Anthropologie et Psychiatrie. De l`étude du parent - lamc

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Regards croisés: Anthropologie et Psychiatrie. De l’étude du parent pauvre de la
médecine au Niger
AÏT MEHDI, Gina (ULB, EHESS - Gi[email protected].be)
L’étude socio-anthropologique de la « santé mentale » et de sa prise en charge par la psychiatrie au sein du
système de santé publique au Niger constitue l’objet principal de mes recherches. La question de l’ancrage
de cette branche de la médecine dans un pays d’Afrique de l’Ouest sous-tend plusieurs axes de
questionnements relatifs à la place de la psychiatrie dans un pays du Sud et aux rapports entretenus au
contexte socio-culturel et politique local, en considérant cet objet comme à l’interface entre système de
santé « occidental » et conceptions émiques de la maladie (Fassin, 1992, 2005, Jaffré, 1990, 1999, Olivier de
Sardan, 1999, Hours, 2000, Brauman, 2002).
Ce travail a pris naissance à partir d’un constat vélant la quasi absence de toutes études empiriques
centrées sur l’institutionnalisation de la psychiatrie au Niger à partir de l’unique service spécialisé basé à
l’Hôpital National de Niamey où je me suis rendue en 2007.
Cet objet de recherche fait apparaître de manière consubstantielle l’intérêt d’un questionnement sur le
dialogue interdisciplinaire développé entre l’anthropologie et la psychiatrie : l’analyse de leurs rapports,
leurs apports respectifs, leurs oppositions et leurs regards portés conjointement ou indépendamment sur
la « santé mentale » (Carricaburu, noret, 2004). Dans ce cadre, nous aborderons la thématique du
réajustement de la psychiatrie à son environnement d’intervention dans le contexte nigérien et plus
largement de l’Afrique de l’Ouest. Au regard des travaux développés notamment en ethnopsychiatrie
(Lantéri-Laura, 2004, Lovell, 2004, Devereux, 1996, Zempleni, 1979), nous soulignerons l’intérêt du
domaine de la clinique dans la compréhension de la genèse d’implantation de la psychiatrie au Niger à des
fins d’appréhension de sa spécificité sachant que cette démarche nécessite un retour critique « de mise en
perspective des conditions historiques du développement de pratiques institutionnelles et d’une
production dans un champ transculturel » (Babakar, Collignon, 1979). Cette approche permettra de
s’interroger parallèlement sur le regard de l’anthropologie porté à l’étude de la « folie » à travers le
tiraillement conceptuel de l’universalisme et du relativisme culturel. Tout l’intérêt de cette communication
est ainsi de se pencher en filigrane sur le champ de l’anthropologie de la « santé mentale » à travers les
questions de la définition de l’objet et des terminologies qui s’en réfèrent.
Références bibliographiques:
Babakar, D., Collignon R., 1979, « Aspects éthiques et culturels de la psychiatrie en Afrique », in Sociétés,
Sciences et Méditerranée, 1979 : 183-190
Brauman R., 2002, Utopies sanitaires, Paris, Le Pommier/MSF, 224 p.
Carricaburu D., Ménoret M., 2004, Sociologie de la san, institutions, professions et maladies, Paris,
Armand Colin, 235 p.
Devereux G., 1996, Ethnopsychiatrie des Indiens Mohaves, Paris, Synthelabo Le Plessis-Robinson, 920 p.
Fassin D., 1992, Pouvoir et maladie en Afrique. Anthropologie sociale dans la banlieue de Dakar, Paris, PUF,
Champs de la santé, 359 p.
Fassin D., 2005, Le sens de la santé. Anthropologie des politiques de la vie, in Antropologie médicale.
Ancrages locaux, défis globaux, 2005 : 383-399
Hours B., 2000, Systèmes et politiques de santé. De la santé publique à l’anthropologie, Paris, Karthala,
358 p.
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Lanteri-Laura G., 2004, « Culture et sémiologie psychiatrique », in L’évolution psychiatrique, 69-1 : 3-21
Lovell A., 2004, Santé mentale et société, Paris, La documentation Française, Problèmes politiques et
sociaux, 210 p.
Jaffré Y., 1990, « Comprendre. Les mots du malade », in D. Fassin, Y. Jaffré, Sociétés, Développement et
Santé, 1990 : 126-133
Jaffré Y., J.P. Olivier de Sardan, 1999, La construction sociale des maladies, Paris, Presses universitaires de
France, 376 p.
Zempleni A., 1985, Causes, origines et agents de la maladie chez les peuples sans écriture, Paris, Société
d’ethnographie de Paris, 217p.
Individualisation et ordre politique au Cameroun : une approche socio-
anthropologique
AMOUGOU, Gérard (ISHS, Ulg - Gerard.Amougou@student.ulg.ac.be)
C’est à connaître les processus sociaux qui propulsent certains leaders camerounais en symboles du procès
d’individualisation, que cette recherche est consacrée. Il s’agit d’observer la formation de dynamiques
d’autonomisation (dans leurs dissemblances et ressemblances) à travers le rôle majeur joué par des leaders
non nécessairement rattachés au politique. Il s’agit d’individus qui, provenant de sphères différents et
différenciées, ont la particularité de posséder, au-delà de l’éventuel caractère irréductible de leurs
différents « champs d’intervention », d’un certain capital de légitimité et donc d’autorité auprès de leur
entourage direct ou indirect, restreint ou élargie. Ceux-ci très souvent court-circuitent l’État et se
retrouvent généralement comme des interlocuteurs agréés et respectés au sein de leurs environnements
respectifs. Qu’ils proviennent du cercle ecclésiastique, de l’université, de la presse ou même des
organisations civiles périphériques, ces personnages ont en commun d’être susceptible (au moins
tendanciellement) de susciter une certaine aversion auprès des autorités politiques.
Bien qu’aidées par les différentes ouvertures offertes par le procès universel de mondialisation, les
trajectoires d’individualisation devraient néanmoins faire face aux velléités d’un « État prédateur » qui s’est
toujours appuyé sur une constante instrumentalisation politique de l’ethnie, des chefferies, du droit
d’aînesse et de la phallocratie, pour ne citer que cela, pour préserver ses « régimes perpétuels » (Owona
Nguini, 2004). Lesquelles exigences permettent le maintien et la reproduction des inégalités sociales qui en
outre constituent une autre sphère de grippage de toute perspective d’autonomisation des individus. Le
présent objet de recherche s’intéresserait ainsi au regard d’un tel contexte, sur l’idée que les individus se
font d’eux-mêmes, de leurs liens sociaux, identités collectives et imaginaires quant à leur « être à la
société ». Connaître et comprendre les logiques et trajectoires d’individualisation au Cameroun, et donc
aller au-delà des « clichés », ne signifie guère « fétichiser » certains acteurs, il s’agit plutôt d’insister sur la
biographie des leaders dans différents domaines dans le Cameroun d’aujourd’hui ; afin d’éclairer la gestion
de l’individualisation par delà les contraintes rencontrées, et les logiques d’affirmation au sein de l’espace
public communautaire. Il s’agit en outre d’élucider la dynamique socio-historique avec laquelle ces
trajectoires autonomes trouvent une certaine filiation, et voir ainsi comment l’individualisation au
Cameroun sinscrit dans un procès historique de production de sens, et donc de « changement social »
(Rocher). Au regard de ces considérations, la question de recherche qu’on pourrait se poser est celle de
savoir à partir de ses repères, comment comprendre et rendre compte de l’individualisation dans le
contexte post-colonial (actuel) camerounais ? (question centrale de départ) Quels enjeux déterminent et
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mobilisent l’engagement des leaders dans cette dynamique conflictuelle ? Quelles « représentations » se
font les acteurs sociaux en général de leurs stratégies subjectives et objectives d’individualisation ? Et donc,
quelles interactions avec ces différentes représentations sociales en tant que productrices de sens ?
De l’interdisciplinarité dans les études du développement africain au 21ème siècle:
socle conceptuel et instrumental commun appliqué au processus de
développement ou plusieurs regards disciplinaires sur un même phénomène?
AMOUGOU, Thierry (UCL - Amougou74@hotmail.com)
Les études du développement, development studies dans le jargon anglo-saxon, semblent le domaine par
excellence de l’application de l’interdisciplinarité, tellement le processus de développement est
polysémique. Essayer d’appréhender et d’analyser les différents contours de l’alchimie complexe qui s’y
opère entre plusieurs paramètres, exige un regard multidimensionnel sur les acteurs, leurs pratiques, les
politiques menées et leur territoire d’opérationnalisation. En conséquence, l’interdisciplinarité apparaît de
plus en plus comme un moyen de se rapprocher autant que faire se peut de la compréhension de la
complexité du réel. Etant donné qu’en parler semble plus facile que l’appliquer ellement, notre
proposition de communication se propose de discuter les points suivants:
1. Interdisciplinarité et perte de précision analytique: comment sortir du savoir toujours plus sur très peu
pour le savoir en peu sur tout sans perdre en compétence et en précision analytique?
2. L’interdisciplinarité est-elle l’application d’un noyau conceptuel commun sur le processus de
développement africain ou alors l’analyse de plusieurs disciplines sur une même problématique?
3. Comment éviter le langage de sourd entre des noyaux durs disciplinaires jaloux de leur identité ?
From ‘disaster tourist’ to ‘transfer gate’: (Self) perception of my research role in
rural Rwanda
ANSOMS, An (UCL - A[email protected]e)
This chapter explores how the research design may have a profound impact upon the ways in which the
identity of the researcher and the utility of the research are interpreted by the local population. It
compares two different field experiences in rural Rwanda.
In 2004, I undertook a large-scale quantitative survey in 24 different settings in collaboration with a team of
10 Rwandan surveyors. In 2007, I engaged in more in-depth qualitative research in which local research
participants took up a much more active role through open-ended questions in semi-structured focus group
interviews I undertook this research together with a small team of collaborators in 6 different settings. Both
research projects gathered data on the livelihoods of local peasants, their coping strategies, and their social
networks. The second research phase also considered the impact of national rural policies upon local level
livelihoods. I confronted particular ethical and methodological challenges during both research phases. In
this chapter, I concentrate on one particular challenge, analysing how the research design channelled local
perceptions of my role as a researcher and the purpose of my research project into particular unplanned
directions. Indeed, as Brown (2009) states, “researchers often forget that while we conduct fieldwork, we
are ourselves the object of other people’s research. A variety of actors are constantly gathering different
types of information on us” (2009: 213). Wall applies the concept of host and guest to capture the
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interaction between researcher and research environment. He saw his own role as one of a guest
participating in rural and family life, while being aware that “as a guest this level of participation is
ultimately determined by the host” (Wall, 2008: 154). Strother (1996: 74) finds that “both the host
community and the outside observer apply the same processes of understanding, codification, and
interpretation in their observation of the unfamiliar”. Researchers are often unable to control and
manipulate the constructed image(s) that the local population has with regards to the researcher’s
presence, the purpose of the research project, and the (supposed) hidden agendas that are ascribed to the
researcher’s identity. They are often not even fully aware of these local perceptions.
Nonetheless, while being in the field, the attentive researcher may capture some hints and clues here and
there on what kind of local codification’ and interpretation of the researcher’s identity and agenda, is
taking place. This may be difficult to detect, certainly in a context such as Rwanda, characterised by “a far-
reaching self-censorship among the population with regard to elements that do not fit into the official
‘public transcript’” (Ingelaere, 2009: 13). In this chapter, I focus particularly upon the hints and clues I
detected on local actors’ interpretations of my research interest in their lives. After giving an outline of the
research context and methodology, I focus upon the ways in which local codifications and perceptions on
my research role shaped the research process. In the first part, I describe how local actors expressed their
assessment of the utility of my research project, and how this related to different kinds of expectations in
terms of the benefits they hoped to derive from my research. In the second part of the chapter, I consider
how I tried and am still trying to meet local actors’ expectations to function as a transfer gate’ that gives
leverage to their voices from ‘the bottom’ in order for them to reach higher levels of society (government
officials, international donors, foreign and domestic NGO representatives). Lastly, I present the ongoing
challenges and dilemmas I face in the writing up and vulgarisation phase of my research. The vulgarisation
of my research refers to the strategies I adopted to valorise and disperse the results of my ‘academic’
research to a non-academic policy-oriented public.
L’interdisciplinarité par la perspective comparative et contrastive
BAGAMBOULA, Solange (ULB - ebagambo@ulb.ac.be)
Notre étude des prépositions spatiales et des démonstratifs du laari a été inspirée, pour l’essentiel, par les
travaux de Vandeloise (1986) et Herskovits (1986). Nous adoptons une perspective comparative et
contrastive par rapport aux données des langues indoeuropéennes. Cette démarche vise à mettre en
parallèle des langues voisines ou des langues diamétralement distinctes en vue d’optimiser l’explication des
phénomènes pris en compte. Elle établit un pont entre la linguistique dite « africaine » et la linguistique
dite « théorique », car l’étude de leurs objets respectifs s’est faite jusque-là de manière cloisonnée, avec le
risque d’aboutir à des résultats parcellaires.
La langue africaine est identifiée à un terreau qui sert à re-examiner les outils de la linguistique théorique,
car ceux-ci ont été élaborés à partir de langues qui appartiennent, pour la plupart, à la famille indo-
européenne. Il est intéressant de voir que bon nombre de prédictions théoriques se vérifient. Il arrive aussi
que certains aspects insoupçonnés jusque-là émergent à l’issue de l’analyse ; ils viennent alors enrichir les
acquis antérieurs. Les constatations qui valent pour les deux disciplines (linguistique générale surtout
appliquée aux langues indo-européennes, linguistique africaine) peuvent être considérées comme de
véritables invariants qui non seulement consolident la validité des approches, mais aussi s’érigent en
parfaits universaux qui surpassent toute différenciation apparente.
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Les apports :
Les appariements (mu-/- ; ku-/mu- ; ɣa-/mu-) liés à la contrainte sur les endroits creux. Plusieurs endroits
creux ne peuvent être déterminés verticalement (avec, donc, la prise en compte de leur volume inrieur)
qu’une seule fois. Les caractéristiques des prépositions laari téé et cíí « jusqu’à ». Initiale-finale ; bref et
bondissant (téé) / Initiale-Médiane-Finale-Post-finale; continu et linéaire (cíí). Le rallongement vocalique
final. Il est attesté dans les segments discursifs et lié à l’UCT (Unité de Construction de Tour) de parole
simple ou complexe (« auto-réponse »).
Architecture, urbanisme et ségrégation dans une ville (post)coloniale. Vers un
mapping de la ‘zone neutre’ de Lubumbashi
BOONEN, Sofie (UGent - sofie.boo[email protected])
Depuis les années 1990, la ville africaine soulève un intérêt croissant en tant que sujet de recherche dans le
domaine de l’histoire urbaine. Cependant, la recherche menée sur « l’espace urbain africain » part, dans la
plupart des cas, d’un point de vue purement socio-économique ou socioculturel. Dans le contexte urbain
africain, les recherches fondées sur le paysage bâti et la forme urbaine restent jusqu’à ce jour plutôt rares.
Notre recherche part d’un mapping et d’une analyse détaillés du paysage urbain (post)colonial de la ville de
Lubumbashi (RDC) et montre comment ces aspects spatiaux peuvent être reliés à leurs aspects socio-
économiques et socioculturels. Dans cette optique, cette contribution part d’un large éventail de sources,
avec non seulement des documents historiques relatifs au développement de l’architecture et de
l’urbanisme de la ville (publications, archives, photos, cartes), mais aussi un travail de terrain comportant
une analyse du paysage bâti et la récolte de témoignages et de reportages photographiques, qui sont d’une
importance cruciale.
Le cas d’étude présenté est la « zone neutre » de Lubumbashi, no-man’s land qui séparait les quartiers
Européen et Africain. Au Congo belge, c'est à Lubumbashi que le modèle théorique qui, à partir des années
1920, présentait la ville coloniale comme figure urbaine binaire avec des zones nettement limies et
spatialement séparées pour Européens et Africains, a été traduit le plus littéralement dans la forme
urbaine. Alors que les premiers plans urbanistiques de 1911 prévoyaient déjà des quartiers séparés pour les
deux populations, la ségrégation raciale et spatiale a pris sa forme la plus explicite au cours des années
1920 avec l’introduction d’une « zone neutre » de 700m de largeur entre les deux quartiers. Même si la
croissance urbaine de la période postcoloniale a rendu la figure urbaine coloniale de Lubumbashi moins
claire au cours du temps, le paysage bâti de cette ville moigne jusqu’à ce jour de cette politique
ségrégationniste. Alors que ce no-mans land était initialement conçu par les planificateurs comme une
‘zone de séparation’, l’introduction de plusieurs bâtiments publics, comme le marché, l’hôpital pour
Africains, la prison, le Temple Méthodiste, etc..., la faisait aussi fonctionner comme ‘zone de rencontre’ ou
‘zone de confrontation’. Une analyse critique de l’évolution de son environnement ti montre comment
différents acteurs se sont appropriés et ont formé cet espace urbain au cours du temps.
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