Propos recueillis par Géraldine TRAN • geraldine.tran@spw.wallonie.be
Photos: BSIP/REPORTERS (fond)
Côté pile
L’ADN de...
Logopède, c’est une vocation que vous
avez depuis toute petite ? Comment
l’idée d’exercer ce métier vous est-elle
venue?
Non, ce n’est pas une vocation que j’ai
depuis l’enfance. J’ai découvert que ce
métier pourrait me convenir en rhéto, au
moment de choisir des études supérieu-
res. J’envisageais un métier social, créatif,
avec des enfants, et j’aimais beaucoup les
branches littéraires. Ce métier regroupait
donc toutes mes attentes...
Comment devient-on logopède ?
Vous travaillez actuellement dans
une école spécialisée, y a-t-il une for-
mation complémentaire pour ce type
d’enseignement?
J’ai suivi une formation universitaire à
l’UCL (deux candidatures en Psychologie
et trois licences en Logopédie). La der-
nière année était exclusivement consa-
crée au mémoire et aux stages, que j’ai
eectués dans un hôpital pédopsychia-
trique et dans un centre neurologique
pour enfants. Il y a également moyen de
devenir logopède en faisant un graduat
dans des hautes écoles, en trois ans.
Il n’y a pas de formation spécique pour
travailler dans l’enseignement spécialisé.
Par contre, il existe de nombreuses for-
mations accessibles en cours de carrière
sur des troubles précis ou des techniques
de rééducation ciblées.
Quels sont vos rapports avec la
science ? Quels sont vos premiers
souvenirs «scientiques»?
J’avoue ne jamais avoir adoré les scien-
ces exactes à l’école… Mais dans le cadre
de ma formation universitaire, nous
avions un certain nombre de cours scien-
tiques (anatomie oro-faciale, neurolo-
gie, neuropédiatrie, ORL) qui m’ont plus
intéressés car ils étaient en rapport direct
avec mon métier, en complément, bien
entendu, des nombreux cours de scien-
ces humaines.
Quelle est la plus grande diculté
rencontrée dans votre métier?
Ce qui est dicile mais qui fait égale-
ment la richesse du métier, c’est que nous
sommes face à des enfants qui sont tous
diérents, uniques dans leur mode de vie
et dans leur mode de pensée. Ils ont donc
besoin d’un suivi personnalisé. Il n’y a pas
de «recette de cuisine» à appliquer pour
tel ou tel trouble, il faut partir de chaque
enfant et des dicultés qui lui sont pro-
pres pour construire la rééducation logo-
pédique. Il faut sans cesse se remettre en
question, partir du mode de pensée de
l’enfant sans lui imposer le nôtre, être
créatif et s’adapter à chacun.
Notre métier est souvent méconnu ou
mal connu, on pense souvent qu’on
réédu que juste les troubles articula-
toires. Or la logopédie est une discipline
beaucoup plus large et plus complexe.
Quelle est votre plus grande réussite
jusqu’à aujourd’hui?
Je trouve que dans notre métier, la plus
grande réussite est quand on arrive à
l’objectif visé d’une rééducation, quand
les dicultés d’un enfant disparaissent
alors que la tâche s’avérait dicile au
départ. Pour les enfants qui ont des trou-
bles plus profonds, la plus belle récom-
pense est d’observer des progrès qui leur
redonnent conance en eux et en leurs
capacités, qui les rendent épanouis et
plus sûrs d’eux pour aronter le monde
extérieur.
Quel conseil donneriez-vous à un
quelqu’un qui aurait envie de suivre
vos traces?
C’est un métier magnique, mais on peut
parfois se sentir fort seul face à la mul-
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ATHENA 271 · Mai 2011 > PORTRAIT