La première conduite impérative est de s’assurer de la SECURITE du témoin et
du sujet. Il faut ensuite reconnaître l’arrêt cardio-respiratoire en 10 secondes, en
évaluant l’état de conscience de la victime (secouer les épaules et crier "ça
va ?… vous m’entendez ?... serrez-moi la main !… ouvrez les yeux !…») et
l’absence de mouvement respiratoire normal. La prise du pouls carotidien ou
fémoral ne doit plus être faite, car sa recherche est trop imprécise et parfois
difficile dans ce contexte, avec un risque de perte de temps et donc de chance de
réussite de la réanimation.
A noter que l’arrêt cardiaque est souvent d’origine respiratoire en cas de noyade,
d’asphyxie, ou chez le jeune enfant.
En cas de réponse il faut laisser la victime dans la position où elle est le mieux,
évaluer les détresses éventuelles, et ALERTER les secours (15 ou 112 ou 18).
En l’absence de réponse : ALERTER les secours (15 ou 112 ou 18). L’heure
précise de début de l’arrêt cardiaque doit être notée. Les renseignements fournis
doivent être simples mais précis, avec le lieu, les moyens de liaison (téléphone
portable), des informations sur la victime et son état.
Dans le doute les éventuels témoins de l’arrêt cardio-circulatoire doivent débuter
sans retard, les premiers gestes de réanimation car ils ne sont pas dangereux
pour une personne qui n’en n’a pas besoin. Il n’y a aucun risque médico-légal à
le pratiquer. Mieux vaut sans retard un massage cardiaque imparfait sans
ventilation associée qu’aucune prise en charge avec un risque fatal rapide
(chaque minute perdue est définitive…). Il ne faut pas, même pour vérifier les
signes de vie, interrompre la réanimation jusqu’à l’arrivée des secours.
La réanimation doit être commencée par le massage cardiaque externe à un
rythme de 100 compressions par minute. Il doit être énergique et profond
(« PUSH HARD AND PUSH FAST » appuyer fort et appuyer vite). La
technique des compressions thoraciques peut, même dans le contexte de
l’urgence, être enseigné par téléphone.
Le massage, peut dans les premières minutes, être réalisé sans ventilation. En
effet, l’organisme dispose d’un stock de sang oxygéné qu’il faut faire circuler
sans attendre. Ainsi cela pourrait supprimer les réticences liées à la crainte d’une
contamination ou la peur de ne pas savoir coordonner les manœuvres.
Si l’on pratique un cycle massage/ventilation, les recommandations actuelles
proposent une alternance de 30 compressions pour 2 ventilations brèves d’1
seconde après avoir libérer les voies aériennes.
Le massage cardiaque devrait donc être un geste civique. La Croix-Rouge
Française, le SAMU ou d’autres organismes de secourisme organisent des
formations pour toutes personnes volontaires. Ainsi aux Etats-Unis, à Seattle,
ces consignes simplifiées ont permis de faire passer le taux de succès de
réanimation de l’arrêt cardiaque jusqu’à 30% au lieu de moins de 5%.