Ministère de la santé A travers le CR-CAP (WB-PPCR), une stratégie de santé et de changements climatiques a été développée Eau Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement L’eau est un des secteurs les plus vulnérables identifiés dans le PANA de 2006. Le programme national de 2011-2015 sur l’accès à l’eau et à l’assainissement mentionne les changements climatiques comme un défi pour les infrastructures. Le CR-CAP (WB-PPCR) le visait comme un des secteurs dont les documents doivent être revus pour intégrer les changements climatiques Transport Ministère des Transports Le CR-CAP (WB-PCCR) a visé les routes comme un secteur clé dans lequel le changement climatique devrait être traité. Exploitation minière/pétrolière Ministère des Mines et du pétrole Des représentants du secteur (ministère et entreprises minières nationales) ont démontré un intérêt dans les problèmes des changements climatiques et ont assisté à la CdP de la CCNUCC. L’étude de 2011 sur les besoins de renforcement des capacités a identifié ce secteur comme secteur clé mais peu a été réalisé. La Stratégie de développement des mines de 2008-2012 ne mentionne pas les changements climatiques. Tableau 4: Tableau sur l'intégration du climat La mise en place d’une stratégie pourrait être soutenue puisque des actions concrètes ont déjà été identifiées et un soutien politique existe dans le ministère. Il y a un cadre de concertation opérationnel entre les Gouvernement et les bailleurs sur les problèmes liés à l’eau, qui pourrait être un bon point d’entrée pour créer des synergies et intégrer les changements climatiques. Un projet du PNUD est en cours de développement sur l’adaptation aux changements climatiques et sur l’eau et devrait être lié au CR-CAP qui vise à revoir les documents de politique dans le secteur Des liens du PNA avec le projet CR-CAP pourrait être créés, en particulier puisque le CNEDD est en charge de l’intégration des CC dans le programme. Comme pour le secteur de la santé, un soutien pour la mise en place de la stratégie pourrait être une possibilité. Les mines et le pétrole apportent une contribution significative au PIB du Niger et le travail pour rendre le secteur plus viable économiquement est mené par différents acteurs (dont le PNUD). Des liens pourraient être faits avec cette initiative pour intégrer le changement climatique, en particulier en ce qui concerne la mise à jour de ces stratégies. 3.4. Evaluation des compétences Cette section présente les résultats clés des entretiens avec les parties prenantes nationales sur les compétences individuelles, sur la base des compétences présentées dans le tableau 2 (voir plus haut). Les résultats sont structurés en fonction des trois niveaux d’intervention (politique, organisationnel et mise en œuvre) et couvre à la fois les compétences techniques et de gestion. COMPETENCES TECHNIQUES Macro/Politique Le niveau macro fait référence aux croyances nationales, aux idéaux de gouvernance et autres visions, buts et priorités organisationnelles Politique en matière de science de l’adaptation aux changements climatiques (T1) La mission a observé la présence de connaissances et de compétences dans le développement des politiques sectoriels, i.e. santé, eau, sécurité alimentaire, géologie et l’extraction des minerais, mais moins de preuves des capacités à évaluer les implications politiques des changements climatiques dans ces secteurs, ou entre les secteurs. Il n’existe pas de programmes dédiés de développement des compétences, et une absence de clarté sur les mandats des départements pour l’adaptation aux changements climatiques. Politique en matière de changements climatiques et secteur éducatif (T2) Le département de géographie de l’Université de Niamey a cherché à intégrer l’ACC dans ses formations, avec un accent en particulier sur les outils pratiques qui peuvent être utilisés dans le contexte nigérien, comme la modélisation de l’ACC et l’évaluation de la vulnérabilité. L’École des Mines, de l’Industrie et de la Géologie (EMIG) effectue des recherches liées au climat sur les impacts de la configuration des vents sur les implantations humaines, mais la plupart de sa capacité de formation est concentrée sur les minerais. L’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature (ENAM) fournit un module introductif sur la planification de l’ACC dans le cadre d’un programme plus large sur le développement durable et l’environnement, enseigné par le CNEDD. Intégration des changements climatiques (nationale et sectorielle) (T3) L’ACC commence à être intégrée dans d’autres politiques nationales et sectorielles, alors que les compétences individuelles nécessaires pour soutenir ce travail sont aussi à un état naissant. Un certain nombre de secteurs (agriculture, ressources en eau, santé) sont conscients de ce besoin d’intégrer des actions d’ACC dans leur planification, programmation et suivi respectifs mais ne disposent pas de la compréhension, des outils et du savoir-faire nécessaires. Le CNEDD a un mandat pour fournir cet appui mais a lui-même des compétences insuffisantes pour aider les secteurs à planifier et mettre en place les actions d’ACC. La mission identifie le besoin pour le CNEDD d’obtenir un programme de « formation des formateurs » afin de combler les lacunes. Economie de l’adaptation aux changements climatiques (T5) La mission a débattu sur le potentiel des politiques, des procédures et des études d’évaluation des impacts environnementaux à être recadrées pour s’adapter aux nouveaux outils d’évaluation économique des changements climatiques et sur un programme afférant de développement des compétences pour tout le personnel impliqué dans les processus budgétaires. Niveau intermédiaire Le niveau intermédiaire concerne la façon dont les personnes, les groupes et les organisations fonctionnent, ainsi que les systèmes et structures en place pour gérer les partenariats, les actions coopératives, les programmes partagés et la communication. La gestion publique financière et le processus budgétaire (T6) Micro/Mise Application des approches et des outils de V&A (T8) en Les experts du secteur préparant les soumissions pour le ministère des finances ont commencé à être formés en matière de durabilité et commencent à envisager la façon de refléter l’ACC dans ces soumissions. Les budgétisations basées sur les bénéfices pourraient constituer un domaine potentiel de renforcement. Ainsi, à travers ce renforcement, les secteurs pourraient être capables de renforcer la qualité de la soumission de leurs budgets en incluant des estimations de retours sur investissement possibles dans l’ACC. L’élaboration et la prestation de la formation (T7) La mission n’a pas été capable de faire une évaluation détaillée de la qualité de la conception des méthodologies d’apprentissage et d’enseignement appliquée dans les institutions nationales d’éducation et de formation, mais il est probable qu’il y ait un besoin de renforcement des aptitudes dans ce domaine, en garantissant ainsi que les formations futures obtiennent une progression réelle depuis l’évaluation des besoins, à l’établissement d’objectifs d’apprentissage, à la conception et distribution de cours, à l’évaluation. œuvre Le niveau micro concerne les activités, les tâches et les travaux concrets, en cours d’exécution, y compris la gestion des projets, le partage des connaissances, l’évaluation des expériences passées et le travail de renforcement des capacités L’évaluation de la vulnérabilité climatique n’est actuellement pas utilisée pour renseigner les décisions de planification sectorielles et nationales de manière systématique. L’Université de Niamey, qui a prévu de fournir des modules sur la V&A dans son cursus, bénéficierait d’une collaboration avec les centres d’excellence existants dans la région qui offrent actuellement des renforcements de compétences dans ce domaine. Modélisation et scénarios des changements climatiques (T9) La modélisation et les scénarios climatiques qui existent ne sont pas suffisants pour renseigner la planification nationale et sectorielle. Ils sont souvent utilisés et développés par des centres régionaux comme l’Agrhymet et l’ACMAD et régionalisés pour le contexte du Niger. Les compétences disponibles actuellement dans ce domaine sont basées sur des projets et ne sont souvent pas retenues quand les projets sont clos. Le département de Géographie de l’Université de Niamey prévoit de développer un cours pratique dans ce domaine et bénéficierait d’une collaboration avec des institutions régionales de formations existantes. Evaluation des investissements pour les options d’ACC (T10) Les outils d’évaluation économique et de soutien aux décisions, comme l’analyse coût/bénéfices et les budgétisations basées sur les bénéfices, fournissent des moyens aux secteurs pour traduire les besoins d’ACC dans un langage qui leur permettrait d’engager à la fois le ministère des finances et les sources de financement climatique externes. Il y a un clair besoin de renforcement des compétences dans ce domaine, à la fois au niveau technique et de gestion. Intégration des TI, GIS et des données (T11) Avec l’expression du besoin d’une plus grande collaboration intersectorielle, la mission a noté un appel à une plus grande harmonisation et standardisation des données d’ACC et le besoin de créer une plateforme nationale d’ACC complète pour soutenir l’organisation, la gestion et la fourniture d’un accès facile à de telles données ainsi que d’aligner cette plateforme avec d’autres systèmes existants ou en cours de développement dans d’autres secteurs. Dans cette optique, il est nécessaire d’avoir les TI et des compétences de gestion du contenu pour structurer et maintenir la plateforme, ainsi que des capacités de gestion avancées afin de développer et de s’accorder sur des protocoles de gestion des données entre tous les secteurs qui pourraient être impliqués. Conception d’un curriculum national (T12) Macro/Politique Le niveau macro fait référence aux croyances nationales, aux idéaux de gouvernance et autres visions, buts et priorités organisationnelles Il y a un fort intérêt dans le développement supplémentaire de cours de plus haut niveau concentré sur l’ACC, potentiellement en partenariat avec d’autres universités. Le besoin de renforcer les compétences en anglais est aussi reconnu si le Niger veut participer de manière efficace aux négociations internationales, aux partages de connaissances et développement des compétences dans l’ACC. COMPETENCES DE GESTION Leadership (G1) Les compétences sociales nécessaires pour la planification et la prise de décision participatives ont été observées dans toutes les réunions auxquelles la mission a assisté. Les collègues étaient accueillis et invités à participer par les managers et il était clair qu’il y avait une norme culturelle de participation et de discussion, avec les subordonnés libres d’exprimer leurs idées et de contribuer. La façon dont la politique finale et les décisions de planifications sont faites, et comment ces décisions sont transmises dans l’allocation des responsabilités pour la mise en place, sont moins visibles. Communication et sensibilisation (G2) La capacité à plaider les besoins de la perspective d’un secteur en particulier a été levée comme un domaine spécifique pour le renforcement des compétences. Cela nécessiterait d’abord une bonne compréhension des fondamentaux de l’adaptation aux changements climatiques (les faits basiques, les causes, les conséquences et les solutions), avec une formation sur les compétences de présentation et les idées de communication complexes. CARE-Niger travaille au niveau communautaire pour renforcer la compréhension de la vulnérabilité et des risques liés au climat à travers la mise en place de réseaux locaux pour communiquer les connaissances sur la gestion des sécheresses, de la sécurité alimentaire et faire face aux vents extrêmes. Niveau intermédiaire Le niveau intermédiaire concerne la façon dont les personnes, les groupes et les organisations fonctionnent, ainsi que les systèmes et structures en place pour gérer les partenariats, les actions coopératives, les programmes partagés et la communication. Esprit d’équipe et coordination (G3) La collaboration et la coordination ont été mentionnées au cours de presque toutes les conversations sur le renforcement des compétences. Il semblerait qu’aucune pratique formelle intersectorielle ou modèle de gestion collaborative n’est actuellement mis en place dans aucune des institutions représentées dans les entretiens. Les compétences spécifiques identifiées afin de promouvoir une meilleure coordination incluent : l’esprit d’équipe ; la mise en place d’objectif conjoints ; la mise en place d’un priorisation et d’un agenda ; la prise de décision participative ; le développement d’un plan de travail et l’harmonisation et le partage des données. Planification et prises de décision participatives (G4) Une approche basée sur un consensus pour l’organisation et la gestion du personnel (dans le gouvernement) était évidente dans toutes les réunions auxquelles les membres de la mission ont participé. Des mécanismes et des procédures plus formelles pour la prise de décision participative, le partage des influences et du contrôle, et la promotion de l’appropriation étaient moins visibles durant la mission. Mobilisation des ressources (G5) Accéder au financement climatique reste un domaine critique pour le renforcement des compétences au Niger. Comprendre quelles sources de financement existent, lesquelles sont les plus adaptées pour le contexte du Niger et comment s’approcher des standards internationaux de financement a été discutés avec les bailleurs durant la mission. A présent ces problèmes sont compris par un nombre relativement faible d’individus au SE/CNEDD et il est reconnu qu’il est nécessaire que ces connaissances soient mises à jour et partagées plus largement dans les secteurs, les planifications et les finances affectés par les changements climatiques. Micro/Mise en œuvre Le niveau micro concerne les activités, les tâches et les travaux concrets, en cours d’exécution, y compris l’administration des projets, le partage des connaissances, l’évaluation des expériences passées et le travail de développement des capacités Suivi et évaluation (G6) L’évaluation a relevé que les efforts de suivi dans les départements gouvernementaux sont généralement considérés comme une combinaison du « suivi ET d’évaluation », bien que le suivi joue un rôle substantiellement différent dans la gestion organisationnelle. La disponibilité de données actualisées et de qualité sur lesquelles appuyer les décisions, sur la priorisation par exemple ou sur les décisions à propos des besoins de formation, a un impact significatif sur l’efficacité de la gestion pour l’ACC. A présent il n’y a pas d’archives centralisées sur ce que les formations ont déjà délivré sur le changement climatique. Il est évident que mettre en place une plateforme de collecte et de distribution de données harmonisées sur l’ACC est essentiel, et que les positions du personnel et leurs compétences liées pour soutenir ce travail doivent être définies et mises en place. Gestion des RH et des ressources (G9) La mission a relevée des références fréquentes des besoins en personnel à la fois en nombre absolu dans les départements clés du gouvernement, ainsi qu’en termes de niveau d’expertise. Cette critique est autant liée aux fonctions de base qu’au personnel et aux compétences liées aux changements climatiques. Retenir le personnel qui a précédemment été formé sur le changement climatique reste un défi supplémentaire. Il serait donc nécessaire de créer une approche systématique et récurrente pour la livraison de formations. Cela impliquerait de se déplacer vers une approche plus large basée sur le développement des capacités pour les institutions nationales d’éducation et de formation. Tableau 5: Evaluation des compétences 3.5. Recommandations pour le renforcement des compétences Il est évident que construire une cohorte de personnel gouvernemental intersectoriel prêt à assumer des rôles techniques et de gestion dans la mise en place d’une politique d’adaptation est essentiel au Niger. Ces compétences doivent être renforcées de manière intersectorielle et aux niveaux national et régional, mais aussi de manière récurrente et systématique. La mission a pu identifier les connaissances techniques et les écarts de compétences à la fois en termes de principes de base de la science, l’évaluation et la planification de l’adaptation aux changements climatiques, que de compétences plus pratiques et analytiques liées à la compréhension de l’incertitude et des risques, la sélection et la priorisation des options, et l’intégration dans la planification et la budgétisation. La mission a également identifié le besoin de renforcer les compétences de leadership et de gestion de base au sein du Gouvernement, en matière à la fois de prise de décision participative, communication et sensibilisation, facilitation des réunions, esprit d’équipe, et gestion axée sur les résultats. Les besoins de renforcement des capacités pour l’ACC font partie d’un contexte plus large de défis systématiques liés au recrutement, à la gestion des RH, la rétention et l’avancement professionnel du personnel sectoriel public. Ces problèmes très complexes vont nécessairement affecter le succès (ou échec) d’un programme national de renforcement des compétences d’ACC pour le Niger, mais ces effets peuvent être partiellement atténués si la prestation des formations devient plus axée sur les résultats obtenus. La mission a aussi d’interviewé plusieurs institutions nationales d’éducation et de formation avec à la fois la capacité et la volonté d’agir comme un prestataire de services de formation pour le secteur public et pour la société au sens plus large à travers le développement de programmes nationaux. Ces institutions constituent une pierre angulaire de tous les futurs programmes de renforcement des capacités pour l’ACC. Une analyse plus approfondie des flux de travail des activités actuelles de formation à l’ACC aiderait aussi à localiser les besoins de renforcement des compétences dans chaque département et appuierait l’élaboration de plans de renforcement du personnel et des calendriers de formation. Le tableau 5 fournit des points d’entrée pratiques pour le renforcement des compétences nationales pour le processus PNA au Niger, en s’appuyant sur les analyses fournies dans les sections précédentes. Ils sont organisés sur une période initiale de trois ans et combine des évènements de formation de court terme et non formels avec des initiatives d’éducation formelle à plus long terme. Le tableau identifie aussi un nombre de mesures «catalysantes», par exemple à travers l’implication des institutions nationales d’éducation et de formation, qui sont conçues pour aller d’une approche nonplanifiée et temporaire de compétences ad hoc, vers une approche plus systématique et récurrente liée à la réalisation de buts et priorités nationales. COMPETENCES TECHNIQUES Mesures immédiates : Année 1 COMPETENCES DE GESTION Les fondamentaux des changements climatiques pour le personnel technique et les décisionnaires (science fondamentale, politique, planification et analyse économique) Compétences de leadership, négociation et de gestion des conflits pour les décisionnaires. Introduction au financement climatique, aux sources, aux modalités, aux exigences d’accès et aux besoins Prise de décision participative pour les managers et les décisionnaires d’alignement. Budgétisation pour l’adaptation aux changements climatiques à travers une approche basée sur les bénéfices. CATALYSEURS Communication et sensibilisation à l’adaptation au changement climatique. Analyse détaillée des flux de travail, plans de renforcement du personnel et de calendriers de formation Renforcement des capacités pour les institutions de formation nationales dans les méthodes d’apprentissage et la conception pédagogique. Programme de formation des formateurs sur les fondamentaux des changements climatiques pour les institutions de formation nationales, le CNEDD et le personnel sectoriel sélectionné. Mesures à moyen terme : Années 2 – 3 Mettre en œuvre les politiques et les stratégies d’ACC aux niveaux infranational et communal. Compétences de coordination et de collaboration pour les décisionnaires et les managers Développement du programme national pour l’ACC en licence pour augmenter et maintenir l’apport professionnel entre tous les secteurs du gouvernement. Théorie et pratique de gestion basée sur les résultats pour les managers. Renforcement des compétences pour les journalistes et les médias pour améliorer les compétences de rapportage et la sensibilisation du public sur l’ACC et le développement national. Prise de décision pour les problèmes et les incertitudes complexes de gestion. Intégrer l’ACC dans les programmes des écoles primaires et secondaires, et dans les formations des professeurs4. Diplomatie climatique pour les cadres supérieurs et les décisionnaires CATALYSEURS Techniques avancées de collecte, d’analyse, de documentation et d’utilisation des données. Développement de partenariat avec les institutions et les réseaux internationaux pour les institutions d’éducation nationale et de formation. Tableau 6: Points d'entrée pour le développement national des compétences pour les PNA au Niger 3.6. Engagement du secteur privé La mission a noté l’existence au Niger d’organisations éducationnelles et de formations privées pour la finance (bancaire et comptable) ainsi que pour la gestion de bureau. De la revue de documents stratégiques, il apparait qu’il y ait des opportunités pour l’investissement du secteur privé dans la fourniture de services d’adaptation aux changements climatiques. Le développement de l’agriculture est reconnu comme étant un pilier essentiel du développement général du continent, entre autre par la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). La mission a aussi pris connaissance d’un nombre de partenaires de développement bilatéraux, comme l’Agence de Développement Allemande (GIZ), l’Agence Américaine pour le Développement International, l’Agence Japonaise de Coopération Internationale et des organisations non-gouvernementales comme le SNV, impliqué dans les stratégies d’investissement agricoles et privées. Le Niger participe au Programme Détaillé de Développement de l’agriculture en Afrique (PDDAA), qui est un plan stratégique avancé par l’Union Africaine pour guider le développement agricole sur le continent. 4 Le Niger a fait une requête formelle à travers le CNEDD pour devenir un pays partenaire du CCNU : Learn Organisé avec l’agence de planification et de coordination du NEPAD, le PDDAA appelle les gouvernements africains à signer des « Compacts » qui augmenteraient l’investissement national dans l’agriculture et établirait un cadre pour un engagement systématique de toutes les parties prenantes, y compris le secteur privé. A ce jour, cependant, il n’est toujours pas clair si et comment l’adaptation aux changements climatiques peut être ajoutée dans cet agenda et dans les débats actuels. 4. Domaines stratégiques et prochaines étapes 4.1. Domaines stratégiques En se basant sur les analyses fournies précédemment, cinq interventions stratégiques ont été identifiées pour répondre aux lacunes et faire avancer le processus PNA au Niger. Dans le cadre des directives du LEG qui se concentrent sur les travaux préparatoires, la préparation des PNA, le soutien à la mise en œuvre et le renforcement du S&E, la mission a évalué les problèmes spécifiques pertinents au Niger dans le contexte actuel et les domaines qui nécessitent une intervention stratégique. Cette évaluation générale découle d’une analyse de l’environnement politique, des lacunes des capacités institutionnelles, de l’analyse documentaire et des entretiens avec les parties prenantes, qui sont présentées dans les sections précédentes de ce rapport. Les domaines d’intervention stratégiques qui répondent aux lacunes identifiées sont les suivants: (1) Intégration des changements climatiques dans les processus de planification du développement Les activités viseront à intégrer les changements climatiques dans tous les secteurs sensibles au climat dans les documents clés de développement du pays, en particulier à travers l’identification d’indicateurs climatiques et de mécanismes de suivi continu. Ils vont aussi se concentrer sur le développement et la modélisation de scénarios climatiques pour soutenir la rédaction de plans nationaux et sectoriels sensibles au climat. Un plan national d’adaptation sera également formulé dans le cadre de cette composante. (2) Le renforcement des capacités institutionnelles et des compétences Un programme de formation sera conçu pour former le personnel des ministères sur les analyses économiques/coût-bénéfices et sur l’adaptation aux changements climatiques, ainsi que la gestion. Cela inclurait aussi le renforcement des capacités de l’Ecole Nationale d’Administration et de la Magistrature en mettant à jour des modules pour inclure des informations actualisées sur les risques et l’intégration des CC. Cela devrait être suivi d’une approche à plus long terme pour le renforcement des capacités qui prendrait en charge le renforcement des capacités institutionnelles et les compétences individuelles pour l’intégration de l’ACC dans tous les domaines politiques et institutionnels. (3) La mise en place de l’intégration des changements climatiques dans les secteurs Cette composante soutiendrait la mise en place de mesures de plans sectoriels pour s’adapter aux changements climatiques, en particulier en ce qui concerne les systèmes de suivi. (4) L’intégration des changements climatiques au niveau local Les activités viseront à promouvoir la mise en place de l’outil d’intégration des changements climatiques développé par le SE/CNEDD dans les plans de développement et d’investissement aux niveaux communal et régional. Ils soutiendront aussi la mise en œuvre de plans locaux de développement dans les municipalités, notamment à travers la mise en place de SAP, l’amélioration de l’accès aux informations et la disponibilité de produits de communication visant les producteurs. (5) Coordination des systèmes d’informations et de données La plateforme d’information climatique et les systèmes de suivi du CNEDD seront renforcés et alignés sur les systèmes de suivi existants ou en cours de développement comme ceux du PDES et 3N, en partenariat avec le GCCA, ainsi que les SAP du DNPGCCA. L’illustration suivante résume les fondements et les interventions stratégiques pour faire avancer planification de l’adaptation à plus long terme au Niger. Figure 2: Points d'entrée et composants du processus PNA au Niger Pour mettre en place les domaines stratégiques d’intervention mentionnés plus haut, le SE/CNEDD devrait utiliser les contributions des différents acteurs et parties prenantes et créer des synergies avec les initiatives passées, en cours et à venir. 4.2. Etapes suivantes et proposition de feuille de route La mise en œuvre des domaines stratégiques d’intervention requière une série et une séquence d’interventions qui appuient le développement d’un processus PNA itératif au Niger. Les rôles et les réponses institutionnels spécifiques doivent être définis afin de déployer les interventions suggérées dans la feuille de route avec succès. Un délai de court à moyen terme et au-delà est proposé pour la période de 2015-2019. Cette proposition de feuille de route suggère une série d’étapes qui doivent être prises dans différents domaines et peuvent être utilisées par l’équipe nationale du PNA pour davantage de perfectionnement et de discussions au niveau du pays. La feuille de route est divisée en trois axes de travail, qui incorporent six interventions stratégiques : Axe de travail 1 : Lancer et piloter le processus PNA Axe de travail 2 : Intégrer l’ACC dans la planification nationale, sectorielle et locale Axe de travail 3 : Rapporter, faire le suivi, réviser et sensibiliser Période Axe de travail I : Lancer et piloter le processus PNA Court terme (2015-2016) Identifier un mécanisme de coordination avec un mandat clair afin de garantir une appropriation adéquate du processus PNA Elaborer des étapes pour produire les documents PNA et/ou finaliser une feuille de route Axe de travail I : Etapes Axe de travail II : Intégrer l’ACC dans la planification nationale, sectorielle et locale Axe de travail II : Etapes Axe de travail III : Rapporter, faire le suivi, réviser et sensibiliser Axe de travail III : Etapes - Un mandat national pour le processus PNA est adopté et le processus PNA est officiellement lancé - Un comité technique est mis en place avec des mandats, des échéances, des moyens de coopération, les rôles des acteurs déterminés. Renforcer et améliorer la capacité à planifier et mettre en œuvre les mesures d’adaptation Mise en place d’un mécanisme systématique pour le suivi de l’ACC - Traitement de données harmonisées/ standardisées, projection de modélisation, évaluation de la vulnérabilité, SIG. - La plateforme d’information climatique et le système de suivi du CNEDD sont renforcés et l’alignement est assuré avec les systèmes de suivi existants comme le PDES et 3N (partenariat avec l’AMCC), et le SAP du DNPGCCA - L’accès aux informations sur les changements climatiques pour les secteurs et autres utilisateurs dans le pays est soutenu. Les besoins de développement, les vulnérabilités climatiques et l’identification des synergies pour déterminer les points d’entrées pour le PNA sont évalués de manière détaillée et itérative. Intégrer l’ACC dans le développement national et infranational et la planification sectorielle. - Des partenariats sont forgés avec des institutions nationales (DGRE, ENAM, Université de Niamey Département de géographie, FAST-Msc en Etudes environnementales, EMIG…) et régionales (AGRHYMET, CILSS, ACMAD) pour la conception et la mise en place de programmes de formation sur l’intégration du climat, l’économie de l’adaptation et des compétences de gestion. - Des partenariats sont forgés avec d’autres bailleurs pour soutenir le renforcement des capacités institutionnelles à travers des programmes appropriés. Les scénarios climatiques, l’analyse des risques climatiques dans des secteurs spécifiques (dont l’eau et la santé), l’intégration des questions de genre, et les analyses de coût/bénéfices sont entrepris. Mécanismes de suivi et de révision du processus PNA établis pour mesurer le progrès, l’efficacité et les lacunes. - Le mécanisme de révision est développé et établi avec des domaines spécifiques qui devront être évalués et identifiés - Le mécanisme de révision établi est mis en œuvre - Les connaissances sur le - Les domaines et activités ayant une valeur ajoutée sont spécifiés - Une feuille de route est validée - Le mandat est confirmé Communication du « PNA Nigérien » à la direction du CCNUCC/ LEG et au niveau international - Le développement du processus PNA est accepté par la direction du CCNUCC/LEG - Le financement d’une large gamme de partenaires est mobilisé pour soutenir le processus PNA Conduire des études dans le but de les compiler pour produire un document de PNA. Consultations des parties prenantes à tous les niveaux sur le processus PNA Un atelier de sensibilisation avec toutes les parties prenantes nationales est organisé Intégration de l’ACC au niveau local - L’ACC est intégrée dans le processus d’élaboration de la Vision 2035, dans la Stratégie du changement climatique révisée et la planification de la GIRE et d’autres secteurs. - Des indicateurs d’ACC sont intégrés dans le prochain PDES - Une formation sur le PNA pour les parties prenantes du gouvernement est organisée - Des analyses de scenarii climatiques sont entreprises Les vulnérabilités climatiques, et les risques climatiques et de catastrophes pour les processus de développement nationaux et sectoriels sont évalués - Les options d’ACC pour les processus nationaux et sectoriels sont identifiées, révisées et estimées - Les priorités sont compilées, l’ébauche du PNA est soumise pour être révisée par les parties prenantes, le PNA est validé et diffusé. - La mise en place d’outils d’intégration des changements climatiques développés par le CNEDD processus PNA sont capitalisées et diffusées. Sensibilisation processus PNA sur le - Une stratégie de communication/sensibilisa tion dérivée de la stratégie de communication nationale sur le CC est développée Rapport sur les progrès et l’efficacité - Les documents PNA et les produits connexes sont diffusés auprès du secrétariat de la CCNUCC Des ateliers de consultation au niveau régional sont organisés Moyen terme (2017-2020) Convenir d’un 2ème atelier pour une revue à miparcours avec les parties prenantes aux niveaux national et infranational, les institutions de recherche, les agences multilatérales et bilatérales, etc. - Une révision générale du processus PNA est conduite - Tirer les leçons apprises - Les enseignements sont réintégrés dans le processus PNA dans les plans de développement et d’investissement aux niveaux communal et régional est accrue. - Ces outils sont adaptés au processus PNA et leur utilisation est diffusée et étendue. - La mise en place de plans locaux de développement dans les municipalités (incl. La mise en place de SAP locaux, un meilleur accès à l’information, et la disponibilité de produits de communication visant les producteurs) est soutenue. et aux autres parties prenantes pertinentes. Prioriser l’ACC dans la budgétisation nationale - Des critères nationaux pour prioriser la mise en place sont définis. - Un mécanisme pour l’intégration du climat dans les cadres de dépenses à moyen terme à venir est développé Suivi et rapport sur l’ACC Continuer à intégrer les risques climatiques dans la planification et la budgétisation nationale et sectorielle Des analyses supplémentaires sont menées Des mesures d’adaptation concrètes basées sur les PNA sont mises en place - Les capacités et les cadres institutionnels et Promouvoir la coordination et la synergie au niveau régional et avec d’autres accords environnementaux multilatéraux - Les résultats du suivi sont analysés - Les résultats du suivi dans le 2nd atelier PNA, y compris les recommandations pour l’amélioration sont publiés et diffusés auprès de toutes les parties prenantes concernées - Le processus PNA et les enseignements tirés sont décrits dans la Communication Nationale à la CCNUCC - Le processus PNA et les enseignements tirés sont présentés durant des conférences réglementaires pour traiter de l’adaptation sur le long terme sont davantage renforcés internationales et dans des documents de travail. Long terme (2021 et au-delà) Intégration dans la planification, la budgétisation et les systèmes de suivi du développement sur le long terme Des analyses approfondies sont entreprises - L’ACC est intégrée dans le PDES de 2021-2025 Des mesures d’adaptation concrètes basées sur le PNA sont implémentées Revoir, réviser (et ajuster) le processus PNA et actualiser les PNA de manière régulière - Conclusions de la 2nde revue du PNA sur les mécanismes de direction et de coopération dans le processus PNA - Les PNA, et la documentation connexe sont mis à jour sur la base d’une fréquence spécifiée dans le mandat national, dans le cadre de stratégie pour le processus PNA, en répétant les étapes comme approprié - Les mises à jour sont alignées sur les plans de développement nationaux pertinents et vice-versa Annexe 1 : Liste des ministères, des départements et des institutions rencontrées Nom Abdou Adamou Abdoulaye Issa Adamou Danguioua Aka Yacouba Ali Béty Arouna Alassane Assadek Chamcham Bako Safi Solange Bonneau Laurent Boubacar Aï Boubacar Boureïma Boubacar Moussa Soumey Boubacar Zalia Yacouba Boukar Attari Boukari Assouman Bussi Béatrice Daouda Mamadou David Pierre Diallo Mamadou Yacouba Dieudonné Garba Goudou Djibril Amadou Dontaine Jean-François Habibou Mamam Hamza Abdou Sidi Heise Solange Iliya Miko Issa Hamsatou Issa Idi Kaly Jean-Laurent Konté Diawoye Labo Moussa Laoualy Ada Maâzou Kamayé Mahamane Lawali Mahamadou Ali Mahazou Sani Makadassou Alassane Malam Issa Oumarou Mamoudou Idrissa Moha Moussa Moussa Abdou Moussa Bouda Moussa Gousmane Moussa Morou Nanamou Ajirou Omar Tankari Ouattara Amadou Oumarou Harou Structure MESUDD (Secrétaire Général) SE/CNEDD – projet PANA HC 3N DNPG CCA AFD ENAM SE/CNEDD SE/CNEDD – projet PANA Ambassade de France au Niger SE/CNEDD – projet PANA SE/CNEDD DGE/DD/MESU/DD SE/CNEDD SE/CNEDD ENAM (Secrétaire Général) Délégation de l’UE DMN Ambassade de France au Niger ministère de la santé SE/CNEDD – projet ACAFS SE/CNEDD – projet ACAFS FAO Niger ministère de la Santé SE/CNEDD – projet ACAFS FAO Niger FAO Niger SE/CNEDD SE/CNEDD PNUD Niger PNUD Niger DMN PNUD Niger SE/CNEDD (Secrétaire exécutif) UNDP Niger MESUDD MESUDD MESUDD IRD SE/CNEDD ministère des Finances (DEP) ministère de l’Agriculture Délégation de l’UE SE/CNEDD ENAM ministère des Finances Care International FAO Niger (Représentant ai) ministère de la Santé Ounteina Adamou Issaka Ousseini Mariama Ndiaye Mansour Saley Amadou Sani Mourtala Schinder Solveig Souley Abdou Subsol Sébastien Thiers Robin HC3N (Haut-commissaire) Système d’alerte précoce UNDP Niger FAO Niger PNUD Niger GIZ MP/AT/DC (Secrétaire général) AGHRYMET (Assistant technique) PNUD Niger Directeur General des Ressources en Eau Coordonnateur Processus PAGIRE/ DGRE Responsable Suivi Evaluation Processus PAGIRE/ DGRE Point Focal FEM/ ministère du Plan Annexe 2 : Affiche du processus PNA au Niger Annexe 3 : Note de présentation du processus PNA au Niger