Note d`orientation, adressée le 27 juin à la Commission - CR-DSU

publicité
Note d’orientation
Stratégie régionale de gestion des fonds européens 2014-2020
en Rhône-Alpes
Cette note a été présentée au Comité de suivi du 27 juin 2013, elle précise la stratégie régionale
envisagée pour l’utilisation des fonds européens pour 2014-2020.
Les orientations régionales proposées se sont construites sur la base du diagnostic stratégique
territorial, finalisé en octobre 2012 à partir du premier avis du CESER rendu le 20 mars 2012,
et d’une concertation régionale.
Une deuxième période de concertation a été lancée en avril 2013 sur les orientations régionales
des fonds FEDER, FSE, FEADER et sur la SRI-SI. Elle a donné lieu à deux premières réunions de
restitution, le 29 mai pour le FEADER et le 13 juin 2013 pour le FEDER et le FSE. Par ailleurs,
ces orientations s’appuient sur les travaux d’évaluation ex ante en cours.
L’Assemblée délibérante du Conseil régional se prononcera sur ces orientations le 11 juillet
2013.
La délibération ainsi votée sera transmise à la DATAR et à la Commission européenne et sera le
mandat pour les phases suivantes d’élaboration des programmes européens 2014-2020 en
Rhône-Alpes.
PREAMBULE
Le projet de loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles,
prévoit le transfert de l’autorité de gestion des fonds structurels européens de l’Etat aux Régions,
conformément aux engagements contenus dans la déclaration Etat/Région du 12 septembre
2012.
Bien que la négociation européenne soit encore en cours, la circulaire du Gouvernement, en date
du 19 avril 2013, a officiellement confirmé le transfert aux Régions de l’intégralité de la gestion
du Fonds européen de développement régional (FEDER) et du Fonds européen agricole pour le
développement rural (FEADER) ainsi qu’une partie du Fonds social européen (FSE).
Par cette décision, les Régions deviennent l’acteur majeur de la prochaine génération des fonds
européens pour la période 2014-2020 en assumant l’élaboration et la gestion des programmes
européens décentralisés. L’attribution de ces compétences nouvelles constitue un acte fort de
décentralisation et marque une étape importante pour les Régions.
Ce transfert aux Régions permet à la fois une gestion globale et cohérente des fonds européens,
dans le respect des orientations européennes et une gestion de proximité garantissant d’une part,
une adaptation aux spécificités territoriales, d’autre part, un rapprochement entre l’Europe et les
citoyens.
27/06/2013
1
Il est aussi une manière de répondre aux enjeux socio-économiques des territoires en renforçant
les actions fondées sur la logique du développement local et la mobilisation des acteurs
territoriaux. Parce qu’elles agissent dans la proximité, les Régions jouent un rôle clef dans le
soutien des territoires et le renforcement de leur cohésion. De fait, la nouvelle génération des
fonds européens doit permettre d’accentuer le croisement entre thématiques et territoires.
La nouvelle génération de programmes européens 2014-2020 vise le renforcement de la
performance des fonds et l’approche stratégique de leur programmation en coordonnant plus
étroitement les politiques européennes de cohésion et de développement rural. Cette
coordination renforcée est impulsée depuis le niveau européen au travers du Cadre Stratégique
Commun et appliquée au niveau national via l’Accord de Partenariat qui définit une stratégie
d’intervention commune aux différents fonds européens. Ce dernier document est en cours de
négociation par l’Union européenne et l’Etat français en lien avec les Régions et l’ensemble des
parties prenantes.
La stratégie de la Région Rhône-Alpes pour la gestion des fonds européens 2014-2020, vise à
répondre aux quatre objectifs politiques suivants :
-
le soutien à l’emploi durable et au développement économique dans un contexte de crise
profonde de l’Europe ;
-
le soutien à une politique de recherche et d’innovation (technologique,
environnementales sociale, sociétale) et à leur diffusion au plus grand nombre ;
-
l’accompagnement de la transition énergétique afin de préserver la planète et d’assurer
un développement économique durable ;
-
la préservation des équilibres et des solidarités territoriales à l’échelle de la Région et en
lien avec les régions voisines.
En outre, la Région Rhône-Alpes s’attachera à poursuivre les principes suivants, qui guident
d’ores et déjà son action :
-
veiller à une meilleure efficience des politiques publiques ;
développer la concertation entre et avec les territoires nécessaire à une mobilisation de
tous les acteurs ;
renforcer le maillage territorial et assurer l’égalité de traitement des territoires en
intégrant leur capacité de montage de projets.
Sur le plan opérationnel, la Région Rhône-Alpes avait anticipé ce changement de posture :
passage d’une gestion de crédits délégués sous forme de subventions globales au pilotage et à la
mise en œuvre pour le compte de l’Europe, des programmes européens. Dans la continuité de la
stratégie régionale élaborée en 2010, elle construit avec l’Etat et les partenaires, une stratégie
régionale d’innovation prenant en compte les travaux et orientations de la Commission en vue
d’une spécialisation intelligente (SRI-SI) des économies régionales, condition ex ante
d’approbation des PO 2014-2020.
27/06/2013
2
Elle a anticipé également avec l’ensemble des Régions concernées, la préparation du contrat
2014-2020 du Plan Rhône.
Par ailleurs, la Région Rhône-Alpes s’est portée candidate pour être autorité de gestion du
programme de coopération territoriale européenne Alcotra. Le Comité de suivi du 17 juin 2013 a
acté cette proposition.
Il est vrai que la Région Rhône-Alpes peut s’appuyer sur une expérience européenne significative,
en particulier au cours de la période 2007-2013. Elle a copiloté, avec l’Etat en région, le
programme Compétitivité et Emploi et assuré la gestion, en subvention globale, de près de 200
millions d’euros de crédits FEDER et FSE. Elle s’est impliquée dans le pilotage de quatre
programmes de coopération territoriale européenne (France - Suisse, France - Italie Alcotra,
Espace alpin et Méditerranée), de cinq programmes interrégionaux (Rhône, Loire, Massif Central,
Alpes, Jura) et du programme FEADER. Cette détermination régionale en faveur de la
construction d’une Europe proche de ses territoires, s’était exprimée dans le rapport « RhôneAlpes : une Région européenne » adopté à l’unanimité par l’Assemblée régionale du 19 juillet
2007.
Le présent rapport a pour objet de marquer une étape dans la préparation des Programmes
opérationnels européens, en proposant d’adopter la stratégie régionale de gestion des fonds
européens des différents programmes (FEDER-FSE-FEADER-interrégional-coopération territoriale)
et d’engager le processus administratif nécessaire pour le transfert.
Le CESER a été saisi, pour avis et continuera à être associé à la construction des programmes. A
noter qu’une première contribution a été adoptée par le CESER à l’unanimité le 20 mars 2012,
en amont des travaux sur le diagnostic stratégique territorial.
I. LA REALITE RHONALPINE
Le diagnostic régional élaboré en partenariat avec l’Etat et les membres du Comité de suivi des
fonds européens a conduit aux principales conclusions qui suivent :
1. Les éléments de contexte
Rhône-Alpes est une grande région européenne de par son dynamisme démographique et son
poids économique.
Elle se distingue par la richesse et la diversité de son patrimoine naturel et de ses paysages.
C’est la seule région française dotée de trois massifs montagneux (Jura, Alpes, Massif Central)
aux sorts inégaux. Ces massifs représentant 73% du territoire régional et intègrent des villes
emblématiques telles qu’Annecy, Chambéry, Grenoble, Saint-Etienne.
Elle est traversée par deux fleuves : le Rhône et la Loire.
Rhône-Alpes se caractérise aussi par ses territoires transrégionaux, transnationaux et frontaliers,
espaces de formalisation de stratégies communes entre États et entre collectivités territoriales
européennes.
Ces territoires spécifiques, vecteurs d’opportunités de par leur situation géographique et à forts
potentiels, sont également porteurs de handicaps et de fragilités, appelant de ce fait une action
européenne qui soutient la compétitivité, la cohésion sociale et l’équité territoriale.
27/06/2013
3
Rhône-Alpes se structure autour de deux axes forts (le grand couloir de circulation méridienne
Saône-Rhône et le sillon alpin) et d’un réseau urbain dense et hiérarchisé d’aires métropolitaines
(Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, Franco-valdo-genevois), de villes moyennes (Annecy, Bourg-enBresse, Roanne, Chambéry, Valence) et plus petites. Les territoires périphériques sont
inégalement attractifs et les disparités s’accroissent entre l’Ouest, marqué par des
restructurations industrielles et des déprises agricoles, et l’Est qui bénéficie de dynamiques
économiques (technologie, tourisme).
Face à la mondialisation, Rhône-Alpes doit maintenir et renforcer son positionnement de
territoire attractif et compétitif : deuxième PIB français, recherche dynamique, secteur tertiaire
varié, socle industriel solide. Le tissu régional bénéficie d’investissements importants à la fois
dans les secteurs d’avenir (matériaux avancés, micro-électronique, photonique, chimie verte,
biologie et santé, énergies renouvelables…) et dans les secteurs traditionnels qui innovent
(automobile, textile, bâtiments, industries agro-alimentaires...).
Toutefois, la région Rhône-Alpes reste très exposée aux conséquences de la crise économique, en
particulier, en raison du poids de la sous-traitance. La montée en puissance du secteur tertiaire
ne compense pas la baisse de l’emploi industriel et génère une précarité de l’emploi (par
exemple dans les services à la personne). Et si l’économie de proximité est créatrice d’emploi,
elle souffre d’un manque de structuration et de visibilité.
Par ailleurs, les démarches environnementales des entreprises (procédés sobres et propres, éco
innovations…) peuvent servir de leviers efficaces d’amélioration de la compétitivité et de la
création d’emplois dans les territoires.
2. L’enjeu de cohésion: équilibre, solidarité et équité territoriale, cohésion économique et sociale.
l’économie et le développement des compétences
Rhône-Alpes se caractérise par des activités économiques polyvalentes.
Il importe de dynamiser la compétitivité mais cette compétitivité n’a de sens que si elle sert et
promeut l’ensemble des territoires, et favorise leur coopération de façon équilibrée.
Dynamiser la compétitivité, c’est consolider les compétences d’excellence rhônalpine et
l’accélération des innovations répondant aux marchés correspondant aux besoins de la
population. Il s’agit de développer la coopération autour de projets conjoints (dispositifs avancés
pour la santé, plateformes technologiques, initiatives concernant « l’habitat et les quartiers
durables » ou la « mobilité intelligente », actions en matière d’efficacité énergétique, actions sur
la formation tout au long de la vie, développement de l’économie de proximité).
L’innovation doit être soutenue au-delà de l’innovation technologique ; elle comprend l’innovation
en matière de services, l’innovation organisationnelle, sociétale, environnementale et sociale qui
sont autant de voies pour développer la compétitivité et assurer un développement économique
pertinent et équilibré.
L'économie et la valorisation des ressources humaines et des compétences sont les moteurs du
développement des territoires.
27/06/2013
4
L’objectif est d’anticiper les mutations économiques et parallèlement de sécuriser les parcours
professionnels : aider les salariés en difficulté à se former, à préparer une reconversion, et en cas
de licenciement, à accélérer leur entrée en formation. Il s’agit également d’accompagner les
entreprises à anticiper les changements, en développant des pratiques innovantes et préventives
de gestion des emplois et des compétences, et en facilitant un dialogue social de qualité, au plus
près du terrain économique.
Les salariés les moins qualifiés qui sont les plus frappés par la crise doivent être les plus
accompagnés.
l’orientation et la formation
L’objectif d'emploi et d’insertion professionnelle, des publics les plus fragiles en particulier,
suppose de garantir une égalité d’accès à l’orientation et à la formation sur l’ensemble de RhôneAlpes et de proposer des solutions globales, cohérentes et adaptées.
Il convient de relever conjointement plusieurs défis :
- élever le niveau général de qualification de la population active rhônalpine
- mieux orienter et adapter les formations à l’évolution des emplois
- favoriser l’accès des publics les plus fragiles aux compétences premières, à la qualification
et à la certification professionnelles
- mailler les étapes d’orientation, d’accompagnement de parcours, de formation, d’insertion et
d’emploi tout au long du parcours professionnel
l’enseignement supérieur
La poursuite du développement de l’enseignement supérieur constitue également un enjeu
majeur.
L’ouverture à l’international des jeunes est un atout contribuant à renforcer leur insertion sur le
marché du travail. Les dispositifs de type plateforme de mobilité internationale des jeunes en
formation professionnelle sont à développer.
l’aménagement durable du territoire
La cohésion territoriale réside aussi dans un aménagement « urbain/rural » équilibré et durable :
atténuation des fractures tant spatiales que numériques, protection des ressources naturelles,
gestion du foncier, organisation de liaisons ferroviaires intercités et interrégionales efficaces.
les transports
Du fait de la vitalité de son tissu d’aires métropolitaines et de villes moyennes et plus petites, de
son dynamisme économique, Rhône-Alpes est dotée de réseaux de transport très développés,
permettant des flux importants d'échanges de marchandises.
Pour les voyageurs comme pour les marchandises, l’objectif au niveau régional, transfrontalier ou
interrégional, est de favoriser le report des déplacements par la route vers le fer ou le fluvial (axe
Saône-Rhône), afin de répondre de manière économe et plus respectueuse de l’environnement,
aux besoins de mobilité de l’économie comme de tous les rhônalpins. Ce report modal est aussi
une réponse adaptée aux nécessités de lutte contre les changements climatiques.
La nature montagnarde de Rhône-Alpes génère également des questions spécifiques à résoudre
en la matière, avec la nécessité de réduire l’isolement de certains territoires.
27/06/2013
5
la transition énergétique
La transition énergétique vers des territoires moins dépendants aux énergies fossiles et valorisant
leurs propres ressources énergétiques renouvelables (biomasse, éolien, solaire, géothermie)
apparaît comme un enjeu majeur.
Les territoires de montagne, aux atouts et contraintes spécifiques en termes d’énergie, sont
particulièrement concernés.
Dans un contexte marqué par la hausse structurelle du coût de l’énergie, la précarité énergétique
se développe fortement. Lutter contre ce phénomène est un enjeu de cohésion sociale : les
interventions en matière d'efficacité énergétique dans le logement social doivent permettre le
développement d’outils innovants et une approche générale de la rénovation (accessibilité,
qualité d’usage).
L’impact potentiellement très positif de la transition énergétique sur l’emploi doit par ailleurs être
mis à profit : la région Rhône-Alpes rassemble de nombreuses compétences dans ce secteur qui
est un axe prioritaire d’une politique de développement industriel tourné vers l’avenir et la
création d’emplois.
le soutien au développement des zones rurales et péri-urbaines.
* Dans le domaine de la forêt et du bois :
Les espaces forestiers représentent 38% du territoire rhônalpin et la région Rhône-Alpes est la
deuxième région forestière française. Cependant, avec 11% de la surface forestière, elle ne
produit que 6% des bois français, alors que l’utilisation du matériau bois dans la construction se
développe et que la filière forêt-bois peut contribuer à la lutte contre les émissions de gaz à effet
de serre.
Les investissements des TPE-PME dans les secteurs de la première et de la deuxième
transformation du bois doivent être soutenus, pour améliorer la compétitivité des PME du secteur
et soutenir la transition vers une économie à faibles émissions de CO2.
* Dans le domaine agricole et alimentaire :
Rhône-Alpes est une grande région agro-alimentaire et elle est la première région d’agriculture
biologique, avec un bassin de consommation important. Avec 70% de son territoire en zone de
montagne, Rhône-Alpes a misé sur les signes de qualité et d’origine, générant une économie
agricole intensive en emploi mais dont la compétitivité reste relative.
De plus, c’est une région exposée aux risques climatiques et sanitaires.
Le développement de la compétitivité de l’agriculture en Rhône-Alpes renvoie aux questions
foncières et au renouvellement des générations, aux enjeux d’innovation, de développement des
filières, de diversification des productions.
le tourisme
Part élevée de la valeur PIB français, le tourisme est un enjeu majeur pour Rhône-Alpes parce
qu’il recèle un potentiel d’innovation encore trop partiellement exploité et parce qu’il représente
des spécificités : saisonnalité marquée, qualification professionnelle à améliorer, mutations en
cours (dont climatique), caractère inclusif dans sa composante tourisme social et solidaire,
problématique de l’offre de services et de la remise à niveau de l’immobilier de loisirs (dont
tourisme social), enjeux de la desserte et des modes de transports collectifs à privilégier.
27/06/2013
6
3. Les spécificités territoriales de Rhône-Alpes
La recherche de la compétitivité s’étend à tous les territoires y compris les territoires spécifiques
-fleuves, massifs, territoires transfrontaliers- qui caractérisent la région rhônalpine.
les fleuves
Le Rhône -trait d’union des huit départements de la région- a constitué un vecteur d’accessibilité
et de développement. Pour des raisons de sécurité, de navigabilité, de productions énergétiques,
il a été aménagé tout au long de son parcours. En 2005, trois Régions (PACA, Languedoc
Roussillon, Rhône-Alpes) ont été à l’initiative, avec l’État, d’un programme interrégional qui a
donné un élan à cette nouvelle vision du fleuve et de son rapport au territoire. Basé sur une
stratégie à 20 ans, le soutien de l’Europe a été déterminant pour la motivation et l’efficacité du
partenariat.
Depuis, le partenariat autour du Plan Rhône s’est élargi à la Franche Comté et à la Bourgogne.
Aujourd’hui, un large consensus s’est construit pour un second programme de développement
durable.
La Loire a également connu, grâce à l’action concertée des régions concernées, des plans
d’aménagement pour la promotion d’un fleuve resté sauvage et un ensemble d’actions favorisant
la prévention des inondations, la préservation ou la reconquête de la biodiversité, la mise en
valeur de sites naturels emblématiques.
les massifs
La notion de massif a été reconnue, au niveau national, par la loi Montagne du 9 janvier 1985
relative au développement et à la protection de la montagne ; la notion de massif englobe la
zone de montagne ainsi que les territoires qui lui sont immédiatement contigus.
La loi Montagne définit la zone de montagne comme un territoire se caractérisant par des
handicaps liés à l’altitude, à la pente, au climat, qui restreignent de façon conséquente les
possibilités d’utilisation des terres et augmentent, de manière générale, les coûts.
L’Europe mentionne la spécificité des territoires de montagne à l’article 174 du Traité sur le
fonctionnement de l’Union européenne.
Enfin, la loi n° 2005-157 relative au développement des espaces ruraux, reconnaît la montagne
comme un ensemble de territoires dont le développement équitable et durable constitue un
objectif d’intérêt national.
La politique des massifs reste une spécificité française, conjuguant approche partenariale et
approche territoriale intégrée. La démarche prospective Montagne 2040 en Rhône-Alpes, a mis
en évidence, dans les espaces de montagne, des enjeux à relever et des risques à anticiper afin
de pouvoir y construire des projets de vie, créateurs de richesses.
Les trois massifs de Rhône-Alpes que sont les Alpes, le Jura et le Massif central recouvrent trois
types de montagne : une montagne urbanisée, une moyenne montagne industrielle ou agricole et
une haute et moyenne montagne résidentielle et touristique.
Ainsi émergent de grandes problématiques communes (raréfaction des espaces urbanisables,
vieillissement de la population, exigences croissantes en matière de cadre de vie, vulnérabilité au
réchauffement climatique, diversification de l’activité touristique) avec des enjeux variés, reflétant
la diversité des massifs.
27/06/2013
7
Dans le Massif Central, ce sont des enjeux d’attractivité: reconversion des industries
traditionnelles, accueil d’entreprises et de populations, en lien avec les services de proximité et la
connexion numérique.
Le Jura fait face à des enjeux de préservation du foncier, de maintien d’activités économiques
traditionnelles et innovantes et de services à la population.
Les Alpes sont confrontées à des enjeux de développement économique au-delà de l’activité
touristique, de préservation de ressources naturelles et patrimoniales, de services à la population
en montagne, de relation aux espaces valléens dynamiques et compétitifs.
Pour les trois massifs, il s’agit d’améliorer l’accessibilité, d’encourager le report modal du fret
vers les modes alternatifs au tout routier.
Ces massifs doivent s’inscrire dans leur environnement régional mais aussi interrégional,
transfrontalier et européen.
Les 7 Parcs naturels régionaux existants sont une composante importante du territoire de
montagne de Rhône-Alpes et ont une réelle plus-value en tant que laboratoires d'expérimentation
et d'innovation territoriale diffusables dans d'autres territoires non remarquables. Ils sont dotés
d’une ingénierie conséquente qui peut se tourner vers l’extérieur pour mobiliser les leviers
européens au service de l’ensemble des territoires. Il s’agit de conforter une ingénierie qui puisse
faire bénéficier de sa capacité d’innovation et de ses savoir-faire, l’ensemble des territoires ruraux
et de montagne.
les territoires transfrontaliers
La région Rhône-Alpes appartient à deux ensembles frontaliers : d’une part la frontière francosuisse lémanique, caractérisée par la présence de l’agglomération franco-valdo-genevoise ;
d’autre part, la frontière franco-italienne, marquée par le massif alpin, obstacle naturel.
Le Grand Genève est une agglomération transfrontalière très dynamique, mais soumise à des
contraintes et tensions en aggravation. Les enjeux du territoire franco-valdo-genevois portent sur
le développement économique et l’emploi, le logement (coûts fonciers élevés), sur les
infrastructures (saturées) et les transports collectifs (trop peu utilisés), la protection des
paysages, de l’environnement et des espaces agricoles, la gestion de l’eau.
A la frontière franco-italienne, la coopération repose sur les domaines de l’environnement, du
développement rural, du tourisme et d’autres activités économiques.
Les principaux enjeux sont relatifs aux flux de marchandises qui sont très importants en plusieurs
points de passage ouverts au trafic régional, national et international (tunnels du Mont-Blanc et
du Fréjus).
II. LE CADRAGE STRATEGIQUE REGIONAL POUR LES FONDS EUROPEENS 2014-2020
La mobilisation des fonds européens est un exercice encadré par l’Union européenne dont les
exigences se renforcent pour la période 2014-2020 :
L’approche par les résultats et la définition d’un cadre de performance qui
conditionneront le versement d’une partie des fonds (réserve de performance) ;
La concentration thématique qui oblige à cibler l’intervention des fonds européens sur les
orientations prioritaires de l’Union européenne ;
27/06/2013
8
Les exigences en matière de gestion et de contrôle qui nécessiteront de la part des
porteurs de projets une capacité accrue d’ingénierie de projets et de gestion financière ;
La nécessité de mobiliser des financements publics et privés en contrepartie des fonds
européens (principe de l’effet levier).
C’est au regard de ce cadrage européen qu’il est proposé de retenir trois principes directeurs qui
guideront le choix des orientations et du contenu des futurs programmes, ainsi que celui des
projets :
Rechercher un effet levier avec les politiques de contractualisation (CPER, politiques de
la ville…) et soutenir la mise en œuvre des schémas régionaux (SRDEI, et SRESRI, future
SRI-SI, SRCE, SRCAE, Plans Climat…)
Soutenir les démarches intégrées de territoires déjà en place (PNR, Grands projets
Rhône-Alpes, CDDRA...) y compris à l’échelle interrégionale (Fleuves, montagne et
franco-genevois).
Mettre en cohérence et rationaliser l’utilisation des fonds et l’ensemble des programmes
européens et mieux mobiliser les autres instruments financiers européens (Horizon
2020-Mécanisme d’interconnexion-KETS, Life)
En outre pour l’attribution du FEDER, l’Union européenne impose aux régions, une « condition ex
ante », qui consiste à élaborer des Stratégies régionales d’innovation pour une spécialisation
intelligente (SRI-SI).
Par souci financier de cohérence stratégique, la SRI-SI s’élabore parallèlement à la construction
des futurs programmes opérationnels et a vocation à s’inscrire dans les financements des
politiques régionales et nationales.
L’objectif des SRI-SI est de donner aux régions les moyens de faire face à la crise pour qu’elles
génèrent de l’innovation et du développement, par le biais de stratégies de transformation
économique « sur mesure ».
Selon les principes généraux de la Commission européenne, la SI vise une plus forte priorisation
et une concentration des ressources européennes dédiées aux politiques d’innovation, vers un
nombre plus limité de domaines d’activités ou secteurs technologiques, créateurs d’emplois. Par
ces activités, le territoire régional doit se distinguer et jouir d’un avantage concurrentiel lui
permettant de devenir un acteur de stature internationale.
Pour la Région Rhône-Alpes, le premier enjeu est de renforcer l’efficacité de son écosystème
d’innovation par l’évolution des outils d’appui à l’innovation et au transfert technologiques, et par
la refondation de ses politiques au service de l’innovation.
Le deuxième enjeu est la construction d’une vision à long terme, partagée, sur les atouts et
priorités du territoire en matière d’innovation, lui permettant de se positionner sur la scène
internationale.
L’Union européenne a défini onze priorités stratégiques qui conditionnent la mobilisation des
fonds européens et qui doivent permettre d’atteindre les objectifs de croissance, de compétitivité
et d’emploi que les 27 Etats membres se sont fixés à échéance 2020.
27/06/2013
9
La SRI-SI permettra de créer ou de faire évoluer certains volets de l’action régionale et outils
« horizontaux » au service de l’innovation :
•
•
•
•
•
•
•
Les outils d’appui à l’innovation et au transfert technologiques évolueront, pour
permettre notamment de mieux identifier les secteurs technologiques du futur, à fort
potentiel ;
Une politique en matière d’appui à l’innovation par les usages au sein des PME va être
mise en place ;
L’innovation sociale, sur laquelle la Région est déjà largement engagée va également
faire l’objet d’un plan d’actions plus structuré et stratégique ;
Les convergences entre les dispositifs d’accompagnement de l’entrepreneuriat et de
l’innovation vont être renforcées ;
le dispositif global visant l’accompagnement à la croissance des PME-ETI et notamment
des plus prometteuses, sera déployé ;
Le soutien à la transition écologique des entreprises est également un chantier
transversal de la SRI ;
Enfin, 3 outils d’appui transversaux seront également mieux structurés :
o L’ingénierie financière au service de l’innovation
o L’achat public innovant
o L’appui au montage de projets européens
Sur la base du diagnostic territorial stratégique et au regard des spécificités de ses territoires, de
son potentiel d’innovation et de son tissu économique, la Région Rhônes-Alpes propose de
retenir à ce stade, les orientations stratégiques suivantes pour la mobilisation des fonds
européens 2014-2020.
Ces orientations seront la base de la négociation avec l’Union Européenne. La nécessité de
concentration amènera à préciser et à prioriser ces orientations en prenant en compte les
différentes concertations conduites jusqu’à présent.
Renforcer la recherche, le développement technologique et l’innovation (Objectif
Thématique 1)
Il s’agit pour Rhône-Alpes, dans ce domaine, de soutenir l’innovation au sens large comme
facteur de croissance des activités industrielles et des PME/TPE, de renforcer les technologies
génériques clés et les mettre en œuvre au service des grands enjeux sociétaux,
environnementaux et économiques de Rhône-Alpes.
Les interventions au titre de cet objectif seront inscrites dans la Stratégie Régionale d’Innovation
et son volet Spécialisation Intelligente (SRI-SI).
Les interventions du FEDER permettront de soutenir les actions suivantes :
Programmes de Recherche & Développement support qui visent à renforcer les
investissements dans les compétences, les infrastructures de recherche et les
équipements des organismes régionaux de recherche et de technologies, en situation
d’offre vis-à-vis de l’économie ;
27/06/2013
10
Projets de Recherche et d’innovation, environnement technologique et social
collaboratifs qui visent à soutenir des projets collaboratifs multidisciplinaires et inter
filières et à promouvoir les outils de transfert technologique (plateformes technologiques
Rhône-Alpes) ;
Programmes d’expérimentation concrète pour les PME et TPE qui visent à renforcer les
moyens des centres de compétences (grappes d’entreprises, « living labs » ou
laboratoires du réel, développement de nouveaux produits, services et procédés) et
soutien aux innovations d’usages.
***
Améliorer la compétitivité des PME/TPE (Objectif Thématique 3)
Les interventions dans ce domaine viseront à accroître la compétitivité des PME et TPE dans les
différents secteurs correspondants avec un objectif de croissance soutenable et d’emploi durable
ainsi qu’à optimiser les ressources par des outils d’ingénierie financière.
Les interventions des fonds européens porteront sur des actions collectives en faveur de la
compétitivité des PME et elles s’articuleront avec la Banque Publique d’Investissement pour ce
qui relève de l’ingénierie financière.
Les actions suivantes pourront être soutenues :
Programme d’actions collectives en faveur de la compétitivité des PME et des TPE
(Plan PME) en matière, notamment, d’innovation sociale et organisationnelle, de
stratégie, de développement commercial et marketing, d’internationalisation, de
ressources humaines, de management environnemental, d’éco-innovation, d’écologie
industrielle…
Programme d’accompagnement des entreprises (incluant les PME et TPE) dans leurs
démarches d’internationalisation (en lien avec le PRIE) ;
Programme de soutien à l’entreprenariat, au développement de l’économie de proximité
et au développement de l’économie sociale et solidaire.
Outils d’ingénierie financière à destination des TPE et PME (cf programme JEREMIE):
investissement en fonds propres, prêts aux entreprises (micro crédit, prêt à taux zéro,
avance remboursable), fonds de garantie et autres formes d’ingénierie financière
innovantes par la mobilisation de nouvelles sources de financement ou de
fonctionnement.
***
Améliorer l’accessibilité aux technologies de l’information et de la communication
(TIC), leur utilisation et leur qualité (Objectif Thématique 2)
L’objectif de la politique de développement numérique de la Région Rhône-Alpes est d’assurer
progressivement la couverture en infrastructures, usages et services de l’ensemble du territoire en
réduisant les fractures territoriale et sociale (voir en particulier le programme urbain). La
politique régionale est en conformité avec l’Agenda numérique européen (Digital Agenda 2020).
27/06/2013
11
Les interventions du FEDER dans ce domaine se feront en articulation avec les Schémas
départementaux d’aménagement numérique du territoire (SDTAN), dans une logique de
cohérence régionale, et s’inscriront dans la SRI-SI.
Infrastructures numériques : permettre la couverture fibre à l'abonné d'ici 2025 en
priorité sur la desserte des sites d’intérêt régional (éducation, Zones d’Activités
Economiques, laboratoires de recherche, établissements de santé…). Une sélectivité
accrue des opérations sera nécessaire au regard du montant des crédits européens
disponibles. L’aide européenne interviendra prioritairement en dehors des zones
préemptées par les opérateurs (zones conventionnées) et selon des critères de
compensation des handicaps.
Usages innovants : accompagner les entreprises en mutation numérique et le
développement de l’économie numérique, développer les usages dans le secteur de
l’éducation, de la santé, de la formation et de l’apprentissage, renforcer la solidarité
numérique en se basant notamment sur des critères d’innovation sociale et d’innovation
par les usages. Dans le cadre de la SRI, les secteurs économiques relevant de la
Spécialisation Intelligente (SI) bénéficieront d’un soutien prioritaire.
***
Accompagner la transition vers une économie à faible teneur en carbone dans tous les
secteurs (Objectif Thématique 4)
Il s’agit d’une priorité forte pour la Commission européenne qui demande à y consacrer 22% des
fonds européens.
Il est proposé que les interventions du FEDER dans ce domaine se concentrent sur plusieurs
actions :
Soutien à la transition énergétique par la mise en œuvre du Schéma Régional Climat Air
Énergie (SRCAE) et des Plans Climat territoriaux dans le cadre d’approches territoriales
globales incluant les activités économiques (dans la logique des Territoires à énergie
positive –Tepos) et soutien à l’autonomie énergétique des territoires (Massifs) ;
Soutien à des outils financiers innovants (efficacité énergétique et développement des
énergies renouvelables, programme CASH) ;
Soutien à la réhabilitation énergétique des logements à vocation sociale (parc locatif
public et copropriétés dégradées et centres d’hébergement touristique pour tous et à
vocation sociale, en dehors du périmètre des massifs) : les projets soutenus devront
inclure un volet social fort en direction des locataires et s'appuyer sur le dispositif
régional existant en matière de QEB - Qualité Environnementale des Bâtiments (lien avec
l’ADEME). Cette intervention pourra être complétée par des actions en faveur des
hébergements touristiques à vocation sociale dans le cadre des programmes
opérationnels de massifs ;
27/06/2013
12
Eco-mobilité (en lien avec l’objectif thématique 7) : les investissements lourds de
transport collectif seront exclus des financements européens. Il s’agira dans ce domaine
de développer les services favorisant le report modal pour les voyageurs dans des
logiques de bouquet de services (vélo+TER, co-voiturage, auto-partage, vélo-loisirs...),
de soutenir des solutions innovantes de mobilité douce y compris dans des secteurs non
desservis par des transports collectifs lourds, de favoriser l’émergence de modes de
transport urbains innovants (câble, navette fluviale...).
***
Favoriser l’adaptation aux changements climatiques, la prévention et la gestion des
risques, protéger l’environnement et encourager l’utilisation durable des ressources
(Objectifs Thématiques 5 et 6)
Il est proposé de soutenir, dans ces domaines, les actions suivantes :
Mise en œuvre du Schéma Régional de Cohérence Écologique : réservoirs de
biodiversité, maintien et reconstitution des trames vertes et bleues. Les actions soutenues
devront s’inscrire dans un projet territorial avec un périmètre cohérent ;
Observation régionale du climat : développement d’un observatoire régional des effets du
changement climatique (ORECC) ;
Observation des risques chroniques santé et environnement, intervention sur des
thèmes ou des territoires où les normes européennes ne sont pas atteintes ;
Ressource foncière, réhabilitation des friches industrielles.
Dans les zones urbaines, des tènements sont actuellement en friche, à la suite de cessation
d’activités industrielles. Il s’agit d’investir sur des méthodes innovantes dans les processus de
dépollution notamment par voie biologique, de déconstruction ou encore de protection afin
d’améliorer leur retour sur le marché. Cela suppose une mobilisation de la recherchedéveloppement, une réflexion sur la simplification des procédures et l’expérimentation sur des
situations concrètes. Les fonds européens permettront d’avoir un effet levier mais aussi de
favoriser la diffusion de bonnes pratiques.
Ce travail associera les industriels de la filière déchet.
S’agissant des actions en faveur de l’eau et des milieux aquatiques, l’intervention des fonds
européens se fera en priorité au travers des programmes plurirégionaux Fleuves (Rhône et Loire).
***
Encourager le transport durable et supprimer les obstacles dans les infrastructures de
réseaux essentielles (Objectif Thématique 7, en lien avec l’Objectif Thématique 4)
Les priorités d’actions, dans le cadre d’une politique de développement des transports durables,
découlent d’une stratégie ambitieuse en faveur du report modal. Pour les voyageurs comme pour
les marchandises, l’approche privilégiera la complémentarité entre les différents modes de
transport, ainsi que la dimension « services » pour les transports collectifs mais aussi en
direction des chargeurs, pour susciter de nouveaux trafics sur les modes alternatifs à la route et
des innovations en logistique du dernier kilomètre.
27/06/2013
13
Il est proposé que l’intervention du FEDER s’oriente sur les actions suivantes :
transport de voyageurs: développement de l’intermodalité, des services associés,
information, services alternatifs individuels à la voiture, équipement des pôles
d’échanges (notamment dans les quartiers de la géographie prioritaire de la politique de
la ville);
transport de marchandises : développement des plateformes logistiques multimodales
pour favoriser le report modal (notamment à Salaise sur Sanne - Rhône Médian en lien
avec le Plan Rhône)
Les fonds européens soutiendront dans ce domaine les projets innovants et exemplaires et
n’interviendront pas sur les projets d’infrastructures lourds.
****
Promotion de l’emploi durable et de qualité et soutien à la mobilité professionnelle
volontaire (Objectif Thématique 8), promotion de l’inclusion sociale et lutte contre la
pauvreté et la discrimination (objectif thématique 9), investissement dans l'éducation,
les compétences et la formation tout au long de la vie (Objectif Thématique 10)
Ces orientations thématiques proposées par la Commission européenne relèvent du FSE.
En France, le Gouvernement a décidé de mettre en œuvre un programme national FSE sur les
volets emploi et insertion à hauteur de 65% (dont la moitié sera déléguée aux Départements
pour la mise en œuvre des PDI). Les Régions se voient attribuer dans ce cadre 35% de
l’enveloppe nationale sur le volet Formation principalement.
Il est proposé la stratégie suivante sur le FSE :
Défendre au titre du programme national les priorités régionales identifiées, notamment
en matière d’entreprenariat, de mutations économiques et d’accompagnement des
entreprises en difficulté, en lien avec l’objectif 3 du FEDER/compétitivité des PME, en
matière d’économie sociale et solidaire, de pluriactivité (emploi partagé, agriculture,
tourisme…) et de sécurisation des parcours professionnels avec une perspective d’accès
à la formation tout au long de la vie ;
Mettre en œuvre le volet formation, selon le principe d’une concentration des moyens, sur
les dispositifs de parcours qualifiant pour les jeunes et les demandeurs d’emploi, de
programmation « compétences premières » et sur le Projet Formation Emploi (PFE) de la
Région Rhône-Alpes. Les formations qualifiantes qui s’inscrivent aujourd’hui dans une
démarche plus globale initiée par la Région, de Service Public Régional de Formation
(SPRF) permettent d’accompagner les publics les plus éloignés de l’insertion et de
l’emploi et de répondre aux besoins en évolution du tissu économique ;
Sensibiliser et dynamiser par des formations à la maîtrise de la langue française et
d'acquisition et/ou d'actualisation des savoirs de base, les personnes les plus éloignées de
l'emploi pour leur permettre d’accéder à une formation qualifiante et certifiante et
construire un projet professionnel pour un accès à une intégration citoyenne, sociale et
économique.
27/06/2013
14
Soutenir par la formation, au travers de ses politiques transversales, des publics
spécifiques : publics détenus et personnes handicapées, publics des zones urbaines,
main d'oeuvre des grands chantiers, saisonniers en zone de montagne, publics dont le
projet professionnel est lié aux activités de sport et nature, aux métiers contribuant au
développement durable et à la transition écologique.
Approches territoriales, rurales et urbaines
La Commission européenne soutient les démarches territoriales intégrées comme celles que la
Région Rhône-Alpes et l’Etat ont favorisées sur la génération actuelle des fonds européens au
titre des Programmes urbains intégrés.
Un accord cadre négocié entre les Régions et le gouvernement demande à consacrer 10%
minimum des fonds européens 2014-2020 au volet urbain en priorité sur la nouvelle géographie
prioritaire de la politique de la ville (qui sera connue fin 2013).
Il est proposé, dans le cadre du futur programme opérationnel FEDER, et en cohérence avec le
programme LEADER, de déployer un axe stratégique porteur d’équité et d’inclusion sociale dans
les territoires ruraux et urbains, visant à répondre à plusieurs objectifs :
soutenir des projets intégrés prenant appui sur une stratégie territoriale globale ;
soutenir des territoires structurés de Rhône-Alpes, reposant sur une gouvernance locale et
disposant d’une ingénierie solide ;
soutenir un programme d’action pluriannuel pouvant être rapidement opérationnel
(maturité des projets et solidité des maîtres d’ouvrage) ;
Recourir aux outils européens (ITI, DLAL) seulement s’ils présentent une valeur ajoutée
sans augmenter la complexité institutionnelle ou administrative (sur un territoire
spécifique ou sur un enjeu spécifique avec gouvernance spécifique).
S’agissant du volet urbain, il est proposé de retenir les orientations suivantes :
consacrer au moins autant de fonds européens au volet urbain que dans la génération
précédente, dans une logique d’équilibre thématique ;
conforter le rôle de chef de file des agglomérations ;
permettre des délégations de gestion selon des modalités adaptées aux demandes, à la
capacité des acteurs en matière d’ingénierie administrative et au respect de la cohérence
globale (contrats dédiés pour la politique urbaine).
Approche transversale Montagne
Les territoires de montagne ont un fort potentiel d'innovation et de croissance, domaines ciblés
par l'Union européenne, qu'il s'agisse de croissance intelligente (bio-économie...), durable
(énergies, agriculture et gestion forestière durables), ou inclusive (communautés fortes, terres
d'accueil, montagne pour tous...).
Ce sont des réservoirs de ressources naturelles, des zones de ressourcement et d'activités
récréatives, mais aussi des zones d'habitation, de production, de vie, qui fournissent aux autres
territoires alimentation, énergie, emplois, lieux de vie de grande qualité...
27/06/2013
15
La volonté de la Région Rhône-Alpes d’inscrire la montagne dans une démarche prospective à
l’horizon 2040 permet de comprendre le système auquel la montagne participe, d’anticiper tout
risque de rupture la concernant et de proposer des réponses sous forme de pistes d’actions.
La Région Rhône-Alpes souhaite développer une approche transversale « montagne », cohérente,
dans l’ensemble des programmes européens, en veillant à l’articulation et à la complémentarité
du PO régional, des PO de massifs et des PO relatifs à la coopération territoriale européenne.
Il ne s’agit pas d’un axe spécifique mais de s’assurer du soutien des fonds européens pour
répondre aux enjeux des territoires de montagne, dans les domaines suivants :
- L’emploi et la compétitivité, et en particulier :
le soutien au développement, à la création d’activités économiques et à l’initiative locale,
la professionnalisation et la diversification des activités de pleine nature,
la conduite du changement dans les entreprises, la fidélisation de la main d’œuvre
qualifiée et la sécurisation des parcours de vie,
l’accompagnement de la saisonnalité et de la pluri-activité notamment dans le domaine
de la formation, du logement, de la couverture sociale,
l’amélioration de l’accès et de la qualité des services pour la population et les entreprises,
la réhabilitation énergétique des hébergements touristiques à vocation sociale.
- L’accessibilité des territoires en mettant l’accent sur les modes de transport doux et collectifs,
la couverture en haut et très haut débit et le développement d’un lien urbain/montagne.
- L’amélioration du cadre de vie à travers :
le maintien des populations résidentes et l’accueil de nouvelles populations,
une politique dynamique des services à la population (santé, services publics),
une gestion responsable des ressources naturelles, des risques et du climat,
une structuration et une valorisation des activités de pleine nature,
des actions spécifiques en faveur des jeunes pour garantir le renouvellement de l’attrait
des sites de montagne dans le temps et promouvoir un tourisme responsable.
Approche transversale Loisirs et nature
La Région propose que la question des loisirs de nature soit prise en compte de manière
transversale dans les différents fonds structurels :
-
parce qu’elle correspond à des filières économiques innovantes et créatrices d’emplois ;
-
parce qu’elle intègre les questions environnementales, au premier chef la préservation
des aménités dans les zones de montagne mais aussi dans les territoires contribuant aux
équilibres avec les dynamiques métropolitaines et urbaines ;
-
parce qu’elle correspond aux attentes sociétales d’aujourd’hui, particulièrement dans les
générations les plus jeunes ;
-
parce qu’elle est vecteur d’inclusion sociale.
27/06/2013
16
Les différents programmes opérationnels, et particulièrement les programmes interrégionaux
(massifs et fleuves), intégreront cette approche.
La coopération territoriale
La coordination des programmes interrégionaux entre eux mais aussi avec les programmes
régionaux reste, une préoccupation majeure. Il en est de même pour les programmes de
coopération. Les programmes de coopération territoriale européenne INTERREG appuient les
coopérations transfrontalières, transnationales et les mises en réseau.
Région frontalière par excellence, Rhône Alpes partage de nombreux enjeux avec les régions de
Suisse et d’Italie, et plus largement avec les régions des espaces alpins et méditerranéens. Ces
enjeux nécessitent une réponse concertée en faveur du développement des territoires frontaliers,
en associant les acteurs locaux à la réalisation de projets communs, axés notamment sur la
préservation de leur environnement - sensible aux changements climatiques et à l’innovation des
territoires. Une partie des massifs sont des espaces transfrontaliers et la coopération de proximité
est un enjeu fort pour ces territoires.
La région Rhône-Alpes est concernée par deux volets :
- la coopération transfrontalière qui concerne les relations avec la Suisse et l’Italie
- le Programme ALCOTRA
Le territoire du programme ALCOTRA s’étend du Massif du Mont Blanc à l’agglomération de
Nice. Il comporte donc des réalités transfrontalières très diverses. Les densités de population et
les échanges transfrontaliers sont très inégaux le long de la frontière (Chambéry, Annecy, Turin,
Nice). Cet espace se construit autour des spécificités du massif et autour d’un espace de
développement économique, d’emploi et d’innovation. S’ajoutent des enjeux territoriaux et de
cohérence stratégique : Espace Mont Blanc / Hautes Vallées ; Eurorégion Alpes Méditerranée
- le Programme France - Suisse
Il existe un enjeu territorial majeur autour du développement de l’agglomération transfrontalière
franco-valdo-genevoise, métropole internationale et seconde agglomération de la région RhôneAlpes. Elle est confrontée à de multiples enjeux, du fait de l'amplification des flux de travailleurs
frontaliers. L’objectif est d’aller vers un rééquilibrage socio-économique et vers plus de
complémentarités transfrontalières.
Le programme opérationnel s’articule nécessairement avec le PO régional et le FSE autour de la
compétitivité des PME, du marché du travail et de la formation, de l’économie sociale et
solidaire, de l’économie décarbonée, avec une approche territoriale intégrée autour du Grand
Genève.
- la coopération transnationale qui concerne l’espace alpin et l’espace méditerranéen
Les enjeux de ces territoires alpins et méditerranéens sont liés au développement de réseaux
scientifiques, à l’environnement et à l’accessibilité / transport.
27/06/2013
17
Le programme Espace Alpin, articulé avec la construction d’une stratégie macrorégionale, tout
comme celui de France Italie ALCOTRA, feront écho au travail prospectif « Montagne 2040 » sur
les questions d’adaptation au changement climatique et aux risques naturels, les questions de
projets de vie, d’anticipation de modes de vie nouveaux. De même, les programmes de massifs
intégreront les réflexions portées par la Région sur la thématique transversale « jeunes et
montagne » et « jeunes et nature ».
La stratégie macrorégionale alpine
La Région Rhône-Alpes est engagée depuis près de deux ans, avec les autres Régions alpines,
dans une démarche d’élaboration d’une Stratégie macrorégionale européenne pour les Alpes. La
France, en lien avec les Régions Provence-Alpes-Côte d’Azur et Rhône-Alpes, s’est engagée à
faciliter la coordination des différentes initiatives qui existent sur cette question afin de produire
un document co-construit par les États et les Régions des Alpes. Cet exercice devrait conduire à
l’interpellation du Conseil européen, idéalement avant la fin de l’année 2013, afin d’inscrire la
démarche dans l’agenda européen. Une résolution prise par le Parlement européen le 23 mai
2013 a entériné la pertinence de l’initiative.
Au cours du processus d’élaboration de la stratégie macrorégionale, les Régions alpines ont
pu démontrer la pertinence d’une action commune pour aborder certains défis partagés comme
la compétitivité et l’innovation, l’agriculture et la sylviculture, l’eau, l’énergie, l’environnement et
le climat, l’accessibilité, la mobilité et les modes de transport.
L’enjeu du projet de Stratégie macrorégionale alpine est ainsi de mettre en œuvre, non pas
de nouvelles institutions, mais une gouvernance multi-niveaux rénovée qui permettra de faire
converger les actions de tous les acteurs (États, Régions, Villes, associations…) dans la même
direction afin de faire face à des défis communs identifiés autour de thèmes prioritaires déjà
évoqués.
Les orientations pour la programmation du FEADER en Rhône-alpes
En tant que second pilier de la politique Agricole Commune, le Fonds Agricole pour le
Développement Rural (FEADER) est l’un des fonds inclus dans le cadre stratégique commun et
ses objectifs sont pour une part, les mêmes que ceux des autres fonds : compétitivité (de
l’agriculture), gestion durable des ressources naturelles, développement territorial (des zones
rurales).
Les actions relevant du FEADER peuvent être combinées avec celles des autres fonds,
conformément aux recommandations européennes visant une logique pluri-fonds.
Les enjeux pour la Région Rhône-Alpes, traduisant les priorités européennes FEADER, sont les
suivants :
les enjeux prioritaires proposés par la Région Rhône-Alpes pour le développement de
l’innovation et du transfert de connaissances (priorité FEADER 1) sont la relocalisation et la
territorialisation de l’économie, la valorisation des bio-ressources régionales, le réchauffement
climatique et la vitalité des territoires ruraux et péri-urbains.
27/06/2013
18
la priorité FEADER 2 (améliorer la compétitivité de tous les types d’agriculture et
renforcer la viabilité des exploitations agricoles), conduit à définir en tant qu’enjeux régionaux, le
renforcement de la production rhônalpine (élevages, notamment laitiers, fruits) ; le maintien de
l’activité et de l’emploi agricoles ;
le développement des filières d’alimentation biologique, l’organisation de la chaîne
alimentaire, la durabilité des productions et des entreprises agroalimentaires sont des enjeux
importants pour Rhône-Alpes et répondent à la priorité FEADER 3 : promouvoir l’organisation de
la chaîne alimentaire et non alimentaire ainsi que la gestion des risques dans le secteur de
l’agriculture ;
l’intensification écologique de l’agriculture, de la gestion durable des forêts, la
préservation du foncier agricole et naturel, l’optimisation des ressources sont des enjeux majeurs
pour Rhône-Alpes (priorité FEADER 4 : restaurer, préserver et renforcer les écosystèmes liés à
l’agriculture et à la foresterie) ;
la priorité FEADER 5 centrée sur l’utilisation efficace des ressources et le soutien à la
transition vers une économie à faibles émissions de CO² se traduisent en Rhône-Alpes par des
enjeux relatifs à la valorisation des ressources forestières, des bioénergies, la réduction des
émissions des GES, l’adaptation des systèmes de production agricoles et sylvicoles au
changement climatique.
Enfin, la promotion de l’inclusion sociale et la réduction de la pauvreté en Rhône-Alpes (priorité
FEADER 6) se traduiront par le développement d’emplois agricoles et forestiers, le déploiement
de nouvelles activités productives et de services, le maintien du tissu social dans les zones en
déprise, une gestion collective du multi-usage des espaces ruraux ou péri-urbains, et par
l’amélioration de l’accessibilité.
L’ensemble de la démarche (diagnostics, enjeux, objectifs régionaux) qui constitue le futur
Programme de Développement Rural sera à compléter par :
-
-
une analyse spécifique des orientations transversales du CSC, essentiellement l’orientation
relative à l’égalité des chances et la lutte contre la discrimination,
la liste des mesures choisies pour viser les objectifs du programme régional, et, pour
chacune d’elles, une fiche décrivant son cahier des charges (bénéficiaires, critères
d’éligibilité et de sélection des opérations, intensité de l’aide et indicateurs)
la maquette financière qui présente, pour chaque mesure, le montant prévisionnel de
FEADER et de contreparties nationales à y affecter.
Le programme de développement rural Rhône-Alpes prendra en compte le tourisme, avec des
développements évidents entre l’agriculture et ses débouchés, comme en terme d’emplois et de
sécurisation des exploitations.
Par ailleurs, des actions renforcées (majoration des taux d’aide) seront conduites en montagne
compte tenu des enjeux spécifiques de l’agriculture dans ces zones.
La procédure LEADER est l’une des mesures du FEADER qui devra répondre en particulier à la
priorité européenne et aux enjeux et objectifs régionaux relatifs à l’innovation. Elle s’appuiera sur
des territoires organisés existants, et sera mise en œuvre par appel à projets sur un nombre
restreint de thématiques définies au préalable.
27/06/2013
19
Hors LEADER, le FEADER ne fera pas l’objet d’enveloppes déléguées à des territoires ou des
sous-programmes thématiques afin d’éviter les cloisonnements et dans un but de cohérence
régionale et de souplesse de programmation.
Des critères de sélection des opérations seront introduites systématiquement dans le cahier des
charges de chacune des mesures mobilisées, conformément à la demande européenne,
permettant de vérifier la pertinence de ces opérations vis-à-vis des priorités de l’Union.
III. LA REGION S’ORGANISE POUR FAIRE FACE A SES NOUVELLES RESPONSABILITES
1. Les responsabilités d’une autorité de gestion
La responsabilité d’une autorité de gestion inclut la responsabilité du pilotage et du suivi des
programmes ainsi que la responsabilité financière et de bonne gestion budgétaire. La gestion des
fonds européens doit être transparente et être tracée dans une comptabilité séparée. L’objectif
est de garantir la lisibilité et la traçabilité des financements européens pour la Commission
européenne, l’Etat, les porteurs de projets et plus généralement tous les partenaires intéressés.
En outre, l’Autorité de gestion doit mettre en place un dispositif de vérification sur place des
opérations et de contrôles permettant de vérifier le respect des procédures de gestion validées
par l’Etat Membre.
Elle doit se soumettre aux contrôles nationaux et communautaires et mettre en oeuvre les
mesures correctives sollicitées. Le cas échéant, elle supporte la charge des sanctions financières
décidées et doit mettre en place un dispositif de suivi des indus. Cette charge constitue une
dépense obligatoire.
Au regard du cadre réglementaire contraint et complexe, la mise en place de l’Autorité de gestion
par la Région Rhône-Alpes est impérativement guidée par la nécessité de sécuriser le dispositif
de gestion, tout en fluidifiant les actes administratifs afin de privilégier la réactivité économique
sur la lourdeur administrative.
L’ensemble de ces exigences ne doit pas se faire au détriment de la qualité des projets et de
l’effet levier attendu des fonds européens sur le territoire. Dans un contexte de contraintes
budgétaires fortes, la Région devra s’assurer de l’articulation des politiques publiques régionales
et européennes et de l’optimisation des ressources. Son organisation permettra d’assurer une
complémentarité et un effet levier entre les politiques publiques régionales et les fonds
européens.
Enfin, la Région aura à répondre aux attentes des porteurs de projets et des citoyens pour rendre
l’action européenne mieux accessible et plus visible. Sur tous les territoires et dans le
prolongement des travaux de concertation engagés, les acteurs locaux seront associés à la mise
en œuvre des programmes opérationnels en participant à des instances de programmation et de
suivi, lieux de coproduction des projets, organisés en lien avec les espaces Rhône-Alpes.
Ainsi, la Région propose d’orienter sa future organisation autour de trois principes directeurs :
- la mise en place centralisée d’autorités de gestion fortes permettant de coordonner la mise en
œuvre des différents programmes européens, de garantir la sécurisation des procédures
administratives et financières et de rationaliser les ressources humaines ;
27/06/2013
20
- la mobilisation des directions opérationnelles et des services rattachés pour assurer une parfaite
complémentarité entre les politiques publiques régionales et les fonds européens et l’instruction
technique des projets ;
- la présence renforcée des Espaces Rhône-Alpes comme portes d’entrée des fonds européens :
• pour rapprocher les citoyens de l’Europe en assurant la promotion et la valorisation de
l’action européenne au plus près du terrain ;
• pour renforcer l’accompagnement et l’information des porteurs de projets dans un souci
d’efficacité et de réactivité ;
• pour s’assurer sur place de l’avancement des opérations.
Conformément aux obligations communautaires en la matière, la Région, en qualité d'autorité de
gestion, doit aussi répondre et s'organiser pour conduire les différents exercices évaluatifs
attachés aux fonds européens ( évaluation ex ante, mi-parcours et ex post, cadre de suivi et de
performance, bilans annuels et plan d'évaluation). Ces obligations concernent tous les fonds.
2. Les responsabilités de la Région pour la mise en œuvre du programme régional bi-fonds
FEDER/FSE
La Région se voit transférer l’intégralité du FEDER et une partie du FSE. La circulaire du 19 avril
dernier définissant le périmètre de responsabilité des régions nécessite de faire acte de
candidature auprès de l’Etat pour être autorité de gestion du programme opérationnel FEDERFSE 2014-2020 pour la partie réservée à la région.
La Région Rhône-Alpes s’est préparée à ses nouvelles responsabilités dès 2012, en anticipant
l’élaboration des futurs programmes européens, les travaux de diagnostic territorial en partenariat
étroit avec l’Etat, la définition des orientations stratégiques et l’écriture des programmes.
Dans le même temps, elle s’organise pour être autorité de gestion selon les principes directeurs
mentionnés ci-dessus.
La Région propose la mise en œuvre d’un programme bi-fonds FEDER/FSE élaboré sur la base
des orientations annoncées ci-dessus.
3. Les responsabilités de la Région pour la mise en œuvre du programme régional FEADER
Le travail de concertation pour l’élaboration du futur programme de développement rural RhôneAlpes a pu s’appuyer sur les stratégies existantes complémentaires et pour une bonne part,
convergentes :
- de la Région avec le Plan Régional pour l’Agriculture et le Développement Rural (PRADR), voté
en 2005 et actualisé en 2010
- de l’Etat avec le Plan Régional pour une Agriculture Durable, élaboré en 2011
- des instances professionnelles avec le Plan Régional pour l’Agriculture de 2012
27/06/2013
21
A partir de ce matériau, le travail de préparation piloté par la Région, a pu associer étroitement
les services de l’Etat (DRAAF) et de la Chambre régionale d’Agriculture. Il a fait l’objet de
réunions de concertation au niveau régional réunissant les co-financeurs potentiels et les
partenaires socio-économiques.
La concertation a été également engagée par une série de rencontres dans les départements afin
de tenir compte, au sein d’un programme régional cohérent, de la diversité de l’agriculture, de la
forêt rhônalpine et de leurs filières aval.
4. Les responsabilités de la Région pour la mise en œuvre des programmes pluri-régionaux
pour les massifs et les fleuves.
En matière de programmes plurirégionaux, dès lors qu’elles sont organisées, les régions peuvent
être autorité de gestion. La mise en place du programme pour les massifs et les fleuves, et le
périmètre de ce dernier, ne sera formellement décidée qu’après que les Conseils régionaux ont
manifesté leur intérêt à piloter les démarches interrégionales.
Les différentes régions concernées par les programmes plurirégionaux, se sont organisées quant
au positionnement des autorités de gestion correspondantes et à la mise en place d’une
gouvernance politique renforcée.
En accord avec les Régions Provence Alpes Côte d’Azur, Languedoc Roussillon, Bourgogne,
Franche Comté, la Région Rhône-Alpes souhaite faire acte de candidature auprès de l’Etat pour
être l’autorité de gestion du Programme Opérationnel Plurirégional Rhône 2014-2020. Elle
portera l’animation interrégionale du Plan Rhône à travers l’établissement d’une convention de
partenariat.
La Région Rhône-Alpes souhaite participer, au côté des autres régions concernées, dans le cadre
de la coordination portée par la Région Centre à la mise en œuvre du Plan Loire et du
programme opérationnel Bassin de la Loire 2014-2020.
Concernant les politiques de massif les régions se sont organisées de la manière suivante :
- la Région Provence Alpes Côte d’Azur est candidate pour être l’autorité de gestion du
Programme Opérationnel interrégional Alpes 2014-2020
- le GIP massif Central, est candidat pour être l’autorité de gestion du Programme Opérationnel
Massif Central 2014-2020
- la Région Franche Comté est candidate pour être la région référente sur le massif Jura.
5. Les responsabilités de la Région pour la mise en œuvre des programmes de coopération
territoriale
Le tableau suivant récapitule l’organisation future des programmes de coopération territoriale
(programmes Interreg):
27/06/2013
22
Autorité de gestion
ALCOTRA
Région Rhône-Alpes
FRANCE SUISSE
Région Franche
Comté
Land de Salzburg
Région PACA
ESPACE ALPIN
MED
Secrétariat technique
conjoint
Menton/Turin
/
Chambéry
Besançon
Munich
Marseille
autorité nationale
SGAR Rhône-Alpes ?
PACA
La Région prendra part à la mise en œuvre de ces programmes en participant aux instances de
gestion et de pilotage (comités) ; en accompagnant les acteurs régionaux en vue de leur
participation à des projets (avec un rôle d’animation renforcé sur le programme Espace Alpin); en
cofinançant des les projets dans le cadre des politiques qu’elle met en œuvre et en portant ;
effectuant l’instruction des dossiers rhonalpins du programme France – Suisse.
Aujourd’hui, en accord avec la Région Provence Alpes Côte d’Azur, les départements français
frontaliers, les Régions et les provinces italiennes frontalières, la Région Rhône-Alpes souhaite
prendre la responsabilité du futur programme de coopération européenne France-Italie
(ALCOTRA), géré actuellement par la Région Piémont.
La Région Rhône-Alpes soutient la candidature de la Région Franche Comté pour être l’Autorité
de gestion du programme opérationnel France Suisse 2014-2020, celle de la Région PACA pour
êtrre autorité de gestion du programme Med et celle du Land de Salzburg pour le programme
Espace Alpin.
IV. UNE GOUVERNANCE RENOVEE ET UN PARTENARIAT RENFORCÉ
En devenant autorité de gestion, la Région devient responsable de l’animation du partenariat.
La Région Rhône-Alpes fonde ses politiques régionales sur la concertation et une vision partagée
par l’ensemble des partenaires.
La Conférence des Exécutifs de Rhône-Alpes est l’expression notamment, de l’association des
collectivités à la mise en oeuvre des politiques publiques.
La gestion des nouveaux programmes européens par la Région interroge nécessairement le
système de gouvernance. A l’initiative de la région Rhône-Alpes, et en accord avec le Préfet de
région, s’est engagée une co-élaboration Région/Etat des programmes FEDER, FSE et FEADER.
L’élaboration des futurs programmes européens a été lancée en Rhône-Alpes dès le printemps
2012 par les travaux de diagnostic territorial. Ils se poursuivent aujourd’hui par la définition des
orientations stratégiques et par l’écriture des programmes. Les orientations stratégiques des
futurs programmes font l’objet d’une présentation et d’une mise en partage au Comité de suivi
co-présidé par le Président de la région et le Préfet du 27 juin 2013.
La Région a souhaité, en lien avec l’Etat, associer pleinement les collectivités et les partenaires
socio-économiques à ces exercices en menant une concertation large sur les territoires dans la
phase de construction des PO.
27/06/2013
23
Cette concertation a été lancée le 24 avril 2013 avec le partenariat, dans un souci de visions
territoriales globales, décloisonnées, favorisant la complémentarité et l’optimisation des
interventions publiques ainsi que le partage de la connaissance. Elle s’est mise en œuvre sous la
forme de réunions territoriales organisées par département, à l’initiative de la Région et autour de
trois entrées : SRI-SI, FEDER/FSE, et FEADER. Une phase de consolidation régionale a été
organisée le 17 mai 2013 pour le FEADER et le 13 juin 2013 pour le FEDER/FSE ; en outre
plus de 15 contributions écrites ont été versées aux travaux.
S’agissant du FEADER et compte tenu de ses spécificités, notamment la possibilité de transfert
de crédit d’un pilier à l’autre, et de mobilisation de dispositions alternativement ou conjointement
sur l’un et l’autre de ces piliers, un comité Etat-Région sera mis en place en Rhône-Alpes, pour
assurer une concertation étroite tout au long de la programmation, parallèlement au comité
national Etat-Régions.
Concernant le Plan Rhône, les cinq régions concernées ont renforcé à partir de 2011, par une
déclaration politique commune, leur démarche concertée qu’elles avaient engagée en 2005. Un
nouveau pallier est franchi dans la construction d’une coopération interrégionale avec une
convention de partenariat. Les partenaires du Plan Rhône ont défini les orientations stratégiques
du prochain contrat interrégional Etat/Régions pour le Bassin Rhône Saône.
Par ailleurs, chacun des programmes de coopération territoriale 2014-2020 est engagé dans
une démarche de concertation et de négociation ; celle-ci s’organise à l’échelle transnationale ou
transfrontalière, de façon itérative, avec les partenaires éligibles au programme : Etat et régions
pour les programmes transnationaux ; Etats Régions et départements pour les programmes
transfrontaliers.
Enfin, la Stratégie régionale d’innovation pour une spécialisation intelligente se construit dans un
processus très large de consultation puisque l’ensemble des acteurs de l’écosystème rhônalpin
d’innovation est impliqué dans la définition des thématiques de spécialisation intelligente pour le
territoire, aux côtés de la Région. Les universités, pôles de compétitivité et clusters, structures
d’incubation et de valorisation, centres de recherche et de transfert technologique, centres de
R&D privés, associations d’utilisateurs, CCIT et CMA, agglomérations, départements, Etat en
région, et surtout entreprises et secteur associatif, partenaires sociaux, sont ainsi parties
prenantes.
L’ensemble de ces concertations trouveront leur prolongement tout au long du déroulement du
programme.
27/06/2013
24
Téléchargement