2.2 D´ecodage par ensembles d’information g´en´eralis´e sur Fq
Ce principe est une technique classique, introduite par Prange [7] en 1962 pour les codes
cycliques, g´en´eralis´ee par la suite et encore utilis´ee aujourd’hui.
Contrairement aux algorithmes exhaustifs pr´ec´edents, le d´ecodage par ensemble d’informa-
tion exploite la redondance du code : il repose sur la constatation qu’il suffit de trouver un
ensemble de kpositions d’information ne contenant aucune erreur parmi ses coordonn´ees pour
d´ecoder c.
Soit N={1, . . . , n}. Si Iest un sous-ensemble de Net J=N\Ison ensemble compl´ementaire,
on note G= (U, V )Ila d´ecomposition de Gpar rapport `a I; cela signifie que U= (Gi)i∈Iet
V= (Gj)j∈Jo`u (G1, . . . , Gn) est la d´ecomposition en colonnes de la matrice G.
D´efinition 2.1. (Ensemble d’information)
∗Un sous-ensemble Ide Nde taille kest un ensemble d’information pour Csi et seulement si
la restriction de C`a ces kpositions forme un espace vectoriel de dimension k; ce qui ´equivaut
`a G= (U, V )Iavec Uinversible.
∗De la mˆeme mani`ere, un ensemble de redondance de Cest le compl´ementaire dans Nd’un
ensemble d’information.
De tels ensembles d’information existent bien comme peut le montrer le r´esultat suivant de
la th´eorie des codes correcteurs :
Proposition 2.2. Tout ensemble de n−d+ 1 positions contient un ensemble d’information.
D´emonstration. Soit Kun ensemble de spositions et G= (A, B)K.
Supposons que Kne contienne aucun ensemble d’information.
Ainsi, le rang de Aest strictement inf´erieur `a s.
On peut donc trouver une combinaison lin´eaire des lignes de A´egale `a 0, et par cons´equent un
mot du code xqui a des 0 sur ces spositions. Puisque wt(x)≥d,n−s≥det donc s≤n−d.
On obtient le r´esultat par contrapos´ee.
Ainsi d`es lors que l’on trouve un ensemble d’information Ine contenant aucune position
d’erreurs (voir FIGURE 1), il suffit de d´ecomposer c= (cI, cJ)Iet G= (U, V )Ipour obtenir le
vecteur erreur. En effet, on a c=x+e, o`u x=mG, donc mU =xIet x=mG =xIU−1G.
Or cI=xI, car Ine contient pas de positions d’erreurs.
Par cons´equent e=c−x=c−cIU−1G= (0 · · · 0, cJ−cIU−1V)Iet m=cIU−1.
Figure 1 – Motifs d’erreurs corrig´es par l’algorithme de d´ecodage par ensembles d’information,
avec Iun ensemble d’information.
C’est cette propri´et´e qui est `a l’origine de l’algorithme dont parlait McEliece dans son article
[2] au sujet de la cryptanalyse de son syst`eme.
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