le cancer du sein

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le cancer du sein
Contexte national
En France, le cancer le plus fréquent chez la femme est celui du sein. Selon les estimations établies par le Réseau
français des registres des cancers (Francim), le nombre de nouveaux cas annuels de cancers du sein diagnostiqués en
France est passé entre 1985 et 1995, de 25 000 à 34 000. Le taux d'incidence (standardisé sur la population mondiale)
est passé de 64 à 82 pour 100 000 femmes. L'incidence du cancer du sein augmente dans la plupart des pays ; cette
évolution est certainement à rapprocher de la généralisation des campagnes de dépistage.
De nombreux facteurs de risque ont été identifiés : génétiques, hormonaux ou environnementaux (1). On évalue à
40 000 le nombre de femmes en France faisant partie d'une population à haut risque de développer un cancer du sein.
Ce chiffre est estimé en prenant en compte les femmes de 50 ans ou plus, atteintes d'une maladie proliférative du sein
avec des atypies cellulaires et ayant des antécédents familiaux de cancer du sein (au moins deux cas s'ils concernent la
mère ou une soeur et au moins trois cas s'ils concernent les tantes, les grands-mères et les filles). Dans ce groupe à haut
risque, 1 femme sur 2 développerait un cancer dans les 30 prochaines années (2).
Les taux de survie du cancer du sein, tous stades confondus, sont de 67 % à 5 ans et de 48 % à 10 ans (3). Entre 1975 et
1995, l'incidence du cancer du sein n'a cessé de croître, passant ainsi de 19 200 cas en 1975 à 34 000 en 1995 ; elle
représente le tiers de tous les nouveaux cas de cancers diagnostiqués.
Le cancer du sein représente la première cause de décès par cancer chez la femme. Ainsi, en 1995, près de 11 000
femmes sont décédées de ce cancer (soit 18 % des décès par cancer). Depuis 1985, le taux de mortalité par cancer du
sein est stable.
L'efficacité du dépistage, par mammographie, chez les femmes âgées de 50 à 69 ans a été démontrée. La prise en charge
précoce de la maladie assure des chances de guérison plus élevées. Des campagnes de dépistage organisées ont été
mises en place en France depuis 1989. Elle concernent 25 départements (en novembre 1997) ce qui correspond à une
population cible de plus de 2 millions de femmes. Pratiqué tous les 3 ans, chez les femmes de 50 à 69 ans, avec au
moins 60 % de participation, un test mammographique de qualité permet de réduire de 30 % la mortalité par cancer du
sein dans la population dépistée.
Situation en Provence-Alpes-Côte d'Azur : Faits marquants
• La mortalité due au cancer du sein en Provence Alpes Côte d'Azur est inférieure à celle de la France et
en stabilisation depuis le début des années 80.
• 2553 nouveaux cas de cancers du sein en 1992.
• Une incidence en hausse de 16 % entre 1985 et 1995 mais moins fortement qu'au niveau national.
• Le cancer du sein est responsable de 28,6 % des décès féminins par tumeur devant les cancers du
de l'intestin du poumon et de l'utérus.
Sous-mortalité par cancer du sein
Indices comparatifs de mortalité par cancer
du sein en 1993-1995
(ICM France métropolitaine = 100)
Région ayant l
Prov. Alpes C
Région ayant l
Surmortalité
Au cours des années 1993-1995, on a enregistré 876
décès annuels en moyenne par cancer du sein parmi
les femmes résidant en Provence Alpes Côte d'Azur
(soit 38,2 pour 1000 femmes). A structure d'âge
comparable, on observe dans la région une sousmortalité significative par rapport à la France entière
de 4 %. La région Provence-Alpes-Côte d'Azur est au
14ème rang des régions françaises par ordre
décroissant des indices de mortalité, les régions du
nord ayant une plus forte mortalité par cancer du
sein.
Nord Pasd.C.
100
Sous-mortalité
Midi-Pyrénées
L'indice comparatif de mortalité (ICM), appelé aussi
standardized mortality ratio (SMR), est le rapport en base
100 du nombre de décès observés dans la région au nombre
de décès qui serait obtenu si les taux de mortalité pour
chaque tranche d'âge avaient été identiques aux taux
nationaux (ICM France métropolitaine = 100). Un test de X2
au seuil de 5 % est calculé pour déterminer si la différence
avec la moyenne nationale est significative.
124
84
Provence Alpes
Côte d'Azur
Source : INSERM SC8
INSEE estimations
Réalisation ors Provence-Alpes-Côte d'Azur / 1999 / mise à jour n°2
96
Région ayant
l'ICM le plus bas
Région ayant l'ICM
le plus élevé
Exploitation : ORS
La Santé Observée
en Provence Alpes
Côte d'Azur
Version 1999
fiche 7.7
le cancer du sein
Incidence estimée en 1992 et mortalité en 1993-95 par
cancer du sein en Provence-Alpes-Côte d'Azur
20-44 ans 45-64 ans 65-84 ans 85 ans et +
Total
Incidence estimée en 1992
nb cas /an
taux/100 000
337
43,0
1098
217,6
993
260,8
nb cas /an
51
272
taux/100 000
6,5
52,1
Sources : Francim, INSERM SC8
INSEE estimations
*Taux bruts
404
103,6
125
208,3
2553
96,8*
Mortalité 1993-95
149
876
229,2
38,2*
Exploitation ORS
Taux d'incidence estimée en 1992 et taux moyen de
mortalité en 1993-95 par cancer du sein
en Provence-Alpes -Côte d'Azur
300
A
Taux pour 100 000
1
250
B
20-44
43,0
6,5
Les estimations de Francim donnent une incidence
de 2553 nouveaux cas de cancer du sein pour
l'année 1992. C'est le cancer féminin le plus
fréquents, représentant le tiers du nombre total
estimé de cancers.
Parmi l'ensemble des femmes atteintes de ce cancer,
56 % sont âgées de moins de 65 ans.
Le nombre de décès annuels par cancer du sein est
proche de 900 en 1993-95. la majeure partie des
décès surviennent après 64 ans (63 % de l'ensemble
des décès par cancer du sein).
Une incidence maximale à 45-64 ans et une
mortalité augmentant avec l'âge
Le taux d'incidence du cancer du sein augmente très
fortement entre 20 et 45 ans, puis croît moins
fortement jusqu'à diminuer après 64 ans.
En ce qui concerne la mortalité, les taux augmentent
avec l'âge pour atteindre des valeurs maximales
autour de 85 ans.
Incidence
2
200
3 taux d'ncidence e
4moyen de mortalité
150
5
Plus de 2500 nouveaux cas de cancer du
sein en 1992
2
Mortalité
100
50
Un nombre d'admissions en affection de
longue durée est un bon reflet de l'incidence
0
20-44
45-64
Sources : Francim, INSERM SC8
INSEE estimùations
65-84
85 et +
Exploitation ORS
Admissions en affections de longue durée
pour cancer du sein en Provence-Alpes-Côte d'Azur
en 1993-95
<30 ans
30-39 ans
40-49 ans
50-59 ans
60-69 ans
70-79 ans
80 ans et +
Total
Nombre annuel
14
109
454
514
591
428
244
2354
Source : CNAMTS, CCMSA, CANAM
%
0,6
4,6
19,3
21,8
25,1
18,2
10,4
100
Exploitation : ORS
Taux comparatif de mortalité ou taux standardisé direct, est défini comme
le taux que l'on observerait dans la région si elle avait la même structure
par âge que la population de référence (ici la population française au
recensement de 1990, deux sexes confondus).
Les taux comparatifs éliminent les effets de structure par âge et autorisent
les comparaisons entre deux périodes, entre les deux sexes et entre les
régions françaises.
Réalisation ors Provence-Alpes-Côte d'Azur / 1999 /
Dans la période 1993-95, on observe dans la région
2353 admissions annuelles en affection de longue
durée (ALD) pour cancer du sein, déclarées par les
trois principaux régimes d'assurance maladie. Ce
chiffre se rapproche de l'estimation de l'incidence en
1992.
Cette localisation représente 18,3 % de l'ensemble
des admissions pour pathologies cancéreuses.
Avant 40 ans, les ALD sont peu nombreuses
représentant 5,2 % de l'ensemble des admissions
pour cancer du sein chez la femme. Cette proportion
augmente régulièrement entre 40 et 70 ans. Au-delà
de cet âge, elle représente encore près de 30 % des
admissions.
Estimations FRANCIM
Les données d'incidence utilisées correspondent aux données
des registres du cancer français du réseau FRANCIM qui
couvre environ 10 % de la population française. Elles
proviennent de 9 départements : Bas-Rhin, Calvados, Côte
d'Or, Doubs, Haut-Rhin, Hérault, Isère, Somme et Tarn. La
méthode d'estimation du nombre de cas incidents par région,
âge, sexe et localisation s'appuie sur le rapport
Incidence/Mortalité des régions couvertes par les registres du
cancer. L'utilisation de ce rapport s'intègre dans une
modélisation prenant en compte l'effet de l'âge et du temps.
La Santé Observée
en Provence Alpes
Côte d'Azur
Version 1999
fiche 7.7
le cancer du sein
Incidence estimée du cancer du sein en 1985 et 1992 et
projections pour 1995 en Provence-Alpes-Côte d'Azur
Une augmentation de l'incidence des cancers
du sein entre 1985 et 1995
1985
1992
1995
Nombre de nouveaux cas
1979
2553
2839
Taux d'incidence pour100 000*
61,2
72,6
77,0
Sources : Francim
*Taux standardisé sur la population mondiale
Evolution de la mortalité* par cancer du sein
entre 1981-83 et 1993-95
30,8
29,3
31,3
30,8
32,2
A
Une stabilisation de la mortalité par cancer
du sein depuis 15 ans
1
2
3
4
Entre 1981-83 et 1993-95 le nombre de décès par
cancer du sein a augmenté de 25 % dans la région.
Cependant, les taux comparatifs de mortalité n'ont
pas augmenté de façon significative ces dernières
années.
France
1988-90
1993-95
Source : INSERM SC8, INSEE RGP 90
Exploitation : ORS
INSEE estimations au 1.1.1994 et 95
*Taux pour 100 000 personnes (standardisés sur la population
française au RP 90)
Mortalité selon l'âge par cancer du sein, de l'utérus, et
du côlon-rectum en Provence Alpes Côte d'Azur
en 1993-95
Taux pour 100 000 femmes
Echelle logarythmique
1000
Côlon-rectum
Sein
100
Utérus
10
A
1
2 30-34
3 35-39
1
Sources : Francim, INSERM SC8
INSEE estimùations
90-94
95 et +
80-84
75-79
70-74
65-59
60-64
55-59
50-54
45-49
0,1
40-44
En cas d'affections comportant un traitement prolongé et
une thérapeutique particulièrement coûteuse, le Code de la
Sécurité Sociale prévoit la suppression du ticket modérateur
normalement à la charge de l'assuré dans le cadre du risque
maladie. La liste de ces affections dites "de longue durée"
(ALD) est établie par décret. La liste actuelle porte sur 30
affections ou groupes d'affections. Les données figurant
dans ce document concernent les assurés et ayant-droits du
régime général, du régime agricole et du régime des
professions indépendantes. Elles ont été fournies par les
services médicaux de ces trois régimes et sont présentées
sous forme de nombres annuels moyens de premiers avis
favorables entre 1990 et 1992. Ce nombre dépend de la
morbidité régionale, mais aussi d'autres paramètres comme
la règlementation, le comportement des assurés et de leurs
médecins traitants ou encore l'avis des médecins conseils. Il
ne s'agit donc pas d'un nombre de nouveaux malades,
comme dans le cas d'un registre de morbidité.
PACA
France
1981-83
35-39
En 1993-95, le cancer du sein est la première cause
de mortalité féminine par tumeurs (28,6 %) avant les
cancers du côlon-rectum (19,5 %), du poumon (11
%) et de l'utérus (7,1 %).
Le taux de mortalité par cancer du sein est
supérieur à celui du cancer de l'utérus quel que soit
l'âge. Il est également supérieur à celui du côlonrectum jusqu'à 80 ans où il devient légèrement
inférieur.
B
1981-83
29,
31,
PACA
30-34
La première cause de décès par tumeurs
32,1
85-89
D'après les estimations de Francim, le nombre de
nouveaux cas de cancers du sein en région Provence
Alpes Côte d'Azur a augmenté de 43 % entre 1985
et 1995. Ceci correspond à une hausse de 16 % du
taux d'incidence standardisé de ce cancer tandis
A
B
qu'en France métropolitaine, on observe une hausse
1
plus importante de ce taux (+25 %).
La poursuite2 de cette tendance associée au
%
vieillissement3de la population de la région peuvent
0 - 9 Selon cette
4
expliquer cette
augmentation.
10 - cas
19 proche de
hypothèse, le5 nombre de nouveaux
- 29
2500 en 1992,6 dépasserait 2800 20
en 1995.
30 - 39
7
Exploitation ORS
La Santé Observée
en Provence Alpes
Côte d'Azur
Réalisation ors Provence-Alpes-Côte d'Azur / 1999 /
Version 1999
fiche 7.7
le cancer du sein
Les cancers en Provence Alpes Côte d'Azur : Analyse des causes de décès et de
l’incidence
Le cancer du sein
Dans le cadre de l’élaboration du SROS de cancérologie, l’Agence Régionale de l’Hospitalisation a chargé
l’Observatoire Régional de la Santé de réaliser une analyse des causes de décès et de l’incidence des cancers en
région Provence Alpes Côte d’Azur. Afin de confronter les résultats de cette étude à la pratique des médecins, six
groupes de spécialistes de la région ont été réunis.
Les zones d'emploi qui présentent des taux de mortalité les plus élevés sont souvent celles qui ont les plus forts taux de
chômage : Marseille, Etang de Berre et Fréjus-St Raphaël. On retrouve en effet une corrélation significative (p=0,001)
entre le taux de chômage et la mortalité par cancer du sein dans les zones d'emploi de la région.
L’analyse multivariée par régression linéaire a permis d'isoler deux indicateurs socio-économiques expliquant à 51% les
variations de mortalité. Ce sont : la part des familles monoparentales qui est corrélée positivement et le pourcentage de
contrats à durée déterminée qui est par contre corrélé négativement. (R2 ajusté = 0.51).
L’augmentation de l’incidence du cancer du sein et la stabilité de la mortalité semblent indiquer plus de guérisons, grâce
notamment aux progrès des thérapeutiques adjuvantes et à la plus grande précocité des diagnostics.
En termes qualitatifs, les taux de guérison semblent plus élevés chez les femmes sous traitement substitutif de la
ménopause car, malgré une légère augmentation du risque de cancer du sein sous traitement hormonal, ces cas ont un
pronostic plus favorable grâce à une meilleure surveillance gynécologique. Ces femmes étant le plus souvent issues des
milieux les plus favorisés, l’écart avec celles issues des milieux défavorisés va tendre à s’accroître.
On n'observe aucune différence de mortalité entre les départements avec ou sans dépistage. Le dépistage a été positif
surtout en termes d’amélioration de la qualité des différents intervenants dans la prise en charge, les taux de
participation limités dans la région (50 % maximum) n'ont pas encore permis d’infléchir la mortalité.
Pour réduire la mortalité, il serait souhaitable de s’intéresser plus aux cancers chez les femmes âgées, pour lesquelles le
dépistage s’arrête à 70 ans alors qu’elles ont encore une quinzaine d’années d’espérance de vie en moyenne. Les taux de
mortalité par âge permettent d'apporter un argument pour la poursuite d'un dépistage à un âge plus avancé.
En outre, il apparaît important d’homogénéiser la chaîne de prise en charge en gynécologie allant du dépistage, au
diagnostic et à l’anatomopathologie. Ceci a été souligné par les spécialistes venant des Alpes Maritimes, qui
fonctionnent de cette façon sur le secteur de Cannes-Grasse, où l’on observe une sous-mortalité durable par cancer du
sein.
Enfin, il est recommandé, comme pour les autres cancers, de favoriser l'accès des patients aux spécialistes d'organe qui
ont un rôle important dans le diagnostic précoce et le traitement primaire, et qui interviennent, avec les
radiothérapeutes et les oncologues médicaux, dans la stratégie des traitements complémentaires.
Composition du groupe d'experts : Pr Lucien PIANA (Marseille), Dr OLIVERO (Cagnes sur Mer), Dr Jean-Marc FERRERO
(Nice), Pr Moïse NAMER (Nice), Dr Daniel SERIN (Avignon)
Références du contexte national :
(1) Hill C., Doyon F., Sancho-Garnier H., "Epidémiologie des cancers", Médecine-Sciences, Flammarion, Paris, 1997, p81.
(2) Le MG., Plu-Bureau G. "Women at high risk for breast cancer can we define a group of women in France who could participate in a
prevention trial ? Contraception, Fertilité, Sexualité 1995, 23, 199-202.
(3) Fédération nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer "Enquête permanenteCancer 1975-1986, Monographie des cancers du sein",
Paris, Doin Editeurs, 1991.
 ORS Provence-Alpes-Côte d'Azur - 23 rue Stanislas Torrents 13006 MARSEILLE - Tél 04 91 59 89 00 - Fax 04 91 59 89 24
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