2. Les vibrations organiques et les ondes de
Schrödinger
10 Autour de l’année 1925, lorsque Whitehead publie La Science et le monde moderne, nous
sommes donc dans une période de crise. Comme nous l’avons dit, la position de
Whitehead consiste à prôner la rupture et le changement radical de système conceptuel
pour décrire les constituants et les processus de la nature.
11 La révolution ontologique proposée par Whitehead est la suivante : il faut considérer que
la nature est peuplée d’organismes, eux-mêmes éventuellement composés d’éléments
plus primitifs de différentes espèces, qu’il appelle des « organismes premiers » (primates).
Ce sont des orga nismes en raison de la dépendance des parties à l’égard du tout :
Les entités concrètes qui durent sont des organismes, de telle sorte que le plan du
tout influence le caractère même des divers organismes subordonnés qui entrent
dans sa composition8.
Les objets de la physique, notamment les protons du noyau atomique, les électrons, etc.,
sont ainsi des organismes composés d’« organismes premiers ». Ces complexes associatifs
sont plus ou moins stables et c’est cette propriété qui détermine la durée de vie du tout
qu’ils forment :
Nous pouvons imaginer le noyau atomique comme étant composé d’un grand
nombre d’organismes premiers de différentes espèces, et peut-être avec plusieurs
organismes premiers de la même espèce, l’association tout entière favorisant leur
stabilité. On trouve un exemple d’une telle association dans l’association d’un
noyau positif avec un électron négatif pour obtenir un atome neutre9.
Or, ces « organismes premiers » sont fondamentalement des entités vibratoires. Il faut
comprendre ici que ce qui vibre, ce sont les formes des parties et donc aussi la forme du
tout : elles vibrent au sens où elles sont soumises à des modifications périodiques (ou
approximativement régulières).
12 Le phénomène d’émission de la lumière peut alors s’expliquer de la façon suivante : la
stabilité du complexe qu’est l’atome peut être détruite par un élément extérieur, ce qui
conduit à la perte d’une des particules atomiques qui constituaient le complexe initial.
Cette particule est elle-même constituée d’organismes premiers, d’entités vibratoires,
mais le complexe qu’elle forme n’est plus stable dans son nouvel environnement (c’est-à-
dire non plus le noyau, mais le milieu extérieur). De ce fait, elle en vient à se dissoudre en
ces différents constituants, à savoir les entités vibratoires, qui vont donner naissance à un
faisceau de lumière :
En physique moderne, des éléments certains indiquent que, pour assurer la
fonction d’organismes corpusculaires au fondement de la physique, nous avons
besoin d’entités vibratoires. De tels corpuscules seraient ainsi ceux détectés lors de
leur expulsion hors du noyau des atomes, et dissous alors en ondes de lumière.
Nous pouvons supposer qu’un tel corpuscule, quand il est isolé, est trop instable
pour perdurer. Il s’ensuit qu’un environnement défavo rable, conduisant à de
rapides changements dans son propre système d’espace-temps, c’est-à-dire un
environnement qui le secoue par de violentes accélérations, provoque
l’émiettement des corpuscules et leur dissolution en ondes lumineuses avec une
même période de vibration10.
Enfin, et c’était là le problème que la physique classique ne parvenait pas à résoudre, la
quantification des fréquences d’émission peut être expliquée simplement, en associant
une fréquence à chaque organisme premier :
Whitehead et les pères fondateurs de la mécanique quantique
Noesis, 13 | 2009
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