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(docétisme) : il s’est fait vraiment homme. Il n’y a pas non plus en Jésus deux personnes conjointes,
l’humain et la divinité (nestorianisme). Enfin, c’est aussi une hérésie d’affirmer que la nature
humaine disparaît complètement dans la nature divine (monophysisme).
Contre toutes ces hérésies, l’Eglise a maintenu fermement la foi en Jésus-Christ vrai Dieu et vrai
homme, deux natures en une seule personne. Le Christ n’est pas une personne humaine, son « je »
est celui du Verbe. La célèbre formule du concile de Chalcédoine « sans division et sans confusion »
n’essaye pas d’expliquer ce qui dépasse l’entendement humain. Elle insiste sur les deux points clés
de la foi : une personne en deux natures. Elle indique la direction dans laquelle il faut chercher le
mystère de la personne de Jésus.
Cette personne de Jésus, si mystérieuse soit elle, nous aide aussi à percevoir ce à quoi nous sommes
appelés, promis. Or, quand nous contemplons Jésus dans son humanité, que voyons-nous
précisément ? :
- un homme qui vit son existence humaine en la recevant sans cesse de Dieu, avec tout ce que
cela implique de confiance, d’abandon, de lâcher-prise sur la tentation de prouver sa valeur,
sur la tentation de tout maîtriser...
- un homme qui vit son existence dans une écoute attentive de la Parole de Dieu et de sa
volonté. C’est d’ailleurs toute la différence qui apparaît entre ce qui se passe en Gn 3 et dans
le récit des tentations au désert en Lc 4 et Mt 4. En Gn 3, le péché est présenté comme ce qui
consiste à vouloir être comme Dieu, à vouloir être Dieu, à ne pas écouter la Parole donnée
par un Autre, à se vouloir la mesure de toutes choses, à décider de tout par soi-même, de ce
qui est bon ou mauvais pour nous et les autres (goûter à l’arbre de la connaissance du bien et
du mal). Le récit des tentations lui, met en évidence, sous forme symbolique, ce qu’ont pu
être les tentations de Jésus au cours de son parcours terrestre, et en particulier lors des
moments difficiles de vulnérabilité plus grande. Il montre que Jésus s’est appuyé sur la parole
reçue de Dieu, sur la certitude de son amour. Il a toujours refusé de revendiquer d’être l’égal
de Dieu, de se laisser tenter et conduire par la tentation de la facilité, la tentation des
honneurs et d’un pouvoir dominateur
- un homme qui fait de sa vie un don pour servir, aimer, faire vivre, relever, dire l’amour et la
miséricorde de Dieu. C’est ce que montre l’ensemble des évangiles
A partir de là, nous avons à nous laisser instruire par la figure du Christ, dans notre condition
d’enfants adoptifs.
On pourrait faire une partie sur : Comment les Fils de Dieu est-il homme ? (cf. CEC 470-483).