Ière PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE L’INVENTAIRE DU TERRITOIRE COMMUNAL 1 1. INTRODUCTION. A la suite de l’expérience pilote des « Contrats Biodiversité » menée à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin dans cinq communes wallonnes, le Comité Régional d’Organisation de l’A.E.C.N. 95 de la Région Wallonne a décidé d’étendre les principes de cette démarche à 20 nouvelles communes. Sur base d’un dossier de candidature, Couvin a été choisie parmi 82 communes pour préparer, grâce à l’aide de la Région, son « Plan Communal de Développement de la Nature » (P.C.D.N.). Pour atteindre cet objectif, plusieurs étapes sont indispensables : la première étape a été la mise en place du groupe de base (membres fondateurs), la seconde étape a vu la réalisation d’un inventaire du patrimoine naturel et paysager du territoire communal avec comme but final la reconstitution du réseau écologique, la troisième étape fut la mise en place d’un partenariat. C’est précisément ce partenariat le plus large et le plus diversifié possible qui portera le projet « contre vents et marées », la quatrième étape fut la structuration du partenariat en groupes de travail qui ont élaborés projets concrets en fonction des besoins locaux, dans la cinquième étape le partenariat devra établir, sur base de l’ensemble des projets élaborés et de l’inventaire écologique, un plan de préservation et de restauration de la biodiversité. Ce plan prendra alors la forme d’un Contrat qui sera signé par l’ensemble des partenaires ayant participé à la concertation et engagera la commune à long terme. L’a.s.b.l. Les Bocages s’est vue confier la mission d’expertise affectée au bureau d’étude. Ce travail comporte 2 documents : 1. Présentation générale de l’inventaire du territoire communal. 2. Description détaillée des sites de grand intérêt biologique. Le premier document est scindé en trois parties : La première partie donne une description générale du territoire communal qui comprend un aperçu géographique et socio-économique. Pour ce faire, il est tenu compte des données déjà disponibles. Dans la deuxième partie on effectue un état des lieux du milieu naturel. On n’a pas établi une liste exhaustive des espèces et des biotopes mais on montre plutôt l’importance de cet état des lieux dans le contexte régional. La confrontation des données récoltées avec les plans d’affectation du sol (Plan de Secteur) et avec les modes d’utilisation du sol est envisagée dans la troisième partie. 2 2. INVENTAIRE DU TERRITOIRE COMMUNAL. Cette phase théorique comprend notamment l’analyse du territoire communal d’un point de vue bibliographique. Le but est de relever les caractéristiques de l’environnement naturel au travers de documents existants et d’informations connues dans la littérature. Sur base des données collectées, on dresse un aperçu géographique (géologie, pédologie, hydrographie,...) et socio-économique (habitat, population, occupation du sol,...) du territoire. 2.1. Aperçu géographique. La commune de Couvin a une superficie de 20.693 ha, ce qui en fait la deuxième commune du Royaume après Anvers. Elle s’étend sur 3 régions naturelles : la Fagne au nord, la Calestienne au centre et l’Ardenne au sud. Plusieurs éléments différencient ces régions : la géologie, le relief, l’hydrographie, le climat, les sols et la végétation. 2.1.1. La géologie. Les assises géologiques affleurent en bandes parallèles d’orientation générale Ouest-Est et sont de plus en plus anciennes et de plus en plus dures lorsque l’on traverse l’entité du nord au sud. La richesse en différents éléments donne aux roches des caractéristiques tantôt calcaires, tantôt acides avec de nombreux intermédiaires. Ces variations dans la nature physique et chimique des roches a fortement influencé le relief, le climat, les sols et la végétation naturelle. Les formations géologiques régionales appartiennent au : Dévonien supérieur (correspond à la Fagne) : Famennien : constitué de schistes et psammites de couleur grise, violacée ou verdâtre. Il occupe plus ou moins le quart supérieur de la planchette de Couvin où l’altitude est la plus faible et vers où convergent l’Eau Blanche et l’Eau Noire. Frasnien : les sédiments frasniens sont composés de schistes divers plus ou moins chargés de nodules de calcaire argileux, et de calcaires récifals ou d’origine sédimentaire. Il forme une bande étroite qui s’élargit à hauteur du village de Frasnes. Dévonien moyen (correspond à la Calestienne) : Givetien : comporte essentiellement des calcaires durs qui affleurent dans la majeure partie de son étendue à cause de la dénudation des collines qu’il forme. C’est une assise peu large qui passe par Dailly et au sud de Boussu-en-Fagne et Frasnes. Couvinien : assise constituée de schistes grossiers et noduleux, et de calcaires durs et gris. Elle s’étend sous les villages de Gonrieux, Pesche, Couvin et Petigny. 3 Dévonien inférieur (correspond à l’Ardenne) : Emsien : première assise ardennaise acide constituée de schistes gris surmontés de quelques bancs de grès de teinte rougeâtre. Elle forme une bande étroite qui passe par Presgaux et au sud de Gonrieux et Pesche. Siegenien : assise peu large également schisto-gréseuse, acide formée de bancs de grès très durs interrompus par des veines de schistes gris foncé finement feuilletées. Gedinien : assise typiquement ardennaise se présentant sous l’aspect de formations lacustres ou lagunaires et renfermant des schistes sableux, des psammites, des grès et des quartzophyllades. Cambrien : Revinien : constitué de roches dures schisto-gréseuses et schisto-phylladeuses. Tous ces terrains appartiennent donc à l’ère Primaire (280 à 570 millions d’années). Toutefois, au cours du temps, l’érosion a façonné ces entités géomorphologiques et a donné naissance aux régions. Les assises rocheuses plus tendres (schistes) ont formés les parties basses (Fagne) du paysage couvinois et les plus dures (calcaires, grès) les parties hautes (Calestienne, Ardenne). Au Quaternaire (1,5 à 7 millions d’années), ces régions ont été recouvertes d’un dépôt limoneux éolien qui a adouci le relief en se logeant essentiellement dans les creux et poches calcaires. Par la suite, il a été érodé, ce qui a produit des alluvions qui sont déposées le long des rivières. 2.1.2. Le relief. Le relief de la commune est varié et correspond aux trois régions naturelles : - au nord, la Fagne, zone schisteuse, humide et basse. Altitude inférieure à 250 mètres. C’est une plaine alluviale large parcourue par l’Eau Blanche et la Brouffe, et dominée par les prairies à pâturer, à faucher et la forêt de chêne. - au centre, la Calestienne, zone calcaro-schisteuse plus élevée et plus fertile, surplombe la Fagne. Elle étire son gradin calcaire sculpté par l’érosion karstique et formé de petites collines appellées « Tiennes » (Les réserves, Gros Têne du Bi, Tri Chalon, La Vaucelle, Tienne du Lion, Tienne de la Rosière,...). Ces collines sont tantôt fertiles et cultivées, tantôt couvertes de bois, de fourrés ou de pelouses calcaires. - au sud, l’Ardenne, zone caractérisée par des formations schisteuses et gréseuses. On y trouve le point culminant de la commune : 390 mètres dans le coin sud-est. Elle se caractérise par des plateaux élevés et ondulés, et est coupée en deux par le ruisseau de la Forge du Prince. L’ensemble de la région est légèrement incliné vers le nord. A l’approche de l’Eau Noire le plateau s’éffondre pour remonter ensuite vers les villages de Presgaux, Gonrieux, Pesche, Couvin et Petigny, et redescendre enfin au nord de ces villages vers la Calestienne. 4 2.1.3. L’hydrographie. La commune de Couvin est traversée d’ouest en est par l’Eau Blanche et du sud au nord par l’Eau Noire. Ces deux rivières se rejoignent à Dourbes pour former le Viroin qui se jette dans la Meuse à Vireux en France. Elles appartiennent donc au bassin de la Meuse. L’Eau Blanche draine la partie septentrionale de la commune de Aublain à Mariembourg sur un parcours de 12 kilomètres, à une altitude comprise entre 180 mètres à son entrée et 160 mètres à sa sortie. C’est une rivière rectiligne qui a subit d’énormes dommages écologiques commandités par la wateringue locale en 1963. A cette époque, elle a vu son cours rectifié et ses berges gabionnées en vue de la réalisation et du maintien d’un régime d’eau favorable à l’agriculture et à l’hygiène (sic !) ainsi que pour la défense des terres contre l’inondation. De petits affluents tels le Grand Mort, le Grand Fossé,... viennent gonfler ses eaux tout au long de son parcours. La Brouffe, plus importante, présente les mêmes caractéristiques et collecte les eaux de l’extrème nord. L’Eau Noire prend sa source en France. Dès son entrée en Belgique, à l’altitude de 355 mètres à hauteur du village de Petite-Chapelle, elle s’écoule d’abord vers l’ouest en longeant la frontière. A l’approche du village de Rièze, elle oblique vers le nord-nord/est et après avoir traversé la ville de Couvin, elle s’introduit dans la zone calcaire. A hauteur des anciennes carrières de la Vaucelle, elle bifurque brusquement vers le sud-est vers Petigny et sort de la commune à l’altitude de 170 mètres après avoir parcouru 33 kilomètres. C’est une rivière ardennaise aux eaux claires et rapides dans laquelle viennent se jetter de nombreux affluents comme le ruisseau de l’Ort Marais, le ruisseau de Libonne, le Ri de Rome, le ruisseau de la Forge du Prince,... Ce dernier est le plus important ; il a également la physionomie type des rivières ardennaises avec leurs eaux claires et rapides encombrées de blocs rocheux. 2.1.4. Les sols. Les sols sont très différents d’une région naturelle à l’autre : - En Fagne, on rencontre le plus souvent une argile assez lourde résultat de l’altération des schistes ou des sols caillouteux, schisteux et peu épais ayant l’aspect d’une couche de limon lourd. Ces sols sont plus ou moins humides, se gorgeant rapidement d’eau en périodes de fortes pluies et souffrant de la sécheresse les étés secs. Ils ne conviennent guère que pour la prairie et la forêt de chêne. - En Calestienne, les sols sont généralement composés d’une argile plus ou moins lourde parsemée de nombreux cailloux calcaires. Ils sont superficiels et souffrent très vite de la sécheresse. C’est le domaine de la pelouse, de la fruticée et des plantations de pins d’Autriche. Par contre, lorsqu’ils sont plus épais et pas trop caillouteux, ce sont de bons sols agricoles. En outre, on retouve également dans cette zone des sols limoneux, épais à bon drainage naturel très recommandés pour les travaux agricoles. - En Ardenne, les sols se présentent souvent comme une masse limoneuse brune, bien aérée, plus ou moins caillouteuse (schistes, grès). Ces sols sont acides (ph 4 à 5) et conviennent pour la culture moyennant des apports réguliers de chaux, fumier et engrais. En forêt, le chêne, le hêtre, l’épicéa, le mélèze,... s’en accommodent parfaitement. De grandes surfaces du 5 plateau ardennais sont également occupées par des terres argileuses, humides et froides, médiocres pour l’agriculture, qui ne conviennent qu’au pâturage et à la culture du hêtre ou de l’épicéa. 2.1.5. Le climat. Le climat varie aussi très fortement du nord au sud. Ainsi, en Fagne et en Calestienne le climat est plus clément. De plus, de nombreux versants de la bande calcaire jouissent de microclimats particuliers surtout sur les pentes exposées au sud plus chaudes et plus sèches. En Ardenne par contre, le climat est plus froid et plus pluvieux étant donné son altitude et sa position avancée de premier relief important depuis l’atlantique et le bassin de Paris. Il est de ce fait bien placé pour recevoir les nuages bas et est plus arrosé que d’autres plateaux ardennais de même altitude. C’est un climat atlantique à caractère submontagnard. 2.2. Aperçu socio-économique. Une large part est également consacrée à la réflexion sur les caractéristiques socioéconomiques de la commune et sur les perspectives d’avenir en la matière. La commune de Couvin est limitée à l’ouest par l’entité de Chimay, au nord par l’entité de Cerfontaine, au nord-est par l’entité de Philippeville, à l’est par l’entité de Viroinval et au sud par la France. Depuis la fusion des communes, le Grand Couvin englobe les anciennes communes suivantes : Aublain, Boussu-en-Fagne, Brûly, Brûly-de-Pesche, Cul-des-Sarts, Dailly, Frasnes, Géronsart, Gonrieux, Mariembourg, Pesche, Pétigny, Petite-Chapelle et Presgaux. 2.2.1. La population. La commune de Couvin compte actuellement 13.062 habitants. La densité de population est de l’ordre de 63 habitants/km². Le taux de natalité est de 1,12 % et le taux de mortalité de 1,12 %, d’où un solde naturel nul. Cette situation s’explique par la régression de l’activité industrielle due à la fermeture de nombreuses industries. 2.2.2. L’habitat. L’habitat est concentré dans et autour des villages. Typologie : les constructions sont, pour la plupart, relativement anciennes. Les matériaux utilisés sont la pierre, différente suivant les régions (calcaire en Fagne et en Calestienne, grès 6 en Ardenne), et la brique. Les habitations récentes sont de plus en plus fréquentes un peu partout. De même, le développement de résidences secondaires et de lotissements se marquent très nettement sur certaines portions du territoire. 2.2.3. L’occupation du sol. Les 20.693 ha que compte la commune de Couvin se répartissent comme suit : zone forestière : 50,1 % soit 10.375 ha, zone agricole : 40,9 % soit 8.473 ha, zone urbaine : 4,70 % soit 973 ha, zone de loisirs et touristiques : 1,28 % soit 265 ha, zone industrielle : 0,53 % soit 110 ha, zone aquatique : 0,14 % soit 29 ha, L’examen rapide de ces chiffres montre que la zone forestière et la zone agricole dominent très largement et occupent plus de 90 % du territoire. La forêt occupant à elle seule plus de la moitié de la superficie communale. 2.2.4. L’activité économique. Au cours des siècles derniers, de nombreuses activités industrielles ont animé Couvin et sa région. Dès la fin du XVIII ème siècle, d’importants établissements sidérurgiques se développent. Ils fournissaient les pays environnants en fer et confectionnaient des objets en fer coulé. Toutefois, dans la première moitié du XIX éme siècle Couvin est petit à petit supplantée par Liège et Charleroi. Il faut alors attendre la deuxième moitié de ce siècle pour que l’industrie revive avec la fondation par le Doyen Lambert des Usines et Forges Saint Joseph. Par la suite, en 1892, une usine concurrente voit le jour, La Couvinoise, qui fit la renommée de la région en Belgique et à l’étranger pendant près de 70 ans. Puis, dans la première décade de notre siècle naissent les Poêleries Saint Roch (1917), l’Eau Noire (1903), Le Lion. Cette activité va prendre de l’ampleur avec la fabrication de poëles et de cuisinières (Efel, Somy), que l’on connaît encore actuellement, et la fabrication plus récente de chaudières et de radiateurs (Saint Roch). Mentionnons encore les usines Donnay, fabrication d’articles de sport de réputation mondiale qui ont eu leur époque de gloire dans les années 70 et 80 mais qui malheureusement ont été déclarées en faillite en 1991. Dans les villages avoisinants d’autres activités économiques se sont développées, notamment la métallurgie au sein des villages de Boussu-en-Fagne et Géronsart dont l’activité est relatée depuis l’occupation romaine, la saboterie qui est restée pendant longtemps une des activités principale de villages comme Gonrieux et Cul-des-Sarts, les forges, moulins et autres usines qui se sont implantées le long de l’Eau Noire. En Ardenne, citons encore la fabrication de 7 tabac instaurée par Thomas Philippe qui obtient en 1789 la patente pour piler le tabac. L’implantation de cette usine à Cul-des-Sarts n’est pas due au hasard. En effet, la proximité de la frontière permettra la fraude du tabac. Cette industrie emploiera des centaines d’ouvriers lors de son apogée vers la fin du XIX ème et le début du XX ème siècle. En 1778 s’ouvre la première ardoisière : l’ardoisière Saint Nicolas qui emploiera jusqu’à 76 personnes. De même, la carrière de Lahonri, où l’on extrayait le grès, qui employait plus de 100 ouvriers après la deuxième guerre mondiale. Après abandon, cette carrière a été réouverte en 1994. Enfin, de nos jours, il subsiste également la carrière du Nord à Frasnes qui est en activité depuis 1960. On y exploite le calcaire pour la métallurgie et la sucrerie. Jadis, l’agriculture était basée sur une économie agropastorale où se pratiquaient le pâturage extensif, le fauchage, le brûlage, l’essartage et l’étrepage. L’apparition et l’usage des engrais, des pesticides, la mécanisation a permis à certains agriculteurs d’imposer leurs contraintes de productivité maximum et de profit à court terme. Les conséquences de ce système de production déséquilibré sont très nettement visibles de nos jours et se traduisent par la surproduction et la réduction des prix, sans compter les dégradations irréversibles sur l’environnement. En effet, ces dernière années, le secteur agricole a été touché de plein fouet par la réforme de la P.A.C. : baisse des prix des céréales, de la viande bovine et du lait qui ont entraîné inévitablement une diminution des revenus des agriculteurs. Dans ce contexte, le problème de la continuité de l’exploitation familiale se pose avec une plus grande acuité. La relève des générations est mal assurée et la reprise des fermes requiert des capitaux importants. Devant toutes ces contraintes, bon nombre de jeunes renoncent à se lancer dans cette aventure pour le moins scabreuse et préfèrent chercher un emploi en ville. D’où la nécessité de développer des alternatives en milieu rural permettant de perpétrer une situation héritée du passé qui va dans le sens d’un « vouloir vivre au pays ». Nous ne pouvons terminer ce bref aperçu des activités économiques qui ont marqué la région sans relater l’exploitation de la forêt dont le traitement s’est calqué sur les grandes mutations socio-professionnelles qui sont apparues au cours des siècles. Les travaux d’essartage et de défrichement, qui sont à la base de la création de villages comme Cul-des-Sarts, PetiteChapelle, Brûlys de Couvin et Brûlys de Pesche, se faisaient à la main à feu courant ou à feu couvert. La partie de la forêt incendiée s’appelait un « brûly » ou un « sart ». Ces forêts ainsi traitées pour l’approvisionnement de bois de feu et l’essartage après la coupe deviendront progressivement des taillis. Ce type de régime s’accrut par la suite lors du développement de l’industrie qui eu des répercussions sur la demande de bois de feu, de bois de mine et surtout de charbon de bois. Ce n’est pas par hasard que les fonderies de fer se sont installées à Couvin où elles pouvaient trouver à proximité immédiate le combustible ligneux indispensable pour traiter le fer. Les bouleversements économiques qui sont apparus dès les années cinquante ont induit une évolution inverse dans le traitement de la forêt. En effet, la demande de petit bois diminua fortement et la sylviculture se réorienta vers la futaie (bois de sciage, bois de tranchage) dans l’espoir que la production de bois plus gros pourrait satisfaire une demande future mais non encore clairement identifiée. Progressivement on opéra alors la conversion des taillis en taillis sous futaie et en futaie et on vit apparaître des scieries. Actuellement ce secteur se maintient. Néanmoins, la région couvinoise apparaît comme un désert économique touchée de plein fouet par la fermeture de sociétés et la progression grandissante du chômage. 8 3. INVENTAIRE DU MILIEU NATUREL. 3.1. Etat de la biodiversité. 3.1.1. Introduction. La commune de Couvin est très largement dominée par la forêt et l’agriculture qui occupent à elles seules plus de 90 % de la superficie du territoire. Malgré cette activité agricole et un passé industriel très marqué, la qualité générale des milieux naturels a été relativement préservée. En effet, chaque région naturelle renferme encore un maillage écologique assez dense et diversifié. Toutefois, il convient de rester lucide car les préjudices provoqués par l’homme à l’encontre de divers milieux jugés non rentables et incompatibles avec les exigences de son mode de vie moderne, sont la cause majeure de la régression ou de la disparition de plusieurs espèces. Parmi les activités humaines néfastes à la faune et à la flore, ainsi qu’à leurs habitats, on peut citer entre autres les dépôts clandestins d’immondices, les campings, le comblement des dépressions humides, l’arrachage des haies, la pollution des eaux,... Toutes ces activités devraient être sérieusement contrôlées à l’avenir par une politique drastique de préservation du milieu rural insistant sur la protection, la gestion et le développement de la structure écologique du territoire. 3.1.2. Méthodologie. 3.1.2.1. Recherches bibliographiques. Dans un premier temps, cet état des lieux de la biodiversité s’est borné à rechercher dans la littérature un maximum d’informations sur les milieux, les animaux et les plantes. De manière générale, aucun inventaire systématique du patrimoine naturel et paysager de la commune n’a été réalisé. Toutefois, quelques études ponctuelles sur des régions, milieux, sites ou espèces particulières ont déjà été réalisées : Une recherche sur l’avifaune nicheuse des milieux non forestiers de la Fagne réalisée de 1987 à 1990 englobait tout le Grand Couvin hormis la partie ardennaise. Cette étude se bornait à rechercher les espèces les plus rares et les plus menacées de la région afin de mettre en évidence leur statut par rapport à l’Atlas des oiseaux nicheurs de Belgique. Elle a été publiée dans la revue « Aves »(Coppée, J.-Louis et J.-Luc, 1991); Une monographie sur le village de Presgaux et l’Eau Noire a été réalisée en 1988 et 89 dans le cadre d’un mémoire présenté pour l’obtention d’un brevet de guide-nature (Gillard, M., 1989). Cette étude aborde différents domaines qui font partie intégrante de l’écologie de terrain et s’attarde plus particulièrement sur la lépidoptérologie; Une étude biologique de la Carrière du Nord et de ses principaux biotopes en tant que milieu de substitution d’intérêt scientifique (Lambert M. et Dewitte Th. 1986); 9 D’autres travaux concernent des études botaniques et phytosociologiques axées surtout sur l’étude des herbages de la Fagne (Sougnez, N. et Limbourg, P., 1963) ainsi que sur les rièzes de l’Ardenne (Behr, 1987); Un ouvrage plus général traite, quant à lui, de la grande variété des sols et des types de végétations du Grand Couvin (Avril, P. et Dethioux, M., 1980); Enfin d’autres travaux édités par la revue « De la Meuse à l’Ardenne » de l’A.S.B.L. Entre Ardenne et Meuse, et la revue « Hommes et Paysages » de la Société Royale Belge de Géographie célèbrent l’essentiel de la diversité de la Calestienne, territoire karstique dont les crêtes traversent l’entité. A ces quelques références bibliographiques, on peut ajouter différents travaux plus anciens concernant des relevés botaniques sur quelques sites de l’entité (Duvigneaud, div. publ.), ou encore des études ciblant certaines espèces d’oiseaux (Clesse B., Dewitte Th., Fouarge J.-P., 1991) inféodées aux forêts d’Ardenne. D’autres études sont également menées, notamment par le GEPOP, sur l’écoéthologie de la chouette effraie et des grands rapaces forestiers. En outre, chaque année des observateurs d’Aves participent au « Programme de Surveillance de l’Environnement Wallon par Bioindicateurs » ainsi qu’à différentes enquêtes sur des espèces menacées ou rares (oiseaux d’eau, hirondelle de rivage, pie-grièches, râle des genêts). De plus, la centrale ornithologique Aves, de même qu’une revue locale d’ornithologie « Le Viroinvol » mentionnent dans leurs chroniques les observations marquantes de la région de Couvin. Cette dernière revue publie aussi régulièrement de petits articles sur des espèces ou sites de l’entité. Enfin, quelques entomologistes chevronnés font partie de groupes de travail libellules et lépidoptères et participent à des enquêtes sur l’écologie et l’éthologie des papillons de jour et des odonates. 3.1.2.2. Inventaires faunistiques et floristiques. Le territoire a été parcouru à pied entre le 15 avril et le 31 août. Il a été couvert dans son intégralité. Toutefois, certaines zones forestières ont été parcourues sommairement étant donné l’uniformité de leur boisement (plantations d’épicéas). Par contre, certains milieux ont fait l’objet de recherches plus approfondies : les zones bocagères, les zones humides,... Préalablement à chaque sortie sur le terrain, des circuits étaient définis sur un support de carte topographique au 1/10.000 ème. Les circuits ainsi délimités ne tenaient pas nécessairement compte de la présence de routes, chemins ou sentiers. En effet, étant donné l’inaccessibilité de certains zones et l’intérêt d’identifier chaque milieu afin de mesurer son évolution dans le contexte régional, il était primordial de quadriller le territoire sans tenir compte du réseau des voies de communication. Chaque milieu était relevé et délimité sur carte. Ensuite, un inventaire sommaire des espèces animales et végétales était réalisé afin, non pas de dresser une liste exhaustive de toutes les espèces présentes, mais bien d’avoir un aperçu de son intérêt biologique (seules les espèces les plus typiques et les plus rares ont été retenues). Cet inventaire était plus ou moins rapide suivant la diversité et la superficie du milieu. Enfin, à partir des données récoltées et au vu de la physionomie générale du milieu, celui-ci était identifié et répertorié comme tel. 10 Toutefois, il est à noter qu’au hasard des prospections de terrain, les milieux de haute valeur biologique étaient inventoriés de manière plus approfondie. Plutôt que de sélectionner au préalable une série de sites désignés comme prioritaires pour les inventaires, nous avons préféré approfondir les sites qui semblaient remarquables dès que nous y étions confrontés. Ceci afin de ne pas être influencé par les documents existants (cartes d’Evaluation biologique de la Belgique) et afin de bien cerner la valeur écologique de chaque milieu au moment des relevés. Par la suite, 3 types de documents ont été confrontés avec les données collectées : - les Cartes I.G.N. à l’échelle 1/10.000 ème, - les Cartes d’Evaluation Biologique de la Belgique (publiées par l’Institut d’Hygiène et d’Epidémiologie), - les Orthophotoplans de Walphot à l’échelle 1/10.000 ème. Ce travail a abouti d’une part à l’établissement d’une liste exhaustive des éléments et des sites qui font partie intégrante du maillage écologique, avec leur localisation précise et, d’autre part, à la mise à jour des cartes topographiques. En effet, certaines modifications ont eu lieu depuis la parution des dernières éditions. Elles concernent essentiellement : la disparition et l’apparition d’arbres isolés ou alignés, de haies, d’étangs, la conversion des prairies en cultures ou en plantations d’épicéas,... 3.1.2.2.1. Inventaires faunistiques. Les relevés concernaient essentiellement 4 groupes d’animaux : les oiseaux, les batraciens et reptiles, les insectes et plus particulièrement les odonates, les lépidoptères rhopalocères, les coléoptères et les orthoptères, et les mammifères. Il est à noter que les autres groupes d’animaux n’étaient pas mis de côté mais ils ne faisaient pas l’objet de recherches systématiques. a). Les oiseaux. Pour les inventaires avifaunistiques, nous nous sommes attachés à rechercher les espèces les plus rares et les plus menacées de la région. En raison du temps imparti à la réalisation de l’inventaire et de l’étendue du territoire à prospecter (20.693 ha), les observations ornithologiques étaient simplement comptabilisées tout au long des parcours préalablement définis. Les inventaires se faisant toujours à deux, un premier observateur prenait note des renseignements généraux sur les milieux et des observations, et un autre rayonnait en tous sens avec les jumelles dans le but de localiser un maximum d’espèces. Les preuves de nidifications n’ont pas été systématiquement recherchées néanmoins elles ont parfois été établies. Possédant une diversité d’éléments naturels peu banale, le territoire couvinois accueille une avifaune remarquable. Les ornithologues qui le parcourent, collectent chaque année de nombreuses données sur des populations significatives d’espèces en danger ou vulnérable qui témoignent bien de cette richesse incontestable. 11 Hormis l’Atlas des oiseaux nicheurs de Belgique (Devillers P. & al., 1988), l’avifaune du Grand Couvin et de ses environs n’a fait l’objet que de rares publications et d’un seul travail régional d’ensemble dont le but était de décrire l’avifaune nicheuse des milieux non forestiers de la Fagne (Coppée J.-Lo. & J.-Lu., 1991). Une région qui s’étend bien au delà des limites de la commune. Au cours de la réalisation de l’Atlas des oiseaux nicheurs de Belgique qui s’est déroulé de 1973 à 1977, des comportements de nidification ont été relevés pour 97 espèces dont 83 pour lesquelles la nidification a été établie avec certitude et 14 avec un degré de certitude plus faible (6 probables et 8 possibles). Ces données concernent les planchettes 578 et 624 dans leur entièreté et une petite partie des planchettes 573, 574, 577, 585, 623 et 631 ce qui correspond aux cartes au 1/10.000 ème de l’Institut Géographique National, soit les cartes 57/ 8 de Couvin et 62/4 de Cul-des-Sarts dans leur entièreté et les cartes 57/3, 57/4, 57/7, 58/5, 62/3 et 63/1 en partie. En outre, les nidifications de certaines espèces rares pour la région comme le hibou des marais (Asio flammeus), l’alouette lulu (Lullula arborea) et le bruant proyer (Miliaria calandra) ont été mentionnées à des degrés divers de certitude. Il s’agit surtout d’espèces dont la nidification en Wallonie a toujours été rare et irrégulière ou d’espèces dont les sites potentiels de reproduction sont peu abondants sur l’entité couvinoise. Plus tard, notamment au cours de l’enquête sur les milieux non forestiers de la Fagne, ces espèces n’ont plus été trouvées. Par contre, d’autres oiseaux, qui n’avaient pas été identifiés entre 1973 et 1977 (peut-être par manque de prospection pour certains), ont pu être mis en évidence : la caille des blés (Coturnix coturnix), le râle des genêts (Crex crex), le petit gravelot (Charadrius dubius), le hibou grand duc (Bubo bubo), l’hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta), l’hypolaïs ictérine (Hippolais icterina)et la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio). De même, des nicheurs sporadiques comme le faucon pélerin et le chevalier guignette ont été notés. Ci-dessous le détail des résultats de cette enquête : - Le faucon pèlerin (Falco peregrinus) : un couple a niché en 1987 sur la falaise d’excavation de la « Carrière du Nord » à Frasnes. Il s’agissait d’une première nidification depuis son extinction en Belgique en 1972. - La caille des blés (Coturnix coturnix) : quelques chanteurs cantonnés ont été noté dans la plaine agricole à l’ouest de Couvin, ainsi qu’à proximité de Mariembourg. - Le râle des genêts (Crex crex) : hôte rare des prés de fauche, contacté avec plus ou moins de bonheur selon les années et la pluviosité du mois de mai. Il a été entendu à Géronsart et Aublain dans des prairies humides fauchées tardivement. - Le petit gravelot (Charadrius dubius) : la nidification a été prouvée sur le zoning industriel de Mariembourg et au décanteur de la carrière du Nord. C’est un nicheur sporadique qui occupe exclusivement des milieux artificiels temporairement favorables. 8 couples en 1986 dans la région de Mariembourg/Couvin. Il est soumis à d’importantes fluctuations. - Le chevalier guignette (Actitis hypoleucos) : des poussins non volants attestant la nidification, ont été notés en 1988 et 1990 à Frasnes, toujours sur le décanteur de la carrière du Nord. 12 - Le hibou grand-duc (Bubo bubo) : a niché régulièrement de 1988 à 1990 à Frasnes à la « Carrière du Nord » mais aussi à Couvin à la « Carrière Aine ». - Le martin-pêcheur (Alcedo atthis) : la nidification a été confirmée le long de l’Eau Blanche (2 à 3 couples), de l’Eau Noire (2 à 3 couples) et aux « Anciennes Argilières » de Mariembourg. - L’alouette lulu (Lullula arborea) : en mai 1989 un chanteur cantonné a été entendu à Frasnes sur le « Tienne Saint-Joseph » de la « Carrière du Nord ». Toutefois, la nidification n’a pu être prouvée. - La bergeronnette printanière (Motacilla flava) : quelques couples nicheurs ont été observés dans les zones de culture à l’ouest de Couvin. - Le cincle plongeur (Cinclus cinclus) : les couples nicheurs sont répartis exclusivement le long de l’Eau Blanche, de l’Eau Noire et de la Brouffe. Population estimée à 6 à 8 couples. - Le traquet tarier (Saxicola rubetra) : la nidification n’a pu être prouvée. Un seul couple était cantonné à Aublain en 1987 et 88. - Le traquet pâtre (Saxicola torquata) : l’effectif le plus élevé a été relevé en 1987 dans la région de Frasnes/ Mariembourg (16 à 19 couples). - La locustelle tachetée (Locustella naevia) : a été contactée surtout en Fagne dans les dépressions humides. Population estimée à 10-12 couples. - L’hypolaïs ictérine (Hippolais icterina) : cet oiseau est rare en Fagne et n’est apparu que localement dans les fourrés, les aulnaies denses dominés par les arbres de haute stature. - L’hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta) : a connu une progression spectaculaire au cours des années 80. Pendant l’enquête, c’est en Calestienne qu’elle était la plus abondante. Elle y fréquente les haies et fourrés d’arbustes épineux, les pelouses calcaires recolonisées, les coupes forestières,... Sa population a été estimée entre 150 et 180 couples nicheurs. - La pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) : dès 1990 on remarque une légère augmentation qui va se confirmer par la suite. A cette époque, 3 à 5 couples nicheurs avaient été localisés sur l’entité couvinoise. - La pie-grièche grise (Lanius excubitor) : seule une donnée de nidification certaine a été rapportée : Couvin en 1987. D’autres individus ont également été notés à Petigny, Pesche et dans la plaine alluviale de l’Eau Blanche. - Le serin cini (Serinus serinus) : mentionné essentiellement dans les parcs, les jardins arborés et les friches de Couvin et Mariembourg. A cela on peut encore ajouter des oiseaux qui n’ont pas été notés au cours de l’atlas et qui n’ont pas fait l’objet de recherches au cours de l’enquête sur la Fagne : le héron cendré 13 (Ardea cinerea) a été découvert en 1992, petite colonie de 3 à 5 nids, détruite en 94, réoccupée en 95 (1 couple?), plus aucune trace cette année, l’hirondelle de rivage (Riparia riparia), le pigeon colombin (Columba oenas), l’engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus) et le pic mar (Picoides medius). Ces dernières espèces ont été relevées depuis à la suite de visites de terrain ou d’enquêtes spécifiques. Si on compare ces données antérieures aux données de terrains de 1996, on remarque que : - La gélinotte des bois (Bonosa bonosia) : considérée comme possible ou probable par l’atlas, son statut ne semble pas avoir changé depuis. En effet, un agent de la D.N.F. affirme l’avoir observée dans le bois de Belvaux près de la ferme de la Forêt et dans le bois dit Tête des Morts en Fagne (Bodart Ph., comm. pers.). Toutefois, étant donné son extrême discrétion, il est possible qu’elle niche de façon régulière dans les bois de la Fagne et de l’Ardenne. - Le râle des genêts : les effectifs paraissent stables par rapport à l’enquête sur la Fagne. Cette année deux chanteurs ont été notés à Aublain et Boussu-en-Fagne. Toutefois, en 1992, année faste pour le râle, 9 postes de chant avaient été signalés entre Aublain et Boussuen-Fagne (Ryelandt, 1995). Il est à noter que cet oiseau figure sur la liste des espèces d’oiseaux en danger d’extinction et considérées comme prioritaires en vertu de la directive 79/409/CEE. Dans ce cadre, un vaste programme de conservation de cette espèce et de son habitat a été lancé en 1995 et 1996 par les « RNOB - Réserves Naturelles et Ornithologiques de Belgique », aidées en cela par un important subside de l’Union Européenne et de la Région Wallonne. Ce projet a permis actuellement de mettre en réserve 27 hectares de terrains encore soumis à une exploitation agricole. - Le petit gravelot : ne niche plus sur le zoning de Mariembourg du fait de l’installation de nouvelles entreprises mais est toujours présent au sein de la carrière du Nord. Toutefois, il semble en nette régression depuis quelques années. Une actualisation de son statut menée dans le cadre d’un recensement spécifique permettrait certainement d’appréhender cette régression. - Le hibou grand-duc : paradoxalement, les activités industrielles de nature extractive qui exploitent le calcaire à Frasnes et Couvin ont recréé des milieux anthropiques de substitution pour de nombreuses espèces dont certaines particulièrement remarquables. Parmi elles, le hibou grand-duc. Depuis sa première nidification en 1988, sa reproduction est confirmée tous les ans et notamment en 1996 à la carrière du Nord. - Le pic noir (Dryocopus martius) : l’atlas le mentionne comme nicheur probable partout sur le territoire. Dans le cadre de l’inventaire seules trois observations ont été réalisées (« Parc Saint-Roch » à Couvin, « Gros Têne du Bi » à Dailly et « Chapelle du Maquis » à Brûly-de-Pesche) ce qui rend fort aléatoire l’estimation de ces effectifs. Néanmoins, étant donné la tendance générale qui semble à l’augmentation, il est permis de penser que cette espèce se porte bien. Les ensembles forestiers très importants constitués de hautes futaies de feuillus, notamment de hêtres dont il a besoin pour la nidification, entrecoupées d’îlots de résineux, sont bien représentés à Couvin. - L’hirondelle de rivage : selon l’atlas, cette espèce était absente de l’entité. Or, depuis 1987 une colonie importante s’est installée dans un talus de calcaire broyé de la carrière du Nord à Frasnes. Cette année on comptait 120 nids occupés. 14 - Le traquet tarier : espèce particulièrement menacée dont la situation ne cesse de se dégrader du fait de la banalisation des prés humides (boisement, drainage) et de l’avancement de la date de fenaison. Considéré comme nicheur certain par l’atlas, un seul couple cantonné fut trouvé par Coppée J.-Lo. & Coppée J.-Lu. (1991) en Fagne, alors qu’à cette époque, il subsistait une petite population en Ardenne dans la région de Cul-des-Sarts/PetiteChapelle/Brûly. Depuis, il aurait niché en 1995 dans la réseve RNOB située au nord du « Gros Têne du Bi » (Calberg C. comm. pers.). En 1996, plus aucune observation n’a été relevée en Fagne mais 2 couples nicheurs ont été noté en Ardenne (Dewitte Th. comm. pers.). - Le traquet pâtre : il fréquente essentiellement les friches, les bords de voies de communication, de même que les pâtures et prés de fauche humides bordés de lambeaux de haies, les coupes à blancs et les afforestations. Depuis la période de recensement Atlas, cette espèce a légèrement diminué en Fagne. Toutefois, 16 à 19 couples étaient encore signalés dans la région de Frasnes et Mariembourg par Coppée J. -Lo. & Coppée J.-Lu. (1991) avec localement des densités de 3 à 5 couples/km². En 1996, on trouve encore des densités similaires mais l’effectif global, avec 25 couples cantonnés (peut-être un peu sous-estimé?), s’est quelque peu amenuisé. Par contre, selon l’Atlas, 5 à 10 couples nichaient en Ardenne (probablement sous prospecté). Lors de l’inventaire, ce ne sont pas moins de 50 couples qui ont été localisés avec des densités particulièrement élevées de 5 à 7 couples/km² sur Cul-desSarts/Petite-Chapelle. - La locustelle tachetée : renseignée comme nicheur possible en Fagne et probable en Ardenne entre 1973 et 1977, l’effectif est estimé à plus ou moins 10 couples lors de l’enquête sur la Fagne. Les quelques données (certainement sous-estimées) relevées dans des prairies humides (mégaphorbiaies) lors de l’inventaire (5 cantons en Fagne et 4 en Ardenne) ne permettent pas une comparaison efficace. Toutefois, une partie de la population fréquente les friches et les coupes forestières. Etant donné l’abondance de ces dernières, on peut estimer la population totale à quelques 30 cantons. - L’hypolaïs polyglotte : par rapport aux effectifs enregistrés à la fin des années 80, il semble stable et occupe la plupart des sites favorables comme les fourrés d’épineux, les coupes forestières, les friches parsemées de buissons, les jeunes plantations d’épicéas et de feuillus,... - La pie-grièche écorcheur : les prairies entrecoupées de haies basses et discontinues sont les sites de prédilection de la pie-grièche écorcheur dont les effectifs augmentent d’années en années depuis 1990. Ce ne sont pas moins de 54 cantons de reproduction qui ont été découverts cette année en Fagne et Calestienne. En Ardenne, elle est présente en bordure des rièzes, des prés mésophiles et des jeunes plantations d’épicéas. La population recensée dans cette région totalise 18 couples. - La pie-grièche grise : considérée par l’Atlas comme nicheur probable en Fagne et nicheur certain en Ardenne, sa nidification est encore notée en 1987 par Coppée J.-Lo. & J.Lu. à Couvin. En 1996, 2 couples nicheurs et un troisième cantonné sans preuve de nidification, ont encore été notés à Cul-des-Sarts. Bien qu’elle semble en diminution dramatique partout en Wallonie, l’effectif ardennais se maintient depuis quelques années, mais à un niveau très bas (2-3 couple), dans de grandes coupes forestières. - Certaines espèces comme la tourterelle des bois (Streptopelia turtur) le vanneau huppé (Vanelus vanelus), le rougequeue à front blanc, (Phoenicurus phoenicurus) le 15 gobemouche gris (Muscicapa striata) sont en régression depuis la fin des années 70. C’est une tendance générale perseptible partout en Wallonie à laquelle la région de Couvin n’échappe pas! Toutefois, cette année le rougequeue semble bien présent dans des haies avec de vieux arbres, notamment dans la région de Dailly/Boussu-en-Fagne/Géronsart. Il semble aussi se maintenir à Frasnes et Petigny dans les vieux vergers de hautes tiges. - On rencontre encore d’autres espèces tout aussi intéressantes comme le rossignol philomèle (Luscinia megarhynchos) les fauvettes des jardins (Sylvia borin), grisette (Sylvia communis) et babillarde (Sylvia curruca) dont les chants puissants et variés retentissent cà et là des profondeurs des fourrés d’épineux et des massifs arbustifs denses. Il est à noter que le rossignol semble absent de l’Ardenne couvinoise. Cette absence était déjà signalée par l’atlas des oiseaux nicheurs de Belgique. - Notons la présence de la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris) et du bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus). La première occupe surtout les friches, les mégaphorbiaie, les bords de chemins, les berges des cours d’eau avec une couverture herbacée d’orties, le second a été contacté surtout dans les prairies humides à reines des prés, les prés de fauche et les prairies à joncs. La plus forte densité a été relevée dans la plaine alluviale de l’Eau Blanche (15 cantons). - La Calestienne et son gradin de collines calcaires attirent une avifaune tout aussi diversifiée dont l’intérêt est très largement mis en évidence par les surfaces de végétation rase qui caractérise les pelouses calcaires. Celles-ci sont fréquentées par l’engoulevent d’Europe et la rare alouette lulu. Le premier a été noté pour la dernière fois en 1993 sur le Tienne Saint-Joseph à la Carrière du Nord (Perot Ph., comm. pers.). La nidification de la seconde n’a plus été prouvée depuis 1986; un chanteur a toutefois été noté en 1994 également à la « Carrière du Nord » (Lambert M., comm. pers.). En effet, l’abandon du pâturage par les moutons a conduit progressivement à un embroussaillement et au développement de semis de résineux qui condamnent à terme la pelouse. - En ce qui concerne les rapaces nocturnes, la chouette effraie (Tyto alba) niche chaque année dans les églises de Aublain, Dailly, Boussu-en-Fagne, Géronsart, Mariembourg, Presgaux, Couvin, Cul-des-Sarts et Petite-Chapelle (Doucet J., comm. pers.). Ce qui témoigne bien du bon état de préservation des milieux bocagers de la commune. La chouette chevêche (Athene noctua), quant à elle, affectionnent plus particulièrement les abris pour le bétail, les vieux saules blancs et surtout les vieux vergers de hautes tiges dont certains beaux vestiges subsistent encore notamment sur les villages de Petigny, Presgaux et Pesche. Un recensement réalisé en Fagne en 1995, englobant le village de Mariembourg et « La Prée » jusque la « Carrière du Nord », mentionne 12 cantons (Lambert M. comm.pers.). - En outre, l’avifaune ardennaise et fagnarde se caractérise surtout par l’abondance d’espèces forestières inféodées aux vastes forêts de feuillus et de conifères. Ces forêts constituent des refuges importants pour les grands rapaces comme la buse variable (Buteo buteo), la bondrée apivore (Pernis apivorus) et l’autour des palombes (Accipiter gentilis). Néanmoins, des espèces beaucoup plus rares et plus menacées comme la chouette de Tengmalm (Aegolius funereus) et la gélinotte des bois ont déjà été contactées à plusieurs reprises notamment dans les chênaies acidophiles de l’Ardenne. Toutefois, étant donné la très grande discrétion de ces oiseaux, il est très difficile actuellement d’en estimer le statut. Le problème est identique pour la bécasse des bois (Scolopax rusticola) et le pic mar dont les effectifs sont très difficiles à apprécier sans une prospection systématique impossible à réaliser 16 dans le cadre de ce travail. Néanmoins, on peut dire sans se tromper qu’il existe, pour ces deux espèces, des populations régionales significatives à l’échelle de la Wallonie. - Chaque année des cigognes noires (Ciconia nigra) sont notées en vol entre Brûly-dePesche et Cul-des-Sarts ce qui présage, peut-être dans un avenir proche, de la découverte d’un nid occupé. La nidification ayant d’ailleurs été prouvée en Ardenne hennuyère. A cet aperçu non exhaustif des espèces nicheuses des trois régions naturelles de l’entité couvinoise, on peut encore ajouter une multitude d’oiseaux dignes d’intérêt : l’épervier d’Europe (Accipiter nisus) et la chouette hulotte (Strix aluco) qui nichent dans tous les massifs forestiers, le hibou moyen-duc (Asio otus) dont les nidifications sont directement liées aux variations locales d’abondance de nourriture ou encore la bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea), le cincle plongeur et le martin-pêcheur bioindicateurs de la bonne qualité des eaux des rivières. b). Les batraciens et reptiles. Il n’y eu pas de recherche particulière des batraciens et reptiles mais une attention particulière fut accordée aux sites potentiels (mares, étangs, éboulis,...) ou dès qu’un élément pouvait présager de la présence de l’une ou l’autre espèce (pierres, souches,...). Néanmoins, afin d’approfondir l’intérêt herpétologique des différents sites, on se réfère à des données antérieures collectées par des observateurs régionaux (Lambert M., Dewitte Th., Laudelout A.). Ces animaux participent pour beaucoup à la valeur biologique de l’entité couvinoise. - Les batraciens. Par leur caractère hétérogène et à la suite de leur raréfaction grandissante sur l’ensemble du territoire wallon, les étendues d’eau qui parsèment le territoire constituent de nombreux sites refuges pour les batraciens : - les triton alpestre (Triturus alpestris) et palmé (Triturus helveticus) ont des exigences et une écologie très proches. Ils sont d’ailleurs souvent observés ensemble sur les sites de reproduction indistinctement en Fagne, Calestienne et Ardenne. On les retrouve dans les ornières forestières, les petites cuvettes d’eau stagnantes près des rivières, les fanges, les mares, les bassins de décantations,...; - la présence du triton ponctué (Triturus vulgaris) est signalée dans quelques mares ensoleillées en Fagne et en Ardenne; - enfin quelques mentions du triton crêté (Triturus cristatus) sont relatées dans des zones humides sur fond argileux, notamment dans le décanteur de la « Carrière du Nord », à l’« Ancienne Argilière » et dans quelques mares de la Fagne mariembourgeoise et dans quelques fossés de « La Prée » (Lambert M., comm. pers.); 17 - la salamandre tachetée (Salamandra salamandra), avec sa parure jaune et noire, est très spectaculaire et se rencontre essentiellement en Ardenne et en Fagne à proximité des petits ruisseaux aux eaux claires et oxygénées; - le crapaud commun (Bufo bufo) est très présent et paie tous les ans un lourd tribu au trafic routier. Les hécatombes sont surtout importantes aux alentours du « Barrage du Ri de Rome », à la « Chapelle du Maquis » à Brûly-de-Pesche et au « Fond de l’Eau » à Couvin; - le crapaud calamite (Bufo calamita) est une espèce rare et menacée partout en Wallonie. Il recherche les mares temporaires de faible profondeur ou les jonchaies faiblement inondées. On le rencontre notamment au pied de la falaise d’exploitation de la « Carrière du Nord » dans de petites nappes d’eau, ainsi qu’aux « Anciennes Argilières » de Mariembourg et sur de rares autres sites en Fagne; - le crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) est directement lié aux ruisseaux forestiers, aux éboulis rocheux, aux vieux murs et aux talus rocailleux. C’est pour cette raison qu’on le trouve en forêt, dans les fonds de carrière et sur d’autres sites industriels abandonnés; - la grenouille rousse (Rana temporaria) est plus forestière que sa proche parente la grenouille verte (Rana esculenta). Ces deux espèces sont bien représentées dans les trois zones naturelles où elles occupent plutôt les mares temporaires, les ornières, les fossés de drainage,... pour la première et les étangs, les bassins de décantation, les mares permanentes pour la seconde. - la méconnue grenouille agile (Rana dalmatina) est à rechercher en forêt fagnarde. - Les reptiles. Parmi les serpents on peut mentionner : - la vipère péliade (Vipera berus) qui affectionne plus particulièrement la vallée de l’Eau Noire qu’elle parcoure à la recherche d’un tas de bois ou de quelques blocs de pierre qui lui assureront une protection efficace. Elle a été trouvée, en 1995, écrasée sur la route entre Couvin et Cul-des-Sarts (Coppée J.- Luc, comm. pers.). Elle est donc présente en Ardenne, occasionnelle en Calestienne et rare en Fagne. - la couleuvre à collier (Natrix natrix) qui est présente sur tout le territoire. Elle fréquente assidûment les zones humides (cours d’eau, prairies humides, étangs) à proximité desquels elle pourchasse les petits mammifères et les batraciens; - la coronelle lisse (Coronella austriaca), plus thermophile, qui est présente en Calestienne sur certaines pelouses calcaires comme la réserve RNOB du « Gros Têne du Bi » (Lambert M., comm. pers.), et sur les versants de l’Eau Noire exposés au sud; - le lézard vivipare (Lacerta vivipara) et l’orvet (Anguis fragilis) qui sont communs sur les talus rocailleux très exposés aux rayons du soleil, en lisière et dans les clairières forestières ainsi que sur les ballasts de chemins de fer, les ourlets à callune, les pelouses calcaires,...; 18 - le lézard des murailles (Lacerta muralis) qui affectionne les endroits pierreux, les rochers, les murets de pierres sèches, les éboulis rocheux ainsi que les bermes thermophiles des ballasts de chemins de fer de la Calestienne et de la Fagne. c). Les insectes. Le canevas de prospection pour les insectes est identique à celui adopté pour le recensement des oiseaux : observations au cours des visites de terrain avec localisation sur carte. Dans l’entité de Couvin on a, à notre connaissance, jamais observé ou capturé d’espèces inconnues ailleurs. Toutefois étant donné la banalisation grandissante d’une multitude de sites en Wallonie, on est heureux de voir s’ébattre un éventail important d’insectes de tous les genres. Extrêmement nombreux et diversifiés, ils n’ont fait l’objet que de peu d’attention et n’ont certainement pas tous été inventoriés à ce jour. Les observations concernent essentiellement quatre groupes : les Odonates, les Lépidoptères, les Coléoptères et les orthoptères; elles ont, pour la plupart, été fournies par Marc Lambert et Marcel Gillard qui participent au nouveau programme « Inventaire et surveillance de la biodiversité en Wallonie » et font partie respectivement des groupes de travail Odonates (libellule) et Lépidoptères Rhopalocères (papillons de jour). Quelques données en vrac concernent les groupes restants. - Les Odonates. On trouve des Odonates dans tous les types d’eau : lacs, étangs, marais, cours d’eau, torrents, fleuves,... mais ils sont beaucoup plus fréquents dans les eaux stagnantes ou faiblement courantes. Ils ont tous des larves-nymphes aquatiques, ce qui en fait des insectes parrticulièrement sensibles à la pollution. Ces larves, tout comme les adultes, sont carnivores et se nourrissent de proies vivantes. On distingue deux grands groupes repris communément sous les appellations Libellules et Demoiselles. Il s’agit des Anisoptères dont les larves sont assez grandes, au corps souvent ramassé sur lui-même et aux pattes fortes, et des Zygoptères dont les larves sont plus sveltes et de taille plus petite. Les espèces des eaux stagnantes qui ont, entre autres, été inventoriées sont : le leste dryade (Lestes dryas), le leste sauvage (Lestes barbarus) d’origine méridionale qui apparaît à la suite de climats favorables (été secs), le leste vert (Lestes viridis), le leste fiancé (Lestes sponsa), le sympétrum noir (Sympetrum danae) qui est régulier en Ardenne sur des sites oligotrophes et apparaît en Fagne, le sympétrum sanguin (Sympetrum sanguineum), le sympétrum vulgaire (Sympetrum vulgatum), le sympétrum jaune d’or (Sympetrum flaveolum) assez rare dans l’Entre-Sambre-et-Meuse, le sympétrum striolé (Sympetrum striolatum), l’anax empereur (Anax imperator), l’aeshne bleue (Aeshna cyanea), l’aeshne affine (Aeshna affinis) qui n’avait plus été revue depuis plus de 10 ans en Belgique et qui a été identifiée aux Anciennes Argilières de Mariembourg, la libellule à quatre taches (Libellula quadrimaculata), la libellule déprimée (Libellula depressa), l’orthetrum réticulé (Orthetrum cancellatum), l’agrion élégant (Ischnura elegans), l’agrion porte-coupe (Enallagma cyathigerum), la petite nymphe au corps de feu (Pyrrhosoma nymphula), l’agrion jouvencelle (Coenagrion puella),... 19 D’autres libellules inféodées aux cours d’eau on été notées voletant, notamment au-dessus de l’Eau Noire, de l’Eau Blanche et de la Brouffe : l’Aeshne bleu (Aeshna cyanea), le caloptérix vierge (Calopteryx virgo), le caloptérix éclatant (Calopteryx splendens), l’agrion à larges pattes (Platycnemis pennipes), le cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii),... - les Lépidoptères Rhopalocères. On peut dire avec certitude que toutes les espèces communes sont présentes sur le territoire avec des fréquences plus ou moins marquées : - le machaon ou grand porte-queue ( Papilio machaon) se cantonne essentiellement sur les friches où abonde la carotte sauvage, - les piérides du chou (Pieris brassicae), de la rave (Pieris rapae) et du navet (Pieris napi) sont communes un peu partout, - les espèces dont la plante hôte est l’ortie, le paon de jour (Inachis io), le vulcain (Vanessa atalanta), la carte géographique (Araschnia levana), la petite tortue (Aglais urticae), le robert-le-diable (Polygonia c-album), la belle dame (Vanessa cardui) sont communs. Cette dernière était d’ailleurs particulièrement abondante cette année. - l’aurore (Anthocharis cardamines) est commune au printemps dans les prairies fleuries, - le myrtil (Maniola jurtina) est présent partout dans les lieux herbeux, - le tristan (Aphantopus hyperantus) et l’amaryllis (Pyronia tithonus) sont très fréquents dans les prés humides et en lisière des bois, - le satyre (Lasiommatus megera) est commun sur les terrains en friche et dans les jardins, - le bronzé (Lycaena phlaeas), le sylvain (Ochlodes venatus) et l’argus bleu (Polyommatus icarus) sont régulièrement observés sur les landes, les pelouses sèches, les talus et les friches, - le citron (Gonepteryx rhamni), les spécimens ayant hibernés réapparaissent en grand nombre au printemps. Les papillons diurnes sont avides de soleil. Ils colonisent donc préférentiellement les milieux ouverts et évitent les grands massifs forestiers. Seules quelques espèces s’aventurent au coeur des forêts obscures à la recherche des clairières, des coupes et des lisières. Parmi les espèces les plus spectaculaires (dont certaines particulièrement rares) observées dans les chênaies charmaies parcourant les sentiers et chemins forestiers, citons : le petit mars changeant (Apatura ilia), le grand mars changeant (Apatura iris), le petit sylvain (Limenitis camilia), le céphale (Coenonympha arcania), l’échiquier (Carterocephalus palaemon), le moyen nacré (Fabriciana adippe), le tabac d’Espagne (Argynnis paphia) et le morio 20 (Nymphalis antiopa). Ce dernier est de loin le plus rare. Seulement quelques données font état de sa présence au cours de ces dix dernières années. De plus, il est migrateur occasionnel tout comme le souci (Colias crocea) qui fréquente plutôt les friches et qui est un migrateur à part entière. Il fut observé une seule fois sur le territoire et plus précisément à Presgaux (Gillard M., 1988). Sur les Tiennes calcaires de la Calestienne on rencontre des espèces plus thermophiles comme : le flambé (Iphiclides podalirius), l’hespérie (Thymelicus acteon), le gazé (Aporia crataegi), l’argus bleu nacré (Lysandra coridon), le demi-deuil (Melanargia galathea), le thécla du prunellier (Strymonidia spini),... Ce bref aperçu de la faune lépidoptérologique de l’entité n’a pas la prétention d’être exhaustif, mais il montre à suffisance l’intérêt de maintenir les milieux de la région couvinoise au moins dans leur état actuel. En outre, certains biotopes particuliers, comme les pelouses calcaires de la Calestienne, les vestiges de tourbières et de bas-marais acides ainsi que les prés humides à bistortes de l’Ardenne, n’ont été que très peu explorés à ce sujet et devraient faire l’objet, à l’avenir, d’investigations complémentaires. - Les Coléoptères. L’ordre des coléoptères, avec plus de quatre cent mille espèces décrites de par le monde, constitue de loin le plus riche du règne animal. Les milieux semi-naturels en général acceillent une multitude de coléoptères carnivores, phytophages, coprophages ou nécrophages ayant tous leurs spécificités. Parmi les espèces observées, quelques-unes méritent toute notre attention : - famille des Cicindelinae : la cicindèle champêtre (Cincindela campestris) est commune dans les coupes forestières, - famille des Geotrupidae : le bousier geotrupe (Anoplotrupes stercorosus) est très fréquent dans les forêts acidophiles d’Ardenne, - famille des Carabidae : quelques carabes, Hadrocarabus problematicus, Archicarabus nemoralis et Leistus spinibarbis, fréquentent les forêts humides, - famille des Silphidae : les nécrophores, Necrophorus investigator et Necrophorus humator, ont été notés sous des cadavres, - famille des Scarabaeidae : quelques observations relatent la présence du hanneton (Melolontha melolontha), dont les populations semblent en augmentation en Wallonie, et de la cétoine dorée (Cetonia aurata), - famille des Pyrochroidae : le cardinal (Pyrochroa coccinea) dont les larves sont régulièrement observées sous les écorces des frênes ou autres arbres mourants, 21 - famille des Cerambycidae : des longicornes, Rhagium mordax, Agapanthia villosoviridescens, Clytus arietis,... se rencontrent dans les forêts de feuillus et de conifères, dans les jardins,... - famille des Coccinellidae : la coccinelle à sept points (Coccinella 7-punctata), la coccinelle à deux points (Adalia bipunctata),... sont communes sur des plantes diverses, la coccinelle ocellée (Anatis ocellata) est, par contre, beaucoup plus rare. - famille des Chrysomelidae: le célèbre cracheur de sang (Timarcha tenebricosa)et la chrysomèle du peuplier (Chrysolina polita) sont communs sur le bord des chemins, des talus et dans les coupes forestières,... De nombreuses autres familles sont également représentées. Leur survie, tout comme celle des insectes précédemment cités, ne pourra être assurée que par le maintien de la végétation naturelle non seulement dans les zones forestières, les prairies, les terrains vagues mais aussi le long des chemins, des sentiers, des talus,... - Les Orthoptères. Ils fréquentent essentiellement les groupements prairiaux (prés de fauche mésophiles, prés de fauche abandonnés, pelouses calcaires, prairies humides,...). Leur abondance est donc directement liée à l’exploitation des herbages. Les milieux les plus intéressants pour ce groupe d’insectes étant les pelouses sèches sur calcaire et sur schiste, ainsi que les zones marécageuses où les pratiques agricoles ont été abandonnées. De nombreux criquets et sauterelles ont ainsi été notés sur les pelouses calcaires : le criquet virgule (Stenobothrus lineatus), le criquet nègre (Omocestus rufipes), le criquet ronfleur (Myrmeleotettix maculatus), le criquet brun (Chorthippus brunneus), le criquet roux (Gomphocerus rufus), la sauterelle grise (Platycleis albopunctata), la sauterelle à ailes en faux (Phaneroptera falcata) qui est d’origine méridionale et qui est en expansion dans nos régions, la sauterelle bicolore (Metrioptera bicolor),... Dans les prés mésophiles on retrouvent des espèces plus communes comme le criquet racleur (Chorthippus parallelus), le criquet crécelle (Chorthippus biguttulus), le grand criquet doré (Chrysochraon dispar), la sauterelle des ronces (Pholidoptera griseoaptera) et plus spécifiquement en Ardenne la sauterelle vibrante (Metrioptera roeseli). De même, sur les talus et les prés méso-hygrophiles on retrouve la sauterelle multicolore (Conocephalus discolor). Enfin les zones marécageuses abritent des espèces intéressantes comme le criquet des marais (Stethophyma grossum) et la sauterelle des roseaux (Conocephalus dorsalis). Notons encore la présence du grillon des bois (Nemobius sylvestris) qui est présent dans les clairières et les lisières forestières. 22 Ces insectes sont directement menacés par les fauches de plus en plus hâtives, le surpâturage, la fertilisation et les herbicides qui entraînent leur disparition rapide à la fois par destruction directe et par migration des survivants vers des zones non entretenues. Citons, entre-autres, la disparition récente du criquet à ailes bleues (Oedipoda caerulescens) des ballasts thermophiles de la voie ferrée du « Chemin de Fer à Vapeur des Trois Vallées » à Mariembourg. d). Les mammifères. L’entité couvinoise n’a jamais été systématiquement explorée sur le plan mammalogique. Pourtant, la présence des trois régions géographiques influant sur la diversité en espèces de petits et de grands mammifères aurait pu inciter quelques mammalogistes à approfondir le sujet. Il n’en est rien! La Fagne et la Calestienne présentent certaines similitudes à ce niveau. En effet, on peut y découvrir une très grande diversité de micromammifères : le mulot sylvestre (Apodemus sylvaticus) et le campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus) dont les populations connaissent d’importantes fluctuations, le lérot (Eliomys quercinus) qui habite, tout comme ses deux prédécesseurs, les forêts feuillues ou mixtes, ainsi que les jardins et les vergers, le muscardin (Muscardinus avellanarius) typiquement forestier qui donne sa préférence au forêts de chênes,... D’autres petits mammifères circulent également en forêt et dans les zones bocagères : l’écureuil (Sciurus vulgaris), les musaraignes aquatique, carrelet et musette (Neomys fodiens, Sorex araneus, Crocidura russula), ainsi que les nombreux campagnols qui constituent des mets de choix pour les rapaces nocturnes. Ces différentes espèces sont aussi inlassablement pourchassées par de petits carnassiers comme la belette (Mustela nivalis) et l’hermine (Mustela erminea) dont l’activité se montre particulièrement efficace au cours des années de reproduction massive des campagnols. Leur proche cousine, la fouine (Martes foina), installe très souvent son gîte au voisinage de l’homme dans une grange ou une maison abandonnée. Très discrète, elle est rarement appréhendée, seuls subsistent quelques oeufs gobés ou restes de proie ou encore ses « crottoires » caractéristiques sur un ballot de paille. Plusieurs méfaits de ce type sont régulièrement commantés dans la région! Bien que les forêts des deux premières régions naturelles servent de refuge aux grands mammifères, c’est en Ardenne qu’on les retrouve en plus grand nombre. Le sanglier (Sus scrofa), le chevreuil (Capreolus capreolus) sont abondants, le cerf par contre est observé de façon plus sporadique. Animal forestier et crépusculaire par excellence, le chat sauvage (Felis sylvestris), reste très difficile à localiser. Très souvent, sa présence est trahie par une observation furtive ou malheureusement lors d’une collision avec une voiture. Des cadavres ont déjà été ramassé sur les routes de Cul-des-Sarts à Presgaux et de Cul-des-Sarts à Couvin, ainsi que sur la route de Chimay à hauteur de Gonrieux en Fagne et sur la nationale 5 entre Mariembourg et Roly. Des observations de blaireau (Meles meles)ont été relatées par quelques agents de la Division Nature et Forêt, ainsi que par la découverte en 1995 d’un individu piégé à Cul-des-Sarts (Renard L., comm. pers.). Notons enfin, la présence de la martre (Martes martes) qui affectionne plus particulièrement les forêts mixtes d’Ardenne avec une préférence nette pour les conifères. Ce petit tour d’horizon de la faune mammalogique de l’entité ne peut se terminer sans mentionner les chauves-souris. Très fragiles et presque toutes en danger, les chauves-souris sont très exigentes en ce qui concerne leurs gîtes de reproduction et d’hibernation. La raréfaction de ceux-ci est une des principales causes du déclin de nombreuses espèces. Elles 23 utilisent les combles de nombreuses églises de l’entité comme site de reproduction et d’estivage. Il s’agit entre autres de l’oreillard commun (Plecotus auritus), de la sérotine commune (Eptesicus serotinus) et de la pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus). Signalons également une des premières mentions de l’oreillard méridional (Plecotus austriacus) en Wallonie réalisée à Cul-des-Sarts dans la cave d’une maison abandonnée (Doucet J., comm. pers.) ainsi que des observations du grand murin (Myotis myotis) notamment à Petigny. De plus, quelques grottes célèbres comme les « Grottes de l’Adujoir » à Frasnes, la « Caverne de l’Abîme » à Couvin et la « Caverne du Poilu » à Petigny constituaient (constituent encore pour certaines espèces) des quartiers d’hibernation pour de nombreuses espèces : vespertilion à moustaches (Myotis mystacinus), verspertilion de Natterer (Myotis nattereri), vespertilion de Daubenton (Myotis daubentoni), oreillard commun, sérotine commune, grand murin et les très rares petit et grand rhinolophe (Rhinolophus hipposideros et Rhinolophus ferrum-equinum) (Doucet J., comm. pers.). 3.1.2.2.2. Inventaires floristiques. Sur base des informations fournies par la littérature et de nos observations collectées lors de l’inventaire ou lors de visites antérieures, une liste non exhaustive des principaux milieux a été établie. Au cours de ces prospections de terrain, tous les groupements végétaux rencontrés ont été notés et un maximum de plantes ont été déterminées. Des facteurs climatiques (la température de l’air, les précipitations, la fréquence des brouillards,...), orographiques (les formes du relief) et édaphiques (composition chimique du sol, sa teneur en humus, sa texture,...) agissent simultanément sur la formation des communautés végétales et sur leur composition floristique. Etant donné que Couvin s’étend sur trois régions naturelles, on y rencontre des groupements végétaux très différents les uns des autres. a). La Fagne. La Fagne a une superficie de 5.800 ha. Ce sont les forêts et les prairies qui se partagent l’occupation du territoire avec respectivement 47 et 44 % de la superficie. Seuls 4 % de la surface est réservée à la culture. Ceci est à mettre en relation avec la nature humide et argileuse des sols. - La forêt. La forêt qui couvre l’extrême nord de cette région a la physionomie d’un tallis sous futaie du type chênaie charmaie. La strate arborescente est largement dominée par les chênes sessiles (Quecur petraea) et pédonculés (Quercus robur) qui forment 60 à 90 % du couvert de la futaie. Ils sont associés aux bouleaux verruqueux (Betula verrucosa) et pubescents (Betula pubescens) avec quelques timides apparitions du hêtre (Fagus sylvatica) et du merisier (Prunus avium). 24 Le charme (Carpinus betulus) et le coudrier (Corylus avellana) constituent les essences principales de la strate arbustive avec quelques essences accompagnatrices comme le cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), les bouleaux, le tremble (Populus tremula) et le sorbier (Sorbus aucuparia). Cet étage dominé est également caractérisé, le long des chemins et dans les clairières, par la présence de recrus de prunellier (Prunus spinosa) et d’aubépine (Crataegus monogyna). La végétation herbacée, le plus souvent mosaïquée et distribuée par plages, est formée par les groupes de la stellaire (Stellaria holostea) et de l’anémone sylvie (Anemone nemorosa), ce qui donne à l’association le nom de chênaie-charmaie à stellaire (Qa). Ce groupement occupe à lui seul plus de 90 % de la superficie forestière fagnarde. On distingue des variantes plutôt sèches ou plutôt humides à mettre en relation avec leur localisation de plateau ou de bas de pente. Ainsi, suivant le gradient d’humidité, on retrouve des associations dominées soit par la germandrée petit chêne (Teucrium scorodonia), la canche flexueuse (Deschampsia flexuosa) et la véronique officinale (Veronica officinalis), soit par la potentille stérile (Potentilla sterilis), le fraisier des bois (Fragaria vesca) et l’euphorbe faux-amandier (Euphorbia amygdaloides), soit par la valériane officinale (Valeriana repens), la canche flexueuse et la cardamine des prés (Cardamine pratensis). La présence de différentes variantes est dûe à la nature du sol, un argile au statut hydrique instable plus ou moins acide. La découverte, par endroits, de la bruyère (Calluna vulgaris) et de la succise des prés (Succisa pratensis) en bordure de chemins témoignent bien de l’acidité du sol. Enfin, d’autres groupements beaucoup plus marginaux apparaissent encore çà et là dans des situations très spécifiques comme les bords des ruisseaux et les terrasses humides des vallons. Il s’agit de l’aulnaie-chênaie humide ou subhumide (Vf) dominée par l’aulne noir (Alnus glutinosa) et le chêne pédonculé avec en sous-bois le charme et quelques herbacées typiques comme : l’anémone sylvie, la ficaire fausse-renoncule (Ranunculus ficaria), la primevère élevée (Primula elatior) et la moscatelline (Adoxa moschatellina),... On peut encore citer l’apparition par plages de faibles étendues de la hêtraie acidophile à luzule blanche (Hl) et de la chênaie à luzule blanche (Ql) qui résulte de la transformation de la formation précédente en taillis et taillis sous futaie. Toutes deux présentent une strate herbacée très semblable caractérisée par la luzule blanche (Luzula luzuloides), le sceau de salomon verticillé (Polygonatum verticillatum) et le calamagrostis faux roseau (Calamagrostis arundinacea). - Les herbages. A l’origine, la plaine alluviale de l’Eau Blanche était essentiellement couverte par des prairies humides sauvages à reine des prés (Filipendula ulmaria) (Hf) accompagnées de hautes herbes comme l’angélique (Angelica sylvestris), l’achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), l’épilobe hérissé (Epilobium hirsutum), la salicaire commune (Lythrum salicaria),..., ou de prairies humides à molinie (Molinia Caerulea) (Hm) et à fenouil des chevaux (Silaum silaus) typiques des sols argileux lourds à régime hydrique alternatif. On y dénombrait aussi des espèces comme la succise des prés, le colchique (Colchicum autumnale) le jonc épars (Juncus effusus) le joncs aggloméré (Juncus conglomeratus),... De nos jours, il ne subsiste plus que quelques reliques de ces prés de Fagne typiques. D’une part, le fauchage régulier, la fertilisation et le drainage ont contribué à leur remplacement par des prés semiaméliorés à brôme rude (Bromus racemosus) composés également d’autres graminées comme 25 le vulpin des prés (Alopecurus pratensis), le pâturin commun (Poa trivialis) et le colchique qui ne semble pas trop gêné par ce traitement. D’autre part, le remplacement du cheptel ovin par un cheptel bovin de plus en plus nombreux a entraîné la disparition du colchique. Par contre, les joncs peu appréciés des bêtes ont prospérés et se sont multipliés formant petit à petit des prairies humides avec colonies de joncs (Hj). Sous l’effet prononcé des fumures et des engrais, de profondes modifications sont intervenues dans la composition floristique des prairies humides semi-naturelles. On a alors assisté à leur conversion en herbages améliorés à ray-grass (Lolium perenne) et crételle (Cynosorus cristatus) et lorque l’enrichissement du sol en azote assimilable est devenu très important ce sont des espèces nitrophiles qui ont supplanté progressivement les hautes herbes. On a alors assisté à la formation d’une pâture à ray-grass et trèfle blanc (Trifolium repens) (Hp). Actuellement, ce type de groupement est omniprésent, il constitue l’essentiel des prairies pâturées. Selon l’économie en eau du sol on rencontre la renoncule flammuette (Ranunculus flammua) et la laîche distique (Carex disticha) sur les types plus humides, le lotier des marais (Lotus uliginosus) et le lychnide fleur de coucou (Lychnis flos-cuculi) sur les types à humidité un peu moins prononcée. Ces variantes se retrouvent également dans les prés de fauche améliorés où on note la présence du fromental (Arrhenatherum elatius), de la houlque laineuse (Holcus lanatus), du dactyle vulgaire (Dactylis glomerata), de la berce (Heracleum sphondylium), de la grande marguerite (Leucanthemum vulgare), de la centaurée jacée (Centaurea subg. Jacea), du crépis des prés (Crepis biennis),..., une unité qui caractérise les prairies mésophiles de fauche (Hu). Quelques magnocariçaies (Mc), dominées par la laîche des rives (Carex riparia) et la laîche des marais (Carex acutiformis), constituent encore de minuscules enclaves qu’il est urgent de protéger. Quelques plantes rares y ont été identifiées : le jonc fleuri (Butomus umbellatus) et l’oenanthe aquatique (Oenanthe aquatica). Cette dernière se rencontre aussi de façon irrégulière dans les prairies humides peu fertilisées avec colonies de joncs. b). La Calestienne. La Calestienne forme une bande approximative de 3.880 ha qui s’étire d’ouest en est. Les prairies sont les mieux représentées avec une occupation de 52 % contre 20 % pour les cultures 16 % pour les forêts. - La forêt. Jadis, la Calestienne était probablement couverte par la hêtraie calcicole (Fk). A l’époque des grands défrichements, la forêt a été progressivement transformée en chênaie-charmaie calcicole (Qk) qui constitue un faciès de substitution imposé par le régime de taillis ou de taillis sous futaie. Le chêne pédonculé forme l’essentiel de l’étage dominant avec comme essences accompagnatrices le frêne et le merisier. De nombreux arbustes encombrent le sous-bois : le charme et le coudrier forment le taillis et sont associés à la viorne lantane (Viburnum lantana), à l’érable champêtre (Acer campestre), au troène (Ligustrum vulgare), au cornouiller mâle (Cornus mas) et à la clématite des haies (Clematis vitalba). La strate herbacée comprend le groupe de l’anémone sylvie avec comme commensales : la primevère de printemps (Primula veris), la jonquille (Narcissus pseudonarcissus), l’orchis 26 mâle (Orchis mascula), la violette des bois (Viola reichenbachiana), le lamier jaune (Lamium galeobdolon) et de-ci de-là la scille à deux feuilles (Scilla bifolia). Par endroits, dans les zones d’éboulis bénéficiant d’une atmosphère ombreuse et humide, apparaît un groupement au affinités montagnardes : l’érablaie de ravin (Ek). Les essences typiques de ce groupement sont : l’érable sycomore (Acer pseudoplatanus), le tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos), le frêne (Fraxinus excelsior) et l’orme de montagnes (Ulmus glabra). En sous-étage on note la présence de la langue de cerf (Asplenium scolopendrium), magnifique fougère aux feuilles entières et luisantes, du polypode vulgaire (Polypodium vulgare), du gouet tacheté (Arum maculatum), de la mercuriale vivace (Mercurialis perennis), du polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum) et de la rare actée en épi (Actea spicata). - Les herbages. Dans l’entité de Couvin, les Tiennes calcaires se présentent sous la forme d’une succession de collines boisées ou dénudées séparées par des dépressions cultivées. Les pelouses sèches sur calcaire (Hk) qu’on y trouve sont des groupements végétaux à herbes courtes entretenus pendant de longues années par le pâturage, l’incendie ou encore la mise en culture éphémère après brûlis. Elles sont donc d’origine anthropique et leur maintien est directement lié à l’intervention humaine. En effet, après abandon de toute activité agropastorale, elles évoluent rapidement vers une forêt secondaire. La cessation de ces activités encourage tout d’abord le développement de certaines graminées sociales : le brachypode penné (Brachypodium pinnatum) et le brome dressé (Bromus erectus) qui font régresser progressivement la richesse de la flore. Parallèllement à cette banalisation du couvert herbacé, apparaissent çà et là de nombreuses plantules de chêne, hêtre, bouleau, noisetier, pin (Pinus nigra ‘Austriaca’),... ainsi que des fourrés denses d’arbustes épineux (Sk), ce qui accentue encore la dégradation du milieu. De plus, afin de rentabiliser ces terres devenues incultes, les forestiers de l’époque ont préconisé la plantation de résineux (pin noir d’Autriche) qui forment actuellement de véritables forêts là où paissaient les moutons. Toutefois, de par leur géologie, leur sol, leur microclimat, les pelouses calcaires constituent des refuges et des haltes migratoires pour de nombreuses espèces de plantes à affinités méridionales : la réglisse sauvage (Astragalus glycyphyllos), la gentiane germanique (Gentianella germanica), l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), le cirse acaule (Cirsium acaule), la petite pimprenelle (Sanguisorba minor),... et de nombreuses orchidées rares telles l’ophrys abeille (Ophrys apifera), l’ophrys mouche (Ophrys insectifera), l’orchis bouc (Himantoglossum hircinum), la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea),.... Ces plantes forment entre-elles des associations très spécialisées liées directement aux sols très superficiels et à la roche qui affleure. On distingue le mésobrometum, association caractéristique des Tiennes calcaires, qui est dominé par le brachypode penné, et le xérobrometum, association typique des affleurements rocheux, qui est dominé par la seslérie bleuâtre (Sesleria albicans). Ces conditions de vie très dures et le caractère thermophile de ces milieux attirent aussi de nombreux animaux très particuliers (sauterelle à ailes en faux, criquet virgule, flambé, demi-deuil, lézard des murailles, engoulevent, alouette lulu..) souvent présents à l’état de reliques. 27 Une variante de ces pelouses calcaires se développe sur substrat schisteux souvent affleurant et bien exposé au rayons du soleil, il s’agit de la pelouse thermophile sur schiste. Elle occupe parfois des pentes très fortes et regroupe notamment le lotier corniculé (Lotus corniculatus), la grande marguerite, la mauve musquée (Malva moschata), l’achillée millefeuille (Achillea millefolium), le serpolet commun (Thymus pulegioides),... ainsi que quelques plantes des sols calcarifères telles la potentille printanière (Potentilla neumanniana), l’hélianthème jaune, la petite pimprenelle, la knautie des champs (Knautia arvensis),... A côté de ces pelouses non amendées on rencontre de nombreuses prairies dans un état de banalisation plus ou moins avancé allant jusqu’aux herbages fortement améliorés à raygrass et trèfle blanc (Hp). Cette banalisation progressive est due à l’utilisation massive d’engrais et au surpâturage. c). L’Ardenne. L’Ardenne occupe la partie sud du territoire couvinois avec une superficie de 11.000 ha. C’est le domaine de la forêt qui couvre plus de 70 % de l’ensemble contre 25 % pour les prairies et 1 % pour les cultures. - La forêt. La hêtraie à luzule blanche (Fl), qui été la forêt naturelle de l’Ardenne, a été remplacée partout par des taillis de substitution de la chênaie sessiflore à luzule blanche (Ql). L’essence dominante est le chêne rouvre accompagné de quelques hêtres isolés qui rappellent la forêt originelle et, dans les stations plus humides, du chêne pédonculé. Selon le fertlité du sol, les essences accompagnatrices sont : le coudrier, le charme, l’érable sycomore et le cornouiller sanguin sur les versants plus riches, le bouleau verruqueux, le sorbier des oiseaux (Sorbus aucuparia) et la bourdaine (Rhamnus frangula) sur les sols pauvres. Quant à la strate herbacée, elle est également différente, composée surtout pour le premier groupement de l’anémone sylvie, de la laîche des bois (Carex sylvatica), du lamier jaune, du sceau de salomon (Polygonatum multiflorum), de la scrophulaire noueuse (Scrophularia nodosa),... et pour le second groupement de la canche flexueuse, de la germandrée petit chêne, de la véronique officinale,... Sur certaines stations, lorsque le bouleau devient abondant on parlera de chênaie à bouleau et luzule. On y retrouve approximativement la même strate arborescente avec en plus le bouleau qui tente de se frayer un passage au sein de la canopée des essences « nobles ». De même, le sous-bois est constitué des espèces acidophiles signalées plus haut auxquelles s’associent, de-ci de-là, le houx (Ilex aquifolium) et le pommier sauvage (Malus sylvestris) et dans les stations subhumides le bouleau pubescent, le tremble et l’aulne noir. Le cortège des herbacées est important. Il comprend notamment des espèces hygrophiles comme la molinie, la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la fougère femelle (Athyrium filix femina), la fougère des chartreux (Dryopteris carthusiana) et par place subsistent encore de petits îlots de sphaignes lorsqu’ils n’ont pas été plantés d’épicéas (Picea abies). La luzule blanche apparaît encore régulièrement mais elle est progressivement remplacée par la luzule des bois (Luzula sylvatica). Les sols plus riches et relativement acides du contrefort ardennais ont permis le développement d’une chênaie-charmaie à stellaire (Qa) très semblable à celle décrite en 28 Fagne. Toutefois, on y note déjà la présence de la luzule blanche et de la gesse des montagnes (Lathyrus montanus) des forêts d’altitude. Ces deux groupements forestiers forment à eux seuls la presque totalité du massif forestier. Ils ont été souvent planté en épicéas qui forment par endroit des peuplements monospécifiques importants. D’autres conifères comme le pin sylvestre (Pinus sylvestris) et le sapin de Douglas (Pseudotsuga douglasii) ont également été plantés mais en quantité nettement moindre. En bordure de certains ruisseaux (Ruisseau de la Forge du Prince) et de l’Eau Noire apparaît par endroits une aulnaie-chênaie humide ou subhumide (Vf). Celle-ci cède sa place localement à l’aulnaie mésotrophe à laîche (Vm) dominée par l’aulne noir qui est associé au saule à oreillette (Salix aurita) et au saule cendré (Salix cinerea). Parmi les herbacées on note la laîche allongée (Carex elongata), le lycope (Lycopus europaeus), la morelle douce-amère (Solanum dulcamara), la scutellaire (Scutellaria galericulata),... De plus, en bordure du Ri de Rome, lorsqu’il se jette dans les eaux du barrage du même nom, on remarque la présence d’une aulnaie-galerie des ruisseaux dont les eaux sont acides et peu minéralisées. Il s’agit de l’aulnaie oligotrophe à sphaignes (Vo) installée sur des sols gorgés d’eau. Cet ensemble est caractérisé par la présence d’un tapis serré de sphaignes auxquels s’associent les laîches lisse (Carex laevigata) et paniculée (Carex paniculata), la prêle des bois (Equisetum sylvaticum), le blechnum en épi (Blechnum spicant), la violette des marais (Viola palustris),... Le bouleau pubescent ainsi que les saules du groupe des saules à oreillettes font également partie intégrante de ce groupement. Une dernière association caractérise encore l’Ardenne : la boulaie tourbeuse (Vt). Elle constitue le terme de boisement des bas-marais acides ou est le résultat de la colonisation de tourbières hautes à sphaignes. Elle est dominée par le bouleau pubescent avec quelques intrusions d’essences plus mésophiles comme le chêne pédonculé et le sorbier des oiseaux. En sous-bois, le saule à oreillettes apparaît sous forme de buissons nombreux associés à une flore bryophytique constituée essentiellement de sphaignes et supplantée, par endroits, par des groupes de molinie. Il existe deux stations de ce type. La première est située à Cul-des-Sarts à l’ancien lavoir, elle est propriété communale. Elle a fait l’objet d’une procédure de classement par la Commission des Monuments et des Sites, c’est la seule parcelle qui est en zone R au plan de secteur. De plus, la Division Nature et Forêt a engagé une procédure de mise en Réserve Domaniale. La deuxième est située à Petite-Chapelle au lieu-dit la Tauminerie. Elle est propriété de l’Albatros (I.M.P.) et fera l’objet prochainement d’une convention de partenariat ayant pour but sa protection et sa gestion à long terme. - Les herbages. Les prairies humides de type mégaphorbiaies sont malheureusement devenues extrêmement rares. En effet, la plupart de ces prairies ont été drainées, creusées pour la confection d’étangs de pêche ou plantées d’épicéas et de peupliers. Les quelques îlots de faibles étendues qui ont été épargnés se rencontrent dans les fonds de vallées. Au sein de ces groupement, la reine des prés et la renouée bistorte (Polygonum bistorta) assurent leur suprématie devant la maigre concurrence de l’angélique, du populage des marais (Caltha palustris), de l’achillée sternutatoire, du cirse des marais (Cirsium palustre), des joncs,... Ces derniers prennent rapidement le dessus lorsque les prairies sont intensivement pâturées par les bovins. Etant peu appréciés par le bétail, ils forment des colonies de plus en plus importantes laissant très peu d’espaces aux autres plantes. En outre, d’autres variantes ayant la physionomie de pâtures ou de prés de fauche mal entretenus et détrempés se substituent aussi à la mégaphorbiaie. On 29 parle alors de prairies humides peu ou non fertilisées (Hc) regroupant de nombreuses espèces paludicoles : le populage des marais, le cirse des marais, le jonc épars, le jonc aggloméré, le lychnis fleur-de-coucou, le scirpe des marais (Scirpus lacustris),... A côté de ces herbages non améliorés à hautes herbes, on retrouve des formations plus basses de type pelouses sur sols siliceux plutôt secs et pauvres. On les qualifie de pelouses silicicoles à agrostis (Ha). Elles occupent très souvent des sols abandonnés par la culture et sont caractérisées par la présence de l’agrostis commun (Agrostis tenuis), de la vesce à 4 graines (Vicia tetrasperma), de la campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia), du millepertuis commun (Hypericum perforatum), de la petite oseille (Rumex acetosella), de la platanthère des montagnes (Plathantera chlorantha),... Les pelouses thermophiles sur schiste, typiques de la Calestienne, sont assez semblables de celles qui existent en Ardenne sur sols plutôt acides. En effet, hormis les espèces des sols calcarifères stricts, leur composition floristique est assez semblable. Les prairies mésophiles de fauche (Hu), quant à elle, sont encore bien représentées. Très souvent elles sont dominées par le crépis des prés et les ombellifères tels la grande berce et le cerfeuil sauvage. De nombreuses plantes à fleurs et graminées : la grande marguerite, la knautie, la houlque laineuse, le dactyle vulgaire, le vulpin des prés,... s’ajoutent aux premières augmentant ainsi la diversité végétale. Malheureusement, à force d’amendement et de pâturage, la plupart de ces plantes finissent par disparaître laissant l’association évoluer vers la pâture à ray-grass et trèfle blanc (Hp). Le terme rièze est utilisé, sur le plateau ardennais (canton de Rocroi et Signy-le-Petit en France, canton de Couvin en Belgique), pour désigner des landes humides plus ou moins tourbeuses et des tourbières acides oligotrophes. De nos jours, ces « terres marginales », sans aucun intérêt pour l’agriculture, ne subsistent plus qu’à l’état de reliques. Autrefois pourtant, elles occupaient des superficies considérables (25.000 ha) et constituaient un élément important de l’économie agropastorale traditionnelle. Jusqu’à la première guerre mondiale, les rièzes servaient de vaines pâtures ou fournissaient la litière pour le bétail, ce qui permettait de cultiver sur les terrains les plus fertiles et les mieux drainés. On y pratiquait également l’essartage et on y exploitait la tourbe comme combustible et les hampes soyeuses des linaigrettes comme duvet pour les édredons. L’abandon plus ou moins récent de ces pratiques agro-pastorales, le recours à des techniques de plus en plus sophistiquées pour la valorisation de ces terres incultes (cultures ou plantations d’épicéas), le développement des activités de loisirs (étangs de pêche, campings), la recolonisation forestière,... réduisent chaque jour leur superficie. Le cas qui nous préoccupe plus particulièrement ici est un vestige de bas-marais acide (Ms). Il se caractérise par la présence d’une végétation basse, riche en mousses, joncs et petites laîches tels le jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), la laîche tronquée (Carex curta), la laîche bleuâtre (Carex panicea), la laîche vésiculeuse (Carex vesicaria) avec également d’autres plantes plus spectaculaires comme la violette des marais, l’orchis tacheté (Dactylorhiza maculata), la platanthère des montagnes,... Ce type de « rièze » ne subsiste plus qu’à l’état de quelques lambeaux éparpillés sur le village de Cul-des-Sarts. Au stade actuel, il a la physionomie d’une lande à faciès plus sec avec de temps à autre quelques incursions des ligneux. 30 3.1.3. Description du réseau écologique. 3.1.3.1. Introduction. En 1987, la Commission des Nations Unies pour l’Environnement et le développement tirait la sonnette d’alarme sur la dégradation grandissante de l’environnement due à un développement économique qui ne tient absolument pas compte des données environnementales. Les travaux de cette Commission insistait sur les conséquences futures de certaines dégradations sur les générations à venir et plaidait pour un nouveau concept : « le développement durable » capable d’assurer la préservation des ressources naturelles, la croissance économique et l’amélioration de l’environnement. En 1992, la conférence de Rio a démontré le bien fondé de ce concept à la communauté internationale. Celle-ci s’est engagée à instaurer le développement durable et à éliminer les modes de production et de consommation non viables. De plus, elle a signé une convention sur la biodiversité qui vise à assurer une conservation de la diversité des espèces et des écosystèmes. Dans ce cadre, la Région Wallonne a donné son accord à la signature de l’ensemble des déclarations et conventions de Rio. Elle a donc inscrit son avenir dans une politique de développement durable. Sur base de quoi elle a élaboré, en 1995, le premier Plan d’Environnement pour le Développement durable. Cet engagement ne doit pas se limiter à une gestion à court terme mais doit se traduire par des changements de comportements indispensables pour la conservation à long terme des valeurs de notre patrimoine commun (paysages, milieux naturels, espèces, eau, air, sol,...). La protection à long terme des écosystèmes, des milieux naturels et des espèces sauvages ne peut se concevoir que par une politique globale qui prend en compte l’ensemble du territoire. En effet, il est indispensable, non seulement, de mettre en réserve des milieux de haute valeur biologique mais il est tout aussi indispensable d’assurer la protection de milieux suffisamment proches de l’état naturel afin que tout mis ensemble forme un réseau permettant les échanges entre espèces. 3.1.3.2. Le réseau écologique. Le réseau écologique peut être défini comme suit : « c’est l’ensemble des habitats susceptibles de fournir un milieu de vie temporaire ou permanent aux espèces végétales et animales, dans le respect de leurs exigences vitales, et permettant d’assurer leur survie à long terme » (D.G.R.N.E., 1995). Pratiquement, le réseau écologique est constitué de trois types de zones : les zones centrales, les zones de développement et l’ensemble des zones de liaison (maillage écologique). Les zones centrales sont des sanctuaires au sein desquels la conservation de la nature, active ou passive est prioritaire sur les autres fonctions (agriculture, habitat, industrie). Il s’agit de zones dévolues à la conservation de la nature = réserves naturelles sans fonction 31 économique; si un milieu intéressant est associé à une production ou une effectation à caractère socio-économique, il devient une zone de développement (Petit P. 1996). Ce sont des milieux semi-naturels de haute valeur écologique résultant d’activités agropastorales anciennes comme les tourbières, les landes, les prés humides, les marais, les pelouses calcaires,... ou d’activités industrielles anciennes comme les terris de charbonnage, les carrières, les argilières, les galeries de mine, les glacières, les ruines,... Les forêts alluviales, les boulaies tourbeuses, les érablières de ravin, les forêts thermophiles et xérophiles (Chênaies pubescentes, chênaies sessiflores, hêtraies calcicoles,...) ainsi que les vieilles futaies peuvent également être repris sous ce vocable. La plupart de ces habitats sont concernés par la Directive Habitat de la CEE (Directive 92/43 CEE). A cela, on peut encore ajouter des milieux naturels tels les grottes et cavités souterraines intéressantes de par leur originalité. Les zones de développement ont un potentiel écologique qui n’est pas apparent à la suite de méthodes d’exploitation ayant d’autres objectifs et/ou ont un intérêt moindre pour la conservation de la nature. Nous avons scindé les zones de développement en 2 groupes. L’appartenance d’un milieu à l’un ou l’autre groupe se fera sur base de son intérêt biologique et de la nature de l’activité économique qui y est directement liée. On distingue alors : - Les zones de développement rapide. Ce sont des milieux de très grand intérêt écologique mais qui n’ont pas le statut de réserve naturelle. Généralement, ils sont sous l’emprise d’une activité économique occasionnelle (chasse, pêche, exploitation du bois de chauffage, exploitation de la litière, activités touristiques,... ) ou indirectement « compatible » avec des objectifs de conservation de la nature (carrière en activité). On la qualifiera de passive. Ce sont donc également les tourbières, les landes, les prés humides, les prairies mésophiles, les marais, les pelouses calcaires,..., les carrières, les argilières, les galeries de mine, les glacières, les ruines,..., les forêts alluviales, les boulaies tourbeuses, les érablières de ravin, les forêts thermophiles et xérophiles,... Etant donné leur richesse biologique respective, il suffirait d’une simple modification de leur statut pour leur permettre de passer en zone centrale. C’est quelque chose qui peut aller très vite et dépend simplement du bon vouloir des hommes. C’est pourquoi nous les avons appelées zones de développement rapide. Par la suite, il suffirait de leur appliquer une gestion adéquate en relation avec les biotopes en place. - Les zones de développement lent. Ce sont des milieux de valeur moindre pour la conservation de la nature au sein desquels une activité économique est très présente; c’est une activité de tous les jours que l’on qualifiera d’active (pâturage, fauchage, exploitation des ressources minérale, exploitation du bois,...). C’est par exemple les prairies pâturées à joncs, les prés de fauche, les forêts de production, les bassins de décantation, les étangs de pêche,... Pour que ces milieux puissent passer en zones centrales, il faut tout d’abord modifier totalement les techniques d’exploitation en vigueur de façon à ce que l’objectif de conservation de la nature ne soit plus délaissé; de plus, il est impératif qu’ils changent de statut et deviennent des réserves naturelles à part entière. Ces modifications prendraient certainement beaucoup de temps c’est pourquoi nous les avons qualifiées de zones de développement lent. 32 Les zones de liaison sont généralement des éléments de structure linéaire souvent interconnectés et constituant des refuges ou des couloirs de migration pour les espèces. Celles-ci peuvent ainsi se déplacer aisément entre zones centrales et zones de développement. Ces corridors souvent étroits illustrent bien la notion de maillage écologique. En effet, ils mettent en relation des milieux ayant une certaine surface et plus ou moins proches et ils accroissent aussi la richesse biologique des paysages ainsi que la quantité et la qualité des relations qui s’y établissent. Ces zones de liaison sont de trois types : - Les éléments de liaison diffus et ponctuels : les arbres isolés, les zones de suintement, les sources, les mares temporaires,... - Les couloirs de liaison continus : les alignements d’arbres, les haies, les talus routiers, les berges des cours d’eau, les lisières, les voies ferrées désaffectées, les chemins herbeux, les fossés, les bords des champs, les tournières de conservation développées dans le cadre de la Politique Agricole Commune (P.A.C.),... - Les habitats refuges occupant de grandes surfaces : les peuplements monospécifiques de résineux, les peupleraies, les jachères permanentes développées dans le cadre de la P.A.C.,... Nous avons ajouté un quatrième type de zone, les zones de rupture. Ce sont des zones qui de par leur étendue, leur structure, leur fréquentation ou l’utilisation de pratiques non compatibles avec des objectifs de conservation de la nature (usage des herbicides, plantation de conifères exotiques,...), constituent des obstacles infranchissables pour certains groupes d’espèces et entravent considérablement les relations et les échanges entre milieux d’intérêt biologique. Elles sont de 2 types : - les éléments ponctuels occupant une surfaces plus ou moins importante comme les bâtiments industriels, les campings, certains parcs résidentiels,... qui constituent des masses artificielles incontournables hostiles à la vie où se mêlent des nuisances de toutes sortes (pollution atmosphérique, bruit,...), l’emploi des herbicides et les plantations exotiques, - les éléments linéaires comme les autoroutes et les routes de 7 mètres de largeur ou plus. Le trafic routier intense a des répercussions catastrophiques sur la migration printanière des batraciens, provoque, par endroit, de véritables hécatombes chez les oiseaux et spécialement chez les rapaces nocturnes. Certains mammifères paient également un lourd tribu à ces aménagements routiers, de même que les millions d’insectes qui se font écraser sur les pare-brise. 3.1.3.3. La méthodologie. 3.1.3.3.1. Sources bibliographiques. Nous avons confronté certains documents bibliographiques existants et les données collectées lors des prospections de terrain. Le résultat de cette confrontation est le classement des 33 différents biotopes dans l’une ou l’autre des catégories précédemment citées (zone centrale, zone de développement, zone de liaison). Les études antérieures qui ont été consultées sont : - les études relatives aux zones de protection spéciales; - la liste des sites CORINE (inventaire européen de sites de grand intérêt biologique); - les zones humides d’intérêt biologique; - les sites ISIWAL (inventaire des sites wallons de très grand intérêt biologique); - les sites classés par la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles; - les documents relatifs aux réserves naturelles domaniales; - les cartes d’évaluation biologique à l’échelle 1/25.000 ème éditées par l’Institut d’Hygiène et d’Epidémiologie et les livrets explicatifs s’y rapportant; - les cartes pédologiques publiées à l’échelle 1/20.000 ème; - les orthophotoplans à l’échelle 1/10.000 ème; - les plans de secteurs; - les cartes topographiques; - les publications scientifiques locales. 3.1.3.3.2. Les critères de classement en zone centrale. Nous avons fait appel à la Carte d’Evaluation Biologique de la Belgique pour définir le plus objectivement possible les biotopes relevés. C’est un instrument incontournable étant donné qu’il s’agit d’une cartographie physionomique de la végétation qui a mis en évidence un certain nombre d’unités cartographiques. Malheureusement seules les planchettes 57/3 , 57/4, 57/7 et 57/8 ont été éditées pour l’entité de Couvin. Elles englobent l’entièreté de la Fagne et de la Calestienne, et le contrefort ardennais. Selon la D.G.R.N.E. (1995), les biotopes suivants sont repris en zone centrale : - les plans d’eau oligo-, méso et eutrophes aux berges naturelles (Ao, Am et Ae); - les marais : roselières (Mr), magnocariçaies (Mc), bas-marais acides (Ms); - les prairies humides non ou peu fertilisées (Hc) - les prairies humides non fertilisée à molinie (Hm); 34 - les prairies sauvages humides à reine des prés (Hf); - les prairies mésophiles de fauche (Hu); - les prairies pâturées humides non ou peu fertilisées (Hj); - les pelouses silicicoles à agrostis (Ha); - les pelouses calaminaires (Hv); - les pelouses sur sols intoxiqués (Hz); - les pelouses calcaires (Hk); - les landes sèches à callune (Cg) - les landes sèches à myrtille (Cv); - les landes humides à bruyère quaternée (Ce); - les landes tourbeuse à myrtille (Ct); - les landes dégradées à bruyère quaternée(Cm, Cd, Cp); - les tourbières hautes à sphaigne (T); - les tourbières dégradées à molinie (Tu); - les fourrés thermophiles et calcicoles (Sk); - les fourrés de buis (Sx); - les saulaies humides sur sols tourbeux ou acide (So) - les saulaies humides mésotrophe ou eutrophe (Sf); - les chênaies xérophiles sur schistes (Qx); - les chênaies xérophile sur calcaires sur versants abrupts (Qk); - les forêts alluviales de types ormaie-frênaie, aulnaie-frênaie ou aulnaie nitrophile (Va, Vb, Vn); - les forêts marécageuses de types aulnaie-frênaie et aulnaie-chênaie humide (Vc, Vf); - les forêts tourbeuses de types aulnaie mésothrophe à laîche, aulnaie oligotrophe à sphaigne et boulaie tourbeuse (Vm, Vo et Vt); - les forêts de ravins sur substrat calcaire (Ek); 35 - les forêts de ravins sur substrat siliceux (Es). A ces éléments identifiés comme tels par la Carte d’Evaluation Biologique de la Belgique, la D.G.R.N.E. ajoute encore d’autres milieux : - les zones d’extraction désaffectées : carrières (Kc), sablières, ardoisières, argilières,...; - les faciès forestiers particulièrement bien conservés ou contenant des plantes rares et/ou protégées des différentes forêts feuillues naturelles; - les stations forestières sur sols très pentus (pente > à 30 % en général, mais adapté en fonction des conditions locales); - les sites reconnus pour leur intérêt biologique ou qui possèdent déjà un statut de protection en application des lois et décrets sur la protection de la nature : + les zones noyaux des Zones de protection spéciale définies sur base de la Directive 79/409 CEE; + les sites CORINE; + les zones humides d’intérêt biologique recensées en Région Wallonne; + les réserves naturelles domaniales, agréées ou autres, et les zones N et R des plans de secteur; + les sites ISIWAL les plus importants; + les sites classés par la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles. Remarque : - les lettres entre parenthèses correspondent à celles de la Carte d’Evaluation Biologique de la Belgique pour qualifier les différentes unités cartographiques; - cette liste n’est pas spécifique à Couvin mais regroupe des milieux susceptibles de se retrouver sur l’ensemble de la Wallonie; - pour la cartographie, nous les avons repris en zone centrale uniquement lorsqu’ils bénéficiaient d’un statut de réserve naturelle. 3.1.3.3.3. Les critères de classement en zones de développement. a). Les zones de développement rapide. Tous les milieux précédemment cités ont été repris en zone de développement rapide lorsqu’ils n’avaient pas le statut de réserve naturelle. 36 A cette liste, nous avons ajouté : - les pelouses sèches sur schistes; - les vieux vergers de hautes tiges sur prairies mésophiles; - les végétations à prêle des marais; - les étangs atterri avec végétation semi-aquatique. b). Les zones de développement lent. Selon la D.G.R.N.E. (1995), tous les biotopes et groupements végétaux suivants sont classés en zones de développement : - les plans d’eau non repris en zones centrales; - les prairies humides à jonc non reprises en zones centrales et les prairies à ray-grass et trèfle blanc (Hj, Hp en partie); - les fourrés dans les coupes forestières de type sarothamnaie (Sg); - les fourrés d’épineux (Sp); - les forêts feuilles naturelles non reprises en zones noyaux: + les chênaies acidophiles (Qb, Qs); + les chênaies à luzule blanche (Ql); + les chênaies-charmaies sans jacinthe des bois (Qa); + les chênaies-charmaies à jacinthe des bois (Qe); + les chênaies-charmaies calcicoles (Qk des sols horizontaux); + les hêtraies acidophiles (Fs); + les hêtraies à luzule blanche (Fl); + les hêtraies à sous-bois d’anémone (Fa); + les hêtraies à sous-bois de jacinthe des bois (Fe); + les hêtraies à mélique et aspérule (Fm); + les hêtraies calcicoles (Fk); 37 - les terris (Fg); - les bassins de sédimentation ou de décantation (Ad); - les vieux vergers de hautes tiges pâturés (kj); A cela on peut encore ajouter : - les sites ISIWAL de moindre intérêt; - les forêts résineuses sur complexes de pentes fortes (> 30 %); - les forêts résineuses sur sols tourbeux. En ce qui concerne notre cartographie, tous ces milieux ont été classés en zones de développement lent. A cette liste, nous avons ajouté : - les prairies mésophiles abandonnées à flore rudérale (Hr); - les carrières (Kc) et autres sites d’extraction non repris en zone de développement rapide; - les peupleraies sur terrains humides à sous-bois d’Alnus glutinosa avec reliques de Hc ou Hf (Lhb); - les peupleraies sur terrains secs à sous-bois herbeux (Lsh); - les peupleraies sur terrains secs à sous-bois buissonnant (Lsb); - les friches sur terrains secs; - les friches rudérales; - les végétations des coupes forestières avec jeunes plantations d’épicéas; - les aulnaies-saulaies de colonisation; - les fourrés d’épineux pâturés; 3.1.3.3.4. La définition des zones de liaison. Ces zones de liaison sont de trois types : a). Les éléments de liaison diffus et ponctuels : - les arbres isolés; - les zones de suintement; 38 - les sources et résurgences; - les mares et mares temporaires. b). Les couloirs de liaison continus : - les bocages; - les alignements d’arbres; - les haies et autres systèmes de délimitation des champs; - les talus herbeux; - les chemins creux; - les bosquets et lisières forestières; - les fossés d’eau douce; - les berges des cours d’eau et des plans d’eau; - les bords des champs et des sentiers; - les voies ferrées désaffectées et talus de voies non abandonnées; - les bermes et talus routiers; - les surfaces perdues sous les lignes de conduite de force; - les noeuds routiers et autoroutiers; - les chemins herbeux; - les tournières de conservation développées dans le cadre de la Politique Agricole Commune (P.A.C.). c). Les habitats refuges occupant de grandes surfaces : - les zones boisées de faible valeur naturelle mais importante pour assurer la continuité des massifs forestiers (peuplements monospécifiques de résineux, les peupleraies,...); - les couloirs de vallées; - les zones à mauvais drainage ou à sol tourbeux; 39 - les zones à sols très secs et superficiels; - les espaces publics urbains, les parcs; - les vergers; - les jardins sauvages; - les jachères permanentes développées dans le cadre de la P.A.C. 3.1.3.4. La présentation cartographique des documents. Les données de terrain ont été collectées sur cartes IGN à l’échelle 1/10.000 ème. En ce qui concerne les cartes d’inventaire du milieu naturel, elles ont été retranscrites par infographie sur fond topographique à la même échelle. Pour des facilités de manipulation, les cartes IGN, qui ont servi de base de travail, ont été divisées en 20 zones identiques d’une superficie de 400 hectares chacune. Ces zones ont elles-mêmes été en divisées en 400 parcelles d’un hectare. Ce découpage permet une visualisation rapide des éléments du réseau écologique, ainsi que de leur superficie respective. Légende de base de la carte du réseau écologique : - les zones centrales en milieu ouvert; - les zones centrales en milieu fermé; - les zones de développement rapide en milieu ouvert; - les zones de développement lent en milieu ouvert; - les zones de développement rapide en milieu fermé; - les zones de développement lent en milieu fermé; - les éléments linéaires du maillage : haies vives, haies arborées, haies taillées, bandes boisées, galeries ripicoles, alignements d’arbres, fossés remarquables, chemins herbeux; - les éléments ponctuels du maillage : arbres remarquables isolés, arbres mort isolés, bosquets; - les habitats refuges occupant de grandes surfaces : plantations de feuillus, plantations de résineux, plantations mixtes, plantations de peupliers, jachères, jardins naturels, pépinières; 40 - les zones de rupture ponctuelles : les zones industrielles (bâtiments industriels, entrepôts, les vastes zones asphaltées,...) et les zones de loisirs (campings, parcs résidentiels, circuits de sports moteurs,...); - les zones de rupture linéaires : les autoroutes, les routes nationales, provinciales ou communales de 7 mètres de largeur ou plus. Remarques : - La distinction entre milieux ouverts et milieux fermés s’imposait dans la mesure où les problèmes de conservation de la nature y sont différents, de même que les gestionnaires concernés. Néanmoins, cette subdivision est très réductrice par rapport à la diversité des situations rencontrées. - Nous avons essayé de représenter un maximum d’éléments du maillage. Toutefois, étant donné la densité de ces éléments sur certaines portions du territoire, nous les avons sélectionné et avons choisi de localiser uniquement ceux qui forment l’ossature du maillage écologique. - Les arbres isolés (y compris les arbres morts) ont été répertoriés lorsqu’ils étaient déjà âgés. Les jeunes arbres n’ont pas été pris en compte étant donné la faible volume qu’ils occupent. - Les mares ne sont pas localisées étant donné que dans la plupart des cas elles sont intégrées dans des zones d’intérêt biologique reprises comme telles soit en zone centrale soit en zone de développement rapide. Les sources, résurgences et zones de suintement ne sont pas non plus représentées du fait de leur faible taille. - Les haies sont certainement les éléments les plus représentatifs du maillage écologique. Nous avons donc choisi de les représenter toutes, quelle que soit leur importance, afin de bien mettre en évidence leurs densités dans certaines zones et afin qu’on se fasse une représentation exacte du réseau actuel. Localement, les densités relevées lors de l’inventaire semblent plus importantes par rapport à ce qui apparaît sur la dernière édition de la carte IGN au 1/10.000 ème qui date de 1985. Toutefois, il convient de tempérer cette constatation. En effet, certaines haies basses ont très bien pu passer inaperçues du fait de leur faibles hauteurs. Les haies ont été subdivisées en cinq catégories distinctes : + les haies continues, + les haies discontinues, + les haies taillées, + les haies arborées, + les bandes boisées. 41 - Les fossés d’eau douce les plus intéressants, avec leur cortège de plantes semiaquatiques, ont été représentés du fait de leur grande richesse biologique. - Les chemins herbeux ont été représentés. Il s’agit très souvent des chemins de terre qui été utilisés anciennement pour accéder à l’une ou l’autre parcelle. Par manque d’entretien ils ont été progressivement recolonisé par une végétation herbacée très diversifiée. En effet, par endroits, ils constituent l’ultime refuge pour des espèces prairiales ou messicoles chassées de leur milieu d’origine. Dans certains cas, il s’agit aussi de sentiers de promenade ou de chemins agricoles empruntés occasionnellement par les tracteurs. - Les galeries ripicoles ont également été reprises. Par contre, les berges couvertes d’herbacées non pas été inventoriées sauf s’il s’agissait de groupements particulièrement intéressants issus par exemple du « Filipendulion » ou du « Calthion ». - Les voies ferrées désaffectées constituent des couloirs de migration importants pour de nombreuses espèces étant donné la grande variété de milieux qu’elles traversent. Elles ont donc été notées comme tel. - Les alignements d’arbres, les bosquets et les jardins sauvages ont été représentés. Ils viennent encore renforcer la complexité du maillage de l’entité. - Les vergers de hautes tiges ont été repris soit en zone de développement rapide lorsqu’il s’agissait de vergers non pâturés surplombant une prairie mésophile de fauche, soit en zone de développement lent lorsqu’il s’agissait de vergers pâturés. - Les talus herbeux, les lisières forestières, les bords des champs et des sentiers, les bermes et talus routiers et les chemins creux n’ont pas été représentés dans un souci de clarté. - Les zones boisées de faible valeur comme les peuplements monospécifiques de résineux ou les peupleraies et plantations de feuillus divers ont parfois été reprises comme zone de développement. En effet, lorsque les plantations sont récentes on note le développement de groupements herbacés du plus haut intérêt. - Les zones à mauvais drainage ou à sol tourbeux étaient reprises, par le cahier des charges de la Région Wallonne, en zones de liaison du fait de leur caractère marginal pour les spéculations agricoles. Ces sols nécessitent d’importants investissements pour en améliorer le rendement. Pourtant, notamment dans la plaine alluviale de l’Eau Blanche, ces sols au drainage déficient ont été « aménagés » afin d’augmenter leurs rendements. Ces travaux de drainage intempestifs étaient encore visibles par endroits. Dans d’autres contrées ils sont certainement passés inaperçus bien que l’examen de la végétation ne laisse aucun doute sur la dénaturation des sols en place. Dès lors, nous avons décidé de ne pas les considérer afin d’éviter les erreurs de jugement. - Des zones de tournières de conservation développées dans le cadre de la Politique Agricole Commune (P.A.C.) n’on pas été relevées sur l’entité. Par contre, quelques jachères de faibles superficies ont été notées et représentées sur les cartes. 42 4. Identification des contraintes et propositions d’action. 4.1. Introduction. L’appauvrissement de notre environnement naturel et la banalisation de nos paysage est la conséquence de la perte de biodiversité qui affecte la plupart des milieux. De nos jours, la biodiversité est menacée par un grand nombre de secteurs d’activité. Cela se traduit par la rationalisation de plus en plus poussée de l’espace agricole et rural, les pollutions industrielles et domestiques, l’urbanisation galopante, le développement d’activités de loisir très perturbantes, la sylviculture de production intensive,... Toutefois, les richesses naturelles, par leur calme et leur beauté, prennent de plus en plus d’importance dans l’esprit des populations en général et dans le choix des touristes en particuliers, au même titre que les monuments du passé. Pour la commune, qui ne doit pas rester insensible à cet état de fait, c’est en quelque sorte une image de marque pour la qualité de la vie. Dès lors, la conservation de la nature ne doit plus se limiter aux périmètres des réserves naturelles mais doit en plus s’intéresser aux milieux situés en dehors de ces espaces bénéficiant d’une protection légale ou foncière. En effet, il est apparu que la protection des seuls sites de grand intérêt biologique n’est pas suffisante pour prévenir la raréfaction ou la disparition de nombreuses espèces. C’est ici que la notion de réseau écologique prend tout son sens puisqu’elle concerne l’ensemble des habitats susceptibles de fournir un milieu de vie temporaire ou permanent aux espèces végétales et animales. Dans cette optique, afin de permettre à la commune et aux collectivités locales de s’impliquer dans une politique durable de gestion des milieux naturels et du cadre de vie, un certain nombre de propositions, permettant d’améliorer la biodiversité, sont formulées ci-dessous. Elles tiennent compte de contraintes juridiques comme l’affectation au plan de secteur et de contraintes foncières directement liées aux modes de gestion et d’utilisation du sol. 4.2. Les contraintes liées à l’affectation du sol. Pendant longtemps, l’aménagement du territoire et la conservation de la nature ont progressé parallèlement sans qu’il y ait jamais de réelles consertations entre les deux. Pourtant, leurs objectifs sont complémentaires et se rencontrent à long terme. Tous deux tentent d’organiser le territoire de façon rationnelle afin d’assurer le développement économique dans le respect des équilibres écologiques. 4.2.1. Le plan de secteur. Le plan de secteur reste l’outil réglementaire de référence en Région Wallonne en ce qui concerne l’affectation du sol. Dès sa parution en 1980, le plan de secteur innove puisqu’il prend en compte, pour la première fois, des données du patrimoine naturel. En effet, il se subdivise en une multitude de zones dont certaines ont pour objectif d’assurer la protection du milieu naturel : zones naturelles (N), zones naturelles d’intérêt scientifique ou réserves naturelles (R), zones de parcs (P), zones d’intérêt paysager, zones rurales d’intérêt touristique, zones de protection des richesses naturelles souterraines, zones de parcs naturel,... 43 Malgré ces bonnes dispositions, force est de constater que le plan de secteur n’est pas suffisant pour assurer une protection efficace du patrimoine naturel. En effet, les préoccupations, surtout sociales et économiques, qui sont à la base de son élaboration et le niveau de détail qui le caractérise, ne sont pas toujours bien adaptés à la gestion de l’aménagement du territoire au niveau communal. Il est donc indispensable qu’il soit affiné pour assurer une protection efficace des milieux naturels. C’est précisément ce qui est fait dans le cadre d’une étude écologique qui a pour but de définir « l’offre du milieu ». Ainsi, dans le cadre du Plan Communal de Développement de la Nature, l’inventaire du patrimoine naturel et paysager précise les affectations prévues au plan de secteur par l’analyse de données sur les éléments, sites et zones d’intérêt écologique et paysager. La confrontation de ces données avec les données économiques, sociales et urbanistiques du plan de secteur met en évidence un certain nombre d’enjeux ou conflits. Les milieux inventoriés ont chacun leurs propres potentialités, c’est-à-dire une affectation optimale qui valorise au mieux leurs caractéristiques. Malheureusement, dans de nombreuses zones, l’affectation développée par les activités humaines est tout à fait inadéquate et va à l’encontre de la protection du patrimoine naturel. Nous allons passer en revue les différents types de zones présentes sur le territoire couvinois et analyser leur impact sur les sites de grand intérêt biologique décrits précédemment. Ces zones, affectées à diverses fonctions, sont au nombre de cinq : zone d’habitat, zone industrielle, zone rurale, zone de loisirs et zone destinée à d’autres occupations du territoire. 4.2.1.1. Les zones d’habitat. Elles englobent les zones d’habitat proprement dit, les zones d’extension d’habitat, les zones d’habitat à caractère rural et les zones d’habitat d’intérêt culturel, historique et/ou esthétique. - Les zones d’habitat. Selon le Code Wallon de l’Aménagement du Territoire, les zones d’habitat sont des zones destinées à la résidence ainsi qu’aux activités de commerce, de service, d’artisanat et de petite industrie, pour autant qu’elles ne doivent pas être isolées dans une zone prévue à cet effet pour des raisons de bon aménagement, aux espaces verts, aux établissements socio-culturels, aux équipements de service public, aux équipements touristiques, aux exploitations agricoles. La seule zone de ce type apparaît autour de la ville de Couvin et de part et d’autres des grands axes de communication qui la déservent : routes vers Chimay, Nismes, Brûly et Cul-des-Sarts. Seul un site de valeur se trouve en partie englobé par cette zone. Il s’agit d’une prairie mésophile de fauche au lieu-dit « Tienne de Boussu ». Toutefois, d’autres milieux de petite taille, de type fruticée et fruticée de lisière, mériteraient une attention toute particulière en cas de vente de parcelles à lotir. D’autant plus que l’implantation d’habitations en bordure des bois soumis est réglementée par l’article 113 du Code Forestier qui vise notamment le respect du biotope en place (maintien de la lisière, plantations d’essences indigènes,...). 44 - Les zones d’extension d’habitat. Les zones d’extension d’habitat sont réservées exclusivement à la construction groupée d’habitations tant que l’autorité compétente ne s’est pas prononcée sur l’aménagement de la zone et que, selon le cas, soit ladite autorité n’ait pas pris de décision d’engagement des dépenses relatives aux équipements, soit que ces derniers n’aient pas fait l’objet d’un engagement accompagné de garantie de la part du promoteur. Elles concernent l’ouest et l’est de Couvin et le nord de Mariembourg. Deux zones posent problème étant donné qu’elles se situent en plein sites bocagers où la densité de haies est importante et où l’on note la présence de prairies mésophiles de fauche, de fruticées et de vergers : Couvin « Dessus la Ville » et Mariembourg « Drî l’Cence Catherine ». Dès lors, il serait bon d’imposer localement des contraintes particulières afin de maintenir la qualité des espaces naturels au moins dans les limites des sites de grand intérêt biologique . - Les zones d’habitat à caractère rural. Les zones d’habitat à caractère rural sont destinées à recevoir l’habitat en général ainsi que les exploitations agricoles. Tous les villages de l’entité, et plus précisément les terrains situés aux abords des principales voies de communication qui y mènent, sont repris sous cette affectation. Sur les terrains concernés on trouve un ensemble de site repris en zone de développement rapide comme des vergers, des prairies mésophiles de fauche, des prairies humides (magnocariçaie, prairies à joncs, mégaphorbiaie) et des pelouses calcaires. La qualité et la répartition de ces sites mériteraient d’être prise en compte. Dans ce cadre, il serait judicieux de maintenir des espaces naturels dans la frange des espaces construits de manière à garantir un nombre minimum de relais nécessaires à la migration des espèces. De plus, la présence de zones d’habitat à caractère rural en forêt (Petigny, Cul-des-Sarts, Brûly-de-Pesche, Brûly) devrait, autant que possible, être proscrite, du fait de la suppression systématique de la lisière et d’une partie du couvert boisé, dès la mise en place des chantiers de constructions. La lisière forestière constitue une zone de transition ou écotone entre deux biocénoses distinctes, la faune y est donc plus riche en individus et en espèces. - Les zones d’habitat d’intérêt culturel, historique et/ou esthétique. Dans ces zones , les modifications de la situation existante est subordonnée à des conditions particulières résultant de l’intérêt de la conservation. Une partie du village de Mariembourg et de la ville de Couvin sont repris dans cette catégorie. L’ancienne place forte (Mariembourg), aujourd’hui complètement démantelée, a su conserver un certain cachet esthétique. Sur la place, l’église avec ses quelques vieilles maisons et sa curieuse pompe d’autrefois, garde un charme désuet. 45 D’autres villages auraient pourtant mérité plus de considérations : Boussu-en-Fagne avec son château tout en pierre et ses grands toits d’ardoises; quoique privé de ses douves du passé, il est encore entouré d’étangs et son aspect reste imposant. A côté, se blottit modestement le manoir de la Motte, transformé en hôtellerie. Brûly avec sa belle cité de style, des maisons, du château et de ses annexes. 4.2.1.2. Les zones industrielles. Elles englobent les zones industrielles proprement dites et les zones artisanales ou zones de moyennes et petites entreprises. - Les zones industrielles. Les zones industrielles sont destinées à l’implantation d’entreprises industrielles ou artisanales. Elles comportent une zone tampon. Si la sécurité et la bonne marche de l’entreprise l’exigent, elles peuvent comporter le logement du personnel ou de l’exploitant. Le zoning de Mariembourg, et les sites des usines Efel, Donnay, Saint-Roch sont repris en zones industrielles. Le zoning regroupe un ensemble de petites entreprises et des espaces de loisir comme une usine d’imprégnation du bois, un horticulteur, une scierie, un club de tir, un club de dressage pour chiens, un karting,... Depuis quelques années, il semble prendre de l’expansion. Mais cette expansion se fait toujours au détriment des milieux en place et des espèces qui y sont inféodées. En effet, depuis sa création en 1985 ce site a acceuilli des espèces peu communes comme le petit gravelot, le traquet pâtre, la chouette chevêche et le crapaud calamite. Malheureusement, ces dernières années, de nouvelles entreprises se sont installées et les habitats encore disponibles, il y a peu, ont rapidement été détruits. De nos jours, il ne subsiste plus que quelques friches rudérales qui laissent au site un peu de son caractère naturel d’antan. Certains bâtiments (Donnay) de la zone industrielle de Couvin sont restés longtemps inoccupés mais ils devraient être repris prochainement par une entreprise anglaise de confection d’articles de sport. Le gros inconvénient de ces bâtiments fonctionnels sans qualité architecturale particulière, est qu’ils nuisent à l’esthétique du paysage. Dans le cas présent il est impossible de l’intégrer étant donné sa situation et sa grandeur, tout au plus pouvons-nous tenter de rompre sa monotonie par des plantations périphériques. Toutefois, des entreprises plus modestes pourront facilement être intégrées par des écrans végétaux. En outre, moyennant quelques aménagements judicieux, il serait possible de concilier les exigences de la conservation de la nature avec les exigences du développement économique. Les aménagements préconisés s’appuyant alors sur des principes de base précis comme : 46 + le maintien et le développement des éléments naturels d’intérêt écologique et paysager (haies, mares, verger,...), + l’affectation volontaire d’une partie significative des terrains au développement ou à la création d’espaces verts de qualité écologique et paysagère, + l’utilisation d’espèces végétales indigènes et écologiquement adaptées, + le maintien et la restauration d’éléments architecturaux d’intérêt historique. Les espaces aménagés de cette manière seront évidemment gérés de façon écologique sur base d’un plan de gestion établi en concertation avec des naturalistes locaux. Ce plan pourra notamment prévoir de renoncer aux engrais et herbicides, de transformer les pelouses en pelouses extensives (4 à 8 tontes/an), de planter des haies, rangées d’arbres, bandes boisées, de creuser des mares, d’entreposer le bois mort en tas, d’aménager des prairies de fauche,... En ce qui concerne le zoning de Mariembourg, il s’agirait de maintenir des prairies pâturées, de renforcer les haies existantes et de planter des alignements de saules à tailler en têtards pour la chouette chevêche, de créer des zones dénudées autour de mares dans les zones intercalaires laissées en friche pour le petit gravelot et le crapaud calamite, de protéger et restaurer l’« Ancien Moulin Trom’coute » (le seul de l’entité),... - Les zones artisanales ou zones de petites et moyennes entreprises. Ces zones peuvent comporter de petits dépôts de marchandises, de véhicules usagés, de mitraille, à l’exclusion des déchets de caractère nuisible. Une vaste zone, occupée notamment par les entreprises « Riche », « Fery Matériaux », la « Scierie de l’Eau Blanche à Mariembourg, a reçu cette affectation. Malheureusement c’est toujours au détriment de milieux intéressants. Dans ce cas précis, il s’agit de prairies mésophiles de fauche et de marécages, sans compter les autres biotopes qui ont déjà été anéantis. Le choix de ces zones devrait être subordonné à une étude du milieu en place et plusieurs alternatives pourraient être envisagées. Ce qui permettrait d’éviter la destruction aveugle de sites d’intérêt biologique et la banalisation de notre patrimoine naturel. Le site de l’ancienne pilerie de tabac des « Etablissements Thomas Philippe » est également repris dans cette catégorie. Au vu de l’état de délabrement avancé de ces bâtiments, il serait temps de les rénover afin de sauvegarder un témoin de la vie rural 47 4.2.1.3. Les zones rurales Elles englobent les zones agricoles, les zones forestières, les zones d’espaces verts, les zones naturelles, les zones naturelles d’intérêt scientifique ou réserves naturelles, les zones de parc et les zones rurales d’intérêt paysager. - Les zones agricoles. Ces zones sont destinées à l’agriculture au sens général du terme. Sauf disposition particulières, les zones agricoles ne peuvent comporter que les constructions indispensables à l’exploitation, le logement des exploitants ainsi que les installations d’accueil pour autant qu’elles fassent partie intégrante d’une exploitation viable, ainsi que les entreprises para agricoles. Elles occupent à elles seules la plus grande partie de la superficie du territoire après les zones forestières. Elles regroupent les champs, les prairies de fauche, les prairies pâturées, les prairies humides (magnocariçaies, mégaphorbiaies,...), des pelouses et fruticées sur calcaire, des vergers, les zones bocagères,... Cette liste non exhaustive atteste bien de la quantité et de la qualité des milieux naturels repris dans cette catégorie. Paradoxalement, quel que soit leur intérêt biologique et paysager, tous les mileux sont repris sous la même affectation qui s’attache uniquement à leur fonction. Aucune directive ne fait mention de la manière d’utiliser le sol et la végétation en place, ce qui se traduit très souvent par des saccages en bonne et due forme. : Certaines zones agricoles sont reprises en zones d’intérêt paysager, notamment une partie de la plaine alluviale de l’Eau Blanche. Cette zone mérite évidemment cette affectation, mais sur base de quels critères a-t-elle été désignée? De nombreuses autres portions du territoire mériteraient également d’être reprises dans cette catégorie les zones bocagères du sud du village de Dailly et celles situées entre les villages de Gonrieux et Pesche, de même qu’une grosse partie des villages de Cul-desSarts/Petite-Chapelle/Brûly. Ces zones devraient bénéficier d’une réglementation se rapportant à la gestion proprement dite du paysage comprenant par exemple l’entretien des haies, les plantations, l’intégration des infrastructures agricoles,... - Les zones forestières. Ce sont les zones boisées ou à boiser destinées à l’exploitation. Elles peuvent comporter des constructions indispensables à l’exploitation et à la surveillance des bois ainsi que les refuges de chasse et de pêche, à la condition que ces derniers ne puissent être utilisés pour servir de résidence, même à titre temporaire. Les zones forestières occupent la majeure partie de la superficie de l’entité. Elles regroupent la forêt de Fagne, une partie des collines calcaires de la Calestienne, la forêt d’Ardenne et de nombreux petits bosquets éparpillés çà et là sur le territoire. 48 La forêt est certainement le milieu qui, malgré son exploitation économique, est le mieux préservé des agressions anthropiques. Elle joue donc un rôle incontournable dans le réseau écologique. Toutefois, elle fait aussi l’objet d’incompatibilités avec la conservation de la nature et le paysage, notamment en ce qui concerne les plantations de « sapins de Noël » qui sont le fait de propriétaires privés. Depuis quelques années celles-ci ont encore pris de l’ampleur et se font de plus en plus sur d’énormes surfaces reprises en zones agricoles. Une grosse partie de ces forêts sont reprise en zone d’intérêt paysager à l’exclusion de certaines portions ou bois et bosquets. Même remarque que pour les zones agricoles, sur base de quels critères le choix s’est-il opéré? En effet, certaines forêts sont délaissées sans motif apparent. - Les zones d’espaces verts. Elles sont destinées au maintien, à la protection et à la régénération du milieu naturel. Elles sont composées de pelouses et fruticées calcaires, de vergers, des bosquets de résineux, de prairies pâturées, de prairies de fauche, de prairies humides, de champs, de peupleraies, d’étangs de pêche,... Malgré l’éventail important de milieux repris dans cette rubrique, il s’agit « d’une goutte dans l’océan ». En effet, de nombreux sites méritant cette affectation sont généralement repris en zone agricole. De plus, il serait bon d’insister sur la définition précise de ces zones car apparemment certains propriétaires dérogent à la loi comme à Brûly le long du ruisseau de la Forge du Prince où des peupliers ont été plantés dans une prairie humide de type mégaphorbiaie à renouée bistorte (un des seuls vestiges de prairie humide typique de l’Ardenne). Certains site repris dans cette catégories comme le « Tienne de La Rosière », le « Tienne du Lion » et la « Croix Richa » à Petigny mériteraient plus de considération étant donné leur très grande valeur biologique et devraient au moins se trouver en zone « N ». De même, d’autres espaces comme les zones inondables, les fonds de vallées,... pourraient être reprises en zones d’espaces verts afin que soit maintenue la végétation en place. Cela concerne par exemple, une partie de la plaine alluviale de l’Eau Blanche, les abords de l’Eau Noire au lieu-dit « Fond de l’Eau », une partie du Ruisseau de Pernelle à Couvin et le Ruisseau de la Tauminerie à Brûly. - Les zones naturelles « N ». Elles comprennent des bois, des forêts, des fagnes, des bruyères, des marais, des dunes, des rochers, des alluvions, des plages et d’autres territoires de même nature. Dans ces zones peuvent être édifiés des refuges de chasse et de pêche, pour autant qu’ils ne puissent servir de résidence, même à titre temporaire. Ces zones regroupent uniquement des collines calcaires de la Calestiennes, comme « Les Haies de Frasnes », la « Falijotte », le « Gros Têne du Bi », « Les Réserves »,... Toutefois, certaines lacunes sont à relever, notamment en ce qui concerne les sites 49 déjà mentionnés dans la rubrique précédente (Tienne de la Rosière, Tienne du Lion, Croix Richa), l’« Ancienne Carrière de la Vaucelle » qui est reprise en zone forestière et le « Tienne Saint Joseph » de la « Carrière du Nord » dont une partie est en zone forestière et le reste en zone agricole. C’est un non sens de mettre un site d’une telle valeur scientifique sous une affectation agricole. En outre, ce statut de zones naturelles devrait être appliqué pour chacun des sites précédemment cités et des procédures de mise en réserve devraient être entamées pour certains d’entre-eux afin d’assurer leur protection à long terme. - Les zones naturelles d’intérêt scientifique ou réserves naturelles « R ». Elles sont destinées à être maintenues dans leur état en fonction de leur intérêt scientifique ou pédagogique. Dans ces zones ne sont admis que les actes et travaux nécessaires à la protection active ou passive de la zone. La seule zone « R » correspond à l’ancienne tourbière de Cul-des-Sarts le long du Ruisseau des Marais. Ce site a fait l’objet d’une procédure de classement par la Commission Royale des Monuments et des Sites. De plus, la Division Nature et Forêt (Scohy J.-P., Ingénieur) a engagé une procédure de mise en Réserve Domaniale. Au vu de sa qualité biologique, cette mise en réserve ne devrait pas poser de problème. De même, un autre site, similaire au précédent et propriété de l’Albatros à Petite-Chapelle, est repris en zone forestière. Ce dernier pourrait donc également faire l’objet d’une mise en réserve. En outre, certains sites calcaires d’importance (Ancienne Carrière de la Vaucelle, Tienne du Lion, Tienne de la Rosière, Croix Richa), ainsi que quelques lambeaux de pelouses (Carrière Aine, Fond d’Aine) mériteraient d’être repris dans cette catégorie. - Les zones de parc. Elles sont à maintenir dans leur état ou destinées à être aménagées afin qu’elles puissent remplir, dans les territoires urbanisés ou non, leur rôle social. Ce type d’affectation concerne une vaste zone de prairies au nord du zoning de Mariembourg, le « Parc Saint Roch » à Couvin, les parcs du château à Boussu-enFagne, de la maison de repos de Mariembourg et du château de Brûly. Ces espaces ne posent pas de problème particulier, au contraire certains d’entre-eux (Parc Saint-Roch) sont de véritables refuges pour la vie sauvage et jouent donc un rôle important dans le réseau écologique. 50 - Les zones rurales d’intérêt paysager. Elles sont soumises à certaines restrictions destinées à la sauvegarde ou à la formation du paysage. Dans ces zones peuvent être accomplis tous les actes et travaux correspondant à la destination donnée par la teinte de fond pour autant qu’ils ne mettent pas en péril la valeur esthétique du paysage. Cette définition veut à la fois « tout dire et ne rien dire ». En effet, on a déjà noté précédemment (en zones agricoles, forestières, d’espaces verts) les limites de cette affectation qui se base sur on ne sait quels critères pour désigner des portions du territoire. 4.2.1.4. Les zones de loisirs. Elles englobent les zones de récréation et de séjour. - Les zones de récréation et de séjour. Elles sont destinées à recevoir les équipements récréatifs et touristiques ainsi que les équipements de séjour y compris les campings, les chalets groupés, les parcs résidentiels de campings et les parcs résidentiels de week-end. Cette affectation concerne essentiellement des campings et un parc résidentiel. Cette pratique remonterait aux années 60 avec l’apparition du camping itinérant sous tente qui nécessitait peu d’équipements. Petit à petit on assiste alors à une mutation de la pratique du tourisme mais cette évolution est progressive. Ce qui explique l’inadéquation de la législation ainsi que des équipements et du statut juridique de la majorité des terrains. Lorsqu’on examine de plus près l’emplacement choisi pour l’installation de ces camps, on remarque que généralement quatre facteurs de localisation interviennent à titre principal : les villages, les cours d’eau et plans d’eau, la forêt et la vue. Dans chaque cas un ou plusieurs de ces facteurs entrent en ligne de compte ce qui implique des nuisances et des dérangements conséquents pour les milieux en place ainsi que pour la faune et la flore qui y sont inféodées : déversement d’eaux usées, destruction de la végétation naturelle, utilisation d’herbicides, destruction de la lisière forestière et abattages intempestifs,... De plus, très souvent leurs implantations ne sont pas réglementaires : installation en zones inondables, privatisation des rives,... En effet, la loi interdit l’installation d’abris touristiques dans des zones inondables et elle prévoit explicitement que la marge réglementaire entre les abris et la rive soit accessible au public. Dès lors, il serait utile d’organiser une surveillance plus régulière et plus conséquente de l’application de la loi et d’imposer des normes d’intégration paysagère comme la plantation de haies et de rideaux d’arbres d’essences locales et variées autour et dans les camps, l’aménagement des entrées, le remplacement des caravanes trop anciennes,... Les parcs résidentiels, quant à eux, répondent à des normes d’intégration plus strictes. Toutefois, les implantations en forêt devraient se référer à des recommandations permettant d’épargner le milieu. Par exemple, les coupes d’arbres devraient être 51 limitées au minimum de manière à préserver le couvert forestier, les plantations éventuels devraient se faire uniquement à partir d’essences indigènes afin de respecter le caractère forestier naturel,... 4.2.1.5. Les zones d’autres occupations du territoire. Elles englobent les zones d’équipements communautaires et de services publics, les zones d’extraction, les zones d’extension d’habitat rural, les zones d’extension d’industrie et les zones d’extension de loisir. - Les zones d’équipements communautaires et de services publics. Ces zones regroupent les cimetières, les terrains de football, les écoles, les bassins de natation, les hômes pour personnes moins valides,... et sont généralement intégrées aux zones bâties. Elles ne posent donc pas de réels problèmes d’intégration. Toutefois, deux sites retenus sous cette affectation sont sujets à discussion. Le premier est situé à Frasnes, il s’agit de l’« Ancienne Carrière » adossée à la « Carrière du Nord ». C’est un site de très haute valeur biologique caractérisé par la présence de nombreux oiseaux et des reptiles. Il mérite donc une attention toute particulière et une affectation en zone d’espace vert ou en zone naturelle permettrait de le protéger. De plus, de par l’exploitation de la carrière toute proche, il pourrait constituer à l’avenir une des seules zones encore intactes de ce tienne. Le second est situé à Cul-des-Sarts et plus précisément à côté de la tourbière (seule zone « R » de l’entité). C’est une vaste zone asphaltée avec un lavoir pour les voitures et une bulle à verre. C’est aussi un site idéal pour les dépôts sauvages. La présence d’une telle zone en bordure d’une zone naturelle d’intérêt scientifique incite à la méfiance surtout quand on imagine le milieu qui a été détruit pour faire place à cette esplanade de tarmac qui n’est absolument pas fonctionnelle. - Les zones d’extraction. A l’intérieur de ces zones, il y a lieu d’aménager une zone d’isolement périphérique dont la largeur est déterminée par les prescriptions particulières. Lorsque les extractions sont terminées, la destination primitive ou future correspondant à la teinte de fond inscrite sur le plan doit être respectée. Des conditions d’assainissement du site doivent être imposées pour que la destination indiquée puisse être réalisée. Trois carrières sont encore en exploitation : la « Carrière du Nord » à Frasnes, la « Carrière Aine » et la « Carrière Lahonri » à Couvin. L’exploitation de cette dernière a été reprise en 1995. Deux autres sites sont également repris dans cette catégories mais sont actuellement à l’abandon : l’« Ancienne Carrière du Lion » à Frasnes et la « Carrière Les Longues Tailles » à Couvin. Paradoxalement, l’intérêt biologique de ces différents sites n’est plus à démontrer, la « Carrière du Nord » étant, par exemple, le site le plus diversifié en espèces animales et végétales rares. Dans ce cadre, il est primordial d’informer les directeurs de sièges d’exploitation de la présence de l’une 52 ou l’autre espèce rare et d’examiner avec eux des alternatives éventuelles au plan d’extraction. Dès que les extractions seront terminées ces trois carrières passeront en zones d’espaces verts et des conditions d’assainissement des sites, correspondant à cette nouvelle affectation, seront imposées. Espérons que ces recommandations tiendront compte de leurs richesses biologiques respectives en proposant des aménagements en accord avec les exigences de la conservation de la nature. - Les zones d’extension d’habitat rural. Des prairies mésophiles de fauche, des prairies pâturées, des mégaphorbiaies, des vergers sont concernés par cette affectation. Le choix de ces zones devraient être revues en tenant compte de l’intérêt biologique des milieux en place, d’autant plus qu’à certains endroits, notamment à Cul-des-Sarts, les surfaces délimitées sont très largement exagérées. De plus, une zone de ce type cotoie la zone naturelle d’intérêt scientifique et recouvre en partie une mégaphorbiaie. - Les zones d’extension d’industrie. Une seule zone de ce type concerne le nord des Usines Efel. Au vu de la situation économique actuelle de l’entité, on ne voit pas très bien comment cette zone, qui représente une bonne quinzaine d’hectares, pourrait être utilisée. - Les zones d’extension de loisir. Ces zones sont au nombre de deux dans l’entité, la première se situe au nord du camping de Mariembourg et la seconde au sud du centre de vacances Les Rièzes et des Sarts à Cul-des-Sarts. Elles comprennent des prairies pâturées, des prairies à joncs, des plantations d’épicéas qui ne nécessitent pas de remarques particulières, si ce n’est, leurs surfaces beaucoup trop importantes du moins en ce qui concerne celle de Culdes-Sarts. 4.2.1.6. Les indications supplémentaires en surimpression. Elles englobent les extensions de zones d’extraction, les zones et points de captage, les zones à rénover, les zones inondables, les sites classés et les sites archéologiques. - Les extensions de zones d’extraction. Elles sont destinées à assurer les réserves de terrain nécessaires à l’extraction. Elles ne peuvent être entamées que lorsque les zones en activité sont épuisées. En attendant 53 leur exploitation, ces zones sont régies par les mesures applicables à la zone correspondant à la teinte de fond, sous réserve de ne pas mettre en cause leur destination future. Le « Tienne Saint Joseph » de la « Carrière du Nord » à Frasnes, le sud de la « Carrière Lahonri » à Couvin et une vaste zone englobant le site de l’« Ancienne Argilière » de Mariembourg sont repris sous cette affectation. Actuellement les deux premières sont en zone forestière, la troisième est en zone agricole. Les changements d’affectation ne se feront que lors de l’épuisement des gisements délimités en zone d’extraction. Pour la « Carrière du Nord », cette première phase d’extraction touche à sa fin. En effet, une étude d’incidence pour l’extension de la zone d’extraction est actuellement en cours de réalisation. En ce qui concerne l’Ancienne Argilière, son activité est abandonnée depuis plus de 10 ans. De plus, la zone a fait l’objet de démarches pour une mise en réserve future. Une réexploitation future est donc largement compromise. Ce site pourrait alors passer en zone naturelle lors de la révision des plans de secteur. - Les zones et points de captage. Elles sont celles dans lesquelles des restrictions peuvent être imposées à l’accomplissement des actes et travaux en vue de protéger les captages d’eau (eau potable, industrielle ou thermale). Deux points de captages sont officiellement repris. Ils sont situé à Cul-des-sarts, à l’ouest et à l’est de la « Ferme du Bailli ». Force est de constater que, malgré les restrictions émises en ce qui concerne les travaux à effectuer aux alentours, des plantations massives d’épicéas sont réalisées, sans aucun scrupule, par des propriétaires privés directement en périphérie des sites de pompage. Une fois de plus on constate encore les limites du plan de secteur et la nécessité d’affiner ses prescriptions pour une protection efficace des milieux naturels et de la santé publique. - Les zones à rénover. Dans ces zones peuvent être exécutés les travaux qui ne mettent pas en péril l’assainissement, le renouvellement ou la reconversion de ces zones ou qui y contribuent. En 1980, année de sa parution, le plan de secteur reprenait sous cette affectation certains campings (Les roches et Les Tiers du Jour à Petigny, Le Haut Brûly à Brûlyde-Pesche), le parc résidentiel « La Forestière », le site de l’« Ancienne Fonderie Saint Joseph », la gare et le bâtiment de l’Administration Communale et ses alentours, et la décharge de « Cul d’Efer ». Ce qui prouve bien que déjà à cette époque de nombreux sites posaient des problèmes et qu’un assainissement ou une reconversion était nécessaire. Pourtant depuis rien n’a changé et tous les sites montrés du doigt à cette époque sont toujours dans le même état aujourd’hui. Seule la décharge de « Cul d’Efer » a fait l’objet d’une étude d’incidence visant sa réhabilitation. En outre, il est à noter que, malgré son état de délabrement, le site de l’« Ancienne Fonderie Saint 54 Joseph » représente un îlot de nature aux portes de la ville de Couvin. On y retrouve l’hypolaïs polyglotte et le serin cini. L’hirondelle de rivage a également niché à cet endroit au milieu des années 80 dans une ancienne bouche d’égoût le long de l’Eau Noire. - Les zones inondables. Dans ces zones l’exécution de tous actes et travaux est soit interdite, soit subordonnée à des conditions spéciales, aussi longtemps que les mesures nécessaires ne sont pas réalisées en vue d’éviter les inondations périodiques. Avec des rivières comme l’Eau Noire et l’Eau Blanche qui sont parfois responsables d’inondations importantes en périodes de crues, il est à déplorer qu’aucune zone ne soit reprise dans cette rubrique. - Les sites classés. Deux éléments figurent dans cette catégorie, il s’agit de la Chapelle Notre-Dame de Messines, du chêne remarquable et des alentours de la place de Presgaux et du Rocher de « La Falaise » avec les maisons avoisinantes de Couvin. D’après l’« Inventaire cartographié des monuments et sites classés de la Région Wallonne », de nombreux autres sites ont également été répertoriés, notamment l’ancienne tourbière de Cul-desSarts. Toutefois, aucun de ces sites n’apparaît sur le plan de secteur. - Les sites archéologiques. Aucun site n’est repris dans cette catégorie. Pourtant, les « Grottes de Neptune » à Frasnes et la « Caverne de l’Abîme » mériteraient d’y figurer. - Les autoroutes en projet. Aucun projet autoroutier n’est représenté sur la carte. Pourtant depuis quelques années, on parle avec de plus en plus d’insistance du contournement de Couvin. Ce projet verra vraisemblablement le jour d’ici l’an 2000. Un avant-projet d’étude d’incidence, proposant plusieurs tracés possibles, a déjà été réalisé. 55 4.3. Les contraintes liées à l’utilisation du sol. 4.3.1. La forêt. Les forêts de l’entité ont des origines très diverses : taillis exploités pour la fabrication du charbon de bois, taillis sous futaie, futaies et plantations résineuses (épicéas, pin noir, pin sylvestre, douglas,...). Elles ne sont pas homogènes ce qui multiplie le nombre de niches écologiques et réunit une grande variété de types biologiques animaux et végétaux : grands et petits herbivores, oiseaux granivores, insectivores, rapaces, batraciens reptiles, insectes et, pour la flore, arbres, arbustes, arbrisseaux, herbacées, mousses, champignons, lichens,... Elles jouent donc un rôle primordial en tant élément majeur de notre patrimoine naturel et en tant que milieu privilégié bénéficiant d’une relative bonne conservation. En effet, elles ne génèrent pas de pollution étant exemptes, pour la majorité en tout cas, de l’utilisation des engrais et des pesticides et, malgré leur exploitation, elles abritent une très grande diversité d’écosystèmes. Toutefois, certaines conditions sont nécessaires pour maintenir cette richesse biologique : - encourager la régénération naturelle, - laisser vieillir les arbres, - maintenir les arbres morts, - maintenir les ornières profondes créées par les charrois forestiers, - préserver un maximum de niches écologiques par un étagement des peuplements, - pour les plantations, choisir les essences sur base de critères stationnels, - éviter de construire des routes macadamisées et limiter au maximum les empierrements. Si l’empierrement est inévitable, utiliser les charges pierreuses en rapport avec les régions (charge calcaire en Calestienne, charge schisteuse en Fagne,...) - limiter au maximum les débardages mécaniques dans les zones sensibles, - protéger les lisières, - maintenir ou recréer des milieux « marginaux » (landes, clairières, friches,...) pouvant servir de lieux de gagnage pour le grand gibier, - suspendre tous travaux de dégagement en période de reproduction, - faucher tardivement les bermes routières en forêt, - lutter contre l’eutrophisation et l’atterrissement des groupements forestiers alluviaux (envahissement par les ronces), - après les chablis de résineux, évacuer les arbres et créer des landes à callune, 56 - faire respecter la loi sur la circulation des engins motorisés, - faire respecter la loi sur les distances de plantation des résineux en bordure des cours d’eau, Il est encourageant de constater que dans le cadre du Plan d’Environnement pour le Développement Durable adopté par le Gouvernement wallon en mars 1995 certaines des propositions formulées plus haut sont reprises, notamment en ce qui concerne la régénération naturelle, le choix des essences à planter, le maintien d’arbres morts, la valorisation des clairières et lisières, le fauchage tardif, la suspension des travaux de dégagement et de préparation du terrain en période de reproduction,... Le problème est de savoir si ces directives sont bien suivies sur le terrain. En effet, des générations de forestiers ont, par exemple, préconisé la plantation de pins noirs sur les tiennes calcaires et d’épicéas dans la grande forêt d’Ardenne. Leur principale motivation à cette époque étant la production. De nos jours, une autre fonction, liée à l’existence même des forêts, est venue s’ajouter à la première, la sauvegarde de l’environnement. Pour les anciens cette nouvelle vision de l’exploitation forestière remet en question la plupart des données qui leurs avaient été inculquées. De même, un gros effort de sensibilisation et de conscientisation doit être consenti auprès des propriétaires privés afin d’éviter les écueils des années précédentes (abattages prématurés en vue de payer les droits de succession, plantations non adaptées à la station,...). 4.3.2. Les prairies et cultures. Hormis les « terres incultes », les prairies et cultures représentent la majorité des terrains réservés à l’agriculture. Leur superficie arrive en deuxième position après la superficie forestière. Il s’agit essentiellement de prairies de fauche et de prairies pâturées; la place occupée par les champs étant assez minime. A cela s’ajoute, les haies, brise-vent, bandes boisées, alignements d’arbres, arbres isolés, chemins herbeux, espaces entre deux clôtures,... qui constituent la trame même du maillage écologique. Ils jouent le rôle de couloirs de migration pour de nombreuses espèces et mettent en relation des milieux naturels de superficies parfois très variables. En apparaissant sous des formes très diverses, ils constituent soit des couloirs de liaison plus ou moins denses, soit des « relais » ponctuels qui accentuent la richesse des paysages. Pendant très longtemps, les agriculteurs ont joué un rôle majeur dans l’entretien et la diversification des paysages. De par les pratiques agropastorales, ils sont à la base de la création de nombreux milieux semi-naturels intéressants (pelouses sèches sur calcaire, prairies mésophiles de fauche, rièzes,...). Malheureusement l’avènement de l’agriculture moderne avec son cortège d’engrais, de produits phytosanitaires et la mécanisation de plus en plus sophistiquée facilitant les travaux de génie rural, a très vite « inversé la vapeur »; l’agriculteur « créateur » du début du siècle c’est retrouvé dans le carcan d’un système économique se voulant toujours plus performant. On l’a donc insité à produire de plus en plus (chose qu’il fait très bien !) sur des surfaces de plus en plus grandes, en faisant fi de toutes les lois fondamentales de l’écologie et au détriment de la qualité. Par la même occasion, la plupart des milieux que ses prédécesseurs avaient entretenus pendant des décénnies ont été uniformisés et, dans certains cas, simplifiés à l’extrême. 57 De nos jours, les exploitations agricoles sont généralement orientées vers une ou deux productions et elles doivent faire face à d’énormes contraintes financières et aux « droits de production » (quotas). De plus, les marchés s’éffondrent rendant leur rentabilité économique plus aléatoire. Dans ces conditions, les contingences environnementales sont très souvent perçues comme des contraintes supplémentaires réduisant la liberté de production et les revenus. Heureusement, le programme agri-environnemental avancé par la Commission Européenne plaide en faveur de méthodes de production compatibles avec les exigences de la protection de l’environnement ainsi que l’entretien de l’espace naturel. Certaines mesures, élaborées par le Gouvernement wallon, s’intègrent dans ce programme (tournières de conservation, fauches tardives et diversification des semis en prairies extensives, maintien et entretien des haies et bandes boisées, maintien de faibles charges en bétail et détention d’animaux de races locales menacées,...) et rencontrent certaines considérations de la conservation de la nature, notamment en ce qui concerne le maintien du réseau écologique. Les nombreux milieux connexes à l’exploitation agricole (haies, bandes boisées, chemins herbeux, espaces entre deux clôtures, berges de rivières,...) sont autant de zones de liaison dont la gestion est « confiée » aux agriculteurs seuls. Envisagée sous cet angle, la gestion de ces milieux est très souvent inadaptée et réduite à sa plus simple expression. En effet, ceux-ci n’ont matériellement pas beaucoup de temps à consacrer à ces travaux au regard des tâches que réclame une explotation agricole moderne. Dès lors, les primes proposées par la Région Wallonne sont un bon incitant puisqu’elles tentent de les motiver à ce type d’entretien en les dédommageant financièrement. Mais l’aménagement du paysage concerne tout le monde (riverains, responsables politiques,...) et devrait être l’affaire de tous. Le paysage aurait tout à gagner s’il était géré, non seulement par les agriculteurs puisqu’ils en sont les acteurs principaux mais également par les collectivités locales. Dans ce cadre, le P.C.D.N. est une bonne opportunité pour entreprendre ce genre de démarches. L’idéal serait qu’une personne soit employée exclusivement pour ces travaux, ou d’autres similaires, sur base d’un programme d’actions précis et étalé dans le temps. De plus, l’acquisition d’un matériel performant comme une barre de coupe sur bras orientable et un broyeur achetés soit par la commune, soit en C.U.M.A. (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) par des agriculteurs, soit par une entreprise,... permettrait de réaliser un travail rapide et économique. Les haies ont été subdivisées en quatre catégories distinctes : les haies continues, les haies discontinues, les haies taillées et les haies arborées. En ce qui concernent les haies taillées, un entretien classique est suffisant mais il importe d’éviter la période de nidification des oiseaux (mars-juin). Quelques principes généraux sont à appliquer aux autres types de haies : - tout d’abord, renoncer au brûlage qui a des effets néfastes sur la faune en la privant d’abri et de nourriture et qui détruit les repousses et jeunes plants de remplacement, - tailler moins souvent et moins sévèrement, sans dégarnir la base de la haie afin de la transformer en bon brise-vent et en abri efficace pour la faune, - en cas de dégarnissage important de la base, recéper les arbustes afin qu’ils se ramifient tout en prévoyant une protection efficace contre le bétail. De plus, dans la mesure du possible, intervenir sur plusieurs années afin d’obtenir un étagement de la haie qui sera certainement profitable à la faune. 58 - essayer d’obtenir un rideau plat et homogène suffisamment garni à la base en évitant de couper le buissonnement intercalaire, - ne tailler la haie que verticalement en évitant de tailler sur le dessus et en se contentant de tailles latérales qui la transformeront en un perchis relativement plat d’un effet brise-vent très supérieur. En ce qui concerne la gestion des prés mésophiles et des prairies alluviales, sites majeurs de haute valeur biologique encore bien présents sur l’entité, il faut tout mettre en oeuvre pour inciter les propriétaires à adopter les mesures agri-environnementales et opter notamment pour la fauche très tardive, plus efficace en matière de conservation de la nature, qui concerne les Zones de Protection Spéciales dont Couvin fait partie. Une première action a été menée par les RNOB qui ont mis en réserve 27 ha de prairies grâce à l’appui financier de la Communauté Européenne (Programme Life Râle des genêts). L’objectif étant de maintenir les prairies à l’état de prairies de fauche extensives en collaboration avec les agriculteurs. Des accords ont été signés avec plusieurs fermiers pour le fauchage tardif des prairies (après le 15 juillet), le maintien de zones refuges non fauchées, le respect des zones humides et des haies, et la gestion par pâturage extensif avec bétail rustique. Ces différentes mesures visant à améliorer la qualité du réseau écologique pourraient se porter garantes de la qualité biologique des produits régionaux et s’intègreraient parfaitement dans une politique de diversification agricole. 4.3.3. Les prairies humides et marécages. Une multitude de milieux sont repris dans cette catégorie : magnocariçaies, mégaphorbiaies, roselières, prairies humides peu fertilisées (Calthion), tourbières dégradées, landes humides plus ou moins tourbeuses. Tenus aujourd’hui pour des terrains en friche sans aucun intérêt, les zones humides constituaient autrefois un élément important de l’économie agropastorale traditionnelle. Elles servaient entre-autres de vaines pâtures et fournissaient la litière pour le bétail. En les dégradant parfois, en les rajeunissant le plus souvent, ces techniques traditionnelles ont eu pour effet de les maintenir jusqu’à aujourd’hui. Cependant, l’abandon de ces pratiques agropastorales, le perfectionnement des techniques agricoles modernes, l’évolution des modes de vie et le développement des activités de loisirs réduisent de jour en jour leur superficie. Par manque d’entretien ces milieux sont rapidement regagnés par la forêt sous forme de mauvais taillis, transformés en étangs de pêche, drainés, amendés et convertis en pâtures ou prairies de fauche intensive, enrésinés, plantés de peupliers ou encore servent de décharges sauvages. Ils constituent pourtant le dernier refuge pour de nombreuses espèces animales et végétales remarquables. Mais ce sont aussi les milieux les plus menacés de l’entité qui demande une protection volontaire et rapide sans quoi d’ici une décénnie ils auront totalement disparus. Actuellement, un seul site fait l’objet d’une protection intégrale, la réserve naturelle RNOB située au nord du « Gros Têne du Bi » à Dailly, pour un autre, l’ancienne tourbière de Cul-desSarts, une procédure de mise en réserve domaniale a été entamée par la Division Nature et Forêt, un troisième, similaire au précédent, est propriété de l’Albatros (Institut Médico59 pédagogique) à Petite-Chapelle et fait l’objet d’une gestion en partenariat avec l’a.s.b.l. Les Bocages et l’Essor (Centre de formation professionnelle), enfin un quatrième, une lande humide plus ou moins tourbeuse à Cul-des-Sarts, est propriété de l’a.s.b.l. Les Bocages et est donc géré en connaissance de cause. Afin que ces quatre sites ne restent pas des îlots isolés sur l’entité, il serait urgent de proposer un plan de protection des zones humides intéressantes débutant par l’acquisition ou la location d’un maximum de parcelles. Tout d’abord, les terrains communaux repris dans cette catégorie pourraient être mis en réserve ou gérés par convention avec une association de conservation de la nature. Une convention qui stipule notamment que la protection du milieu est assurée à long terme. Dans ce cadre, la domanialisation par convention avec la Région Wallonne paraît être la meilleure solution. Les sites privés, propriétés d’agriculteurs voulant garder leurs biens, peuvent aussi être gérés de cette manière ou être gérés par l’agriculteur lui-même (avec les conseils d’une association) qui peut alors bénéficier de subsides dans le cadre des mesures agrienvironnementales concernant la conservation des zones humides dans les Zones de Protection Spéciale. Les sites situés en fonds de vallée en système prairial amendé devraient bénéficier de mesures spéciales visant la suppression ou l’utilisation minimale de toute fumure ou prévoyant l’instauration d’une zone tampon. En effet, leur vieillissement est accélèré par ces apports d’éléments biogènes qui banalisent leur flore. De plus, les nitrates exédentaires (non utilisés par les végétaux) ne sont pas absorbés par le sol mais entraînés jusqu’à la nappe aquifère par les eaux de lessivage. En ce qui concerne les propriétés de particuliers un gros effort doit être consenti afin de les informer et d’éviter les écueils des années précédentes (creusement d’étangs de pêche, plantation de peuplier,...). A ce niveau, la DNF à un rôle important à jouer, notamment en évitant d’autoriser la création d’étangs dans des zones de grand intérêt biologique. 4.3.4. Les pelouses calcaires. Elles représentent certainement les milieux qui renferment la plus grande diversité animale et végétale. De plus, elles montrent un très net intérêt didactique, géographique, esthétique et touristique. Ce sont des groupements végétaux à herbes courtes entretenus pendant de longues années par le pâturage, l’incendie ou encore la mise en culture éphémère après brûlis. Elles sont donc d’origine anthropique et leur maintien est directement lié à l’intervention humaine. En effet, après abandon de toute activité agro-pastorale, elles évoluent rapidement vers une forêt secondaire. En outre, afin de rentabiliser ses terres devenues incultes, les forestiers de l’époque ont préconisé la plantation de résineux (pin sylvestre et pin noir d’Autriche) qui forment actuellement de véritables forêts artificielles. En Calestienne, les pelouses calcaires sont certainement les milieux les plus menacés. De nombreuses nuisances d’origine anthropique se conjugent pour accentuer encore leur dégradation naturelle : pâturage intensif et amendement, dépôts de fumier et dépôts d’immondices, remblayage, stokage de bois, terrain de V.T.T., constructions, campingscaravanings,... Ainsi, malgré leur très grande valeur biologique, un seul site sur 25 recensés 60 lors de l’inventaire, fait actuellement l’objet de mesures de protection, la réserve RNOB du « Gros Têne du Bi » à Dailly. Toutefois, une petite pointe d’optimisme est à relever en ce qui concerne certains sites : le versant sud du « Gros Têne du Bi » et « la Falijotte » à Dailly, « le Tri Chalon » et « le Trou de Boussu » à Boussu-en-Fagne, « l’Ancienne Carrière de la Vaucelle » et « le Tienne de la Rôsière » à Frasnes et « le Tienne de la Croix Richa » à Petigny. Tous sont des propriétés communales et pourraient faire l’objet d’une mise en réserve ou d’une convention de gestion à long terme en partenariat avec une ou plusieurs associations de conservation de la nature (l’a.s.b.l. Les Bocages et la Commission Sud ESEM des RNOB) et la DNF. Parallèllement à ces démarches administratives, il est impératif de mettre au point des méthodes de gestion dont les buts prioritaires sont la conservation des espèces animales et végétales. Le but principal de cette gestion est de contrôler la recolonisation forestière. Comment ? En bloquant la série évolutive au stade actuel ou à un stade antérieur jugé optimal sur la plan floristique et faunistique, et en rétablissant les pratiques agropastorales abandonnées. Pour ce faire les associations se chargeront des débroussaillages des pelouses banalisées avec évacuation de la litière, de la suppression des fourrés d’épineux avec maintien des ligneux rares et pourront compter sur le concours de la DNF pour les abattages d’arbres (pin noir et pin sylvestre). Ces mesures de gestion seront évidemment accompagnées d’actions de surveillance et d’inventaire permettant d’apprécier leur impact sur le développement de certaines plantes et animaux spécifiques. De même, des campagnes de sensibilisation (excursions guidées, expositions,...) seront menées afin de mieux faire connaître ces espaces de vie aux touristes, aux écoles, aux riverains,... 4.3.5. Les pelouses silicicoles. Ces pelouses sont typiques de l’Ardenne. Elles constituent des milieux particuliers caractérisés par une végétation spécifique. Ce sont généralement d’anciennes cultures abandonnées qui ont été pâturées ou fauchées. Leur affectation est sensiblement différente de celle des pelouses calcaires qui sont pour la plupart à l’abandon; dans ce cas il s’agit de prairies de fauche ou de prairies pâturées. Leur gestion se rapprochent donc plus de la gestion des prairies de fauche mésophiles. Il est encourageant de constater qu’une partie d’entre-elles situées notamment à Cul-des-Sarts, font déjà l’objet « d’un entretien écologique » qui consiste en une fauche très tardive (fin août). L’exploitation agricole responsable de cette gestion applique les mesures agri-environnementales pour la fauche tardive, la faible charge de bétail à l’hectare et est reconnue comme « Ferme de Conservation » c’est-à-dire qu’elle a en détention des animaux de races locales menacées. Par contre, les autres sites sont entretenus de façon traditionnelle sous un régime de fauches plus intensives. Dès lors, il serait intéressant que les autres agriculteurs ou propriétaires privés puissent aussi s’inscrire dans une politique agri-environnementale. 61 4.3.6. Les carrières. L’exploitation de la pierre est un des derniers bastions de l’activité économique couvinoise. On ne peut donc pas négliger les retombées financières pour la commune et en matière de création d’emplois, qui en découlent pour la région. En témoigne la réexploitation en 1995 de la « Carrière Lahonri » qui été à l’abandon depuis de nombreuses années. Néanmoins, de nombreux sites sont désaffectés et ont été naturellement recolonisés par la végétation à tel point qu’aujourd’hui, un nouvel et fragile équilibre naturel s’est établi. Ils ont alors acquis un très grand intérêt biologique notamment pour des espèces dont les habitats naturels sont menacés et qui sont attirées vers des milieux anthropiques de substitution. Paradoxalement, certains sites (Carrière du Nord) en activité abritent une multitude de milieux qui sont apparus au hasard de l’exploitation ou grâce à l’alliance intime de plusieurs paramètres (nature du substrat, orientation et pente du terrain,...). Par contre, d’autres ont été transformés en décharges non contrôlées ou sont victimes de dépôts sauvages au détriment de leur valeur biologique. Des sommes énormes, à charge de la commune, doivent alors être engagées pour leur assainissement. Dès leur abandon, les carrières devraient donc être recensées et faire l’objet de démarches garantissants leur « réhabilitation écologique ». En effet, très souvent l’effort essentiel porte sur la replantation des crêtes, le reprofilage et l’ensemencement des paliers d’exploitation, le comblement des vides créés par l’extraction et l’élimination des déchets et des morts-terrains. Ainsi, très souvent les excavations sèches recoivent de grosses quantités de décombres et de détritus avant de parfaire leur « assainissement » grâce à une couche de terre arable nécessitée par leur mise en culture ultérieure. Dans d’autres cas, elles sont tout simplement transformées en décharges de classe 2 ou 3. D’énormes travaux de colmatage des parois sont alors entrepris dans les sites à risque afin d’éviter à l’avenir les infiltrations de substances polluantes dans les nappes phréatiques. C’est présicément lors de l’étude d’incidence qui précède une demande d’exploitation que doivent être formulées toute une série de recommandations en ce qui concerne le périmètre d’exploitation et le réaménagement futur du site. Dans ce contexte, l’étude d’incidence peut mettre en exergue la présence de tel ou tel biotope ou de telle ou telle espèce, et orienter le plan d’exploitation de manière à éviter, autant que possible, les milieux sensibles. Dans cette optique, il serait aberrant d’opter, au terme de l’exploitation, pour un aménagement qui supprimerait toutes traces d’activités humaines par le comblement pur et simple de l’excavation. Il paraît donc tout indiqué de tirer parti de la situation existante et de ce que l’homme et la nature ont créé au hasard des travaux d’extraction. Dans ce cadre, l’objectif général d’aménagement sera la diversification biologique et écologique maximale en s’aidant des potentialités naturelles et artificielles du milieu. 4.3.7. Les rivières et ruisseaux. Les cours d’eau sont des écosystèmes particuliers profondément marqués par l’influence humaine. Ainsi, à un moment ou à un autre de leur existence ils ont subi des transformations sur l’un ou l’autre tronçon de leurs parcours. L’Eau Blanche et l’Eau Noire n’ont pas échappé à ce constat. Le dernier grand dommage qu’elles ont subi sont les wateringues locales qui ont 62 décidé de la rectification de leur cours pour le maintien du régime des eaux. heureusement ces travaux ne concernaient qu’une partie de leurs tracés. Fort L’Eau Blanche ne traverse que des campagnes, ce qui en fait une rivière aux eaux troubles et au fond en général envasé avec, par endroit, quelques plages caillouteuses où l’eau s’écoule plus rapidement. Elle reçoit de petits affluents, le plus important étant la Brouffe qui présente la même physionomie. Elles ont subi et continuent à subir de nombreux dommages tels la rectification et le gabionnage des berges, les rejets d’effluents agricoles et domestiques, l’arasement des crêtes de berges provoqué par le piétinement du bétail,... qui ont des répercussions sur la vitesse du courant, la nature du fond, la température, l’oxygénation et la composition chimique des eaux, et donc indirectement sur la faune et la flore. L’Eau Noire est une rivière aux eaux claires et rapides apparemment encore de bonne qualité du moins en ce qui concerne son parcours forestier resté plus ou moins « naturel » à cet endroit. Son tronçon le plus intéressant étant situé entre Rièze (commune de Chimay) et Couvin. A Forge Jean Petit, elle serpente et sort de son lit fréquemment en période de crue inondant les prairies qui la bordent. Bien qu’elle semble plus épargnée que l’Eau Blanche, elle subi également de nombreuses dégradations surtout d’origine domestique auxquelles s’ajoute le saccage de certains tronçons suite à l’installation irréfléchie de campings. A ces contraintes d’origine artificielle s’ajoutent des contraintes naturelles tels les débordements arborescents qui gênent et ralentissent l’écoulement du flot. Les troncs et branches qui basculent dans la rivière sont autant de points d’encrage pour les déchets et les particules de matière terreuse véhiculés par le courant. Ceux-ci s’accumulent autour du barrage naturel ainsi créé et petit à petit se forment et s’élargissent des banquettes de vase. Les feuilles se décomposent et accentuent encore l’envasement. Un état de désoxygénation s’installe, les galets et graviers se recouvrent d’un enrobage vaseux et le cours d’eau progresse incidieusement vers un état de décrépitude irréversible. Dans les cas extrêmes, on note localement des effondrements de berges érodées du fait de la disparition de l’enracinement stabilisateur. Cet état de fait commande alors le recépage urgent des saules et aulnes trop encombrants ou la limitation de leur expansion par émondage, ainsi que la stabilisation des terres effondrées. Pour ce faire, le recours à des techniques de végétalisation (fascines d’osier, bouturages et plantations ligneuse) respectant notamment les berges verticales argileuses propices à la nidification du martin-pêcheur et de l’hirondelle de rivage, seront les bienvenues. Ce travail doit aussi se faire en connaissance de cause afin d’éviter les mois de fraye (novembre à mai) et la nidification des oiseaux rivulaires (mars à juin), et viser uniquement les interventions nécessaires car l’arbre est indispensable pour la stabilisation des berges. L’idéal est qu’il se fasse à la suite d’une mobilisation générale qui réuni autour de la rivière, pêcheurs, naturalistes, agriculteurs, randonneurs, agents de la DNF,... tous se sentant concernés par la gestion de ce patrimoine commun. Dans cette optique, d’autres actions pourraient également être à l’ordre du jour : la gestion hivernale des fragments de roselières sur la Brouffe, l’ouverture aux pêcheurs d’une seule berge sur les deux afin d’épargner la végétation semi-aquatique, la limitation des déversements de truites non indigènes,... Tous ces travaux peuvent être le détonateur d’une vaste campagne de conscientisation attirant l’attention sur la complexité des problèmes qui touchent nos cours d’eau et proclamant leur assainissement. En ce qui concerne les ruisseaux, ceux qui coulent en Ardenne tels le Ri de Rome, le Ruisseau de Pernelle, le Ruisseau de la Huilerie dont les physionomies sont comparables à celle de l’Eau Noire, sont de bonne qualité. Par contre, ceux qui traversent les zones agricoles et les 63 zones d’habitat comme le Ruisseau d’Aine, le Grand Mort, le Grand Fossé, le Ruisseau de la Rôsière,... sont pollués, certains étant même de véritables égouts à ciel ouvert. Le problème de pollution des eaux de surfaces doit donc être appréhendé avec beucoup de sérieux. Bien qu’il n’ait jamais été étudié de manière approfondie, il concerne à des degrés divers la plupart des rivières et ruisseaux de l’entité. Des systèmes d’épuration se justifieraient donc parfaitement aux points névralegiques, notamment sur l’Eau Blanche à la sortie de Mariembourg. Cela permettrait de traiter non seulement les eaux de l’Eau Blanche mais également celles de la Brouffe et du Ruisseau de la Rôsière particulièrement pollué. De même, sur l’Eau Noire à la sortie de Couvin, une station d’épuration édifiée à proximité du Parc Saint Roch, pourrait filtrer les rejets de la ville et des industries toutes proches, et récolter, par un réseau de collecteurs, les eaux usées des campings de Petigny. En outre, il existe actuellement des moyens mis à la disposition de tout un chacun permettant de traiter les rejets d’eaux usées domestiques à partir de bacs débourbeurs et dégraisseurs ou à l’aide de dispositifs d’épuration par hydroserie reconstituée. 4.3.8. Les routes, chemins asphaltés, chemins de terre, chemins herbeux et sentiers. Etant donné sa superficie particulièrement importante, la commune de Couvin est parcourue par un réseau très dense de routes et de chemins auxquels se ralient de nombreux sentiers, rues et ruelles. La trame routière carossable actuelle représente 395 kilomètres de voiries communales (plus 69 kilomètres de routes d’Etat). Ces chiffres parlent d’eux-mêmes et permettent d’apprécier l’étendue des bords de routes qui représentent donc une longueur de plus ou moins 700 kilomètres si l’on excepte les rues citadines sans berme latérale. On mesure donc tout l’intérêt d’adhérer à la convention sur le fauchage tardif proposée par la Région Wallonne. Cette action a rencontré un vif succès auprès de la population et a permis à certains accotements de renaître par leur abondante floraison. Cette gestion écologique est surtout envisagée sous l’angle d’un meilleur entretien de la végétation naturelle des bords de route. Toutefois, elle concerne directement plusieurs groupes d’animaux comme les insectes, les esargots, les reptiles, les mammifères,... en tant que zones de liaison privilégiée favorisant le brassage génétique entre les populations isolées. En outre, afin de parfaire cette action d’autres mesures concernant plus spécifiquement la faune pourraient être envisagées sur certains tronçons à risque. Il s’agit plus spécialement de la route de la Platinerie (vers le barrage du Ri de Rome) et de la route du Moulin des Bois à couvin et du chemin Hameau de Géronsart à Géronsart où des passages massifs de batraciens sont notés tous les ans lors des migrations vers les lieux de fraye au printemps. A certains endroits des mesures de protection, visant le placement de barrières amovibles interdisant la circulation sur ces tronçons entre le coucher et le lever du soleil, sont déjà mises en oeuvre par la DNF. De plus, le placement de panneaux routiers est prévu pour le printemps 1997. Sur les routes où ce genre d’interdiction n’est pas envisageable, la construction de barrières permanentes permettant de canaliser les batraciens vers des tunnels placés sous la surface de la route, pourraient être envisagés. Les chemins de terre, les chemins herbeux et les sentiers sont aussi autant de relais et de milieux semi-naturels de substitution pour de nombreuses espèces. Dès lors, il est impératif d’envisager une gestion « douce » de ces espaces préconisant des traitements adaptés aux zones herbeuses et aux haies en place, et insistant sur la nécessité d’intervenir en fin d’été. 64 Ces travaux pourraient donc se faire en coordination entre le Service des travaux, la DNF et une association locale de protection de la nature. Mais le plus gros problème qui touche actuellement l’entité est certainement le projet de contournement de Couvin. Les passages à gibier. Le nombre et le positionnement de ces ouvrages spécifiques devront être définis en collaboration avec les responsables de la DNF. 4.3.9. Les vergers. Autrefois très répandus, ces vergers ceinturaient la plupart des villages et couvraient parfois des étendues importantes. Victimes des primes à l’abattage octroyées par la C.E.E. et du désintérêt de la population, ils ont fortement régressés. Par endroits, il ne subsiste plus que quelques vestiges de ce que fut la culture fruitière avant 1950. Par contre, dans des villages comme Petigny, Presgaux et Pesche certains vergers occupent encore parfois des superficies importantes de l’ordre de plusieurs hectares pour certains. Malgré les divers arguments, essentiellement d’ordre économique, qui s’insurgent devant le maintien des vergers traditionnels, ceux-ci ont toujours leur raison d’être dans le paysage rural. Allaint l’élevage à la production fruitière, ils répondent à la première mission des agriculteurs, qui n’est autre que la subsistance des populations. Leur seconde mission, l’entretien des terres et du paysage, est également l’apanage des vergers traditionnels. Etant donné le rôle d’intermédiaire qu’il joue entre le milieu ouvert et le milieu fermé, on y rencontre des espèces inféodées aux deux types de milieu exploitant des niches écologiques différentes. De plus, une tendance actuelle, qui prône un retour aux produits du terroir, encourage la plantation d’anciennes variétés et par là des hautes tiges. Nombreux sont les emplacements pouvant servir au maintien, à la restauration ou à la création de vergers de hautes tiges. Ainsi, en zone agricole, les pentes difficilement exploitables, l’espaces entre deux clôtures contiguës, les abords d’une ferme sont autant d’endroits où la plantation d’arbres fruitiers reste tout à fait justifiable. Ailleurs, lors de la plannification de lotissements, il suffit de tenir compte de l’emplacement d’éventuels vergers en les contournant ou en les intégrant dans les zones à bâtir. Les jardins privés, les terrains communaux et les bermes latérales des voiries sont également tout à fait indiqués pour des plantations de quelques fruitiers de hautes tiges. Dans cette optique, plusieurs actions sont déjà menées sur l’entité : - la création depuis 1991 de deux vergers expérimentaux d’une superficie totale de 4 hectares, reconnu comme Centre de Référence et d’Expérimentation par la Région Wallonne et propriété de l’a.s.b.l. Les Bocages de Cul-des-Sarts, - la restauration de plusieurs vergers d’agriculteurs et de riverains, - la restauration et la création de deux vergers communaux situés à Frasnes et à Presgaux, - la création de deux vergers respectivement de 40 et de 50 ares par des agriculteurs. 65 Ces quelques actions ne doivent pas rester isolées et la sensibilisation du public, visant à étendre le mouvement, restent donc essentielle afin de multiplier les actions en faveur de notre bocage par une politique de préservation du milieu rural (sauvegarde des vergers traditionnels, des alignements de saules têtards, des haies, des rangées d’arbres,...). Toutefois, il faut être conscient qu’un des atouts majeurs de la viabilité à long terme des arbres fruitiers, est leur entretien. Il s’agit d’un élagage tous les 3 ou 4 ans qui consiste à favoriser la croissance vers l’extérieur et à alléger le houppier en supprimant le bois mort, les gourmands et les branches excédentaires qui s’entrecroisent. De plus, la création d’un verger de hautes tiges doit être une entreprise bien réflécie qui prend en compte tous les aspects de la plantation à savoir, le travail du sol, le tuteurage, les amendements, la protection contre le bétail,... Mieux vaut planter peu d’arbres dans de bonnes conditions que de vouloir planter un maximum d’arbres et négliger certains aspects de la plantation. 4.3.10. Les étangs et les mares. Sur le territoire, on distingue plusieurs types d’étangs et de mares : les étangs de pêche ou de loisir peu profonds, les étangs atterris ou en assec présentant une abondante végétation semiaquatique, les bassins de décantation, les mares permanentes peu profondes sur substrat argileux, les mares temporaires (ornières ou flaques) sur substrat semi-perméable,... Toutes ces étendues d’eau sont des milieux propices à l’installation d’une flore hygrophile ou aquatique typique. De plus, de par leur caractère hétérogène et à la suite de leur raréfaction grandissante sur l’ensemble du territoire wallon, elles servent de refuge pour de nombreuses espèces animales (batraciens, insectes, oiseaux,...). Toutefois, il faut se rendre à l’évidence que parmi les sites recensés, seule une minorité présente un intérêt biologique important. En effet, la plupart d’entre-eux sont victimes de techniques agricoles particulièrement dommageables (remblayage, drainage, pollution par les engrais et les pesticides,...), de dépôts sauvages,... et de l’évolution naturelle (atterrissement, assèchement). Ces zones humides méritent donc une attention toute particulière de la part des gestionnaires de l’environnement (agriculteurs, pêcheurs, agents de la DNF, naturalistes, responsables communaux,...). Ainsi, au même titre que d’autres milieux (pelouses calcaires, vergers,...), les mares communales mériteraient d’être protégées et aménagées. De même, des campagnes de sensibilisation pourraient être organisées en vue d’intéresser les propriétaires privés à leur conservation. Les aménagements proposés pourraient s’articuler comme suit : - tout d’abord, identifier les sources de pollution éventuelles et prendre des mesures pour les neutraliser, - en zone agricole, clôturer les abreuvoirs en ne laissant qu’un seul accès au bétail afin de limiter le piétinement et le broutage des plantes semi-aquatiques, - maintenir un ensoleillement optimal (garant de la diversité!) en limitant la colonisation par les ligneux ou en taillant en têtards certains arbres encombrants, 66 - améliorer leur viabilité en les recreusant si nécessaire; le recours au curage ne se fera que pour des mares ou des étangs complètement asphixiés par accumulation de matière organique, - en cas de travaux importants respecter, autant que possible, la végétation des berges, - s’opposer à la plantation d’hélophytes et d’hydrophytes d’ornement, - respecter les associations végétales de vasières, - pour les étangs, la mise en assec permet le tassement et la minéralisation des vases, - éviter les empoissonnements importants de carpes ou autres cyprinidés. Ceux-ci provoquent des remous dans la vase qui entraînent une perte de luminosité et la disparition des hydrophytes à plus ou moins court terme, - surveiller le braconnage des grenouilles, - informer les propriétaires sur les méthodes d’effarouchement non préjudiciable aux oiseaux (héron, martin-pêcheur), - disposer autour des tas de cailloux ou de bois pour l’hibernation de certaines espèces de batraciens. 4.3.11. Les parcs et jardins. Les parcs et jardins sont des espaces favorables à la vie spécialement lorsqu’ils sont gérés d’une manière écologique. De par leur superficie et la diversité des milieux en place (haies, mares, massifs arbustifs, arbres isolés, bandes boisées, rocailles, murets de pierre sèche, parterres,...), ils accueillent une foule d’espèces. Toutefois, la fréquentation et l’entretien intensifs, dont ils font habituellement l’objet, perturbent considérablement les animaux et les plantes. Ainsi, la tonte régulière des pelouses, l’emploi abusif de fertilisants et de pesticides, l’élimination systématique des débris végétaux,... affectent l’équilibre biologique. Dès lors, il serait judicieux d’énoncer un ensemble de principes insistant sur l’attention et la place à accorder à la nature dans ces espaces verts. 4.3.12. Les combles et clochers d’églises et d’autres bâtiments. De par leur tranquillité et le microclimat particulier qui y règne, les combles des églises et de certains bâtiments publics ou granges, constituent des milieux de prédilection pour certaines espèces d’oiseaux et de mammifères comme la chouette effraie et les chauves-souris. Dans le cadre de l’A.E.C.N. 95, la commune de Couvin a signé une convention avec la Région Wallonne portant sur l’aménagement des combles et clochers des églises. Ainsi, sur base de recensements et d’annotations réalisés depuis de nombreuses années par J. Doucet (GEPOP), des aménagements spécifiques pour ces espèces, seront réalisés en 1997. 67 Néanmoins, ces aménagements doivent tenir compte d’une donnée importante à savoir la présence des pigeons qui fréquentent assidûment et souvent en grand nombre ces édifices. Dès lors, afin d’éviter le grillageage des abat-sons qui constitue une barrière pour l’effraie et les chauves-souris, il est recommandé d’enlever régulièrement les pigeons. Etant donné que de nombreuses églises sont déjà grillagées, il est possible d’avoir recours à des aménagements spécifiques. Des expériences de ce genre, initiées par l’a.s.b.l. Biomont, ont déjà été réalisées dans certaines églises de la commune de Beaumont. Elles ont consisté, notamment pour la chouette effraie, soit à recréer un plancher au sommet de la tour de façon à isoler la flèche, soit à construire un caisson obscur devant une fenêtre existante ou encore pour les chauvessouris, à occulter au maximum les combles et à aménager des lucarnes dans le grillage des abat-sons et dans la porte séparant le clocher des combles. Au vu de la quantité de bâtiments susceptibles d’accueillir la chouette effraie, les chauvessouris ou d’autres espèces, ces aménagements restent très ponctuels puisqu’ils ne concernent que les églises. En effet, il serait judicieux d’étendre ce genre d’initiative à l’ensemble des maisons familiales par le biais d’une brochure technique et de contact direct. 68 5. Description des sites de grand intérêt biologique et propositions d’action particulières. 5.1. Introduction. Au cours des relevés de terrain, nous avons identifié 10 sites en zone centrale et 50 sites en zone de développement rapide. Ceux-ci ont fait l’objet de recherches plus approfondies sur leur intérêt biologique. Ils sont décrits de façon plus détaillée dans ce chapitre. Les informations ont été synthétisées sur des fiches dont le canevas est comparable à celui mis au point par le Conseil Supérieur Wallon de la Conservation de la Nature pour l’identification des Zones Humides d’Intérêt Biologique. 5.2. Les sites de grand intérêt biologique et propositions d’action. Ci-dessous, le canevas d’une fiche type. SITE N° - Nom du site (types de milieux et lieu-dit) : - Propriétaire (privé ou public) : - Localisation : + Carte (n° de la carte IGN au 1/10.000 ème et n° de la zone se rapportant à la subdivision faite dans le cadre de cette étude) : + Village (commune avant fusion) : - Statut au plan de secteur (zone agricole, zone forestière, zone d’espace vert,...) : - Type de zone dans le réseau écologique (zone centrale en milieu ouvert ou fermé, zone de développement en milieu ouvert ou fermé,...) : - Nature du site (marais, fagne, prairie de fauche, prairie pâturée, pelouse calcaire, fourrés d’épineux, friche,...) : - Surface (en ares ou en hectares) : - Intérêt écologique (botanique et zoologique) : + Phytocénoses (description des principales communautés végétales; celles-ci correspondent à des portions homogène du tapis végétal) : 69 + Espèces remarquables : * Faune : * Flore : - Menaces : - Propositions d’action (aménagements, gestion se rapportant aux différents milieux) : Il est à noter que certains sites de faibles superficies n’ont pas été décrits, généralement parce qu’ils n’apportaient rien de nouveau, leur composition floristique étant identique à celle de milieux précédemment traités et aucune espèce remarquable n’avait été identifiée au moment des relevés de terrain. 70 SITE N° 1. - Nom du site : Prairies mésophiles sur schiste, magnocariçaie et mégaphorbiaie rudéralisée du lieu-dit « Culot du Bois ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Froidchapelle 57/3, zone 20. + Village : Géronsart. - Statut au plan de secteur : zone agricole - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairies de fauche et marécage. - Surface : 1 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Prairie mésophile sur schiste à Pimpinella saxifraga, Luzula campestris, Arrhenatherum elatius, Leucanthemum vulgare, Malva moschata, Lotus corniculatus, Centaurea subg. Jacea,... * Magnocariçaie-mégaphorbiaie rudéralisée à Carex riparia, Carex disticha, Filipendula ulmaria, Lythrum salicaria, Lotus pedunculatus, Cirsium palustre, Angelica sylvestris, Galium palustre, Achillea ptarmica, Polygonum amphibium, Juncus conglomeratus, Stellaria graminea, Galeopsis tetrahit, Urtica dioica,... + Espèces remarquables : * Faune : la locustelle tachetée et le traquet pâtre se reproduisent dans la mégaphorbiaie. Le lézard vivipare parcoure la pelouse à la recherche de petites proies. Quelques sauterelles comme la sauterelle multicolore (Conocephalus discolor) et la sauterelle des roseaux (Conocephalus dorsalis) ont été contactées dans la mégaphorbiaie. * Flore : le petit boucage (Pimpinella saxifraga), la luzule champêtre (Luzula campestris), la laîche des rives (Carex riparia), la laîche distique (Carex disticha), la salicaire commune (Lythrum salicaria), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), le gaillet des marais (Galium palustre), l’achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), la renouée amphibie (Polygonum amphibium). - Menaces : la plantation de peupliers dans le fond humide et de chênes sur les versants entraînent le comblement et la rudéralisation du site. - Propositions d’action : * Prairie mésophile : supprimer les chênes et accentuer le caractère thermophile de la prairie par un fauchage régulier avec exportation du foin en juillet-août. * Magnocariçaie-mégaphorbiaie : organiser une fauche basse en fin d’été afin d’enrayer sa banalisation et contrôler la progression des 71 ligneux par arrachage des souches surnuméraires. Il va sans dire que ces opérations doivent s’accompagner de l’exportation des produits de fauche afin de ne pas provoquer la multiplication de la grande ortie sur les résidus organiques en décomposition. De même, il est primordial d’éviter l’assèchement et le drainage éventuels qui ne feraient qu’accentuer sa banalisation. La fréquence d’intervention ne doit pas nécessairement être annuelle mais doit plutôt s’appuyer sur un programme de gestion privilégiant le fauchage par rotation. 72 SITE N° - Nom du site : Lambeau de prairie mésophile avec fruticée envahissante du lieudit « Tri Pirard ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 5. + Village : Mariembourg. - Statut au plan de secteur : zone d’habitat. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie de fauche et fourré d’épineux. - Surface : 10 ares. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Prairie mésophile de fauche à Brachypodium pinnatum, Carex pulicaris, Coeloglossum viride, Viola canina, Carex tomentosa, Myosotis discolor, Plathanthera bifolia, Danthonia decumbens, Silum silaus, Succisa pratensis, Selinum carvifolia, Ophioglossum vulgatum,... * Vestige de lande mésophile à Calluna vulgaris. * Fruticée à Prunus spinosa et Crategus monogyna. + Espèces remarquables : * Faune : la locustelle tachetée a été contactée dans la prairie. L’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle, le gros bec nichent dans la fruticée. * Flore : la laîche puce (Carex pulicaris), l’orchis grenouille (Coeloglossum viride), la violette des chiens (Viola canina), la laîche tomenteuse (Carex tomentosa), le myosotis versicolore (Myosotis discolor), la platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia), la sieglingie décombante (Sieglingia decumbens), le silaüs des prés (Silaum silaus), la succise des prés (Succisa pratensis), le sélin (Selinum carvifolia), l’ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum). - Menaces : à l’extension irrémédiable du lotissement accompagnée de tous ses désagréments (terrassements, utilisation intempestive d’herbicides,...), s’ajoute l’envahissement progressif de la prairie par les arbustes épineux. - Propositions d’action : * Prairie mésophile : maintenir des îlots entre les parcelles à bâtir ou maisons existantes et faucher annuellement en fin d’été avec évacuation de la litière. * Fruticée : couper les épineux. 73 SITE N° - Nom du site : Reliques de pré du molinion et prairie humide peu fertilisée du lieu-dit « Pavillon de Chasse ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 3. + Village : Géronsart. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie de fauche humide. - Surface : 70 ares. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Relique du molinion à Carex panicea, Scorzonera humilis, Silaum silaus, Selinum carvifolia,... * Prairie humide peu fertilisée à Bromus racemosus, Galium palustre, Achillea ptarmica, Valeriana dioica, Juncus conglomeratus, Filipendula ulmaria, Carex nigra, Lychnis flos-cuculi, Dactylhorhiza majalis,... + Espèces remarquables : * Faune : la rousserolle verderolle et la fauvette grisette nichent a respectivement dans la prairie humide et dans un buisson périphérique. * Flore : la laîche blauâtre (Carex panicea), le scorsonère des près ( Scorzonera humilis), le silaüs des prés (Silaum silaus), le sélin (Selinum carvifolia), le brome en grappe (Bromus racemosus), le gaillet des marais (Galium palustre), l’achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), la valériane dioïque (Valeriana dioica), la laîche vulgaire (Carex nigra), l’orchis à larges feuilles (Dactylorhiza majalis),... - Menaces : les fumures et le drainage menacent la prairie à court terme. - Propositions d’action : * Prairie humide : conscient de la richesse du site, le propriétaire fauche tardivement la partie la plus mouilleuse permettant ainsi aux orchidées de fleurir et de fructifier. Toutefois, il serait intéressant de lui proposer accord de gestion. Cf. gestion site n° 74 SITE N° - Nom du site : Mares eutrophes et mésotrophes avec vasières, typhaie, scirpaie, aulnaie-saulaie, friche mésophile rudéralisée de l’Ancienne Argilière du lieu-dit « Terre du Roi ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 4. + Village : Mariembourg. - Statut au plan de secteur : zone agricole et extension de zone d’extraction. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : mares, friche rudérale et bois marécageux. - Surface : 2,5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Mares eutrophes et mésotrophes à Lemna minor, Hydrocharis morsusranae, Elodea canadensis, Potamogeton lucens, Potamogeton crispus, Potamogeton berchtoldii,... * Vasières à plages gazonnantes à Eleocharis acicularis, Veronica scutelleta, Carex pseudocyperus,... * Scirpaie à Eleocharis palustris. * Typhaie à Typha angustifolia, Typha latifolia, Iris pseudacorus, Alisma plantago-aquatica,... * Aulnaie-saulaie de recolonisation à Alnus glutinosa, Salix caprea, Salix cinerea, Salix triandra, Salix div.sp., Betula verrucosa,... * Friche mésophile à flore rudéralisée à Urtica dioica, Holcus lanatus, Dactylis glomerata, Tanacetum vulgare, Achillea lillefolium, Centaurium erythraea,... + Espèces remarquables : * Faune : de nombreux oiseaux nichent de façon régulière sur le site, hypolaïs polyglotte, fauvettes grisette, des jardins, babillarde, à tête noire, rossignol philomèle, pipit farlouse, bruant des roseaux, rousserolle verderolle, poule d’eau, d’autres sont irréguliers, martinpêcheur, locustelle tachetée, vanneau huppé, d’autres encore sont des visiteurs rares, bécassine sourde, mésange rémiz et d’autres enfin sont des visiteurs réguliers, pipit des arbres, bécassine des marais, petit gravelot, chevalier culblanc, héron cendré,... C’est aussi un site remarquable pour les odonates avec Lestes dryas, Lestes barbatus, Lestes viridis, le leste fiancé (Lestes sponsa), l’agrion port-coupe (Enallagma cyathigerum), l’agrion élégant (Ischnura elegans), le sympétrum noir (Sympetrum danae), le sympétrum commun (Sympetrum vulgatum), le sympétrum rouge sang (Sympetrum sanguineum), le sympétrum jaune d’or (Sympetrum flaveolum), la 75 libellule à quatre taches (Libellula quadrimaculata), l’orthetrum réticulé (Orthetrum cancellatum), l’aeshne bleue (Aeshna cyanae), l’anax empereur (Anax imperator), et la rare Aeshna affinis, ainsi que pour les batraciens et reptiles avec le crapaud calamite, le crapaud commun, l’alyte accoucheur, la grenouille verte, la grenouille rousse, les tritons crêté, ponctué, alpestre, palmé, le lézard vivipare, la couleuvre à collier et l’orvet fragile. Notons enfin la présence de l’argiope fasciée (Argiope bruennichi), qui tisse sa toile dans les hautes herbes. * Flore : le petit nénuphar (Hydrocharis morsus-ranae), le potamot à feuilles luisantes (Potamogeton lucens), le potamot à feuilles crépues (Potamogeton crispus), le potamot de Berchtold (Potamogeton berchtoldii), le scirpe épingle (Eleocharis acicularis), le scirpe des marais (Eleocharis palustris), la véronique à écus (Veronica scutelleta), la laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus), la massette à feuilles étroites (Typha angustifolia), le plantain d’eau (Alisma plantagoaquatica), l’érythrée petite centaurée (Centaurium erythraea),... - Menaces : l’atterrissement et l’assèchement des mares, et la recolonisation forestière menée par les saules participent à la rudéralisation du site. A cela on peut ajouter de nombreux préjudices d’origine anthropique : braconnage des batraciens, motocross, dépôts d’immondices, pression de chasse,... - Propositions d’action : le site fait actuellement l’objet d’une procédure de mise en réserve domaniale. * Mares eutrophes et mésotrophes : lutter contre l’atterrissement de certaines mares par curages, abattage des ligneux et inondation du site par un réseau tentaculaire de petits fossés en connexion directe avec la Brouffe. * Aulnaie-saulaie de recolonisation : déboiser afin de recréer une mosaïque de milieux diversifiés. 76 SITE N° - Nom du site : Prairie humide améliorée avec colonies de joncs, roselière au nordouest du pont du chemin de fer de la Brouffe. - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 5. + Village : Mariembourg. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie humide et roselière. - Surface : 70 ares. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Prairie humide améliorée avec colonies de joncs à Juncus inflexus, Juncus conglomeratus, Juncus effusus et dans les dépressions Glyceria fluitans, Ranunculus flammula, Lysimachia nummularia,... * Roselière à Phragmites australis, Iris pseudacorus, Solanum dulcamara, Filipendula ulmaria, Epilobium angustifolium, Salix cinerea, Salix div.sp.,... + Espèces remarquables : * Faune : le bruant des roseaux, le pipit farlouse, la poule d’eau et la rousserolle verderolle nichent sur le site et en bordure de la Brouffe. C’est aussi un site de transit intéressant pour des espèces comme la bécassine des marais, le chevalier culblanc, le pipit spioncelle et de nombreux sylvidés (pouillots, fauvettes). * Flore : le jonc glauque (Juncus inflexus), la renoncule flammette (Ranunculus flammula) et la lysimaque nummulaire (Lysimachia nummularia). - Menaces : le surpâturage et les fumures répétées, le curage de la Brouffe. - Propositions d’action : * Prairie humide : pâturage extensif sans amendement et création de mares. * Roselière : cf. gestion mégaphorbiaie site n° 77 SITE N° - Nom du site : Prairies mésophiles peu améliorées, fossé humide et haies hautes du lieu-dit « Drî Cense Catherine ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 5. + Village : Mariembourg. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone d’extension d’habitat. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie de fauche et réseau de haies. - Surface : 4,5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Prairies mésophiles peu améliorées à Primula veris, Silaum silaus, Plantago lanceolata, Centaurea subg. Jacea, Achillea millefolium, Colchicum autumnale,... * Haies hautes à Crataegus monogyna, Prunus spinosa,... * Fossé humide à Lythrum salicaria, Filipendula ulmaria, Epilobium hirsutum, Mentha aquatica,... + Espèces remarquables : * Faune : le bruant des roseaux, le traquet pâtre et la pie-grièche écorcheur fréquentent assidûment les prés où nichent le pipit farlouse et l’alouette des champs; de même, les fauvettes à tête noire, grisette, babillarde, des jardins, le bruant jaune,... nichent dans les haies. C’est également une halte migratoire pour le traqut tarier, le merle à plastron, la grive litorne, le torcol fourmilier, le rougequeue à front blanc, le pipit des arbres, bergeronnette grise,... Quelques orthoptères parcourent les prairies, la sauterelle multicolore (Conocephalus discolor), le criquet crécelle (Chorthippus biguttulus), le criquet racleur (Chorthippus parallelus),... On note aussi la présence du lièvre. * Flore : le silaüs des prés (Silaum silaus). - Menaces : suivant l’utilisation des parcelles on retrouve les menaces habituelles, fertilisation, pâturage intensif, fauchage trop hâtif, abandon de la fauche,... Ajoutons encore l’urbanisation qui se fait de plus en plus pressante à proximité. - Propositions d’action : * Prairie mésophile : le mode de gestion actuel pratiqué involontairement par le propriétaire, une fauche annuelle avec évacuation de la litière, convient à ce type de milieu. * Haies hautes : protéger le maillage bocager sur les pentes herbeuses. * Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n° 78 SITE N° - Nom du site : Magnocariçaie, mégaphorbiaie rudéralisée, mares, fossé humide, saulaie mésotrophe, talus xérique et haies au sud-est du lieu-dit « Drî Cense Catherine ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 5. + Village : Mariembourg. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : marais. - Surface : 1 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Magnocariçaie à Carex riparia, Iris pseudacorus,... * Mégaphorbiaie rudéralisée à Angelica sylvestris, Filipendula ulmaria, Achillea ptarmica, Lycopus europaeus, Cirsium palustre, Deschampsia cespitosa, Carex disticha, Carex nigra, Veronica scutellata, Oenanthe fistulosa, Eleocharis palustris, Glyceria fluitans, Cirsium arvense, Cirsium vulgare, Urtica dioica,... * Mares à Alisma plantago-aquatica, Glyceria fluitans, Elodea canadensis, Iris pseudacorus, Juncus conglomeratus,... * Fossé humide à Alisma plantago-aquatica, Callitriche sp.,... * Saulaie mésotrophe à Salix caprea, Salix cinerea, Carex riparia, Iris pseudacorus,... * Talus xérique rudéralisé à Achillea millefolium, Tanacetum vulgare, Dactylis glomerata, Linaria vulgaris,... + Espèces remarquables : * Faune : la locustelle tachetée, le bruant des roseaux, la rousserolle verderolle, la poule d’eau et le canard colvert nichent dans le marais, l’hypolaïs polyglotte, la fauvette grisette, la fauvette babillarde, les pouillots véloce et fitis, le chardonneret, le rossignol philomèle, se reproduisent dans les haies. On peut encore ajouter les oiseaux de transit, bécassine des marais, rousserolle effarvatte, phragmite des joncs, pipit spioncelle, chevalier culblanc,... Le site attire aussi de nombreux reptiles et batraciens comme la couleuvre à collier, le lézard vivipare, la grenouille rousse, la grenouille verte, les tritons alpestre, ponctué et crêté,... * Flore : la laîche des rives (Carex riparia), l’achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), le lycope d’Europe (Lycopus europaeus), la laîche distique (Carex disticha), la laîche vulgaire (Carex nigra), la véronique 79 à écus (Veronica scutellata), l’oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa), le scirpe des marais (Eleocharis palustris), le plantain d’eau (Alisma plantago-aquatica) et le callitriche (Callitriche sp.). - Menaces : la plantation de peupliers sur la mégaphorbiaie voisine, la fertilisation et le pâturage des prairies périphériques participent à la rudéralisation de la mégaphorbiaie, ce qui se traduit par l’apparition d’espèces végétales nitrophiles. d’autres nuisances accentuent encore la banalisation du site, le stockage de bois, le piétinement, le motocross, le braconnage des batraciens,... De même, le talus ferroviaire limitrophe du « Chemin de Fer à Vapeur des Trois Vallées » est régulièrement aspergé d’herbicides. Cette berme abritait pourtant le criquet à ailes bleues (Oedipoda caerulescens), disparu depuis. - Propositions d’action : * Magnocariçaie-mégaphorbiaie : cf. gestion site n° * Mares - fossé humide : cf. gestion mare et fossé humide site n° * Saulaie : limiter l’envahissement par les saules. * Talus xérique : lutter contre la rudéralisation par un fauchage annuel en fin d’été avec évacuation de la litière. Ces interventions permettraient de convertir la friche en pelouse rase. 80 SITE N° - Nom du site : Magnocariçaie, mégaphorbiaie, mares, fossés humides, saulaie buissonnante, fruticée et talus thermophile rudéral le long de la route conduisant au lieu-dit « Pont Napoléon ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 5. + Village : Mariembourg. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : mosaïque de marécages et boisement humide. - Surface : 1,20 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Magnocariçaie à Carex riparia, Carex acutiformis, Carex acuta,... * Mégaphorbiaie à Epilobium hirsutum, Filipendula ulmaria, Juncus effusus, Juncus conglomeratus, Juncus inflexus, Typha angustifolia, Typha latifolia, Lythrum salicaria, Lysimachia vulgaris, Stachys palustris, Lycopus europaeus, Silaum silaus, Carex disticha, Oenanthe fistulosa, Valeriana repens, Colchicum autumnale,... * Mares mésotrophes à Glyceria fluitans, Elodaea canadensis, Callitriche sp., Iris pseudacorus,... * Fossés humides à Callitriche sp., Lemna minor, Glyceria fluitans,... * Saulaie mésotrophe à Salix caprea et Salix cinerea. * Fruticée à Crataegus monogyna, Prunus spinosa, Cornus mas,... + Espèces remarquables : * Faune : site de grand intérêt herpétologique où l’on note la reproduction de la couleuvre à collier, de l’orvet fragile, de la grenouille rousse, des tritons alpestre, ponctué et palmé. * Flore : la laîche des rives (Carex riparia), la laîche des marais (Carex acutiformis), la laîche aiguë (Carex acuta), le jonc glauque (Juncus inflexus), la massette à feuilles étroites (Typha angustifolia), la salicaire commune (Lythrum salicaria), la lysimaque commune (Lysimachia vulgaris), l’épiaire des marais (Stachys palustris), le lycope d’Europe (Lycopus europaeus), le silaüs des prés (Silaum silaus), la laîche distique (Carex disticha), l’oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa) et le callitriche (Callitriche sp.). - Menaces : le comblement et l’assèchement des mares, l’envahissement des saules participent à l’atterrissement du marais. Notons encore des nuisances d’origine purement anthropique, les dépôts d’immondices, le motocross, le stockage de bois ainsi qu’un projet de création d’étang. 81 - Propositions d’action : * Magnocariçaie-mégaphorbiaie : cf. gestion site n° * Mares-fossés humides : cf. gestion mare et fossé humide site n° 82 SITE N° - Nom du site : Talus de route et ancien ballast ferroviaire thermophiles sur schistes calcarifères, fossé humide de la piste cyclable Mariembourg-Doische. - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 5. + Village : Mariembourg. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : bord de route et ballast ferroviaire. - Surface : 20 ares. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Talus thermophile à Centaurea subg. Jacea, Echium vulgare, daucus carota, Artemisia vulgaris, Senecio jacobaea, Sanguisorba minor,... * Ballast avec pelouse thermophile à Sedum album, Festuca lemanii, Hieracium pilosella, Potentilla neumanniana,... * Fossé humide à Carex riparia. + Espèces remarquables : * Faune : site de grand intérêt entomologique comme en témoigne la présence de nombreux orthoptères, le criquet brun (Chorthippus brunneus), le criquet crécelle (Chorthippus biguttulus), le criquet racleur (Chorthippus parallelus), la grande sauterelle verte (Tettigonia viridissima), la sauterelle multicolore (Conocephalus discolor),... et des lépidoptères comme le grand porte-queue (Papilio machaon), le demideuil (Melanargia galathea),... Ces pelouses thermophiles sont aussi caractérisées par la présence de mollusques calcicoles tels que Helicella itala et Helicigona lapicida, et de reptiles tels que l’orvet fragile, le lézard des murailles et la couleuvre à collier. Cette dernière se cantonne à proximité du fossé attirée par le contact humiditésécheresse. Notons encore la nidification de l’hypolaïs polyglotte, de la fauvette grisette, de la fauvette babillarde, du rossignol philomèle,... dans les buissons épineux. * Flore : Festuca lemanii, la potentille printanière (Potentilla neumanniana) et la laîche des rives (Carex riparia). - Menaces : la création récente de la piste cyclable a perturbé considérablement le site. La caillasse remaniée et l’asphaltage a appauvri la richesse biologique de cet ancien tronçon ferroviaire. Heureusement le bord de route situé à proximité, a été épargné par les travaux d’aménagement. A long terme, si on utilise pas d’herbicide, la végétation des ballasts réapparaîtra à cet endroit. Ajoutons encore d’autres préjudices auxquels il faut être attentif : les dépôts d’immondices, le moto-cross,... 83 - Propositions d’action : * Talus de route : disposer un panneau fauchage tardif afin de respecter l’intérêt biologique. * Piste cyclable sur ancien ballast ferroviaire : proposer aux responsables une gestion écologique visant à limiter la progression des arbustes et à maintenir les pelouses ouvertes et préconisant des interventions automnales et hivernales. * Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n° 84 SITE N° - Nom du site : Prairie mésophile peu améliorée à tendance humide évoluant vers la mégaphorbiaie, mares et haies du lieu-dit « Pont de Couvin ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 5. + Village : Mariembourg. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone artisanale. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie de fauche et mares. - Surface : 90 ares. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Prairie mésophile peu améliorée évoluant vers la prairie humide à Phleum pratense, Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Centaurea subg. Jacea, Prunella vulgaris, Cardamine pratensis, Filipendula ulmaria, Phalaris arundinacea, Achillea ptarmica,... * Mares peu profondes à Juncus bufonius, Typha latifolia,... + Espèces remarquables : * Faune : la locustelle tachetée et le bruant des roseaux nichent de façon irrégulière dans la prairie, la rousserolle verderolle, quant à elle, se cantonne en bordure de l’Eau Blanche. La fauvette grisette et le bruant jaune ont été noté dans les haies. Le site a déjà servi de dortoir pour le busard Saint-Martin en hiver. Notons encore la présence de nombreux mammifères de passage comme l’hermine. * Flore : le jonc des crapauds (Juncus bufonius). - Menaces : pas de menace directe sur le site étant donné que le propriétaire actuel entretient sa prairie de manière écologique (fauche tardive, pas d’apport d’engrais). - Propositions d’action : * Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n° * Mares : une petite population de crapaud calamite subsiste tant bien que mal sur un terrain vague situé à 150 mètres. Celui-ci est régulièrement utilisé comme terrain de motocross et les mares sont comblées par des immondices. Dès lors, il serait judicieux d’aménager, sur le site, des ornières limitrophes et des zones dénudées autour des mares existantes afin d’insiter le crapaud à se déplacer. 85 SITE N° - Nom du site : Cuvette argileuse humide avec saulaie nitrophile et ourlet de bouleau sur le site de l’« Ancienne Briqueterie » de Mariembourg. - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 5. + Village : Mariembourg. - Statut au plan de secteur : zone industrielle et zone d’habitat à caractère rural. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : bois marécageux. - Surface : 1,5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Saulaie nitrophile à Salix alba, Salix cinerea, Urtica dioica, Alliaria officinalis, Epilobium hirsutum, Betula verrucosa, Alnus glutinosa,... avec de nombreux arbres morts. + Espèces remarquables : * Faune : les arbres morts attirent les pics vert, épeiche, épeichette et noir. D’autres espèces sont également observées de façon irrégulière, le gobemouche gris, la poule d’eau, le canard colvert et le martinpêcheur. Malgré l’état d’assèchement avancé de la cuvette, le crapaud calamite et la grenouille verte se reproduisent encore dans de petites mares. * Flore : le site abritait anciennement une flore remarquable comprenant la petite pyrole (Pyrola minor), l’orchis ignoré (Dactylorhiza fuchsii), l’orchis tacheté (Dactylorhiza praetermissa), la listérie double feuille (Listera ovata). - Menaces : un « empoisonnement » d’origine inconnue (produits toxiques?) a détruit la saulaie (la plupart des arbres sont morts sur pied) et l’ouverture d’un chenal, pour favoriser l’écoulement des eaux vers la Brouffe, a provoqué l’assèchement du site. A cela on peut encore ajouter les dépôts d’immondices en provenance du lotissement avoisinant. - Propositions d’action : * Saulaie nitrophile : maintenir les arbres morts sur pied, creuser des dépressions dans l’argile et obturer le chenal pour favoriser la stagnation de l’eau. Ces quelques aménagements permettraient peutêtre de voir réapparaître les orchidées. 86 87 SITE N° - Nom du site : Vestige de pelouse xérophile, pelouse mésophile et fruticée sur calcaire de la « Carrière Aine ». - Propriétaire : commune de Couvin. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 8. + Village : Couvin. - Statut au plan de secteur : zone d’extraction et zone d’espace vert. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourrés calcaires. - Surface : - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouse xérophile à Melicata ciliata, Echium vulgare, Sedum album,... * Pelouse mésophile à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Polygala comosa, Sanguisorba minor, Gentianella germanica, Linum catharticum, Cirsium acaule, Helianthemum nummularium, Ophrys apifera, Anacamptis pyramidalis,Gymnadenia conopsea,... * Fruticée à Prunus spinosa et Crataegus monogyna. + Espèces remarquables : * Faune : l’alouette lulu nichait encore à cet endroit au coeur des années 80. Le hibou grand-duc niche régulièrement sur une falaise dans la carrière et l’hypolaïs polyglotte est présent dans les fourrés d’épineux. * Flore : la mélique ciliée (Melica ciliata), l’orpin blanc (Sedum album), le polygala chevelu (Polygala comosa), la gentiane germanique (Gentianella germanica), le lin purgatif (Linum catharticum), le cirse acaule (Cirsium acaule), l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), l’ophrys abeille (Ophrys apifera), l’orchis pyramidal (Anacamptis pyramidalis), la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea),... - Menaces : la pelouse sommitale est pratiquement dévastée par les travaux de découverture qui précèdent l’exploitation du calcaire. - Propositions d’action : * Pelouse xérophile et mésophile : sauvegarder les derniers lambeaux de pelouse en évitant de les écrêter. Cf. gestion pelouse calcaire site n° * Fruticée : cf. gestion des fourrés calcaires site n° 88 SITE N° - Nom du site : Pelouse thermophile et fruticée sur calcaire du lieu-dit « Fond d’Aine ». - Propriétaire : commune de Couvin - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 8. + Village : Couvin - Statut au plan de secteur : zone industrielle. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourrés calcaires. - Surface : - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouse mésophile sur calcaire à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Sanguisorba minor, Helianthemum nummularium, Pimpinella saxifraga, Primula veris, Cirsium acaule, Briza media, Viola hirta, Ophrys apifera, Ophrys insectifera, Ophrys fuciflora,Gymnadenia conopsea, Himantoglossum hircinum,... * Fruticée à Prunus spinosa et Crataegus monogyna. + Espèces remarquables : * Faune : l’orvet fragile a été observé sur la pelouse.. * Flore : l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), le petit boucage (Pimpinelle saxifraga), le cirse acaule (Cirsium acaule), l’amourette (Briza media), la violette hérissée (Viola hirta), l’ophrys abeille (Ophrys apifera), l’ophrys mouche (Ophrys insectifera), l’ophrys frelon (Ophrys fuciflora)), la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), l’orchis bouc (Himantoglossum hircinum),... - Menaces : la pelouse est vulnérable de par son emplacement (bordure de route) et est, de ce fait, victime de l’insouciance de l’homme (dépôt d’immondices, début d’incendie). A cela s’ajoute encore la recolonisation forestière. - Propositions d’action : * Pelouse et fruticée sur calcaire : tout d’abord évacuer les dépôts sauvages et lutter contre le feu. Cf. gestion pelouse calcaire site n° 89 SITE N° - Nom du site : Pelouses thermophiles et fourrés sur calcaire de la ligne à haute tension du lieu-dit « Fond d’Aine ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 9. + Village : Couvin - Statut au plan de secteur : zone industrielle, zone forestière et zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourrés calcaires. - Surface : - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouse mésophile sur calcaire à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Sanguisorba minor, Helianthemum nummularium, Briza media, Viola hirta, Ononis repens, Scabiosa columbaria, Knautia arvensis, Linum catharticum, Euphrasia stricta, Gymnadenia conopsea, Platanthera chlorantha, Orchis mascula,... * Fruticée à Prunus spinosa. + Espèces remarquables : * Faune : la tourterelle des bois, l’hypolaïs polyglotte, la fauvette babillarde nichent dans la fruticée. L’orvet fragile a été observé sur la pelouse. * Flore : l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), l’amourette (Briza media), la violette hérissée (Viola hirta), la bugrane rampante (Ononis repens), la colombaire (Scabiosa columbaria), la knautie des champs (Knautia arvensis), le lin purgatif (Linum catharticum), l’euphraise raide (Euphrasia stricta), la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), la platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha), l’orchis mâle (Orchis masula),... - Menaces : le charroi excessif des agriculteurs, les dépôts de fumier et la gestion inappropriée de la société de distribution d’électricité (débroussaillage en plein mois de juin). - Propositions d’action : * Pelouse et fruticée sur calcaire : tout d’abord évacuer les tas de fumier, ensuite proposer une gestion alternative des pelouses à la société d’électricité afin de na pas nuire à la faune et à la flore (en dehors des périodes de floraison et de nidification). Cf. gestion pelouse calcaire site n° 90 SITE N° - Nom du site : Pelouses xérophile et mésophile, et fruticée sur calcaire, pinède, érablaie de ravin, chênaie-charmaie calcicole, magnocariçaie, mégaphorbiaie rudéralisée, saulaie, aulnaie, fossé humide et décanteur de la « Carrière du Nord ». - Propriétaire : commune de Couvin. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone n° 4 et 9. + Village : Frasnes-lez-Couvin. - Statut au plan de secteur : zone d’extraction, zone d’espace vert, zone forestière et zones d’extension d’extraction. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourrés calcaires, bois, marécage et décanteur. - Surface : 75 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouse xérophile à Melica ciliata, Globularia punctata, Sesleria albicans, Teucrium chamaedrys, Sedum album, Vincetoxicum hirundinaria,... * Pelouse mésophile à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Sanguisorba minor, Helianthemum nummularium, Briza media, Festuca lemanii, Scabiosa columbaria, Carex caryophyllea, Gymnadenia conopsea, Platanthera chlorantha, Coeloglossum viride, Acera anthropophorum, Ophrys apifera, Himantoglossum hircinum, Platanthera bifolia, Cotoneaster integerrimus, Gentianelle germanica,... * Fruticée à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Rosa canina, Ligustrum vulgare, Rhamnus catharticus, Euonymus europaeus, Viburnum lantana, Prunus mahaleb,... * Erablaie de ravin à Acer pseudoplatanus, Fraxinus excelsior, Asplenium scolopendrium, Cephalanthera damasonium,... * Chênaie-charmaie calcicole à Quercus robur, Carpinus betulus, Corylus avellana, Acer campestre, Crataegus monogyna, Betula verrucosa, Populus tremula, Daphne mezereum, Helleborus foetidus, Hedera helix, Mercurialis perennis, Narcissus pseudo-narcissus, Arum maculatum,... * Magnocariçaie et mégaphorbiaie rudéralisée à Carex acutiformis, Scrophularia aquatica, Filipendula ulmaria, Epilobium hirsutum, Lysimachia vulgaris, Angelica sylvestris, Cirsium palustre, Lycopus europaeus, Mentha aquatica, Phalaris arundinacea, Cirsium arvense, Urtica dioica,... * Saulaie à Salix cinerea, Salix div.sp. * Aulnaie à Alnus alba, Alnus glutinosa, Populus tremula,... 91 * Fossé humide à Callitriche sp., Juncus effusus, Juncus conglomeratus, Iris pseudacorus, Alisma plantago-aquatica, Glyceria fluitans, Nasturtium officinale,... * Décanteur à Equisetum palustre, Typha latifolia, Salix cinerea,... et bord des talus à Symphytum officinale, Filipendula ulmaria, Tussilago farfara, Dipsacus sylvestris, Rumex obtusifolius, Melandrium album, Digitalis lutea,... + Espèces remarquables : * Faune : site remarquable pour de nombreuses espèces au statut vulnérable. Pelouse calcaire : grand intérêt herpétologique, entomologique et ornithologique qui se traduit par la présence de la coronelle lisse, du lézard des murailles, de l’orvet fragile, de nombreux criquets et sauterelles tels le criquet ronfleur (Myrmeleotettix maculatus), la sauterelle grise (Platycleis albopunctata), la sauterelle bicolore (Metrioptera bicolor),..., des papillons comme le flambé (Iphiclides podalirius), le demi-deuil (Melanargia galathea), l’argus bleu (Polyommatus icarius),..., des oiseaux comme l’alouette lulu (dernière nidification en 1987 pour l’entité de Couvin), le traquet pâtre, l’engoulevent d’Europe, l’hypolaïs polyglotte,... Carrière : nidification en 1987 et présence annuelle du faucon pèlerin. Nidification du hibou grand-duc, du faucon crécerelle et du pigeon colombin. Au pied de la falaise d’exploitation on peut observer l’alyte accoucheur dans les éboulis rocheux et le crapaud calamite dans les mares d’eau temporaires. Décanteur, marécage et fossé humide : de nombreux batraciens tels que la grenouille verte, la grenouille rousse, le crapaud commun, l’alyte accoucheur, les tritons alpestre et ponctué s’y reproduisent. Les abords du décanteur sont également fréquentés par la couleuvre à collier et le lézard vivipare. A cette liste non exhaustive on peut encore ajouter une multitude d’oiseaux dont les plus représentatifs sont le petit gravelot, l’hirondelle de rivage (162 couples nicheurs en 96), le bruant des roseaux, le rossignol, la fauvette grisette, la rousserolle verderolle, la poule d’eau,... Notons encore la présence de nombreux mammifères qui parcourent le site comme la fouine, le renard, l’hermine, le lérot,... * Flore : la mélique ciliée (Melica ciliata), la globulaire (Globularia punctata), la seslerie bleuâtre (Sesleria albicans), la germandrée petitchêne (Teucrium chamaedrys), l’orpin blanc (Sedum album), le dompte-venin (Vincetoxicum hirundinaria), l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), l’amourette (Briza media), Festuca lemanii, la colombaire (Scabiosa columbaria), la laîche printanière (Carex caryophyllea), la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), la platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha), l’orchis grenouille (Coeloglossum viride), l’acéras homme pendu (Acera anthropophorum), l’ophrys abeille (Ophrys apifera), l’orchis bouc (Himantoglossum hircinum), la platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia), le cotonéaster (Cotoneaster integerrimus), la gentiane germanique (Gentianelle germanica), le nerprun purgatif 92 (Rhamnus catharticus), le fusain d’Europe (Euonymus europaeus), la viorne mancienne (Viburnum lantana), le bois de Sainte Lucie (Prunus mahaleb), la fougère scolopendre (Asplenium scolopendrium), la céphalantère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium), le boisgentil (Daphne mezereum), l’hellébore fétide (Helleborus foetidus), la laîche des marais (Carex acutiformis), la scrophulaire aquatique (Scrophularia aquatica), la lysimaque vulgaire (Lysimachia vulgaris), le callitriche (Callitriche sp.), le plantain aquatique (Alisma plantagoaquatica), la gentiane jaune (Digitalis lutea). - Menaces : la principale menace qui pèse sur ce site est l’extension de la zone d’extraction qui entraîne inévitablement la destruction de la pelouse sommitale. A cela s’ajoute aussi les dépôts d’industrie, les charrois industriel et forestier et la pression cynégétique. - Propositions d’action : * Pelouses calcaires : négocier avec la direction afin que soient maintenues des pelouses représentatives et afin d’obtenir que le stockage de caillasses ne se fassent plus à cet endroit. Cf. gestion pelouse calcaire site n° * Magnocariçaie-mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° * Saulaie-aulnaie : contrôler leur progression. * Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n° 93 SITE N°. - Nom du site : Pelouse xérophile et mésophile, fruticée sur calcaire, chênaiecharmaie calcicole de « l’Ancienne Carrière de la Vaucelle ». - Propriétaire : commune de Couvin. - Localisation : + Carte : Chimay 57/5, zone 9. + Village : Frasnes-lez-Couvin. - Statut au plan de secteur : zone forestière. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourrés calcaires. - Surface : 14 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouse xérophile à Sesleria albicans, Carex humilis, Prunus mahaleb, Melica ciliata, Globularia punctata, Rhamnus catharticus,... * Pelouse ouverte xérophile à Sedum album, Sedum acre, Teucrium botrys, Potentilla neumanniana, Echium vulgare, Allium sphaerocephalon,... * Pelouse mésophile à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Carex humilis, Carex caryophyllea, Viola hirta, Sanguisorba minor, Primula veris, Rosa pimpinellifolia, Polygonatum odoratum, Orchis militaris,... * Fruticée à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Ligustrum vulgare,... * Chênaie-cahrmaie calcicole à Quercus robur, Carpinus betulus, Crataegus monogyna, Cornus mas, Acer campestre, Corylus avellana, Orchis mascula, Primula veris, Narcissus pseudo-narcissus,... + Espèces remarquables : * Faune : très grand intérêt entomologique avec de nombreux criquets, sauterelles et papillons : le criquet ronfleur (Myrmeleotettix maculatus), le criquet virgule (Stenobothrus lineatus), le criquet crécelle (Chorthippus bigutulus), le criquet brun (Chorthippus brunneus), le grand criquet doré (Chrysochraon dispar), la sauterelle bicolore (Metrioptera bicolor), la sauterelle grise (Platycleis albopunctata), la sauterelle des ronces (Pholidoptera griseoaptera), le flambé (Iphiclides podalirius), le demi-deuil (Melanargia galathea), la belle-dame (Vanessa cardui), le vulcain (Vanessa atalanta),... Notons encore la présence du lézard des murailles et la nidification du pigeon colombin dans les anfractuosités de la carrière. * Flore : la seslerie bleuâtre (Sesleria albicans), l’orpin blanc (Sedum album), la germandrée botryde (Teucrium botrys), la potentille printanière (Potentilla neumanniana), l’ail à tête ronde (Allium sphaerocephalon) , la laîche humble (Carex humilis), le bois de Sainte Lucie (Prunus mahaleb), la mélique ciliée (Melica ciliata), la globulaire 94 (Globularia punctata), la laîche printanière (Carex caryophyllea), la violette hérissée (Viola hirta), la rose pimprenelle (Rosa pimpinellifolia), le sceau de Salomon odorant (Polygonatum odoratum), l’orchis militaire (Orchis militaris), le cornouiller mâle (Cornus mas), l’orchis mâle (Orchis mascula), le nerpun purgatif (Rhamnus catharticus). - Menaces : dans la carrière, décharge et dépôt d’immondices; sur la pelouse, chasse, piétinnement et recolonisation arbustive. - Propositions d’action : * Pelouses et fourrés calcaires : étendre les zones xériques des sommets en arrachant les épineux mais tout en maintenant les arbustes typiques (nerprun purgatif, bois de Sainte-Lucie, rose pimprenelle). Cf. gestion pelouse calcaire site n° 95 SITE N° du - Nom du site : Pelouses xérophile et mésophile, fruticée sur calcaire, pinède, friche rudérale et berme routière de « l’Ancienne Carrière Lion » et du « Tienne du Lion ». - Propriétaire : commune de Couvin. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zones 10. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone industrielle, zone d’extraction, zone d’espace vert et zone forestière. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourrés calcaires, pinède. - Surface : 44 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouse xérophile éparse à Sedum album, Sedum acre, Orobanche teucrii, Teucrium chamaedrys,... * Pelouse mésophile à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Briza media, Sesleria albicans, Ononis repens, Pimpinella saxifraga, Festuca lemanii, Cirsium acaule, Euphrasia stricta, Gentianalla germanica, Coeloglossum viride, Gymnadenia conopsea, Platanthera chlorantha, Ophrys fuciflora, Ophrys insectifera, Ophrys apifera, Himantoglossum hircinum, Acera anthropophorum,... * Fruticée à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,... * Pinède à Pinus nigra ‘Austriaca ’, Sesleria albicans, Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Orchis mascula, Listera ovata,... * Friche rudérale à Tanacetum vulgare, Urtica dioica, Cirsium vulgare, Dipsacus sylvestris, Verbascum thapsus,... + Espèces remarquables : * Faune : premier site connu de nidification de l’hypolaïs polyglotte, l’alouette lulu y a niché jusqu’au milieu des années 80, le hibou grand-duc a niché en 1995. De nos jours, on note la reproduction du faucon crécerelle, du pigeon colombin, du pipit des arbres, du pouillot siffleur, du serin cini, du traquet pâtre, de la fauvette grisette,... A cela on peut encore ajouter des données de gélinotte des bois et du pic noir dans la pinède. L’intérêt biologique de ce site réside aussi dans la présence de nombreux insectes, surtout criquets et sauterelles, tels le criquet ronfleur (Myrmeleotettix maculatus), le criquet nègre (Omocestus ventralis), le criquet crécelle (Chorthippus biguttulus),la sauterelle bicolore (Metrioptera bicolor),..., des reptiles comme la coronelle lisse, l’orvet fragile et le lézard des murailles, tous ces animaux parcourent la pelouse en tous sens. Par contre, le fond de la 96 carrière, plus humide, convient parfaitement aux batraciens : alyte accoucheur, salamandre tachetée,... Signalons encore la présence de la fouine et du renard ainsi que d’autres mammifères. * Flore : l’orpin blanc (Sedum album), l’orobanche de la germandrée (Orobanche teucrii), la germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys), l’amourette (Briza media), la seslerie bleuâtre (Sesleria albicans), la bugrane rampante (Ononis repens), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), Festuca lemanii, le cirse acaule (Cirsium acaule), l’euphraise raide (Euphrasia stricta), la gentiane germanique (Gentianalla germanica), l’orchis grenouille (Coeloglossum viride), la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), la platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha), l’ophrys frelon (Ophrys fuciflora), l’ophrys mouche (Ophrys insectifera), l’ophrys abeille (Ophrys apifera), l’orchis bouc (Himantoglossum hircinum), l’acéras homme pendu (Acera anthropophorum), l’orchis mâle (Orchis mascula), la listérie à double feuilles (Listera ovata),... - Menaces : dans la carrière décharge et dépôt d’immondices; sur la pelouse envahissement par la fruticée et la pinède. D’autres préjudices sont également à signaler, la chasse et, à plus long terme, la réexploitation de la carrière. - Propositions d’action : * Pelouses et fourrés calcaires : cf. gestion pelouse calcaire site n° * Pinède : effectuer une coupe à blanc d’une partie du boisement afin de permettre à la pelouse sous-jacente de se diversifier. * Friche : évacuer les immondices. Cf. gestion friche site n° 97 SITE N° - Nom du site : Pelouses xérophile et mésophile, fruticée et pinède sur calcaire du « Tienne de la Rosière ». - Propriétaire : commune de Couvin. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 10. + Village : Mariembourg. - Statut au plan de secteur : zone d’espace vert. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse, fourrés d’épineux et pinède. - Surface : 1,40 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouse xérophile ouverte à Sedum acre, Sedum album, Echium vulgare, Festuca lemanii, Teucrium chamaedrys, Hippocrepis comosa, Helianthemum nummularium,... * Pelouse mésophile à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Pimpinella saxifraga, Scabiosa columbaria, Cirsium acaule, Koeleria macrantha, Sanguisorba minor, Platanthera chlorantha, Orchis mascula,... * Fruticée sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,... * Pinède à Pinus nigra ‘Austriaca’. + Espèces remarquables : * Faune : le faucon crécerelle et le hibou moyen-duc nichent régulièrement dans les pins. La fruticée attire aussi de nombreuses espèces comme la fauvette babillarde, le pouillot véloce, le pouillot fitis, le bruant jaune, l’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle,... l’intérêt biologique de ce site réside également dans la présence de nombreux insectes, notamment des sauterelles et criquets tels la sauterelle à ailes en faux (Phaneroptera falcata), la sauterelle bicolore (Metrioptera bicolor), le criquet roux (Gomphocerus rufus), le criquet nègre (Omocestus rufipes), le criquet virgule (Stenobothrus lineatus),... ainsi que quelques reptiles comme l’orvet fragile, le lézard vivipare et la coronelle lisse et la rare argiope fasciée. * Flore : l’orpin blanc (Sedum album), Festuca lemanii, la germandrée petit chêne (Teucrium chamaedrys), l’hippocrépide en ombelle (Hippocrepis comosa), l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), la colombaire (Scabiosa columbaria), le cirse acaule (Cirsium acaule), la koelérie grêle (Koeleria macrantha), la platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha) et l’orchis mâle (Orchis mascula). 98 - Menaces : l’abandon des activités agropastorales a des répercussions sur le cortège floristique typique des pelouses sèche sur calcaire. Celui-ci évolue alors irrémédiablement vers la banalisation encore accentuée par la progression de la fruticée épineuse. - Propositions d’action : * Pelouse et fruticée : cf. gestion pelouse calcaire site n° * Pinède : supprimer les pins trop envahissants tout en maintenant une ceinture périphérique. 99 SITE N° - Nom du site : Prairie mésophile améliorée au sud du « Tienne de la Rosière ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zones 10. + Village : Mariembourg. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie de fauche. - Surface : 2,5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Prairie mésophile améliorée à Arrhenatherum elatius, Crepis biennis, Dactylis subg. Jacea, Dactylis glomerata, Heracleum sphondylium, Phleum pratense, + Espèces remarquables : * Faune : 1 ou 2 couples de pie-grièches écorcheurs nichent dans de petits lambeaux de haies en bordure. Le traquet pâtre a aussi été contacté à plusieurs reprises sur des piquets de clôture. - Menaces : la fertilisation et l’alternance de la fauche et du pâturage participent à la banalisation de la prairie. - Propositions d’action : * Prairie mésophile : une fauche annuelle après le 15 juillet en maintenant une bande refuge pour les insectes et des oiseaux comme la cailles des blés, la perdrix grise et le râle des genêts. 100 SITE N° 20. - Nom du site : Prairies humides et mégaphorbiaie du lieu-dit « Cense del Priche ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zones 4 et 5. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : fagne, marais. - Surface : 50 ares. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Prairie humide peu fertilisée avec colonies de joncs à Caltha palustris, Juncus effusus, Scirpus sylvatica,... * Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Angelica sylvestris, Achillea ptarmica, Epilobium hirsutum,... + Espèces remarquables : * Faune : la pie-grièche écorcheur niche dans un petit lambeau de haie à proximité. Site potentiel pour d’autres espèces comme le traquet pâtre, le bruant des roseaux et la locustelle tachetée. - Menaces : le pâturage intensif, la fertilisation, le comblement et l’envahissement par les ligneux. - Propositions d’action : * Prairie humide : interdire l’accès au bétail ou opter pour un pâturage extensif de façon à permettre aux espèces hygrophiles, qui ne supportent pas le piétinnement, de réapparaître. * Mégaphorbiaie : cf. gestion préconisée pour la mégaphorbiaie du site n° 1. 101 SITE N° - Nom du site : Mégaphorbiaie-prairie humide peu fertilisée de la « Ferme de La Royenne ». - Propriétaire : - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zones 9 et 10. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développemnt rapide en milieu ouvert. - Nature du site : fagne. - Surface : 50 ares. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Mégaphorbiaie-prairie humide peu fertilisée à Caltha palustris, Cirsium palustre, Juncus effusus, Lychnis flos-cuculi, Angelica sylvestris, Carex disticha, Iris pseudacorus, Juncus conglomeratus,... + Espèces remarquables : * Faune : le traquet pâtre et le bruant des roseaux ont été notés. Le site convient également pour la locustelle tachetée. - Menaces : la fertilisation et le pâturage des prairies contiguës. - Propositions d’action : * Prairie humide peu fertilisée-mégaphorbiaie : maintenir le stade fleuri actuel par fauchage tous les 2 ou 3 ans en fin d’été avec évacuation de la litière. Clôturer la parcelle de manière à empêcher le piétinement et le broutage par les bovins. 102 SITE N° - Nom du site : Prairies mésophiles et mégaphorbiaie du lieu-dit « Al Baraque ». - Propriétaire : privé, réserve naturelle RNOB. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 10. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone centrale en milieu ouvert. - Nature du site : pré de fauche, marais. - Surface : 4 ha. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Prairies mésophiles à Arrhenatherum elatius, Phleum pratense, Alopecurus pratensis, Dactylis glomerata, , Holcus lanatus, Leucanthemum vulgare, Centaurea subg. Jacea, Crepis biennis, Leontodon autumnalis,... * Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Angelica sylvestris, Juncus effusus, Lotus pedunculatus, Carex disticha,... + Espèces remarquables : * Faune : la locustelle tachetée (1 chanteur), le traquet pâtre et la piegrièche écorcheur (2 couples) étaient cantonnés sur le site. * Flore : la laîche distique (Carex disticha). - Menaces : depuis cette année, ce site bénéficie d’une protection intégrale (réserve naturelle RNOB). Cependant, antérieurement il faisait l’objet de spéculations agricoles (amendements, fauchage). - Propositions d’action : * Prairies mésophiles : depuis leur mise en réserve en 1996, ces prairies sont fauchées après le 20 juillet par un agriculteur sous contrat avec les RNOB. La gestion qui leur est appliquée à comme objectif la protection du râle des genêts. * Mégaphorbiaie : cf. gestion préconisée pour la mégaphorbiaie du site n° 1. 103 SITE N° - Nom du site : Magnocariçaie, mégaphorbiaie, prairies mésophiles améliorées, prairie humide peu fertilisées et prairies fertilisées avec colonies de joncs du nord-est de la carrière désaffectée. - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 9. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairies de fauche, marais. - Surface : 5,5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Magnocariçaie à Carex riparia, Carex acutiformis et Carex disticha. * Mégaphorbiaie en voie de rudéralisation à Filipendula ulmaria, Epilobium hirsutum, Carex disticha, Juncus effusus, Mentha aquatica, Deschampsia cespitosa, Galium aparine, Urtica dioica, Centaurea subg. Jacea, Dactylis glomerata,... * Prairie humide peu fertilisée à Caltha palustris, Juncus effusus, Filipendula ulmaria, Mentha aquatica,... * Prairie mésophile améliorée à Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Phleum pratense, Leucanthemum vulgare, Centaurea subg. Jacea, Crepis biennis, Heracleum sphondylium, Cirsium vulgare, Cynosurus cristatus, Hypericum perforatum,... * Prairies humides fertilisées avec colonies de joncs à Juncus effusus et Juncus conglomeratus + Espèces remarquables : * Faune : la locustelle tachetée a été contactée sur le site. D’autres espèces comme le bruant des roseaux et le traquet pâtre sont également susceptibles de s’y reproduire. * Flore : la laîche des rives (Carex riparia), la laîche des marais (Carex acutiformis) et la laîche distique (Carex disticha). - Menace : la fertilisation des prairies voisines. - Propositions d’action : * Magnocariçaie-mégaphorbiaie : éviter la banalisation par un fauchage régulier (tous les 2 ou 3 ans) en fin d’été avec exportation de la litière. * Prairie hunide peu fertilisée : cf. gestion prairie humide site n° 104 * Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n° * Prairies fertilisées avec colonies de joncs : supprimer le pâturage dans les zones les plus humides pour enourager le développement d’herbacées hygrophiles. 105 SITE N° - Nom du site : Pelouses, fourrés calcaires et prairie mésophile de l’ancienne carrière. - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 9. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse. - Surface : 3,5 ha. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Pelouse sèche sur calcaire à Bromus erectus, Brachypodium pinnatum, Primula veris, Plantago media, Sanguisorba minor, Carlina vulgaris, Helianthemum nummularium, Vincetoxicum hirundinaria, Platanthera chlorantha, Cephalantera damasonium,... * Fourrés calcaires à Crataegus monogyna, Prunus spinosa, Acer campestre, Quercus robur, Ligustrum vulgare,... * Prairie mésophile à Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Leucanthemum vulagre, Knautia arvensis, Picris biennis,... + Espèces remarquables : * Faune : un chanteur de traquet pâtre et plusieurs chanteurs de rossignol philomèle ont été entendus. Notons encore la présence de nombreux autres passereaux comme les fauvettes à tête noire, babillarde, grisette, l’accenteur mouchet, le bruant jaune, la linotte mélodieuse,... * Flore : le dompte-venin (Vincetoxicum hirundinaria), la platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha) et la céphalanthère à grande fleurs (Cephalantera damasonium). - Menaces : les dépôts sauvages et la recolonisation forestière. - Propositions d’action : * Pelouse sèche sur calcaire : le but principal de cette gestion est de contrôler la recolonisation forestière. Comment ? En bloquant la série évolutive au stade actuel ou à un stade antérieur jugé optimal sur le plan floristique et faunistique, et en rétablissant les pratiques agropastorales abandonnées. La gestion consiste donc à : - éliminer les plantules et les jeunes plants d’essences forestières, - supprimer les fourrés d’épineux de formation récente, 106 - pratiquer la coupe à blanc dans les zones où la forêt secondaire s’est développée de façon à rétablir l’ensoleillement et apporter une différenciation écologique, - débroussailler les pelouses banalisées, - évacuer les déchets. * Fourrés calcaires : supprimer une partie des fourrés d’épineux tout en maintenant une ceinture périphérique et en épargnant les arbustes remarquables, * Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n° 107 SITE N° - Nom du site : Magnocariçaie, mégaphorbiaie rudéralisée et parvocariçaie du lieu-dit « Pré aux Poules ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 9. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : marais. - Surface : 70 ares. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Magnocariçaie à Carex riparia et acutiformis. * Mégaphorbiaie rudéralisée à Filipendula ulmaria, Epilobium hirsutum, Angelica sylvestris, Galium aparine, Cirsium arvense, Calystegia sepium, Lythrum salicaria, Rosa canina,... * Parvocariçaie à Carex flacca, Juncus effusus, Phalaris arundinacea, Lythrum salicaria, Salix caprea, Salix cinerea,... + Espèces remarquables : * Faune : site potentiel pour le bruant des roseaux, le traquet pâtre et la locustelle tachetée. De plus, des données relateraient la présence de l’alyte accoucheur. * Flore : la laîche des rives (Carex riparia), la laîche des marais (Carex acutiformis) et la salicaire commune (Lythrum salicaria). - Menaces : la fertilisation des prairies voisines. De plus, une partie de la zone a été anéantie par le creusement d’un étang de pêche. - Propositions d’action : * Magnocariçaie et parvocariçaie : cf. gestion magnocariçaie site n° * Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° 1. 108 SITE N° - Nom du site : Prairie mésophile au sud-est de l’ancienne carrière. - Propriétaire : privé - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 9. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie de fauche. - Surface : 40 ares. - Intérêt écologique : + Biocénose : * Prairie mésophile à Arrhenaterum elatius, Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Centaurea subg. Jacea, Lotus corniculatus, Crepis biennis, Rhinantus minor, Colcicum autumnale,... + Espèces remarquables : * Faune : un mâle de traquet pâtre chantait à proximité du site. * Flore : le rhinanthe à petites fleurs (Rhinantus minor). - Menaces : les amendements et les fauches de plus en plus hâtives qui participent à la banalisation progressive du pré. - Propositions d’action : * Prairie mésophile : cf. gestion préconisée pour prairie mésophile site 109 SITE N° - Nom du site : Prairie mésophile au sud de la voie ferrée et au nord du lieu-dit « Le Troc ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 10. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie de fauche. - Surface : 80 ares. - Intérêt écologique : + Biocénose : * Prairie mésophile à Arrenatherum elatius, Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Leucanthemum vulgare, Centaurea subg. Jacea, Crepis biennis,... + Espèces remarquables : * Faune : aucune espèce particulière n’a été notée sur ce site. Toutefois, étant donné sa compasition floristique, il est certainement un relais essentiel pour de nombreux animaux (oiseaux, insectes, mammifères,... - Menaces : les amendements et les fauches de plus en plus hâtives. - Propositions d’action : * Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n° 110 SITE N° - Nom du site : Fossé et prairie humide améliorée à joncs du lieu-dit « Le Troc ». - Propriétaire : privé, réserve naturelle RNOB. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 10. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone centrale en milieu ouvert. - Nature du site : prairie pâturée. - Surface : 90 ares. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Fossé humide à Caltha palustris, Filipendula ulmaria, Iris pseudacorus, Mentha aquatica, Lycopus europaeus, Carex hirta, Lotus pedunculatus, Glyceria fluitans, Salix cinerea,... * Prairie humide améliorée à Juncus effusus, Lychnis flos-cuculi, Ranunculus acris,... + Espèces remarquables : * Faune : espace protégé pour le râle des genêts. - Menaces : la fertilisation et le pâturage intensif. Cependant, du fait de son nouveau statut de protection, ces pratiques agricoles sont supprimées. - Proposition d’action : * Prairie humide : supprimer le pâturage et les amendements, changer le régime et opter pour le traitement en pré de fauche. Cf. gestion prairie mésophile site n° * Fossé humide : contrôler le développement des ligneux. 111 SITE N° - Nom du site : Prairie mésophile et thermophile sur schiste et pente forte le long de la route de Lompret. - Propriétaire : privé - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 9. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie pâturée. - Surface : 70 ares. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Prairie mésophile et thermophile sur schiste à Centaurea subg. Jacea, Malva moschata, Leucanthemum vulgare, Prunella vulgaris, Lotus corniculatus, Cytisus scoparius,... + Espèces remarquables : * Faune : aucune espèce particulière n’a été notée. Etant donné la présence de nombreuse plantes à fleur, ce milieu attire énormément d’insectes lépidoptères, hyménoptères, orthoptères,... - Menaces : les amendements et le surpâturage. - Proposition d’action : * Prairie thermophile : éviter le pâturage de la pente ou mieux faucher en septembre afin de permettre à toutes les plantes de fructifier. 112 SITE N° - Nom du site : Friche thermophile et fruticée de la voie ferrée désaffectée. - Propriétaire : SNCB. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 9. + village : Aublain. - Statut au plan de secteur : - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : voie ferrée désaffectée. - Surface : 50 ares. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Friche thermophile à Leucanthemum vulgare, Lotus corniculatus, Arrhenatherum elatius, Centaurea subg. Jacea, Hypericumperforatum, Echium vulgare, Daucus carota, Tanacetum vulgare,... * Fruticée à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Sambucus nigra, Rosa canina,... + Espèces remarquables : * Faune : la présence de nombreuses plantes à fleur attirent une multitude d’insectes butineurs ou autres. De même, la présence de fourrés denses d’arbustes épineux permet la nidification du rossignol philomèle, des fauvette à tête noire, grisette et des jardins, des pouillots véloce et fitis, du bruant jaune,... * Flore : pas de plantes rares mais une très grande diversité dans la composition floristique. - Menaces : l’envahissement par les ligneux mais surtout la réaffectation future de la ligne. - Propositions d’action : * Friche thermophile : maintenir la friche, autant que possible, à un stade herbeux par la préservation des espaces ouverts et des végétations pionnières, l’arrachage régulier des semis et plantules d’arbres et d’arbustes et le fauchage des hautes plantes herbacées. Ceci afin d’amener progressivement le tapis végétal vers un état de pelouse ou de lande rase. * Fruticée : maintenir les haies arbustives sur le talus ou aux abords de la voie. 113 SITE N° - Nom du site : Magnocariçaie et friche rudéralisée de la motte féodale du lieu-dit « L’Aubligneu ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 10. + village : Aublain. - Statut au plan de secteur : - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : marais et friche. - Surface : 25 ares. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Magnocariçaie à Carex riparia, Phalaris arundinacea, Filipendula ulmaria, Juncus effusus, Lythrum salicaria, Urtica dioica, Alnus glutinosa,... * Friche rudéralisée à Urtica dioica, Heracleum sphondylium, Artemisia vulgaris, Glechoma hederacea, Salix caprea, Corylus avellana, Crataegus monogyna,... + Espéces remarquables : * Faune : la grenouille verte se reproduit dans les douves. * Flore : la laîche des rives (Carex riparia) et la salicaire commune (Lythrum salicaria). - Menaces : l’atterissement des derniers miroirs d’eau et la rudéralisation de la zone marécageuse. - Propositions d’action : * Magnocariçaie : cf. gestion magnocariçaie site n° 1. * Friche : cf. gestion friche site n° 1. 114 SITE N° - Nom du site : Aulnaie alluviale nitrophile, fossé humide et aulnaie des rives du lieu-dit « L’Aubligneu ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 10. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu fermé. - Nature du site : bosquet humide. - Surface : 50 ares. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Aulnaie alluviale nitrophile à Alnus incana, Sambucus nigra, Alliaria officinalis, Urtica dioica, Calystegia sepium, Galium aparine, Stachys sylvatica, Geum urbanum, Geranium robertianum, Filipendula ulmaria, Rubus sp., Viburnum opulus, Fraxinus excelsior,... * Fossé humide à Filipendula ulmaria, Iris pseudacorus, Scrophularia aquatica, Epilobium hirsutum, Angelica sylvestris, Phalaris arundinacea, Carex riparia, Salix caprea, Glyceria fluitans, Nasturtium officinale,... et aulnaie des rives à Alnus glutinosa et Salix alba. + Espèces remarquables : * Faune : nidification du pigeon colombin dans un vieux saule. Aucune autre espèce remarquable n’a été trouvée. * Flore : la scrophulaire ailée (Scrophularia aquatica), la laîche des rives (Carex riparia). - Menaces : l’envahissement par les ligneux et la rudéralisation. - Propositions d’action : * Aulnaie nitrophile : abattage des arbres et arbustes exédentaires et fauchage (fin de l’été), avec évacuation des déchets, des massifs d’ortie. * Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n° 115 SITE N° - Nom du site : Pelouse thermophile et fourrés d’épineux sur schiste du lieu-dit « L’Aubligneu ». - Propriétaire : commune de couvin. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 10. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone forestière. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu fermé. - Nature du site : pelouse. - Surface : 20 ares. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Pelouse thermophile sur schiste à Leucanthemum vulgare, Potentilla neumanianna, Knautia arvensis, Dianthus armeria, Sedum acre, Thymus pulegioides et de nombreuses espèces qui transgressent de la pelouse calcaire comme Sanguisorba minor, Festuca lemanii, Helianthemum nummularium, * Fourré d’arbustes épineux à Crataegus monogyna, Ligustrum vulgare Quercus robur, Acer campestre,... + espèces remarquables : * Faune : de nombreux insectes lépidoptères et orthoptères comme l’aurore, le demi-deuil, l’argus bleu, le criquet doré, le criquet racleur,... * Flore : l’oeillet velu (Dianthus armeria). - Menaces : l’envahissement par les arbres et arbustes. - Proposition d’action : * Pelouse thermophile : éliminer les plantules et les jeunes plants d’essences forestières, supprimer les arbustes épineux trop envahissants et débroussailler, avec évacuation des déchets, les zones d’herbacées qui ont tendance à se banaliser. * Fourrés d’arbustes épineux : maintenir quelques arbustes au sein de la pelouse comme postes de chant pour les oiseaux et garder une ceinture périphérique. 116 SITE N° - Nom du site : Phalaridaie, saulaie humide mésotrophe, mégaphorbiaie rudéralisée en bordure de l’Eau blanche le long de la route vers Dailly. - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 10. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu fermé. - Nature du site : marais, bosquet humide. - Surface : 70 ares. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Phalaridaie et saulaie humide mésotrophe à Phalaris arundinacea, Salix cinerea, Calystegia sepium, Filipendula ulmaria, Iris pseudacorus, Urtica dioica, Caltha palustris, Carex riparia, Carex acutiformis, Symphytum officinale, Mentha aquatica, Alnus incana,... * Mégaphorbiaie rudéralisée à Urtica dioica, Filipendula ulmaria, Epilobium hirsutum, Phalaris arundinacea, Angelica sylvestris, Lycopus europaeus,... + Espèces remarquables : * Faune : la rousserolle verderolle chantait des profondeurs des massifs d’ortie. Site potentiel pour le bruant des roseaux et la locustelle tachetée. - Menaces : la présence antérieure de peupliers qui ont engendrés des dépôts importants de matière organique et les amendements épandus sur les prairies contiguës ont des répercussions sur la composition floristique du site. En effet, on voit apparaître en grand nombre des nitrophytes comme l’ortie et le liseron des haies. - Propositions d’action : * saulaie humide : plantation d’une haie périphérique afin d’absorber une partie des engrais azotés dispersés sur les prairies voisines et fauchage des hautes herbes en septembre. 117 SITE N° - Nom du site : Magnocariçaie-mégaphorbiaie rudéralisée, fossé humide et prairie mésophile améliorée du lieu-dit « Bac aux Champs ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte: Chimay 57/7, zone 14. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie pâturée humide, marais. - Surface : 1,3 ha. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Magnocariçaie-mégaphorbiaie rudéralisée à Carex hirta, Filipendula ulmaria, Angelica sylvetris, Lythrum salicaria, Juncus effusus, Cirsium arvense, Alnus glutinosa,... ,... * Fossé humide à Caltha palustris, Iris pseudacorus, Valeriana repens, Juncus effusus, Filipendula ulmaria,... * Prairie mésophile pâturée à Centaurea subg. Jacea, Leucanthemum vulgare, Galium mollugo, Silaum silaus,... + Espèces remarquables : * Faune : 2 couples de pie-grièches écorcheurs nichent dans de petits massifs d’arbustes épineux éparpillés sur le site. Ces arbustes attirent évidemment d’autres oiseaux comme les fauvettes, bruant, rossignol,... * Flore : la laîche hérissée et le silaüs des prés (Silaum silaus). - Menaces : le pâturage et les amendements annuels. - Propositions d’action : * Magnocariçaie : cf. gestion magnocariçaie site n° 1. * Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n° * Prairie mésophile : supprimer le pâturage et opter pour le régime en pré de fauche. Cf. gestion prairie mésophile site n° 118 SITE N° de - Nom du site : Etang mésotrophe, étang atteri, scirpaie, typhaie et fossé humide la cressonnière du lieu-dit « Bac au Champs ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte: Chimay 57/7, zone 14. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : étangs et marais. - Surface : 2,5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Etang mésotrophe à Typha angustifolia. * Etang atteri avec scirpaie et typhaie à Scirpus aquaticus, Juncus articulatus, Juncus effusus, Scirpus lacustris, Typha latifolia, Typha angustifolia, Lythrum salicaria, Alisma plantago-aquatica, Mentha aquatica, Carex disticha,... * Fossé humide à Lemna minor, Iris pseudacorus, Scrophularia aquatica, Filipendula ulmaria, Symphytum officinale, Phalaris arundinacea, Urtica dioica,... + Espèces remarquables : * Faune : site potentiel pour de nombreux oiseaux, batraciens et insectes aquatiques. * Flore : le scirpe des marais (Eleocharis palustris), le jonc à fruits luisants (Juncus articulatus), le jonc des chaisiers (Scirpus lacustris), la massette à feuilles étroite ( Typha angustifolia), la salicaire commune (Lythrum salicaria), le plantain aquatique (Alisma plantago-aquatica), la laîche distique (Carex disticha),... - Menaces : pas de menace directe; les activités de la cressonnière étant à prioris non polluantes. - Propositions d’action : contrôler la progression des massettes par arrachage des souches surnuméraires afin de garder un miroir d’eau propice à l’installation d’espèces animales et végétales. Parfaire cette gestion par un fauchage régulier (tous les 2 ou 3 ans) avec exportation de la litière. 119 SITE N° - Nom du site : Prairies mésophiles améliorées des lieux-dits « La Campagne LàHaut », « Fachettes ou Rond Buisson », « Trieu presgaux », « Péraimont » et au nord du bois « Pré des faudes ». - Propriétaires : privé. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zones 15 et 20. + Villages : Aublain, « La Campagne Là-Haut »; Gonrieux, « Fachette ou Rond Buisson » et Presgaux, « Trieu Presgaux », « Péraimont » et au nord du bois « Pré des Faudes » - Statut au plan de secteur : zones agricoles. - Type de zone dans le réseau écologique : zones de développement rapide en milieu ouvert. - Nature des sites : prairies de fauche. - Surfaces : « La Campagne Là-Haut », 90 ares; « Fachette ou Rond Buisson », 80 ares; « Trieu presgaux », 1,5 ha; « Péraimont », 35 et 30 ares, « Pré des Faudes », 30 ares. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Prairies mésophiles améliorées à Arrhenatherum elatius, Holcus lanata, Dactylis glomerata, Phleum pratense, Crepis biennis, Leucanthemum vulgare, Rumex acetosa, Centaurea subg. Jacea, Heracleum sphondylium, Anthriscus sylvestris,... + Espèces remarquables : * Faune : ces prairies, avec leur cortège de plantes à fleurs, attirent quantité d’insectes, de mammifères et d’oiseaux. Ce sont, dans certains cas, les sites de prédilection du traquet pâtre et de la pie-grièche écorcheur. * Flore : pas d’espèces remarquables mais une grande diversité florale qui en fait des sites de toute première importance dans le réseau écologique. - Menaces : les amendements et les fauches trop hâtives. - Propositions d’action : * Prairies mésophiles : cf. gestion prairie mésophile site n° 120 SITE N° - Nom du site : Mégaphorbiaies, prairies mésophiles, haies et fourrés d’épineux situés au sud et à l’ouest du centre du village de Presgaux. - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 20. + Village : Presgaux. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : marais, prés de fauche. - Surface : 90 ares. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Mégaphorbiaies à Filipendula ulmaria, Angelica sylvestris, Cirsium palustre, Urtica dioica, Valeriana repens,... * Prairies mésophiles abandonnée en voie de rudéralisation à Arrhenaterum elatius, Dactylis glomerata, Leucanthemum vulgare, Centaurea subg. Jacea, Urtica dioica, Cirsium arvense, Cirsium vulgare,... * Haies et Fourrés d’épineux à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Sambucus nigra, Carpinus betulus,... + Espèces remarquables : * Faune : de nombreuses espèces (oiseaux, mammifères, insectes,...) sont susceptibles d’utiliser l’un ou l’autre des biotopes en place. Toutefois, aucune espèce rare n’a été notée. - Menaces : le comblement progressif du fait de la proximité des haies et fourrés d’épineux et de l’abandon de la fauche. A cela s’ajoute une nitrophilisation et une rudéralisation due au ruissellement des engrais épendus sur les prairies périphériques. - Propositions d’action : * Mégaphorbiaies : cf. gestion mégaphorbaie site n° 1. * Prairies mésophiles : cf. gestion prairie mésophile site n° * Haies et fourrés d’épineux : rabattre les haies hautes et supprimer les arbustes trop envahissants de façon à limiter les apports de matière organique et permettre un ensoleillement optimal du site. 121 SITE N° - Nom du site : Jeune peupleraie sur mégaphorbiaie et fossé humide du lieu-dit « Al Baraque ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Chimay 57/7, zone 10. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone agricole. - Nature du site : peupleraie, marais. - Surface : 1,5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Dactylorhiza maculata, Achillea ptarmica, Succisa pratensis, Lycopus europaeus, Juncus effusus, Mentha aquatica, Carex disticha, Carex hirta, Carex panescens,... * Fossé humide à Filipendula ulmaria, Epilobium hirsutum,... + Espèces remarquables : * Faune : un couple de pie-grièche écorcheur est cantonné sur le site, deux autres se trouvent aux allentours notamment dans une jeune pessière qui le jouxte où l’on note la présence de l’hypolaïs polyglotte. Deux mâles chanteurs de traquet pâtre ont également été contactés de part et d’autre du site. * Flore : l’orchis tacheté (Dactylorhiza maculata), la succise des prés (Succisa pratensis), le lycope d’Europe (Lycopus europaeus), la laîche distique (Carex disticha), la laîche hérissée (Carex hirta) et la laîche pâle (Carex pallescens). - Menaces : la plantation de peupliers qui participe à l’assèchement et au comblement du marais par accumulation de débris organiques (feuilles, branches). On assiste alors à une modification progressive du cortège floristique qui s’oriente vers une phytocénose de type friche humide rudérale. - Propositions d’action : * Mégaphorbiaie : abattage des peupliers, ensuite gestion type de la mégaphorbiaie cf. site n° 1. 122 SITE N° - Nom du site : Mégaphorbiaie en voie de rudéralisation, prairies mésophiles améliorées et fossé humide à l’est de la « Ferme de la Binette ». - Propriétaire : privé, réserve naturelle RNOB. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 6. + village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager. - Type de zone dans le réseau écologique : zone centrale en milieu ouvert. - Nature du site : marais et prairies de fauche. - Surface : 16 ha. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Mégaphorbiaie en voie de rudéralisation à Filipendula ulmaria, Angelica sylvestris, Cirsium palustre, Mentha aquatica, Juncus effusus, Carex disticha, Achillea ptarmica, Carex nigra, Selinum carvifolia, Lysimachia nummularia, Lythrum salicaria, Cirsium vulgare, Cirsium arvense, Urtica dioica, Dipsacus sylvestris,... * Prairies mésophiles améliorées à Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Phleum pratense, Centaurea subg. Jacea, Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium, Cirsium arvense, Cirsium vulgare, Urtica dioica,... * Fossé humide à Filipendula ulmaria, Juncus effusus, Angelica sylvestris, Lythrum salicaria, Salix caprea, Salix cinerea, Crataegus monogyna, Dactylis glomerata,... + Espèces remarquables : * Faune : un chanteur de locustelle tachetée était cantonné dans la mégaphorbiaie et un couple de pie-grièche écorcheur nourrissant des jeunes volait autour d’une grosse haie en bordue du site. D’autres espèces comme le traquet pâtre et le bruant des roseaux pourraient également s’y installer. * Flore : la laîche distique (Carex disticha) , la laîche vulgaire (Carex nigra) et le sélin (Selinum carvifolia). - Menaces : depuis sa mise en réserve en 1996, plus aucune menaces ne pèsent sur ce site étant donné qu’une gestion adéquate, en accord avec les milieux en place, lui est appliquée. - Propositions d’action : * Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° 1. * Prairies mésophiles améliorées : cf. gestion prairies mésophiles site n° * Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n° 123 SITE N° - Nom du site : Cariçaie-phalaridaie, prairies alluviales peu fertilisées, fossé humide, prairie mésophile abandonnée et aulnaie-saulaie des rives du lieu-dit « Champwé ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 6. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone agricole d’intérêt paysager. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : marais, prairies de fauche humide. - Surface : 8 ha. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Cariçaie-phalaridaie à Carex vesicaria, Carex disticha, Carex otrubae, Carex acuta, Oenanthe fistulosa, Veronica scutellata, Ranunculus flammula, Eleocharis palustris, Polygonum amphibium, Phalaris arundinacea, Juncus effusus, Senecio aquaticus,... * Prairies alluviales peu fertilisée à Filipendula ulmaria, Juncus effusus, Phalaris arundinacea, Senecio aquaticus, Silaum silaus, Crepis biennis, Pimpinella major, Rhinanthus minor, Centaurea subg. Jacea, Leontodon autumnalis,... * Fossé humide à Filipendula ulmaria, Iris pseudacorus, Carex riparia, Phalaris arundinacea, Alisma plantago-aquatica, Stachys palustris, Juncus effusus, Caltha palustris, Lythrum salicaria, Filipendula ulmaria, Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa canina,... * Prairie mésophile abandonnée à Cirsium arvense, Cirsium vulgare, Phleum pratense, Urtica dioica, Dactylis glomerata, Arrhenatherum elatius, Heracleum sphondylium, Filipendula ulmaria, Centaurea subg. Jacea, Phalaris arundinacea, Salix caprea, * Aulnaie-saulaie des rives à Alnus glutinosa, Salix div. sp., Populus tremula, Crataegus monogyna,... + Espèces remarquables : * Faune : ces prairies mouilleuses sont les sites de prédilection du bruant des roseaux (2 cantons) et de la locustelle tachetée. Mais la diversité des biotopes présents attire également le pipit farlouse et la poule d’eau qui niche en bordure de la dépression humide, la rousserolle verderolle qui s’est installée dans les massifs denses d’orties en bordure de l’Eau Blanche et la pie-grièche écorcheur qui niche à proximité dans un petit lambeau de haie. Le râle des genêt a déjà été entendu dans les prés humides. De plus, c’est un site de transit ornithologique remarquable pour de nombreuses espèces comme les 124 chevaliers cul blanc, aboyeur, sylvain,... la bécassine des marais, la bécassine sourde, le pipit spioncelle, les oies,... Des observations antérieures mentionnent le triton crêté et la encore présents mais nous n’avons pu les détecter. * Flore : la laîche vésiculeuse (Carex vesicaria), la laîche distique (Carex disticha), la laîche aiguë (Carex acuta), la laîche des rives (Carex riparia), l’oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa), la véronique à écus (Veronica scutellata), la renoncule flammette (Ranunculus flammula), le scirpe des marais (Eleocharis palustris), la renouée aquatique (Polygonum amphibium), le séneçon aquatique (Senecio aquaticus), le silaüs des prés (Silaum silaus), le grand boucage (Pimpinella major), le rhinanthe à petites fleurs (Rhinanthus minor). - Menaces : les fumures fréquentes, les fauches trop hâtives, le pâturage intensif, la pression cynégétique et le drainage. - Propositions d’action : * Cariçaie-phalaridaie : cf. gestion magnocariçaie site n° 1. Au départ, il est important de travailler sur des surfaces plutôt modestes tout en gardant des zones témoins. Par la suite, éventuellement multiplier les interventions. * Prairies alluviales : une fauche en fin d’hiver pour offrir aux oiseaux en migration de printemps des lieux de gagnage aux herbes tendres. Cf. gestion prairie mésophile site n° * Fossés humides : cf. gestion des fossés humides site n° * Prairie mésophile abandonnée : cf. gestion prairie mésophile site n° 125 SITE N° - Nom du site : Mégaphorbiaie, saulaie et prairie alluviale de la « Canardière Al Champwé ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 6. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide. - Nature du site : marais, prairie de fauche. - Surface : 1,1 ha. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Lysimachia vulgaris, Lotus pedunculatus, Iris pseudacorus, Achillea ptarmica, Veronica scutellata, Carex disticha, Carex cuprina, Eleocharis palustris,... * Saulaie à Salix cinerea, Salix div.sp., Carex disticha, Eleocharis palustris, Iris pseudacorus,... * Prairie mésophile peu améliorée à Centaurea subg. jacea, Silaum silaus, Filipendula ulmaria, Colchicum autumnale, Crepis biennis, Dactylis glomerata, Phleum pratense,... + Espèces remarquables : * Faune : un mâle chanteur de bruant des roseaux est cantonné dans la saulaie et un couple de pie-grièche écorcheur se reproduit à proximité et vient s’alimenter en insectes sur le site. Site potentiel pour d’autres espèces comme le traquet pâtre ou la locustelle tachetée. Flore : la véronique à écus (Veronica scutellata), le scirpe des marais (Eleocharis palustris), la laîche distique (Carex disticha) et le silaüs des prés (Silaum silaus). - Menaces : la progression rapide des saules, encore accentuée par la sécheresse de ces dernières années, est responsable de l’atterissement et de l’assèchement du miroir d’eau et du marais. - Propositions d’action : * Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° 1. * Saulaie : aménager des clairières au sein du bosquet de saules afin de permettre un ensoleillement plus intense qui encouragera la réinstallation d’herbacées palludicoles. * Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n° 126 SITE N° - Nom du site : Prairies mésophiles abandonnées, haies et fourrés d’épineux, fossé humide et aulnaie nitrophile le long du « Ruisseau de la Taille Frèchet ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 6. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairies de fauche, bosquet humide. - Surface : 2 ha. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Prairies mésophiles abandonnées à Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Phleum pratense, Cirsium vulgare, Cirsium arvense, Leucanthemum vulgare, Urtica dioica, Centaurea subg. Jacea,... * Haies et fourrés d’épineux à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea,... * Fossé humide et aulnaie nitrophile à Alnus glutinosa, Prunus spinosa, Salix alba, Corylus avellana, Urtica dioica, Galium aparine, Geum urbanum, Phalaris arundinacea, Geranium robertianum, Salix caprea, Calystegia sepium, Hedera helix, Filipendula ulmaria,... + Espèces remarquables : * Faune : un chanteur de rousserolle verderolle dans les herbes hautes du fossé. Le site convient aussi à un éventail important d’espèces comme la fauvette à tête noire, les pouillots fitis et véloce, la fauvette babillarde, le rossignol philomèle,... - Menaces : la colonisation ligneuse qui est a l’origine du comblement du fossé et de dépressions humides au sein de l’aulnaie. De même, la progression rapide des épineux, combinée à l’abandon de la fauche et au ruissellement des engrais azotés dispersés sur les prés contigus, participe à la rudéralisation des prairies. - Propositions d’action : * Prairies mésophiles abandonnées : cf. gestion prairie mésophile site n° * Haies et fourrés d’épineux : cf. gestion des fourrés d’épineux site n° * Fossé et aulnaie nitrophile : curer le fossé et abattre les arbres et arbustes par endroit de façon à encourager le développement d’un flore semi-aquatique. Aménager de petites clairières au coeur même de l’aulnaie afin de créer des conditions de vie propices à l’installation d’herbacées sylvatiques. 127 SITE N° - Nom du site : Ballast thermophile, haies et fourrés d’épineux de la voie ferrée désaffectée au nord de la « Ferme de la Binette ». - Propriétaire : privé, SNCB. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 6. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : chemin de fer. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : ballast de voie ferrée abandonnée. - Surface : 6 ares. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Ballast thermophile schisteux à Dianthus armeria, Geranium columbinum, Daucus carota, Hypericum perforatum, Inula conyza, Prunella vulgaris, Linaria repens, Hieracium pilosella, Senecio viscosus et de nombreuses espèces inféodées aux substrats calcaires comme Singuisorba minor, Brachypodium pinnatum, Genista tinctoria,... * Haies et fourrés d’épineux à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Sambucun nigra,... + Espèces remarquables : * Faune : de nombreuses espèces d’oiseaux se rencontrent dans les haies et fourrés d’épineux : rossignol philomèle, fauvettes balillarde, grisette, des jardins, à tête noire, bruant jaune, pouillots véloce et fitis, linotte mélodieuse,... * Flore : l’oeillet velu (Dianthus armeria), le pied de pigeon (Geranium columbinum), la linaire striée (Linaria repens), le séneçon visqueux (Senecio viscosus) et le genêt des teinturiers (Genista tinctoria). - Menaces : la réaffectation de la voie et tous les désagréments qui en découlent comme, par exemple, l’utilisation d’herbicides. - Propositions d’action : * Ballast thermophile et fourré d’épineux : cf. gestion de ballasts de voie ferrée abandonnée site n° 128 SITE N° - Nom du site : Prairies inondables mésophiles et aulnaie des rives du « Grand Mort » et de « l’Eau Blanche ». - Propriétaires : privés. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 6. + Village : Boussu-en-Fagne. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairies de fauche. - Surface : 12 ha. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Prairies inondables mésophiles à espèces hydroclines des sols gorgés d’eau en hiver comme Alopecurus pratensis, Bromus racemosus, Hordeum secalinum, Filipenduala ulmaria, Silaum silaus, Colchicum autumnale, Lychnis flos-cuculi, et à espèces plus mésophiles des sols à bonnes économie en eau comme Phleum pratense, Rhinanthus minor, Centaurea subg. Jacea, Crepis biennis, Heracleum sphondylium, Dactylis glomerata,... * Aulnaie des rives à Alnus glutinosa, Filipendula ulmaria, Valeriana repens, Iris pseudacorus, Phalaris arundinacea, Prunus spinosa, Crataegus monogyna,... + Espèces remarquables : * Faune : milieu typique du bruant des roseaux (2 cantons), du traquet pâtre (1 canton) et de la pie-grièche écorcheur (1 canton). Ajoutons encore la présence de la rousserolle verderolle en bordure du « Grand Mort ». * Flore : le brome en grappe (Bromus racemosus), l’orge faux seigle (Hordeum secalinum), le silaus des prés (Silaum silaus), le rhinanthe à petites fleurs (Rhinanthus minor). - Menaces : les amendements et les fauches trop hâtives. - Propositions d’action : * Prairies inondables mésophiles : cf. gestion prairie mésophile site n° 129 SITE N° - Nom du site : Prairies inondables semi-améliorées, prairies mésophiles améliorées et prairies humides fertilisées avec colonies de joncs au nord du « Gros Têne du Bi ». - Propriétaires : privés, réserve naturelle RNOB. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 6. + Village : Aublain. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairies de fauche et prairies pâturées. - Surface : 9 ha. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Prairies inondables semi-améliorées à Alopecurus pratensis, Bromus racemosus, Hordeum secalinum, Filipenduala ulmaria, Silaum silaus, Colchicum autumnale,... * Prairies mésophiles améliorées à Phleum pratense, Rhinanthus minor, Centaurea subg. Jacea, Crepis biennis, Heracleum sphondylium, Dactylis glomerata,... * Prairies humides fertilisées avec colonies de joncs à Juncus effusus, Juncus conglomeratus, Lychnis flos-cuculi,... + Espèces remarquables : * Faune : un mâle chanteur de bruant des roseaux et observation d’une femelle de pie-grièche écorcheur dans une petite haie à proximité. * Flore : le brome en grappe (Bromus racemosus), l’orge faux seigle (Hordeum secalinum), le silaus des prés (Silaum silaus), le rhinanthe à petites fleurs (Rhinanthus minor). - Menaces : les amendements, les fauches trop hâtives et le surpâturage - Propositions d’action : * Prairies inondables et prairies mésophiles : une prairie a le statut de réserve naturelle et est donc gérée officiellement. cf. gestion prairie mésophile site n° * Prairies humides à joncs : supprimer le pâturage sur les parties les plus humides et préférer le régime du pré de fauche qui permettra à de nombreuses espèces hygrophiles de réapparaître. 130 SITE N° - Nom du site : Mégaphorbiaie, roselière, prairies inondables semi-améliorées, prairies mésophiles améliorées, prairies humides fertilisées avec colonies de joncs et prairie mésophile abandonnée à flore rudérale au nord-est du « Gros Têne du Bi ». - Propriétaires : privés, notamment réserve naturelle RNOB. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 6 et 7. + Villa ge : Boussu-en-Fagne. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager. - Type de zone dans le réseau écologique : zone centrale en milieu ouvert et zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : marais, prairies de fauche et prairies pâturées. - Surface : 6,5 ha. - Intérêt écologique : + Biocénoses : * Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Achillea ptarmica, Lotus pedunculatus, Epilobium hirsutum, Carex hirta, Carex nigra, Carex panicea, Dactylorhiza majalis, Scorzonera humilis, Valeriana dioica, Potamogeton densus, Angelica sylvestris, Stachys palustris,... * Roselière à Phragmites australis. * Prairies inondables semi-améliorées à Bromus racemosus, Hordeum secalinum, Filipenduala ulmaria, Silaum silaus, Colchicum autumnale, Alopecurus pratensis... * Prairies mésophiles améliorées à Phleum pratense, Centaurea subg. Jacea, Crepis biennis, Heracleum sphondylium, Dactylis glomerata, Arrhenatherum elatius,... * Prairies humides fertilisées avec colonies de joncs à Juncus effusus et Juncus conglomeratus. * Prairie mésophile abandonnée à Cirsium vulgare, Cirsium arvense, Urtica dioica, Rumex obtusifolius, Dactylis glomerata, Phleum pratense, Arrhenatherum elatius,... + Espèces remarquables : * Faune : un chanteur de rousserolle effarvatte dans la roselière, un chanteur de bruant des roseaux dans la mégaphorbiaie, un mâle de traquet pâtre sur un piquet de clôture séparant les prairies mésophiles de la prairie rudéralisée et un couple de pie-grièche écorcheur dans une petite haie d’épineux non loin de là. L’hiver 87-88, le site a abrité un dortoir de busards Saint-Martin et au début des années 90 un couple de hibou des marais a tenté de nicher. 131 * Flore : l’achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), le lotier des fanges (Lotus pedunculatus), la laîche hérissée (Carex hirta), la laîche vulgaire (Carex nigra), la laîche bleuâtre (Carex panicea), l’orchis à larges feuilles (Dactylorhiza majalis), le scorsonère des prés (Scorzonera humilis), la valériane dioïque (Valeriana dioica), le potamot dense (Potamogeton densus), le roseau (Phragmites australis), l’épiaire des marais (Stachys palustris), le brome en grappe (Bromus racemosus), l’orge faux seigle (Hordeum secalinum), le silaus des prés (Silaum silaus). - Menaces : une partie du site bénéficie d’une protection intégrale (réserve naturelle RNOB); il s’agit de la mégaphorbiaie, de la roselière et d’un lambeau de pré mésophile. Il n’y a donc pas de menaces directes qui pèsent sur ces milieux étant donné qu’ils font l’objet d’une gestion adéquate. Par contre, le reste du site, soit les prairies inondables, les prairies mésophiles et les prairies à joncs sont soumises à des pratiques agricoles comme le fauchage, le pâturage et la fertilisation qui ont des répercussions incidieuses sur leurs cortèges floristiques. Ceci se marque par la disparition d’espèces exigeantes et l’apparition d’espèces frugales. - Propositions d’action : * Mégaphorbiaie-roselière : cf. gestion mégaphorbiaie site n°1. * Prairies inondables et mésophiles : cf. gestion prairie mésophile site n° * Prairies humides à joncs : cf. gestion prairie à joncs site n° 132 SITE N° - Nom du site : Pelouse thermophile et fourrés sur schistes calcarifères du versant sud du « Gros Têne du Bi ». - Propriétaire : privé, commune de Couvin. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 6. + Village : Dailly. - Statut au plan de secteur : zone naturelle. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu fermé. - Nature du site : pelouse calcaire.. - Surface : 50 ares. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouse thermophile sur calcaire à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Orchis mascula, Sanguisorba minor, Plantago media, Primula veris, Helianthemum nummularium,... * Fourrés calcaires à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Quercus robur, Viburnum lantana,... + Espèces remarquables : * Faune : de nombreux insectes butineurs lépidoptères, hyménoptères,... * Flore : l’orchis mâle (Orchis mascula), l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), la viorne mancienne (Viburnum lantana). - Menaces : envahissement par les arbustes épineux. - Propositions d’action : * Pelouse calcaire : cf. gestion pelouse calcaire site n° 133 SITE N° - Nom du site : Bords de route, pelouse thermophile et fourrés sur schistes calcarifères de la réserve naturelle RNOB du « Gros Têne du Bi ». - Propriétaire : privé, commune de Couvin et réserve naturelle RNOB. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 6. + Village : Dailly. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager. - Type de zone dans le réseau écologique : zone centrale en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse calcaire. - Surface : 2 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Bords de route et pelouse thermophile sur calcaire à Bromus erectus, Brachypodium pinnatum, Gymnadenia conopsea, Plathanthera chlorantha, Ophrys apifera, Ophrys insectifera, Ophrys fuciflora, Himantoglossum hircinum, Orchis purpurea, Astragalus glycyphyllos, Polygala vulgaris, Blackstonia perfoliata, Asperula cynanchica, Linum catharticum, Sanguisorba minor, Primula veris, Betonica officinalis, Agrimonia eupatoria, Lotus corniculatus, Knautia arvensis,... * Fourrés calcaires à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Viburnum lantana, Ligustrum vulgare,... + Espèces remarquables : * Faune : de nombreux insectes lépidoptères, hyménoptères, orthoptères comme le demi-deuil, l’argus bleu, le criquet virgule (Stenobothrus lineatus), le criquet nègre (Omocestus rufipes),le criquet doré,... * Flore : la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), la plathanthère des montagnes (Plathanthera chlorantha), l’ophrys abeille (Ophrys apifera), l’ophrys mouche (Ophrys insectifera), l’ophrys frelon (Ophrys fuciflora), l’orchis bouc (Himantoglossum hircinum), l’orchis pourpre (Orchis purpurea), la chlore perfoliée (Blackstonia perfoliata), l’herbe à l’esquinancie (Asperula cynanchica), le lin purgatif (Linum catharticum), le réglisse sauvage (Astragalus glycyphyllos), le polygala vulgaire (Polygala vulgaris), l’aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria) et la viorne mancienne (Viburnum lantana). - Menaces : pas de menaces directes. En effet, les bords de route sont gérés de façon écologique depuis la signature, par la commune dans le cadre de l’AECN 95, de la convention bords de route proposée par la Région Wallonne. De même, la pelouse, de par son statut de protection, bénéficie aussi d’une gestion adéquate. - Propositions d’action : * Bords de route : fauchage tardif une fois par an. Il est à noter, depuis l’instauration de ce type d’entretien, une explosion de nombreuses herbacées notamment des orcidées. 134 * Pelouses et fourrés calcaires : cf. gestion pelouse calcaire site n° 135 SITE N° - Nom du site : Prairies mésophiles améliorées et haies d’épineux au sud du « Gros Têne du Bi ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 6. + Village : Dailly. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairies de fauche. - Surface : 1,7 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Prairies mésophiles améliorées à Arrhanatherum elatius, dactylis glomerata, Hoclcus lanata, Phleum pratense, Crepis biennis, Leucanthemum vulgare, Centaurea subg. Jacea, Prunella vulgaris, Achillea millefolium, Lotus corniculatus, Cynosurus cristatus,... * Haies d’arbustes épineux à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,... + Espèces remarquables : * Faune : pas d’espèces particulières mais le maillage de haies attire certainement beaucoup d’oiseaux, de mammifères,... - Menaces : les amendements et les fauches trop hâtives. - Propositions d’action : * Prairies mésophiles : cf. gestion prairie mésophile site n° * Haies d’épineux : les recéper lorsqu’elles deviennent trop hautes et se dégarnissent du pied, de façon à ce qu’elles se ramifient et s’étoffent pour permettre la nidification d’oiseaux comme, par exemple, la piegrièche écorcheur. Pour ce travail, il est intéressant de procéder par tronçon et de faire une tournante pour maintenir un maximum de diversité dans la structure des haies existantes. 136 SITE N° au - Nom du site : Mégaphorbiaie rudéralisée, prairie mésophile abandonnée, prairie humide fertilisée avec colonies de joncs, haies et fourré d’épineux sud-ouest du « Gros Têne du Bi » - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 6. + Village : Dailly. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide et zone de développement lent en milieu ouvert. - Nature du site : marais, prairie de fauche et prairie pâturée. - Surface : 1 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Mégaphorbiaie rudéralisée à Filipendula ulmaria, Urtica dioica, Angelica sylvestris, Cirsium palustre, Epilobium hirsutum,... * Prairie mésophile abandonnée à Urtica dioica, Cirsium vulagre, Cirsium arvense, Rumex obtusifolius, Dactylis glomerata, Juncus effusus, Arrhenatherum elatius, Filipendula ulmaria,... * Prairie humide fertilisée avec colonies de joncs à Juncus effusus, Juncus conglomeratus, Lychnis flos-cuculi,... * Haies et fourré d’épineux à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, sambucus nigra, Carpinus betulus,... + Espèces remarquables : * Faune : un mâle de traquet pâtre s’alimentait sur le site. - Menaces : l’abandon de la fauche et l’épendage d’engrais sur les prairies voisines participent à la rudéralisation et à la nitrophilisation des prairies humides. A cela s’ajoute encore le surpâturage des prairies à joncs. - Propositions d’action : * Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° 1. * Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n° * Prairie à joncs : cf. gestion prairie à joncs site n° * Haies et fourré d’épineux : limiter la progression des épineux dans les prairies humides afin de garder le milieu le plus ouvert possible. 137 SITE N° - Nom du site : Mégaphorbiaie, fossé humide et chemin herbeux au lieu-dit « La Prée ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 10. + Village : Boussu-en-Fagne. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : marais. - Surface : 1 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Angelica sylvestris, Carex disticha, Achillea ptarmica, Phalaris arundinacea, Juncus effusus, Alnus glutinosa, Iris pseudacorus, Urtica dioica,... * Fossé humide à Filipendula ulmaria, Stachys palustris, Epilobium hirsutum, Gallium mollugo, Phalaris arundinacea, Salix div. sp.,... * Chemin herbeux à Centaurea subg. Jacea, Leucanthemum vulgare, Knautia arvensis, Carex hirta, Euphrasia stricta,... + Espèces remarquables : * Faune : les espèces typiques des milieux humides et marécageux, bénéficiant d’un tapis herbacé touffu et de perchoirs, étaient présentes : traquet pâtre, bruant des roseaux, pie-grièche écorcheur et rousserolle verderolle. De plus, la couleuvre à collier est régulièrement observée à cet endroit. * Flore : la laîche distique (Carex disticha), la laîche hérissée (Carex hirta) et l’euphraise raide (Euphrasia stricta). - Menaces : le comblement et l’envahissement par les arbustes comme les saules et les aulnes. - Propositions d’action : * Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° 1. * Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n° * Chemin herbeux : éviter de l’empierrer afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle de zone de liaison. 138 SITE N° - Nom du site : Etang atteri, equisetaie, saulaie humide mésotrophe, prairies humides fertilisées avec colonies de joncs, fossé humide, mégaphorbiaie rudéralisée et fruticée sur schistes calcarifères du sud-ouest de Dailly. - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 11. + Village : Dailly. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide et zone de développement lent en milieu ouvert. - Nature du site : marais, prairies pâturées. - Surface : 2 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Etang et equisetaie à Equisetum palustre, Iris pseudacorus, Caltha palustris, Salix cinerea., Filipendula ulmaria, Solanum dulcamara, Juncus effusus, Alisma plantago-aquatica, Rumex maritimus, Mentha aquatica,... * Saulaie humide mésotrophe à Salix alba, Salix cinerea, Solanum dulcamara, Calystegia sepium, Iris pseudacorus, Urtica dioica, Rubus sp., Epilobium hirsutum,... * Prairies humides fertilisées avec colonies de joncs à Juncus effusus et Juncus conglomeratus.. * Fossé humide à Filipendula ulmaria, Juncus effusus, Epilobium hirsutum, Juncus conglomeratus, Scrophularia aquatica, Cirsium arvense, Cirsium vulgare, Rumex obtusifolius,... * Mégaphorbiaie rudéralisée à Filipendula ulmaria, Epilobium hirsutum, Angelica sylvestris, Urtica dioica, Cirsium arvense, Cirsium vulgare, Heracleum sphondylium, Salix caprea, Phalaris arundinacea, Dactylis glomerata, Rosa canina, Achillea millefolium, Crataegus monogyna,... * Fruticée sur schistes calcarifères à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Sambucus nigra, Rosa canina, Quercus robur, Prunus avium, Populus tremula, Sanguisorba minor, Brachypodium pinnatum, Primula veris, Potentilla neumanniana, Thymus pulegioides, festuca lemanii,... + Espèces remarquables : * Faune : la poule d’eau et le pic épeichette nichent respectivement aus abords de l’étang et dans les vieux saules. La grenouille verte se reproduit dans l’étang et la couleuvre à collier y a été observée antérieurement. De nombreux oiseaux nichent dans la fruticée : la 139 tourterelle des bois, l’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle, les pouillots fitis et véloce, les fauvettes des jardins, babillarde, à tête noire,... Les prairies pâturées à joncs sont fréquentées en hivernage par la bécassine des marais et on peut noter la présence occasionnelle de la bécasse des bois dans la saulaie. * Flore : la prêle des marais (Equisetum palustre), le plantain aquatique (Alisma plantago-aquatica), la patience maritime (Rumex maritimus), la scrophulaire ailée (Scrophularia aquatica), Festuca lemanii, La potentille printanière (Potentilla neumanniana). - Menaces : le comblement et la rudéralisation par accumulation de matière organique du fait de la proximité de grands arbres et d’arbustes, et par manque d’entretien. Ce phénomène se marque très nettement par l’apparition d’espèces nitrophiles. Par ailleurs, la fruticée à pratiquement envahi toute la pelouse, seules quelques plages de petites dimensions subsistent çà et là. - Propositions d’action : * Equisetaie : contrôler la progression des saules de façon à maintenir un maximum d’ensoleillement propice au développement des herbacées hygrophiles et encourager leur progression par fauchage et arrachage d’une partie des souches de prêle. * Saulaie humide : tailler en têtards les arbres ayant un développement trop important de façon à limiter les dépôts de matière organique (feuilles, branches) et encourager à long terme la formation de cavités propices à la faune cavernicole, tout en maintenant une ceinture de saules buissonnants. * Prairie à joncs : cf. gestion prairie à joncs site n° * Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° * Fruticée : au départ de fragments de pelouse encore existants, pratiquer des trouées dans le massif dense d’épineux pour permettre aux herbacées de se multiplier. 140 SITE N° - Nom du site : Pelouses thermophiles et fourrés sur calcaire, phalaridaie et friche au nord de la Cité Kennedy. - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 11. + Village : Dailly. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone d’habitat à caractère rural. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourré calcaires, friche. - Surface : 2 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouses thermophiles sur calcaire à Bromus erectus, Brachypodium pinnatum, Festuca lemanii, Gymnadenia conopsea, Platanthera chlorantha, Gentiana germanica, Sanguisorba minor, Rhinanthus minor, Carex flacca, Carex caryophyllea, Pimpinella saxifraga, Carlina vulgaris, Anthyllis vulneraria, Ononis repens, Primula veris, Lotus corniculatus,... * Fourrés sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa canina, Cornus sanguinea, Euonymus europaeus, Quercus robur,... * Phalaridaie et friche mésophile à Phalaris arundinacea, Tanacetum vulgare, Leucanthemum vulgare, Knautia arvensis, Origanum vulgare, Achillea millefolium, Agrimonia eupatoria, Dipsacus sylvestris, Artemisia vulgaris, Rosa canina, Crataegus monogyna,... Espèces remarquables : * Faune : le site acceuille de nombreux insectes (lépidoptères, orthoptères, hyménoptères,...), mammifères et oiseaux comme, par exemple, l’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle, les fauvettes des jardins, babillarde, grisette, le bruant jaune,... * Flore : Festuca lemanii, la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), la plathanthère des montagnes (Platanthera chlorantha), la gentiane germanique (Gentiana germanica), le rhinanthe à petites fleurs (Rhinanthus minor), la laîche glauque (Carex flacca), la laîche printanière (Carex caryophyllea), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), la carline vulgaire (Carlina vulgaris), la vulnéraire (Anthyllis vulneraria), la bugrane rampante (Ononis repens). - Menaces : la rudéralisation à la suite de l’entreposage de fumier, de troncs d’arbres et de déchets de toute nature, et l’envahissement par la fruticée. - Propositions d’action : 141 * Pelouse et fourrés d’épineux sur calcaire : cf. gestion pelouse calcaire site n° * Friche : évacuer le fumier et les troncs d’arbres et épandre une nouvelle couche de terre sur la surface assainie pour permettre à une nouvelle friche plus « saine » de se développer. Par ailleurs, convertir une partie de la friche en pelouse rase par un fauchage régulier avec exportation du foin en fin d’été, tout en gardant une zone témoin à débroussailler tous les 3 ou 4 ans. 142 SITE N° - Nom du site : Pelouses thermophiles, fourrés sur calcaire, plantation de pins et prairie mésophile au sud du lieu-dit « Le Têne de Gonrieux ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 11. + Village : Dailly. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone d’espace vert.. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourré calcaires, prairie de fauche. - Surface : 5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouses thermophiles sur calcaire à Bromus erectus, Brachypodium pinnatum, Festuca lemanii, Gymnadenia conopsea, Sanguisorba minor, Pimpinella saxifraga, Carlina vulgaris, Centaurea scabiosa,... * Fourrés sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa canina, Cornus sanguinea, Quercus robur,... * Prairie mésophile à Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium, Crepis biennis, Centaurea subg. Jacea, Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Phleum pratense, Cynosurus cristatus, Heracleum sphondylium, Anthriscus sylvestris,... Espèces remarquables : * Faune : le site acceuille de nombreux insectes (lépidoptères, orthoptères, hyménoptères,...), mammifères et oiseaux comme, par exemple, l’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle, les fauvettes des jardins, babillarde, grisette, le bruant jaune,... * Flore : Festuca lemanii, la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), la carline vulgaire (Carlina vulgaris), la centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa). - Menaces : la rudéralisation à la suite de l’entreposage de fumier et de pneus, et l’envahissement par la fruticée et les pins. En ce qui concerne la prairie de fauche, les amendements et les fauches précoces ont des répercussions négatives sur sa diversité floristique. - Propositions d’action : * Pelouse et fourrés d’épineux sur calcaire : cf. gestion pelouse calcaire site n° * Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n° 143 SITE N° - Nom du site : Pelouses thermophiles et fourrés sur calcaire, plantation de pins et friche rudérale à l’est du lieu-dit « Le Têne de Gonrieux ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 11 et 12. + Village : Dailly. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone forestière. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourré calcaires, friche. - Surface : 4,5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouses thermophiles sur calcaire à Bromus erectus, Brachypodium pinnatum, Festuca lemanii, Helianthemum nummularium, Sanguisorba minor, Pimpinella saxifraga, Gymnadenia conopsea, Carlina vulgaris, Centaurea scabiosa,... * Fourrés sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa canina, Ligustrum vulgare, Quercus robur,... * Friche rudérale à Urtica dioica, Verbascum thapsus, Tanacetum vulgare, Artemisia vulgaris, Daucus carota, Cirsium vulgare, Cirsium arvense,... + Espèces remarquables : * Faune : le site accueille de nombreux insectes (lépidoptères, orthoptères, hyménoptères,...), mammifères et oiseaux comme, par exemple, l’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle, les fauvettes des jardins, babillarde, grisette, le bruant jaune,... * Flore : l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), la carline vulgaire (Carlina vulgaris), la centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa) et la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea). - Menaces : l’envahissement par la fruticée, la rudéralisation à la suite de l’entreposage de déchets et de briquaillons. - Propositions d’action : * Pelouse et fourrés d’épineux sur calcaire : cf. gestion pelouse calcaire site n° * Friche : cf. gestion friche site n° 144 SITE N° - Nom du site : Fourrés sur calcaire et friche rudérale du lieu-dit « Trou de Boussu ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 12. + Village : Dailly. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone d’espace vert. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : fourré calcaire et friche. - Surface : 6,5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Fourrés sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Ligustrum vulgare, Viburnum lantana, Quercus robur, Carpinus betulus, Gymnadenia conopsea,... * Friche rudérale à Urtica dioica, Verbascum thapsus, Tanacetum vulgare, Artemisia vulgaris, Daucus carota, Cirsium vulgare, Cirsium arvense, Leucanthemum vulgare, Centaurea subg. Jacea,... + Espèces remarquables : * Faune : de nombreux oiseaux comme la tourterelle des bois, le rossignol philomèle, les fauvettes des jardins et babillarde, le bruant jaune,... nichent sur le site. * Flore : la viorne mancienne (Viburnum lantana), la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea). - Menaces : la fruticée a complètement envahi la pelouse originelle, seule une plage de quelques mètres carrés subsiste. La friche, quant à elle, a tendance à se rudéralier. - Propositions d’action : * Pelouse et fourrés d’épineux sur calcaire : cf. gestion pelouse calcaire site n° * Friche : cf. gestion friche site n° 145 SITE N° - Nom du site : Pelouse thermophile et fourrés sur schistes calcarifères, lambeau de mégaphorbiaie rudéralisée du lieu-dit « Grand Lu ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 13. + Village : Couvin. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourrés calcaires. - Surface : 1,8 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouse thermophile sur schistes calcarifères à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Helianthemum nummularium, Carex flacca, Silene vulgaris, Ononis repens, Anthyllis vulneraria, Briza media, Rhinanthus minor, Sanguisorba minor, Knautia arvensis, Centaurea scabiosa, Carlina vulgaris, Origanum vulgare, Lotus corniculatus, Coeloglossum viride, Orchis purpurea,... * Fourrés sur schistes calcarifères à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Ligustrun vulgare, Cornus sanguinea, Quercus robur,... * Mégaphorbiaie rudéralisée à Filipendula ulmaria, Urtica dioica, Angelica sylvestris, Epilobium hirsutum, Cirsium vulgare, Cirsium arvense, Dactylis glomerata,... + Espèces remarquables : * Faune : la nidification du traquet pâtre a été notée à plusieurs reprises. D’autres espèces sont également potentielles : la locustelle tachetée, l’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle, les fauvettes des jardins et babillarde,... Ce site permet la reproduction de nombreux insectes lépidoptères comme le demi-deuil (Melanargia galathea), l’argus bleu (Polyommatus icarus), le myrtil (Maniola jurtina),..., orthoptères et hyménoptères. On note également la présence de l’orvet fragile. * Flore : l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), la laîche glauque (Carex flacca), le silène enflé (Silene vulgaris), la bugrane rampante (Ononis repens), la vulnéraire (Anthyllis vulneraria), l’amourette (Briza media), le rhinanthe à petites fleurs (Rhinanthus minor), l’orchis grenouille (Coeloglossum viride) et l’orchis pourpre (Orchis purpurea). - Menaces : l’entreposage de fumier qui a anéanti la pelouse localement, son envahissement par la fruticée et sa rudéralisation incidieuse par manque d’entretien. 146 - Propositions d’action : * Pelouse et fourrés d’épineux : cf. gestion pelouse calcaire site n° * Mégaphorbiaie rudéralisée: cf. gestion friche site n° 147 SITE N° - Nom du site : Prairie mésophile abandonnée et haies du lieu-dit « La justice ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 13. + Village : Couvin. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone d’habitat. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie de fauche. - Surface : 3 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Prairie mésophile abandonnée à Crepis biennis, Holcus lanatus, Dactylis glomerata, Centaurea subg. Jacea, Phleum pratense, Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium, Urtica dioica, Cirsium vulgare, Cirsium arvense, Rumex obtusifolius,... + Espèces remarquables : * Faune : de nombreux orthoptères comme le criquet racleur (Chorthippus parallelus), le criquet crécelle (Chorthippus biguttulus), le grand criquet doré (Chrysochraon dispar),... chantent à tue-tête. Ils sont des proies idéales pour des oiseaux comme la pie-grièche écorcheur qui n’a pas été contactée mais qui pourrait très bien s’installer dans les petites haies de pourtour. - Menaces : les amendements et l’abandon de la fauche sont à la base de la rudéralisation. - Propositions d’action : * Prairie mésophile abandonnée : cf. gestion prairie mésophile site n° 148 SITE N° - Nom du site : Pelouses thermophiles pâturées et fourrés sur schistes calcarifères du lieu-dit « Les Monts de Dailly ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 11. + Village : Couvin. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourré calcaires.. - Surface : 9 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouses thermophiles pâturées sur schistes calcarifères à Carlina acaulis, Briza media, Knautia arvensis, Festuca lemanii, Thymus pulegioides, Primula veris, Sanguisorba minor, Orchis morio, Cirsium arvense, Cynosurus cristatus, Trifolium repens, Bellis perennis,... * Fourrés sur schistes calcarifères à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Sambucus nigra, Quercus robur,... + Espèces remarquables : * Faune : une multitude d’oiseaux nichent dans les fourrés d’épineux : les fauvettes babillarde, grisette, à tête noire, le rossignol philomèle, la tourterelle des bois, le bruant jaune, la linotte mélodieuse,... * Flore : la carline acaule (Carlina acaulis), l’amourette (Briza media), Festuca lemanii et l’orchis bouffon (Orchis morio). - Menaces : les amendements et le surpâturage ont profondément modifié la composition floristique de la pelouse qui évolue irrémédiablement vers la prairie pâturée à trèfle blanc. - Propositions d’action : * Pelouses sur schistes calcarifères : supprimer le pâturage et faucher la pelouse en fin d’été pour éliminer les plantes indésirables ou opter pour un pâturage extensif, sans amendement, avec des moutons rustiques (ex. : le Sambre et Meuse). * Fourrés sur schistes calcarifères : contrôler la progression des épineux et les cantonner aux massifs existants tout en laissant quelques sujets éparpillés çà et là propices à la nidification de la pie-grièche écorcheur. 149 SITE N° - Nom du site : Pelouses thermophiles et fourrés sur schistes calcarifères du lieudit « Lissieux». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 12. + Village : Dailly. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourrés calcaires.. - Surface : 5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouses thermophiles pâturées sur schistes calcarifères à Briza media, Brachypodium pinnatum, Bromus erecrus, Knautia arvensis, Festuca lemanii, Thymus pulegioides, Primula veris, Sanguisorba minor, Carex flacca, Orchis morio, Helianthemum nummularium,... * Fourrés sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,... + Espèces remarquables : * Faune : des passereaux comme la fauvette grisette, le bruant jaune, la linotte mélodieuse nichent dans les fourrés d’épineux. Le traquet pâtre est aussi régulièrement observé et des données antérieures mentionnent l’alouette lulu. Une multitude d’insectes fréquentent la pelouse. * Flore : la laîche glauque (Carex flacca), l’amourette (Briza media), Festuca lemanii et l’orchis bouffon (Orchis morio). - Menaces : les dépôts d’immondices et les amendements sur les prairies voisines. - Propositions d’action : * Pelouses et fourrés sur schistes calcarifères : évacuer les immondices. Cf. gestion pelouse calcaire site n° 150 SITE N° - Nom du site : Pelouse thermophile rudéralisée et fourrés sur calcaire du lieu-dit « Les Tri Père Leclercq ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 12 et13. + Village : Couvin. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourré calcaires.. - Surface : 1 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouse thermophile rudéralisée sur calcaire à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Briza media, Carex flacca, Festuca lemanii, Potentilla neumanniana, Helianthemum nummularium, Knautia avensis, Thymus pulegioides, Centaurea scabiosa, Origanum vulgare, Sanguisorba minor, Tanacetum vulgare, Cirsium arvense, Urtica dioica, Verbascum thapsus,... * Fourrés sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Quercus robur, Ligustrum vulgare,... + Espèces remarquables : * Faune : quelques espèces d’oiseaux intéressantes comme les fauvettes babillarde, grisette, des jardins, la tourterelle des bois, le bruant jaune, l’hypolaïs polyglotte, ont été notées. * Flore : l’amourette (Briza media), la laîche glauque (Carex flacca), Festuca lemanii, la potentille printanière (Potentilla neumanniana), l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), la centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa). - Menaces : la rudéralisation à la suite de l’entreposage de déchets de toute nature et l’envahissement par les arbres et arbustes. - Propositions d’action : * Pelouse et fourrés sur calcaire : évacuer les déchets vers des décharges appropriées. Cf. gestion pelouse calcaire site n° 151 SITE N° - Nom du site : Prairies mésophiles améliorées et haies du lieu-dit « Petit Bois ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 11. + Village : Gonrieux. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie de fauche. - Surface : 5,5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Prairies mésophiles améliorées à Crepis biennis, Holcus lanatus, Dactylis glomerata, Arrhenatherum elatius, Heracleum sphondylium, Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium, Phleum pratense, Centaurea subg. Jacea,... * Haies à Crataegus monogyna, Prunus spinosa, Corylus avellana, Carpinus betulus, Cornus sanguinea,... + Espèces remarquables : * Faune : site potentiellement favorable à des nicheurs peu communs : traquet pâtre, pie-grièche écorcheur. Ils n’ont malheureusement pas été contactés lors de nos prospections. - Menaces : la fertilisation et les fauches trop hâtives. - Propositions d’action : * Prairies mésophiles améliorées : cf. gestion prairie mésophile site n° 152 SITE N° - Nom du site : Prairie mésophile améliorée et prairie mésophile abandonnée du lieu-dit « Ardigni ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 12 et 13. + Village : Pesche. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie de fauche. - Surface : 80 ares. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Prairie mésophile améliorée à Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Phleum pratense, Crepis biennis, Leucanthemum vulgare, Centaurea subg. Jacea,... * Prairie mésophile abandonnée à Dactylis glomerata, Phleum pratense, Cirsium vulgare, Cirsium arvense, Rumex obtusifolius, Urtica dioica, Heracleum sphondylium,... + Espèces remarquables : * Faune : mis à part les nombreuses floraisons qui attirent des insectes butineurs comme les papillons, l’intérêt du site pour d’autres groupes d’espèces semble assez réduit. - Menaces : les amendements induisent la rudéralisation et la nithrophilisation du site qui se marque déjà par l’apparition d’herbacées nithrophiles. - Propositions d’action : * Prairie mésophile : cf. prairie mésophile site n° 153 SITE N° - Nom du site : Etang mésotrophe, roselière, sparganiaie, phalaridaie, aulnaie nitrophile, berges naturelles et ancienne glacière du « Parc Saint Roch ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 14. + Village : Couvin. - Statut au plan de secteur : voie naviguable et plan d’eau. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : plan d’eau. - Surface : 2,5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Etang mésotrophe avec ceinture d’hélophytes à Iris pseudacorus, Juncus effusus,... * Roselière à Phragmites australis. * Sparganiaie à Sparganium erectum. * Phalaridaie à Phalaris arundinacea. * Aulnaie nitrophile à Alnus glutinosa, Salix alba, Alliaria officinalis, Urtica dioica, Impatiens noli-tangere,... * Berges naturelles à Petasites hybridus. + Espèces remarquables : * Faune : le martin-pêcheur, le cincle plongeur et la bergeronnette des ruiseaux nichent le long de l’Eau Noire; le pic épeichette, le pic noir et le pigeon colombin nichent régulièrement dans l’aulnaie et le parc. Notons encore la présence régulière du héron cendré et du grèbe castagneux en hivernage. De plus l’ancienne glacière attire des chauves-souris, le grand rhinolophe y a déjà été observé. * Flore : la balsamine des bois (Impatiens noli-tangere). - Menaces : la pollution de l’Eau Noire et l’envasement progressif dû à la proximité des arbres. - Propositions d’action : * Etang mésotrophe : mise en assec partielle pour assurer le tassement des vases et leur minéralisation. Maintenir les groupements herbacés de ceinture et les arbres rivulaires mais limiter leur développement par le recépage ou la taille en têtard de certains sujets. * Berges naturelles de l’Eau Noire : ne pas les gabionner et avoir recours aux méthodes douces de stabilisation en cas d’effondrement de 154 la berge, tout en veillant à maintenir un tronçon intact exempt de végétation et vertical. * Ancienne glacière : sa profondeur la rend très dangereuse, il serait donc judicieux d’y placer une porte avec une ouverture horizontale permettant le passage des chauve-souris. * Parc : ne pas abattre les arbres séculaires. 155 SITE N° - Nom du site : Pelouse thermophile rudéralisée et fourrés sur calcaire, chênaiecharmaie calcicole, friche rudéralisée et prairies mésophiles abandonnées du lieu-dit « Le Cul d’Efer ». - Propriétaire : privé, commune de Couvin. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 15. + Village : Petigny. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone forestière. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu fermé. - Nature du site : pelouse et fourrés calcaires, friche, prairie de fauche et bois. - Surface : 17 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouse thermophile rudéralisée sur calcaire à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Plantago media, Primula veris, Crategus monogyna, Rosa canina,... * Fourré sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa canina, Corylus avellana, Betula pendula, Quercus robur, Quercus petraea, Pinus nigra, Pinus sylvestris,... * Chênaie calcicole à Carpinus betulus, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Acer campestre, Clematis vitalba, Euonymus europaeus, Quercus petraea, Hedera helix,... * Friche rudéralisée à Artemisia vulgaris, Cirsium vulgare, Cirsium arvense, Dipsacus sylvestris, Epilobium angustifolium, Urtica dioica, Chenopodium album, Heracleum sphondylium, Lamium album, Plantago lanceolata, Plantago major, Reseda luteola, Tanacetum vulgare, verbascum thapsus, Rubus sp., Sambucus nigra,... * Prairie mésophile abandonnée à Centaurea subg. Jacea, Dactylis glomerata, Phleum pratense, Arrhenatherum elatius, Cynosurus cristatus, Leucanthemum vulgare, Crepis biennis, Cirsium arvense, Urtica dioica,... + Espèces remarquables : * Faune : le site présente un intérêt certain pour de nombreux oiseaux du bocage : fauvettes, bruant jaune, hypolaïs polyglotte, tourterelle des bois, pouillots,... * Flore : le fusain d’Europe (Euonymus europaeus). - Menaces : l’ancienne décharge non autorisée a été utilisée pendant de très nombreuses années. Des quantités importantes de déchets de toute nature (de construction, industriels, ménagers,...) ont donc été entreposés, ce qui a eu des répercussions sur la qualité biologique du site. En effet, le cortège floristique a subi 156 de profondes mutations à la suite de la nithrophilisation et de la rudéralisation des milieux en place. - Propositions d’action : * Pelouse et fourrés calcaires rudéralisés : cf. gestion pelouse calcaire site n° * Friche rudéralisée : évacuer les déchets vers des décharges agréées. Cf. gestion friche site n° * Prairie mésophile abandonnée : cf. gestion prairie mésophile site n° 157 SITE N° - Nom du site : Mégaphorbiaie, prairie mésophile et haies au sud du lieu-dit « Le Cul d’Efer ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 15. + Village : Petigny. - Statut au plan de secteur : zone agricole. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : marécage. - Surface : 1ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Carex hirta, Juncus effusus, Angelica sylvestris, Achillea ptarmica, Epilobium hirsutum, Lycopus europaeus,... * Prairie mésophile à Plathanthera chlorantha, Centaurea subg. Jacea, Succisa pratensis, Colchicum autumnale, Hypericum perforatum, Lotus corniculatus, Viccia cracca, Stachys officinalis,... + Espèces remarquables : * Faune : la couloeuvre à collier à été observée en bordure de la mégaphorbiaie. De plus, la grande diversité floristique attire de nombreux insectes butineurs comme les papillons : le paon de jour, la vanesse belle-dame, le citron, le demi-deuil et le myrtil. * Flore : la laîche hérissée (Carex hirta), la plathanthère des montagnes (Plathanthera chlorantha), la succise des prés (Succisa pratensis) et l’achillée sternutatoire (Achillea ptarmica). - Menaces : de par sa position d’enclave dans le massif forestier, la moitié sud du site est préservée des agressions anthropiques. Par contre, la moitié nord subi les assauts incidieux de la fertilisation des prairies contiguës. Une autre menace, d’origine naturelle celle là, doit être surveillée, c’est la dynamique forestière qui introduit au sein du marais des espèces ligneuses pionnières. - Propositions d’action : * Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° * Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n° 158 SITE N° - Nom du site : Mégaphorbiaie rudéralisée, mare et berge du Ri de Rome au nordest du lieu-dit « La Platinerie ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 15. + Village : Couvin. - Statut au plan de secteur : zone d’espace vert. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : marécage et mare. - Surface : 25 ares. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Mégaphorbiaie rudéralisée à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Juncus effusus, Angelica sylvestris, Epilobium hirsutum, Cirsium vulgare, Urtica dioica, Valeriana repens,... * Mare méso-eutrophe à Potamogeton natans, Myriophyllum spicatum, Juncus effusus,... * Berges du Ri de Rome à Filipendula ulmaria, Juncus effusus, Epilobium hirsutum,... + Espèces remarquables : * Faune : la grenouille rousse se reproduit dans la mare. D’autres epèces comme les tritons sont probablement présents mais n’ont pu être détectés. A cela s’ajoute certainement de nombreux insectes aquatiques (libellules, demoiselles, notonectes,...). * Flore : le potamot nageant (Potamogeton natans) et le myriophylle en épi (Myriophyllum spicatum). - Menaces : les dépôts de matière organique (feuilles, branches) participent au comblement progressif de la mare et à la banalisation de la mégaphorbiaie. - Propositions d’action : * Mare méso-eutrophe : abattre les ligneux trop proches pour maintenir un éclairement optimal et éviter un trop grand dépôt de feuilles mortes. * Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° 159 SITE N° - Nom du site : Pelouses mésophiles et xérophiles, fourrés sur calcaire, pinède, chênaie calcicole et chênaie calcicole dégradée du lieu-dit « Croix Richa ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 15. + Village : Petigny. - Statut au plan de secteur : zone d’espace vert. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : pelouse et fourrés calcaires. - Surface : 5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Pelouse mésophile sur calcaire à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Sanguisorba minor, Festuca lemanii, Centaurea scabiosa, Briza media, Helianthemum nummularium, Carex flacca, Thymus pulegioides, Pimpinella saxifraga, Rhinanthus minor, Scabiosa columbaria, Gymnadenia conopsea, Platanthera chlorantha, Bupleurum falcatum, Carlina vulgaris,... * Pelouse xérophile sur calcaire à Sedum album, Teucrium chamaedrys, Anthyllis vulneraria, Echium vulgare, Potentilla neumanniana, Arabis hirsuta, Sesleria albicans, Carex caryophyllea, Festuca lemanii, * Fourrés sur calcaire à Crataegus monogyna, Cornus sanguinea, Carpinus betulus, Quercus robur, Quercus petraea, Pinus sylvestris,... * Chênaie calcicole à Quercus petraea, Carpinus betulus, Corylus avellana, Crataegus monogyna, Ligustrum vulgare, Quercus robur, Hedera helix, Acer campestre, Helleborus foetidus,... * Chênaie calcicole dégrtadée à Quercus petraea, Quercus robur, Carpinus betulus, Prunus spinosa, Coryllus avellana, Acer campestre, Cornus sanguinea, Acer pseudoplatanus, Ribes uva-crispa,... + Espèces remarquables : * Faune : un chanteur d’engoulevent d’europe a été contacté sur la pelouse. Une multitude d’oiseaux nichent aussi dans les fourrés d’épineux : tourterelle des bois, rossignol philomèle, hypolaïs polyglotte, fauvettes des jardins, babillarde, à tête noire,... Enfin, de nombreux insectes fréquentent le site (lépidoptères, hyménoptères, orthoptères,... * Flore : Festuca lemanii, la centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa), l’helianthème jaune (Helianthemum nummularium), la laîche glauque (Carex flacca), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), le rhinanthe à petite fleurs (Rhinanthus minor), la colombaire (Scabiosa columbaria), 160 le buplèvre en faux (Bupleurum falcatum), la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), la platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha), la carline vulgaire (Carlina vulgaris), l’orpin blanc (Sedum album), la germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys), la vulnéraire (Anthyllis vulneraria), la potentille printanière (Potentilla neumanniana), l’arabette hérissée (Arabis hirsuta, la seslerie bleuâtre (Sesleria albicans), la laîche printanière (Carex caryophyllea) et l’hellébore fétide (Helleborus foetidus). - Menaces : l’envahissement par la fruticée et la banalisation de la pelouse à la suite de l’abandon des techniques agro-pastorales traditionnelles.. - Propositions d’action : * Pelouse et fourrés calcaires : cf. gestion pelouse site n° * Chênaie calcicole : aménager de petites clairières pour permettre une diversification du couvert herbacé. 161 SITE N° - Nom du site : Végétation des coupes forestières et sarothamnaie en bordure du « Bois de l’Héstreu ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 15. + Village : Petigny. - Statut au plan de secteur : zone forestière. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : coupe forestière. - Surface : 2 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Végétation des coupes forestières à Epilobium angustifolium, Hypericum perforatum, Centaurea subg. Jacea, Teucrium scorodonia, Dactylis glomerata, Cirsium arvense, Prunella vulgaris, Achillea millefolium, Lapsana communis, Gallium mollugo, Daucus carota, Verbascum thapsus, Origanum vulgare, Fragaria vesca, Agrimonia eupatoria, Calamagrostis epigejos, Salix caprea, Sambucus racemosa, Rubus sp., Rubus fruticosus, Corylus avellana, Quercus robur, Sarothamnus scoparius... + Espèces remarquables : * Faune : du fait de son abondante floraison le site présente un grand intérêt pour les insectes butineurs comme les papillons, citron (Gonepteryx rhamni), aurore (Anthocharis cardamines), paon de jour (Inachis io), vulcain (Vanessa atalanta), belle dame (Vanessa cardui),... mais aussi pour les coléoptères, les hémiptères,... * Flore : l’aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria) et le Calamagrostis epigejos (Calamagrostis commun). - Menaces : la seule menace qui pèse sur ce milieu est d’origine naturelle; il s’agit de la dynamique forestière qui introduit au sein de la friche des espèces végétales pionnières (saule, sureau, ronce,...) qui conduisent à sa banalisation progressive. - Propositions d’action : * Végétation des coupes forestières : cf. gestion friche site n° 162 SITE N° - Nom du site : Fruticée et layons au nord du lieu-dit « Carrefour Saint Antoine ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 15. + Village : Petigny. - Statut au plan de secteur : zone forestière. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu fermé. - Nature du site : fourrés. - Surface : 6 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Fruticée à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa canina, Sarothamnus scoparius, Rubus sp., Quercus robur, Lonicera periclymenum, Mespilus germanica,... * Layons à Adjuga reptans, Hypericum perforatum, Brachypodium pinnatum, Calluna vulgaris, Succisa pratensis, Teucrium scorodonia, Betonica officinalis, Cirsium vulgare,... + Espèces remarquables : * Faune : intérêt ornithologique indéniable pour les passereaux comme les fauvettes, pouillots, linotte, rossignol, tourterelle des bois,... * Flore : le néflier (Mespilus germanica), la succise des prés (Succisa pratensis, la bétoine (Betonica officinalis) - Menaces : la progression des ligneux qui ont tendance à tout envahir et tout uniformiser. - Propositions d’action : * Fruticée : continuer à entretenir les traits de chasse pour permettre à une végétation herbacée, garante d’une certaine diversification du site, de se développer. 163 SITE N° - Nom du site : Sentier fleuri, fourrés d’épineux et haies du lieu-dit « Les Roches ». - Propriétaire : privé, commune de Couvin. - Localisation : + Carte : Olloy 58/5, zone 11. + Village : Petigny. - Statut au plan de secteur : zone de loisir et zone à rénover. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : sentier. - Surface : 20 ares. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Sentier fleuri à Verbascum nigrum, Centaurea subg. Jacea, Hypericum perforatum, Linaria vulgaris, Malva moschata, Senecio jacobaea, Campanula rotundifolia, Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium, Knautia arvensis, Anthyllis vulneraria, Origanum vulgare,... * Fourré d’épineux à Prunus spinosa et Crataegus monogyna. + Espèces remarquables : * Faune : la grande diversité végétale du sentier attire de nombreux papillons comme le citron, l’aurore, la petite tortue, le paon de jour, le vulcain,... Les fourrés d’épineux et les haies conviennent parfaitement pour la nidification des passereaux. * Flore : la knautie des champs (Knautia arvensis), le bouillon noir (Verbascum nigrum) et la vulnéraire (Anthyllis vulneraria). - Menaces : pas de menace directe mais éviter les entretiens parfois drastiques réalisés par le service des travaux de la commune. - Propositions d’action : * Sentier fleuri : fauchage de la strate herbacée avec évacuation de la litière en fin d’été et arrachage des ligneux trop envahissants, tout en maintenant une haie de bordure. * Fourrés d’épineux : contrôler leur progression. 164 SITE N° - Nom du site : Mégaphorbiaie, prairie humide peu fertilisée et saulaie mésotrophe le long de l’Eau Noire au lieu-dit « Fond de l’Eau ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 16. + Village : Couvin. - Statut au plan de secteur : zone de loisir et zone à rénover. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : marécage. - Surface : 1,8 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Mégaphorbiaie-prairie humide à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Angelica sylvestris, Epilobium hirsutum, Caltha palustris, Iris pseudacorus, Valeriana repens, Urtica dioica, Juncus effusus, Lotus pedunculatus,... * Saulaie mésotrophe à Salix alba, Salix cinerea, Salix div.sp. + Espèces remarquables : * Faune : le site est régulièrement visité par les chevreuils qui viennent brouter l’herbe. Il est potentiellement intéressant pour la rousserolle verderolle et le bruant des roseaux. Le petit ruiseau qui le traverse permet certainement la reproduction de la grenouille rousse et de nombreux tritons. - Menaces : sa position d’enclave dans le massif forestier en fait un site idéal pour la colonisation ligneuse qui est déjà bien entamée au sud par la saulaie qui progresse de façon incidieuse. - Propositions d’action : * Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° * Saulaie : enlever majoritairement les saules buissonnants, quelquesuns seront conservés car ils sont fort appréciés par les rousserolles. Quelques arbres dominants sont à conserver afin d’avoir des perchoirs pour les oiseaux, les autres sont à tailler en têtards pour limiter leur développement et encourager la formation de cavités. 165 SITE N° - Nom du site : Aulnaie nitrophile et mégaphorbiaie rudéralisée du lieu-dit « Fond de l’Eau ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Couvin 57/8, zone 17. + Village : Couvin. - Statut au plan de secteur : zone forestière. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu fermé. - Nature du site : marécage et bois humide. - Surface : 1,5 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Aulnaie nitrophile à Alnus glutinosa, Urtica dioica, Filipendula ulmaria, Alliaria officinalis, Geum urbanum, Rubus sp., Sambucus nigra, Calystegia sepium,... * Mégaphorbiaie rudéralisée à Filipendula ulmaria, Angelica sylvestris, Epilobium hirsutum, Urtica dioica, Juncus effusus, Cirsium vulgare, Cirsium arvense,... + Espèces remarquables : * Faune : aucune espèce remarquable n’a été notée. Toutefois, ce site joue certainement un rôle de relais n’ont négligeable dans le réseau écologique, notamment pour de nombreux mammifères. - Menaces : la rudéralisation due à l’envahissement par les nitrophytes comme l’ortie dont le recouvrement atteint plus de 75 % par endroit. - Propositions d’action : * Aulnaie nitrophile et mégaphorbiaie : creuser un réseau tentaculaire de petits fossés afin d’inonder le site et faire régresser les orties. Ils sont alimentés par les eaux pures de l’Eau Noire qui y pénètrent grâce à leur énergie cinétique et à la différence de niveau d’eau entre la rivière et le marais. Ils représentent d’importants nouveaux espaces de reproduction pour les poissons et les batraciens et vont permettre d’augmenter la fréquence et la durée des inondations. En effet, ils se terminent en cul-de-sac et lors de fortes eaux de la rivière, celles-ci s’engoufrent et buttent au bout des fossés qui débordent alors massivement. 166 SITE N° - Nom du site : Prairies mésophiles améliorées, pelouses silicicoles, prairie humide peu fertilisée avec colonies de joncs et haies au nord de l’« Abri de Hitler ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Cul-des-Sarts 62/4, zone 2. + Village : Brûly-de-Pesche. - Statut au plan de secteur : zone agricole, zone rurale d’intérêt paysager et zone d’habitat à caractère rural.. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : prairie de fauche. - Surface : 21 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Prairies mésophiles améliorées à Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Phleum pratense, Centaurea subg. Jacea, Leucanthemum vulgare, Crepis biennis, Heracleum sphondylium, Anthriscus sylvestris,... * Pelouses silicicoles à Agrostis tenuis, Vicia tetrasperma, Hypericum perforatum, Leucanthemum vulgare, Rumex acetosella, Campanula rotundifolia,... * Prairies humides peu fertilisées avec colonies de joncs à Juncus effusus et Juncus conglomeratus. + Espèces remarquables : * Faune : le traquet pâtre a été noté comme nicheur et des chanteurs de fauvettes grisette et babillarde, de bruant jaune, de pipit farlouse ont été entendus. D’autre espèces sont également potentielles : la pie-grièche écorcheur, le bruant des roseaux,... * Flore : la vesce à quatre graine (Vicia tetrasperma). - Menaces : la fertilisation et les fauches trop hâtives. - Propositions d’action : * Prairies mésophiles et pelouses silicicoles : cf. gestion prairie mésophile site n° * Prairie humide à joncs : cf. gestion prairies à joncs site n° 167 SITE N° - Nom du site : Mégaphorbiaie, prairie humide fertilisée avec colonies de joncs du lieu-dit « Le Bas Brûly ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Cul-des-Sarts 62/4, zone 2. + Village : Brûly-de-Pesche. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone forestière. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : marécage, prairie pâturée. - Surface : 50 ares. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Angelica sylvestris, Lysimachia vulgaris, Caltha palustris, Juncus effusus, Dactylorhiza maculata, Scirpus sylvaticus,... * Prairie humide fertilisée avec colonies de joncs à Juncus effusus. + Espèces remarquables : * Faune : intérêt entomologique. * Flore : la lysimaque commune (Lysimachia vulgaris), l’orchis tacheté (Dactylorhiza maculata) et le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus). - Menaces : la mégaphorbiaie forme une enclave dans la forêt, elle est donc directement menacée par la colonisation ligneuse.. - Propositions d’action : * Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° * Prairie humide à joncs : cf. gestion prairies à joncs site n° 168 SITE N° - Nom du site : Etangs mésotrophes en bordure du « Ruisseau de la Huilerie ». - Propriétaire : privé. - Localisation : + Carte : Cul-des-Sarts 62/4, zone 2. + Village : Brûly-de-Pesche. - Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager. - Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu ouvert. - Nature du site : étangs et marécage. - Surface : 3 ha. - Intérêt écologique : + Phytocénoses : * Etangs mésotrophes à. + Espèces remarquables : * Faune : la grenouille verte se reproduit dans un des plans d’eau. d’autres batraciens comme le crapaud commun, les tritons n’ont pas été détectés mais sont probablement présents. * Flore : - Menaces : - Propositions d’action : * En effet, la principale menace qui pèse sur ce milieu est d’origine naturelle. Il s’agit de la dynamique forestière qui introduit au sein du marais des espèces végétales pionnières (bouleau pubescent, saule à oreillettes, aulne glutineux) conduisant à sa banalisation progressive. Cette colonisation ligneuse qui est à l’origine du comblement des mares, de la baisse de l’éclairement et de l’atterrissement du marais induit la disparition des espèces les plus fragiles et les plus caractéristiques. La gestion consiste donc à bloquer la série évolutive au stade actuel ou à un stade antérieur en se substituant aux pratiques agro-pastorales abandonnées. Les travaux de gestion comprennent alors : le pâturage extensif de l’ensemble du marais afin de limiter la colonisation ligneuse et sa banalisation, l’abattage et le désouchage des essences pionnières trop envahissantes, l’étrepage de zones ouvertes qui consiste à racler la surface du sol pour enlever la litière et l’humus, et permettre aux graines en dormance de germer, le creusement de petites mares, pour permettre l’installation d’une faune et d’une flore aquatiques très spécialisées, le débroussaillage, avec évacuation des déchets, des landes rudéralisées et leur mise sous eau pour anéantir les plantes indésirables. 169 6. Perspectives. Ce rapport est le résultat d’un important travail de terrain réalisé par l’a.s.b.l. Les Bocages. Ce travail, l’a.s.b.l. l’a voulu le plus exhaustif possible eu égard au temps qui lui était imparti. Il apparaît comme une constatation de la situation écologique de l’entité de Couvin établie pendant un laps de temps défini et a pour but principal de soumettre, aux membres du partenariat local, une base de réflexion et une étude concrète applicable sur le terrain et dont elle attend la prise en considération. En effet, cette étude, qui s’attache essentiellement à décrire l’aspect écologique du territoire, a le mérite de déboucher sur des propositions d’actions précises qui permettront aux acteurs locaux d’élaborer leur « Plan Communal de Développement de la Nature ». Ainsi, la confrontation des résultats de cet inventaire avec les fiches projet aura comme aboutissement la signature d’une charte engageant chaque partenaire dans une politique durable de conservation de la nature. Toutefois, pour mener à bien cette politique il apparaît primordial d’apporter aux principes énoncés les précisions nécessaires. Ces précisions concerneront essentiellement les 100 sites de grands intérêt biologique qui ont été mis en évidence. Dans cette optique, chaque site devra faire l’objet d’un plan de gestion exécutoire et contraignant. Ce plan reprendra, entreautres, l’identification des menaces qui pèsent sur le site, les objectifs de la gestion, les moyens à mettre en oeuvre,... De plus, il conviendra également d’organiser, chaque année, un suivi scientifique permettant de mesurer l’évolution des différents milieux. Ce qui sous-entend que le travail réalisé n’est pas une fin en soi, un rapport que l’on classe parmi tant d’autres, ce doit être le détonnateur d’une vaste prise de conscience débouchant sur des options concrètes d’aménagement formulées par les interlocuteurs communaux. 170 3.1. Approche paysagère. 3.1.1. Méthodologie. Le paysage est un objet complexe couvert par de nombreuses définitions qui varient fortement suivant quelles sont formulées par le paysagiste, le botaniste, le géographe, le peintre, l’historien ou encore l’habitant. La qualité d’un paysage résulte de sa cohérence et de son harmonie avec les valeurs naturelles, culturelles et économique du territoire dont il est l’image. Ces deux dernières décennies, le paysage a connu un développement considérable comme thème de recherche. Cependant, pour des raisons d’ordre personnel, social ou culturel, l’étude paysagère est nettement subjective par rapport à l’étude biologique. L’appréhension d’un paysage varie suivant le caractère de l’individu, son statut social (rural ou citadin, chasseur, pêcheur, promeneur, naturaliste, agriculteur, industriel,...) et sa culture (ex. : latine ou germanique). Dans un paysage, les caractéristiques physiques (relief, géologie) sont associées aux masses construites (villages, fermes isolées, lotissements, zonings industriels,...) et vivantes (forêts, bosquets, prairies, champs, étendues d’eau,...) sur un territoire donné. C’est la structure générale du paysage, perçue à partir d’un point de vue jusqu’à environ 1.000 mètres. Au delà, les éléments perdent de leur individualité et la structure devient moins visible. L’appréciation de la structure paysagère, qui résulte de la combinaison des différentes facettes du relief et des masses construites et vivantes, débouche sur la notion d’unités paysagères. Celles-ci ne peuvent valablement s’exprimer que dans des contextes précis au sein desquels elles présentent des caractéristiques communes correspondant aux grands types d’occupation du sol. Ainsi, l’analyse du relief, de l’implantation et de la forme du bâti, de la disposition de la végétation aboutit à une description de l’organisation visuelle de chacune de ces unités paysagères. En outre, en parcourant toutes les voies de communication, 20 vues ont été sélectionnées sur base de 4 facteurs qui font l’objet d’une évaluation partielle. La majorité des points de vue se situent sur des chemins ruraux, supports privilégiés des spectateurs motorisés, cyclistes ou pédestres, et sont répartis de façon équitable dans chaque unité paysagère. a). La valeur esthétique (VE) : Elle se base sur la structure générale du paysage. Celle-ci est estimée en fonction de 10 critères cotés positivement ou négativement sur 10 (d’après la méthode de Neuray). On obtient alors une cote sur 100 ramenée sur 10 pour pouvoir l’introduire dans la formule finale. la présence d’eau, la présence de rochers, de pointes rocheuses, 171 la dimension et la qualité de l’espace ouvert (paysage bloqué ou très large), la présence de plans successifs, le cadrage et la polarisation de la vue (on fixe la regard sur un élément ou un ensemble cohérent et on tient compte des composants qui le valorisent en concentrant la vue), la qualité de la ligne de crête, la répartition des éléments dans la zone de paysage (moins de 1.000 mètres) : très diversifiée, répartition agréable, la structure de l’arrière plan (plus de 1.000 mètres), l’accentuation des formes naturelles du relief, la qualité visuelle des voies de communication (rigidité du tracé, largeur excessive,... contribuent à des appréciations plus ou moins négatives). La valeur attribuée aux différents éléments composant le paysage dépend de la distance à laquelle ils se trouvent et de leur dimension dans le paysage, ainsi que de la position de l’observateur. b). L’état physique (Eph) : Il représente « l’état de santé » des éléments (vivants ou construits) qui composent le paysage. Il s’agit de relever si des arbres morts ou mutilés ou encore des constructions en ruines apparaissent dans le paysage, influençant la cote défavorablement. Il est coté de 1 à 10. 1 c). La naturité du paysage (Np) : Se réfère au caractère naturel des éléments qui composent le paysage. La valeur de ce facteur est cotée de 1 à 10. Elle dépend de la surface occupée par les végétaux exotiques, les constructions non intégrées au paysage,... d). La facilité de remplacement (R) : La facilité de remplacement tient compte uniquement des éléments vivants du fait de la très grande différence entre la lenteur de croissance des arbres et la rapidité de construction. Ce critère se base sur le temps mis à la constitution de groupements végétaux. 1 La cotation se base sur l’état physique strict des éléments qui composent le paysage. Elle ne tient pas compte de l’intérêt biologique des arbres morts. 172 La valeur de ce facteur est introduite comme coefficient multiplicateur. Ce coefficient est égal ou supérieur à 1. Une valeur plus ou moins importante est accordée à chacun des facteurs précédemment cités. Ainsi, la valeur esthétique intervient pour 70 %, l’état physique pour 20 %, la naturité du paysage pour 10 % ; la facilité de remplacement multiplie l’ensemble. Ce qui débouche sur la formule suivante : E.E. = (0,7 VE + 0,2 Ph + 0,1 Np) x R Celle-ci donne une estimation des éléments de valorisation du paysage. Les appréciations dans ce domaine sont très subjectives. En effet, la valeur qui est accordée à ces différents éléments dépendra de la manière dont ils se présentent à l’observateur. A partir de l’identification des unités paysagères et sur base des résultats obtenus lors de la description des différents points de vue, sont délimitées également des zones d’intérêt paysager (Z.I.P.). 3.1.2. Caractéristiques paysagères. 173 174 Commune de Couvin PLAN COMMUNAL DE DEVELOPPEMENT DE LA NATURE Inventaire du Patrimoine Naturel et Paysager de la Commune de Couvin Rapport préliminaire février 1997 LES BOCAGES Association sans but lucratif Chaussée de l’Europe, 114 Tél : 060/37.77.35 175 Commune de Couvin PLAN COMMUNAL DE DEVELOPPEMENT DE LA NATURE Inventaire du Patrimoine Naturel et Paysager de la Commune de Couvin Rapport préliminaire février 1997 Etude réalisée par : Avec la collaboration de : Jean-Luc COPPEE, inventaires de terrain, rédaction du rapport, cartographie. Claudy NOIRET, coordination de l’étude, inventaires de terrain. Marc LAMBERT, inventaires de terrain. Olivier PREYAT, cartographie - infographie. LES BOCAGES Association sans but lucratif Chaussée de l’Europe, 114 176 Tél : 060/37.77.35 Remerciements : Nous adressons nos plus vifs remerciements à toutes les personnes qui ont apporté leur aide et leur collaboration à la réalisation de ce travail : les agents de la Division Nature et Forêt des Cantonnements de Couvin et Mariembourg et en particulier MM. Luc RENARD, Louis RENARD, Daniel GILLES, Gabriel WILLIAME, Patrice LECOCQ, Philippe BODART, Olivier DRICOT, Yves HANRARD ainsi que MM. les Ingénieurs Jean-Pierre SCOHY et Pierre JONARD, M. Jean-louis COPPEE, M. Jean DOUCET (GEPOP), M. Marcel GILLARD, M. Paul MAGNIETTE, Mme. Chantal PETRE, Mme. MarieChristine VIGREUX, Fabienne VALENTIN, M. Roger LAUDELOUT, M. Philippe RENARD, M. Jean COSSE, M. 177 Nous tenons également à remercier Monsieur le Bourgmestre Robert DUBUC et les membres du collège échevinal, ainsi que l’ensemble des membres du groupe de base installé dans le cadre du P.C.D.N. SOMMAIRE ----------------1. Introduction.............................................................................................................. ...........1 2 Inventaire du territoire communal........................................................................................2 2.1. Aperçu géographique............................................................................................2 2.1.1. La géologie.............................................................................................2 2.1.2. Le relief..................................................................................................3 2.1.3. L’hydrographie.......................................................................................4 2.1.4. Les sols...................................................................................................4 2.1.5. Le climat................................................................................................5 2.2. Aperçu socio-économique....................................................................................5 2.2.1. La population........................................................................................ 5 2.2.2. L’habitat.................................................................................................6 2.2.3. L’occupation du sol................................................................................6 2.2.4. L’activité économique............................................................................6 3. Inventaire du milieu naturel.............................................................................................. ...9 3.1. Etat de la biodiversité............................................................................................9 3.1.1. Introduction.............................................................................................9 3.1.2. Méthodologie..........................................................................................9 3.1.2.1. Recherche bibliographique......................................................9 3.1.2.2. Inventaires faunistiques et floristiques....................................10 3.1.2.2.1. Inventaires faunistiques............................................11 a). Les oiseaux...............................................................11 b). Les batraciens et reptiles..........................................17 c). Les insectes..............................................................18 d). Les mammifères.......................................................22 3.1.2.2.2. Inventaires floristiques..............................................24 a). La Fagne....................................................................24 b). La Calestienne..........................................................26 c). L’Ardenne.................................................................28 3.1.3. Description du réseau écologique...........................................................30 3.1.3.1. Introduction..............................................................................30 3.1.3.2. Le réseau écologique................................................................31 3.1.3.3. La méthodologie......................................................................33 3.1.3.3.1. Sources bibliographiques..........................................33 3.1.3.3.2. Les critères de classement en zone centrale..............34 3.1.3.3.3. Les critères de classement en zone de développement a). Les zones de développement rapide.........................36 b). Les zones de développement lent............................ 36 3.1.3.3.4. La définition des zones de liaison.............................37 a). Les éléments de liaison diffus et Ponctuels..............37 178 b). Les couloirs de liaison continus...............................38 c). Les habitats refuges occupant de grandes surfaces..38 3.1.3.4. La présentation cartographique des documents.......................39 4. Identification des contraintes et propositions d’action.........................................................42 4.1. Introduction............................................................................................................42 4.2. Les contraintes liées à l’affectation du sol.............................................................42 4.2.1. Le Plan de secteur...................................................................................42 4.2.1.1. Les zones d’habitat...................................................................43 4.2.1.2. Les zones industrielles.............................................................45 4.2.1.3. Les zones rurales......................................................................47 4.2.1.4. Les zones de loisirs..................................................................50 4.2.1.5. Les zones d’autres occupations du territoire............................51 4.2.1.6. Les indications supplémentaires en surimpression..................53 4.3. Les contraintes liées à l’utilisation du sol..............................................................55 4.3.1. La forêt....................................................................................................55 4.3.2. Les prairies et cultures............................................................................56 4.3.3. Les prairies humides et marécages.........................................................58 4.3.4. Les pelouses calcaires.............................................................................59 4.3.5. Les pelouses silicicoles...........................................................................60 4.3.6. Les carrières............................................................................................61 4.3.7. Les rivières et ruisseaux..........................................................................62 4.3.8. Les routes, chemins asphaltés, chemins de terre, chemins herbeux et sentiers.....................................................................................................63 4.3.9. Les vergers...............................................................................................64 4.3.10. Les étangs et les mares..........................................................................65 4.3.11. Les parcs et jardins................................................................................66 4.3.11. Les combles et clochers d’églises et d’autres bâtiments.......................67 5. Description des sites de grand intérêt biologique et propositions d’action particulières.....68 5.1. Introduction............................................................................................................68 5.2. Les sites de grand intérêt biologique et propositions d’action..............................68 6. Perspectives........................................................................................................................168 179 LEGENDE [J]1 : prairie mésophile de fauche + pâture à ray-grass et trèfle blanc; V2 : fourré d’épineux; J3 : plan d’eau mésotrophe + peupleraie sur terrain humide + végétation de coupe forestière; J4 : pâture humide peu ou non fertilisée avec colonies de joncs; [J]5 : prairie mésophile de fauche; J6 : prairie mésophile abandonnée à flore rudérale; [J]7 : prairie humide sauvage à reine des prés + prairie mésophile de fauche; J8 : plan d’eau mésotrophe; J9 : peupleraie sur terrain humide + prairie humide sauvage à reine des prés + pâture humide peu ou non fertilisée avec colonies de joncs; [J]10 : pelouse silicicole à agrostis; J11 : friche sur terrain sec; V12 : chênaie à luzule blanche + peuplement fermé de conifères; [V]13 : chênaie-charmaie calcicole; V14 : peuplement âgé de conifères avec sous-bois buissonneux; [J]15 : magnocariçaie + prairie humide sauvage à reine des prés; [J]16 : prairie humide peu ou non fertilisée + prairie humide sauvage à reine des prés; [V]17 : aulnaie alluviale nitrophile; [J]18 : prairie humide peu ou non fertilisée + magnocariçaie + prairie mésophile de fauche; [J]19 : pelouse calcaire + fourré calcaire; J20 : peupleraie sur terrain humide + prairie humide sauvage à reine des prés; V21 : chênaie-charmaie sans jacinthe des bois; 180 [J]22 : prairie humide peu ou non fertilisée; [J]23 : pelouse sèche sur schiste; J24 : friche rudérale; [V]25 : saulaie humide mésotrophe et eutrophe; J26 : coupe forestière; [J]27 : roselière; [J]28 : magnocariçaie; [J]29 : prairie humide sauvage à reine des prés; J30 : prairie humide sauvage à reine des prés rudéralisée; [V]31 : fourré calcaire; [V]32 : chênaie-charmaie calcicole + forêt de ravin sur substrat calcaire; J33 : pâture humide peu ou non fertilisée avec colonies de joncs + prairie mésophile abandonnée à flore rudérale; [J]34 : pelouse calcaire + fourré calcaire + prairie mésophile de fauche; V35 : pelouse calcaire + fourré calcaire + plantation de pins; J36 : prairie mésophile de fauche + prairie mésophile abandonnée à flore rudérale; [J]37 : magnocariçaie + roselière; [J]38 : végétation à prêle des marais; V40 : aulnaie-saulaie de colonisation; J41 : bassin de décantation; [J]42 : pelouse calcaire; [V]43 : aulnaie mésotrophe à laîche; [J]44 : boulaie tourbeuse + jeune plantation d’épicéas; [V]45 : aulnaie oligotrophe à sphaignes; V46 : fourré d’épineux + pâture à ray-grass et trèfle blanc; 181 V47 : pelouse calcaire + fourré calcaire + pâturé à ray-grass et trèfle blanc; [J]48 : végétation de coupe forestière; [J]49 : plan d’eau eutrophe; V50 : chênaie à luzule blanche; [J]51 : sarothamnaie + lande humide à bruyère; J52 : sarothamnaie; J53 : pâture humide peu ou non fertilisée avec colonies de joncs; [V]54 : aulnaie-chênaie humide ou subhumide éventuellement avec charme; J55 : lac de barrage; J56 : sarothamnaie + friche rudérale + prairie mésophile de fauche; V57 : coupe forestière + jeune plantation d’épicéas + boulaie de colonisation; V58 : forêt de ravin sur substrat calcaire; V59 : coupe forestière + jeune plantation d’épicéas + végétation de coupe forestière + sarothamnaie; [J]60 : étang atterri + mares; Remarque : cette légende a été établie sur base de la liste des unités cartographiques de la Carte d’Evaluation Biologique de la Belgique. 182 FICHE PROJET CHAPITRE : Réserves Naturelles : TITRE : Gestion des tourbières relictuelles de Basse Ardenne. Calendrier/Echéance : 01-02/1997 : déboisement (abattage des bouleaux + saules), obturation des drains, étrepage, 04-07/1997 : relevés biologiques, 09-10/1997 : fauchage et évacuation de la litière, creusement de mares, mise en place de caillebottis, années 1998-2000 : idem qu’en 1997.. Partenaires : l ’a.s.b.l. Les Bocages, la Commune, la Division Nature et Forêt de la Région Wallonne, la commission SEM des RNOB, l’Albatros (Institut médico-pédagogique), l’Essor (Centre de formation d’écocantonniers). Objectifs : écologique : restaurer des sites de grand intérêt biologique, de par la présence de biocénoses très spécialisées et rares, représentatifs de l’Ardenne couvinoise, culturel : remettre en valeur un élément important de l’économie agropastorale traditionnelle (pâturage, utilisation de la litière pour le bétail, exploitation de la tourbe, des hampes soyeuses des linaigrettes,...), éducatif : créer un conservatoire biologique naturel disponible pour des études scientifiques (botanique, entomologie, pédologie,...), sensibiliser les personnes défavorisées à la protection de la nature, organiser des visites guidées, PUBLIC CIBLE : écoles, naturalistes, étudiants en science, groupements de jeunesse, instituts médicopédagogiques, riverains, touristes, pouvoirs locaux,... Promotion : articles dans la presse locale, le bulletin communal, une revue nature régionale, montage audio-visuel réalisé par l ’Albatros, publication scientifique sur l’impact de la gestion sur la dynamique de la tourbière, inauguration du site avec les pouvoirs locaux, visites guidées,... 183 Estimation budgétaire : Matériel de gestion (utilisé également pour la gestion des autres types de milieu de l’entité) : 2 tronçonneuses 60.000 2 débroussailleuses 70.000 10 rateaux de gestion 6.000 10 paires de gants de travail 2.500 1 paire de waders 5.000 2 coupes branches 7.000 3 courbets 2.400 3 bêches 7.500 3 pelles 1.800 2 brouettes 5.000 3 houes 1.800 2 casques de protection 5.600 petit outillage 5.000 1 boîte de secours 1.500 location d’une mini-pelle 50.000 TOTAL : 231.100 Matériel éducatif : films photos, dias,... panneaux didactiques 15.000 50.000 TOTAL : 65.000 TOTAL GENERAL : 296.100 FB Financement : subvention Région Wallonne Service de la Conservation de la Nature, participation de la Commune, l’Albatros. Localisation : 1er site : Cul-des-Sarts, lieu-dit Les Marais (voir annexe 2), propriétaire : la Commune, 2ème site : Petite-Chapelle, lieu-dit Taille de la Tauminerie (voir annexe 3). propriétaire : l’Albatros COORDINATEUR : l’a.s.b.l. LES BOCAGES. 184 ANNEXE 1. ---------------- GESTION DES TOURBIERES RELICTUELLES (RIEZES) DE BASSE ARDENNE ------------------------------------------------------------------------------------------------------------Le terme rièze est utilisé, sur le plateau ardennais (canton de Rocroi et Signy-le-Petit en France, canton de Couvin en Belgique), pour désigner des landes humides plus ou moins tourbeuses et des tourbières acides oligotrophes. De nos jours, ces « terres marginales », sans aucun intérêt pour l’agriculture, ne subsistent plus qu’à l’état de reliques. Autrefois pourtant, elles occupaient des superficies considérables (25.000 ha) et constituaient un élément important de l’économie agropastorale traditionnelle. Jusqu’à la première guerre mondiale, les rièzes servaient de vaines pâtures ou fournissaient la litière pour le bétail, ce qui permettait de cultiver sur les terrains les plus fertiles et les mieux drainés. On y pratiquait également l’essartage et on y exploitait la tourbe comme combustible et les hampes soyeuses des linaigrettes comme duvet pour les édredons. L’abandon plus ou moins récent de ces pratiques agro-pastorales, le recours à des techniques de plus en plus sophistiquées pour la valorisation de ces terres incultes (cultures ou plantations d’épicéas), le développement des activités de loisirs (étangs de pêche, campings), la recolonisation forestière,... réduisent chaque jour leur superficie. Il ne subsiste plus actuellement sur la commune de Couvin que quelques sites à Cul-des-Sarts et à Petite-Chapelle. Parmi-eux, deux vestiges de tourbières acides oligotrophes nous intéressent plus particulièrement dans le cadre de ce projet. Le premier est propriété communale, il a fait l’objet d’une procédure de classement par la Commission des Monuments et des Sites, c’est la seule parcelle qui est en zone R au plan de secteur. De plus, la Division Nature et Forêt a engagé une procédure de mise en Réserve Domaniale. Le deuxième site est propriété de l’Albatros et fera très prochainement l’objet d’une convention de partenariat avec des associations afin de lui assurer un premier niveau de protection. Au stade actuel, les deux sites ont la physionomie de groupements monospécifiques à bouleau de type boulaie tourbeuse avec de temps à autre quelques enclaves ou émerge encore la lande humide plus ou moins tourbeuse ou la lande à faciès plus sec (molinaie). La principale menace qui pèse sur ces derniers est d’origine naturelle. Il s’agit de la dynamique forestière qui introduit au sein du marais à sphaigne des espèces végétales pionnières (bouleau pubescent, bouleau verruqueux, saule à oreillettes) qui conduisent à leur banalisation progressive. Cette colonisation ligneuse qui est à l’origine du comblement des mares, de la baisse de l’éclairement et de l’atterrissement du marais induit la disparition des espèces les plus fragiles et les plus caractéristiques. La gestion consiste donc à bloquer la série évolutive à un stade jugé optimal sur la plan floristique et faunistique, en se substituant aux pratiques agro-pastorales abandonnées. Dans le cas présent, il s’agit d’enrayer le processus d’évolution qui tend immanquablement vers la forêt humide oligotrophe, et « faire machine arrière » à la recherche de ce stade le plus riche d’un point de vue biologique. Les travaux de gestion comprennent alors : l’abattage et le désouchage des bouleaux et saules de façon à pratiquer de larges éclaircies et rétablir l’ensoleillement tout en limitant la concurrence spatiale, l’étrepage de zones ouvertes consiste à racler la surface du sol pour enlever la litière et l’humus, et permettre aux graines en dormance de germer, le creusement de petites mares, le curage et l’obturation des fossés de drainage pour permettre l’installation d’une faune et d’une flore aquatiques très spécialisées, le débroussaillage, avec évacuation des déchets, des landes dégradées (molinaies) et leur mise sous eau pour anéantir les plantes indésirables. 185 Ces mesures de gestion seront évidemment accompagnées d’actions de surveillance d’inventaire et de sensibilisation permettant d’apprécier l’impact des mesures de gestion sur le développement de certaines plantes et animaux spécifiques. 186 FICHE PROJET CHAPITRE : Réserves Naturelles : TITRE : Gestion des rièzes par du bétail rustique. Calendrier/Echéance : 01-02/1997 : débroussaillage du périmètre et clôture de la parcelle, création d’un abreuvoir et d’un abri pour le bétail, 04-07/1997 : relevés biologiques, achat du bétail, 09-10/1997 : creusement de mares et étrepage, 01-02/1998 : déboisement partiel de certaines zones. Partenaires : l ’a.s.b.l. Les Bocages, la Division Nature et Forêt de la Région Wallonne, la commission SEM des RNOB, l’Essor (Centre de formation d’écocantonniers), Objectifs : culturel : revenir à des pratiques agro-pastorales ancestrales (pacage des animaux, utilisation de la litière), gestion de la nature par le biais de l’agriculture, écologique : favoriser la biodiversité au sein d’une prairie humide non améliorée, sauvegarder le dernier refuge pour la région de nombreuses espèces animales et végétales très originales et souvent rares, didactique : long terme), PUBLIC CIBLE : sensibiliser le grand public à la gestion des zones humides par le bétail (peu coûteux à par le biais de ce type de gestion rendre meilleurs les contacts entre naturalistes et agriculteurs. écoles, naturalistes, commune, riverains, agriculteurs, touristes,... Promotion : articles dans la presse locale, le bulletin communal, une revue nature régionale, publication scientifique sur l’impact de la gestion sur la dynamique de la lande, visites guidées,... 187 Estimation budgétaire : Matériel de gestion : 2 vaches Galloway frais vétérinaires transport (achat en Flandre ou en Allemagne) clôture : 200 piquets en bois de 1,50 m petit matériel 6.000 TOTAL : 120.000 5.000 20.000 40.000 fil barbelé 3.000 194.000 Matériel didactique : films photos, dias,... dépliant explicatif 10.000 20.000 TOTAL : 30.000 TOTAL GENERAL : 224.000 FB Financement : subvention Région Wallonne Service de la Conservation de la Nature, participation de la commune. Localisation : Cul-des-Sarts, lieu-dit Les Différends (voir annexe 2), Superficie : 2 ha 03 a 90 ca, Propriétaire : l’a.s.b.l. Les Bocages. COORDINATEUR : l’a.s.b.l. LES BOCAGES. 188 ANNEXE 1. ---------------- GESTION DES RIEZES DE BASSE ARDENNE --------------------------------------------------------------Le terme rièze est utilisé, sur le plateau ardennais (canton de Rocroi et Signy-le-Petit en France, canton de Couvin en Belgique), pour désigner des landes humides plus ou moins tourbeuses et des tourbières acides oligotrophes. De nos jours, ces « terres marginales », sans aucun intérêt pour l’agriculture, ne subsistent plus qu’à l’état de reliques. Autrefois pourtant, elles occupaient des superficies considérables (25.000 ha) et constituaient un élément important de l’économie agropastorale traditionnelle. Jusqu’à la première guerre mondiale, les rièzes servaient de vaines pâtures ou fournissaient la litière pour le bétail, ce qui permettait de cultiver sur les terrains les plus fertiles et les mieux drainés. On y pratiquait également l’essartage et on y exploitait la tourbe comme combustible et les hampes soyeuses des linaigrettes comme duvet pour les édredons. L’abandon plus ou moins récent de ces pratiques agro-pastorales, le recours à des techniques de plus en plus sophistiquées pour la valorisation de ces terres incultes (cultures ou plantations d’épicéas), le développement des activités de loisirs (étangs de pêche, campings), la recolonisation forestière,... réduisent chaque jour leur superficie. Le cas qui nous préoccupe plus particulièrement ici est un vestige de bas-marais acide. Il se caractérise par la présence d’une végétation basse, riche en mousses, joncs et petits carex (Carex curta, panicea, vesicaria,...) avec également d’autres plantes plus spectaculaires (Viola palustris, Dactylorhiza maculata, Platanthera chlorantha,...). Ce type de « rièze » ne subsiste plus qu’à l’état de quelques lambeaux éparpillés sur le village de Cul-des-Sarts. Au stade actuel, il a la physionomie d’une lande à faciès plus sec avec de temps à autre quelques incursions des ligneux. En effet, la principale menace qui pèse sur ce milieu est d’origine naturelle. Il s’agit de la dynamique forestière qui introduit au sein du marais des espèces végétales pionnières (bouleau pubescent, saule à oreillettes, aulne glutineux) conduisant à sa banalisation progressive. Cette colonisation ligneuse qui est à l’origine du comblement des mares, de la baisse de l’éclairement et de l’atterrissement du marais induit la disparition des espèces les plus fragiles et les plus caractéristiques. La gestion consiste donc à bloquer la série évolutive au stade actuel ou à un stade antérieur en se substituant aux pratiques agro-pastorales abandonnées. Les travaux de gestion comprennent alors : le pâturage extensif de l’ensemble du marais afin de limiter la colonisation ligneuse et sa banalisation, l’abattage et le désouchage des essences pionnières trop envahissantes, l’étrepage de zones ouvertes qui consiste à racler la surface du sol pour enlever la litière et l’humus, et permettre aux graines en dormance de germer, le creusement de petites mares, pour permettre l’installation d’une faune et d’une flore aquatiques très spécialisées, le débroussaillage, avec évacuation des déchets, des landes rudéralisées et leur mise sous eau pour anéantir les plantes indésirables. Ces mesures de gestion seront évidemment accompagnées d’actions de surveillance, d’inventaire et de sensibilisation permettant d’apprécier l’impact des mesures de gestion sur le développement de certaines plantes et animaux spécifiques. 189 FICHE PROJET CHAPITRE : Réserves Naturelles : TITRE : Sauvegarde des pelouses sèches sur calcaires du Grand Couvin. Calendrier/Echéance : 11-12/1996 : mise en place d’une cellule de gestion pour l’évaluation des travaux, 01-02/1997 : débroussaillage et déboisement de zones témoins avec conservation d’une ceinture de fruticée ou de pin, 04-07/1997 : relevés biologiques, coupes des rejets d’épineux, visites guidées des tiennes gérés, 09-10/1997 : fauchage des zones témoins, pose de nichoirs à rapaces dans les pinèdes, années 1998-2000 : idem qu’en 1997. Partenaires : l ’a.s.b.l. Les Bocages, la Division Nature et Forêt de la Région Wallonne, la commission SEM des RNOB, l’Essor (Centre de formation d’écocantonniers), les naturalistes locaux, Objectifs : culturel : revenir à des pratiques agro-pastorales ancestrales soigneusement mises au point (pâturage extensif, feux courants contrôlés, cultures temporaires), conserver ce patrimoine qui nous transmis depuis des siècles, écologique : sauvegarder des associations végétales très spécialisées et une flore particulièrement riche caractérisée par de nombreuses espèces rares, constituer des refuges, des voies de migration pour une multitude d’animaux très particuliers, didactique : touristique : PUBLIC CIBLE : insister sur leur intérêt prodigieux pour l’initiation à l’écologie de terrain, créer des zones de promenade empruntant des points de vue pittoresques, écoles, naturalistes, commune, riverains, touristes,... Promotion : articles dans la presse locale, le bulletin communal, une revue nature régionale, publication scientifique sur l’impact de la gestion sur la dynamique de la pelouse, visites guidées,... 190 Estimation budgétaire : Matériel de gestion (voir fiche sur la gestion des rièzes de basse Ardenne). Matériel didactique : films photos, dias,... dépliant explicatif TOTAL : 30.000 TOTAL GENERAL : 30.000 FB Financement : subvention Région Wallonne Service de la Conservation de la Nature, participation de la commune. Localisation : 10.000 20.000 1er site : Mariembourg , Tienne de la Rosière (voir annexe 2), 2ème site : Petigny, L’Adugeoir, 3ème site : Frasnes-lez-Couvin, Tienne de la Vaucelle, 4ème site : Boussu-en-Fagne, Tri Chalon, 5ème site : Dailly, La Falijotte, 6ème site : Dailly, Trou de Boussu, 7ème site : Dailly, Gros Tène du Bi, COORDINATEUR : la commission SEM des RNOB. 191 ANNEXE 1. ---------------- SAUVEGARDE DES PELOUSES SECHES SUR CALCAIRE ---------------------------------------------------------------------------------Les pelouses sèches sur calcaire sont des groupements végétaux à herbes courtes entretenus pendant de longues années par le pâturage, l’incendie ou encore la mise en culture éphémère après brûlis. Elles sont donc d’origine anthropique et leur maintien est directement lié à l’intervention humaine. En effet, après abandon de toute activité agro-pastorale, elles évoluent rapidement vers une forêt secondaire. La cessation de ces activités encourage le développement de certaines graminées sociales (Brachypodium pinnatum, Bromus erectus) qui font régresser progressivement la richesse de la flore. Parallèllement à cette banalisation du couvert herbacé, apparaissent çà et là de nombreuses plantules de chêne, hêtre, bouleau, noisetier, pin,... ainsi que des fourrés de plus en plus denses d’arbustes épineux, ce qui accentue encore la dégradation du milieu. De plus, afin de rentabiliser ses terres devenues incultes, les forestiers de l’époque ont préconisé la plantation de résineux (pin noir d’Autriche) qui forment actuellement de véritables forêts artificielles gràce à leur abondante régénération naturelle très bien adaptée au milieu. Toutefois, de par leur géologie, leur sol, leur microclimat, les pelouses calcaires constituent des refuges et des haltes migratoires pour de nombreuses espèces de plantes (orchidées, orpins, hélianthèmes,...) à affinités méridionales. Ces plantes forment entre-elles des associations très spécialisées liées aux sols très superficiels et à la roche qui affleure. Ces conditions de vie très dures et le caractère thermophile des milieux rencontrés attirent de nombreux animaux très particuliers (mante-religieuse, cigale des montagnes, criquet virgule, flambé, demideuil, lézard des murailles, engoulevent, alouette lulu..) souvent présents à l’état de reliques. Dans l’entité de Couvin, les pelouses calcaires s’étendent d’ouest en est au sein d’une région naturelle connue sous le nom de Calestienne. Elle se présente sous la forme d’une succession de collines boisées ou dénudées appellées Tiennes, séparées par des dépressions cultivées. De nombeuses menaces pèsent actuellement sur ces milieux : plantation de résineux, pâturage intensif, conversion en terre de culture, implantation de campings, de lotissements, multiplication d’activités de loisir (moto-cross, chasse,...), dépôts clandestins, extension des carrières exploitant les roches calcaires,... Il est donc urgent de leur attribuer au plus vite un statut de protection. Dans le cadre du PCDN 7 sites pourraient faire l’objet d’une convention de partenariat entre la Commune, la DNF et des associations locales de protection de la nature. Parmi-eux : le Gros Tène du Bi, le Trou de Boussu, la Falijotte à Dailly, le Tri Chalon à Boussu-en-Fagne, le Tienne de La Vaucelle à Frasnes-lez-Couvin, l’Adugeoir à Petigny et le Tienne de la Rosière à Mariembourg. Parallèllement à ces démarches administratives, il est impératif de mettre au point des méthodes de gestion dont les buts prioritaires sont la conservation des espèces animales et végétales. Le but principal de cette gestion est de contrôler la recolonisation forestière. Comment ? En bloquant la série évolutive au stade actuel ou à un stade antérieur jugé optimal sur la plan floristique et faunistique, et en rétablissant les pratiques agropastorales abandonnées. Dans un premier temps, la gestion s’articulerait comme suit : élimination des plantules et des jeunes plants d’essences forestières, abattage des porte-graines tels que les pins noirs, suppression des fourrés d’épineux de formation récente tout en maintenant une ceinture périphérique et en épargnant les arbustes remarquables (Prunus mahaleb), pratiquer la coupe à blanc dans les zones où la forêt secondaire s’est développée de façon à rétablir l’ensoleillement et apporter une différenciation écologique, débroussaillage des pelouses banalisées. Ces mesures de gestion seront évidemment accompagnées d’actions de surveillance, d’inventaire et de sensibilisation permettant d’apprécier l’impact des mesures de gestion sur le développement de certaines plantes et animaux spécifiques. 192 FICHE PROJET CHAPITRE : Réserves Naturelles : TITRE : RESTAURATION DES VERGERS DE HAUTES TIGES DU GRAND COUVIN Calendrier/Echéance : 11-12/1996 : plantation d’arbres fruitiers de variétés anciennes (amendement, tuteurage, protection,...), 02-04/1997 : restauration de vieux vergers (taille, élaguage, débroussaillage), 04-07/1997 : relevés biologiques, visites guidées, 09-10/1997 : pose de nichoirs à rapaces (chouette chevêche), 11-12/1997 : plantation d’arbres fruitiers de variétés anciennes, années 1998-2000 : idem qu’en 1997. Partenaires : l ’a.s.b.l. Les Bocages, la Commune, la Division Nature et Forêt de la Région Wallonne, l’Essor (Centre de formation d’écocantonniers), les agriculteurs, Objectifs : culturel : sauvegarder un trésor de matériel génétique rassemblé par nos ancêtres, revenir à un système d’exploitation de type pré verger qui allie culture fruitière et élevage, écologique : sauvegarder un milieu de grande richesse biologique intermédiaire entre les milieux ouverts et les milieux fermés, restaurer le bocage et le maillage écologique en zone rurale, constituer des refuges, des voies de migration pour une multitude d’animaux didactique : insister sur leur intérêt en tant que laboratoire en pleine nature pour l’initiation à l’écologie de terrain, à la taille fruitière,... touristique : créer des zones de promenade au sein des vergers en fleur, PUBLIC CIBLE : écoles, naturalistes, commune, riverains, touristes, agriculteurs,... Promotion : articles dans la presse locale, le bulletin communal, une revue nature régionale, 193 conférences sur les intérêts du verger, visites guidées,... Estimation budgétaire : Fournitures pour plantations : 50 arbres fruitiers 50 tuteurs (h : 2,50 m) 50 liens 25 sacs de terreau 200 briquettes d’engrais 150 piquets de protection 1500m de fil barbelé 35.000 7.700 2.000 6.500 2.000 22.500 2.000 TOTAL : 77.700 Matériel de gestion : 1 tronçonneuse 10 paires de gants de travail 2 coupes branches 3 scies égoïnes 3 sécateurs 3 bêches 3 pelles 1 masse 1 brouette 1 casque de protection petit outillage 1 boîte de secours 25.000 2.500 7.000 3.600 5.400 7.500 1.800 1.200 2.500 2.800 5.000 1.500 TOTAL : 65.800 Matériel éducatif : films photos, dias,... panneaux didactiques 15.000 50.000 TOTAL : 65.000 TOTAL GENERAL : 208.500 FB Financement : subvention Région Wallonne Service de la Conservation de la Nature, participation de la commune. Localisation : 1er site : Frasnes-lez-Couvin, (voir annexe 2), superficie : 2 ha 50 a, propriétaire : Commune, 2ème site : Presgaux, superficie : 30 a, 194 propriétaire : Commune, 3ème site : Petigny, superficie : 2 ha, propriétaire : R. Anciaux, agriculteur. COORDINATEUR : l’a.s.b.l. LES Bocages. 195