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LE JARDIN D'ALICE
UN ESPACE EN ÉQUILIBRE
En mars 2009, un petit groupe d'artistes investit de manière illégale une
maison abandonnée dans le 18ème arrondissement de Paris, pour y installer
un lieu de vie et de travail. Quelques mois plus tard la ville signe une
convention d'occupation précaire et légitime l'occupation.
En 2014 le collectif migre à la Caserne de Reuilly dans le cadre d'un
projet pilote de la mairie de Paris (accueil d'associations caritatives et de
collectifs d'artistes sur une parcelle « intercalaire » récemment rachetée par la
ville). Le collectif joue le jeu et relève le défi ; se développe, accueille de
nouvelles activités, de nouveaux membres et toujours plus de public.
Aujourd'hui, le calendrier des travaux de la Caserne de Reuilly impose au
collectif de quitter le site au 31 août 2015 alors qu'aucune piste de
relogement satisfaisante ne semble émerger. Nous nous retrouvons donc en
porte­à­faux entre la volonté de tenir nos engagements et la nécessité
d'assurer la survie du collectif. Aujourd'hui nous nous mobilisons car nous ne
pouvons accepter cet état de fait. Nous portons un véritable projet citoyen ;
nous refusons qu'il soit balayé d'un simple revers de manche…
Nous présentons toujours le Jardin d'Alice comme un collectif d'artistes à
qui la mairie concède des bâtiments inoccupés afin d'y mener nos
activités. C'est une erreur !
Le Jardin d'Alice est à la fois un centre social, une maison de quartier, une
épicerie associative, une université populaire, une salle de spectacle et un lieu
d'expérimentation artistique et écologique. C'est un espace de respiration
citoyenne, un laboratoire du vivre ensemble où s'inventent les pratiques de
demain. Le fait qu'il soit géré par des artistes est une force : cela permet un
fonctionnement ouvert, souple et horizontal ; une inclusivité, une
inventivité dont sont souvent incapables les structures citées plus haut
Nous mesurons le manque cruel d'espaces interstitiels dans Paris. C'est
précisément ce manque d'espace qui nous a poussé ­depuis plus de dix ans
pour certains­ à franchir les marges de la légalité et à occuper des bâtiments
sans droit ni titre.
Ce type d'occupation relève d'un choix profond : nous refusons que cette
ville ­notre ville­ ne devienne un espace totalement marchand, uniquement
tourné vers la rentabilité ; que l'escalade des loyers repousse les classes
populaires de plus en plus loin en périphérie, que nos rues se couvrent des
mêmes enseignes que celles des rues de New York, Prague, Stockholm ou
Pékin. Que cette ville ­notre ville­ ne devienne une ville musée, uniquement
investie, accessible, occupée par ceux qui en ont les moyens, au moins pour
un temps…
Au lieu de permettre aux initiatives populaires de s'épanouir, la politique
de la Ville enchaîne les opérations destinées à brader son patrimoine au
plus offrant. Citons notamment le projet "Réinventer Paris" dont les grands
favoris sont actuellement l'entreprise MK2 et diverses fondations financées
entre autre par le Qatar. Toutes les grandes surfaces de bâti potentiellement
disponibles ont été aspirées par ce projet ultra­médiatisé. Il s'agit d'un choix
politique, effectué sur la seule base de la rentabilité à court terme. Notons ici que la destruction de cet outil qu'est le Jardin d'Alice entraînerait la
mort de l'écosystème qu'il représente au cœur du monde associatif parisien. En
effet, le Jardin accueille en son sein une multitude de collectifs œuvrant
dans des domaines aussi variés que : les nouvelles technologies, le spectacle
vivant, l'édition et la critique sociale, les arts visuels, l'agriculture biologique et
les circuits courts, et sert de base arrière à un certain nombre d'organisations
citoyennes à vocations environnementales, artistiques ou sociales...
A l'approche de la COP21 (sommet mondial pour le climat qui se tiendra à
Paris en décembre 2015), toutes les structures institutionnelles multiplient les
appels à la société civile afin que celle­ci se fasse voir, innove, propose, invente
des solutions que les décideurs politiques ne peuvent, ou n'osent mettre
en place. Or depuis plus de six ans, le Jardin d'Alice expérimente, au quotidien, une
multitude d'actions et de pratiques écologiques, joyeuses, frugales et efficaces :
éco­construction, Amap, toilettes sèches, magasin gratuit, réemploi,
mutualisation, compostage, potager, poulailler, apiculture, aquaponie etc... Ces pratiques sont classiques dans n'importe quel éco­lieu d'Ardèche ou des
Cévennes. En revanche elles acquièrent une dimension pédagogique et
subversive essentielle au cœur même de la plus grosse métropole française.
C'est cette spécificité que nous défendons et que nous entendons préserver. Le
Jardin d' Alice n'est pas un bon plan pour artistes boboïsés, mais une
alternative essentielle, donnant un écho concret au salutaire changement
de paradigme que nous imposent les crises sociales, environnementales
et financières que nous traversons.
Soutenez nous en signant la pétition sur :
www.lejardindalice.org
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