Le bassin de la Seine est un organisme vivant, soumis
au cycle de l’eau. Des hauteurs du plateau de Langres
à son estuaire, la Seine, fleuve de plaine, a un régime lent.
À l’équilibre naturel, elle reçoit globalement autant d’eau qu’elle
en perd, ses crues ne sont pas brutales, ses étiages rarement
sévères.
Mais, bien que la pluviométrie soit suffisante et que le bassin
abrite d’importants aquifères, cet équilibre reste fragile. Une
forte pression humaine de 16 millions d’habitants et une
agriculture intensive fortement développée peuvent le rompre
rapidement.
Aux pouvoirs publics et aux gestionnaires revient la lourde tâche
de protéger efficacement la Seine et son bassin en régulant ses
usages. Conformément à la loi sur l’eau de 1992, reprise par la
Directive Européenne de 2000, ils ont à élaborer des schémas
directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) pour
une gestion équilibrée de la ressource en eau.
Encore faut-il pour cela qu’ils aient compris comment
« fonctionne » le bassin et qu’ils puissent prévoir ses évolu-
tions et l’impact des aménagements en projet. C’est tout l’objet
des travaux des chercheurs du PIREN-Seine, exposés dans
ce fascicule.
À partir d’une description physique détaillée du bassin, de son
climat et de ses aquifères, le fascicule « Hydrogéologie du
bassin de la Seine » présente les grands enjeux de la gestion
de l’eau : contenir les crues et assurer des débits suffisants en
période sèche. Dès 1910, la construction de barrages-réservoirs
a été entreprise à l’amont du bassin pour soutenir les étiages
d’été et écrêter les crues hivernales. Ces ouvrages atteignent
aujourd’hui une capacité totale de 830 millions de m3. Leur
efficacité est sensible à l’échelle régionale. S’ils sont cependant
trop éloignés de Paris pour protéger la capitale contre les
inondations, ils permettent d’assurer en été les prises d’eau
nécessaires à l’alimentation en eau potable de l’agglomération
parisienne et de limiter les problèmes de qualité de l’eau.
Au-delà de ces données d’observation, les scientifiques disposent
aussi de nouveaux outils, des modèles informatiques, qui
leur permettent de synthétiser et de tester la compréhension
qu’ils ont acquise du système hydrogéologique du bassin.
Ils leur permettent également d’anticiper ses réactions aux
changements.
Les caractéristiques des deux modèles utilisés sont présentées
ici, ainsi que les objectifs auxquels ils répondent et leur
pertinence. Grâce à eux, les interactions entre le fleuve et
les aquifères du bassin ont pu être mises en évidence. Ils
ont également servi à mesurer l’impact de l’évolution des
prélèvements en nappe sur le débit des petits cours d’eau et
du changement climatique sur le régime hydrologique suivant
plusieurs hypothèses.
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RÉSUMÉ