
agences  spécialisées,  la  Philippine  Overseas  Employment  Administration  (POEA)  et  l'Overseas 
Workers  Welfare  Admnistration  (OWWA).  Cofinancées  par  les  salariés  et  les  employeurs,  ces 
institutions gèrent un double réseau: aux Philippines, 14 bureaux répartis sur l'ensemble du territoire 
drainent  les  demandes  et  régulent  officiellement  les  1  300  agences  privées  de  recrutement.  Ces 
agences traitent entre 85 et 95% des personnes voulant migrer; à l'étranger, 27 bureaux coordonnent 
les demandes et les flux. 
Les raisons qui poussent les philippins et l’État à organiser ce flux migratoire sont diverses. Ils sont en 
quêtes d'une vie meilleur, recherchent une meilleure éducation et des meilleurs conditions de travail. 
Les  philippins  quittent  leur  pays  car  il  existe  une  crise  économique  aux  Philippines  ainsi  qu'une 
surpopulation.  De  plus,  il  y  a  des  problèmes  de  paix  et  de  sécurité  dans  ce  pays. 
En effet, cette volonté de quitter le pays s'explique, à la fois, par la qualité de la main-d’œuvre et par 
une situation sociale explosive :  
Premièrement, la misère que l'on trouve dans ce pays pousse à la mobilité. Le taux de pauvreté 
s'élève à 33,7% en 2000 et un tiers de la population vit avec moins d'un dollar par jour en 2003. De 
plus, c'est un pays où les richesses sont très inégalement réparties.  
Deuxièmement ,l'augmentation  de  2,5%  par  an  de  la  population  active,  grâce  à    la  croissance 
démographique,  entraîne  l'arrivée  de  800  000  jeunes  sur  le marché  du  travail  chaque année.  Le 
chômage officiel touche directement 10,3% de la population active, en particulier les jeunes de 15 à 
24 ans (qui en constituent la moitié) et les zones urbaines (deux tiers des chômeurs). On peut y  
ajouter les 5 millions d'actifs sous-employés (17% de la population active), aux deux tiers en zones 
rurales, à cause d'une structure agraire particulièrement concentrée, héritée de la période coloniale 
américaine. L'économie présente encore une structure sectorielle de pays en développement, avec 
37% d'emplois dans l'agriculture, contre 15,5% dans l'industrie et 47,5% dans les services. 
Troisièmement, il existe aussi une violence sociale et une corruption généralisée. Quelques grandes 
familles affairistes contrôlent, à partir de véritables fiefs régionaux, la politique et l'économie, en étroite 
relation avec la haute hiérarchie militaire. 
Stratégie : Les personnes qui migrent à l’étranger sont généralement désignées par les habitants d’un 
village. Elles ont pour objectif de trouver un emploi dans un autre pays et par conséquent de subvenir 
aux besoins financiers de ce village. 
Par  ailleurs,  les  politiques  d’immigration  ont  également  pour  but  de  protéger  la  population  (lors  de 
catastrophes naturelles…) 
La spécificité de la politique d'émigration philippine est de chercher à correspondre le plus possible 
dans la demande émanant des pays riches en déficit ponctuel ou structurel de main-d’œuvre. 
 
Attention, les flux, les ressources et les émigrés sont sous la menace permanente. Le pays d’accueil 
n’est pas à l’abri d’une détérioration économique ou d’une crise politique. 
Exemple : lors de la crise asiatique de 1998, Hong-Kong  a réduit  de plus d’un  tiers  les salaires du 
personnel domestique étranger. 
 
 
II/ Les émigrés philippins 
Dispersés sur différents territoires,  
 Composition 
Les  émigrés  philippins  exercent  différents  types  de  métiers.  En  effet,  certains  travaillent  comme 
domestiques, comme cadres, ou bien dans le secteur médical (notamment au Royaume-Uni)…  
En  outre,  deux  grandes  catégories  de  main  d’œuvre  se  dessinent.  Parmi  elles,  on  compte :  les 
seabased marins, localisés en  grande partie au Japon (1er employeur) et les landbased salariés sous-
contrat à terre. Par exemple, dans les années 2000, il y avait environ 205 milles seabased et environ 
662 milles landbased.