Thermodynamique Chimique & Equilibre Pascal G. Yot Maître de Conférences [email protected] IUT Montpellier-Sète - Département Chimie Chapitre I Introduction, Rappels & Principales notions 2 1. La thermodynamique chimique • La thermodynamique chimique se propose d’étudier: – si une transformation est possible ou non, – si un système est dans son état d’équilibre, – si ce n’est pas le cas, de déterminer son sens d’évolution et une fois cette évolution achevée son état. – Donne une description des phénomènes en respectant l’apparente continuité de la matière, i.e. elle se garde de toute hypothèse sur la structure intime de la matière. 3 1.2. Les principes • La thermodynamique macroscopique est basée sur des PRINCIPES: – Ces principes se sont fait jour très lentement à la suite d’une accumulation d’observations, – Ils ne comportent aucune démonstration logique mais ils sont vérifiés par leur conséquences, – « On pose un principe, on en déduit les conséquences, on compare avec les faits ». 4 1.3. Remarques • La thermodynamique chimieque ne donne aucune indication sur la vitesse de transformation: – elle peut par exemple prévoir qu’un système va évoluer spontanément, mais si la vitesse d’évolution est trop faible (cinétique), la transformation peut ne pas être perceptible, – il existe une thermodynamique basée sur des modèles de la matière discontinue, c’est la thermodynamique statistique, – la thermodynamique des phénomènes irréversibles jette des ponts entre la thermodynamique et la cinétique. 5 2. Etat d ’un système 6 2.1. Système thermodynamique • SYSTEME: portion parfaitement précise de l’univers dont on fait l’étude thermodynamique. • Tout ce qui n’est pas le système est le MILIEU EXTERIEUR. • On parle donc constamment de système et de milieu extérieur (ou extérieur). 7 2.1. Système thermodynamique • Un système est dit ISOLE s’il ne peut échanger ni matière, ni énergie avec l’extérieur. • Un système NON ISOLE peut donc échanger avec l’extérieur ou matière et énergie ou matière, ou énergie. 8 2.1. Système thermodynamique • Un système non isolé est FERME s’il ne peut pas échanger de matière avec l’extérieur. • Un système non isolé est OUVERT s’il échange de la matière avec le milieu extérieur. 9 2.2. Système Chimique • Un SYSTEME CHIMIQUE, cas particulier d’un système thermodynamique, est un ensemble de substances, ou constituants du système, susceptibles de réagir chimiquement. 10 2.2. Système Chimique • Un système est HOMOGENE s’il comporte une seule phase (monophasé) – solide ou liquide ou gaz. • Un système est HETEROGENE s’il comporte plusieurs phases (polyphasé) – solide + liquide, solide + gaz, liquide + gaz, – solide + liquide + gaz, 11 2.3. Variables d’état - variables intensives variables extensives • Une fois que le système à étudier est délimité, il faut le décrire de la façon la plus complète, mais aussi la plus concise possible; en bref il faut définir l’état du système à l’aide de grandeurs appropriées, que l’on appelle VARIABLES d’ETAT, en nombre aussi restreint que possible. 12 2.3.1. Variables d’état • Les seules variables auxquelles il devra être fait appel pour définir l’état d’un système en équilibre sont: – La pression P, – La température T, • et éventuellement: – Le volume V, – le nombre de moles nai de chaque constituants du système dans chaque phase, – la composition du système x(a)i. 13 2.3.1. Variables d’état • Les systèmes dont on va étudier les propriétés à l’aide de la thermodynamique classique sont complètement définis au moyens de variables MACROSCOPIQUES: P, V, T, ni… 14 2.3.2. Variables intensives • Pression, température et composition sont des VARIABLES D’ETAT INTENSIVES, identiques en tout point d’une phase dans un système en équilibre et indépendantes de la masse totale du système. • Si l’on prend une fraction quelconque du système considéré, leurs valeurs restent inchangées dans cette portion du système. 15 2.3.3. Variables extensives • Masse, nombre de moles, volumes sont des VARIABLES D ’ETAT EXTENSIVES qui mesurent des propriétés se rapportant au système dans son entier; dans une fraction 1/K du système, entier s’il est homogène, d’une de ses phases s’il est hétérogène, la valeur de la variable extensive est divisée pas K. 16 2.3.4. « Principe ZERO de la thermodynamique » • « Deux corps mis en contact prolongé se mettent en équilibre thermique » • « Deux corps en équilibre thermique avec un troisième sont aussi en équilibre thermique entre eux » 17 2.3.4. « Principe ZERO de la thermodynamique » • On dit encore que les deux corps en équilibre sont « à la même température ». • Le principe ZERO de la thermodynamique est un fait empirique ou encore un fait d’expérience, érigé en principe. • En vertu de ce principe un thermomètre mesure sa propre température et celle du milieu où il est plongé. 18 2.3.4. « Principe ZERO de la thermodynamique » • Echelles de températures: • Echelle de Celcius: – température exprimée en °C • Echelle absolue ou échelle thermodynamique de Lord Kelvin: – température exprimée en K T(K) = t(°C) + 273,15 19 2.3.5 : Convention de signes • Tout ce que reçoit le système est compté positivement. Extérieur système >0 • Tout ce que fournit le système est compté négativement. Extérieur système <0 20 2.4. Etat d ’un système 21 2.4.1. Etat complet • On définit complètement l’état d’un système chimique lorsqu’on connaît sa température, sa pression et le nombre de moles des constituants dans chacune de ses phases. • On le note: (P, T, n(a)i) 22 2.4.2. Etat physico-chimique • On désigne l’état physico-chimique d’un système à l’aide des variables intensives pression, température, composition dans chacune de ses phases. • On le note: (P, T, x(a)i) 23 2.4.3. Etat d’équilibre, système en équilibre • Un système a atteint l’état d’équilibre lorsqu’il n’est le siège d’aucune transformation apparente à notre échelle. • La thermodynamique classique permet d’étudier les propriétés des systèmes en équilibre, il convient de définir les conditions de l’état d’équilibre thermodynamique. 24 2.4.3. Etat d’équilibre, système en équilibre • Les conditions d’équilibre sont définies par rapport aux trois variables d’état: – pression, température, composition qui donnent l’état physico-chimique d’un système; – trois conditions doivent êtres remplies pour que le système soit en équilibre. 25 2.4.3. Etat d’équilibre, système en équilibre • Condition 1: Etat thermique • « La température est uniforme dans tout le système, égale à celle de l’extérieur si le système n’est pas thermiquement isolé et constante dans le temps ». 26 2.4.3. Etat d’équilibre, système en équilibre • Condition 2: Equilibre mécanique • « La pression est uniforme dans tout le système et constante dans le temps ». • Condition 3: Equilibre chimique • « La composition est uniforme dans chaque phase et ne varie pas dans le temps ». 27 2.5. Equation d ’état • Les variables d’état d’un systèmes ne sont pas toutes indépendantes et sont reliées par une EQUATION D’ETAT dont on connaît parfois l’expression mathématique. • Exemple: équation d’état des Gaz Parfaits (G.P.) • P.V = n.R.T ou P.v = R.T avec v=V/NA • n: nb de moles de G.P. v: volume molaire NA: nb d ’Avogadro 28 2.6. Fonction d ’état • Cette notion ne prend de signification que lorsqu’on aborde le premier principe de la thermodynamique. • Lorque l’état d’un système change (qu’il subit une transformation) i.e. quand les variables d’état du système sont modifiées, la variation de n’importe qu’elle fonction d’état attachée au système ne dépend que de l’état initial et de l’état final du système et non de la manière dont le changement s’est accompli. 29 2.6. Fonction d ’état • Si une grandeur Y s’exprime à l’aide d’une fonction d’état uniforme des variables d’état Y(P, T, n(j)i): – soit un état 1 du système caractérisé par P1, T1, n(1)i, Y1 (unique); – soit un état 2 du système caractérisé par P2, T2, n(2)i, Y2 (unique). • La variation de Y entre 1 et 2 dépend de la valeur de variables. On écrira: D12Y=Y2-Y1 30 2.6. Fonction d ’état • Une variable d’état a de toute évidence la propriété énoncée pour une fonction d’état. • Dans le cas du volume: DV12=V1-V2 • Si un cycle de transformation ramène le système à son état initial, la variation de Y est NULLE: DY11=0 • On peut omettre les indices 1 et 2 désignant l’état initial et final du système et écrire: DY12=DY 31 3. Composition d’un système chimique 32 3.1. Composition globale • La composition globale d’un système est définie lorsqu’on connaît les proportions. relatives de chaque constituants du système, quelle que soit la façon dont les constituants sont distribués dans les différentes phases du système. 33 3.2. Composition physico-chimique • La composition physico-chimique d ’un système est définie lorsqu’on connaît les proportions relatives des constituants dans chaque phase du système. • Les différentes proportions relatives peuvent s’exprimer soit en fraction, soit en concentration ou en molalités. 34 3.3. Fractions (ou titres) • Ce sont des rapports sans dimension; les fractions sont utilisées aussi bien pour exprimer la composition globale d ’un système que la composition d’une phase donnée d’un système. 35 3.3.1. Fraction molaire xi • Si le système comporte k constituants A1, A2, … Ai, …, Ak • n1, n2,… ni, …, nk nombre de moles des k constituants • La fraction molaire du constituant Ai est: xi ni k k n i 1 i et x i 1 i 1 36 3.3.2. Fraction massique ou pondérale x’i • Soit m1, m2, …, mi, …, mk les masses respectives des k constituants du système. xi ' mi k mi k et x' 1 i 1 i i 1 37 3.4. Concentrations • La concentration caractérise la composition d’une phase donnée. • Les concentrations sont exprimées en nombre de moles par unité de volume de la phase. • La phase peut être un mélange gazeux, liquide, ou plus exceptionnellement, un mélange solide. 38 3.4.1. Concentration molaire • Concentration molaire=molarité=ci. • Molarité=nombre de moles de Ai par litre de solution. ni ci V • ni nb de moles de l’espèce Ai dans V litres de solution (ou de mélange). • Symbole: M Unité: mol.L-1. • Une solution 0,1 M contient 0,1 mol.L-1 de la formule Ai. 39 3.4.3. Concentration massique • Concentration massique=concentration en nombre de grammes du constituant Ai par litre de solution mi c'i V • mi nombre de grammes de Ai présents dans V litres de solution. 40 3.5. Etat d’équilibre, système en équilibre • Condition 1: Etat thermique • « La température est uniforme dans tout le système, égale à celle de l’extérieur si le système n’est pas thermiquement isolé et constante dans le temps ». 41 3.5. Etat d’équilibre, système en équilibre • Condition 2: Equilibre mécanique • « La pression est uniforme dans tout le système et constante dans le temps ». • Condition 3: Equilibre chimique • « La composition est uniforme dans chaque phase et ne varie pas dans le temps ». 42 3.6. L’équivalence Chaleur – Travail • Exprience de Joule (1818-1889). • En 1847, il décrit une expérience restée célèbre qui fournit une détermination précise de la quantité de travail requise pour produire une quantité donnée de chaleur. • Cette expérience permet de montrer qu’il est possible d’élever la température d’une masse d’eau en lui apportant seulement du travail. 43 3.6. L’équivalence Chaleur – Travail • Un système d’ailettes plongé dans une masse d’eau M est mis en mouvement par un poids mg tombant d’une hauteur h. 44 3.6. L’équivalence Chaleur – Travail • La différence d’énergie E entre l’état initial où la masse est au repos et l’état final où elle atteint le sol avec la vitesse v, est égale à ½ mv2 moins le travail effectué par la pesanteur mgh. • Cette différence d’énergie est alors transmise au liquide et le thermomètre indique une augmentation de température ΔT. 45 3.6. L’équivalence Chaleur – Travail • Il constate alors que E/M.ΔT correspondant au rapport entre l’énergie mécanique communiquée au liquide et la quantité de chaleur transmise au liquide vaut 4,1855. • Il correspond au rapport entre l’unité de travail (en Joule) et l’unité de chaleur (en calorie). 46 3.6. L’équivalence Chaleur – Travail • Il énonça alors son principe de l’équivalence de la façon suivante : • « Dans une expérience dans laquelle rien n’a varié d’autre que des quantités de travail et de chaleur échangées avec l’extérieur, il y a équivalence entre le travail et la chaleur ». • soit : W+Q=0 47 Chapitre II Principes de la Thermodynamique – Principales grandeurs thermodynamiques 48 I. Principes de la Thermodynamique 49 I.1. Premier principe • Pour tout système fermé, on définit une grandeur extensive et conservative, l’énergie interne U, dont les variations DU sont égales à la somme du travail W et de la chaleur Q échangés avec le milieu extérieur : DU=W+Q • W et Q sont donc les deux façons, pour un système fermé, isolé mécaniquement, d’échanger de l’énergie avec d’autres systèmes extérieurs 50 I.1. Premier principe • Conséquence sur le principe de conservation d’énergie : • Pour tout système dont l’énergie mécanique et l’énergie interne peuvent varier, il y a conservation de l’énergie : DE=DEc+DEp+DU=W+Q • La chaleur et le travail sont par conséquent des modes de transfert de l’énergie dans le cas des systèmes fermés (le transfert de matière est aussi une forme d’énergie dans le cas de systèmes ouverts). 51 I.1. Premier principe • La chaleur et le travail sont par conséquent des modes de transfert de l’énergie dans le cas des systèmes fermés (le transfert de matière est aussi une forme d’énergie dans le cas de systèmes ouverts). • Le travail s’exprime toujours comme le produit d’une grandeur intensive (Force, Force électromotrice…) par la variation élémentaire d’une grandeur extensive (volume, longueur, aire…..). 52 I.2. Second principe • On associe à tout système fermé, une fonction d’état extensive appelée entropie dont la variation d’un état initial à un état final s’écrit : Q DS DSext DSint T • où ΔSext est l’entropie échangée avec l’extérieur et ΔSint est l’entropie créée au sein du système. 53 I.2. Second principe • Ainsi si on chauffe un système, en faisant croître sa température de T à T+ΔT, le second principe nous indique qu’au minimum on ne décèle aucune modification de l’organisation structurale de cette matière, et qu’on constate une simple élévation de la quantité de chaleur contenue dans le système. 54 I.2. Second principe • En dehors de ces systèmes idéaux, il se produit toujours une modification de l’état du système qui correspond à une production d’entropie interne. 55 II. Principales grandeurs thermodynamiques • A partir des deux fonctions d’état fondamentales définies précédemment, l’une décrivant l’énergie et l’autre évaluant quantitativement l’évolution du système quand on fait varier la température, il est possible de construire d’autres fonctions particulièrement commodes pour décrire comment les systèmes se comportent au voisinage de leur état d’équilibre. 56 II. Principales grandeurs thermodynamiques • Il est ainsi possible de distinguer la fonction enthalpie H et la fonction enthalpie libre G. 57 II.1. L’enthalpie H 58 II.1.1. Définition • Par commodité, on définit une fonction d’état extensive l’enthalpie H de la façon suivante: H=U+pV • où U est l’énergie interne, p la pression et V le volume. 59 II.1.2. Signification physique • Si on considère une évolution élémentaire de l’état d’un système provoqué par un échange élémentaire de Travail dû aux forces de pression, ∂W accompagné d’un échange élémentaire de chaleur ∂Q, la variation d’énergie interne correspondante à cette transformation est la suivante : dU=∂W+∂Q • et celle de l’enthalpie: dH=dU+d(pV) 60 II.1.2. Signification physique • Nous savons que le travail des forces de pression peut s’écrire : ∂W =-PdV • En portant ce résultat dans l’expression donnant dH, on peut constater que pour une évolution réalisée à pression constante (isobare dp = 0), la variation d’enthalpie mesure la quantité de chaleur échangée: ΔH=ΔQP 61 II.1.2. Signification physique • Remarque: • Nous pouvons établir de la même façon en partant de l’expression de dU que la quantité de chaleur échangée au cours d’une évolution à volume constant (isochore, dV=0) est égale à la variation d’énergie interne. ΔU=ΔQV 62 II.1.3. Enthalpie standard de formation 63 II.1.3.1. Etat standard • Choisir un état standard pour un corps revient à préciser un état physique et une pression : – Le corps est à l’état pur sous sa forme la plus stable. – La pression est de 105 Pa. • L’exposant ° symbolise cet état standard. • On doit préciser aussi la valeur de la température. 64 II.1.3.2. Définition • L’enthalpie molaire standard de formation d’un corps composé correspond à l’enthalpie standard de la réaction de formation d’une mol de ce corps à partir des corps simples correspondants pris dans leur état le plus stable. 65 II.1.3.2. Définition • Exemple : L’enthalpie molaire standard de formation de CO2 correspond à l’enthalpie standard de la réaction mettant en jeu une mol de C sous forme graphite et sous une pression de 105 Pa et une mol de O2 sous forme gazeuse et sous une pression de 105 Pa. C(graphite)+O2(gaz)=CO2(gaz) 66 II.1.3.2. Définition • Remarque: • L’enthalpie molaire standard de formation d’un corps X à une température T se note: DH°f,m(X,T) • où les indices f et m correspondent à formation et molaire. 67 II.1.3.2. Définition • L’enthalpie molaire standard d’un corps simple est nulle. • Exemple : DH°f,m(C(s),T)=0 et DH°f,m(O2(g),T)=0 68 II.1.3. Enthalpie standard de réaction 69 II.1.3.1. Loi de Hess • L'enthalpie standard d’une réaction est égale à la somme des enthalpies standards de formation des produits moins la somme des enthalpies standards de formation des réactifs. • Cette loi est une simple conséquence du théorème qui démontre que la différence entre l’état final et l’état initial ne dépend pas du chemin parcouru. 70 II.1.3.1. Loi de Hess • Si on considère la réaction suivante: n A n i i i j Aj i • où i et j correspondent respectivement aux indices des réactifs et des produits, n correspondant aux coefficients stoechiométriques. 71 II.1.3.1. Loi de Hess • Son enthalpie molaire standard de réaction notée ΔrH°m(T) sera obtenue à partir de la relation suivante: Dr H m T n j H Aj , T n i H Ai , T f ,m j f ,m i 72 II.1.3.2. Relations importantes 73 II.1.3.2.1. Relation avec la variation d’énergie interne ΔU • La relation suivante peut être établie entre l’enthalpie molaire standard de réaction et la variation d’énergie interne molaire standard : Dr H T DrU T Dn RT m m • où Δn = nj -ni est la différence entre les coefficients stoechiométriques des produits et des réactifs à l’état gazeux 74 II.1.3.2.1. Relation avec la variation d’énergie interne ΔU • Remarque: Par rapport à ce qui a été dit plus haut, nous avons aussi la relation analogue suivante mettant en jeu les quantités de chaleur molaire échangées à pression et volume constants: QP ,m QV ,m Dn RT 75 II.1.3.2.2. Loi de Kirchhoff • Cette loi établit l’influence de la température sur l’enthalpie de réaction à partir de la relation suivante: D r H m Dcpm avec Dcpm n j cpm Aj n i cpm Ai T j i • où Δcpm correspond à la somme des capacités calorifiques molaires à pression constante des produits affectées des coefficients stoechiométriques moins la somme des capacités calorifiques molaires à pression constante des réactifs affectées des coefficients stoechiométriques. 76 II.1.3.2.2. Loi de Kirchhoff • L’intégration de cette équation de Kirchhoff permet d’accéder à l’enthalpie molaire de réaction à la température T2 connaissant celle à la température T1. T2 D r H m T2 D r H m T1 Dcpm dT T1 • Ces capacités calorifiques peuvent dépendre de la Température comme nous le verrons en Travaux Dirigés. 77 II.1.3.2.2. Loi de Kirchhoff • Remarque 1: • 1. Une loi analogue existe pour la variation d’énergie interne molaire de réaction ΔrUm en considérant cette fois-ci la variation de capacité calorifique à volume constant Δcvm. • Dans le cas des gaz parfaits nous avons la relation suivante : cpm cvm R • R est la constante des gaz parfaits. 78 II.1.3.2.2. Loi de Kirchhoff • Remarque 2: • L’entropie de réaction peut aussi être calculée à partir de la relation de Kirchhoff intégrée suivante : T2 dT D r Sm T2 D r Sm T1 Dcpm T T1 79 II.2. L’enthalpie libre G 80 II.2.1. Définition • Par commodité, on définit une nouvelle fonction d’état l’enthalpie libre G telle que: G=H-TS • Le second principe conduit à remarquer que l'évolution spontanée, à température et pression constantes, d'un système fermé se produit toujours de telle façon que la valeur de la fonction G diminue. • Cela signifie qu'une évolution spontanée se poursuit aussi longtemps que la fonction G peut diminuer ce qui se traduit par l’inégalité suivante: dG < 0 81 II.2.1. Définition • Lorsque la fonction G devient minimale (dG = 0), il n’y a plus d’évolution possible et l’équilibre thermodynamique est atteint. • A l'équilibre, le terme enthalpique compense exactement le terme entropique. 82 II.2.2. Enthalpie libre standard de réaction • L’enthalpie libre molaire standard de réaction peut être calculée à partir de l’enthalpie molaire standard de réaction et de l’entropie molaire standard de réaction par la relation suivante : DrG°m= DrH°m-T DrS°m • où DrH°m et DrS°m sont calculées par la loi de Hess décrites précédemment. 83 II.2.2. Influence de la Température: Loi de GibbsHelmoltz • L’enthalpie libre molaire de réaction dépend de la température et évolue suivant la relation suivante: Dr H m d D r Gm 2 dT T T • L’intégration de cette équation qui sera vue en Travaux Dirigés permet d’accéder à l’enthalpie molaire de réaction à une température T2 connaissant celle à la température T1. 84 II.3. Le potentiel chimique 85 II.3.1. Définition • Quand on veut traduire l’influence d’une variation de température, de pression et de composition sur la fonction G, il suffit de différentier cette fonction soit : G dG VdP SdT dni i ni T , p , n j 86 II.3.1. Définition • Par définition le potentiel chimique noté μi du constituant Ai qui est une grandeur intensive s’écrit : G µi ni T , p ,n j 87 II.3.2. Relation entre l’enthalpie libre et le potentiel chimique • Pour un système constitué de plusieurs constituants i, caractérisés chacun par le nombre de mols ni, l’enthalpie libre peut s’écrire de la façon suivante : G ni µi i 88 II.3.2. Relation entre l’enthalpie libre et le potentiel chimique • Remarque : • Dans le cas d’un seul constituant, le potentiel chimique n’est autre que l’enthalpie libre molaire. 89 II.3.3. Expression du potentiel chimique 90 II.3.3.1 Cas des gaz parfait • Le potentiel chimique d’un gaz parfait Ai s’écrit de la façon suivante : pi µi T , p µi T RT ln p • où est le potentiel chimique standard du gaz µ°i à la pression de référence p° choisie pour les états standards et pi est la pression partielle de ce gaz. 91 II.3.3.1 Cas des gaz parfait • D’une façon générale, on peut écrire le potentiel chimique en faisant intervenir l’activité ai : µi T , p µ T RT ln ai i • On voit que cette grandeur ai est sans dimension (rapport pi/p° dans le cas des gaz parfaits). 92 II.3.3.1 Cas des gaz parfait • Remarque : • Si le gaz n’est pas parfait on définit l’activité ai : pi ai g p • g est le coefficient d’activité. • La valeur de ce coefficient est d’autant plus différente de l’unité que le comportement du gaz s’éloigne de celui du gaz parfait. 93 II.3.3.2 Cas des phases condensées (solides –liquides) 94 II.3.3.2.1 Cas des corps purs • Dans le cas des corps purs, l’activité a est égale à 1. • Par conséquent il vient : µi T , p µi T • Le potentiel chimique d’une phase condensée à une température T et une pression p données est égal à son potentiel chimique standard. 95 II.3.3.2.2 Cas des solutions • Si on considère un mélange de constituants Ai, comme précédemment, le potentiel chimique de l’espèce Ai s’écrit de façon générale : µi T , p µ T RT ln ai i • Dans le cas des solutions : ai=gixi • où xi correspond à la fraction molaire de l’espèce i : 96 II.3.4. Utilisation du potentiel chimique • Cette grandeur permet de caractériser la présence d’un constituant dans un milieu. • Sa valeur permet de prévoir comment va s’opérer le déplacement de matière au cours d’une évolution spontanée : un constituant se déplacera spontanément de la phase où son potentiel chimique est le plus élevé, vers la phase où il est plus faible, pour établir l’équilibre thermodynamique caractérisé par l’égalité des potentiels chimiques entre les deux phases. 97 II.3.3.2.2 Cas des solutions • On distingue alors deux cas : – solution parfaite ou idéale : • le constituant Ai est presque pur (solvant), il en résulte que gi→1 quand xi →1 donc : µi T , p µ T RT ln xi i 98 II.3.3.2.2 Cas des solutions • On distingue alors deux cas : • solution réelle le constituant Ai est une solution diluée (soluté), dans ce cas là, le coefficient d’activité n’est plus égal à l’unité et on a : µi T , p µ T RT ln g i xi i Sommaire 99 Chapitre III Equilibre chimique 100 I. Rappel du système étudié • Les systèmes étudiés au cours de cette partie du cours correspondent aux caractéristiques suivantes : – Ce sont des systèmes fermés. – Ils sont composés de plusieurs constituants physicochimiques A1, A2…An dont les quantités de matière sont exprimées en nombre de moles sont respectivement n1, n2…nn. 101 I. Rappel du système étudié • Ces constituants physicochimiques sont impliqués dans des réactions chimiques qui font réagir des réactifs i pour donner des produits j: n A n i i i j Aj j – où ni et nj sont les coefficients stoechiométriques • Les conditions expérimentales sont décrites par les deux grandeurs intensives la température et la pression. 102 II. L’avancement de la réaction • Si on met en présence ni,0 moles de chaque réactif Ai et nj,0 moles de chaque produit Aj et si on maintient ce mélange à une pression et à une température fixées, le système va se déplacer vers un nouvel état d’équilibre et on va pouvoir observer une évolution spontanée des nombres de moles dans le système. 103 II. L’avancement de la réaction • Cette évolution traduit l'avancement de la réaction. n A n i i • à t=0 • àt i j Aj j on introduit : on aboutit à: ni,0 ni nj,0 nj 104 II. L’avancement de la réaction • On définit l'avancement x tel que : ni ni ,0 n j n j ,0 x n i nj • L’avancement x a les dimensions d’une quantité de matière (il s’exprime en mol) et il s’agit d’une grandeur extensive. 105 II. L’avancement de la réaction • D'une façon plus générale, on écrit que la variation dni de la quantité de matière du composé Ai exprimée en nombre de moles, est proportionnelle au coefficient stoechiométrique correspondant : dni dn j dx n i n j • avec i pour les réactifs et j pour les produits 106 III. Condition d’équilibre thermodynamique Loi d’action de masse • Nous savons que l’équilibre thermodynamique est atteint lorsque dG = 0. • Nous avons vu dans le chapitre précédent qu’on pouvait exprimer dG de la façon suivante : dG VdP SdT i dni j dn j i j 107 III. Condition d’équilibre thermodynamique Loi d’action de masse • En tenant compte de la relation établie au paragraphe précédent il vient : dG VdP SdT n i i dx n j j dx i j • à température et pression constantes, la condition d’équilibre devient : dG 0 dx P ,T 108 III. Condition d’équilibre thermodynamique Loi d’action de masse • Il en résulte la relation suivante : dG n j j n i i j i dx P ,T • En développant le potentiel chimique par son expression introduite au chapitre précédent, il vient : 0 0 j n j j i n i i RT j n j ln a j i n i ln ai 0 109 III. Condition d’équilibre thermodynamique Loi d’action de masse • On pose alors par convention D r G n j n i 0 0 j j 0 i i – comme l’enthalpie libre standard de réaction. • Il est alors possible d’écrire quand l’équilibre thermodynamique est établi : anj j j 0 D r G RT ln ni a i i 0 110 III. Condition d’équilibre thermodynamique Loi d’action de masse • Nous pouvons alors établir la relation qui traduit la loi d’action de masse : D r G RT ln K 0 0 – ou DrG ln K RT 0 – où K est la constante d’équilibre. 111 III. Condition d’équilibre thermodynamique Loi d’action de masse • L’équilibre thermodynamique est donc atteint lorsque les quantités de réactifs et de produits n’évoluent plus et qu’elles sont dans les proportions de la constante d’équilibre K de l’équation bilan de la réaction chimique. 112 IV. Constante d’équilibre 113 IV.1. Définition • On définit la constante d’équilibre par la relation suivante : a K n a nj j j i i i 114 IV.1. Définition • Cette constante K est un nombre sans dimensions car les activités notées a sont des grandeurs sans dimension puisqu’elles sont définies comme des rapports qui sont les suivants selon les cas : pi – pour un gaz parfait : ai 0 p – pour une solution: ci ai 0 c 115 IV.1. Définition • Pour une Température donnée, il n'existe qu'une seule valeur de K correspondant à l'état d'équilibre. • Cette valeur de K ne dépend donc que de la Température. • Par ailleurs cette constante K peut toujours être exprimée en fonction de x 116 IV.2. Evolution de la constante d’équilibre avec la température • La constante d’équilibre évolue en fonction de la température suivant la loi de Van’t Hoff suivante : Dr H d ln K 2 dT RT 0 • où DrH0 correspond à l’enthalpie standard de réaction. 117 IV.2. Evolution de la constante d’équilibre avec la température • Si la réaction est endothermique: – DrH0 >0 d – ln K 0 dT • K est une fonction croissante de la température : • L’équilibre est déplacé vers la droite. 118 IV.2. Evolution de la constante d’équilibre avec la température • Si la réaction est exothermique: – DrH0 <0 d ln K 0 – dT • K est une fonction décroissante de la température : • L’équilibre est déplacé vers la gauche. 119 IV.2. Evolution de la constante d’équilibre avec la température • Si la réaction est endothermique: – DrH0 =0 • L’équilibre n’est pas modifié 120 IV.2. Evolution de la constante d’équilibre avec la température • Remarque : • L’intégration de cette relation permet d’accéder à la valeur de la constante d’équilibre K2 à la température T2 connaissant la valeur de K1 à la température T1 : K2 Dr H 1 1 ln R T2 T1 K1 0 121 V. Déplacement de l’équilibre en fonction d’autres facteurs que la température • Lorsque l’on modifie une des variables intensives qui définit l’état d’un système en équilibre, il y a évolution du système qui tend à s’opposer à cette modification. • Cette loi qui est connue sous le nom de principe de modération est appelée aussi principe de Le Chatelier. 122 V.1. Variation de la pression • Dans ce cas, on peut utiliser la Loi de Le Chatelier sous la forme suivante : • « Une augmentation de pression (à T constante) entraîne un déplacement de l’équilibre dans le sens d’une diminution du nombre de mols à l’état gazeux ». • Dans ce but, il faut évaluer la variation de la quantité Δν de constituants gazeux. 123 V.1. Variation de la pression • Exemple : • si on considère l’équilibre N2(g) + 3 H2(g) = 2 NH3(g) • Δn = -2, par conséquent une augmentation de pression déplacera l’équilibre vers la droite. 124 V.2. Variation du volume • Dans ce cas aussi, on utilise la Loi de Le Chatelier : • « Une augmentation de volume (à T constante) entraîne un déplacement de l’équilibre dans le sens d’une augmentation du nombre de moles à l’état gazeux ». • Cet énoncé vient du fait que pour un système fermé, une augmentation de volume est équivalent à une diminution de pression. 125 V.3. Variation de la composition du système • On serait tenté encore une fois d’utiliser le principe de la Loi de Le Chatelier prédisant un déplacement de l’équilibre vers la consommation du constituant introduit au cours de la réaction. • Cependant il existe quelles exceptions à cette régle et par conséquent il faudra définir l’évolution du système en reprenant les calculs à partir de l’expression de K. Sommaire 126 Chapitre V Equilibre physique 127 I. Les différentes phases du corps pur 128 I.1. Allure générale des diagrammes de phases • Tout corps pur peut se présenter sous trois états (ou phases) différentes selon les conditions de température et de pression: Solide, Liquide, Gaz. 129 I.1. Allure générale des diagrammes de phases • Notre expérience la plus commune nous apprend que le domaine solide se situe à basse température et sous de fortes pressions, tandis que le domaine gazeux est caractérisé par de hautes températures et de faibles pressions. • Nous savons que la région de l'état liquide est intermédiaire entre les deux précédentes. 130 I.1. Allure générale des diagrammes de phases • D'où l'aspect général d'un diagramme de phases où les 3 courbes délimitent les domaines de stabilité des 3 phases (figure V.1). 131 I.1. Allure générale des diagrammes de phases • Les changements d’état qui correspondent au passage d’une phase à l’autre du corps pur sont les suivants: – la fusion, passage du solide au liquide et la transformation inverse la solidification. – la vaporisation passage du liquide au gaz et la transformation inverse la liquéfaction. – la sublimation passage du solide au gaz et la transformation inverse la condensation. 132 I.1. Allure générale des diagrammes de phases • Sur l'une des courbes représentatives des changements de phases que nous avons portées sur la figure V.1, le système est en équilibre et les deux phases y coexistent. • Cet équilibre physique est réalisé lorsque le potentiel chimique du corps pur est le même dans les deux phases en équilibre • Exemple : μsolide = μliquide. 133 I.1. Allure générale des diagrammes de phases • Un autre point particulier du diagramme d’état d’un corps pur se situe sur la courbe de vaporisation. • Il s’agit du point critique noté C au-delà duquel on ne peut plus différencier les deux phases liquide et gaz : • il existe alors une seule phase appelée fluide. 134 I.2. Variance du système • La variance du système : • notée v, correspond au nombre de degrés de liberté de celui-ci, c’est à dire le nombre de paramètres intensifs (T, p, xi) qu’il faut se donner pour que l’état du système soit parfaitement défini. 135 I.2. Variance du système • Si on se trouve sur une courbe de changement d’état, on peut choisir arbitrairement la pression, la température est imposée par la relation T = T(p) et on est donc dans le cas d’un équilibre monovariant (v = 1). 136 I.2. Variance du système • Si on est en présence d’une seule phase, la variance vaut 2 : on peut choisir indépendamment T et p pour déterminer la composition du système. • Au point T sur le diagramme (point triple) le système est invariant (v=0). 137 I.2. Variance du système • Dans le cas d’un corps pur la variance du système se calculera par la relation suivante : v=3-φ • où φ est le nombre de phases 138 I.2. Variance du système • Remarque : • Nous généraliserons dans la partie suivante cette relation pour des systèmes hétérogènes à plusieurs constituants. 139 I.3. Equation de Clapeyron • La construction du diagramme d’état d’un corps pur est basée sur la loi de Clapeyron : DH dp DS dT DV T DV – où ΔHβ→α correspond à la chaleur latente de la transformation α en β. – ΔVβ→α et ΔSβ→α correspondent respectivement aux variations de volume et d’entropie au cours de cette transformation permettant de calculer ainsi la pente de la courbe p= f(T). 140 I.3. Equation de Clapeyron • Cas particulier : • Si l’une des phases mises en jeu est la phase gazeuse quelques simplifications peuvent être apportées : – Si on considère α la phase gazeuse et β la phase condensée (solide ou liquide), on a ΔVβ→α ΔVα car le volume de la phase condensée est négligeable devant celui de la phase gazeuse. 141 I.3. Equation de Clapeyron • En prenant la loi des gaz parfaits, on a: RT V p • La relation de Clapeyron se simplifie et devient la loi de Clausius-Clapeyron : dp DH dT 2 p RT 142 I.3. Equation de Clapeyron • De la loi de Clausius-Clapeyron on obtient: DH dT dp DH dT d ln p 2 2 p RT R T • Soit: DH d ln p R 1 d T 143 I.3. Equation de Clapeyron • Si on intègre sur un intervalle de température et de pression ou DH peut être considéré comme constant alors: DH p2 ln p1 R 1 1 T2 T1 144 II. Les systèmes binaires • Les diagrammes binaires représentent l’évolution de la température (ou de la pression) de changement d’état d’un mélange de deux composés A et B en fonction de la composition du mélange (fraction molaire). 145 II. Les systèmes binaires • Nous traiterons dans ce cours les diagrammes binaires liquide-vapeur et solide-liquide en supposant que les mélanges gazeux sont homogènes, les 2 espèces A et B étant totalement miscibles, les mélanges liquides et solides pouvant être soit miscibles ou non. 146 II.1. Généralisation de la notion de variance Règle des phases • La variance d’un système hétérogène à plusieurs constituants se calcule à l’aide de la règle des phases : v=c+2- • où φ est le nombre de phases (solides, liquides, gaz) et c est le nombre de constituants indépendants qui se calcule comme suit : c=k−r • où k est le nombre de constituants et r le nombre de relations particulières entre ces constituants (équilibres chimiques et/ou relation de type conditions stoechiométriques). 147 II.1. Généralisation de la notion de variance Règle des phases • Exemple : Considérons l’équilibre en phase gazeuse suivant PCl5(g)=PCl3(g)+Cl2(g) • k= 3, r = 1 (la constante d’équilibre du système) donc c = 2. • φ = 1 (tous les constituants sont en phase gazeuse). • Donc v = 2+2-1=3. • Les variables intensives à se donner seront la pression, la température et la composition chimique d’un des constituants. 148 II.2. Etude des diagrammes binaires liquide-gaz 149 II.2.1. Cas des solutions idéales : Loi de Raoult 150 III.2.1.1. Définition • On appelle mélange idéal de A et de B, un mélange dont les deux constituants obéissent à la loi de Raoult. • Si on considère l’équilibre entre les phases liquide et vapeur, cette loi établit la relation entre la pression partielle d’un composé i (A ou B) avec sa fraction molaire dans la phase liquide i comme suit : pi=xlipi* • où est la pression de vapeur saturante du composé i pur et xli la fraction molaire du liquide à l’équilibre 151 III.2.1.1. Définition • Il est alors possible d’établir les relations reliant la pression totale du mélange A,B notée pT aux fractions molaires xA et xB afin de tracer les diagrammes binaires isothermes. 152 III.2.1.1. Définition • Soit un système à deux constituants A et B, • Soit xgA et xgB les fractions molaires en A et B gazeux • Soit xlA et xlB les fractions molaires en A et B liquide • D’près la loi de Raoult on a: • pA= xlAP*A et pB= xlBP*B 153 III.2.1.1. Définition • De pA=xlAP*A et pB=xlBP*B et comme P=pA+pB on a: • P=xlAP*A+xlBP*B et comme xlA+xlB=1 alors: • P=(1-xlB)P*A+xlBP*B • Soit: P=P*A+xlB(P*B-P*A) équation de la courbe d’ébulition 154 III.2.1.1. Définition • Dans le cas ou le gaz est en équilibre avec le liquide alors: • pB=xgBP et pB=xlBp*B • Alors xgBP=xlBp*B • On en déduit que: * B l B g B p l x * x xB P pB P x g B 155 III.2.1.1. Définition • De la relation précédente: P p x • On a : • D’ou * A l B p * B p * A * P p l xB * A* pB p A P p pB P p pB P * g * * g pB p xB pB p A xB * A * A * * A * 156 III.2.1.1. Définition • L’expression suivante devient: P p p P p p x * A * B * A * B g B P * A * p pB p x * B g B p * B p * A • On a donc une branche d’hyperbole d’équation: * * P pA p B p x * B g B p * B p * A 157 III.2.1.1. Définition • De P * A * p pB g B p * B p p x * B • On en déduit que p g xB P * B * B p * A p P p * A * A 158 III.2.1.1. Définition • Pour le fuseau on à: P p x * pB p * A * A l B • et * B p g xB P p * B p P p * A * A 159 III.2.1.2. Diagramme isotherme liquide-gaz • Nous obtenons le diagramme représenté sur la figure V.2. 160 III.2.1.2. Diagramme isotherme liquide-gaz • Au dessus de la courbe d’ébullition (qui dans le cas d’un mélange de solutions idéales est une droite), le mélange A,B est liquide. • Au dessous de la courbe de rosée le mélange A,B est gazeux. • La surface délimitée par ces deux portions de courbes est la région biphasée liquidevapeur. 161 III.2.1.2. Diagramme isotherme liquide-gaz • Tout mélange représenté par un point M situé à l'intérieur de cette surface, se partage spontanément en une phase liquide et une phase vapeur de compositions respectives xL et xV qu’il est possible de déterminer graphiquement. 162 163 III.2.1.3. Diagramme isobare liquide-vapeur • On utilise plus fréquemment les diagrammes isobares qui représentent l’évolution de la température en fonction de la composition du mélange à pression constante que les diagrammes isothermes vus précédemment. 164 III.2.1.3. Diagramme isobare liquide-vapeur • Ce diagramme représenté sur la figure V.3 prend la forme d’un fuseau 165 III.2.1.3. Diagramme isobare liquide-vapeur • Ce type de diagramme est fort utile pour suivre la distillation d’un mélange de deux constituants. 166 II.2.2. Cas des solutions non idéales : Loi de Henry • Dans le cas de mélanges particuliers d’un composé B très minoritaire (soluté) et d’un composé majoritaire A appelé solvant, la loi de Raoult vue précédemment ne s’appliquera que pour A. Pour B, la pression partielle pB varie aussi linéairement en fonction de la fraction molaire xB : pB=xBkB • où kB est la constante de Henry (différente de ) qui dépend de la température. 167 II.2.2. Cas des solutions non idéales : Loi de Henry • Le diagramme isotherme de ce type de mélange apparaît alors comme un fuseau délimité par deux courbes (et non une courbe et une droite pour les mélanges de solutions idéales). • Le diagramme isobare a quant à lui à peu près la même allure que dans le cas des solutions idéales. 168 II.2.3. Règle des moments ou règle du levier • Dans un mélange binaire, on peut à l’aide d’un diagramme isobare (ou isotherme) déterminer la quantité de la phase vapeur et celle de la phase liquide en un point donné du diagramme (x, T) ou (x,p). 169 II.2.3. Règle des moments ou règle du levier • Ce calcul peut être fait en appliquant la règle des moments qui établit les relations suivantes au point M (xM,TM) qui se trouve sur la figure V.3 : Quantité de phase liquide nliquide xM xV VM Quantité de phase gazeuse ngaz xL xM ML 170 II.2.3. Règle des moments ou règle du levier Quantité de phase liquide nliquide xM xV VM Quantité de phase gazeuse ngaz xL xM ML 171 II.2.4. Cas particuliers de diagrammes non monofuseaux : azéotropie • Le mélange eau-éthanol est l’exemple typique où le diagramme binaire présente un point particulier nommé point d’azéotropie ou azéotrope. • Ce point correspond à un extremum commun des courbes de rosée et d’ébullition. 172 II.2.4. Cas particuliers de diagrammes non monofuseaux : azéotropie • La figure suivante représente un diagramme binaire isobare liquide-vapeur à azéotrope minimum. 173 II.2.4. Cas particuliers de diagrammes non monofuseaux : azéotropie 174 II.2.5. Cas particuliers de non miscibilité à l’état liquide • Ce type de situation se rencontre quand les deux composés A et B sont « insolubles » à l’état liquide comme dans le cas du système eau-tétrachlorure de carbone (H2O-CCl4). • On observe alors un diagramme binaire isobare du type de celui representé sur la figure V.5. 175 II.2.5. Cas particuliers de non miscibilité à l’état liquide 176 II.2.5. Cas particuliers de non miscibilité à l’état liquide • Dans ce cas, la courbe d’ébullition est représentée par une horizontale sur l’intégralité de l’axe des fractions molaires. • La courbe de rosée présente un point anguleux nommé point d’hétéroazéotropie en lequel il y a un équilibre entre la phase vapeur de composition xE et les 2 phases liquide A et B. 177 II.3. Etude des diagrammes binaires liquide-solide • La majorité des informations développées pour les équilibres liquide-solide sont applicables pour les équilibres liquide-solide. • Nous allons distinguer deux cas : – miscibilités totales à l’état liquide et solide, – miscibilité totale à l’état liquide et nulle à l’état solide. 178 II.3.1 Miscibilités totales à l’état liquide et solide • Le diagramme binaire liquide-solide est de type monofuseau délimité par les courbes frontières appelées liquidus et solidus (figure V.6). • La courbe au dessous de laquelle se trouve la phase solide se nomme solidus. • Dans le fuseau les deux phases solide et liquide coexistent. 179 II.3.1 Miscibilités totales à l’état liquide et solide 180 II.3.1 Miscibilités totales à l’état liquide et solide • La courbe au dessous de laquelle se trouve la phase solide se nomme solidus. • Dans le fuseau les deux phases solide et liquide coexistent. 181 II.3.2. Miscibilité totale à l’état liquide et non miscibilité àl’état solide • La figure V.7. représente l’allure de ce type de diagrammes isobares. • Ce diagramme fait apparaître un point eutectique noté E. • En ce point, il y a équilibre entre une phase liquide homogène de composition xE et deux phases solides A et B. 182 II.3.2. Miscibilité totale à l’état liquide et non miscibilité à l’état solide 183