MÉDICALEMENT NÉCESSAIRE? FAUT QUE ÇE SOIT COUVERT! Quelques témoignages Gouttes pour les yeux: 40$... Combien de milliers de personnes n’osent pas le remettre en question ? Il y a quelques années, Gabriel a eu rendez–vous avec un spécialiste en ophtalmologie qui lui a facturé 40 $ pour lui administrer des gouttes nécessaires à un examen de la vue. Ayant trouvé ce montant exorbitant, Gabriel est allé consulter un pharmacien au sujet du coût des gouttes. Selon le pharmacien, il s’agissait d’un produit qui ne coûtait pas plus d’un dollar. L’ophtalmologue a donc facturé 40 fois le coût réel. Afin de s’opposer à ces frais abusifs, Gabriel a écrit une lettre à la RAMQ, qui l’a référé au Collège des médecins. Plusieurs mois plus tard, Gabriel reçoit un chèque de 20 $ de la part de l’ophtalmologiste, sans aucune autre explication. De la pharmacie au patient : une inflation galopante Danièle, étudiante, est allée voir un dermatologue en février 2012 pour le traitement d’une tumeur non cancéreuse sur le nez. Le dermatologue, au moment même de procéder à l’intervention, a informé Danièle qu’il y aurait des frais de 75 $ pour l’injection de lidocaine et d’adrénaline pour le traitement. Danièle, n’ayant pas le montant requis, a dû repousser l’intervention à plus tard. Le comité de lutte en santé de la Clinique communautaire a vérifié le prix de l’agent anesthétique en question. Il a consulté plusieurs pharmaciens et médecins quant au montant facturé au dermatologue et des quantités requises pour cette intervention. Les résultats sont les suivants : Scénario le plus cher : le prix demandé au dermatologue par la pharmacie aurait été de 9,50$ pour la fiole complète. Par contre, le prix facturé à Danièle se chiffre à 75$, ce qui est 9 fois plus élevé. Scénario le moins cher : basé sur un estimé de la quantité de l’agent anesthétique nécessaire à l’intervention, le prix réel pour le dermatologue est de un dollar. Le prix facturé à Danièle, dans ce cas-ci, est donc 75 fois plus élevé. Un formulaire payant Marie-Hélène a été hospitalisée récemment. C’est le psychiatre de l’hôpital et non son psychiatre régulier qui a fait le suivi. Elle a demandé au psychiatre de l’hôpital de remplir un certificat pour l’aide sociale afin d’attester qu’elle était inapte au travail. Le psychiatre de l’hôpital a longtemps évité de répondre à sa demande. Finalement, il lui a annoncé qu’il lui en coûterait 50 $ pour remplir un rapport médical sommaire. Ce 50$ était un montant important pour Marie-Hélène; elle a donc laissé tomber sa requête. Elle a pris contact avec son psychiatre habituel, qui a signé le certificat sans exiger aucun frais. Par la suite, Marie-Hélène est allée consulter son agent au Centre local d’emploi pour clarifier la situation. Elle a été informée que le psychiatre de l’hôpital aurait dû facturer la RAMQ directement, selon l’entente entre le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale et la Fédération des médecins spécialisés pour les certificats et rapports médicaux. $ 40 pour un vaporisateur et une référence hâtive vers le privé Récemment, Bianca a consulté un spécialiste concernant les otites répétitives de son enfant. Le médecin l’a informée qu’un test important était nécessaire et qu’il lui en coûterait 40$ pour le vaporisateur nasal requis. Il a expliqué que le coût de ce vaporisateur n’était pas couvert pas la RAMQ et, suite à l’examen, lui a fourni un reçu sans mentionner le nom du médicament en question. Par la suite, le spécialiste a informé Bianca que des tests additionnels seraient nécessaires et l’a référée vers une clinique privée, laquelle facture plus de 100$ pour effectuer ces tests. Bianca a remis en question le fait d’être dirigée vers le privé, mais le médecin lui a répondu qu’il était courant d’avoir un délai minimal de trois mois pour obtenir un rendez-vous à l’Hôpital de Montréal pour enfants. Par conséquent, elle a donc accepté la référence en clinique privée. Toutefois, Bianca a ensuite téléphoné à l’Hôpital afin de vérifier les délais et a obtenu un rendezvous dans les deux semaines suivantes. Une menace inacceptable Un usager a oublié d’aviser la clinique d’un hôpital montréalais qu’il ne présenterait pas pour son rendez-vous. Par la suite, il a reçu un avis de l’hôpital l’obligeant à payer des frais de 100 $ pour ce manquement. De plus, il a été informé par la secrétaire de la clinique que, s’il omettait de payer ces frais, il ne recevrait plus de services médicaux de cette clinique, une menace qui entre en contradiction avec le Code de déontologie des médecins. Une intervenante de la Clinique communautaire de Pointe–Saint-Charles soutient cet usager pour que soit respecté son droit aux soins médicaux. 2 Un traitement nécessaire, mais trop cher en clinique privée En 2009, Claude a été référé à l’hôpital par son médecin de famille pour un problème de prostate. L’urologue de l’hôpital lui a recommandé de passer un examen (test d’urine et échographie), dans son cabinet privé, au coût de 80$. Claude, prestataire de l’aide sociale, a dû débourser ce montant de 80 $ pendant deux années consécutives. Il s’agit d’un montant important pour Claude, l'aide sociale ne couvrant pas ce genre d’examen médical. Cette année, Claude a informé l’urologue qu’il n'était plus possible pour lui de subir ces tests en raison des coûts trop élevés. Ça coûte cher la retraite… pour les enfants ! En septembre 2011, le pédiatre des trois enfants de Johanne a pris sa retraite. Les dossiers des trois enfants ont alors été transférés à un autre pédiatre de la même clinique. Lors de la première visite, le secrétaire a exigé 25$ pour le transfert des dossiers de chacun des enfants, un montant totalisant 75$. Johanne a refusé et a insisté pour que les dossiers lui soient remis immédiatement. Au cours de cette discussion avec le secrétaire, un autre pédiatre de la clinique est intervenu, mentionnant qu’il pourrait suivre les trois enfants sans charger de frais pour le transfert des dossiers. Or, suivant une logique très questionnable, la RAMQ considère que le transfert de dossier n’est pas un acte de gestion et que, par conséquent, les frais qui y sont associés doivent être assumés par les patients et les patientes. Source : Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles Pour informations : John Bradley (médias francophones et anglophones) Organisateur communautaire Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles Cellulaire : 514-757-9251 514-937-9250 (poste 7279) [email protected] Donald Nolet (médias francophones) Cellulaire : 514-984-9251 Site Internet de la Clinique communautaire de Pointe-Saint-Charles: http:// ccpsc.qc.ca 3