presentation generale de l`inventaire du territoire communal

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Ière PARTIE :
PRESENTATION GENERALE DE
L’INVENTAIRE DU TERRITOIRE
COMMUNAL
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1. INTRODUCTION.
A la suite de l’expérience pilote des « Contrats Biodiversité » menée à l’initiative de la
Fondation Roi Baudouin dans cinq communes wallonnes, le Comité Régional d’Organisation
de l’A.E.C.N. 95 de la Région Wallonne a décidé d’étendre les principes de cette démarche à
20 nouvelles communes. Sur base d’un dossier de candidature, Couvin a été choisie parmi 82
communes pour préparer, grâce à l’aide de la Région, son « Plan Communal de
Développement de la Nature » (P.C.D.N.). Pour atteindre cet objectif, plusieurs étapes sont
indispensables :
 la première étape a été la mise en place du groupe de base (membres fondateurs),
 la seconde étape a vu la réalisation d’un inventaire du patrimoine naturel et paysager du
territoire communal avec comme but final la reconstitution du réseau écologique,
 la troisième étape fut la mise en place d’un partenariat. C’est précisément ce partenariat le
plus large et le plus diversifié possible qui portera le projet « contre vents et marées »,
 la quatrième étape fut la structuration du partenariat en groupes de travail qui ont élaborés
projets concrets en fonction des besoins locaux,
 dans la cinquième étape le partenariat devra établir, sur base de l’ensemble des projets
élaborés et de l’inventaire écologique, un plan de préservation et de restauration de la
biodiversité. Ce plan prendra alors la forme d’un Contrat qui sera signé par l’ensemble des
partenaires ayant participé à la concertation et engagera la commune à long terme.
L’a.s.b.l. Les Bocages s’est vue confier la mission d’expertise affectée au bureau d’étude.
Ce travail comporte 2 documents :
1. Présentation générale de l’inventaire du territoire communal.
2. Description détaillée des sites de grand intérêt biologique.
Le premier document est scindé en trois parties :
La première partie donne une description générale du territoire communal qui
comprend un aperçu géographique et socio-économique. Pour ce faire, il est tenu
compte des données déjà disponibles.
Dans la deuxième partie on effectue un état des lieux du milieu naturel. On n’a pas
établi une liste exhaustive des espèces et des biotopes mais on montre plutôt
l’importance de cet état des lieux dans le contexte régional.
La confrontation des données récoltées avec les plans d’affectation du sol (Plan de
Secteur) et avec les modes d’utilisation du sol est envisagée dans la troisième
partie.
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2. INVENTAIRE DU TERRITOIRE COMMUNAL.
Cette phase théorique comprend notamment l’analyse du territoire communal d’un point de
vue bibliographique. Le but est de relever les caractéristiques de l’environnement naturel au
travers de documents existants et d’informations connues dans la littérature. Sur base des
données collectées, on dresse un aperçu géographique (géologie, pédologie, hydrographie,...)
et socio-économique (habitat, population, occupation du sol,...) du territoire.
2.1. Aperçu géographique.
La commune de Couvin a une superficie de 20.693 ha, ce qui en fait la deuxième commune du
Royaume après Anvers. Elle s’étend sur 3 régions naturelles : la Fagne au nord, la
Calestienne au centre et l’Ardenne au sud. Plusieurs éléments différencient ces régions : la
géologie, le relief, l’hydrographie, le climat, les sols et la végétation.
2.1.1. La géologie.
Les assises géologiques affleurent en bandes parallèles d’orientation générale Ouest-Est et
sont de plus en plus anciennes et de plus en plus dures lorsque l’on traverse l’entité du nord au
sud. La richesse en différents éléments donne aux roches des caractéristiques tantôt calcaires,
tantôt acides avec de nombreux intermédiaires. Ces variations dans la nature physique et
chimique des roches a fortement influencé le relief, le climat, les sols et la végétation
naturelle.
Les formations géologiques régionales appartiennent au :
Dévonien supérieur (correspond à la Fagne) :
 Famennien : constitué de schistes et psammites de couleur grise, violacée ou verdâtre. Il
occupe plus ou moins le quart supérieur de la planchette de Couvin où l’altitude est la plus
faible et vers où convergent l’Eau Blanche et l’Eau Noire.
 Frasnien : les sédiments frasniens sont composés de schistes divers plus ou moins chargés
de nodules de calcaire argileux, et de calcaires récifals ou d’origine sédimentaire. Il forme
une bande étroite qui s’élargit à hauteur du village de Frasnes.
Dévonien moyen (correspond à la Calestienne) :
 Givetien : comporte essentiellement des calcaires durs qui affleurent dans la majeure partie
de son étendue à cause de la dénudation des collines qu’il forme. C’est une assise peu large
qui passe par Dailly et au sud de Boussu-en-Fagne et Frasnes.
 Couvinien : assise constituée de schistes grossiers et noduleux, et de calcaires durs et gris.
Elle s’étend sous les villages de Gonrieux, Pesche, Couvin et Petigny.
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Dévonien inférieur (correspond à l’Ardenne) :
 Emsien : première assise ardennaise acide constituée de schistes gris surmontés de
quelques bancs de grès de teinte rougeâtre. Elle forme une bande étroite qui passe par
Presgaux et au sud de Gonrieux et Pesche.
 Siegenien : assise peu large également schisto-gréseuse, acide formée de bancs de grès très
durs interrompus par des veines de schistes gris foncé finement feuilletées.
 Gedinien : assise typiquement ardennaise se présentant sous l’aspect de formations
lacustres ou lagunaires et renfermant des schistes sableux, des psammites, des grès et des
quartzophyllades.
Cambrien :
 Revinien : constitué de roches dures schisto-gréseuses et schisto-phylladeuses.
Tous ces terrains appartiennent donc à l’ère Primaire (280 à 570 millions d’années).
Toutefois, au cours du temps, l’érosion a façonné ces entités géomorphologiques et a donné
naissance aux régions. Les assises rocheuses plus tendres (schistes) ont formés les parties
basses (Fagne) du paysage couvinois et les plus dures (calcaires, grès) les parties hautes
(Calestienne, Ardenne).
Au Quaternaire (1,5 à 7 millions d’années), ces régions ont été recouvertes d’un dépôt
limoneux éolien qui a adouci le relief en se logeant essentiellement dans les creux et poches
calcaires. Par la suite, il a été érodé, ce qui a produit des alluvions qui sont déposées le long
des rivières.
2.1.2. Le relief.
Le relief de la commune est varié et correspond aux trois régions naturelles :
- au nord, la Fagne, zone schisteuse, humide et basse. Altitude inférieure à 250 mètres. C’est
une plaine alluviale large parcourue par l’Eau Blanche et la Brouffe, et dominée par les
prairies à pâturer, à faucher et la forêt de chêne.
- au centre, la Calestienne, zone calcaro-schisteuse plus élevée et plus fertile, surplombe la
Fagne. Elle étire son gradin calcaire sculpté par l’érosion karstique et formé de petites
collines appellées « Tiennes » (Les réserves, Gros Têne du Bi, Tri Chalon, La Vaucelle,
Tienne du Lion, Tienne de la Rosière,...). Ces collines sont tantôt fertiles et cultivées, tantôt
couvertes de bois, de fourrés ou de pelouses calcaires.
- au sud, l’Ardenne, zone caractérisée par des formations schisteuses et gréseuses. On y
trouve le point culminant de la commune : 390 mètres dans le coin sud-est. Elle se caractérise
par des plateaux élevés et ondulés, et est coupée en deux par le ruisseau de la Forge du Prince.
L’ensemble de la région est légèrement incliné vers le nord. A l’approche de l’Eau Noire le
plateau s’éffondre pour remonter ensuite vers les villages de Presgaux, Gonrieux, Pesche,
Couvin et Petigny, et redescendre enfin au nord de ces villages vers la Calestienne.
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2.1.3. L’hydrographie.
La commune de Couvin est traversée d’ouest en est par l’Eau Blanche et du sud au nord par
l’Eau Noire. Ces deux rivières se rejoignent à Dourbes pour former le Viroin qui se jette dans
la Meuse à Vireux en France. Elles appartiennent donc au bassin de la Meuse.
L’Eau Blanche draine la partie septentrionale de la commune de Aublain à Mariembourg sur
un parcours de 12 kilomètres, à une altitude comprise entre 180 mètres à son entrée et 160
mètres à sa sortie. C’est une rivière rectiligne qui a subit d’énormes dommages écologiques
commandités par la wateringue locale en 1963. A cette époque, elle a vu son cours rectifié et
ses berges gabionnées en vue de la réalisation et du maintien d’un régime d’eau favorable à
l’agriculture et à l’hygiène (sic !) ainsi que pour la défense des terres contre l’inondation. De
petits affluents tels le Grand Mort, le Grand Fossé,... viennent gonfler ses eaux tout au long de
son parcours. La Brouffe, plus importante, présente les mêmes caractéristiques et collecte les
eaux de l’extrème nord.
L’Eau Noire prend sa source en France. Dès son entrée en Belgique, à l’altitude de 355
mètres à hauteur du village de Petite-Chapelle, elle s’écoule d’abord vers l’ouest en longeant
la frontière. A l’approche du village de Rièze, elle oblique vers le nord-nord/est et après avoir
traversé la ville de Couvin, elle s’introduit dans la zone calcaire. A hauteur des anciennes
carrières de la Vaucelle, elle bifurque brusquement vers le sud-est vers Petigny et sort de la
commune à l’altitude de 170 mètres après avoir parcouru 33 kilomètres. C’est une rivière
ardennaise aux eaux claires et rapides dans laquelle viennent se jetter de nombreux affluents
comme le ruisseau de l’Ort Marais, le ruisseau de Libonne, le Ri de Rome, le ruisseau de la
Forge du Prince,... Ce dernier est le plus important ; il a également la physionomie type des
rivières ardennaises avec leurs eaux claires et rapides encombrées de blocs rocheux.
2.1.4. Les sols.
Les sols sont très différents d’une région naturelle à l’autre :
- En Fagne, on rencontre le plus souvent une argile assez lourde résultat de l’altération des
schistes ou des sols caillouteux, schisteux et peu épais ayant l’aspect d’une couche de limon
lourd. Ces sols sont plus ou moins humides, se gorgeant rapidement d’eau en périodes de
fortes pluies et souffrant de la sécheresse les étés secs. Ils ne conviennent guère que pour la
prairie et la forêt de chêne.
- En Calestienne, les sols sont généralement composés d’une argile plus ou moins lourde
parsemée de nombreux cailloux calcaires. Ils sont superficiels et souffrent très vite de la
sécheresse. C’est le domaine de la pelouse, de la fruticée et des plantations de pins
d’Autriche. Par contre, lorsqu’ils sont plus épais et pas trop caillouteux, ce sont de bons sols
agricoles. En outre, on retouve également dans cette zone des sols limoneux, épais à bon
drainage naturel très recommandés pour les travaux agricoles.
- En Ardenne, les sols se présentent souvent comme une masse limoneuse brune, bien aérée,
plus ou moins caillouteuse (schistes, grès). Ces sols sont acides (ph 4 à 5) et conviennent
pour la culture moyennant des apports réguliers de chaux, fumier et engrais. En forêt, le
chêne, le hêtre, l’épicéa, le mélèze,... s’en accommodent parfaitement. De grandes surfaces du
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plateau ardennais sont également occupées par des terres argileuses, humides et froides,
médiocres pour l’agriculture, qui ne conviennent qu’au pâturage et à la culture du hêtre ou de
l’épicéa.
2.1.5. Le climat.
Le climat varie aussi très fortement du nord au sud. Ainsi, en Fagne et en Calestienne le
climat est plus clément. De plus, de nombreux versants de la bande calcaire jouissent de
microclimats particuliers surtout sur les pentes exposées au sud plus chaudes et plus sèches.
En Ardenne par contre, le climat est plus froid et plus pluvieux étant donné son altitude et sa
position avancée de premier relief important depuis l’atlantique et le bassin de Paris. Il est de
ce fait bien placé pour recevoir les nuages bas et est plus arrosé que d’autres plateaux
ardennais de même altitude. C’est un climat atlantique à caractère submontagnard.
2.2. Aperçu socio-économique.
Une large part est également consacrée à la réflexion sur les caractéristiques socioéconomiques de la commune et sur les perspectives d’avenir en la matière.
La commune de Couvin est limitée à l’ouest par l’entité de Chimay, au nord par l’entité de
Cerfontaine, au nord-est par l’entité de Philippeville, à l’est par l’entité de Viroinval et au sud
par la France. Depuis la fusion des communes, le Grand Couvin englobe les anciennes
communes suivantes : Aublain, Boussu-en-Fagne, Brûly, Brûly-de-Pesche, Cul-des-Sarts,
Dailly, Frasnes, Géronsart, Gonrieux, Mariembourg, Pesche, Pétigny, Petite-Chapelle et
Presgaux.
2.2.1. La population.
La commune de Couvin compte actuellement 13.062 habitants.
La densité de population est de l’ordre de 63 habitants/km².
Le taux de natalité est de 1,12 % et le taux de mortalité de 1,12 %, d’où un solde naturel nul.
Cette situation s’explique par la régression de l’activité industrielle due à la fermeture de
nombreuses industries.
2.2.2. L’habitat.
L’habitat est concentré dans et autour des villages.
Typologie : les constructions sont, pour la plupart, relativement anciennes. Les matériaux
utilisés sont la pierre, différente suivant les régions (calcaire en Fagne et en Calestienne, grès
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en Ardenne), et la brique. Les habitations récentes sont de plus en plus fréquentes un peu
partout. De même, le développement de résidences secondaires et de lotissements se
marquent très nettement sur certaines portions du territoire.
2.2.3. L’occupation du sol.
Les 20.693 ha que compte la commune de Couvin se répartissent comme suit :
 zone forestière :
50,1 % soit 10.375 ha,
 zone agricole :
40,9 % soit 8.473 ha,
 zone urbaine :
4,70 % soit 973 ha,
 zone de loisirs et touristiques :
1,28 % soit 265 ha,
 zone industrielle :
0,53 % soit 110 ha,
 zone aquatique :
0,14 % soit 29 ha,
L’examen rapide de ces chiffres montre que la zone forestière et la zone agricole dominent
très largement et occupent plus de 90 % du territoire. La forêt occupant à elle seule plus de la
moitié de la superficie communale.
2.2.4. L’activité économique.
Au cours des siècles derniers, de nombreuses activités industrielles ont animé Couvin et sa
région. Dès la fin du XVIII ème siècle, d’importants établissements sidérurgiques se
développent. Ils fournissaient les pays environnants en fer et confectionnaient des objets en
fer coulé. Toutefois, dans la première moitié du XIX éme siècle Couvin est petit à petit
supplantée par Liège et Charleroi. Il faut alors attendre la deuxième moitié de ce siècle pour
que l’industrie revive avec la fondation par le Doyen Lambert des Usines et Forges Saint
Joseph. Par la suite, en 1892, une usine concurrente voit le jour, La Couvinoise, qui fit la
renommée de la région en Belgique et à l’étranger pendant près de 70 ans. Puis, dans la
première décade de notre siècle naissent les Poêleries Saint Roch (1917), l’Eau Noire (1903),
Le Lion. Cette activité va prendre de l’ampleur avec la fabrication de poëles et de cuisinières
(Efel, Somy), que l’on connaît encore actuellement, et la fabrication plus récente de
chaudières et de radiateurs (Saint Roch). Mentionnons encore les usines Donnay, fabrication
d’articles de sport de réputation mondiale qui ont eu leur époque de gloire dans les années 70
et 80 mais qui malheureusement ont été déclarées en faillite en 1991.
Dans les villages avoisinants d’autres activités économiques se sont développées, notamment
la métallurgie au sein des villages de Boussu-en-Fagne et Géronsart dont l’activité est relatée
depuis l’occupation romaine, la saboterie qui est restée pendant longtemps une des activités
principale de villages comme Gonrieux et Cul-des-Sarts, les forges, moulins et autres usines
qui se sont implantées le long de l’Eau Noire. En Ardenne, citons encore la fabrication de
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tabac instaurée par Thomas Philippe qui obtient en 1789 la patente pour piler le tabac.
L’implantation de cette usine à Cul-des-Sarts n’est pas due au hasard. En effet, la proximité
de la frontière permettra la fraude du tabac. Cette industrie emploiera des centaines d’ouvriers
lors de son apogée vers la fin du XIX ème et le début du XX ème siècle. En 1778 s’ouvre la
première ardoisière : l’ardoisière Saint Nicolas qui emploiera jusqu’à 76 personnes. De
même, la carrière de Lahonri, où l’on extrayait le grès, qui employait plus de 100 ouvriers
après la deuxième guerre mondiale. Après abandon, cette carrière a été réouverte en 1994.
Enfin, de nos jours, il subsiste également la carrière du Nord à Frasnes qui est en activité
depuis 1960. On y exploite le calcaire pour la métallurgie et la sucrerie.
Jadis, l’agriculture était basée sur une économie agropastorale où se pratiquaient le pâturage
extensif, le fauchage, le brûlage, l’essartage et l’étrepage. L’apparition et l’usage des engrais,
des pesticides, la mécanisation a permis à certains agriculteurs d’imposer leurs contraintes de
productivité maximum et de profit à court terme. Les conséquences de ce système de
production déséquilibré sont très nettement visibles de nos jours et se traduisent par la
surproduction et la réduction des prix, sans compter les dégradations irréversibles sur
l’environnement. En effet, ces dernière années, le secteur agricole a été touché de plein fouet
par la réforme de la P.A.C. : baisse des prix des céréales, de la viande bovine et du lait qui ont
entraîné inévitablement une diminution des revenus des agriculteurs. Dans ce contexte, le
problème de la continuité de l’exploitation familiale se pose avec une plus grande acuité. La
relève des générations est mal assurée et la reprise des fermes requiert des capitaux
importants. Devant toutes ces contraintes, bon nombre de jeunes renoncent à se lancer dans
cette aventure pour le moins scabreuse et préfèrent chercher un emploi en ville. D’où la
nécessité de développer des alternatives en milieu rural permettant de perpétrer une situation
héritée du passé qui va dans le sens d’un « vouloir vivre au pays ».
Nous ne pouvons terminer ce bref aperçu des activités économiques qui ont marqué la région
sans relater l’exploitation de la forêt dont le traitement s’est calqué sur les grandes mutations
socio-professionnelles qui sont apparues au cours des siècles. Les travaux d’essartage et de
défrichement, qui sont à la base de la création de villages comme Cul-des-Sarts, PetiteChapelle, Brûlys de Couvin et Brûlys de Pesche, se faisaient à la main à feu courant ou à feu
couvert. La partie de la forêt incendiée s’appelait un « brûly » ou un « sart ». Ces forêts ainsi
traitées pour l’approvisionnement de bois de feu et l’essartage après la coupe deviendront
progressivement des taillis. Ce type de régime s’accrut par la suite lors du développement de
l’industrie qui eu des répercussions sur la demande de bois de feu, de bois de mine et surtout
de charbon de bois. Ce n’est pas par hasard que les fonderies de fer se sont installées à
Couvin où elles pouvaient trouver à proximité immédiate le combustible ligneux
indispensable pour traiter le fer. Les bouleversements économiques qui sont apparus dès les
années cinquante ont induit une évolution inverse dans le traitement de la forêt. En effet, la
demande de petit bois diminua fortement et la sylviculture se réorienta vers la futaie (bois de
sciage, bois de tranchage) dans l’espoir que la production de bois plus gros pourrait satisfaire
une demande future mais non encore clairement identifiée. Progressivement on opéra alors la
conversion des taillis en taillis sous futaie et en futaie et on vit apparaître des scieries.
Actuellement ce secteur se maintient. Néanmoins, la région couvinoise apparaît comme un
désert économique touchée de plein fouet par la fermeture de sociétés et la progression
grandissante du chômage.
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3. INVENTAIRE DU MILIEU NATUREL.
3.1. Etat de la biodiversité.
3.1.1. Introduction.
La commune de Couvin est très largement dominée par la forêt et l’agriculture qui occupent à
elles seules plus de 90 % de la superficie du territoire. Malgré cette activité agricole et un
passé industriel très marqué, la qualité générale des milieux naturels a été relativement
préservée. En effet, chaque région naturelle renferme encore un maillage écologique assez
dense et diversifié.
Toutefois, il convient de rester lucide car les préjudices provoqués par l’homme à l’encontre
de divers milieux jugés non rentables et incompatibles avec les exigences de son mode de vie
moderne, sont la cause majeure de la régression ou de la disparition de plusieurs espèces.
Parmi les activités humaines néfastes à la faune et à la flore, ainsi qu’à leurs habitats, on peut
citer entre autres les dépôts clandestins d’immondices, les campings, le comblement des
dépressions humides, l’arrachage des haies, la pollution des eaux,... Toutes ces activités
devraient être sérieusement contrôlées à l’avenir par une politique drastique de préservation
du milieu rural insistant sur la protection, la gestion et le développement de la structure
écologique du territoire.
3.1.2. Méthodologie.
3.1.2.1. Recherches bibliographiques.
Dans un premier temps, cet état des lieux de la biodiversité s’est borné à rechercher dans la
littérature un maximum d’informations sur les milieux, les animaux et les plantes.
De manière générale, aucun inventaire systématique du patrimoine naturel et paysager de la
commune n’a été réalisé. Toutefois, quelques études ponctuelles sur des régions, milieux,
sites ou espèces particulières ont déjà été réalisées :
 Une recherche sur l’avifaune nicheuse des milieux non forestiers de la Fagne réalisée de
1987 à 1990 englobait tout le Grand Couvin hormis la partie ardennaise. Cette étude se
bornait à rechercher les espèces les plus rares et les plus menacées de la région afin de mettre
en évidence leur statut par rapport à l’Atlas des oiseaux nicheurs de Belgique. Elle a été
publiée dans la revue « Aves »(Coppée, J.-Louis et J.-Luc, 1991);
 Une monographie sur le village de Presgaux et l’Eau Noire a été réalisée en 1988 et 89
dans le cadre d’un mémoire présenté pour l’obtention d’un brevet de guide-nature (Gillard,
M., 1989). Cette étude aborde différents domaines qui font partie intégrante de l’écologie de
terrain et s’attarde plus particulièrement sur la lépidoptérologie;
 Une étude biologique de la Carrière du Nord et de ses principaux biotopes en tant que
milieu de substitution d’intérêt scientifique (Lambert M. et Dewitte Th. 1986);
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 D’autres travaux concernent des études botaniques et phytosociologiques axées surtout sur
l’étude des herbages de la Fagne (Sougnez, N. et Limbourg, P., 1963) ainsi que sur les rièzes
de l’Ardenne (Behr, 1987);
 Un ouvrage plus général traite, quant à lui, de la grande variété des sols et des types de
végétations du Grand Couvin (Avril, P. et Dethioux, M., 1980);
 Enfin d’autres travaux édités par la revue « De la Meuse à l’Ardenne » de l’A.S.B.L. Entre
Ardenne et Meuse, et la revue « Hommes et Paysages » de la Société Royale Belge de
Géographie célèbrent l’essentiel de la diversité de la Calestienne, territoire karstique dont les
crêtes traversent l’entité.
A ces quelques références bibliographiques, on peut ajouter différents travaux plus anciens
concernant des relevés botaniques sur quelques sites de l’entité (Duvigneaud, div. publ.), ou
encore des études ciblant certaines espèces d’oiseaux (Clesse B., Dewitte Th., Fouarge J.-P.,
1991) inféodées aux forêts d’Ardenne. D’autres études sont également menées, notamment
par le GEPOP, sur l’écoéthologie de la chouette effraie et des grands rapaces forestiers.
En outre, chaque année des observateurs d’Aves participent au « Programme de Surveillance
de l’Environnement Wallon par Bioindicateurs » ainsi qu’à différentes enquêtes sur des
espèces menacées ou rares (oiseaux d’eau, hirondelle de rivage, pie-grièches, râle des genêts).
De plus, la centrale ornithologique Aves, de même qu’une revue locale d’ornithologie « Le
Viroinvol » mentionnent dans leurs chroniques les observations marquantes de la région de
Couvin. Cette dernière revue publie aussi régulièrement de petits articles sur des espèces ou
sites de l’entité. Enfin, quelques entomologistes chevronnés font partie de groupes de travail
libellules et lépidoptères et participent à des enquêtes sur l’écologie et l’éthologie des
papillons de jour et des odonates.
3.1.2.2. Inventaires faunistiques et floristiques.
Le territoire a été parcouru à pied entre le 15 avril et le 31 août. Il a été couvert dans son
intégralité. Toutefois, certaines zones forestières ont été parcourues sommairement étant
donné l’uniformité de leur boisement (plantations d’épicéas). Par contre, certains milieux ont
fait l’objet de recherches plus approfondies : les zones bocagères, les zones humides,...
Préalablement à chaque sortie sur le terrain, des circuits étaient définis sur un support de carte
topographique au 1/10.000 ème. Les circuits ainsi délimités ne tenaient pas nécessairement
compte de la présence de routes, chemins ou sentiers. En effet, étant donné l’inaccessibilité
de certains zones et l’intérêt d’identifier chaque milieu afin de mesurer son évolution dans le
contexte régional, il était primordial de quadriller le territoire sans tenir compte du réseau des
voies de communication. Chaque milieu était relevé et délimité sur carte. Ensuite, un
inventaire sommaire des espèces animales et végétales était réalisé afin, non pas de dresser
une liste exhaustive de toutes les espèces présentes, mais bien d’avoir un aperçu de son intérêt
biologique (seules les espèces les plus typiques et les plus rares ont été retenues). Cet
inventaire était plus ou moins rapide suivant la diversité et la superficie du milieu. Enfin, à
partir des données récoltées et au vu de la physionomie générale du milieu, celui-ci était
identifié et répertorié comme tel.
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Toutefois, il est à noter qu’au hasard des prospections de terrain, les milieux de haute valeur
biologique étaient inventoriés de manière plus approfondie. Plutôt que de sélectionner au
préalable une série de sites désignés comme prioritaires pour les inventaires, nous avons
préféré approfondir les sites qui semblaient remarquables dès que nous y étions confrontés.
Ceci afin de ne pas être influencé par les documents existants (cartes d’Evaluation biologique
de la Belgique) et afin de bien cerner la valeur écologique de chaque milieu au moment des
relevés.
Par la suite, 3 types de documents ont été confrontés avec les données collectées :
- les Cartes I.G.N. à l’échelle 1/10.000 ème,
- les Cartes d’Evaluation Biologique de la Belgique (publiées par l’Institut d’Hygiène
et d’Epidémiologie),
- les Orthophotoplans de Walphot à l’échelle 1/10.000 ème.
Ce travail a abouti d’une part à l’établissement d’une liste exhaustive des éléments et des sites
qui font partie intégrante du maillage écologique, avec leur localisation précise et, d’autre
part, à la mise à jour des cartes topographiques. En effet, certaines modifications ont eu lieu
depuis la parution des dernières éditions. Elles concernent essentiellement : la disparition et
l’apparition d’arbres isolés ou alignés, de haies, d’étangs, la conversion des prairies en
cultures ou en plantations d’épicéas,...
3.1.2.2.1. Inventaires faunistiques.
Les relevés concernaient essentiellement 4 groupes d’animaux : les oiseaux, les batraciens et
reptiles, les insectes et plus particulièrement les odonates, les lépidoptères rhopalocères, les
coléoptères et les orthoptères, et les mammifères. Il est à noter que les autres groupes
d’animaux n’étaient pas mis de côté mais ils ne faisaient pas l’objet de recherches
systématiques.
a). Les oiseaux.
Pour les inventaires avifaunistiques, nous nous sommes attachés à rechercher les espèces les
plus rares et les plus menacées de la région. En raison du temps imparti à la réalisation de
l’inventaire et de l’étendue du territoire à prospecter (20.693 ha), les observations
ornithologiques étaient simplement comptabilisées tout au long des parcours préalablement
définis. Les inventaires se faisant toujours à deux, un premier observateur prenait note des
renseignements généraux sur les milieux et des observations, et un autre rayonnait en tous
sens avec les jumelles dans le but de localiser un maximum d’espèces. Les preuves de
nidifications n’ont pas été systématiquement recherchées néanmoins elles ont parfois été
établies.
Possédant une diversité d’éléments naturels peu banale, le territoire couvinois accueille une
avifaune remarquable. Les ornithologues qui le parcourent, collectent chaque année de
nombreuses données sur des populations significatives d’espèces en danger ou vulnérable qui
témoignent bien de cette richesse incontestable.
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Hormis l’Atlas des oiseaux nicheurs de Belgique (Devillers P. & al., 1988), l’avifaune du
Grand Couvin et de ses environs n’a fait l’objet que de rares publications et d’un seul travail
régional d’ensemble dont le but était de décrire l’avifaune nicheuse des milieux non forestiers
de la Fagne (Coppée J.-Lo. & J.-Lu., 1991). Une région qui s’étend bien au delà des limites
de la commune.
Au cours de la réalisation de l’Atlas des oiseaux nicheurs de Belgique qui s’est déroulé de
1973 à 1977, des comportements de nidification ont été relevés pour 97 espèces dont 83 pour
lesquelles la nidification a été établie avec certitude et 14 avec un degré de certitude plus
faible (6 probables et 8 possibles). Ces données concernent les planchettes 578 et 624 dans
leur entièreté et une petite partie des planchettes 573, 574, 577, 585, 623 et 631 ce qui
correspond aux cartes au 1/10.000 ème de l’Institut Géographique National, soit les cartes 57/
8 de Couvin et 62/4 de Cul-des-Sarts dans leur entièreté et les cartes 57/3, 57/4, 57/7, 58/5,
62/3 et 63/1 en partie.
En outre, les nidifications de certaines espèces rares pour la région comme le hibou des marais
(Asio flammeus), l’alouette lulu (Lullula arborea) et le bruant proyer (Miliaria calandra) ont
été mentionnées à des degrés divers de certitude. Il s’agit surtout d’espèces dont la
nidification en Wallonie a toujours été rare et irrégulière ou d’espèces dont les sites potentiels
de reproduction sont peu abondants sur l’entité couvinoise. Plus tard, notamment au cours de
l’enquête sur les milieux non forestiers de la Fagne, ces espèces n’ont plus été trouvées. Par
contre, d’autres oiseaux, qui n’avaient pas été identifiés entre 1973 et 1977 (peut-être par
manque de prospection pour certains), ont pu être mis en évidence : la caille des blés
(Coturnix coturnix), le râle des genêts (Crex crex), le petit gravelot (Charadrius dubius), le
hibou grand duc (Bubo bubo), l’hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta), l’hypolaïs ictérine
(Hippolais icterina)et la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio). De même, des nicheurs
sporadiques comme le faucon pélerin et le chevalier guignette ont été notés. Ci-dessous le
détail des résultats de cette enquête :
- Le faucon pèlerin (Falco peregrinus) : un couple a niché en 1987 sur la falaise
d’excavation de la « Carrière du Nord » à Frasnes. Il s’agissait d’une première
nidification depuis son extinction en Belgique en 1972.
- La caille des blés (Coturnix coturnix) : quelques chanteurs cantonnés ont été noté
dans la plaine agricole à l’ouest de Couvin, ainsi qu’à proximité de Mariembourg.
- Le râle des genêts (Crex crex) : hôte rare des prés de fauche, contacté avec plus ou
moins de bonheur selon les années et la pluviosité du mois de mai. Il a été entendu à
Géronsart et Aublain dans des prairies humides fauchées tardivement.
- Le petit gravelot (Charadrius dubius) : la nidification a été prouvée sur le zoning
industriel de Mariembourg et au décanteur de la carrière du Nord. C’est un nicheur
sporadique qui occupe exclusivement des milieux artificiels temporairement
favorables. 8 couples en 1986 dans la région de Mariembourg/Couvin. Il est soumis à
d’importantes fluctuations.
- Le chevalier guignette (Actitis hypoleucos) : des poussins non volants attestant la
nidification, ont été notés en 1988 et 1990 à Frasnes, toujours sur le décanteur de la
carrière du Nord.
12
- Le hibou grand-duc (Bubo bubo) : a niché régulièrement de 1988 à 1990 à Frasnes
à la « Carrière du Nord » mais aussi à Couvin à la « Carrière Aine ».
- Le martin-pêcheur (Alcedo atthis) : la nidification a été confirmée le long de l’Eau
Blanche (2 à 3 couples), de l’Eau Noire (2 à 3 couples) et aux « Anciennes
Argilières » de Mariembourg.
- L’alouette lulu (Lullula arborea) : en mai 1989 un chanteur cantonné a été entendu
à Frasnes sur le « Tienne Saint-Joseph » de la « Carrière du Nord ». Toutefois, la
nidification n’a pu être prouvée.
- La bergeronnette printanière (Motacilla flava) : quelques couples nicheurs ont été
observés dans les zones de culture à l’ouest de Couvin.
- Le cincle plongeur (Cinclus cinclus) : les couples nicheurs sont répartis
exclusivement le long de l’Eau Blanche, de l’Eau Noire et de la Brouffe. Population
estimée à 6 à 8 couples.
- Le traquet tarier (Saxicola rubetra) : la nidification n’a pu être prouvée. Un seul
couple était cantonné à Aublain en 1987 et 88.
- Le traquet pâtre (Saxicola torquata) : l’effectif le plus élevé a été relevé en 1987
dans la région de Frasnes/ Mariembourg (16 à 19 couples).
- La locustelle tachetée (Locustella naevia) : a été contactée surtout en Fagne dans les
dépressions humides. Population estimée à 10-12 couples.
- L’hypolaïs ictérine (Hippolais icterina) : cet oiseau est rare en Fagne et n’est apparu
que localement dans les fourrés, les aulnaies denses dominés par les arbres de haute
stature.
- L’hypolaïs polyglotte (Hippolais polyglotta) : a connu une progression spectaculaire
au cours des années 80. Pendant l’enquête, c’est en Calestienne qu’elle était la plus
abondante. Elle y fréquente les haies et fourrés d’arbustes épineux, les pelouses
calcaires recolonisées, les coupes forestières,... Sa population a été estimée entre 150
et 180 couples nicheurs.
- La pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) : dès 1990 on remarque une légère
augmentation qui va se confirmer par la suite. A cette époque, 3 à 5 couples nicheurs
avaient été localisés sur l’entité couvinoise.
- La pie-grièche grise (Lanius excubitor) : seule une donnée de nidification certaine a
été rapportée : Couvin en 1987. D’autres individus ont également été notés à Petigny,
Pesche et dans la plaine alluviale de l’Eau Blanche.
- Le serin cini (Serinus serinus) : mentionné essentiellement dans les parcs, les jardins
arborés et les friches de Couvin et Mariembourg.
A cela on peut encore ajouter des oiseaux qui n’ont pas été notés au cours de l’atlas et qui
n’ont pas fait l’objet de recherches au cours de l’enquête sur la Fagne : le héron cendré
13
(Ardea cinerea) a été découvert en 1992, petite colonie de 3 à 5 nids, détruite en 94, réoccupée
en 95 (1 couple?), plus aucune trace cette année, l’hirondelle de rivage (Riparia riparia), le
pigeon colombin (Columba oenas), l’engoulevent d’Europe (Caprimulgus europaeus) et le
pic mar (Picoides medius). Ces dernières espèces ont été relevées depuis à la suite de visites
de terrain ou d’enquêtes spécifiques.
Si on compare ces données antérieures aux données de terrains de 1996, on remarque que :
- La gélinotte des bois (Bonosa bonosia) : considérée comme possible ou probable par
l’atlas, son statut ne semble pas avoir changé depuis. En effet, un agent de la D.N.F. affirme
l’avoir observée dans le bois de Belvaux près de la ferme de la Forêt et dans le bois dit Tête
des Morts en Fagne (Bodart Ph., comm. pers.). Toutefois, étant donné son extrême discrétion,
il est possible qu’elle niche de façon régulière dans les bois de la Fagne et de l’Ardenne.
- Le râle des genêts : les effectifs paraissent stables par rapport à l’enquête sur la
Fagne. Cette année deux chanteurs ont été notés à Aublain et Boussu-en-Fagne. Toutefois, en
1992, année faste pour le râle, 9 postes de chant avaient été signalés entre Aublain et Boussuen-Fagne (Ryelandt, 1995). Il est à noter que cet oiseau figure sur la liste des espèces
d’oiseaux en danger d’extinction et considérées comme prioritaires en vertu de la directive
79/409/CEE. Dans ce cadre, un vaste programme de conservation de cette espèce et de son
habitat a été lancé en 1995 et 1996 par les « RNOB - Réserves Naturelles et Ornithologiques
de Belgique », aidées en cela par un important subside de l’Union Européenne et de la Région
Wallonne. Ce projet a permis actuellement de mettre en réserve 27 hectares de terrains encore
soumis à une exploitation agricole.
- Le petit gravelot : ne niche plus sur le zoning de Mariembourg du fait de
l’installation de nouvelles entreprises mais est toujours présent au sein de la carrière du Nord.
Toutefois, il semble en nette régression depuis quelques années. Une actualisation de son
statut menée dans le cadre d’un recensement spécifique permettrait certainement
d’appréhender cette régression.
- Le hibou grand-duc : paradoxalement, les activités industrielles de nature extractive
qui exploitent le calcaire à Frasnes et Couvin ont recréé des milieux anthropiques de
substitution pour de nombreuses espèces dont certaines particulièrement remarquables. Parmi
elles, le hibou grand-duc. Depuis sa première nidification en 1988, sa reproduction est
confirmée tous les ans et notamment en 1996 à la carrière du Nord.
- Le pic noir (Dryocopus martius) : l’atlas le mentionne comme nicheur probable
partout sur le territoire. Dans le cadre de l’inventaire seules trois observations ont été
réalisées (« Parc Saint-Roch » à Couvin, « Gros Têne du Bi » à Dailly et « Chapelle du
Maquis » à Brûly-de-Pesche) ce qui rend fort aléatoire l’estimation de ces effectifs.
Néanmoins, étant donné la tendance générale qui semble à l’augmentation, il est permis de
penser que cette espèce se porte bien. Les ensembles forestiers très importants constitués de
hautes futaies de feuillus, notamment de hêtres dont il a besoin pour la nidification,
entrecoupées d’îlots de résineux, sont bien représentés à Couvin.
- L’hirondelle de rivage : selon l’atlas, cette espèce était absente de l’entité. Or,
depuis 1987 une colonie importante s’est installée dans un talus de calcaire broyé de la
carrière du Nord à Frasnes. Cette année on comptait 120 nids occupés.
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- Le traquet tarier : espèce particulièrement menacée dont la situation ne cesse de se
dégrader du fait de la banalisation des prés humides (boisement, drainage) et de l’avancement
de la date de fenaison. Considéré comme nicheur certain par l’atlas, un seul couple cantonné
fut trouvé par Coppée J.-Lo. & Coppée J.-Lu. (1991) en Fagne, alors qu’à cette époque, il
subsistait une petite population en Ardenne dans la région de Cul-des-Sarts/PetiteChapelle/Brûly. Depuis, il aurait niché en 1995 dans la réseve RNOB située au nord du
« Gros Têne du Bi » (Calberg C. comm. pers.). En 1996, plus aucune observation n’a été
relevée en Fagne mais 2 couples nicheurs ont été noté en Ardenne (Dewitte Th. comm. pers.).
- Le traquet pâtre : il fréquente essentiellement les friches, les bords de voies de
communication, de même que les pâtures et prés de fauche humides bordés de lambeaux de
haies, les coupes à blancs et les afforestations. Depuis la période de recensement Atlas, cette
espèce a légèrement diminué en Fagne. Toutefois, 16 à 19 couples étaient encore signalés
dans la région de Frasnes et Mariembourg par Coppée J. -Lo. & Coppée J.-Lu. (1991) avec
localement des densités de 3 à 5 couples/km². En 1996, on trouve encore des densités
similaires mais l’effectif global, avec 25 couples cantonnés (peut-être un peu sous-estimé?),
s’est quelque peu amenuisé. Par contre, selon l’Atlas, 5 à 10 couples nichaient en Ardenne
(probablement sous prospecté). Lors de l’inventaire, ce ne sont pas moins de 50 couples qui
ont été localisés avec des densités particulièrement élevées de 5 à 7 couples/km² sur Cul-desSarts/Petite-Chapelle.
- La locustelle tachetée : renseignée comme nicheur possible en Fagne et probable en
Ardenne entre 1973 et 1977, l’effectif est estimé à plus ou moins 10 couples lors de l’enquête
sur la Fagne. Les quelques données (certainement sous-estimées) relevées dans des prairies
humides (mégaphorbiaies) lors de l’inventaire (5 cantons en Fagne et 4 en Ardenne) ne
permettent pas une comparaison efficace. Toutefois, une partie de la population fréquente les
friches et les coupes forestières. Etant donné l’abondance de ces dernières, on peut estimer la
population totale à quelques 30 cantons.
- L’hypolaïs polyglotte : par rapport aux effectifs enregistrés à la fin des années 80, il
semble stable et occupe la plupart des sites favorables comme les fourrés d’épineux, les
coupes forestières, les friches parsemées de buissons, les jeunes plantations d’épicéas et de
feuillus,...
- La pie-grièche écorcheur : les prairies entrecoupées de haies basses et discontinues
sont les sites de prédilection de la pie-grièche écorcheur dont les effectifs augmentent
d’années en années depuis 1990. Ce ne sont pas moins de 54 cantons de reproduction qui ont
été découverts cette année en Fagne et Calestienne. En Ardenne, elle est présente en bordure
des rièzes, des prés mésophiles et des jeunes plantations d’épicéas. La population recensée
dans cette région totalise 18 couples.
- La pie-grièche grise : considérée par l’Atlas comme nicheur probable en Fagne et
nicheur certain en Ardenne, sa nidification est encore notée en 1987 par Coppée J.-Lo. & J.Lu. à Couvin. En 1996, 2 couples nicheurs et un troisième cantonné sans preuve de
nidification, ont encore été notés à Cul-des-Sarts. Bien qu’elle semble en diminution
dramatique partout en Wallonie, l’effectif ardennais se maintient depuis quelques années,
mais à un niveau très bas (2-3 couple), dans de grandes coupes forestières.
- Certaines espèces comme la tourterelle des bois (Streptopelia turtur) le vanneau
huppé (Vanelus vanelus), le rougequeue à front blanc, (Phoenicurus phoenicurus) le
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gobemouche gris (Muscicapa striata) sont en régression depuis la fin des années 70. C’est
une tendance générale perseptible partout en Wallonie à laquelle la région de Couvin
n’échappe pas! Toutefois, cette année le rougequeue semble bien présent dans des haies avec
de vieux arbres, notamment dans la région de Dailly/Boussu-en-Fagne/Géronsart. Il semble
aussi se maintenir à Frasnes et Petigny dans les vieux vergers de hautes tiges.
- On rencontre encore d’autres espèces tout aussi intéressantes comme le rossignol
philomèle (Luscinia megarhynchos) les fauvettes des jardins (Sylvia borin), grisette (Sylvia
communis) et babillarde (Sylvia curruca) dont les chants puissants et variés retentissent cà et
là des profondeurs des fourrés d’épineux et des massifs arbustifs denses. Il est à noter que le
rossignol semble absent de l’Ardenne couvinoise. Cette absence était déjà signalée par l’atlas
des oiseaux nicheurs de Belgique.
- Notons la présence de la rousserolle verderolle (Acrocephalus palustris) et du
bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus). La première occupe surtout les friches, les
mégaphorbiaie, les bords de chemins, les berges des cours d’eau avec une couverture herbacée
d’orties, le second a été contacté surtout dans les prairies humides à reines des prés, les prés
de fauche et les prairies à joncs. La plus forte densité a été relevée dans la plaine alluviale de
l’Eau Blanche (15 cantons).
- La Calestienne et son gradin de collines calcaires attirent une avifaune tout aussi
diversifiée dont l’intérêt est très largement mis en évidence par les surfaces de végétation rase
qui caractérise les pelouses calcaires. Celles-ci sont fréquentées par l’engoulevent d’Europe
et la rare alouette lulu. Le premier a été noté pour la dernière fois en 1993 sur le Tienne
Saint-Joseph à la Carrière du Nord (Perot Ph., comm. pers.). La nidification de la seconde n’a
plus été prouvée depuis 1986; un chanteur a toutefois été noté en 1994 également à la
« Carrière du Nord » (Lambert M., comm. pers.). En effet, l’abandon du pâturage par les
moutons a conduit progressivement à un embroussaillement et au développement de semis de
résineux qui condamnent à terme la pelouse.
- En ce qui concerne les rapaces nocturnes, la chouette effraie (Tyto alba) niche
chaque année dans les églises de Aublain, Dailly, Boussu-en-Fagne, Géronsart, Mariembourg,
Presgaux, Couvin, Cul-des-Sarts et Petite-Chapelle (Doucet J., comm. pers.). Ce qui
témoigne bien du bon état de préservation des milieux bocagers de la commune. La chouette
chevêche (Athene noctua), quant à elle, affectionnent plus particulièrement les abris pour le
bétail, les vieux saules blancs et surtout les vieux vergers de hautes tiges dont certains beaux
vestiges subsistent encore notamment sur les villages de Petigny, Presgaux et Pesche. Un
recensement réalisé en Fagne en 1995, englobant le village de Mariembourg et « La Prée »
jusque la « Carrière du Nord », mentionne 12 cantons (Lambert M. comm.pers.).
- En outre, l’avifaune ardennaise et fagnarde se caractérise surtout par l’abondance
d’espèces forestières inféodées aux vastes forêts de feuillus et de conifères. Ces forêts
constituent des refuges importants pour les grands rapaces comme la buse variable (Buteo
buteo), la bondrée apivore (Pernis apivorus) et l’autour des palombes (Accipiter gentilis).
Néanmoins, des espèces beaucoup plus rares et plus menacées comme la chouette de
Tengmalm (Aegolius funereus) et la gélinotte des bois ont déjà été contactées à plusieurs
reprises notamment dans les chênaies acidophiles de l’Ardenne. Toutefois, étant donné la très
grande discrétion de ces oiseaux, il est très difficile actuellement d’en estimer le statut. Le
problème est identique pour la bécasse des bois (Scolopax rusticola) et le pic mar dont les
effectifs sont très difficiles à apprécier sans une prospection systématique impossible à réaliser
16
dans le cadre de ce travail. Néanmoins, on peut dire sans se tromper qu’il existe, pour ces
deux espèces, des populations régionales significatives à l’échelle de la Wallonie.
- Chaque année des cigognes noires (Ciconia nigra) sont notées en vol entre Brûly-dePesche et Cul-des-Sarts ce qui présage, peut-être dans un avenir proche, de la découverte d’un
nid occupé. La nidification ayant d’ailleurs été prouvée en Ardenne hennuyère.
A cet aperçu non exhaustif des espèces nicheuses des trois régions naturelles de l’entité
couvinoise, on peut encore ajouter une multitude d’oiseaux dignes d’intérêt : l’épervier
d’Europe (Accipiter nisus) et la chouette hulotte (Strix aluco) qui nichent dans tous les
massifs forestiers, le hibou moyen-duc (Asio otus) dont les nidifications sont directement
liées aux variations locales d’abondance de nourriture ou encore la bergeronnette des
ruisseaux (Motacilla cinerea), le cincle plongeur et le martin-pêcheur bioindicateurs de la
bonne qualité des eaux des rivières.
b). Les batraciens et reptiles.
Il n’y eu pas de recherche particulière des batraciens et reptiles mais une attention particulière
fut accordée aux sites potentiels (mares, étangs, éboulis,...) ou dès qu’un élément pouvait
présager de la présence de l’une ou l’autre espèce (pierres, souches,...). Néanmoins, afin
d’approfondir l’intérêt herpétologique des différents sites, on se réfère à des données
antérieures collectées par des observateurs régionaux (Lambert M., Dewitte Th., Laudelout
A.).
Ces animaux participent pour beaucoup à la valeur biologique de l’entité couvinoise.
- Les batraciens.
Par leur caractère hétérogène et à la suite de leur raréfaction grandissante sur l’ensemble du
territoire wallon, les étendues d’eau qui parsèment le territoire constituent de nombreux sites
refuges pour les batraciens :
- les triton alpestre (Triturus alpestris) et palmé (Triturus helveticus) ont des
exigences et une écologie très proches. Ils sont d’ailleurs souvent observés ensemble
sur les sites de reproduction indistinctement en Fagne, Calestienne et Ardenne. On les
retrouve dans les ornières forestières, les petites cuvettes d’eau stagnantes près des
rivières, les fanges, les mares, les bassins de décantations,...;
- la présence du triton ponctué (Triturus vulgaris) est signalée dans quelques mares
ensoleillées en Fagne et en Ardenne;
- enfin quelques mentions du triton crêté (Triturus cristatus) sont relatées dans des
zones humides sur fond argileux, notamment dans le décanteur de la « Carrière du
Nord », à l’« Ancienne Argilière » et dans quelques mares de la Fagne
mariembourgeoise et dans quelques fossés de « La Prée » (Lambert M., comm. pers.);
17
- la salamandre tachetée (Salamandra salamandra), avec sa parure jaune et noire, est
très spectaculaire et se rencontre essentiellement en Ardenne et en Fagne à proximité
des petits ruisseaux aux eaux claires et oxygénées;
- le crapaud commun (Bufo bufo) est très présent et paie tous les ans un lourd tribu au
trafic routier. Les hécatombes sont surtout importantes aux alentours du « Barrage du
Ri de Rome », à la « Chapelle du Maquis » à Brûly-de-Pesche et au « Fond de
l’Eau » à Couvin;
- le crapaud calamite (Bufo calamita) est une espèce rare et menacée partout en
Wallonie. Il recherche les mares temporaires de faible profondeur ou les jonchaies
faiblement inondées. On le rencontre notamment au pied de la falaise d’exploitation
de la « Carrière du Nord » dans de petites nappes d’eau, ainsi qu’aux « Anciennes
Argilières » de Mariembourg et sur de rares autres sites en Fagne;
- le crapaud accoucheur (Alytes obstetricans) est directement lié aux ruisseaux
forestiers, aux éboulis rocheux, aux vieux murs et aux talus rocailleux. C’est pour
cette raison qu’on le trouve en forêt, dans les fonds de carrière et sur d’autres sites
industriels abandonnés;
- la grenouille rousse (Rana temporaria) est plus forestière que sa proche parente la
grenouille verte (Rana esculenta). Ces deux espèces sont bien représentées dans les
trois zones naturelles où elles occupent plutôt les mares temporaires, les ornières, les
fossés de drainage,... pour la première et les étangs, les bassins de décantation, les
mares permanentes pour la seconde.
- la méconnue grenouille agile (Rana dalmatina) est à rechercher en forêt fagnarde.
- Les reptiles.
Parmi les serpents on peut mentionner :
- la vipère péliade (Vipera berus) qui affectionne plus particulièrement la vallée de
l’Eau Noire qu’elle parcoure à la recherche d’un tas de bois ou de quelques blocs de
pierre qui lui assureront une protection efficace. Elle a été trouvée, en 1995, écrasée
sur la route entre Couvin et Cul-des-Sarts (Coppée J.- Luc, comm. pers.). Elle est
donc présente en Ardenne, occasionnelle en Calestienne et rare en Fagne.
- la couleuvre à collier (Natrix natrix) qui est présente sur tout le territoire. Elle
fréquente assidûment les zones humides (cours d’eau, prairies humides, étangs) à
proximité desquels elle pourchasse les petits mammifères et les batraciens;
- la coronelle lisse (Coronella austriaca), plus thermophile, qui est présente en
Calestienne sur certaines pelouses calcaires comme la réserve RNOB du « Gros Têne
du Bi » (Lambert M., comm. pers.), et sur les versants de l’Eau Noire exposés au sud;
- le lézard vivipare (Lacerta vivipara) et l’orvet (Anguis fragilis) qui sont communs
sur les talus rocailleux très exposés aux rayons du soleil, en lisière et dans les
clairières forestières ainsi que sur les ballasts de chemins de fer, les ourlets à callune,
les pelouses calcaires,...;
18
- le lézard des murailles (Lacerta muralis) qui affectionne les endroits pierreux, les
rochers, les murets de pierres sèches, les éboulis rocheux ainsi que les bermes
thermophiles des ballasts de chemins de fer de la Calestienne et de la Fagne.
c). Les insectes.
Le canevas de prospection pour les insectes est identique à celui adopté pour le recensement
des oiseaux : observations au cours des visites de terrain avec localisation sur carte.
Dans l’entité de Couvin on a, à notre connaissance, jamais observé ou capturé d’espèces
inconnues ailleurs. Toutefois étant donné la banalisation grandissante d’une multitude de
sites en Wallonie, on est heureux de voir s’ébattre un éventail important d’insectes de tous les
genres. Extrêmement nombreux et diversifiés, ils n’ont fait l’objet que de peu d’attention et
n’ont certainement pas tous été inventoriés à ce jour. Les observations concernent
essentiellement quatre groupes : les Odonates, les Lépidoptères, les Coléoptères et les
orthoptères; elles ont, pour la plupart, été fournies par Marc Lambert et Marcel Gillard qui
participent au nouveau programme « Inventaire et surveillance de la biodiversité en
Wallonie » et font partie respectivement des groupes de travail Odonates (libellule) et
Lépidoptères Rhopalocères (papillons de jour). Quelques données en vrac concernent les
groupes restants.
- Les Odonates.
On trouve des Odonates dans tous les types d’eau : lacs, étangs, marais, cours d’eau, torrents,
fleuves,... mais ils sont beaucoup plus fréquents dans les eaux stagnantes ou faiblement
courantes. Ils ont tous des larves-nymphes aquatiques, ce qui en fait des insectes
parrticulièrement sensibles à la pollution. Ces larves, tout comme les adultes, sont carnivores
et se nourrissent de proies vivantes. On distingue deux grands groupes repris communément
sous les appellations Libellules et Demoiselles. Il s’agit des Anisoptères dont les larves sont
assez grandes, au corps souvent ramassé sur lui-même et aux pattes fortes, et des Zygoptères
dont les larves sont plus sveltes et de taille plus petite.
Les espèces des eaux stagnantes qui ont, entre autres, été inventoriées sont : le leste dryade
(Lestes dryas), le leste sauvage (Lestes barbarus) d’origine méridionale qui apparaît à la suite
de climats favorables (été secs), le leste vert (Lestes viridis), le leste fiancé (Lestes sponsa), le
sympétrum noir (Sympetrum danae) qui est régulier en Ardenne sur des sites oligotrophes et
apparaît en Fagne, le sympétrum sanguin (Sympetrum sanguineum), le sympétrum vulgaire
(Sympetrum vulgatum), le sympétrum jaune d’or (Sympetrum flaveolum) assez rare dans
l’Entre-Sambre-et-Meuse, le sympétrum striolé (Sympetrum striolatum), l’anax empereur
(Anax imperator), l’aeshne bleue (Aeshna cyanea), l’aeshne affine (Aeshna affinis) qui n’avait
plus été revue depuis plus de 10 ans en Belgique et qui a été identifiée aux Anciennes
Argilières de Mariembourg, la libellule à quatre taches (Libellula quadrimaculata), la libellule
déprimée (Libellula depressa), l’orthetrum réticulé (Orthetrum cancellatum), l’agrion élégant
(Ischnura elegans), l’agrion porte-coupe (Enallagma cyathigerum), la petite nymphe au corps
de feu (Pyrrhosoma nymphula), l’agrion jouvencelle (Coenagrion puella),...
19
D’autres libellules inféodées aux cours d’eau on été notées voletant, notamment au-dessus de
l’Eau Noire, de l’Eau Blanche et de la Brouffe : l’Aeshne bleu (Aeshna cyanea), le caloptérix
vierge (Calopteryx virgo), le caloptérix éclatant (Calopteryx splendens), l’agrion à larges
pattes (Platycnemis pennipes), le cordulégastre annelé (Cordulegaster boltonii),...
- les Lépidoptères Rhopalocères.
On peut dire avec certitude que toutes les espèces communes sont présentes sur le territoire
avec des fréquences plus ou moins marquées :
- le machaon ou grand porte-queue ( Papilio machaon) se cantonne essentiellement
sur les friches où abonde la carotte sauvage,
- les piérides du chou (Pieris brassicae), de la rave (Pieris rapae) et du navet (Pieris
napi) sont communes un peu partout,
- les espèces dont la plante hôte est l’ortie, le paon de jour (Inachis io), le vulcain
(Vanessa atalanta), la carte géographique (Araschnia levana), la petite tortue (Aglais
urticae), le robert-le-diable (Polygonia c-album), la belle dame (Vanessa cardui) sont
communs. Cette dernière était d’ailleurs particulièrement abondante cette année.
- l’aurore (Anthocharis cardamines) est commune au printemps dans les prairies
fleuries,
- le myrtil (Maniola jurtina) est présent partout dans les lieux herbeux,
- le tristan (Aphantopus hyperantus) et l’amaryllis (Pyronia tithonus) sont très
fréquents dans les prés humides et en lisière des bois,
- le satyre (Lasiommatus megera) est commun sur les terrains en friche et dans les
jardins,
- le bronzé (Lycaena phlaeas), le sylvain (Ochlodes venatus) et l’argus bleu
(Polyommatus icarus) sont régulièrement observés sur les landes, les pelouses sèches,
les talus et les friches,
- le citron (Gonepteryx rhamni), les spécimens ayant hibernés réapparaissent en grand
nombre au printemps.
Les papillons diurnes sont avides de soleil. Ils colonisent donc préférentiellement les milieux
ouverts et évitent les grands massifs forestiers. Seules quelques espèces s’aventurent au coeur
des forêts obscures à la recherche des clairières, des coupes et des lisières.
Parmi les espèces les plus spectaculaires (dont certaines particulièrement rares) observées
dans les chênaies charmaies parcourant les sentiers et chemins forestiers, citons : le petit mars
changeant (Apatura ilia), le grand mars changeant (Apatura iris), le petit sylvain (Limenitis
camilia), le céphale (Coenonympha arcania), l’échiquier (Carterocephalus palaemon), le
moyen nacré (Fabriciana adippe), le tabac d’Espagne (Argynnis paphia) et le morio
20
(Nymphalis antiopa). Ce dernier est de loin le plus rare. Seulement quelques données font
état de sa présence au cours de ces dix dernières années. De plus, il est migrateur occasionnel
tout comme le souci (Colias crocea) qui fréquente plutôt les friches et qui est un migrateur à
part entière. Il fut observé une seule fois sur le territoire et plus précisément à Presgaux
(Gillard M., 1988).
Sur les Tiennes calcaires de la Calestienne on rencontre des espèces plus thermophiles comme
: le flambé (Iphiclides podalirius), l’hespérie (Thymelicus acteon), le gazé (Aporia crataegi),
l’argus bleu nacré (Lysandra coridon), le demi-deuil (Melanargia galathea), le thécla du
prunellier (Strymonidia spini),...
Ce bref aperçu de la faune lépidoptérologique de l’entité n’a pas la prétention d’être exhaustif,
mais il montre à suffisance l’intérêt de maintenir les milieux de la région couvinoise au moins
dans leur état actuel. En outre, certains biotopes particuliers, comme les pelouses calcaires de
la Calestienne, les vestiges de tourbières et de bas-marais acides ainsi que les prés humides à
bistortes de l’Ardenne, n’ont été que très peu explorés à ce sujet et devraient faire l’objet, à
l’avenir, d’investigations complémentaires.
- Les Coléoptères.
L’ordre des coléoptères, avec plus de quatre cent mille espèces décrites de par le monde,
constitue de loin le plus riche du règne animal. Les milieux semi-naturels en général
acceillent une multitude de coléoptères carnivores, phytophages, coprophages ou nécrophages
ayant tous leurs spécificités.
Parmi les espèces observées, quelques-unes méritent toute notre attention :
- famille des Cicindelinae :
la cicindèle champêtre (Cincindela campestris) est
commune dans les coupes forestières,
- famille des Geotrupidae :
le bousier geotrupe (Anoplotrupes stercorosus) est très
fréquent dans les forêts acidophiles d’Ardenne,
- famille des Carabidae :
quelques carabes, Hadrocarabus problematicus,
Archicarabus nemoralis et Leistus spinibarbis,
fréquentent les forêts humides,
- famille des Silphidae :
les nécrophores, Necrophorus investigator et
Necrophorus humator, ont été notés sous des cadavres,
- famille des Scarabaeidae : quelques observations relatent la présence du hanneton
(Melolontha melolontha), dont les populations semblent
en augmentation en Wallonie, et de la cétoine dorée
(Cetonia aurata),
- famille des Pyrochroidae : le cardinal (Pyrochroa coccinea) dont les larves sont
régulièrement observées sous les écorces des frênes ou
autres arbres mourants,
21
- famille des Cerambycidae : des longicornes, Rhagium mordax, Agapanthia
villosoviridescens, Clytus arietis,... se rencontrent dans
les forêts de feuillus et de conifères, dans les jardins,...
- famille des Coccinellidae : la coccinelle à sept points (Coccinella 7-punctata), la
coccinelle à deux points (Adalia bipunctata),... sont
communes sur des plantes diverses, la coccinelle ocellée
(Anatis ocellata) est, par contre, beaucoup plus rare.
- famille des Chrysomelidae: le célèbre cracheur de sang (Timarcha tenebricosa)et la
chrysomèle du peuplier (Chrysolina polita) sont
communs sur le bord des chemins, des talus et dans les
coupes forestières,...
De nombreuses autres familles sont également représentées. Leur survie, tout comme celle
des insectes précédemment cités, ne pourra être assurée que par le maintien de la végétation
naturelle non seulement dans les zones forestières, les prairies, les terrains vagues mais aussi
le long des chemins, des sentiers, des talus,...
- Les Orthoptères.
Ils fréquentent essentiellement les groupements prairiaux (prés de fauche mésophiles, prés de
fauche abandonnés, pelouses calcaires, prairies humides,...). Leur abondance est donc
directement liée à l’exploitation des herbages. Les milieux les plus intéressants pour ce
groupe d’insectes étant les pelouses sèches sur calcaire et sur schiste, ainsi que les zones
marécageuses où les pratiques agricoles ont été abandonnées.
De nombreux criquets et sauterelles ont ainsi été notés sur les pelouses calcaires : le criquet
virgule (Stenobothrus lineatus), le criquet nègre (Omocestus rufipes), le criquet ronfleur
(Myrmeleotettix maculatus), le criquet brun (Chorthippus brunneus), le criquet roux
(Gomphocerus rufus), la sauterelle grise (Platycleis albopunctata), la sauterelle à ailes en faux
(Phaneroptera falcata) qui est d’origine méridionale et qui est en expansion dans nos régions,
la sauterelle bicolore (Metrioptera bicolor),...
Dans les prés mésophiles on retrouvent des espèces plus communes comme le criquet racleur
(Chorthippus parallelus), le criquet crécelle (Chorthippus biguttulus), le grand criquet doré
(Chrysochraon dispar), la sauterelle des ronces (Pholidoptera griseoaptera) et plus
spécifiquement en Ardenne la sauterelle vibrante (Metrioptera roeseli). De même, sur les
talus et les prés méso-hygrophiles on retrouve la sauterelle multicolore (Conocephalus
discolor).
Enfin les zones marécageuses abritent des espèces intéressantes comme le criquet des marais
(Stethophyma grossum) et la sauterelle des roseaux (Conocephalus dorsalis).
Notons encore la présence du grillon des bois (Nemobius sylvestris) qui est présent dans les
clairières et les lisières forestières.
22
Ces insectes sont directement menacés par les fauches de plus en plus hâtives, le surpâturage,
la fertilisation et les herbicides qui entraînent leur disparition rapide à la fois par destruction
directe et par migration des survivants vers des zones non entretenues. Citons, entre-autres, la
disparition récente du criquet à ailes bleues (Oedipoda caerulescens) des ballasts thermophiles
de la voie ferrée du « Chemin de Fer à Vapeur des Trois Vallées » à Mariembourg.
d). Les mammifères.
L’entité couvinoise n’a jamais été systématiquement explorée sur le plan mammalogique.
Pourtant, la présence des trois régions géographiques influant sur la diversité en espèces de
petits et de grands mammifères aurait pu inciter quelques mammalogistes à approfondir le
sujet. Il n’en est rien!
La Fagne et la Calestienne présentent certaines similitudes à ce niveau. En effet, on peut y
découvrir une très grande diversité de micromammifères : le mulot sylvestre (Apodemus
sylvaticus) et le campagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus) dont les populations
connaissent d’importantes fluctuations, le lérot (Eliomys quercinus) qui habite, tout comme
ses deux prédécesseurs, les forêts feuillues ou mixtes, ainsi que les jardins et les vergers, le
muscardin (Muscardinus avellanarius) typiquement forestier qui donne sa préférence au forêts
de chênes,... D’autres petits mammifères circulent également en forêt et dans les zones
bocagères : l’écureuil (Sciurus vulgaris), les musaraignes aquatique, carrelet et musette
(Neomys fodiens, Sorex araneus, Crocidura russula), ainsi que les nombreux campagnols qui
constituent des mets de choix pour les rapaces nocturnes. Ces différentes espèces sont aussi
inlassablement pourchassées par de petits carnassiers comme la belette (Mustela nivalis) et
l’hermine (Mustela erminea) dont l’activité se montre particulièrement efficace au cours des
années de reproduction massive des campagnols. Leur proche cousine, la fouine (Martes
foina), installe très souvent son gîte au voisinage de l’homme dans une grange ou une maison
abandonnée. Très discrète, elle est rarement appréhendée, seuls subsistent quelques oeufs
gobés ou restes de proie ou encore ses « crottoires » caractéristiques sur un ballot de paille.
Plusieurs méfaits de ce type sont régulièrement commantés dans la région!
Bien que les forêts des deux premières régions naturelles servent de refuge aux grands
mammifères, c’est en Ardenne qu’on les retrouve en plus grand nombre. Le sanglier (Sus
scrofa), le chevreuil (Capreolus capreolus) sont abondants, le cerf par contre est observé de
façon plus sporadique. Animal forestier et crépusculaire par excellence, le chat sauvage (Felis
sylvestris), reste très difficile à localiser. Très souvent, sa présence est trahie par une
observation furtive ou malheureusement lors d’une collision avec une voiture. Des cadavres
ont déjà été ramassé sur les routes de Cul-des-Sarts à Presgaux et de Cul-des-Sarts à Couvin,
ainsi que sur la route de Chimay à hauteur de Gonrieux en Fagne et sur la nationale 5 entre
Mariembourg et Roly. Des observations de blaireau (Meles meles)ont été relatées par
quelques agents de la Division Nature et Forêt, ainsi que par la découverte en 1995 d’un
individu piégé à Cul-des-Sarts (Renard L., comm. pers.). Notons enfin, la présence de la
martre (Martes martes) qui affectionne plus particulièrement les forêts mixtes d’Ardenne avec
une préférence nette pour les conifères.
Ce petit tour d’horizon de la faune mammalogique de l’entité ne peut se terminer sans
mentionner les chauves-souris. Très fragiles et presque toutes en danger, les chauves-souris
sont très exigentes en ce qui concerne leurs gîtes de reproduction et d’hibernation. La
raréfaction de ceux-ci est une des principales causes du déclin de nombreuses espèces. Elles
23
utilisent les combles de nombreuses églises de l’entité comme site de reproduction et
d’estivage. Il s’agit entre autres de l’oreillard commun (Plecotus auritus), de la sérotine
commune (Eptesicus serotinus) et de la pipistrelle commune (Pipistrellus pipistrellus).
Signalons également une des premières mentions de l’oreillard méridional (Plecotus
austriacus) en Wallonie réalisée à Cul-des-Sarts dans la cave d’une maison abandonnée
(Doucet J., comm. pers.) ainsi que des observations du grand murin (Myotis myotis)
notamment à Petigny. De plus, quelques grottes célèbres comme les « Grottes de l’Adujoir »
à Frasnes, la « Caverne de l’Abîme » à Couvin et la « Caverne du Poilu » à Petigny
constituaient (constituent encore pour certaines espèces) des quartiers d’hibernation pour de
nombreuses espèces : vespertilion à moustaches (Myotis mystacinus), verspertilion de Natterer
(Myotis nattereri), vespertilion de Daubenton (Myotis daubentoni), oreillard commun,
sérotine commune, grand murin et les très rares petit et grand rhinolophe (Rhinolophus
hipposideros et Rhinolophus ferrum-equinum) (Doucet J., comm. pers.).
3.1.2.2.2. Inventaires floristiques.
Sur base des informations fournies par la littérature et de nos observations collectées lors de
l’inventaire ou lors de visites antérieures, une liste non exhaustive des principaux milieux a
été établie. Au cours de ces prospections de terrain, tous les groupements végétaux rencontrés
ont été notés et un maximum de plantes ont été déterminées.
Des facteurs climatiques (la température de l’air, les précipitations, la fréquence des
brouillards,...), orographiques (les formes du relief) et édaphiques (composition chimique du
sol, sa teneur en humus, sa texture,...) agissent simultanément sur la formation des
communautés végétales et sur leur composition floristique. Etant donné que Couvin s’étend
sur trois régions naturelles, on y rencontre des groupements végétaux très différents les uns
des autres.
a). La Fagne.
La Fagne a une superficie de 5.800 ha. Ce sont les forêts et les prairies qui se partagent
l’occupation du territoire avec respectivement 47 et 44 % de la superficie. Seuls 4 % de la
surface est réservée à la culture. Ceci est à mettre en relation avec la nature humide et
argileuse des sols.
- La forêt.
La forêt qui couvre l’extrême nord de cette région a la physionomie d’un tallis sous futaie du
type chênaie charmaie.
La strate arborescente est largement dominée par les chênes sessiles (Quecur petraea) et
pédonculés (Quercus robur) qui forment 60 à 90 % du couvert de la futaie. Ils sont associés
aux bouleaux verruqueux (Betula verrucosa) et pubescents (Betula pubescens) avec quelques
timides apparitions du hêtre (Fagus sylvatica) et du merisier (Prunus avium).
24
Le charme (Carpinus betulus) et le coudrier (Corylus avellana) constituent les essences
principales de la strate arbustive avec quelques essences accompagnatrices comme le
cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), les bouleaux, le tremble (Populus tremula) et le
sorbier (Sorbus aucuparia). Cet étage dominé est également caractérisé, le long des chemins
et dans les clairières, par la présence de recrus de prunellier (Prunus spinosa) et d’aubépine
(Crataegus monogyna).
La végétation herbacée, le plus souvent mosaïquée et distribuée par plages, est formée par les
groupes de la stellaire (Stellaria holostea) et de l’anémone sylvie (Anemone nemorosa), ce qui
donne à l’association le nom de chênaie-charmaie à stellaire (Qa). Ce groupement occupe à
lui seul plus de 90 % de la superficie forestière fagnarde.
On distingue des variantes plutôt sèches ou plutôt humides à mettre en relation avec leur
localisation de plateau ou de bas de pente. Ainsi, suivant le gradient d’humidité, on retrouve
des associations dominées soit par la germandrée petit chêne (Teucrium scorodonia), la
canche flexueuse (Deschampsia flexuosa) et la véronique officinale (Veronica officinalis), soit
par la potentille stérile (Potentilla sterilis), le fraisier des bois (Fragaria vesca) et l’euphorbe
faux-amandier (Euphorbia amygdaloides), soit par la valériane officinale (Valeriana repens),
la canche flexueuse et la cardamine des prés (Cardamine pratensis).
La présence de différentes variantes est dûe à la nature du sol, un argile au statut hydrique
instable plus ou moins acide. La découverte, par endroits, de la bruyère (Calluna vulgaris) et
de la succise des prés (Succisa pratensis) en bordure de chemins témoignent bien de l’acidité
du sol.
Enfin, d’autres groupements beaucoup plus marginaux apparaissent encore çà et là dans des
situations très spécifiques comme les bords des ruisseaux et les terrasses humides des vallons.
Il s’agit de l’aulnaie-chênaie humide ou subhumide (Vf) dominée par l’aulne noir (Alnus
glutinosa) et le chêne pédonculé avec en sous-bois le charme et quelques herbacées typiques
comme : l’anémone sylvie, la ficaire fausse-renoncule (Ranunculus ficaria), la primevère
élevée (Primula elatior) et la moscatelline (Adoxa moschatellina),... On peut encore citer
l’apparition par plages de faibles étendues de la hêtraie acidophile à luzule blanche (Hl) et
de la chênaie à luzule blanche (Ql) qui résulte de la transformation de la formation
précédente en taillis et taillis sous futaie. Toutes deux présentent une strate herbacée très
semblable caractérisée par la luzule blanche (Luzula luzuloides), le sceau de salomon verticillé
(Polygonatum verticillatum) et le calamagrostis faux roseau (Calamagrostis arundinacea).
- Les herbages.
A l’origine, la plaine alluviale de l’Eau Blanche était essentiellement couverte par des
prairies humides sauvages à reine des prés (Filipendula ulmaria) (Hf) accompagnées de
hautes herbes comme l’angélique (Angelica sylvestris), l’achillée sternutatoire (Achillea
ptarmica), l’épilobe hérissé (Epilobium hirsutum), la salicaire commune (Lythrum
salicaria),..., ou de prairies humides à molinie (Molinia Caerulea) (Hm) et à fenouil des
chevaux (Silaum silaus) typiques des sols argileux lourds à régime hydrique alternatif. On y
dénombrait aussi des espèces comme la succise des prés, le colchique (Colchicum autumnale)
le jonc épars (Juncus effusus) le joncs aggloméré (Juncus conglomeratus),... De nos jours, il
ne subsiste plus que quelques reliques de ces prés de Fagne typiques. D’une part, le fauchage
régulier, la fertilisation et le drainage ont contribué à leur remplacement par des prés semiaméliorés à brôme rude (Bromus racemosus) composés également d’autres graminées comme
25
le vulpin des prés (Alopecurus pratensis), le pâturin commun (Poa trivialis) et le colchique
qui ne semble pas trop gêné par ce traitement. D’autre part, le remplacement du cheptel ovin
par un cheptel bovin de plus en plus nombreux a entraîné la disparition du colchique. Par
contre, les joncs peu appréciés des bêtes ont prospérés et se sont multipliés formant petit à
petit des prairies humides avec colonies de joncs (Hj). Sous l’effet prononcé des fumures et
des engrais, de profondes modifications sont intervenues dans la composition floristique des
prairies humides semi-naturelles. On a alors assisté à leur conversion en herbages améliorés à
ray-grass (Lolium perenne) et crételle (Cynosorus cristatus) et lorque l’enrichissement du sol
en azote assimilable est devenu très important ce sont des espèces nitrophiles qui ont
supplanté progressivement les hautes herbes. On a alors assisté à la formation d’une pâture à
ray-grass et trèfle blanc (Trifolium repens) (Hp). Actuellement, ce type de groupement est
omniprésent, il constitue l’essentiel des prairies pâturées. Selon l’économie en eau du sol on
rencontre la renoncule flammuette (Ranunculus flammua) et la laîche distique (Carex
disticha) sur les types plus humides, le lotier des marais (Lotus uliginosus) et le lychnide fleur
de coucou (Lychnis flos-cuculi) sur les types à humidité un peu moins prononcée. Ces
variantes se retrouvent également dans les prés de fauche améliorés où on note la présence du
fromental (Arrhenatherum elatius), de la houlque laineuse (Holcus lanatus), du dactyle
vulgaire (Dactylis glomerata), de la berce (Heracleum sphondylium), de la grande marguerite
(Leucanthemum vulgare), de la centaurée jacée (Centaurea subg. Jacea), du crépis des prés
(Crepis biennis),..., une unité qui caractérise les prairies mésophiles de fauche (Hu).
Quelques magnocariçaies (Mc), dominées par la laîche des rives (Carex riparia) et la laîche
des marais (Carex acutiformis), constituent encore de minuscules enclaves qu’il est urgent de
protéger. Quelques plantes rares y ont été identifiées : le jonc fleuri (Butomus umbellatus) et
l’oenanthe aquatique (Oenanthe aquatica). Cette dernière se rencontre aussi de façon
irrégulière dans les prairies humides peu fertilisées avec colonies de joncs.
b). La Calestienne.
La Calestienne forme une bande approximative de 3.880 ha qui s’étire d’ouest en est. Les
prairies sont les mieux représentées avec une occupation de 52 % contre 20 % pour les
cultures 16 % pour les forêts.
- La forêt.
Jadis, la Calestienne était probablement couverte par la hêtraie calcicole (Fk). A l’époque
des grands défrichements, la forêt a été progressivement transformée en chênaie-charmaie
calcicole (Qk) qui constitue un faciès de substitution imposé par le régime de taillis ou de
taillis sous futaie.
Le chêne pédonculé forme l’essentiel de l’étage dominant avec comme essences
accompagnatrices le frêne et le merisier. De nombreux arbustes encombrent le sous-bois : le
charme et le coudrier forment le taillis et sont associés à la viorne lantane (Viburnum lantana),
à l’érable champêtre (Acer campestre), au troène (Ligustrum vulgare), au cornouiller mâle
(Cornus mas) et à la clématite des haies (Clematis vitalba).
La strate herbacée comprend le groupe de l’anémone sylvie avec comme commensales : la
primevère de printemps (Primula veris), la jonquille (Narcissus pseudonarcissus), l’orchis
26
mâle (Orchis mascula), la violette des bois (Viola reichenbachiana), le lamier jaune (Lamium
galeobdolon) et de-ci de-là la scille à deux feuilles (Scilla bifolia).
Par endroits, dans les zones d’éboulis bénéficiant d’une atmosphère ombreuse et humide,
apparaît un groupement au affinités montagnardes : l’érablaie de ravin (Ek). Les essences
typiques de ce groupement sont : l’érable sycomore (Acer pseudoplatanus), le tilleul à grandes
feuilles (Tilia platyphyllos), le frêne (Fraxinus excelsior) et l’orme de montagnes (Ulmus
glabra). En sous-étage on note la présence de la langue de cerf (Asplenium scolopendrium),
magnifique fougère aux feuilles entières et luisantes, du polypode vulgaire (Polypodium
vulgare), du gouet tacheté (Arum maculatum), de la mercuriale vivace (Mercurialis perennis),
du polystic à aiguillons (Polystichum aculeatum) et de la rare actée en épi (Actea spicata).
- Les herbages.
Dans l’entité de Couvin, les Tiennes calcaires se présentent sous la forme d’une succession de
collines boisées ou dénudées séparées par des dépressions cultivées.
Les pelouses sèches sur calcaire (Hk) qu’on y trouve sont des groupements végétaux à
herbes courtes entretenus pendant de longues années par le pâturage, l’incendie ou encore la
mise en culture éphémère après brûlis. Elles sont donc d’origine anthropique et leur maintien
est directement lié à l’intervention humaine. En effet, après abandon de toute activité agropastorale, elles évoluent rapidement vers une forêt secondaire. La cessation de ces activités
encourage tout d’abord le développement de certaines graminées sociales : le brachypode
penné (Brachypodium pinnatum) et le brome dressé (Bromus erectus) qui font régresser
progressivement la richesse de la flore. Parallèllement à cette banalisation du couvert
herbacé, apparaissent çà et là de nombreuses plantules de chêne, hêtre, bouleau, noisetier, pin
(Pinus nigra ‘Austriaca’),... ainsi que des fourrés denses d’arbustes épineux (Sk), ce qui
accentue encore la dégradation du milieu. De plus, afin de rentabiliser ces terres devenues
incultes, les forestiers de l’époque ont préconisé la plantation de résineux (pin noir
d’Autriche) qui forment actuellement de véritables forêts là où paissaient les moutons.
Toutefois, de par leur géologie, leur sol, leur microclimat, les pelouses calcaires constituent
des refuges et des haltes migratoires pour de nombreuses espèces de plantes à affinités
méridionales : la réglisse sauvage (Astragalus glycyphyllos), la gentiane germanique
(Gentianella germanica), l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), le cirse acaule
(Cirsium acaule), la petite pimprenelle (Sanguisorba minor),... et de nombreuses orchidées
rares telles l’ophrys abeille (Ophrys apifera), l’ophrys mouche (Ophrys insectifera), l’orchis
bouc (Himantoglossum hircinum), la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea),....
Ces plantes forment entre-elles des associations très spécialisées liées directement aux sols
très superficiels et à la roche qui affleure. On distingue le mésobrometum, association
caractéristique des Tiennes calcaires, qui est dominé par le brachypode penné, et le
xérobrometum, association typique des affleurements rocheux, qui est dominé par la seslérie
bleuâtre (Sesleria albicans). Ces conditions de vie très dures et le caractère thermophile de
ces milieux attirent aussi de nombreux animaux très particuliers (sauterelle à ailes en faux,
criquet virgule, flambé, demi-deuil, lézard des murailles, engoulevent, alouette lulu..) souvent
présents à l’état de reliques.
27
Une variante de ces pelouses calcaires se développe sur substrat schisteux souvent affleurant
et bien exposé au rayons du soleil, il s’agit de la pelouse thermophile sur schiste. Elle
occupe parfois des pentes très fortes et regroupe notamment le lotier corniculé (Lotus
corniculatus), la grande marguerite, la mauve musquée (Malva moschata), l’achillée
millefeuille (Achillea millefolium), le serpolet commun (Thymus pulegioides),... ainsi que
quelques plantes des sols calcarifères telles la potentille printanière (Potentilla neumanniana),
l’hélianthème jaune, la petite pimprenelle, la knautie des champs (Knautia arvensis),...
A côté de ces pelouses non amendées on rencontre de nombreuses prairies dans un état de
banalisation plus ou moins avancé allant jusqu’aux herbages fortement améliorés à raygrass et trèfle blanc (Hp). Cette banalisation progressive est due à l’utilisation massive
d’engrais et au surpâturage.
c). L’Ardenne.
L’Ardenne occupe la partie sud du territoire couvinois avec une superficie de 11.000 ha.
C’est le domaine de la forêt qui couvre plus de 70 % de l’ensemble contre 25 % pour les
prairies et 1 % pour les cultures.
- La forêt.
La hêtraie à luzule blanche (Fl), qui été la forêt naturelle de l’Ardenne, a été remplacée
partout par des taillis de substitution de la chênaie sessiflore à luzule blanche (Ql).
L’essence dominante est le chêne rouvre accompagné de quelques hêtres isolés qui rappellent
la forêt originelle et, dans les stations plus humides, du chêne pédonculé. Selon le fertlité du
sol, les essences accompagnatrices sont : le coudrier, le charme, l’érable sycomore et le
cornouiller sanguin sur les versants plus riches, le bouleau verruqueux, le sorbier des oiseaux
(Sorbus aucuparia) et la bourdaine (Rhamnus frangula) sur les sols pauvres. Quant à la strate
herbacée, elle est également différente, composée surtout pour le premier groupement de
l’anémone sylvie, de la laîche des bois (Carex sylvatica), du lamier jaune, du sceau de
salomon (Polygonatum multiflorum), de la scrophulaire noueuse (Scrophularia nodosa),... et
pour le second groupement de la canche flexueuse, de la germandrée petit chêne, de la
véronique officinale,... Sur certaines stations, lorsque le bouleau devient abondant on parlera
de chênaie à bouleau et luzule. On y retrouve approximativement la même strate
arborescente avec en plus le bouleau qui tente de se frayer un passage au sein de la canopée
des essences « nobles ». De même, le sous-bois est constitué des espèces acidophiles
signalées plus haut auxquelles s’associent, de-ci de-là, le houx (Ilex aquifolium) et le pommier
sauvage (Malus sylvestris) et dans les stations subhumides le bouleau pubescent, le tremble et
l’aulne noir. Le cortège des herbacées est important. Il comprend notamment des espèces
hygrophiles comme la molinie, la canche cespiteuse (Deschampsia cespitosa), la fougère
femelle (Athyrium filix femina), la fougère des chartreux (Dryopteris carthusiana) et par place
subsistent encore de petits îlots de sphaignes lorsqu’ils n’ont pas été plantés d’épicéas (Picea
abies). La luzule blanche apparaît encore régulièrement mais elle est progressivement
remplacée par la luzule des bois (Luzula sylvatica).
Les sols plus riches et relativement acides du contrefort ardennais ont permis le
développement d’une chênaie-charmaie à stellaire (Qa) très semblable à celle décrite en
28
Fagne. Toutefois, on y note déjà la présence de la luzule blanche et de la gesse des montagnes
(Lathyrus montanus) des forêts d’altitude.
Ces deux groupements forestiers forment à eux seuls la presque totalité du massif forestier.
Ils ont été souvent planté en épicéas qui forment par endroit des peuplements monospécifiques
importants. D’autres conifères comme le pin sylvestre (Pinus sylvestris) et le sapin de
Douglas (Pseudotsuga douglasii) ont également été plantés mais en quantité nettement
moindre.
En bordure de certains ruisseaux (Ruisseau de la Forge du Prince) et de l’Eau Noire apparaît
par endroits une aulnaie-chênaie humide ou subhumide (Vf). Celle-ci cède sa place
localement à l’aulnaie mésotrophe à laîche (Vm) dominée par l’aulne noir qui est associé au
saule à oreillette (Salix aurita) et au saule cendré (Salix cinerea). Parmi les herbacées on note
la laîche allongée (Carex elongata), le lycope (Lycopus europaeus), la morelle douce-amère
(Solanum dulcamara), la scutellaire (Scutellaria galericulata),... De plus, en bordure du Ri de
Rome, lorsqu’il se jette dans les eaux du barrage du même nom, on remarque la présence
d’une aulnaie-galerie des ruisseaux dont les eaux sont acides et peu minéralisées. Il s’agit de
l’aulnaie oligotrophe à sphaignes (Vo) installée sur des sols gorgés d’eau. Cet ensemble est
caractérisé par la présence d’un tapis serré de sphaignes auxquels s’associent les laîches lisse
(Carex laevigata) et paniculée (Carex paniculata), la prêle des bois (Equisetum sylvaticum),
le blechnum en épi (Blechnum spicant), la violette des marais (Viola palustris),... Le bouleau
pubescent ainsi que les saules du groupe des saules à oreillettes font également partie
intégrante de ce groupement.
Une dernière association caractérise encore l’Ardenne : la boulaie tourbeuse (Vt). Elle
constitue le terme de boisement des bas-marais acides ou est le résultat de la colonisation de
tourbières hautes à sphaignes. Elle est dominée par le bouleau pubescent avec quelques
intrusions d’essences plus mésophiles comme le chêne pédonculé et le sorbier des oiseaux.
En sous-bois, le saule à oreillettes apparaît sous forme de buissons nombreux associés à une
flore bryophytique constituée essentiellement de sphaignes et supplantée, par endroits, par des
groupes de molinie. Il existe deux stations de ce type. La première est située à Cul-des-Sarts
à l’ancien lavoir, elle est propriété communale. Elle a fait l’objet d’une procédure de
classement par la Commission des Monuments et des Sites, c’est la seule parcelle qui est en
zone R au plan de secteur. De plus, la Division Nature et Forêt a engagé une procédure de
mise en Réserve Domaniale. La deuxième est située à Petite-Chapelle au lieu-dit la
Tauminerie. Elle est propriété de l’Albatros (I.M.P.) et fera l’objet prochainement d’une
convention de partenariat ayant pour but sa protection et sa gestion à long terme.
- Les herbages.
Les prairies humides de type mégaphorbiaies sont malheureusement devenues extrêmement
rares. En effet, la plupart de ces prairies ont été drainées, creusées pour la confection d’étangs
de pêche ou plantées d’épicéas et de peupliers. Les quelques îlots de faibles étendues qui ont
été épargnés se rencontrent dans les fonds de vallées. Au sein de ces groupement, la reine des
prés et la renouée bistorte (Polygonum bistorta) assurent leur suprématie devant la maigre
concurrence de l’angélique, du populage des marais (Caltha palustris), de l’achillée
sternutatoire, du cirse des marais (Cirsium palustre), des joncs,... Ces derniers prennent
rapidement le dessus lorsque les prairies sont intensivement pâturées par les bovins. Etant
peu appréciés par le bétail, ils forment des colonies de plus en plus importantes laissant très
peu d’espaces aux autres plantes. En outre, d’autres variantes ayant la physionomie de pâtures
ou de prés de fauche mal entretenus et détrempés se substituent aussi à la mégaphorbiaie. On
29
parle alors de prairies humides peu ou non fertilisées (Hc) regroupant de nombreuses
espèces paludicoles : le populage des marais, le cirse des marais, le jonc épars, le jonc
aggloméré, le lychnis fleur-de-coucou, le scirpe des marais (Scirpus lacustris),...
A côté de ces herbages non améliorés à hautes herbes, on retrouve des formations plus basses
de type pelouses sur sols siliceux plutôt secs et pauvres. On les qualifie de pelouses
silicicoles à agrostis (Ha). Elles occupent très souvent des sols abandonnés par la culture et
sont caractérisées par la présence de l’agrostis commun (Agrostis tenuis), de la vesce à 4
graines (Vicia tetrasperma), de la campanule à feuilles rondes (Campanula rotundifolia), du
millepertuis commun (Hypericum perforatum), de la petite oseille (Rumex acetosella), de la
platanthère des montagnes (Plathantera chlorantha),...
Les pelouses thermophiles sur schiste, typiques de la Calestienne, sont assez semblables de
celles qui existent en Ardenne sur sols plutôt acides. En effet, hormis les espèces des sols
calcarifères stricts, leur composition floristique est assez semblable.
Les prairies mésophiles de fauche (Hu), quant à elle, sont encore bien représentées. Très
souvent elles sont dominées par le crépis des prés et les ombellifères tels la grande berce et le
cerfeuil sauvage. De nombreuses plantes à fleurs et graminées : la grande marguerite, la
knautie, la houlque laineuse, le dactyle vulgaire, le vulpin des prés,... s’ajoutent aux premières
augmentant ainsi la diversité végétale. Malheureusement, à force d’amendement et de
pâturage, la plupart de ces plantes finissent par disparaître laissant l’association évoluer vers
la pâture à ray-grass et trèfle blanc (Hp).
Le terme rièze est utilisé, sur le plateau ardennais (canton de Rocroi et Signy-le-Petit en
France, canton de Couvin en Belgique), pour désigner des landes humides plus ou moins
tourbeuses et des tourbières acides oligotrophes. De nos jours, ces « terres marginales »,
sans aucun intérêt pour l’agriculture, ne subsistent plus qu’à l’état de reliques. Autrefois
pourtant, elles occupaient des superficies considérables (25.000 ha) et constituaient un
élément important de l’économie agropastorale traditionnelle. Jusqu’à la première guerre
mondiale, les rièzes servaient de vaines pâtures ou fournissaient la litière pour le bétail, ce qui
permettait de cultiver sur les terrains les plus fertiles et les mieux drainés. On y pratiquait
également l’essartage et on y exploitait la tourbe comme combustible et les hampes soyeuses
des linaigrettes comme duvet pour les édredons. L’abandon plus ou moins récent de ces
pratiques agro-pastorales, le recours à des techniques de plus en plus sophistiquées pour la
valorisation de ces terres incultes (cultures ou plantations d’épicéas), le développement des
activités de loisirs (étangs de pêche, campings), la recolonisation forestière,... réduisent
chaque jour leur superficie.
Le cas qui nous préoccupe plus particulièrement ici est un vestige de bas-marais acide (Ms).
Il se caractérise par la présence d’une végétation basse, riche en mousses, joncs et petites
laîches tels le jonc à tépales aigus (Juncus acutiflorus), la laîche tronquée (Carex curta), la
laîche bleuâtre (Carex panicea), la laîche vésiculeuse (Carex vesicaria) avec également
d’autres plantes plus spectaculaires comme la violette des marais, l’orchis tacheté
(Dactylorhiza maculata), la platanthère des montagnes,... Ce type de « rièze » ne subsiste plus
qu’à l’état de quelques lambeaux éparpillés sur le village de Cul-des-Sarts. Au stade actuel, il
a la physionomie d’une lande à faciès plus sec avec de temps à autre quelques incursions des
ligneux.
30
3.1.3. Description du réseau écologique.
3.1.3.1. Introduction.
En 1987, la Commission des Nations Unies pour l’Environnement et le développement tirait
la sonnette d’alarme sur la dégradation grandissante de l’environnement due à un
développement économique qui ne tient absolument pas compte des données
environnementales. Les travaux de cette Commission insistait sur les conséquences futures de
certaines dégradations sur les générations à venir et plaidait pour un nouveau concept : « le
développement durable » capable d’assurer la préservation des ressources naturelles, la
croissance économique et l’amélioration de l’environnement.
En 1992, la conférence de Rio a démontré le bien fondé de ce concept à la communauté
internationale. Celle-ci s’est engagée à instaurer le développement durable et à éliminer les
modes de production et de consommation non viables. De plus, elle a signé une convention
sur la biodiversité qui vise à assurer une conservation de la diversité des espèces et des
écosystèmes.
Dans ce cadre, la Région Wallonne a donné son accord à la signature de l’ensemble des
déclarations et conventions de Rio. Elle a donc inscrit son avenir dans une politique de
développement durable. Sur base de quoi elle a élaboré, en 1995, le premier Plan
d’Environnement pour le Développement durable. Cet engagement ne doit pas se limiter à
une gestion à court terme mais doit se traduire par des changements de comportements
indispensables pour la conservation à long terme des valeurs de notre patrimoine commun
(paysages, milieux naturels, espèces, eau, air, sol,...).
La protection à long terme des écosystèmes, des milieux naturels et des espèces sauvages ne
peut se concevoir que par une politique globale qui prend en compte l’ensemble du territoire.
En effet, il est indispensable, non seulement, de mettre en réserve des milieux de haute valeur
biologique mais il est tout aussi indispensable d’assurer la protection de milieux suffisamment
proches de l’état naturel afin que tout mis ensemble forme un réseau permettant les échanges
entre espèces.
3.1.3.2. Le réseau écologique.
Le réseau écologique peut être défini comme suit :
« c’est l’ensemble des habitats susceptibles de fournir un milieu de vie temporaire ou
permanent aux espèces végétales et animales, dans le respect de leurs exigences vitales, et
permettant d’assurer leur survie à long terme » (D.G.R.N.E., 1995).
Pratiquement, le réseau écologique est constitué de trois types de zones : les zones centrales,
les zones de développement et l’ensemble des zones de liaison (maillage écologique).
Les zones centrales sont des sanctuaires au sein desquels la conservation de la nature, active
ou passive est prioritaire sur les autres fonctions (agriculture, habitat, industrie). Il s’agit de
zones dévolues à la conservation de la nature = réserves naturelles sans fonction
31
économique; si un milieu intéressant est associé à une production ou une effectation à
caractère socio-économique, il devient une zone de développement (Petit P. 1996).
Ce sont des milieux semi-naturels de haute valeur écologique résultant d’activités
agropastorales anciennes comme les tourbières, les landes, les prés humides, les marais, les
pelouses calcaires,... ou d’activités industrielles anciennes comme les terris de charbonnage,
les carrières, les argilières, les galeries de mine, les glacières, les ruines,... Les forêts
alluviales, les boulaies tourbeuses, les érablières de ravin, les forêts thermophiles et xérophiles
(Chênaies pubescentes, chênaies sessiflores, hêtraies calcicoles,...) ainsi que les vieilles futaies
peuvent également être repris sous ce vocable. La plupart de ces habitats sont concernés par
la Directive Habitat de la CEE (Directive 92/43 CEE). A cela, on peut encore ajouter des
milieux naturels tels les grottes et cavités souterraines intéressantes de par leur originalité.
Les zones de développement ont un potentiel écologique qui n’est pas apparent à la suite de
méthodes d’exploitation ayant d’autres objectifs et/ou ont un intérêt moindre pour la
conservation de la nature.
Nous avons scindé les zones de développement en 2 groupes. L’appartenance d’un milieu à
l’un ou l’autre groupe se fera sur base de son intérêt biologique et de la nature de l’activité
économique qui y est directement liée.
On distingue alors :
- Les zones de développement rapide. Ce sont des milieux de très grand intérêt
écologique mais qui n’ont pas le statut de réserve naturelle. Généralement, ils sont
sous l’emprise d’une activité économique occasionnelle (chasse, pêche, exploitation
du bois de chauffage, exploitation de la litière, activités touristiques,... ) ou
indirectement « compatible » avec des objectifs de conservation de la nature (carrière
en activité). On la qualifiera de passive. Ce sont donc également les tourbières, les
landes, les prés humides, les prairies mésophiles, les marais, les pelouses calcaires,...,
les carrières, les argilières, les galeries de mine, les glacières, les ruines,..., les forêts
alluviales, les boulaies tourbeuses, les érablières de ravin, les forêts thermophiles et
xérophiles,... Etant donné leur richesse biologique respective, il suffirait d’une simple
modification de leur statut pour leur permettre de passer en zone centrale. C’est
quelque chose qui peut aller très vite et dépend simplement du bon vouloir des
hommes. C’est pourquoi nous les avons appelées zones de développement rapide.
Par la suite, il suffirait de leur appliquer une gestion adéquate en relation avec les
biotopes en place.
- Les zones de développement lent. Ce sont des milieux de valeur moindre pour la
conservation de la nature au sein desquels une activité économique est très présente;
c’est une activité de tous les jours que l’on qualifiera d’active (pâturage, fauchage,
exploitation des ressources minérale, exploitation du bois,...). C’est par exemple les
prairies pâturées à joncs, les prés de fauche, les forêts de production, les bassins de
décantation, les étangs de pêche,... Pour que ces milieux puissent passer en zones
centrales, il faut tout d’abord modifier totalement les techniques d’exploitation en
vigueur de façon à ce que l’objectif de conservation de la nature ne soit plus délaissé;
de plus, il est impératif qu’ils changent de statut et deviennent des réserves naturelles
à part entière. Ces modifications prendraient certainement beaucoup de temps c’est
pourquoi nous les avons qualifiées de zones de développement lent.
32
Les zones de liaison sont généralement des éléments de structure linéaire souvent
interconnectés et constituant des refuges ou des couloirs de migration pour les espèces.
Celles-ci peuvent ainsi se déplacer aisément entre zones centrales et zones de développement.
Ces corridors souvent étroits illustrent bien la notion de maillage écologique. En effet, ils
mettent en relation des milieux ayant une certaine surface et plus ou moins proches et ils
accroissent aussi la richesse biologique des paysages ainsi que la quantité et la qualité des
relations qui s’y établissent. Ces zones de liaison sont de trois types :
- Les éléments de liaison diffus et ponctuels : les arbres isolés, les zones de
suintement, les sources, les mares temporaires,...
- Les couloirs de liaison continus : les alignements d’arbres, les haies, les talus
routiers, les berges des cours d’eau, les lisières, les voies ferrées désaffectées, les
chemins herbeux, les fossés, les bords des champs, les tournières de conservation
développées dans le cadre de la Politique Agricole Commune (P.A.C.),...
- Les habitats refuges occupant de grandes surfaces : les peuplements
monospécifiques de résineux, les peupleraies, les jachères permanentes développées
dans le cadre de la P.A.C.,...
Nous avons ajouté un quatrième type de zone, les zones de rupture. Ce sont des zones qui de
par leur étendue, leur structure, leur fréquentation ou l’utilisation de pratiques non
compatibles avec des objectifs de conservation de la nature (usage des herbicides, plantation
de conifères exotiques,...), constituent des obstacles infranchissables pour certains groupes
d’espèces et entravent considérablement les relations et les échanges entre milieux d’intérêt
biologique. Elles sont de 2 types :
- les éléments ponctuels occupant une surfaces plus ou moins importante comme les
bâtiments industriels, les campings, certains parcs résidentiels,... qui constituent des
masses artificielles incontournables hostiles à la vie où se mêlent des nuisances de
toutes sortes (pollution atmosphérique, bruit,...), l’emploi des herbicides et les
plantations exotiques,
- les éléments linéaires comme les autoroutes et les routes de 7 mètres de largeur ou
plus. Le trafic routier intense a des répercussions catastrophiques sur la migration
printanière des batraciens, provoque, par endroit, de véritables hécatombes chez les
oiseaux et spécialement chez les rapaces nocturnes. Certains mammifères paient
également un lourd tribu à ces aménagements routiers, de même que les millions
d’insectes qui se font écraser sur les pare-brise.
3.1.3.3. La méthodologie.
3.1.3.3.1. Sources bibliographiques.
Nous avons confronté certains documents bibliographiques existants et les données collectées
lors des prospections de terrain. Le résultat de cette confrontation est le classement des
33
différents biotopes dans l’une ou l’autre des catégories précédemment citées (zone centrale,
zone de développement, zone de liaison).
Les études antérieures qui ont été consultées sont :
- les études relatives aux zones de protection spéciales;
- la liste des sites CORINE (inventaire européen de sites de grand intérêt biologique);
- les zones humides d’intérêt biologique;
- les sites ISIWAL (inventaire des sites wallons de très grand intérêt biologique);
- les sites classés par la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles;
- les documents relatifs aux réserves naturelles domaniales;
- les cartes d’évaluation biologique à l’échelle 1/25.000 ème éditées par l’Institut
d’Hygiène et d’Epidémiologie et les livrets explicatifs s’y rapportant;
- les cartes pédologiques publiées à l’échelle 1/20.000 ème;
- les orthophotoplans à l’échelle 1/10.000 ème;
- les plans de secteurs;
- les cartes topographiques;
- les publications scientifiques locales.
3.1.3.3.2. Les critères de classement en zone centrale.
Nous avons fait appel à la Carte d’Evaluation Biologique de la Belgique pour définir le plus
objectivement possible les biotopes relevés. C’est un instrument incontournable étant donné
qu’il s’agit d’une cartographie physionomique de la végétation qui a mis en évidence un
certain nombre d’unités cartographiques. Malheureusement seules les planchettes 57/3 , 57/4,
57/7 et 57/8 ont été éditées pour l’entité de Couvin. Elles englobent l’entièreté de la Fagne et
de la Calestienne, et le contrefort ardennais.
Selon la D.G.R.N.E. (1995), les biotopes suivants sont repris en zone centrale :
- les plans d’eau oligo-, méso et eutrophes aux berges naturelles (Ao, Am et Ae);
- les marais : roselières (Mr), magnocariçaies (Mc), bas-marais acides (Ms);
- les prairies humides non ou peu fertilisées (Hc)
- les prairies humides non fertilisée à molinie (Hm);
34
- les prairies sauvages humides à reine des prés (Hf);
- les prairies mésophiles de fauche (Hu);
- les prairies pâturées humides non ou peu fertilisées (Hj);
- les pelouses silicicoles à agrostis (Ha);
- les pelouses calaminaires (Hv);
- les pelouses sur sols intoxiqués (Hz);
- les pelouses calcaires (Hk);
- les landes sèches à callune (Cg)
- les landes sèches à myrtille (Cv);
- les landes humides à bruyère quaternée (Ce);
- les landes tourbeuse à myrtille (Ct);
- les landes dégradées à bruyère quaternée(Cm, Cd, Cp);
- les tourbières hautes à sphaigne (T);
- les tourbières dégradées à molinie (Tu);
- les fourrés thermophiles et calcicoles (Sk);
- les fourrés de buis (Sx);
- les saulaies humides sur sols tourbeux ou acide (So)
- les saulaies humides mésotrophe ou eutrophe (Sf);
- les chênaies xérophiles sur schistes (Qx);
- les chênaies xérophile sur calcaires sur versants abrupts (Qk);
- les forêts alluviales de types ormaie-frênaie, aulnaie-frênaie ou aulnaie nitrophile
(Va, Vb, Vn);
- les forêts marécageuses de types aulnaie-frênaie et aulnaie-chênaie humide (Vc, Vf);
- les forêts tourbeuses de types aulnaie mésothrophe à laîche, aulnaie oligotrophe à
sphaigne et boulaie tourbeuse (Vm, Vo et Vt);
- les forêts de ravins sur substrat calcaire (Ek);
35
- les forêts de ravins sur substrat siliceux (Es).
A ces éléments identifiés comme tels par la Carte d’Evaluation Biologique de la Belgique, la
D.G.R.N.E. ajoute encore d’autres milieux :
- les zones d’extraction désaffectées : carrières (Kc), sablières, ardoisières,
argilières,...;
- les faciès forestiers particulièrement bien conservés ou contenant des plantes rares
et/ou protégées des différentes forêts feuillues naturelles;
- les stations forestières sur sols très pentus (pente > à 30 % en général, mais adapté en
fonction des conditions locales);
- les sites reconnus pour leur intérêt biologique ou qui possèdent déjà un statut de
protection en application des lois et décrets sur la protection de la nature :
+ les zones noyaux des Zones de protection spéciale définies sur base de la
Directive 79/409 CEE;
+ les sites CORINE;
+ les zones humides d’intérêt biologique recensées en Région Wallonne;
+ les réserves naturelles domaniales, agréées ou autres, et les zones N et R des
plans de secteur;
+ les sites ISIWAL les plus importants;
+ les sites classés par la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles.
Remarque :
- les lettres entre parenthèses correspondent à celles de la Carte d’Evaluation
Biologique de la Belgique pour qualifier les différentes unités cartographiques;
- cette liste n’est pas spécifique à Couvin mais regroupe des milieux susceptibles
de se retrouver sur l’ensemble de la Wallonie;
- pour la cartographie, nous les avons repris en zone centrale uniquement
lorsqu’ils bénéficiaient d’un statut de réserve naturelle.
3.1.3.3.3. Les critères de classement en zones de développement.
a). Les zones de développement rapide.
Tous les milieux précédemment cités ont été repris en zone de développement rapide
lorsqu’ils n’avaient pas le statut de réserve naturelle.
36
A cette liste, nous avons ajouté :
- les pelouses sèches sur schistes;
- les vieux vergers de hautes tiges sur prairies mésophiles;
- les végétations à prêle des marais;
- les étangs atterri avec végétation semi-aquatique.
b). Les zones de développement lent.
Selon la D.G.R.N.E. (1995), tous les biotopes et groupements végétaux suivants sont classés
en zones de développement :
- les plans d’eau non repris en zones centrales;
- les prairies humides à jonc non reprises en zones centrales et les prairies à ray-grass
et trèfle blanc (Hj, Hp en partie);
- les fourrés dans les coupes forestières de type sarothamnaie (Sg);
- les fourrés d’épineux (Sp);
- les forêts feuilles naturelles non reprises en zones noyaux:
+ les chênaies acidophiles (Qb, Qs);
+ les chênaies à luzule blanche (Ql);
+ les chênaies-charmaies sans jacinthe des bois (Qa);
+ les chênaies-charmaies à jacinthe des bois (Qe);
+ les chênaies-charmaies calcicoles (Qk des sols horizontaux);
+ les hêtraies acidophiles (Fs);
+ les hêtraies à luzule blanche (Fl);
+ les hêtraies à sous-bois d’anémone (Fa);
+ les hêtraies à sous-bois de jacinthe des bois (Fe);
+ les hêtraies à mélique et aspérule (Fm);
+ les hêtraies calcicoles (Fk);
37
- les terris (Fg);
- les bassins de sédimentation ou de décantation (Ad);
- les vieux vergers de hautes tiges pâturés (kj);
A cela on peut encore ajouter :
- les sites ISIWAL de moindre intérêt;
- les forêts résineuses sur complexes de pentes fortes (> 30 %);
- les forêts résineuses sur sols tourbeux.
En ce qui concerne notre cartographie, tous ces milieux ont été classés en zones de
développement lent. A cette liste, nous avons ajouté :
- les prairies mésophiles abandonnées à flore rudérale (Hr);
- les carrières (Kc) et autres sites d’extraction non repris en zone de développement
rapide;
- les peupleraies sur terrains humides à sous-bois d’Alnus glutinosa avec reliques de
Hc ou Hf (Lhb);
- les peupleraies sur terrains secs à sous-bois herbeux (Lsh);
- les peupleraies sur terrains secs à sous-bois buissonnant (Lsb);
- les friches sur terrains secs;
- les friches rudérales;
- les végétations des coupes forestières avec jeunes plantations d’épicéas;
- les aulnaies-saulaies de colonisation;
- les fourrés d’épineux pâturés;
3.1.3.3.4. La définition des zones de liaison.
Ces zones de liaison sont de trois types :
a). Les éléments de liaison diffus et ponctuels :
- les arbres isolés;
- les zones de suintement;
38
- les sources et résurgences;
- les mares et mares temporaires.
b). Les couloirs de liaison continus :
- les bocages;
- les alignements d’arbres;
- les haies et autres systèmes de délimitation des champs;
- les talus herbeux;
- les chemins creux;
- les bosquets et lisières forestières;
- les fossés d’eau douce;
- les berges des cours d’eau et des plans d’eau;
- les bords des champs et des sentiers;
- les voies ferrées désaffectées et talus de voies non abandonnées;
- les bermes et talus routiers;
- les surfaces perdues sous les lignes de conduite de force;
- les noeuds routiers et autoroutiers;
- les chemins herbeux;
- les tournières de conservation développées dans le cadre de la Politique Agricole
Commune (P.A.C.).
c). Les habitats refuges occupant de grandes surfaces :
- les zones boisées de faible valeur naturelle mais importante pour assurer la
continuité des massifs forestiers (peuplements monospécifiques de résineux, les
peupleraies,...);
- les couloirs de vallées;
- les zones à mauvais drainage ou à sol tourbeux;
39
- les zones à sols très secs et superficiels;
- les espaces publics urbains, les parcs;
- les vergers;
- les jardins sauvages;
- les jachères permanentes développées dans le cadre de la P.A.C.
3.1.3.4. La présentation cartographique des documents.
Les données de terrain ont été collectées sur cartes IGN à l’échelle 1/10.000 ème.
En ce qui concerne les cartes d’inventaire du milieu naturel, elles ont été retranscrites par
infographie sur fond topographique à la même échelle. Pour des facilités de manipulation, les
cartes IGN, qui ont servi de base de travail, ont été divisées en 20 zones identiques d’une
superficie de 400 hectares chacune. Ces zones ont elles-mêmes été en divisées en 400
parcelles d’un hectare. Ce découpage permet une visualisation rapide des éléments du réseau
écologique, ainsi que de leur superficie respective.
Légende de base de la carte du réseau écologique :
- les zones centrales en milieu ouvert;
- les zones centrales en milieu fermé;
- les zones de développement rapide en milieu ouvert;
- les zones de développement lent en milieu ouvert;
- les zones de développement rapide en milieu fermé;
- les zones de développement lent en milieu fermé;
- les éléments linéaires du maillage : haies vives, haies arborées, haies taillées, bandes
boisées, galeries ripicoles, alignements d’arbres, fossés remarquables, chemins
herbeux;
- les éléments ponctuels du maillage : arbres remarquables isolés, arbres mort isolés,
bosquets;
- les habitats refuges occupant de grandes surfaces : plantations de feuillus, plantations
de résineux, plantations mixtes, plantations de peupliers, jachères, jardins naturels,
pépinières;
40
- les zones de rupture ponctuelles : les zones industrielles (bâtiments industriels,
entrepôts, les vastes zones asphaltées,...) et les zones de loisirs (campings, parcs
résidentiels, circuits de sports moteurs,...);
- les zones de rupture linéaires : les autoroutes, les routes nationales, provinciales ou
communales de 7 mètres de largeur ou plus.
Remarques :
- La distinction entre milieux ouverts et milieux fermés s’imposait dans la mesure
où les problèmes de conservation de la nature y sont différents, de même que les
gestionnaires concernés. Néanmoins, cette subdivision est très réductrice par rapport à
la diversité des situations rencontrées.
- Nous avons essayé de représenter un maximum d’éléments du maillage.
Toutefois, étant donné la densité de ces éléments sur certaines portions du territoire,
nous les avons sélectionné et avons choisi de localiser uniquement ceux qui forment
l’ossature du maillage écologique.
- Les arbres isolés (y compris les arbres morts) ont été répertoriés lorsqu’ils
étaient déjà âgés. Les jeunes arbres n’ont pas été pris en compte étant donné la faible
volume qu’ils occupent.
- Les mares ne sont pas localisées étant donné que dans la plupart des cas elles
sont intégrées dans des zones d’intérêt biologique reprises comme telles soit en zone
centrale soit en zone de développement rapide. Les sources, résurgences et zones de
suintement ne sont pas non plus représentées du fait de leur faible taille.
- Les haies sont certainement les éléments les plus représentatifs du maillage
écologique. Nous avons donc choisi de les représenter toutes, quelle que soit leur
importance, afin de bien mettre en évidence leurs densités dans certaines zones et afin
qu’on se fasse une représentation exacte du réseau actuel. Localement, les densités
relevées lors de l’inventaire semblent plus importantes par rapport à ce qui apparaît sur
la dernière édition de la carte IGN au 1/10.000 ème qui date de 1985. Toutefois, il
convient de tempérer cette constatation. En effet, certaines haies basses ont très bien pu
passer inaperçues du fait de leur faibles hauteurs.
Les haies ont été subdivisées en cinq catégories distinctes :
+ les haies continues,
+ les haies discontinues,
+ les haies taillées,
+ les haies arborées,
+ les bandes boisées.
41
- Les fossés d’eau douce les plus intéressants, avec leur cortège de plantes semiaquatiques, ont été représentés du fait de leur grande richesse biologique.
- Les chemins herbeux ont été représentés. Il s’agit très souvent des chemins de
terre qui été utilisés anciennement pour accéder à l’une ou l’autre parcelle. Par manque
d’entretien ils ont été progressivement recolonisé par une végétation herbacée très
diversifiée. En effet, par endroits, ils constituent l’ultime refuge pour des espèces
prairiales ou messicoles chassées de leur milieu d’origine. Dans certains cas, il s’agit
aussi de sentiers de promenade ou de chemins agricoles empruntés occasionnellement
par les tracteurs.
- Les galeries ripicoles ont également été reprises. Par contre, les berges
couvertes d’herbacées non pas été inventoriées sauf s’il s’agissait de groupements
particulièrement intéressants issus par exemple du « Filipendulion » ou du « Calthion ».
- Les voies ferrées désaffectées constituent des couloirs de migration importants
pour de nombreuses espèces étant donné la grande variété de milieux qu’elles
traversent. Elles ont donc été notées comme tel.
- Les alignements d’arbres, les bosquets et les jardins sauvages ont été
représentés. Ils viennent encore renforcer la complexité du maillage de l’entité.
- Les vergers de hautes tiges ont été repris soit en zone de développement rapide
lorsqu’il s’agissait de vergers non pâturés surplombant une prairie mésophile de fauche,
soit en zone de développement lent lorsqu’il s’agissait de vergers pâturés.
- Les talus herbeux, les lisières forestières, les bords des champs et des sentiers,
les bermes et talus routiers et les chemins creux n’ont pas été représentés dans un souci
de clarté.
- Les zones boisées de faible valeur comme les peuplements monospécifiques de
résineux ou les peupleraies et plantations de feuillus divers ont parfois été reprises
comme zone de développement. En effet, lorsque les plantations sont récentes on note le
développement de groupements herbacés du plus haut intérêt.
- Les zones à mauvais drainage ou à sol tourbeux étaient reprises, par le cahier
des charges de la Région Wallonne, en zones de liaison du fait de leur caractère
marginal pour les spéculations agricoles.
Ces sols nécessitent d’importants
investissements pour en améliorer le rendement. Pourtant, notamment dans la plaine
alluviale de l’Eau Blanche, ces sols au drainage déficient ont été « aménagés » afin
d’augmenter leurs rendements. Ces travaux de drainage intempestifs étaient encore
visibles par endroits. Dans d’autres contrées ils sont certainement passés inaperçus bien
que l’examen de la végétation ne laisse aucun doute sur la dénaturation des sols en place.
Dès lors, nous avons décidé de ne pas les considérer afin d’éviter les erreurs de
jugement.
- Des zones de tournières de conservation développées dans le cadre de la
Politique Agricole Commune (P.A.C.) n’on pas été relevées sur l’entité. Par contre,
quelques jachères de faibles superficies ont été notées et représentées sur les cartes.
42
4. Identification des contraintes et propositions d’action.
4.1. Introduction.
L’appauvrissement de notre environnement naturel et la banalisation de nos paysage est la
conséquence de la perte de biodiversité qui affecte la plupart des milieux. De nos jours, la
biodiversité est menacée par un grand nombre de secteurs d’activité. Cela se traduit par la
rationalisation de plus en plus poussée de l’espace agricole et rural, les pollutions industrielles
et domestiques, l’urbanisation galopante, le développement d’activités de loisir très
perturbantes, la sylviculture de production intensive,... Toutefois, les richesses naturelles, par
leur calme et leur beauté, prennent de plus en plus d’importance dans l’esprit des populations
en général et dans le choix des touristes en particuliers, au même titre que les monuments du
passé. Pour la commune, qui ne doit pas rester insensible à cet état de fait, c’est en quelque
sorte une image de marque pour la qualité de la vie.
Dès lors, la conservation de la nature ne doit plus se limiter aux périmètres des réserves
naturelles mais doit en plus s’intéresser aux milieux situés en dehors de ces espaces
bénéficiant d’une protection légale ou foncière. En effet, il est apparu que la protection des
seuls sites de grand intérêt biologique n’est pas suffisante pour prévenir la raréfaction ou la
disparition de nombreuses espèces. C’est ici que la notion de réseau écologique prend tout
son sens puisqu’elle concerne l’ensemble des habitats susceptibles de fournir un milieu de vie
temporaire ou permanent aux espèces végétales et animales.
Dans cette optique, afin de permettre à la commune et aux collectivités locales de s’impliquer
dans une politique durable de gestion des milieux naturels et du cadre de vie, un certain
nombre de propositions, permettant d’améliorer la biodiversité, sont formulées ci-dessous.
Elles tiennent compte de contraintes juridiques comme l’affectation au plan de secteur et de
contraintes foncières directement liées aux modes de gestion et d’utilisation du sol.
4.2. Les contraintes liées à l’affectation du sol.
Pendant longtemps, l’aménagement du territoire et la conservation de la nature ont progressé
parallèlement sans qu’il y ait jamais de réelles consertations entre les deux. Pourtant, leurs
objectifs sont complémentaires et se rencontrent à long terme. Tous deux tentent d’organiser
le territoire de façon rationnelle afin d’assurer le développement économique dans le respect
des équilibres écologiques.
4.2.1. Le plan de secteur.
Le plan de secteur reste l’outil réglementaire de référence en Région Wallonne en ce qui
concerne l’affectation du sol. Dès sa parution en 1980, le plan de secteur innove puisqu’il
prend en compte, pour la première fois, des données du patrimoine naturel. En effet, il se
subdivise en une multitude de zones dont certaines ont pour objectif d’assurer la protection du
milieu naturel : zones naturelles (N), zones naturelles d’intérêt scientifique ou réserves
naturelles (R), zones de parcs (P), zones d’intérêt paysager, zones rurales d’intérêt touristique,
zones de protection des richesses naturelles souterraines, zones de parcs naturel,...
43
Malgré ces bonnes dispositions, force est de constater que le plan de secteur n’est pas suffisant
pour assurer une protection efficace du patrimoine naturel. En effet, les préoccupations,
surtout sociales et économiques, qui sont à la base de son élaboration et le niveau de détail qui
le caractérise, ne sont pas toujours bien adaptés à la gestion de l’aménagement du territoire au
niveau communal. Il est donc indispensable qu’il soit affiné pour assurer une protection
efficace des milieux naturels. C’est précisément ce qui est fait dans le cadre d’une étude
écologique qui a pour but de définir « l’offre du milieu ».
Ainsi, dans le cadre du Plan Communal de Développement de la Nature, l’inventaire du
patrimoine naturel et paysager précise les affectations prévues au plan de secteur par l’analyse
de données sur les éléments, sites et zones d’intérêt écologique et paysager. La confrontation
de ces données avec les données économiques, sociales et urbanistiques du plan de secteur
met en évidence un certain nombre d’enjeux ou conflits.
Les milieux inventoriés ont chacun leurs propres potentialités, c’est-à-dire une affectation
optimale qui valorise au mieux leurs caractéristiques. Malheureusement, dans de nombreuses
zones, l’affectation développée par les activités humaines est tout à fait inadéquate et va à
l’encontre de la protection du patrimoine naturel.
Nous allons passer en revue les différents types de zones présentes sur le territoire couvinois
et analyser leur impact sur les sites de grand intérêt biologique décrits précédemment. Ces
zones, affectées à diverses fonctions, sont au nombre de cinq : zone d’habitat, zone
industrielle, zone rurale, zone de loisirs et zone destinée à d’autres occupations du territoire.
4.2.1.1. Les zones d’habitat.
Elles englobent les zones d’habitat proprement dit, les zones d’extension d’habitat, les zones
d’habitat à caractère rural et les zones d’habitat d’intérêt culturel, historique et/ou esthétique.
- Les zones d’habitat.
Selon le Code Wallon de l’Aménagement du Territoire, les zones d’habitat sont des
zones destinées à la résidence ainsi qu’aux activités de commerce, de service,
d’artisanat et de petite industrie, pour autant qu’elles ne doivent pas être isolées dans
une zone prévue à cet effet pour des raisons de bon aménagement, aux espaces verts,
aux établissements socio-culturels, aux équipements de service public, aux
équipements touristiques, aux exploitations agricoles.
La seule zone de ce type apparaît autour de la ville de Couvin et de part et d’autres des
grands axes de communication qui la déservent : routes vers Chimay, Nismes, Brûly et
Cul-des-Sarts. Seul un site de valeur se trouve en partie englobé par cette zone. Il
s’agit d’une prairie mésophile de fauche au lieu-dit « Tienne de Boussu ». Toutefois,
d’autres milieux de petite taille, de type fruticée et fruticée de lisière, mériteraient une
attention toute particulière en cas de vente de parcelles à lotir. D’autant plus que
l’implantation d’habitations en bordure des bois soumis est réglementée par l’article
113 du Code Forestier qui vise notamment le respect du biotope en place (maintien
de la lisière, plantations d’essences indigènes,...).
44
- Les zones d’extension d’habitat.
Les zones d’extension d’habitat sont réservées exclusivement à la construction
groupée d’habitations tant que l’autorité compétente ne s’est pas prononcée sur
l’aménagement de la zone et que, selon le cas, soit ladite autorité n’ait pas pris de
décision d’engagement des dépenses relatives aux équipements, soit que ces derniers
n’aient pas fait l’objet d’un engagement accompagné de garantie de la part du
promoteur.
Elles concernent l’ouest et l’est de Couvin et le nord de Mariembourg. Deux zones
posent problème étant donné qu’elles se situent en plein sites bocagers où la densité
de haies est importante et où l’on note la présence de prairies mésophiles de fauche,
de fruticées et de vergers : Couvin « Dessus la Ville » et Mariembourg « Drî l’Cence
Catherine ». Dès lors, il serait bon d’imposer localement des contraintes particulières
afin de maintenir la qualité des espaces naturels au moins dans les limites des sites de
grand intérêt biologique .
- Les zones d’habitat à caractère rural.
Les zones d’habitat à caractère rural sont destinées à recevoir l’habitat en général
ainsi que les exploitations agricoles.
Tous les villages de l’entité, et plus précisément les terrains situés aux abords des
principales voies de communication qui y mènent, sont repris sous cette affectation.
Sur les terrains concernés on trouve un ensemble de site repris en zone de
développement rapide comme des vergers, des prairies mésophiles de fauche, des
prairies humides (magnocariçaie, prairies à joncs, mégaphorbiaie) et des pelouses
calcaires. La qualité et la répartition de ces sites mériteraient d’être prise en compte.
Dans ce cadre, il serait judicieux de maintenir des espaces naturels dans la frange des
espaces construits de manière à garantir un nombre minimum de relais nécessaires à la
migration des espèces. De plus, la présence de zones d’habitat à caractère rural en
forêt (Petigny, Cul-des-Sarts, Brûly-de-Pesche, Brûly) devrait, autant que possible, être
proscrite, du fait de la suppression systématique de la lisière et d’une partie du couvert
boisé, dès la mise en place des chantiers de constructions. La lisière forestière
constitue une zone de transition ou écotone entre deux biocénoses distinctes, la faune
y est donc plus riche en individus et en espèces.
- Les zones d’habitat d’intérêt culturel, historique et/ou esthétique.
Dans ces zones , les modifications de la situation existante est subordonnée à des
conditions particulières résultant de l’intérêt de la conservation.
Une partie du village de Mariembourg et de la ville de Couvin sont repris dans cette
catégorie.
L’ancienne place forte (Mariembourg), aujourd’hui complètement
démantelée, a su conserver un certain cachet esthétique. Sur la place, l’église avec ses
quelques vieilles maisons et sa curieuse pompe d’autrefois, garde un charme désuet.
45
D’autres villages auraient pourtant mérité plus de considérations :
Boussu-en-Fagne avec son château tout en pierre et ses grands toits d’ardoises;
quoique privé de ses douves du passé, il est encore entouré d’étangs et son aspect reste
imposant. A côté, se blottit modestement le manoir de la Motte, transformé en
hôtellerie.
Brûly avec sa belle cité de style, des maisons, du château et de ses annexes.
4.2.1.2. Les zones industrielles.
Elles englobent les zones industrielles proprement dites et les zones artisanales ou zones de
moyennes et petites entreprises.
- Les zones industrielles.
Les zones industrielles sont destinées à l’implantation d’entreprises industrielles ou
artisanales. Elles comportent une zone tampon. Si la sécurité et la bonne marche de
l’entreprise l’exigent, elles peuvent comporter le logement du personnel ou de
l’exploitant.
Le zoning de Mariembourg, et les sites des usines Efel, Donnay, Saint-Roch sont
repris en zones industrielles. Le zoning regroupe un ensemble de petites entreprises
et des espaces de loisir comme une usine d’imprégnation du bois, un horticulteur, une
scierie, un club de tir, un club de dressage pour chiens, un karting,... Depuis quelques
années, il semble prendre de l’expansion. Mais cette expansion se fait toujours au
détriment des milieux en place et des espèces qui y sont inféodées. En effet, depuis
sa création en 1985 ce site a acceuilli des espèces peu communes comme le petit
gravelot, le traquet pâtre, la chouette chevêche et le crapaud calamite.
Malheureusement, ces dernières années, de nouvelles entreprises se sont installées et
les habitats encore disponibles, il y a peu, ont rapidement été détruits. De nos jours, il
ne subsiste plus que quelques friches rudérales qui laissent au site un peu de son
caractère naturel d’antan.
Certains bâtiments (Donnay) de la zone industrielle de Couvin sont restés longtemps
inoccupés mais ils devraient être repris prochainement par une entreprise anglaise de
confection d’articles de sport. Le gros inconvénient de ces bâtiments fonctionnels
sans qualité architecturale particulière, est qu’ils nuisent à l’esthétique du paysage.
Dans le cas présent il est impossible de l’intégrer étant donné sa situation et sa
grandeur, tout au plus pouvons-nous tenter de rompre sa monotonie par des
plantations périphériques.
Toutefois, des entreprises plus modestes pourront
facilement être intégrées par des écrans végétaux.
En outre, moyennant quelques aménagements judicieux, il serait possible de concilier
les exigences de la conservation de la nature avec les exigences du développement
économique. Les aménagements préconisés s’appuyant alors sur des principes de
base précis comme :
46
+ le maintien et le développement des éléments naturels d’intérêt écologique et
paysager (haies, mares, verger,...),
+ l’affectation volontaire d’une partie significative des terrains au
développement ou à la création d’espaces verts de qualité écologique et
paysagère,
+ l’utilisation d’espèces végétales indigènes et écologiquement adaptées,
+ le maintien et la restauration d’éléments architecturaux d’intérêt historique.
Les espaces aménagés de cette manière seront évidemment gérés de façon
écologique sur base d’un plan de gestion établi en concertation avec des naturalistes
locaux. Ce plan pourra notamment prévoir de renoncer aux engrais et herbicides, de
transformer les pelouses en pelouses extensives (4 à 8 tontes/an), de planter des haies,
rangées d’arbres, bandes boisées, de creuser des mares, d’entreposer le bois mort en
tas, d’aménager des prairies de fauche,...
En ce qui concerne le zoning de Mariembourg, il s’agirait de maintenir des prairies
pâturées, de renforcer les haies existantes et de planter des alignements de saules à
tailler en têtards pour la chouette chevêche, de créer des zones dénudées autour de
mares dans les zones intercalaires laissées en friche pour le petit gravelot et le
crapaud calamite, de protéger et restaurer l’« Ancien Moulin Trom’coute » (le seul de
l’entité),...
- Les zones artisanales ou zones de petites et moyennes entreprises.
Ces zones peuvent comporter de petits dépôts de marchandises, de véhicules usagés,
de mitraille, à l’exclusion des déchets de caractère nuisible.
Une vaste zone, occupée notamment par les entreprises « Riche », « Fery Matériaux »,
la « Scierie de l’Eau Blanche à Mariembourg, a reçu cette affectation.
Malheureusement c’est toujours au détriment de milieux intéressants. Dans ce cas
précis, il s’agit de prairies mésophiles de fauche et de marécages, sans compter les
autres biotopes qui ont déjà été anéantis.
Le choix de ces zones devrait être subordonné à une étude du milieu en place et
plusieurs alternatives pourraient être envisagées. Ce qui permettrait d’éviter la
destruction aveugle de sites d’intérêt biologique et la banalisation de notre patrimoine
naturel.
Le site de l’ancienne pilerie de tabac des « Etablissements Thomas Philippe » est
également repris dans cette catégorie. Au vu de l’état de délabrement avancé de ces
bâtiments, il serait temps de les rénover afin de sauvegarder un témoin de la vie rural
47
4.2.1.3. Les zones rurales
Elles englobent les zones agricoles, les zones forestières, les zones d’espaces verts, les zones
naturelles, les zones naturelles d’intérêt scientifique ou réserves naturelles, les zones de parc
et les zones rurales d’intérêt paysager.
- Les zones agricoles.
Ces zones sont destinées à l’agriculture au sens général du terme. Sauf disposition
particulières, les zones agricoles ne peuvent comporter que les constructions
indispensables à l’exploitation, le logement des exploitants ainsi que les installations
d’accueil pour autant qu’elles fassent partie intégrante d’une exploitation viable,
ainsi que les entreprises para agricoles.
Elles occupent à elles seules la plus grande partie de la superficie du territoire après
les zones forestières. Elles regroupent les champs, les prairies de fauche, les prairies
pâturées, les prairies humides (magnocariçaies, mégaphorbiaies,...), des pelouses et
fruticées sur calcaire, des vergers, les zones bocagères,... Cette liste non exhaustive
atteste bien de la quantité et de la qualité des milieux naturels repris dans cette
catégorie. Paradoxalement, quel que soit leur intérêt biologique et paysager, tous les
mileux sont repris sous la même affectation qui s’attache uniquement à leur fonction.
Aucune directive ne fait mention de la manière d’utiliser le sol et la végétation en
place, ce qui se traduit très souvent par des saccages en bonne et due forme.
:
Certaines zones agricoles sont reprises en zones d’intérêt paysager, notamment une
partie de la plaine alluviale de l’Eau Blanche. Cette zone mérite évidemment cette
affectation, mais sur base de quels critères a-t-elle été désignée? De nombreuses
autres portions du territoire mériteraient également d’être reprises dans cette catégorie
les zones bocagères du sud du village de Dailly et celles situées entre les villages de
Gonrieux et Pesche, de même qu’une grosse partie des villages de Cul-desSarts/Petite-Chapelle/Brûly. Ces zones devraient bénéficier d’une réglementation se
rapportant à la gestion proprement dite du paysage comprenant par exemple
l’entretien des haies, les plantations, l’intégration des infrastructures agricoles,...
- Les zones forestières.
Ce sont les zones boisées ou à boiser destinées à l’exploitation. Elles peuvent
comporter des constructions indispensables à l’exploitation et à la surveillance des
bois ainsi que les refuges de chasse et de pêche, à la condition que ces derniers ne
puissent être utilisés pour servir de résidence, même à titre temporaire.
Les zones forestières occupent la majeure partie de la superficie de l’entité. Elles
regroupent la forêt de Fagne, une partie des collines calcaires de la Calestienne, la
forêt d’Ardenne et de nombreux petits bosquets éparpillés çà et là sur le territoire.
48
La forêt est certainement le milieu qui, malgré son exploitation économique, est le
mieux préservé des agressions anthropiques. Elle joue donc un rôle incontournable
dans le réseau écologique. Toutefois, elle fait aussi l’objet d’incompatibilités avec la
conservation de la nature et le paysage, notamment en ce qui concerne les plantations
de « sapins de Noël » qui sont le fait de propriétaires privés. Depuis quelques années
celles-ci ont encore pris de l’ampleur et se font de plus en plus sur d’énormes surfaces
reprises en zones agricoles.
Une grosse partie de ces forêts sont reprise en zone d’intérêt paysager à l’exclusion de
certaines portions ou bois et bosquets. Même remarque que pour les zones agricoles,
sur base de quels critères le choix s’est-il opéré? En effet, certaines forêts sont
délaissées sans motif apparent.
- Les zones d’espaces verts.
Elles sont destinées au maintien, à la protection et à la régénération du milieu
naturel.
Elles sont composées de pelouses et fruticées calcaires, de vergers, des bosquets de
résineux, de prairies pâturées, de prairies de fauche, de prairies humides, de champs,
de peupleraies, d’étangs de pêche,... Malgré l’éventail important de milieux repris
dans cette rubrique, il s’agit « d’une goutte dans l’océan ». En effet, de nombreux
sites méritant cette affectation sont généralement repris en zone agricole. De plus, il
serait bon d’insister sur la définition précise de ces zones car apparemment certains
propriétaires dérogent à la loi comme à Brûly le long du ruisseau de la Forge du
Prince où des peupliers ont été plantés dans une prairie humide de type
mégaphorbiaie à renouée bistorte (un des seuls vestiges de prairie humide typique de
l’Ardenne).
Certains site repris dans cette catégories comme le « Tienne de La Rosière », le
« Tienne du Lion » et la « Croix Richa » à Petigny mériteraient plus de considération
étant donné leur très grande valeur biologique et devraient au moins se trouver en zone
« N ». De même, d’autres espaces comme les zones inondables, les fonds de vallées,...
pourraient être reprises en zones d’espaces verts afin que soit maintenue la végétation
en place. Cela concerne par exemple, une partie de la plaine alluviale de l’Eau
Blanche, les abords de l’Eau Noire au lieu-dit « Fond de l’Eau », une partie du
Ruisseau de Pernelle à Couvin et le Ruisseau de la Tauminerie à Brûly.
- Les zones naturelles « N ».
Elles comprennent des bois, des forêts, des fagnes, des bruyères, des marais, des
dunes, des rochers, des alluvions, des plages et d’autres territoires de même nature.
Dans ces zones peuvent être édifiés des refuges de chasse et de pêche, pour autant
qu’ils ne puissent servir de résidence, même à titre temporaire.
Ces zones regroupent uniquement des collines calcaires de la Calestiennes, comme
« Les Haies de Frasnes », la « Falijotte », le « Gros Têne du Bi », « Les Réserves »,...
Toutefois, certaines lacunes sont à relever, notamment en ce qui concerne les sites
49
déjà mentionnés dans la rubrique précédente (Tienne de la Rosière, Tienne du Lion,
Croix Richa), l’« Ancienne Carrière de la Vaucelle » qui est reprise en zone forestière
et le « Tienne Saint Joseph » de la « Carrière du Nord » dont une partie est en zone
forestière et le reste en zone agricole. C’est un non sens de mettre un site d’une telle
valeur scientifique sous une affectation agricole.
En outre, ce statut de zones naturelles devrait être appliqué pour chacun des sites
précédemment cités et des procédures de mise en réserve devraient être entamées pour
certains d’entre-eux afin d’assurer leur protection à long terme.
- Les zones naturelles d’intérêt scientifique ou réserves naturelles « R ».
Elles sont destinées à être maintenues dans leur état en fonction de leur intérêt
scientifique ou pédagogique. Dans ces zones ne sont admis que les actes et travaux
nécessaires à la protection active ou passive de la zone.
La seule zone « R » correspond à l’ancienne tourbière de Cul-des-Sarts le long du
Ruisseau des Marais. Ce site a fait l’objet d’une procédure de classement par la
Commission Royale des Monuments et des Sites. De plus, la Division Nature et Forêt
(Scohy J.-P., Ingénieur) a engagé une procédure de mise en Réserve Domaniale.
Au vu de sa qualité biologique, cette mise en réserve ne devrait pas poser de
problème. De même, un autre site, similaire au précédent et propriété de l’Albatros à
Petite-Chapelle, est repris en zone forestière. Ce dernier pourrait donc également faire
l’objet d’une mise en réserve.
En outre, certains sites calcaires d’importance (Ancienne Carrière de la Vaucelle,
Tienne du Lion, Tienne de la Rosière, Croix Richa), ainsi que quelques lambeaux de
pelouses (Carrière Aine, Fond d’Aine) mériteraient d’être repris dans cette catégorie.
- Les zones de parc.
Elles sont à maintenir dans leur état ou destinées à être aménagées afin qu’elles
puissent remplir, dans les territoires urbanisés ou non, leur rôle social.
Ce type d’affectation concerne une vaste zone de prairies au nord du zoning de
Mariembourg, le « Parc Saint Roch » à Couvin, les parcs du château à Boussu-enFagne, de la maison de repos de Mariembourg et du château de Brûly. Ces espaces ne
posent pas de problème particulier, au contraire certains d’entre-eux (Parc Saint-Roch)
sont de véritables refuges pour la vie sauvage et jouent donc un rôle important dans
le réseau écologique.
50
- Les zones rurales d’intérêt paysager.
Elles sont soumises à certaines restrictions destinées à la sauvegarde ou à la
formation du paysage. Dans ces zones peuvent être accomplis tous les actes et
travaux correspondant à la destination donnée par la teinte de fond pour autant qu’ils
ne mettent pas en péril la valeur esthétique du paysage.
Cette définition veut à la fois « tout dire et ne rien dire ». En effet, on a déjà noté
précédemment (en zones agricoles, forestières, d’espaces verts) les limites de cette
affectation qui se base sur on ne sait quels critères pour désigner des portions du
territoire.
4.2.1.4. Les zones de loisirs.
Elles englobent les zones de récréation et de séjour.
- Les zones de récréation et de séjour.
Elles sont destinées à recevoir les équipements récréatifs et touristiques ainsi que les
équipements de séjour y compris les campings, les chalets groupés, les parcs
résidentiels de campings et les parcs résidentiels de week-end.
Cette affectation concerne essentiellement des campings et un parc résidentiel.
Cette pratique remonterait aux années 60 avec l’apparition du camping itinérant sous
tente qui nécessitait peu d’équipements. Petit à petit on assiste alors à une mutation
de la pratique du tourisme mais cette évolution est progressive. Ce qui explique
l’inadéquation de la législation ainsi que des équipements et du statut juridique de la
majorité des terrains. Lorsqu’on examine de plus près l’emplacement choisi pour
l’installation de ces camps, on remarque que généralement quatre facteurs de
localisation interviennent à titre principal : les villages, les cours d’eau et plans d’eau,
la forêt et la vue. Dans chaque cas un ou plusieurs de ces facteurs entrent en ligne de
compte ce qui implique des nuisances et des dérangements conséquents pour les
milieux en place ainsi que pour la faune et la flore qui y sont inféodées : déversement
d’eaux usées, destruction de la végétation naturelle, utilisation d’herbicides,
destruction de la lisière forestière et abattages intempestifs,... De plus, très souvent
leurs implantations ne sont pas réglementaires : installation en zones inondables,
privatisation des rives,... En effet, la loi interdit l’installation d’abris touristiques dans
des zones inondables et elle prévoit explicitement que la marge réglementaire entre les
abris et la rive soit accessible au public. Dès lors, il serait utile d’organiser une
surveillance plus régulière et plus conséquente de l’application de la loi et d’imposer
des normes d’intégration paysagère comme la plantation de haies et de rideaux
d’arbres d’essences locales et variées autour et dans les camps, l’aménagement des
entrées, le remplacement des caravanes trop anciennes,...
Les parcs résidentiels, quant à eux, répondent à des normes d’intégration plus strictes.
Toutefois, les implantations en forêt devraient se référer à des
recommandations
permettant d’épargner le milieu. Par exemple, les coupes d’arbres devraient être
51
limitées au minimum de manière à préserver le couvert forestier, les plantations
éventuels devraient se faire uniquement à partir d’essences indigènes afin de respecter
le caractère forestier naturel,...
4.2.1.5. Les zones d’autres occupations du territoire.
Elles englobent les zones d’équipements communautaires et de services publics, les zones
d’extraction, les zones d’extension d’habitat rural, les zones d’extension d’industrie et les
zones d’extension de loisir.
- Les zones d’équipements communautaires et de services publics.
Ces zones regroupent les cimetières, les terrains de football, les écoles, les bassins de
natation, les hômes pour personnes moins valides,... et sont généralement intégrées
aux zones bâties. Elles ne posent donc pas de réels problèmes d’intégration.
Toutefois, deux sites retenus sous cette affectation sont sujets à discussion. Le premier
est situé à Frasnes, il s’agit de l’« Ancienne Carrière » adossée à la « Carrière du
Nord ». C’est un site de très haute valeur biologique caractérisé par la présence de
nombreux oiseaux et des reptiles. Il mérite donc une attention toute particulière et une
affectation en zone d’espace vert ou en zone naturelle permettrait de le protéger. De
plus, de par l’exploitation de la carrière toute proche, il pourrait constituer à l’avenir
une des seules zones encore intactes de ce tienne. Le second est situé à Cul-des-Sarts
et plus précisément à côté de la tourbière (seule zone « R » de l’entité). C’est une
vaste zone asphaltée avec un lavoir pour les voitures et une bulle à verre. C’est aussi
un site idéal pour les dépôts sauvages. La présence d’une telle zone en bordure d’une
zone naturelle d’intérêt scientifique incite à la méfiance surtout quand on imagine le
milieu qui a été détruit pour faire place à cette esplanade de tarmac qui n’est
absolument pas fonctionnelle.
- Les zones d’extraction.
A l’intérieur de ces zones, il y a lieu d’aménager une zone d’isolement périphérique
dont la largeur est déterminée par les prescriptions particulières. Lorsque les
extractions sont terminées, la destination primitive ou future correspondant à la teinte
de fond inscrite sur le plan doit être respectée. Des conditions d’assainissement du
site doivent être imposées pour que la destination indiquée puisse être réalisée.
Trois carrières sont encore en exploitation : la « Carrière du Nord » à Frasnes, la
« Carrière Aine » et la « Carrière Lahonri » à Couvin. L’exploitation de cette dernière
a été reprise en 1995. Deux autres sites sont également repris dans cette catégories
mais sont actuellement à l’abandon : l’« Ancienne Carrière du Lion » à Frasnes et la
« Carrière Les Longues Tailles » à Couvin. Paradoxalement, l’intérêt biologique de
ces différents sites n’est plus à démontrer, la « Carrière du Nord » étant, par exemple,
le site le plus diversifié en espèces animales et végétales rares. Dans ce cadre, il est
primordial d’informer les directeurs de sièges d’exploitation de la présence de l’une
52
ou l’autre espèce rare et d’examiner avec eux des alternatives éventuelles au plan
d’extraction.
Dès que les extractions seront terminées ces trois carrières passeront en zones
d’espaces verts et des conditions d’assainissement des sites, correspondant à cette
nouvelle affectation, seront imposées. Espérons que ces recommandations tiendront
compte de leurs richesses biologiques respectives en proposant des aménagements en
accord avec les exigences de la conservation de la nature.
- Les zones d’extension d’habitat rural.
Des prairies mésophiles de fauche, des prairies pâturées, des mégaphorbiaies, des
vergers sont concernés par cette affectation. Le choix de ces zones devraient être
revues en tenant compte de l’intérêt biologique des milieux en place, d’autant plus
qu’à certains endroits, notamment à Cul-des-Sarts, les surfaces délimitées sont très
largement exagérées. De plus, une zone de ce type cotoie la zone naturelle d’intérêt
scientifique et recouvre en partie une mégaphorbiaie.
- Les zones d’extension d’industrie.
Une seule zone de ce type concerne le nord des Usines Efel. Au vu de la situation
économique actuelle de l’entité, on ne voit pas très bien comment cette zone, qui
représente une bonne quinzaine d’hectares, pourrait être utilisée.
- Les zones d’extension de loisir.
Ces zones sont au nombre de deux dans l’entité, la première se situe au nord du
camping de Mariembourg et la seconde au sud du centre de vacances Les Rièzes et des
Sarts à Cul-des-Sarts. Elles comprennent des prairies pâturées, des prairies à joncs,
des plantations d’épicéas qui ne nécessitent pas de remarques particulières, si ce n’est,
leurs surfaces beaucoup trop importantes du moins en ce qui concerne celle de Culdes-Sarts.
4.2.1.6. Les indications supplémentaires en surimpression.
Elles englobent les extensions de zones d’extraction, les zones et points de captage, les zones
à rénover, les zones inondables, les sites classés et les sites archéologiques.
- Les extensions de zones d’extraction.
Elles sont destinées à assurer les réserves de terrain nécessaires à l’extraction. Elles
ne peuvent être entamées que lorsque les zones en activité sont épuisées. En attendant
53
leur exploitation, ces zones sont régies par les mesures applicables à la zone
correspondant à la teinte de fond, sous réserve de ne pas mettre en cause leur
destination future.
Le « Tienne Saint Joseph » de la « Carrière du Nord » à Frasnes, le sud de la « Carrière
Lahonri » à Couvin et une vaste zone englobant le site de l’« Ancienne Argilière » de
Mariembourg sont repris sous cette affectation. Actuellement les deux premières sont
en zone forestière, la troisième est en zone agricole. Les changements d’affectation ne
se feront que lors de l’épuisement des gisements délimités en zone d’extraction. Pour
la « Carrière du Nord », cette première phase d’extraction touche à sa fin. En effet,
une étude d’incidence pour l’extension de la zone d’extraction est actuellement en
cours de réalisation. En ce qui concerne l’Ancienne Argilière, son activité est
abandonnée depuis plus de 10 ans. De plus, la zone a fait l’objet de démarches pour
une mise en réserve future. Une réexploitation future est donc largement compromise.
Ce site pourrait alors passer en zone naturelle lors de la révision des plans de secteur.
- Les zones et points de captage.
Elles sont celles dans lesquelles des restrictions peuvent être imposées à
l’accomplissement des actes et travaux en vue de protéger les captages d’eau (eau
potable, industrielle ou thermale).
Deux points de captages sont officiellement repris. Ils sont situé à Cul-des-sarts, à
l’ouest et à l’est de la « Ferme du Bailli ». Force est de constater que, malgré les
restrictions émises en ce qui concerne les travaux à effectuer aux alentours, des
plantations massives d’épicéas sont réalisées, sans aucun scrupule, par des
propriétaires privés directement en périphérie des sites de pompage. Une fois de plus
on constate encore les limites du plan de secteur et la nécessité d’affiner ses
prescriptions pour une protection efficace des milieux naturels et de la santé publique.
- Les zones à rénover.
Dans ces zones peuvent être exécutés les travaux qui ne mettent pas en péril
l’assainissement, le renouvellement ou la reconversion de ces zones ou qui y
contribuent.
En 1980, année de sa parution, le plan de secteur reprenait sous cette affectation
certains campings (Les roches et Les Tiers du Jour à Petigny, Le Haut Brûly à Brûlyde-Pesche), le parc résidentiel « La Forestière », le site de l’« Ancienne Fonderie Saint
Joseph », la gare et le bâtiment de l’Administration Communale et ses alentours, et la
décharge de « Cul d’Efer ». Ce qui prouve bien que déjà à cette époque de nombreux
sites posaient des problèmes et qu’un assainissement ou une reconversion était
nécessaire. Pourtant depuis rien n’a changé et tous les sites montrés du doigt à cette
époque sont toujours dans le même état aujourd’hui. Seule la décharge de « Cul
d’Efer » a fait l’objet d’une étude d’incidence visant sa réhabilitation. En outre, il est
à noter que, malgré son état de délabrement, le site de l’« Ancienne Fonderie Saint
54
Joseph » représente un îlot de nature aux portes de la ville de Couvin. On y retrouve
l’hypolaïs polyglotte et le serin cini. L’hirondelle de rivage a également niché à cet
endroit au milieu des années 80 dans une ancienne bouche d’égoût le long de l’Eau
Noire.
- Les zones inondables.
Dans ces zones l’exécution de tous actes et travaux est soit interdite, soit subordonnée
à des conditions spéciales, aussi longtemps que les mesures nécessaires ne sont pas
réalisées en vue d’éviter les inondations périodiques.
Avec des rivières comme l’Eau Noire et l’Eau Blanche qui sont parfois responsables
d’inondations importantes en périodes de crues, il est à déplorer qu’aucune zone ne
soit reprise dans cette rubrique.
- Les sites classés.
Deux éléments figurent dans cette catégorie, il s’agit de la Chapelle Notre-Dame de
Messines, du chêne remarquable et des alentours de la place de Presgaux et du Rocher
de « La Falaise » avec les maisons avoisinantes de Couvin. D’après l’« Inventaire
cartographié des monuments et sites classés de la Région Wallonne », de nombreux
autres sites ont également été répertoriés, notamment l’ancienne tourbière de Cul-desSarts. Toutefois, aucun de ces sites n’apparaît sur le plan de secteur.
- Les sites archéologiques.
Aucun site n’est repris dans cette catégorie. Pourtant, les « Grottes de Neptune » à
Frasnes et la « Caverne de l’Abîme » mériteraient d’y figurer.
- Les autoroutes en projet.
Aucun projet autoroutier n’est représenté sur la carte. Pourtant depuis quelques
années, on parle avec de plus en plus d’insistance du contournement de Couvin. Ce
projet verra vraisemblablement le jour d’ici l’an 2000. Un avant-projet d’étude
d’incidence, proposant plusieurs tracés possibles, a déjà été réalisé.
55
4.3. Les contraintes liées à l’utilisation du sol.
4.3.1. La forêt.
Les forêts de l’entité ont des origines très diverses : taillis exploités pour la fabrication du
charbon de bois, taillis sous futaie, futaies et plantations résineuses (épicéas, pin noir, pin
sylvestre, douglas,...). Elles ne sont pas homogènes ce qui multiplie le nombre de niches
écologiques et réunit une grande variété de types biologiques animaux et végétaux : grands et
petits herbivores, oiseaux granivores, insectivores, rapaces, batraciens reptiles, insectes et,
pour la flore, arbres, arbustes, arbrisseaux, herbacées, mousses, champignons, lichens,... Elles
jouent donc un rôle primordial en tant élément majeur de notre patrimoine naturel et en tant
que milieu privilégié bénéficiant d’une relative bonne conservation. En effet, elles ne
génèrent pas de pollution étant exemptes, pour la majorité en tout cas, de l’utilisation des
engrais et des pesticides et, malgré leur exploitation, elles abritent une très grande diversité
d’écosystèmes. Toutefois, certaines conditions sont nécessaires pour maintenir cette richesse
biologique :
- encourager la régénération naturelle,
- laisser vieillir les arbres,
- maintenir les arbres morts,
- maintenir les ornières profondes créées par les charrois forestiers,
- préserver un maximum de niches écologiques par un étagement des peuplements,
- pour les plantations, choisir les essences sur base de critères stationnels,
- éviter de construire des routes macadamisées et limiter au maximum les
empierrements. Si l’empierrement est inévitable, utiliser les charges pierreuses en
rapport avec les régions (charge calcaire en Calestienne, charge schisteuse en
Fagne,...)
- limiter au maximum les débardages mécaniques dans les zones sensibles,
- protéger les lisières,
- maintenir ou recréer des milieux « marginaux » (landes, clairières, friches,...)
pouvant servir de lieux de gagnage pour le grand gibier,
- suspendre tous travaux de dégagement en période de reproduction,
- faucher tardivement les bermes routières en forêt,
- lutter contre l’eutrophisation et l’atterrissement des groupements forestiers alluviaux
(envahissement par les ronces),
- après les chablis de résineux, évacuer les arbres et créer des landes à callune,
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- faire respecter la loi sur la circulation des engins motorisés,
- faire respecter la loi sur les distances de plantation des résineux en bordure des cours
d’eau,
Il est encourageant de constater que dans le cadre du Plan d’Environnement pour le
Développement Durable adopté par le Gouvernement wallon en mars 1995 certaines des
propositions formulées plus haut sont reprises, notamment en ce qui concerne la régénération
naturelle, le choix des essences à planter, le maintien d’arbres morts, la valorisation des
clairières et lisières, le fauchage tardif, la suspension des travaux de dégagement et de
préparation du terrain en période de reproduction,... Le problème est de savoir si ces
directives sont bien suivies sur le terrain. En effet, des générations de forestiers ont, par
exemple, préconisé la plantation de pins noirs sur les tiennes calcaires et d’épicéas dans la
grande forêt d’Ardenne. Leur principale motivation à cette époque étant la production. De
nos jours, une autre fonction, liée à l’existence même des forêts, est venue s’ajouter à la
première, la sauvegarde de l’environnement. Pour les anciens cette nouvelle vision de
l’exploitation forestière remet en question la plupart des données qui leurs avaient été
inculquées. De même, un gros effort de sensibilisation et de conscientisation doit être
consenti auprès des propriétaires privés afin d’éviter les écueils des années précédentes
(abattages prématurés en vue de payer les droits de succession, plantations non adaptées à la
station,...).
4.3.2. Les prairies et cultures.
Hormis les « terres incultes », les prairies et cultures représentent la majorité des terrains
réservés à l’agriculture. Leur superficie arrive en deuxième position après la superficie
forestière. Il s’agit essentiellement de prairies de fauche et de prairies pâturées; la place
occupée par les champs étant assez minime. A cela s’ajoute, les haies, brise-vent, bandes
boisées, alignements d’arbres, arbres isolés, chemins herbeux, espaces entre deux clôtures,...
qui constituent la trame même du maillage écologique. Ils jouent le rôle de couloirs de
migration pour de nombreuses espèces et mettent en relation des milieux naturels de
superficies parfois très variables. En apparaissant sous des formes très diverses, ils
constituent soit des couloirs de liaison plus ou moins denses, soit des « relais » ponctuels qui
accentuent la richesse des paysages.
Pendant très longtemps, les agriculteurs ont joué un rôle majeur dans l’entretien et la
diversification des paysages. De par les pratiques agropastorales, ils sont à la base de la
création de nombreux milieux semi-naturels intéressants (pelouses sèches sur calcaire, prairies
mésophiles de fauche, rièzes,...). Malheureusement l’avènement de l’agriculture moderne
avec son cortège d’engrais, de produits phytosanitaires et la mécanisation de plus en plus
sophistiquée facilitant les travaux de génie rural, a très vite « inversé la vapeur »; l’agriculteur
« créateur » du début du siècle c’est retrouvé dans le carcan d’un système économique se
voulant toujours plus performant. On l’a donc insité à produire de plus en plus (chose qu’il
fait très bien !) sur des surfaces de plus en plus grandes, en faisant fi de toutes les lois
fondamentales de l’écologie et au détriment de la qualité. Par la même occasion, la plupart
des milieux que ses prédécesseurs avaient entretenus pendant des décénnies ont été
uniformisés et, dans certains cas, simplifiés à l’extrême.
57
De nos jours, les exploitations agricoles sont généralement orientées vers une ou deux
productions et elles doivent faire face à d’énormes contraintes financières et aux « droits de
production » (quotas). De plus, les marchés s’éffondrent rendant leur rentabilité économique
plus aléatoire. Dans ces conditions, les contingences environnementales sont très souvent
perçues comme des contraintes supplémentaires réduisant la liberté de production et les
revenus.
Heureusement, le programme agri-environnemental avancé par la Commission Européenne
plaide en faveur de méthodes de production compatibles avec les exigences de la protection de
l’environnement ainsi que l’entretien de l’espace naturel. Certaines mesures, élaborées par le
Gouvernement wallon, s’intègrent dans ce programme (tournières de conservation, fauches
tardives et diversification des semis en prairies extensives, maintien et entretien des haies et
bandes boisées, maintien de faibles charges en bétail et détention d’animaux de races locales
menacées,...) et rencontrent certaines considérations de la conservation de la nature,
notamment en ce qui concerne le maintien du réseau écologique.
Les nombreux milieux connexes à l’exploitation agricole (haies, bandes boisées, chemins
herbeux, espaces entre deux clôtures, berges de rivières,...) sont autant de zones de liaison
dont la gestion est « confiée » aux agriculteurs seuls. Envisagée sous cet angle, la gestion de
ces milieux est très souvent inadaptée et réduite à sa plus simple expression. En effet, ceux-ci
n’ont matériellement pas beaucoup de temps à consacrer à ces travaux au regard des tâches
que réclame une explotation agricole moderne. Dès lors, les primes proposées par la Région
Wallonne sont un bon incitant puisqu’elles tentent de les motiver à ce type d’entretien en les
dédommageant financièrement. Mais l’aménagement du paysage concerne tout le monde
(riverains, responsables politiques,...) et devrait être l’affaire de tous. Le paysage aurait tout à
gagner s’il était géré, non seulement par les agriculteurs puisqu’ils en sont les acteurs
principaux mais également par les collectivités locales. Dans ce cadre, le P.C.D.N. est une
bonne opportunité pour entreprendre ce genre de démarches. L’idéal serait qu’une personne
soit employée exclusivement pour ces travaux, ou d’autres similaires, sur base d’un
programme d’actions précis et étalé dans le temps. De plus, l’acquisition d’un matériel
performant comme une barre de coupe sur bras orientable et un broyeur achetés soit par la
commune, soit en C.U.M.A. (Coopérative d’Utilisation de Matériel Agricole) par des
agriculteurs, soit par une entreprise,... permettrait de réaliser un travail rapide et économique.
Les haies ont été subdivisées en quatre catégories distinctes : les haies continues, les haies
discontinues, les haies taillées et les haies arborées. En ce qui concernent les haies taillées, un
entretien classique est suffisant mais il importe d’éviter la période de nidification des oiseaux
(mars-juin). Quelques principes généraux sont à appliquer aux autres types de haies :
- tout d’abord, renoncer au brûlage qui a des effets néfastes sur la faune en la privant
d’abri et de nourriture et qui détruit les repousses et jeunes plants de remplacement,
- tailler moins souvent et moins sévèrement, sans dégarnir la base de la haie afin de la
transformer en bon brise-vent et en abri efficace pour la faune,
- en cas de dégarnissage important de la base, recéper les arbustes afin qu’ils se
ramifient tout en prévoyant une protection efficace contre le bétail. De plus, dans la
mesure du possible, intervenir sur plusieurs années afin d’obtenir un étagement de la
haie qui sera certainement profitable à la faune.
58
- essayer d’obtenir un rideau plat et homogène suffisamment garni à la base en évitant
de couper le buissonnement intercalaire,
- ne tailler la haie que verticalement en évitant de tailler sur le dessus et en se
contentant de tailles latérales qui la transformeront en un perchis relativement plat
d’un effet brise-vent très supérieur.
En ce qui concerne la gestion des prés mésophiles et des prairies alluviales, sites majeurs de
haute valeur biologique encore bien présents sur l’entité, il faut tout mettre en oeuvre pour
inciter les propriétaires à adopter les mesures agri-environnementales et opter notamment pour
la fauche très tardive, plus efficace en matière de conservation de la nature, qui concerne les
Zones de Protection Spéciales dont Couvin fait partie.
Une première action a été menée par les RNOB qui ont mis en réserve 27 ha de prairies grâce
à l’appui financier de la Communauté Européenne (Programme Life Râle des genêts).
L’objectif étant de maintenir les prairies à l’état de prairies de fauche extensives en
collaboration avec les agriculteurs. Des accords ont été signés avec plusieurs fermiers pour le
fauchage tardif des prairies (après le 15 juillet), le maintien de zones refuges non fauchées, le
respect des zones humides et des haies, et la gestion par pâturage extensif avec bétail rustique.
Ces différentes mesures visant à améliorer la qualité du réseau écologique pourraient se porter
garantes de la qualité biologique des produits régionaux et s’intègreraient parfaitement dans
une politique de diversification agricole.
4.3.3. Les prairies humides et marécages.
Une multitude de milieux sont repris dans cette catégorie : magnocariçaies, mégaphorbiaies,
roselières, prairies humides peu fertilisées (Calthion), tourbières dégradées, landes humides
plus ou moins tourbeuses.
Tenus aujourd’hui pour des terrains en friche sans aucun intérêt, les zones humides
constituaient autrefois un élément important de l’économie agropastorale traditionnelle. Elles
servaient entre-autres de vaines pâtures et fournissaient la litière pour le bétail. En les
dégradant parfois, en les rajeunissant le plus souvent, ces techniques traditionnelles ont eu
pour effet de les maintenir jusqu’à aujourd’hui. Cependant, l’abandon de ces pratiques
agropastorales, le perfectionnement des techniques agricoles modernes, l’évolution des modes
de vie et le développement des activités de loisirs réduisent de jour en jour leur superficie. Par
manque d’entretien ces milieux sont rapidement regagnés par la forêt sous forme de mauvais
taillis, transformés en étangs de pêche, drainés, amendés et convertis en pâtures ou prairies de
fauche intensive, enrésinés, plantés de peupliers ou encore servent de décharges sauvages. Ils
constituent pourtant le dernier refuge pour de nombreuses espèces animales et végétales
remarquables. Mais ce sont aussi les milieux les plus menacés de l’entité qui demande une
protection volontaire et rapide sans quoi d’ici une décénnie ils auront totalement disparus.
Actuellement, un seul site fait l’objet d’une protection intégrale, la réserve naturelle RNOB
située au nord du « Gros Têne du Bi » à Dailly, pour un autre, l’ancienne tourbière de Cul-desSarts, une procédure de mise en réserve domaniale a été entamée par la Division Nature et
Forêt, un troisième, similaire au précédent, est propriété de l’Albatros (Institut Médico59
pédagogique) à Petite-Chapelle et fait l’objet d’une gestion en partenariat avec l’a.s.b.l. Les
Bocages et l’Essor (Centre de formation professionnelle), enfin un quatrième, une lande
humide plus ou moins tourbeuse à Cul-des-Sarts, est propriété de l’a.s.b.l. Les Bocages et est
donc géré en connaissance de cause. Afin que ces quatre sites ne restent pas des îlots isolés
sur l’entité, il serait urgent de proposer un plan de protection des zones humides intéressantes
débutant par l’acquisition ou la location d’un maximum de parcelles.
Tout d’abord, les terrains communaux repris dans cette catégorie pourraient être mis en
réserve ou gérés par convention avec une association de conservation de la nature. Une
convention qui stipule notamment que la protection du milieu est assurée à long terme. Dans
ce cadre, la domanialisation par convention avec la Région Wallonne paraît être la meilleure
solution. Les sites privés, propriétés d’agriculteurs voulant garder leurs biens, peuvent aussi
être gérés de cette manière ou être gérés par l’agriculteur lui-même (avec les conseils d’une
association) qui peut alors bénéficier de subsides dans le cadre des mesures agrienvironnementales concernant la conservation des zones humides dans les Zones de
Protection Spéciale.
Les sites situés en fonds de vallée en système prairial amendé devraient bénéficier de mesures
spéciales visant la suppression ou l’utilisation minimale de toute fumure ou prévoyant
l’instauration d’une zone tampon. En effet, leur vieillissement est accélèré par ces apports
d’éléments biogènes qui banalisent leur flore. De plus, les nitrates exédentaires (non utilisés
par les végétaux) ne sont pas absorbés par le sol mais entraînés jusqu’à la nappe aquifère par
les eaux de lessivage.
En ce qui concerne les propriétés de particuliers un gros effort doit être consenti afin de les
informer et d’éviter les écueils des années précédentes (creusement d’étangs de pêche,
plantation de peuplier,...). A ce niveau, la DNF à un rôle important à jouer, notamment en
évitant d’autoriser la création d’étangs dans des zones de grand intérêt biologique.
4.3.4. Les pelouses calcaires.
Elles représentent certainement les milieux qui renferment la plus grande diversité animale et
végétale. De plus, elles montrent un très net intérêt didactique, géographique, esthétique et
touristique.
Ce sont des groupements végétaux à herbes courtes entretenus pendant de longues années par
le pâturage, l’incendie ou encore la mise en culture éphémère après brûlis. Elles sont donc
d’origine anthropique et leur maintien est directement lié à l’intervention humaine. En effet,
après abandon de toute activité agro-pastorale, elles évoluent rapidement vers une forêt
secondaire. En outre, afin de rentabiliser ses terres devenues incultes, les forestiers de
l’époque ont préconisé la plantation de résineux (pin sylvestre et pin noir d’Autriche) qui
forment actuellement de véritables forêts artificielles.
En Calestienne, les pelouses calcaires sont certainement les milieux les plus menacés. De
nombreuses nuisances d’origine anthropique se conjugent pour accentuer encore leur
dégradation naturelle : pâturage intensif et amendement, dépôts de fumier et dépôts
d’immondices, remblayage, stokage de bois, terrain de V.T.T., constructions, campingscaravanings,... Ainsi, malgré leur très grande valeur biologique, un seul site sur 25 recensés
60
lors de l’inventaire, fait actuellement l’objet de mesures de protection, la réserve RNOB du
« Gros Têne du Bi » à Dailly. Toutefois, une petite pointe d’optimisme est à relever en ce qui
concerne certains sites : le versant sud du « Gros Têne du Bi » et « la Falijotte » à Dailly, « le
Tri Chalon » et « le Trou de Boussu » à Boussu-en-Fagne, « l’Ancienne Carrière de la
Vaucelle » et « le Tienne de la Rôsière » à Frasnes et « le Tienne de la Croix Richa » à
Petigny. Tous sont des propriétés communales et pourraient faire l’objet d’une mise en
réserve ou d’une convention de gestion à long terme en partenariat avec une ou plusieurs
associations de conservation de la nature (l’a.s.b.l. Les Bocages et la Commission Sud ESEM
des RNOB) et la DNF.
Parallèllement à ces démarches administratives, il est impératif de mettre au point des
méthodes de gestion dont les buts prioritaires sont la conservation des espèces animales et
végétales. Le but principal de cette gestion est de contrôler la recolonisation forestière.
Comment ? En bloquant la série évolutive au stade actuel ou à un stade antérieur jugé optimal
sur la plan floristique et faunistique, et en rétablissant les pratiques agropastorales
abandonnées. Pour ce faire les associations se chargeront des débroussaillages des pelouses
banalisées avec évacuation de la litière, de la suppression des fourrés d’épineux avec maintien
des ligneux rares et pourront compter sur le concours de la DNF pour les abattages d’arbres
(pin noir et pin sylvestre).
Ces mesures de gestion seront évidemment accompagnées d’actions de surveillance et
d’inventaire permettant d’apprécier leur impact sur le développement de certaines plantes et
animaux spécifiques. De même, des campagnes de sensibilisation (excursions guidées,
expositions,...) seront menées afin de mieux faire connaître ces espaces de vie aux touristes,
aux écoles, aux riverains,...
4.3.5. Les pelouses silicicoles.
Ces pelouses sont typiques de l’Ardenne. Elles constituent des milieux particuliers
caractérisés par une végétation spécifique. Ce sont généralement d’anciennes cultures
abandonnées qui ont été pâturées ou fauchées. Leur affectation est sensiblement différente de
celle des pelouses calcaires qui sont pour la plupart à l’abandon; dans ce cas il s’agit de
prairies de fauche ou de prairies pâturées. Leur gestion se rapprochent donc plus de la gestion
des prairies de fauche mésophiles. Il est encourageant de constater qu’une partie d’entre-elles
situées notamment à Cul-des-Sarts, font déjà l’objet « d’un entretien écologique » qui consiste
en une fauche très tardive (fin août). L’exploitation agricole responsable de cette gestion
applique les mesures agri-environnementales pour la fauche tardive, la faible charge de bétail
à l’hectare et est reconnue comme « Ferme de Conservation » c’est-à-dire qu’elle a en
détention des animaux de races locales menacées. Par contre, les autres sites sont entretenus
de façon traditionnelle sous un régime de fauches plus intensives. Dès lors, il serait
intéressant que les autres agriculteurs ou propriétaires privés puissent aussi s’inscrire dans une
politique agri-environnementale.
61
4.3.6. Les carrières.
L’exploitation de la pierre est un des derniers bastions de l’activité économique couvinoise.
On ne peut donc pas négliger les retombées financières pour la commune et en matière de
création d’emplois, qui en découlent pour la région. En témoigne la réexploitation en 1995 de
la « Carrière Lahonri » qui été à l’abandon depuis de nombreuses années.
Néanmoins, de nombreux sites sont désaffectés et ont été naturellement recolonisés par la
végétation à tel point qu’aujourd’hui, un nouvel et fragile équilibre naturel s’est établi. Ils
ont alors acquis un très grand intérêt biologique notamment pour des espèces dont les habitats
naturels sont menacés et qui sont attirées vers des milieux anthropiques de substitution.
Paradoxalement, certains sites (Carrière du Nord) en activité abritent une multitude de milieux
qui sont apparus au hasard de l’exploitation ou grâce à l’alliance intime de plusieurs
paramètres (nature du substrat, orientation et pente du terrain,...). Par contre, d’autres ont été
transformés en décharges non contrôlées ou sont victimes de dépôts sauvages au détriment de
leur valeur biologique. Des sommes énormes, à charge de la commune, doivent alors être
engagées pour leur assainissement.
Dès leur abandon, les carrières devraient donc être recensées et faire l’objet de démarches
garantissants leur « réhabilitation écologique ». En effet, très souvent l’effort essentiel porte
sur la replantation des crêtes, le reprofilage et l’ensemencement des paliers d’exploitation, le
comblement des vides créés par l’extraction et l’élimination des déchets et des morts-terrains.
Ainsi, très souvent les excavations sèches recoivent de grosses quantités de décombres et de
détritus avant de parfaire leur « assainissement » grâce à une couche de terre arable nécessitée
par leur mise en culture ultérieure. Dans d’autres cas, elles sont tout simplement transformées
en décharges de classe 2 ou 3. D’énormes travaux de colmatage des parois sont alors
entrepris dans les sites à risque afin d’éviter à l’avenir les infiltrations de substances
polluantes dans les nappes phréatiques.
C’est présicément lors de l’étude d’incidence qui précède une demande d’exploitation que
doivent être formulées toute une série de recommandations en ce qui concerne le périmètre
d’exploitation et le réaménagement futur du site. Dans ce contexte, l’étude d’incidence peut
mettre en exergue la présence de tel ou tel biotope ou de telle ou telle espèce, et orienter le
plan d’exploitation de manière à éviter, autant que possible, les milieux sensibles. Dans cette
optique, il serait aberrant d’opter, au terme de l’exploitation, pour un aménagement qui
supprimerait toutes traces d’activités humaines par le comblement pur et simple de
l’excavation. Il paraît donc tout indiqué de tirer parti de la situation existante et de ce que
l’homme et la nature ont créé au hasard des travaux d’extraction. Dans ce cadre, l’objectif
général d’aménagement sera la diversification biologique et écologique maximale en s’aidant
des potentialités naturelles et artificielles du milieu.
4.3.7. Les rivières et ruisseaux.
Les cours d’eau sont des écosystèmes particuliers profondément marqués par l’influence
humaine. Ainsi, à un moment ou à un autre de leur existence ils ont subi des transformations
sur l’un ou l’autre tronçon de leurs parcours. L’Eau Blanche et l’Eau Noire n’ont pas échappé
à ce constat. Le dernier grand dommage qu’elles ont subi sont les wateringues locales qui ont
62
décidé de la rectification de leur cours pour le maintien du régime des eaux.
heureusement ces travaux ne concernaient qu’une partie de leurs tracés.
Fort
L’Eau Blanche ne traverse que des campagnes, ce qui en fait une rivière aux eaux troubles et
au fond en général envasé avec, par endroit, quelques plages caillouteuses où l’eau s’écoule
plus rapidement. Elle reçoit de petits affluents, le plus important étant la Brouffe qui présente
la même physionomie. Elles ont subi et continuent à subir de nombreux dommages tels la
rectification et le gabionnage des berges, les rejets d’effluents agricoles et domestiques,
l’arasement des crêtes de berges provoqué par le piétinement du bétail,... qui ont des
répercussions sur la vitesse du courant, la nature du fond, la température, l’oxygénation et la
composition chimique des eaux, et donc indirectement sur la faune et la flore.
L’Eau Noire est une rivière aux eaux claires et rapides apparemment encore de bonne qualité
du moins en ce qui concerne son parcours forestier resté plus ou moins « naturel » à cet
endroit. Son tronçon le plus intéressant étant situé entre Rièze (commune de Chimay) et
Couvin. A Forge Jean Petit, elle serpente et sort de son lit fréquemment en période de crue
inondant les prairies qui la bordent. Bien qu’elle semble plus épargnée que l’Eau Blanche,
elle subi également de nombreuses dégradations surtout d’origine domestique auxquelles
s’ajoute le saccage de certains tronçons suite à l’installation irréfléchie de campings.
A ces contraintes d’origine artificielle s’ajoutent des contraintes naturelles tels les
débordements arborescents qui gênent et ralentissent l’écoulement du flot. Les troncs et
branches qui basculent dans la rivière sont autant de points d’encrage pour les déchets et les
particules de matière terreuse véhiculés par le courant. Ceux-ci s’accumulent autour du
barrage naturel ainsi créé et petit à petit se forment et s’élargissent des banquettes de vase.
Les feuilles se décomposent et accentuent encore l’envasement. Un état de désoxygénation
s’installe, les galets et graviers se recouvrent d’un enrobage vaseux et le cours d’eau progresse
incidieusement vers un état de décrépitude irréversible. Dans les cas extrêmes, on note
localement des effondrements de berges érodées du fait de la disparition de l’enracinement
stabilisateur. Cet état de fait commande alors le recépage urgent des saules et aulnes trop
encombrants ou la limitation de leur expansion par émondage, ainsi que la stabilisation des
terres effondrées. Pour ce faire, le recours à des techniques de végétalisation (fascines d’osier,
bouturages et plantations ligneuse) respectant notamment les berges verticales argileuses
propices à la nidification du martin-pêcheur et de l’hirondelle de rivage, seront les bienvenues.
Ce travail doit aussi se faire en connaissance de cause afin d’éviter les mois de fraye
(novembre à mai) et la nidification des oiseaux rivulaires (mars à juin), et viser uniquement
les interventions nécessaires car l’arbre est indispensable pour la stabilisation des berges.
L’idéal est qu’il se fasse à la suite d’une mobilisation générale qui réuni autour de la rivière,
pêcheurs, naturalistes, agriculteurs, randonneurs, agents de la DNF,... tous se sentant
concernés par la gestion de ce patrimoine commun. Dans cette optique, d’autres actions
pourraient également être à l’ordre du jour : la gestion hivernale des fragments de roselières
sur la Brouffe, l’ouverture aux pêcheurs d’une seule berge sur les deux afin d’épargner la
végétation semi-aquatique, la limitation des déversements de truites non indigènes,...
Tous ces travaux peuvent être le détonateur d’une vaste campagne de conscientisation attirant
l’attention sur la complexité des problèmes qui touchent nos cours d’eau et proclamant leur
assainissement.
En ce qui concerne les ruisseaux, ceux qui coulent en Ardenne tels le Ri de Rome, le Ruisseau
de Pernelle, le Ruisseau de la Huilerie dont les physionomies sont comparables à celle de
l’Eau Noire, sont de bonne qualité. Par contre, ceux qui traversent les zones agricoles et les
63
zones d’habitat comme le Ruisseau d’Aine, le Grand Mort, le Grand Fossé, le Ruisseau de la
Rôsière,... sont pollués, certains étant même de véritables égouts à ciel ouvert.
Le problème de pollution des eaux de surfaces doit donc être appréhendé avec beucoup de
sérieux. Bien qu’il n’ait jamais été étudié de manière approfondie, il concerne à des degrés
divers la plupart des rivières et ruisseaux de l’entité. Des systèmes d’épuration se
justifieraient donc parfaitement aux points névralegiques, notamment sur l’Eau Blanche à la
sortie de Mariembourg. Cela permettrait de traiter non seulement les eaux de l’Eau Blanche
mais également celles de la Brouffe et du Ruisseau de la Rôsière particulièrement pollué. De
même, sur l’Eau Noire à la sortie de Couvin, une station d’épuration édifiée à proximité du
Parc Saint Roch, pourrait filtrer les rejets de la ville et des industries toutes proches, et
récolter, par un réseau de collecteurs, les eaux usées des campings de Petigny.
En outre, il existe actuellement des moyens mis à la disposition de tout un chacun permettant
de traiter les rejets d’eaux usées domestiques à partir de bacs débourbeurs et dégraisseurs ou à
l’aide de dispositifs d’épuration par hydroserie reconstituée.
4.3.8. Les routes, chemins asphaltés, chemins de terre, chemins herbeux et sentiers.
Etant donné sa superficie particulièrement importante, la commune de Couvin est parcourue
par un réseau très dense de routes et de chemins auxquels se ralient de nombreux sentiers, rues
et ruelles. La trame routière carossable actuelle représente 395 kilomètres de voiries
communales (plus 69 kilomètres de routes d’Etat). Ces chiffres parlent d’eux-mêmes et
permettent d’apprécier l’étendue des bords de routes qui représentent donc une longueur de
plus ou moins 700 kilomètres si l’on excepte les rues citadines sans berme latérale. On
mesure donc tout l’intérêt d’adhérer à la convention sur le fauchage tardif proposée par la
Région Wallonne. Cette action a rencontré un vif succès auprès de la population et a permis à
certains accotements de renaître par leur abondante floraison.
Cette gestion écologique est surtout envisagée sous l’angle d’un meilleur entretien de la
végétation naturelle des bords de route. Toutefois, elle concerne directement plusieurs
groupes d’animaux comme les insectes, les esargots, les reptiles, les mammifères,... en tant
que zones de liaison privilégiée favorisant le brassage génétique entre les populations isolées.
En outre, afin de parfaire cette action d’autres mesures concernant plus spécifiquement la
faune pourraient être envisagées sur certains tronçons à risque. Il s’agit plus spécialement de
la route de la Platinerie (vers le barrage du Ri de Rome) et de la route du Moulin des Bois à
couvin et du chemin Hameau de Géronsart à Géronsart où des passages massifs de batraciens
sont notés tous les ans lors des migrations vers les lieux de fraye au printemps. A certains
endroits des mesures de protection, visant le placement de barrières amovibles interdisant la
circulation sur ces tronçons entre le coucher et le lever du soleil, sont déjà mises en oeuvre par
la DNF. De plus, le placement de panneaux routiers est prévu pour le printemps 1997. Sur
les routes où ce genre d’interdiction n’est pas envisageable, la construction de barrières
permanentes permettant de canaliser les batraciens vers des tunnels placés sous la surface de
la route, pourraient être envisagés.
Les chemins de terre, les chemins herbeux et les sentiers sont aussi autant de relais et de
milieux semi-naturels de substitution pour de nombreuses espèces. Dès lors, il est impératif
d’envisager une gestion « douce » de ces espaces préconisant des traitements adaptés aux
zones herbeuses et aux haies en place, et insistant sur la nécessité d’intervenir en fin d’été.
64
Ces travaux pourraient donc se faire en coordination entre le Service des travaux, la DNF et
une association locale de protection de la nature.
Mais le plus gros problème qui touche actuellement l’entité est certainement le projet de
contournement de Couvin.
Les passages à gibier. Le nombre et le positionnement de ces ouvrages spécifiques devront
être définis en collaboration avec les responsables de la DNF.
4.3.9. Les vergers.
Autrefois très répandus, ces vergers ceinturaient la plupart des villages et couvraient parfois
des étendues importantes. Victimes des primes à l’abattage octroyées par la C.E.E. et du
désintérêt de la population, ils ont fortement régressés. Par endroits, il ne subsiste plus que
quelques vestiges de ce que fut la culture fruitière avant 1950. Par contre, dans des villages
comme Petigny, Presgaux et Pesche certains vergers occupent encore parfois des superficies
importantes de l’ordre de plusieurs hectares pour certains. Malgré les divers arguments,
essentiellement d’ordre économique, qui s’insurgent devant le maintien des vergers
traditionnels, ceux-ci ont toujours leur raison d’être dans le paysage rural. Allaint l’élevage à
la production fruitière, ils répondent à la première mission des agriculteurs, qui n’est autre que
la subsistance des populations. Leur seconde mission, l’entretien des terres et du paysage, est
également l’apanage des vergers traditionnels. Etant donné le rôle d’intermédiaire qu’il joue
entre le milieu ouvert et le milieu fermé, on y rencontre des espèces inféodées aux deux types
de milieu exploitant des niches écologiques différentes. De plus, une tendance actuelle, qui
prône un retour aux produits du terroir, encourage la plantation d’anciennes variétés et par là
des hautes tiges.
Nombreux sont les emplacements pouvant servir au maintien, à la restauration ou à la création
de vergers de hautes tiges. Ainsi, en zone agricole, les pentes difficilement exploitables,
l’espaces entre deux clôtures contiguës, les abords d’une ferme sont autant d’endroits où la
plantation d’arbres fruitiers reste tout à fait justifiable. Ailleurs, lors de la plannification de
lotissements, il suffit de tenir compte de l’emplacement d’éventuels vergers en les contournant
ou en les intégrant dans les zones à bâtir. Les jardins privés, les terrains communaux et les
bermes latérales des voiries sont également tout à fait indiqués pour des plantations de
quelques fruitiers de hautes tiges. Dans cette optique, plusieurs actions sont déjà menées sur
l’entité :
- la création depuis 1991 de deux vergers expérimentaux d’une superficie totale de 4
hectares, reconnu comme Centre de Référence et d’Expérimentation par la Région
Wallonne et propriété de l’a.s.b.l. Les Bocages de Cul-des-Sarts,
- la restauration de plusieurs vergers d’agriculteurs et de riverains,
- la restauration et la création de deux vergers communaux situés à Frasnes et à
Presgaux,
- la création de deux vergers respectivement de 40 et de 50 ares par des agriculteurs.
65
Ces quelques actions ne doivent pas rester isolées et la sensibilisation du public, visant à
étendre le mouvement, restent donc essentielle afin de multiplier les actions en faveur de notre
bocage par une politique de préservation du milieu rural (sauvegarde des vergers traditionnels,
des alignements de saules têtards, des haies, des rangées d’arbres,...).
Toutefois, il faut être conscient qu’un des atouts majeurs de la viabilité à long terme des
arbres fruitiers, est leur entretien. Il s’agit d’un élagage tous les 3 ou 4 ans qui consiste à
favoriser la croissance vers l’extérieur et à alléger le houppier en supprimant le bois mort, les
gourmands et les branches excédentaires qui s’entrecroisent. De plus, la création d’un verger
de hautes tiges doit être une entreprise bien réflécie qui prend en compte tous les aspects de la
plantation à savoir, le travail du sol, le tuteurage, les amendements, la protection contre le
bétail,... Mieux vaut planter peu d’arbres dans de bonnes conditions que de vouloir planter un
maximum d’arbres et négliger certains aspects de la plantation.
4.3.10. Les étangs et les mares.
Sur le territoire, on distingue plusieurs types d’étangs et de mares : les étangs de pêche ou de
loisir peu profonds, les étangs atterris ou en assec présentant une abondante végétation semiaquatique, les bassins de décantation, les mares permanentes peu profondes sur substrat
argileux, les mares temporaires (ornières ou flaques) sur substrat semi-perméable,... Toutes
ces étendues d’eau sont des milieux propices à l’installation d’une flore hygrophile ou
aquatique typique. De plus, de par leur caractère hétérogène et à la suite de leur raréfaction
grandissante sur l’ensemble du territoire wallon, elles servent de refuge pour de nombreuses
espèces animales (batraciens, insectes, oiseaux,...). Toutefois, il faut se rendre à l’évidence
que parmi les sites recensés, seule une minorité présente un intérêt biologique important. En
effet, la plupart d’entre-eux sont victimes de techniques agricoles particulièrement
dommageables (remblayage, drainage, pollution par les engrais et les pesticides,...), de dépôts
sauvages,... et de l’évolution naturelle (atterrissement, assèchement).
Ces zones humides méritent donc une attention toute particulière de la part des gestionnaires
de l’environnement (agriculteurs, pêcheurs, agents de la DNF, naturalistes, responsables
communaux,...). Ainsi, au même titre que d’autres milieux (pelouses calcaires, vergers,...), les
mares communales mériteraient d’être protégées et aménagées. De même, des campagnes de
sensibilisation pourraient être organisées en vue d’intéresser les propriétaires privés à leur
conservation.
Les aménagements proposés pourraient s’articuler comme suit :
- tout d’abord, identifier les sources de pollution éventuelles et prendre des mesures
pour les neutraliser,
- en zone agricole, clôturer les abreuvoirs en ne laissant qu’un seul accès au bétail afin
de limiter le piétinement et le broutage des plantes semi-aquatiques,
- maintenir un ensoleillement optimal (garant de la diversité!) en limitant la
colonisation par les ligneux ou en taillant en têtards certains arbres encombrants,
66
- améliorer leur viabilité en les recreusant si nécessaire; le recours au curage ne se fera
que pour des mares ou des étangs complètement asphixiés par accumulation de
matière organique,
- en cas de travaux importants respecter, autant que possible, la végétation des berges,
- s’opposer à la plantation d’hélophytes et d’hydrophytes d’ornement,
- respecter les associations végétales de vasières,
- pour les étangs, la mise en assec permet le tassement et la minéralisation des vases,
- éviter les empoissonnements importants de carpes ou autres cyprinidés. Ceux-ci
provoquent des remous dans la vase qui entraînent une perte de luminosité et la
disparition des hydrophytes à plus ou moins court terme,
- surveiller le braconnage des grenouilles,
- informer les propriétaires sur les méthodes d’effarouchement non préjudiciable aux
oiseaux (héron, martin-pêcheur),
- disposer autour des tas de cailloux ou de bois pour l’hibernation de certaines espèces
de batraciens.
4.3.11. Les parcs et jardins.
Les parcs et jardins sont des espaces favorables à la vie spécialement lorsqu’ils sont gérés
d’une manière écologique. De par leur superficie et la diversité des milieux en place (haies,
mares, massifs arbustifs, arbres isolés, bandes boisées, rocailles, murets de pierre sèche,
parterres,...), ils accueillent une foule d’espèces. Toutefois, la fréquentation et l’entretien
intensifs, dont ils font habituellement l’objet, perturbent considérablement les animaux et les
plantes. Ainsi, la tonte régulière des pelouses, l’emploi abusif de fertilisants et de pesticides,
l’élimination systématique des débris végétaux,... affectent l’équilibre biologique. Dès lors, il
serait judicieux d’énoncer un ensemble de principes insistant sur l’attention et la place à
accorder à la nature dans ces espaces verts.
4.3.12. Les combles et clochers d’églises et d’autres bâtiments.
De par leur tranquillité et le microclimat particulier qui y règne, les combles des églises et de
certains bâtiments publics ou granges, constituent des milieux de prédilection pour certaines
espèces d’oiseaux et de mammifères comme la chouette effraie et les chauves-souris.
Dans le cadre de l’A.E.C.N. 95, la commune de Couvin a signé une convention avec la
Région Wallonne portant sur l’aménagement des combles et clochers des églises. Ainsi, sur
base de recensements et d’annotations réalisés depuis de nombreuses années par J. Doucet
(GEPOP), des aménagements spécifiques pour ces espèces, seront réalisés en 1997.
67
Néanmoins, ces aménagements doivent tenir compte d’une donnée importante à savoir la
présence des pigeons qui fréquentent assidûment et souvent en grand nombre ces édifices.
Dès lors, afin d’éviter le grillageage des abat-sons qui constitue une barrière pour l’effraie et
les chauves-souris, il est recommandé d’enlever régulièrement les pigeons. Etant donné que
de nombreuses églises sont déjà grillagées, il est possible d’avoir recours à des aménagements
spécifiques. Des expériences de ce genre, initiées par l’a.s.b.l. Biomont, ont déjà été réalisées
dans certaines églises de la commune de Beaumont. Elles ont consisté, notamment pour la
chouette effraie, soit à recréer un plancher au sommet de la tour de façon à isoler la flèche,
soit à construire un caisson obscur devant une fenêtre existante ou encore pour les chauvessouris, à occulter au maximum les combles et à aménager des lucarnes dans le grillage des
abat-sons et dans la porte séparant le clocher des combles.
Au vu de la quantité de bâtiments susceptibles d’accueillir la chouette effraie, les chauvessouris ou d’autres espèces, ces aménagements restent très ponctuels puisqu’ils ne concernent
que les églises. En effet, il serait judicieux d’étendre ce genre d’initiative à l’ensemble des
maisons familiales par le biais d’une brochure technique et de contact direct.
68
5. Description des sites de grand intérêt biologique et
propositions d’action particulières.
5.1. Introduction.
Au cours des relevés de terrain, nous avons identifié 10 sites en zone centrale et 50 sites en
zone de développement rapide. Ceux-ci ont fait l’objet de recherches plus approfondies sur
leur intérêt biologique. Ils sont décrits de façon plus détaillée dans ce chapitre.
Les informations ont été synthétisées sur des fiches dont le canevas est comparable à celui mis
au point par le Conseil Supérieur Wallon de la Conservation de la Nature pour l’identification
des Zones Humides d’Intérêt Biologique.
5.2. Les sites de grand intérêt biologique et propositions d’action.
Ci-dessous, le canevas d’une fiche type.
SITE N°
- Nom du site (types de milieux et lieu-dit) :
- Propriétaire (privé ou public) :
- Localisation :
+ Carte (n° de la carte IGN au 1/10.000 ème et n° de la zone se rapportant à la
subdivision faite dans le cadre de cette étude) :
+ Village (commune avant fusion) :
- Statut au plan de secteur (zone agricole, zone forestière, zone d’espace vert,...) :
- Type de zone dans le réseau écologique (zone centrale en milieu ouvert ou fermé,
zone de développement en milieu ouvert ou
fermé,...) :
- Nature du site (marais, fagne, prairie de fauche, prairie pâturée, pelouse calcaire,
fourrés d’épineux, friche,...) :
- Surface (en ares ou en hectares) :
- Intérêt écologique (botanique et zoologique) :
+ Phytocénoses (description des principales communautés végétales; celles-ci
correspondent à des portions homogène du tapis végétal) :
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+ Espèces remarquables :
* Faune :
* Flore :
- Menaces :
- Propositions d’action (aménagements, gestion se rapportant aux différents milieux) :
Il est à noter que certains sites de faibles superficies n’ont pas été décrits, généralement parce
qu’ils n’apportaient rien de nouveau, leur composition floristique étant identique à celle de
milieux précédemment traités et aucune espèce remarquable n’avait été identifiée au moment
des relevés de terrain.
70
SITE N° 1.
- Nom du site : Prairies mésophiles sur schiste, magnocariçaie et mégaphorbiaie
rudéralisée du lieu-dit « Culot du Bois ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Froidchapelle 57/3, zone 20.
+ Village : Géronsart.
- Statut au plan de secteur : zone agricole
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairies de fauche et marécage.
- Surface : 1 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Prairie mésophile sur schiste à Pimpinella saxifraga, Luzula
campestris, Arrhenatherum elatius, Leucanthemum vulgare, Malva
moschata, Lotus corniculatus, Centaurea subg. Jacea,...
* Magnocariçaie-mégaphorbiaie rudéralisée à Carex riparia, Carex
disticha, Filipendula ulmaria, Lythrum salicaria, Lotus pedunculatus,
Cirsium palustre, Angelica sylvestris, Galium palustre, Achillea
ptarmica, Polygonum amphibium, Juncus conglomeratus, Stellaria
graminea, Galeopsis tetrahit, Urtica dioica,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : la locustelle tachetée et le traquet pâtre se reproduisent dans
la mégaphorbiaie. Le lézard vivipare parcoure la pelouse à la recherche
de petites proies. Quelques sauterelles comme la sauterelle
multicolore (Conocephalus discolor) et la sauterelle des roseaux
(Conocephalus dorsalis) ont été contactées dans la mégaphorbiaie.
* Flore : le petit boucage (Pimpinella saxifraga), la luzule champêtre
(Luzula campestris), la laîche des rives (Carex riparia), la laîche
distique (Carex disticha), la salicaire commune (Lythrum salicaria), le
lotier des fanges (Lotus pedunculatus), le gaillet des marais (Galium
palustre), l’achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), la renouée
amphibie (Polygonum amphibium).
- Menaces : la plantation de peupliers dans le fond humide et de chênes sur les
versants entraînent le comblement et la rudéralisation du site.
- Propositions d’action :
* Prairie mésophile : supprimer les chênes et accentuer le caractère
thermophile de la prairie par un fauchage régulier avec exportation du
foin en juillet-août.
* Magnocariçaie-mégaphorbiaie : organiser une fauche basse en fin
d’été afin d’enrayer sa banalisation et contrôler la progression des
71
ligneux par arrachage des souches surnuméraires. Il va sans dire que
ces opérations doivent s’accompagner de l’exportation des produits de
fauche afin de ne pas provoquer la multiplication de la grande ortie sur
les résidus organiques en décomposition. De même, il est primordial
d’éviter l’assèchement et le drainage éventuels qui ne feraient
qu’accentuer sa banalisation. La fréquence d’intervention ne doit pas
nécessairement être annuelle mais doit plutôt s’appuyer sur un
programme de gestion privilégiant le fauchage par rotation.
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SITE N°
- Nom du site : Lambeau de prairie mésophile avec fruticée envahissante du lieudit « Tri Pirard ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 5.
+ Village : Mariembourg.
- Statut au plan de secteur : zone d’habitat.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie de fauche et fourré d’épineux.
- Surface : 10 ares.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Prairie mésophile de fauche à Brachypodium pinnatum, Carex
pulicaris, Coeloglossum viride, Viola canina, Carex tomentosa,
Myosotis discolor, Plathanthera bifolia, Danthonia decumbens, Silum
silaus, Succisa pratensis, Selinum carvifolia, Ophioglossum vulgatum,...
* Vestige de lande mésophile à Calluna vulgaris.
* Fruticée à Prunus spinosa et Crategus monogyna.
+ Espèces remarquables :
* Faune : la locustelle tachetée a été contactée dans la prairie.
L’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle, le gros bec nichent dans
la fruticée.
* Flore : la laîche puce (Carex pulicaris), l’orchis grenouille
(Coeloglossum viride), la violette des chiens (Viola canina), la laîche
tomenteuse (Carex tomentosa), le myosotis versicolore (Myosotis
discolor), la platanthère à deux feuilles (Platanthera bifolia), la
sieglingie décombante (Sieglingia decumbens), le silaüs des prés
(Silaum silaus), la succise des prés (Succisa pratensis), le sélin
(Selinum carvifolia), l’ophioglosse vulgaire (Ophioglossum vulgatum).
- Menaces : à l’extension irrémédiable du lotissement accompagnée de tous ses
désagréments (terrassements, utilisation intempestive d’herbicides,...), s’ajoute
l’envahissement progressif de la prairie par les arbustes épineux.
- Propositions d’action :
* Prairie mésophile : maintenir des îlots entre les parcelles à bâtir ou
maisons existantes et faucher annuellement en fin d’été avec évacuation
de la litière.
* Fruticée : couper les épineux.
73
SITE N°
- Nom du site : Reliques de pré du molinion et prairie humide peu fertilisée du
lieu-dit « Pavillon de Chasse ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 3.
+ Village : Géronsart.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie de fauche humide.
- Surface : 70 ares.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Relique du molinion à Carex panicea, Scorzonera humilis, Silaum
silaus, Selinum carvifolia,...
* Prairie humide peu fertilisée à Bromus racemosus, Galium palustre,
Achillea ptarmica, Valeriana dioica, Juncus conglomeratus, Filipendula
ulmaria, Carex nigra, Lychnis flos-cuculi, Dactylhorhiza majalis,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : la rousserolle verderolle et la fauvette grisette nichent a
respectivement dans la prairie humide et dans un buisson périphérique.
* Flore : la laîche blauâtre (Carex panicea), le scorsonère des près (
Scorzonera humilis), le silaüs des prés (Silaum silaus), le sélin
(Selinum carvifolia), le brome en grappe (Bromus racemosus), le gaillet
des marais (Galium palustre), l’achillée sternutatoire (Achillea
ptarmica), la valériane dioïque (Valeriana dioica), la laîche vulgaire
(Carex nigra), l’orchis à larges feuilles (Dactylorhiza majalis),...
- Menaces : les fumures et le drainage menacent la prairie à court terme.
- Propositions d’action :
* Prairie humide : conscient de la richesse du site, le propriétaire fauche
tardivement la partie la plus mouilleuse permettant ainsi aux orchidées
de fleurir et de fructifier. Toutefois, il serait intéressant de lui proposer
accord de gestion. Cf. gestion site n°
74
SITE N°
- Nom du site : Mares eutrophes et mésotrophes avec vasières, typhaie, scirpaie,
aulnaie-saulaie, friche mésophile rudéralisée de l’Ancienne
Argilière du lieu-dit « Terre du Roi ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 4.
+ Village : Mariembourg.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et extension de zone d’extraction.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : mares, friche rudérale et bois marécageux.
- Surface : 2,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Mares eutrophes et mésotrophes à Lemna minor, Hydrocharis morsusranae, Elodea canadensis, Potamogeton lucens, Potamogeton crispus,
Potamogeton berchtoldii,...
* Vasières à plages gazonnantes à Eleocharis acicularis, Veronica
scutelleta, Carex pseudocyperus,...
* Scirpaie à Eleocharis palustris.
* Typhaie à Typha angustifolia, Typha latifolia, Iris pseudacorus,
Alisma plantago-aquatica,...
* Aulnaie-saulaie de recolonisation à Alnus glutinosa, Salix caprea,
Salix cinerea, Salix triandra, Salix div.sp., Betula verrucosa,...
* Friche mésophile à flore rudéralisée à Urtica dioica, Holcus lanatus,
Dactylis glomerata, Tanacetum vulgare, Achillea lillefolium,
Centaurium erythraea,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : de nombreux oiseaux nichent de façon régulière sur le site,
hypolaïs polyglotte, fauvettes grisette, des jardins, babillarde, à tête
noire, rossignol philomèle, pipit farlouse, bruant des roseaux,
rousserolle verderolle, poule d’eau, d’autres sont irréguliers, martinpêcheur, locustelle tachetée, vanneau huppé, d’autres encore sont des
visiteurs rares, bécassine sourde, mésange rémiz et d’autres enfin sont
des visiteurs réguliers, pipit des arbres, bécassine des marais, petit
gravelot, chevalier culblanc, héron cendré,... C’est aussi un site
remarquable pour les odonates avec Lestes dryas, Lestes barbatus,
Lestes viridis, le leste fiancé (Lestes sponsa), l’agrion port-coupe
(Enallagma cyathigerum), l’agrion élégant (Ischnura elegans), le
sympétrum noir (Sympetrum danae), le sympétrum commun
(Sympetrum vulgatum), le sympétrum rouge sang (Sympetrum
sanguineum), le sympétrum jaune d’or (Sympetrum flaveolum), la
75
libellule à quatre taches (Libellula quadrimaculata), l’orthetrum réticulé
(Orthetrum cancellatum), l’aeshne bleue (Aeshna cyanae), l’anax
empereur (Anax imperator), et la rare Aeshna affinis, ainsi que pour les
batraciens et reptiles avec le crapaud calamite, le crapaud commun,
l’alyte accoucheur, la grenouille verte, la grenouille rousse, les tritons
crêté, ponctué, alpestre, palmé, le lézard vivipare, la couleuvre à collier
et l’orvet fragile. Notons enfin la présence de l’argiope fasciée
(Argiope bruennichi), qui tisse sa toile dans les hautes herbes.
* Flore : le petit nénuphar (Hydrocharis morsus-ranae), le potamot à
feuilles luisantes (Potamogeton lucens), le potamot à feuilles crépues
(Potamogeton crispus), le potamot de Berchtold (Potamogeton
berchtoldii), le scirpe épingle (Eleocharis acicularis), le scirpe des
marais (Eleocharis palustris), la véronique à écus (Veronica scutelleta),
la laîche faux-souchet (Carex pseudocyperus), la massette à feuilles
étroites (Typha angustifolia), le plantain d’eau (Alisma plantagoaquatica), l’érythrée petite centaurée (Centaurium erythraea),...
- Menaces : l’atterrissement et l’assèchement des mares, et la recolonisation forestière
menée par les saules participent à la rudéralisation du site. A cela on peut ajouter de
nombreux préjudices d’origine anthropique : braconnage des batraciens, motocross,
dépôts d’immondices, pression de chasse,...
- Propositions d’action : le site fait actuellement l’objet d’une procédure de mise en
réserve domaniale.
* Mares eutrophes et mésotrophes : lutter contre l’atterrissement de
certaines mares par curages, abattage des ligneux et inondation du site
par un réseau tentaculaire de petits fossés en connexion directe avec la
Brouffe.
* Aulnaie-saulaie de recolonisation : déboiser afin de recréer une
mosaïque de milieux diversifiés.
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SITE N°
- Nom du site : Prairie humide améliorée avec colonies de joncs, roselière au nordouest du pont du chemin de fer de la Brouffe.
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 5.
+ Village : Mariembourg.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie humide et roselière.
- Surface : 70 ares.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Prairie humide améliorée avec colonies de joncs à Juncus inflexus,
Juncus conglomeratus, Juncus effusus et dans les dépressions Glyceria
fluitans, Ranunculus flammula, Lysimachia nummularia,...
* Roselière à Phragmites australis, Iris pseudacorus, Solanum
dulcamara, Filipendula ulmaria, Epilobium angustifolium, Salix
cinerea, Salix div.sp.,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : le bruant des roseaux, le pipit farlouse, la poule d’eau et la
rousserolle verderolle nichent sur le site et en bordure de la Brouffe.
C’est aussi un site de transit intéressant pour des espèces comme la
bécassine des marais, le chevalier culblanc, le pipit spioncelle et de
nombreux sylvidés (pouillots, fauvettes).
* Flore : le jonc glauque (Juncus inflexus), la renoncule flammette
(Ranunculus flammula) et la lysimaque nummulaire (Lysimachia
nummularia).
- Menaces : le surpâturage et les fumures répétées, le curage de la Brouffe.
- Propositions d’action :
* Prairie humide : pâturage extensif sans amendement et création de
mares.
* Roselière : cf. gestion mégaphorbiaie site n°
77
SITE N°
- Nom du site : Prairies mésophiles peu améliorées, fossé humide et haies hautes
du lieu-dit « Drî Cense Catherine ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 5.
+ Village : Mariembourg.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone d’extension d’habitat.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie de fauche et réseau de haies.
- Surface : 4,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Prairies mésophiles peu améliorées à Primula veris, Silaum silaus,
Plantago lanceolata, Centaurea subg. Jacea, Achillea millefolium,
Colchicum autumnale,...
* Haies hautes à Crataegus monogyna, Prunus spinosa,...
* Fossé humide à Lythrum salicaria, Filipendula ulmaria, Epilobium
hirsutum, Mentha aquatica,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : le bruant des roseaux, le traquet pâtre et la pie-grièche
écorcheur fréquentent assidûment les prés où nichent le pipit farlouse et
l’alouette des champs; de même, les fauvettes à tête noire, grisette,
babillarde, des jardins, le bruant jaune,... nichent dans les haies. C’est
également une halte migratoire pour le traqut tarier, le merle à plastron,
la grive litorne, le torcol fourmilier, le rougequeue à front blanc, le pipit
des arbres, bergeronnette grise,... Quelques orthoptères parcourent les
prairies, la sauterelle multicolore (Conocephalus discolor), le criquet
crécelle (Chorthippus biguttulus), le criquet racleur (Chorthippus
parallelus),... On note aussi la présence du lièvre.
* Flore : le silaüs des prés (Silaum silaus).
- Menaces : suivant l’utilisation des parcelles on retrouve les menaces habituelles,
fertilisation, pâturage intensif, fauchage trop hâtif, abandon de la fauche,... Ajoutons
encore l’urbanisation qui se fait de plus en plus pressante à proximité.
- Propositions d’action :
* Prairie mésophile : le mode de gestion actuel pratiqué
involontairement par le propriétaire, une fauche annuelle avec
évacuation de la litière, convient à ce type de milieu.
* Haies hautes : protéger le maillage bocager sur les pentes herbeuses.
* Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n°
78
SITE N°
- Nom du site : Magnocariçaie, mégaphorbiaie rudéralisée, mares, fossé humide,
saulaie mésotrophe, talus xérique et haies au sud-est du lieu-dit
« Drî Cense Catherine ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 5.
+ Village : Mariembourg.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : marais.
- Surface : 1 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Magnocariçaie à Carex riparia, Iris pseudacorus,...
* Mégaphorbiaie rudéralisée à Angelica sylvestris, Filipendula ulmaria,
Achillea ptarmica, Lycopus europaeus, Cirsium palustre, Deschampsia
cespitosa, Carex disticha, Carex nigra, Veronica scutellata, Oenanthe
fistulosa, Eleocharis palustris, Glyceria fluitans, Cirsium arvense,
Cirsium vulgare, Urtica dioica,...
* Mares à Alisma plantago-aquatica, Glyceria fluitans, Elodea
canadensis, Iris pseudacorus, Juncus conglomeratus,...
* Fossé humide à Alisma plantago-aquatica, Callitriche sp.,...
* Saulaie mésotrophe à Salix caprea, Salix cinerea, Carex riparia, Iris
pseudacorus,...
* Talus xérique rudéralisé à Achillea millefolium, Tanacetum vulgare,
Dactylis glomerata, Linaria vulgaris,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : la locustelle tachetée, le bruant des roseaux, la rousserolle
verderolle, la poule d’eau et le canard colvert nichent dans le marais,
l’hypolaïs polyglotte, la fauvette grisette, la fauvette babillarde, les
pouillots véloce et fitis, le chardonneret, le rossignol philomèle, se
reproduisent dans les haies. On peut encore ajouter les oiseaux de
transit, bécassine des marais, rousserolle effarvatte, phragmite des
joncs, pipit spioncelle, chevalier culblanc,... Le site attire aussi de
nombreux reptiles et batraciens comme la couleuvre à collier, le lézard
vivipare, la grenouille rousse, la grenouille verte, les tritons alpestre,
ponctué et crêté,...
* Flore : la laîche des rives (Carex riparia), l’achillée sternutatoire
(Achillea ptarmica), le lycope d’Europe (Lycopus europaeus), la laîche
distique (Carex disticha), la laîche vulgaire (Carex nigra), la véronique
79
à écus (Veronica scutellata), l’oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa),
le scirpe des marais (Eleocharis palustris), le plantain d’eau (Alisma
plantago-aquatica) et le callitriche (Callitriche sp.).
- Menaces : la plantation de peupliers sur la mégaphorbiaie voisine, la fertilisation et
le pâturage des prairies périphériques participent à la rudéralisation de la
mégaphorbiaie, ce qui se traduit par l’apparition d’espèces végétales nitrophiles.
d’autres nuisances accentuent encore la banalisation du site, le stockage de bois, le
piétinement, le motocross, le braconnage des batraciens,... De même, le talus
ferroviaire limitrophe du « Chemin de Fer à Vapeur des Trois Vallées » est
régulièrement aspergé d’herbicides. Cette berme abritait pourtant le criquet à ailes
bleues (Oedipoda caerulescens), disparu depuis.
- Propositions d’action :
* Magnocariçaie-mégaphorbiaie : cf. gestion site n°
* Mares - fossé humide : cf. gestion mare et fossé humide site n°
* Saulaie : limiter l’envahissement par les saules.
* Talus xérique : lutter contre la rudéralisation par un fauchage annuel
en fin d’été avec évacuation de la litière. Ces interventions
permettraient de convertir la friche en pelouse rase.
80
SITE N°
- Nom du site : Magnocariçaie, mégaphorbiaie, mares, fossés humides, saulaie
buissonnante, fruticée et talus thermophile rudéral le long de la
route conduisant au lieu-dit « Pont Napoléon ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 5.
+ Village : Mariembourg.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : mosaïque de marécages et boisement humide.
- Surface : 1,20 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Magnocariçaie à Carex riparia, Carex acutiformis, Carex acuta,...
* Mégaphorbiaie à Epilobium hirsutum, Filipendula ulmaria, Juncus
effusus, Juncus conglomeratus, Juncus inflexus, Typha angustifolia,
Typha latifolia, Lythrum salicaria, Lysimachia vulgaris, Stachys
palustris, Lycopus europaeus, Silaum silaus, Carex disticha, Oenanthe
fistulosa, Valeriana repens, Colchicum autumnale,...
* Mares mésotrophes à Glyceria fluitans, Elodaea canadensis,
Callitriche sp., Iris pseudacorus,...
* Fossés humides à Callitriche sp., Lemna minor, Glyceria fluitans,...
* Saulaie mésotrophe à Salix caprea et Salix cinerea.
* Fruticée à Crataegus monogyna, Prunus spinosa, Cornus mas,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : site de grand intérêt herpétologique où l’on note la
reproduction de la couleuvre à collier, de l’orvet fragile, de la
grenouille rousse, des tritons alpestre, ponctué et palmé.
* Flore : la laîche des rives (Carex riparia), la laîche des marais (Carex
acutiformis), la laîche aiguë (Carex acuta), le jonc glauque (Juncus
inflexus), la massette à feuilles étroites (Typha angustifolia), la salicaire
commune (Lythrum salicaria), la lysimaque commune (Lysimachia
vulgaris), l’épiaire des marais (Stachys palustris), le lycope d’Europe
(Lycopus europaeus), le silaüs des prés (Silaum silaus), la laîche
distique (Carex disticha), l’oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa) et
le callitriche (Callitriche sp.).
- Menaces : le comblement et l’assèchement des mares, l’envahissement des saules
participent à l’atterrissement du marais. Notons encore des nuisances d’origine
purement anthropique, les dépôts d’immondices, le motocross, le stockage de bois
ainsi qu’un projet de création d’étang.
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- Propositions d’action :
* Magnocariçaie-mégaphorbiaie : cf. gestion site n°
* Mares-fossés humides : cf. gestion mare et fossé humide site n°
82
SITE N°
- Nom du site : Talus de route et ancien ballast ferroviaire thermophiles sur
schistes calcarifères, fossé humide de la piste cyclable
Mariembourg-Doische.
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 5.
+ Village : Mariembourg.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : bord de route et ballast ferroviaire.
- Surface : 20 ares.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Talus thermophile à Centaurea subg. Jacea, Echium vulgare, daucus
carota, Artemisia vulgaris, Senecio jacobaea, Sanguisorba minor,...
* Ballast avec pelouse thermophile à Sedum album, Festuca lemanii,
Hieracium pilosella, Potentilla neumanniana,...
* Fossé humide à Carex riparia.
+ Espèces remarquables :
* Faune : site de grand intérêt entomologique comme en témoigne la
présence de nombreux orthoptères, le criquet brun (Chorthippus
brunneus), le criquet crécelle (Chorthippus biguttulus), le criquet
racleur (Chorthippus parallelus), la grande sauterelle verte (Tettigonia
viridissima), la sauterelle multicolore (Conocephalus discolor),... et des
lépidoptères comme le grand porte-queue (Papilio machaon), le demideuil (Melanargia galathea),... Ces pelouses thermophiles sont aussi
caractérisées par la présence de mollusques calcicoles tels que Helicella
itala et Helicigona lapicida, et de reptiles tels que l’orvet fragile, le
lézard des murailles et la couleuvre à collier. Cette dernière se
cantonne à proximité du fossé attirée par le contact humiditésécheresse. Notons encore la nidification de l’hypolaïs polyglotte, de la
fauvette grisette, de la fauvette babillarde, du rossignol philomèle,...
dans les buissons épineux.
* Flore : Festuca lemanii, la potentille printanière (Potentilla
neumanniana) et la laîche des rives (Carex riparia).
- Menaces : la création récente de la piste cyclable a perturbé considérablement le site.
La caillasse remaniée et l’asphaltage a appauvri la richesse biologique de cet ancien
tronçon ferroviaire. Heureusement le bord de route situé à proximité, a été épargné
par les travaux d’aménagement. A long terme, si on utilise pas d’herbicide, la
végétation des ballasts réapparaîtra à cet endroit. Ajoutons encore d’autres préjudices
auxquels il faut être attentif : les dépôts d’immondices, le moto-cross,...
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- Propositions d’action :
* Talus de route : disposer un panneau fauchage tardif afin de respecter
l’intérêt biologique.
* Piste cyclable sur ancien ballast ferroviaire : proposer aux
responsables une gestion écologique visant à limiter la progression des
arbustes et à maintenir les pelouses ouvertes et préconisant des
interventions automnales et hivernales.
* Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n°
84
SITE N°
- Nom du site : Prairie mésophile peu améliorée à tendance humide évoluant vers
la mégaphorbiaie, mares et haies du lieu-dit « Pont de Couvin ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 5.
+ Village : Mariembourg.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone artisanale.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie de fauche et mares.
- Surface : 90 ares.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Prairie mésophile peu améliorée évoluant vers la prairie humide à
Phleum pratense, Dactylis glomerata, Holcus lanatus, Centaurea subg.
Jacea, Prunella vulgaris, Cardamine pratensis, Filipendula ulmaria,
Phalaris arundinacea, Achillea ptarmica,...
* Mares peu profondes à Juncus bufonius, Typha latifolia,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : la locustelle tachetée et le bruant des roseaux nichent de façon
irrégulière dans la prairie, la rousserolle verderolle, quant à elle, se
cantonne en bordure de l’Eau Blanche. La fauvette grisette et le bruant
jaune ont été noté dans les haies. Le site a déjà servi de dortoir pour le
busard Saint-Martin en hiver. Notons encore la présence de nombreux
mammifères de passage comme l’hermine.
* Flore : le jonc des crapauds (Juncus bufonius).
- Menaces : pas de menace directe sur le site étant donné que le propriétaire actuel
entretient sa prairie de manière écologique (fauche tardive, pas d’apport d’engrais).
- Propositions d’action :
* Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n°
* Mares : une petite population de crapaud calamite subsiste tant bien
que mal sur un terrain vague situé à 150 mètres. Celui-ci est
régulièrement utilisé comme terrain de motocross et les mares sont
comblées par des immondices. Dès lors, il serait judicieux d’aménager,
sur le site, des ornières limitrophes et des zones dénudées autour des
mares existantes afin d’insiter le crapaud à se déplacer.
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SITE N°
- Nom du site : Cuvette argileuse humide avec saulaie nitrophile et ourlet de
bouleau sur le site de l’« Ancienne Briqueterie » de Mariembourg.
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 5.
+ Village : Mariembourg.
- Statut au plan de secteur : zone industrielle et zone d’habitat à caractère rural.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : bois marécageux.
- Surface : 1,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Saulaie nitrophile à Salix alba, Salix cinerea, Urtica dioica, Alliaria
officinalis, Epilobium hirsutum, Betula verrucosa, Alnus glutinosa,...
avec de nombreux arbres morts.
+ Espèces remarquables :
* Faune : les arbres morts attirent les pics vert, épeiche, épeichette et
noir. D’autres espèces sont également observées de façon irrégulière,
le gobemouche gris, la poule d’eau, le canard colvert et le martinpêcheur. Malgré l’état d’assèchement avancé de la cuvette, le crapaud
calamite et la grenouille verte se reproduisent encore dans de petites
mares.
* Flore : le site abritait anciennement une flore remarquable
comprenant la petite pyrole (Pyrola minor), l’orchis ignoré
(Dactylorhiza fuchsii), l’orchis tacheté (Dactylorhiza praetermissa), la
listérie double feuille (Listera ovata).
- Menaces : un « empoisonnement » d’origine inconnue (produits toxiques?) a détruit
la saulaie (la plupart des arbres sont morts sur pied) et l’ouverture d’un chenal, pour
favoriser l’écoulement des eaux vers la Brouffe, a provoqué l’assèchement du site. A
cela on peut encore ajouter les dépôts d’immondices en provenance du lotissement
avoisinant.
- Propositions d’action :
* Saulaie nitrophile : maintenir les arbres morts sur pied, creuser des
dépressions dans l’argile et obturer le chenal pour favoriser la
stagnation de l’eau. Ces quelques aménagements permettraient peutêtre de voir réapparaître les orchidées.
86
87
SITE N°
- Nom du site : Vestige de pelouse xérophile, pelouse mésophile et fruticée sur
calcaire de la « Carrière Aine ».
- Propriétaire : commune de Couvin.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 8.
+ Village : Couvin.
- Statut au plan de secteur : zone d’extraction et zone d’espace vert.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourrés calcaires.
- Surface :
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouse xérophile à Melicata ciliata, Echium vulgare, Sedum
album,...
* Pelouse mésophile à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus,
Polygala comosa, Sanguisorba minor, Gentianella germanica, Linum
catharticum, Cirsium acaule, Helianthemum nummularium, Ophrys
apifera, Anacamptis pyramidalis,Gymnadenia conopsea,...
* Fruticée à Prunus spinosa et Crataegus monogyna.
+ Espèces remarquables :
* Faune : l’alouette lulu nichait encore à cet endroit au coeur des années
80. Le hibou grand-duc niche régulièrement sur une falaise dans la
carrière et l’hypolaïs polyglotte est présent dans les fourrés d’épineux.
* Flore : la mélique ciliée (Melica ciliata), l’orpin blanc (Sedum
album), le polygala chevelu (Polygala comosa), la gentiane germanique
(Gentianella germanica), le lin purgatif (Linum catharticum), le cirse
acaule (Cirsium acaule), l’hélianthème jaune (Helianthemum
nummularium), l’ophrys abeille (Ophrys apifera), l’orchis pyramidal
(Anacamptis pyramidalis), la gymnadénie moucheron (Gymnadenia
conopsea),...
- Menaces : la pelouse sommitale est pratiquement dévastée par les travaux de
découverture qui précèdent l’exploitation du calcaire.
- Propositions d’action :
* Pelouse xérophile et mésophile : sauvegarder les derniers lambeaux
de pelouse en évitant de les écrêter. Cf. gestion pelouse calcaire site n°
* Fruticée : cf. gestion des fourrés calcaires site n°
88
SITE N°
- Nom du site : Pelouse thermophile et fruticée sur calcaire du lieu-dit « Fond
d’Aine ».
- Propriétaire : commune de Couvin
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 8.
+ Village : Couvin
- Statut au plan de secteur : zone industrielle.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourrés calcaires.
- Surface :
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouse mésophile sur calcaire à Brachypodium pinnatum, Bromus
erectus, Sanguisorba minor, Helianthemum nummularium, Pimpinella
saxifraga, Primula veris, Cirsium acaule, Briza media, Viola hirta,
Ophrys apifera, Ophrys insectifera, Ophrys fuciflora,Gymnadenia
conopsea, Himantoglossum hircinum,...
* Fruticée à Prunus spinosa et Crataegus monogyna.
+ Espèces remarquables :
* Faune : l’orvet fragile a été observé sur la pelouse..
* Flore : l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), le petit
boucage (Pimpinelle saxifraga), le cirse acaule (Cirsium acaule),
l’amourette (Briza media), la violette hérissée (Viola hirta), l’ophrys
abeille (Ophrys apifera), l’ophrys mouche (Ophrys insectifera), l’ophrys
frelon (Ophrys fuciflora)), la gymnadénie moucheron (Gymnadenia
conopsea), l’orchis bouc (Himantoglossum hircinum),...
- Menaces : la pelouse est vulnérable de par son emplacement (bordure de route) et est,
de ce fait, victime de l’insouciance de l’homme (dépôt d’immondices, début
d’incendie).
A cela s’ajoute encore la recolonisation forestière.
- Propositions d’action :
* Pelouse et fruticée sur calcaire : tout d’abord évacuer les dépôts
sauvages et lutter contre le feu. Cf. gestion pelouse calcaire site n°
89
SITE N°
- Nom du site : Pelouses thermophiles et fourrés sur calcaire de la ligne à haute
tension du lieu-dit « Fond d’Aine ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 9.
+ Village : Couvin
- Statut au plan de secteur : zone industrielle, zone forestière et zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourrés calcaires.
- Surface :
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouse mésophile sur calcaire à Brachypodium pinnatum, Bromus
erectus, Sanguisorba minor, Helianthemum nummularium, Briza
media, Viola hirta, Ononis repens, Scabiosa columbaria, Knautia
arvensis, Linum catharticum, Euphrasia stricta, Gymnadenia conopsea,
Platanthera chlorantha, Orchis mascula,...
* Fruticée à Prunus spinosa.
+ Espèces remarquables :
* Faune : la tourterelle des bois, l’hypolaïs polyglotte, la fauvette
babillarde nichent dans la fruticée. L’orvet fragile a été observé sur la
pelouse.
* Flore : l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium),
l’amourette (Briza media), la violette hérissée (Viola hirta), la bugrane
rampante (Ononis repens), la colombaire (Scabiosa columbaria), la
knautie des champs (Knautia arvensis), le lin purgatif (Linum
catharticum), l’euphraise raide (Euphrasia stricta), la gymnadénie
moucheron (Gymnadenia conopsea), la platanthère des montagnes
(Platanthera chlorantha), l’orchis mâle (Orchis masula),...
- Menaces : le charroi excessif des agriculteurs, les dépôts de fumier et la gestion
inappropriée de la société de distribution d’électricité (débroussaillage en plein mois
de juin).
- Propositions d’action :
* Pelouse et fruticée sur calcaire : tout d’abord évacuer les tas de
fumier, ensuite proposer une gestion alternative des pelouses à la
société d’électricité afin de na pas nuire à la faune et à la flore (en
dehors des périodes de floraison et de nidification). Cf. gestion pelouse
calcaire site n°
90
SITE N°
- Nom du site : Pelouses xérophile et mésophile, et fruticée sur calcaire, pinède,
érablaie de ravin, chênaie-charmaie calcicole, magnocariçaie,
mégaphorbiaie rudéralisée, saulaie, aulnaie, fossé humide et
décanteur de la « Carrière du Nord ».
- Propriétaire : commune de Couvin.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone n° 4 et 9.
+ Village : Frasnes-lez-Couvin.
- Statut au plan de secteur : zone d’extraction, zone d’espace vert, zone forestière et
zones d’extension d’extraction.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourrés calcaires, bois, marécage et décanteur.
- Surface : 75 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouse xérophile à Melica ciliata, Globularia punctata, Sesleria
albicans, Teucrium chamaedrys, Sedum album, Vincetoxicum
hirundinaria,...
* Pelouse mésophile à Brachypodium pinnatum, Bromus
erectus, Sanguisorba minor, Helianthemum nummularium, Briza
media, Festuca lemanii, Scabiosa columbaria, Carex caryophyllea,
Gymnadenia conopsea, Platanthera chlorantha, Coeloglossum viride,
Acera anthropophorum, Ophrys apifera, Himantoglossum hircinum,
Platanthera bifolia, Cotoneaster integerrimus, Gentianelle germanica,...
* Fruticée à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea,
Rosa canina, Ligustrum vulgare, Rhamnus catharticus, Euonymus
europaeus, Viburnum lantana, Prunus mahaleb,...
* Erablaie de ravin à Acer pseudoplatanus, Fraxinus excelsior,
Asplenium scolopendrium, Cephalanthera damasonium,...
* Chênaie-charmaie calcicole à Quercus robur, Carpinus betulus,
Corylus avellana, Acer campestre, Crataegus monogyna, Betula
verrucosa, Populus tremula, Daphne mezereum, Helleborus foetidus,
Hedera helix, Mercurialis perennis, Narcissus pseudo-narcissus, Arum
maculatum,...
* Magnocariçaie et mégaphorbiaie rudéralisée à Carex acutiformis,
Scrophularia aquatica, Filipendula ulmaria, Epilobium hirsutum,
Lysimachia vulgaris, Angelica sylvestris, Cirsium palustre, Lycopus
europaeus, Mentha aquatica, Phalaris arundinacea, Cirsium arvense,
Urtica dioica,...
* Saulaie à Salix cinerea, Salix div.sp.
* Aulnaie à Alnus alba, Alnus glutinosa, Populus tremula,...
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* Fossé humide à Callitriche sp., Juncus effusus, Juncus conglomeratus,
Iris pseudacorus, Alisma plantago-aquatica, Glyceria fluitans,
Nasturtium officinale,...
* Décanteur à Equisetum palustre, Typha latifolia, Salix cinerea,... et
bord des talus à Symphytum officinale, Filipendula ulmaria, Tussilago
farfara, Dipsacus sylvestris, Rumex obtusifolius, Melandrium album,
Digitalis lutea,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : site remarquable pour de nombreuses espèces au statut
vulnérable.
Pelouse calcaire : grand intérêt herpétologique, entomologique et
ornithologique qui se traduit par la présence de la coronelle lisse, du
lézard des murailles, de l’orvet fragile, de nombreux criquets et
sauterelles tels le criquet ronfleur (Myrmeleotettix maculatus), la
sauterelle grise (Platycleis albopunctata), la sauterelle bicolore
(Metrioptera bicolor),..., des papillons comme le flambé (Iphiclides
podalirius), le demi-deuil (Melanargia galathea), l’argus bleu
(Polyommatus icarius),..., des oiseaux comme l’alouette lulu (dernière
nidification en 1987 pour l’entité de Couvin), le traquet pâtre,
l’engoulevent d’Europe, l’hypolaïs polyglotte,...
Carrière : nidification en 1987 et présence annuelle du faucon pèlerin.
Nidification du hibou grand-duc, du faucon crécerelle et du pigeon
colombin. Au pied de la falaise d’exploitation on peut observer l’alyte
accoucheur dans les éboulis rocheux et le crapaud calamite dans les
mares d’eau temporaires.
Décanteur, marécage et fossé humide : de nombreux batraciens tels que
la grenouille verte, la grenouille rousse, le crapaud commun, l’alyte
accoucheur, les tritons alpestre et ponctué s’y reproduisent. Les abords
du décanteur sont également fréquentés par la couleuvre à collier et le
lézard vivipare. A cette liste non exhaustive on peut encore ajouter une
multitude d’oiseaux dont les plus représentatifs sont le petit gravelot,
l’hirondelle de rivage (162 couples nicheurs en 96), le bruant des
roseaux, le rossignol, la fauvette grisette, la rousserolle verderolle, la
poule d’eau,... Notons encore la présence de nombreux mammifères qui
parcourent le site comme la fouine, le renard, l’hermine, le lérot,...
* Flore : la mélique ciliée (Melica ciliata), la globulaire (Globularia
punctata), la seslerie bleuâtre (Sesleria albicans), la germandrée petitchêne (Teucrium chamaedrys), l’orpin blanc (Sedum album), le
dompte-venin (Vincetoxicum hirundinaria), l’hélianthème jaune
(Helianthemum nummularium), l’amourette (Briza media), Festuca
lemanii, la colombaire (Scabiosa columbaria), la laîche printanière
(Carex caryophyllea), la gymnadénie moucheron (Gymnadenia
conopsea), la platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha),
l’orchis grenouille (Coeloglossum viride), l’acéras homme pendu
(Acera anthropophorum), l’ophrys abeille (Ophrys apifera), l’orchis
bouc (Himantoglossum hircinum), la platanthère à deux feuilles
(Platanthera bifolia), le cotonéaster (Cotoneaster integerrimus), la
gentiane germanique (Gentianelle germanica), le nerprun purgatif
92
(Rhamnus catharticus), le fusain d’Europe (Euonymus europaeus), la
viorne mancienne (Viburnum lantana), le bois de Sainte Lucie (Prunus
mahaleb), la fougère scolopendre (Asplenium scolopendrium), la
céphalantère à grandes fleurs (Cephalanthera damasonium), le boisgentil (Daphne mezereum), l’hellébore fétide (Helleborus foetidus), la
laîche des marais (Carex acutiformis), la scrophulaire aquatique
(Scrophularia aquatica), la lysimaque vulgaire (Lysimachia vulgaris),
le callitriche (Callitriche sp.), le plantain aquatique (Alisma plantagoaquatica), la gentiane jaune (Digitalis lutea).
- Menaces : la principale menace qui pèse sur ce site est l’extension de la zone
d’extraction qui entraîne inévitablement la destruction de la pelouse sommitale. A
cela s’ajoute aussi les dépôts d’industrie, les charrois industriel et forestier et la
pression cynégétique.
- Propositions d’action :
* Pelouses calcaires : négocier avec la direction afin que soient
maintenues des pelouses représentatives et afin d’obtenir que le
stockage de caillasses ne se fassent plus à cet endroit. Cf. gestion
pelouse calcaire site n°
* Magnocariçaie-mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n°
* Saulaie-aulnaie : contrôler leur progression.
* Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n°
93
SITE N°.
- Nom du site : Pelouse xérophile et mésophile, fruticée sur calcaire, chênaiecharmaie calcicole de « l’Ancienne Carrière de la Vaucelle ».
- Propriétaire : commune de Couvin.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/5, zone 9.
+ Village : Frasnes-lez-Couvin.
- Statut au plan de secteur : zone forestière.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourrés calcaires.
- Surface : 14 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouse xérophile à Sesleria albicans, Carex humilis, Prunus mahaleb,
Melica ciliata, Globularia punctata, Rhamnus catharticus,...
* Pelouse ouverte xérophile à Sedum album, Sedum acre, Teucrium
botrys, Potentilla neumanniana, Echium vulgare, Allium
sphaerocephalon,...
* Pelouse mésophile à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Carex
humilis, Carex caryophyllea, Viola hirta, Sanguisorba minor, Primula
veris, Rosa pimpinellifolia, Polygonatum odoratum, Orchis militaris,...
* Fruticée à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Ligustrum vulgare,...
* Chênaie-cahrmaie calcicole à Quercus robur, Carpinus betulus,
Crataegus monogyna, Cornus mas, Acer campestre, Corylus avellana,
Orchis mascula, Primula veris, Narcissus pseudo-narcissus,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : très grand intérêt entomologique avec de nombreux
criquets, sauterelles et papillons : le criquet ronfleur (Myrmeleotettix
maculatus), le criquet virgule (Stenobothrus lineatus), le criquet
crécelle (Chorthippus bigutulus), le criquet brun (Chorthippus
brunneus), le grand criquet doré (Chrysochraon dispar), la sauterelle
bicolore (Metrioptera bicolor), la sauterelle grise (Platycleis
albopunctata), la sauterelle des ronces (Pholidoptera griseoaptera), le
flambé (Iphiclides podalirius), le demi-deuil (Melanargia galathea), la
belle-dame (Vanessa cardui), le vulcain (Vanessa atalanta),... Notons
encore la présence du lézard des murailles et la nidification du pigeon
colombin dans les anfractuosités de la carrière.
* Flore : la seslerie bleuâtre (Sesleria albicans), l’orpin blanc (Sedum
album), la germandrée botryde (Teucrium botrys), la potentille
printanière (Potentilla neumanniana), l’ail à tête ronde (Allium
sphaerocephalon) , la laîche humble (Carex humilis), le bois de Sainte Lucie (Prunus mahaleb), la mélique ciliée (Melica ciliata), la globulaire
94
(Globularia punctata), la laîche printanière (Carex caryophyllea), la
violette hérissée (Viola hirta), la rose pimprenelle (Rosa
pimpinellifolia), le sceau de Salomon odorant (Polygonatum odoratum),
l’orchis militaire (Orchis militaris), le cornouiller mâle (Cornus mas),
l’orchis mâle (Orchis mascula), le nerpun purgatif (Rhamnus
catharticus).
- Menaces : dans la carrière, décharge et dépôt d’immondices; sur la pelouse, chasse,
piétinnement et recolonisation arbustive.
- Propositions d’action :
* Pelouses et fourrés calcaires : étendre les zones xériques des sommets
en arrachant les épineux mais tout en maintenant les arbustes typiques
(nerprun purgatif, bois de Sainte-Lucie, rose pimprenelle). Cf. gestion
pelouse calcaire site n°
95
SITE N°
du
- Nom du site : Pelouses xérophile et mésophile, fruticée sur calcaire, pinède,
friche rudérale et berme routière de « l’Ancienne Carrière
Lion » et du « Tienne du Lion ».
- Propriétaire : commune de Couvin.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zones 10.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone industrielle, zone d’extraction, zone d’espace vert et
zone forestière.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourrés calcaires, pinède.
- Surface : 44 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouse xérophile éparse à Sedum album, Sedum acre, Orobanche
teucrii, Teucrium chamaedrys,...
* Pelouse mésophile à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus, Briza
media, Sesleria albicans, Ononis repens, Pimpinella saxifraga, Festuca
lemanii, Cirsium acaule, Euphrasia stricta, Gentianalla germanica,
Coeloglossum viride, Gymnadenia conopsea, Platanthera chlorantha,
Ophrys fuciflora, Ophrys insectifera, Ophrys apifera, Himantoglossum
hircinum, Acera anthropophorum,...
* Fruticée à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,...
* Pinède à Pinus nigra ‘Austriaca ’, Sesleria albicans, Brachypodium
pinnatum, Bromus erectus, Orchis mascula, Listera ovata,...
* Friche rudérale à Tanacetum vulgare, Urtica dioica, Cirsium vulgare,
Dipsacus sylvestris, Verbascum thapsus,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : premier site connu de nidification de l’hypolaïs polyglotte,
l’alouette lulu y a niché jusqu’au milieu des années 80, le hibou
grand-duc a niché en 1995. De nos jours, on note la reproduction du
faucon crécerelle, du pigeon colombin, du pipit des arbres, du pouillot
siffleur, du serin cini, du traquet pâtre, de la fauvette grisette,... A cela
on peut encore ajouter des données de gélinotte des bois et du pic noir
dans la pinède. L’intérêt biologique de ce site réside aussi dans la
présence de nombreux insectes, surtout criquets et sauterelles, tels le
criquet ronfleur (Myrmeleotettix maculatus), le criquet nègre
(Omocestus ventralis), le criquet crécelle (Chorthippus biguttulus),la
sauterelle bicolore (Metrioptera bicolor),..., des reptiles comme la
coronelle lisse, l’orvet fragile et le lézard des murailles, tous ces
animaux parcourent la pelouse en tous sens. Par contre, le fond de la
96
carrière, plus humide, convient parfaitement aux batraciens : alyte
accoucheur, salamandre tachetée,... Signalons encore la présence de la
fouine et du renard ainsi que d’autres mammifères.
* Flore : l’orpin blanc (Sedum album), l’orobanche de la germandrée
(Orobanche teucrii), la germandrée petit-chêne (Teucrium
chamaedrys), l’amourette (Briza media), la seslerie bleuâtre (Sesleria
albicans), la bugrane rampante (Ononis repens), le petit boucage
(Pimpinella saxifraga), Festuca lemanii, le cirse acaule (Cirsium
acaule), l’euphraise raide (Euphrasia stricta), la gentiane germanique
(Gentianalla germanica), l’orchis grenouille (Coeloglossum viride), la
gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), la platanthère des
montagnes (Platanthera chlorantha), l’ophrys frelon (Ophrys fuciflora),
l’ophrys mouche (Ophrys insectifera), l’ophrys abeille (Ophrys apifera),
l’orchis bouc (Himantoglossum hircinum), l’acéras homme pendu
(Acera anthropophorum), l’orchis mâle (Orchis mascula), la listérie à
double feuilles (Listera ovata),...
- Menaces : dans la carrière décharge et dépôt d’immondices; sur la pelouse
envahissement par la fruticée et la pinède. D’autres préjudices sont également à
signaler, la chasse et, à plus long terme, la réexploitation de la carrière.
- Propositions d’action :
* Pelouses et fourrés calcaires : cf. gestion pelouse calcaire site n°
* Pinède : effectuer une coupe à blanc d’une partie du boisement afin
de permettre à la pelouse sous-jacente de se diversifier.
* Friche : évacuer les immondices. Cf. gestion friche site n°
97
SITE N°
- Nom du site : Pelouses xérophile et mésophile, fruticée et pinède sur calcaire du
« Tienne de la Rosière ».
- Propriétaire : commune de Couvin.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 10.
+ Village : Mariembourg.
- Statut au plan de secteur : zone d’espace vert.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse, fourrés d’épineux et pinède.
- Surface : 1,40 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouse xérophile ouverte à Sedum acre, Sedum album, Echium
vulgare, Festuca lemanii, Teucrium chamaedrys, Hippocrepis comosa,
Helianthemum nummularium,...
* Pelouse mésophile à Brachypodium pinnatum, Bromus erectus,
Pimpinella saxifraga, Scabiosa columbaria, Cirsium acaule, Koeleria
macrantha, Sanguisorba minor, Platanthera chlorantha, Orchis
mascula,...
* Fruticée sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,...
* Pinède à Pinus nigra ‘Austriaca’.
+ Espèces remarquables :
* Faune : le faucon crécerelle et le hibou moyen-duc nichent
régulièrement dans les pins. La fruticée attire aussi de nombreuses
espèces comme la fauvette babillarde, le pouillot véloce, le pouillot
fitis, le bruant jaune, l’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle,...
l’intérêt biologique de ce site réside également dans la présence de
nombreux insectes, notamment des sauterelles et criquets tels la
sauterelle à ailes en faux (Phaneroptera falcata), la sauterelle bicolore
(Metrioptera bicolor), le criquet roux (Gomphocerus rufus), le criquet
nègre (Omocestus rufipes), le criquet virgule (Stenobothrus lineatus),...
ainsi que quelques reptiles comme l’orvet fragile, le lézard vivipare et
la coronelle lisse et la rare argiope fasciée.
* Flore : l’orpin blanc (Sedum album), Festuca lemanii, la germandrée
petit chêne (Teucrium chamaedrys), l’hippocrépide en ombelle
(Hippocrepis comosa), l’hélianthème jaune (Helianthemum
nummularium), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), la colombaire
(Scabiosa columbaria), le cirse acaule (Cirsium acaule), la koelérie
grêle (Koeleria macrantha), la platanthère des montagnes (Platanthera
chlorantha) et l’orchis mâle (Orchis mascula).
98
- Menaces : l’abandon des activités agropastorales a des répercussions sur le cortège
floristique typique des pelouses sèche sur calcaire. Celui-ci évolue alors
irrémédiablement vers la banalisation encore accentuée par la progression de la
fruticée épineuse.
- Propositions d’action :
* Pelouse et fruticée : cf. gestion pelouse calcaire site n°
* Pinède : supprimer les pins trop envahissants tout en maintenant une
ceinture périphérique.
99
SITE N°
- Nom du site : Prairie mésophile améliorée au sud du « Tienne de la Rosière ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zones 10.
+ Village : Mariembourg.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie de fauche.
- Surface : 2,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Prairie mésophile améliorée à Arrhenatherum elatius, Crepis biennis,
Dactylis subg. Jacea, Dactylis glomerata, Heracleum sphondylium,
Phleum pratense,
+ Espèces remarquables :
* Faune : 1 ou 2 couples de pie-grièches écorcheurs nichent dans de
petits lambeaux de haies en bordure. Le traquet pâtre a aussi été
contacté à plusieurs reprises sur des piquets de clôture.
- Menaces : la fertilisation et l’alternance de la fauche et du pâturage participent à la
banalisation de la prairie.
- Propositions d’action :
* Prairie mésophile : une fauche annuelle après le 15 juillet en
maintenant une bande refuge pour les insectes et des oiseaux comme la
cailles des blés, la perdrix grise et le râle des genêts.
100
SITE N° 20.
- Nom du site : Prairies humides et mégaphorbiaie du lieu-dit « Cense del
Priche ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zones 4 et 5.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : fagne, marais.
- Surface : 50 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Prairie humide peu fertilisée avec colonies de joncs à Caltha palustris,
Juncus effusus, Scirpus sylvatica,...
* Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Angelica
sylvestris, Achillea ptarmica, Epilobium hirsutum,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : la pie-grièche écorcheur niche dans un petit lambeau de haie
à proximité. Site potentiel pour d’autres espèces comme le traquet
pâtre, le bruant des roseaux et la locustelle tachetée.
- Menaces : le pâturage intensif, la fertilisation, le comblement et l’envahissement
par les ligneux.
- Propositions d’action :
* Prairie humide : interdire l’accès au bétail ou opter pour un pâturage
extensif de façon à permettre aux espèces hygrophiles, qui ne
supportent pas le piétinnement, de réapparaître.
* Mégaphorbiaie : cf. gestion préconisée pour la mégaphorbiaie du site
n° 1.
101
SITE N°
- Nom du site : Mégaphorbiaie-prairie humide peu fertilisée de la « Ferme de La
Royenne ».
- Propriétaire :
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zones 9 et 10.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développemnt rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : fagne.
- Surface : 50 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Mégaphorbiaie-prairie humide peu fertilisée à Caltha palustris,
Cirsium palustre, Juncus effusus, Lychnis flos-cuculi, Angelica
sylvestris, Carex disticha, Iris pseudacorus, Juncus conglomeratus,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : le traquet pâtre et le bruant des roseaux ont été notés. Le site
convient également pour la locustelle tachetée.
- Menaces : la fertilisation et le pâturage des prairies contiguës.
- Propositions d’action :
* Prairie humide peu fertilisée-mégaphorbiaie : maintenir le stade fleuri
actuel par fauchage tous les 2 ou 3 ans en fin d’été avec évacuation de
la litière. Clôturer la parcelle de manière à empêcher le piétinement
et le broutage par les bovins.
102
SITE N°
- Nom du site : Prairies mésophiles et mégaphorbiaie du lieu-dit « Al Baraque ».
- Propriétaire : privé, réserve naturelle RNOB.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 10.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone centrale en milieu ouvert.
- Nature du site : pré de fauche, marais.
- Surface : 4 ha.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Prairies mésophiles à Arrhenatherum elatius, Phleum pratense,
Alopecurus pratensis, Dactylis glomerata, , Holcus lanatus,
Leucanthemum vulgare, Centaurea subg. Jacea, Crepis biennis,
Leontodon autumnalis,...
* Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Angelica
sylvestris, Juncus effusus, Lotus pedunculatus, Carex disticha,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : la locustelle tachetée (1 chanteur), le traquet pâtre et la piegrièche écorcheur (2 couples) étaient cantonnés sur le site.
* Flore : la laîche distique (Carex disticha).
- Menaces : depuis cette année, ce site bénéficie d’une protection intégrale (réserve
naturelle RNOB). Cependant, antérieurement il faisait l’objet de spéculations
agricoles (amendements, fauchage).
- Propositions d’action :
* Prairies mésophiles : depuis leur mise en réserve en 1996, ces prairies
sont fauchées après le 20 juillet par un agriculteur sous contrat avec les
RNOB. La gestion qui leur est appliquée à comme objectif la
protection du râle des genêts.
* Mégaphorbiaie : cf. gestion préconisée pour la mégaphorbiaie du site
n° 1.
103
SITE N°
- Nom du site : Magnocariçaie, mégaphorbiaie, prairies mésophiles améliorées,
prairie humide peu fertilisées et prairies fertilisées avec colonies de
joncs du nord-est de
la carrière désaffectée.
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 9.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairies de fauche, marais.
- Surface : 5,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Magnocariçaie à Carex riparia, Carex acutiformis et Carex disticha.
* Mégaphorbiaie en voie de rudéralisation à Filipendula ulmaria,
Epilobium hirsutum, Carex disticha, Juncus effusus, Mentha aquatica,
Deschampsia cespitosa, Galium aparine, Urtica dioica, Centaurea subg.
Jacea, Dactylis glomerata,...
* Prairie humide peu fertilisée à Caltha palustris, Juncus effusus,
Filipendula ulmaria, Mentha aquatica,...
* Prairie mésophile améliorée à Arrhenatherum elatius, Dactylis
glomerata, Holcus lanatus, Phleum pratense, Leucanthemum vulgare,
Centaurea subg. Jacea, Crepis biennis, Heracleum sphondylium,
Cirsium vulgare, Cynosurus cristatus, Hypericum perforatum,...
* Prairies humides fertilisées avec colonies de joncs à Juncus effusus et
Juncus conglomeratus
+ Espèces remarquables :
* Faune : la locustelle tachetée a été contactée sur le site. D’autres
espèces comme le bruant des roseaux et le traquet pâtre sont également
susceptibles de s’y reproduire.
* Flore : la laîche des rives (Carex riparia), la laîche des marais (Carex
acutiformis) et la laîche distique (Carex disticha).
- Menace : la fertilisation des prairies voisines.
- Propositions d’action :
* Magnocariçaie-mégaphorbiaie : éviter la banalisation par un fauchage
régulier (tous les 2 ou 3 ans) en fin d’été avec exportation de la litière.
* Prairie hunide peu fertilisée : cf. gestion prairie humide site n°
104
* Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n°
* Prairies fertilisées avec colonies de joncs : supprimer le pâturage dans
les zones les plus humides pour enourager le développement
d’herbacées hygrophiles.
105
SITE N°
- Nom du site : Pelouses, fourrés calcaires et prairie mésophile de l’ancienne
carrière.
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 9.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse.
- Surface : 3,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Pelouse sèche sur calcaire à Bromus erectus, Brachypodium
pinnatum, Primula veris, Plantago media, Sanguisorba minor, Carlina
vulgaris, Helianthemum nummularium, Vincetoxicum hirundinaria,
Platanthera chlorantha, Cephalantera damasonium,...
* Fourrés calcaires à Crataegus monogyna, Prunus spinosa, Acer
campestre, Quercus robur, Ligustrum vulgare,...
* Prairie mésophile à Arrhenatherum elatius, Dactylis glomerata,
Leucanthemum vulagre, Knautia arvensis, Picris biennis,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : un chanteur de traquet pâtre et plusieurs chanteurs de
rossignol philomèle ont été entendus. Notons encore la présence de
nombreux autres passereaux comme les fauvettes à tête noire,
babillarde, grisette, l’accenteur mouchet, le bruant jaune, la linotte
mélodieuse,...
* Flore : le dompte-venin (Vincetoxicum hirundinaria), la platanthère
des montagnes (Platanthera chlorantha) et la céphalanthère à grande
fleurs (Cephalantera damasonium).
- Menaces : les dépôts sauvages et la recolonisation forestière.
- Propositions d’action :
* Pelouse sèche sur calcaire : le but principal de cette gestion est de
contrôler la recolonisation forestière. Comment ? En bloquant la série
évolutive au stade actuel ou à un stade antérieur jugé optimal sur le
plan floristique et faunistique, et en rétablissant les pratiques
agropastorales abandonnées. La gestion consiste donc à :
- éliminer les plantules et les jeunes plants d’essences forestières,
- supprimer les fourrés d’épineux de formation récente,
106
- pratiquer la coupe à blanc dans les zones où la forêt secondaire s’est
développée de façon à rétablir l’ensoleillement et apporter une
différenciation écologique,
- débroussailler les pelouses banalisées,
- évacuer les déchets.
* Fourrés calcaires : supprimer une partie des fourrés d’épineux tout en
maintenant une ceinture périphérique et en épargnant les arbustes
remarquables,
* Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n°
107
SITE N°
- Nom du site : Magnocariçaie, mégaphorbiaie rudéralisée et parvocariçaie du
lieu-dit « Pré aux Poules ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 9.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : marais.
- Surface : 70 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Magnocariçaie à Carex riparia et acutiformis.
* Mégaphorbiaie rudéralisée à Filipendula ulmaria, Epilobium
hirsutum, Angelica sylvestris, Galium aparine, Cirsium arvense,
Calystegia sepium, Lythrum salicaria, Rosa canina,...
* Parvocariçaie à Carex flacca, Juncus effusus, Phalaris arundinacea,
Lythrum salicaria, Salix caprea, Salix cinerea,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : site potentiel pour le bruant des roseaux, le traquet pâtre et la
locustelle tachetée. De plus, des données relateraient la présence de
l’alyte accoucheur.
* Flore : la laîche des rives (Carex riparia), la laîche des marais
(Carex acutiformis) et la salicaire commune (Lythrum salicaria).
- Menaces : la fertilisation des prairies voisines. De plus, une partie de la zone a été
anéantie par le creusement d’un étang de pêche.
- Propositions d’action :
* Magnocariçaie et parvocariçaie : cf. gestion magnocariçaie site n°
* Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° 1.
108
SITE N°
- Nom du site : Prairie mésophile au sud-est de l’ancienne carrière.
- Propriétaire : privé
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 9.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie de fauche.
- Surface : 40 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénose :
* Prairie mésophile à Arrhenaterum elatius, Dactylis glomerata, Holcus
lanatus, Centaurea subg. Jacea, Lotus corniculatus, Crepis biennis,
Rhinantus minor, Colcicum autumnale,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : un mâle de traquet pâtre chantait à proximité du site.
* Flore : le rhinanthe à petites fleurs (Rhinantus minor).
- Menaces : les amendements et les fauches de plus en plus hâtives qui participent à la
banalisation progressive du pré.
- Propositions d’action :
* Prairie mésophile : cf. gestion préconisée pour prairie mésophile site
109
SITE N°
- Nom du site : Prairie mésophile au sud de la voie ferrée et au nord du lieu-dit
« Le Troc ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 10.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie de fauche.
- Surface : 80 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénose :
* Prairie mésophile à Arrenatherum elatius, Dactylis glomerata, Holcus
lanatus, Leucanthemum vulgare, Centaurea subg. Jacea, Crepis
biennis,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : aucune espèce particulière n’a été notée sur ce site.
Toutefois, étant donné sa compasition floristique, il est certainement un
relais essentiel pour de nombreux animaux (oiseaux, insectes,
mammifères,...
- Menaces : les amendements et les fauches de plus en plus hâtives.
- Propositions d’action :
* Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n°
110
SITE N°
- Nom du site : Fossé et prairie humide améliorée à joncs du lieu-dit « Le Troc ».
- Propriétaire : privé, réserve naturelle RNOB.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 10.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone centrale en milieu ouvert.
- Nature du site : prairie pâturée.
- Surface : 90 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Fossé humide à Caltha palustris, Filipendula ulmaria, Iris
pseudacorus, Mentha aquatica, Lycopus europaeus, Carex hirta, Lotus
pedunculatus, Glyceria fluitans, Salix cinerea,...
* Prairie humide améliorée à Juncus effusus, Lychnis flos-cuculi,
Ranunculus acris,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : espace protégé pour le râle des genêts.
- Menaces : la fertilisation et le pâturage intensif. Cependant, du fait de son nouveau
statut de protection, ces pratiques agricoles sont supprimées.
- Proposition d’action :
* Prairie humide : supprimer le pâturage et les amendements, changer
le régime et opter pour le traitement en pré de fauche. Cf. gestion
prairie mésophile site n°
* Fossé humide : contrôler le développement des ligneux.
111
SITE N°
- Nom du site : Prairie mésophile et thermophile sur schiste et pente forte le long
de la route de Lompret.
- Propriétaire : privé
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 9.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie pâturée.
- Surface : 70 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Prairie mésophile et thermophile sur schiste à Centaurea subg. Jacea,
Malva moschata, Leucanthemum vulgare, Prunella vulgaris, Lotus
corniculatus, Cytisus scoparius,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : aucune espèce particulière n’a été notée. Etant donné la
présence de nombreuse plantes à fleur, ce milieu attire énormément
d’insectes lépidoptères, hyménoptères, orthoptères,...
- Menaces : les amendements et le surpâturage.
- Proposition d’action :
* Prairie thermophile : éviter le pâturage de la pente ou mieux faucher
en septembre afin de permettre à toutes les plantes de fructifier.
112
SITE N°
- Nom du site : Friche thermophile et fruticée de la voie ferrée désaffectée.
- Propriétaire : SNCB.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 9.
+ village : Aublain.
- Statut au plan de secteur :
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : voie ferrée désaffectée.
- Surface : 50 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Friche thermophile à Leucanthemum vulgare, Lotus corniculatus,
Arrhenatherum elatius, Centaurea subg. Jacea, Hypericumperforatum,
Echium vulgare, Daucus carota, Tanacetum vulgare,...
* Fruticée à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Cornus sanguinea,
Sambucus nigra, Rosa canina,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : la présence de nombreuses plantes à fleur attirent une
multitude d’insectes butineurs ou autres. De même, la présence de
fourrés denses d’arbustes épineux permet la nidification du rossignol
philomèle, des fauvette à tête noire, grisette et des jardins, des pouillots
véloce et fitis, du bruant jaune,...
* Flore : pas de plantes rares mais une très grande diversité dans la
composition floristique.
- Menaces : l’envahissement par les ligneux mais surtout la réaffectation future de la
ligne.
- Propositions d’action :
* Friche thermophile : maintenir la friche, autant que possible, à un
stade herbeux par la préservation des espaces ouverts et des végétations
pionnières, l’arrachage régulier des semis et plantules d’arbres et
d’arbustes et le fauchage des hautes plantes herbacées. Ceci afin
d’amener progressivement le tapis végétal vers un état de pelouse ou
de lande rase.
* Fruticée : maintenir les haies arbustives sur le talus ou aux abords de
la voie.
113
SITE N°
- Nom du site : Magnocariçaie et friche rudéralisée de la motte féodale du lieu-dit
« L’Aubligneu ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 10.
+ village : Aublain.
- Statut au plan de secteur :
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : marais et friche.
- Surface : 25 ares.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Magnocariçaie à Carex riparia, Phalaris arundinacea, Filipendula
ulmaria, Juncus effusus, Lythrum salicaria, Urtica dioica, Alnus
glutinosa,...
* Friche rudéralisée à Urtica dioica, Heracleum sphondylium, Artemisia
vulgaris, Glechoma hederacea, Salix caprea, Corylus avellana,
Crataegus monogyna,...
+ Espéces remarquables :
* Faune : la grenouille verte se reproduit dans les douves.
* Flore : la laîche des rives (Carex riparia) et la salicaire commune
(Lythrum salicaria).
- Menaces : l’atterissement des derniers miroirs d’eau et la rudéralisation de la zone
marécageuse.
- Propositions d’action :
* Magnocariçaie : cf. gestion magnocariçaie site n° 1.
* Friche : cf. gestion friche site n° 1.
114
SITE N°
- Nom du site : Aulnaie alluviale nitrophile, fossé humide et aulnaie des rives du
lieu-dit « L’Aubligneu ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 10.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
fermé.
- Nature du site : bosquet humide.
- Surface : 50 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Aulnaie alluviale nitrophile à Alnus incana, Sambucus
nigra, Alliaria officinalis, Urtica dioica, Calystegia sepium, Galium
aparine, Stachys sylvatica, Geum urbanum, Geranium robertianum,
Filipendula ulmaria, Rubus sp., Viburnum opulus, Fraxinus excelsior,...
* Fossé humide à Filipendula ulmaria, Iris pseudacorus, Scrophularia
aquatica, Epilobium hirsutum, Angelica sylvestris, Phalaris
arundinacea, Carex riparia, Salix caprea, Glyceria fluitans, Nasturtium
officinale,... et aulnaie des rives à Alnus glutinosa et Salix alba.
+ Espèces remarquables :
* Faune : nidification du pigeon colombin dans un vieux saule. Aucune
autre espèce remarquable n’a été trouvée.
* Flore : la scrophulaire ailée (Scrophularia aquatica), la laîche des
rives (Carex riparia).
- Menaces : l’envahissement par les ligneux et la rudéralisation.
- Propositions d’action :
* Aulnaie nitrophile : abattage des arbres et arbustes exédentaires et
fauchage (fin de l’été), avec évacuation des déchets, des massifs d’ortie.
* Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n°
115
SITE N°
- Nom du site : Pelouse thermophile et fourrés d’épineux sur schiste du lieu-dit
« L’Aubligneu ».
- Propriétaire : commune de couvin.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 10.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone forestière.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
fermé.
- Nature du site : pelouse.
- Surface : 20 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Pelouse thermophile sur schiste à Leucanthemum vulgare, Potentilla
neumanianna, Knautia arvensis, Dianthus armeria, Sedum acre,
Thymus pulegioides et de nombreuses espèces qui transgressent de la
pelouse calcaire comme Sanguisorba minor, Festuca lemanii,
Helianthemum nummularium,
* Fourré d’arbustes épineux à Crataegus monogyna, Ligustrum vulgare
Quercus robur, Acer campestre,...
+ espèces remarquables :
* Faune : de nombreux insectes lépidoptères et orthoptères comme
l’aurore, le demi-deuil, l’argus bleu, le criquet doré, le criquet racleur,...
* Flore : l’oeillet velu (Dianthus armeria).
- Menaces : l’envahissement par les arbres et arbustes.
- Proposition d’action :
* Pelouse thermophile : éliminer les plantules et les jeunes plants d’essences
forestières, supprimer les arbustes épineux trop envahissants et débroussailler,
avec évacuation des déchets, les zones d’herbacées qui ont tendance à se
banaliser.
* Fourrés d’arbustes épineux : maintenir quelques arbustes au sein de la
pelouse comme postes de chant pour les oiseaux et garder une ceinture
périphérique.
116
SITE N°
- Nom du site : Phalaridaie, saulaie humide mésotrophe, mégaphorbiaie
rudéralisée en bordure de l’Eau blanche le long de la route vers
Dailly.
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 10.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
fermé.
- Nature du site : marais, bosquet humide.
- Surface : 70 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Phalaridaie et saulaie humide mésotrophe à Phalaris arundinacea,
Salix cinerea, Calystegia sepium, Filipendula ulmaria, Iris pseudacorus,
Urtica dioica, Caltha palustris, Carex riparia, Carex acutiformis,
Symphytum officinale, Mentha aquatica, Alnus incana,...
* Mégaphorbiaie rudéralisée à Urtica dioica, Filipendula ulmaria,
Epilobium hirsutum, Phalaris arundinacea, Angelica sylvestris, Lycopus
europaeus,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : la rousserolle verderolle chantait des profondeurs des massifs
d’ortie. Site potentiel pour le bruant des roseaux et la locustelle
tachetée.
- Menaces : la présence antérieure de peupliers qui ont engendrés des dépôts
importants de matière organique et les amendements épandus sur les
prairies contiguës
ont des répercussions sur la composition floristique du site. En effet, on voit apparaître en
grand nombre des nitrophytes comme l’ortie et le liseron des haies.
- Propositions d’action :
* saulaie humide : plantation d’une haie périphérique afin d’absorber
une partie des engrais azotés dispersés sur les prairies voisines et
fauchage des hautes herbes en septembre.
117
SITE N°
- Nom du site : Magnocariçaie-mégaphorbiaie rudéralisée, fossé humide et prairie
mésophile améliorée du lieu-dit « Bac aux Champs ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte: Chimay 57/7, zone 14.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie pâturée humide, marais.
- Surface : 1,3 ha.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Magnocariçaie-mégaphorbiaie rudéralisée à Carex hirta, Filipendula
ulmaria, Angelica sylvetris, Lythrum salicaria, Juncus effusus, Cirsium
arvense, Alnus glutinosa,...
,...
* Fossé humide à Caltha palustris, Iris pseudacorus, Valeriana repens,
Juncus effusus, Filipendula ulmaria,...
* Prairie mésophile pâturée à Centaurea subg. Jacea, Leucanthemum
vulgare, Galium mollugo, Silaum silaus,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : 2 couples de pie-grièches écorcheurs nichent dans de
petits massifs d’arbustes épineux éparpillés sur le site. Ces arbustes
attirent évidemment d’autres oiseaux comme les fauvettes, bruant,
rossignol,...
* Flore : la laîche hérissée et le silaüs des prés (Silaum silaus).
- Menaces : le pâturage et les amendements annuels.
- Propositions d’action :
* Magnocariçaie : cf. gestion magnocariçaie site n° 1.
* Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n°
* Prairie mésophile : supprimer le pâturage et opter pour le régime en
pré de fauche. Cf. gestion prairie mésophile site n°
118
SITE N°
de
- Nom du site : Etang mésotrophe, étang atteri, scirpaie, typhaie et fossé humide
la cressonnière du lieu-dit « Bac au Champs ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte: Chimay 57/7, zone 14.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : étangs et marais.
- Surface : 2,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Etang mésotrophe à Typha angustifolia.
* Etang atteri avec scirpaie et typhaie à Scirpus aquaticus, Juncus
articulatus, Juncus effusus, Scirpus lacustris, Typha latifolia, Typha
angustifolia, Lythrum salicaria, Alisma plantago-aquatica, Mentha
aquatica, Carex disticha,...
* Fossé humide à Lemna minor, Iris pseudacorus, Scrophularia
aquatica, Filipendula ulmaria, Symphytum officinale, Phalaris
arundinacea, Urtica dioica,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : site potentiel pour de nombreux oiseaux, batraciens et
insectes aquatiques.
* Flore : le scirpe des marais (Eleocharis palustris), le jonc à fruits
luisants (Juncus articulatus), le jonc des chaisiers (Scirpus lacustris), la
massette à feuilles étroite ( Typha angustifolia), la salicaire commune
(Lythrum salicaria), le plantain aquatique (Alisma plantago-aquatica),
la laîche distique (Carex disticha),...
- Menaces : pas de menace directe; les activités de la cressonnière étant à prioris non
polluantes.
- Propositions d’action : contrôler la progression des massettes par arrachage des
souches surnuméraires afin de garder un miroir d’eau propice à l’installation
d’espèces animales et végétales. Parfaire cette gestion par un fauchage régulier (tous
les 2 ou 3 ans) avec exportation de la litière.
119
SITE N°
- Nom du site : Prairies mésophiles améliorées des lieux-dits « La Campagne LàHaut », « Fachettes ou Rond Buisson », « Trieu presgaux »,
« Péraimont » et au nord du bois « Pré des faudes ».
- Propriétaires : privé.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zones 15 et 20.
+ Villages : Aublain, « La Campagne Là-Haut »; Gonrieux, « Fachette ou Rond
Buisson » et Presgaux, « Trieu Presgaux », « Péraimont » et au nord du bois
« Pré des Faudes »
- Statut au plan de secteur : zones agricoles.
- Type de zone dans le réseau écologique : zones de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature des sites : prairies de fauche.
- Surfaces : « La Campagne Là-Haut », 90 ares; « Fachette ou Rond Buisson », 80 ares;
« Trieu presgaux », 1,5 ha; « Péraimont », 35 et 30 ares, « Pré des Faudes », 30 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Prairies mésophiles améliorées à Arrhenatherum elatius, Holcus
lanata, Dactylis glomerata, Phleum pratense, Crepis biennis,
Leucanthemum vulgare, Rumex acetosa, Centaurea subg. Jacea,
Heracleum sphondylium, Anthriscus sylvestris,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : ces prairies, avec leur cortège de plantes à fleurs, attirent
quantité d’insectes, de mammifères et d’oiseaux. Ce sont, dans certains
cas, les sites de prédilection du traquet pâtre et de la pie-grièche
écorcheur.
* Flore : pas d’espèces remarquables mais une grande diversité florale
qui en fait des sites de toute première importance dans le réseau
écologique.
- Menaces : les amendements et les fauches trop hâtives.
- Propositions d’action :
* Prairies mésophiles : cf. gestion prairie mésophile site n°
120
SITE N°
- Nom du site : Mégaphorbiaies, prairies mésophiles, haies et fourrés d’épineux
situés au sud et à l’ouest du centre du village de Presgaux.
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 20.
+ Village : Presgaux.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : marais, prés de fauche.
- Surface : 90 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Mégaphorbiaies à Filipendula ulmaria, Angelica sylvestris, Cirsium
palustre, Urtica dioica, Valeriana repens,...
* Prairies mésophiles abandonnée en voie de rudéralisation à
Arrhenaterum elatius, Dactylis glomerata, Leucanthemum vulgare,
Centaurea subg. Jacea, Urtica dioica, Cirsium arvense, Cirsium
vulgare,...
* Haies et Fourrés d’épineux à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,
Cornus sanguinea, Sambucus nigra, Carpinus betulus,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : de nombreuses espèces (oiseaux, mammifères, insectes,...)
sont susceptibles d’utiliser l’un ou l’autre des biotopes en place.
Toutefois, aucune espèce rare n’a été notée.
- Menaces : le comblement progressif du fait de la proximité des haies et fourrés
d’épineux et de l’abandon de la fauche. A cela s’ajoute une nitrophilisation et une
rudéralisation due au ruissellement des engrais épendus sur les prairies périphériques.
- Propositions d’action :
* Mégaphorbiaies : cf. gestion mégaphorbaie site n° 1.
* Prairies mésophiles : cf. gestion prairie mésophile site n°
* Haies et fourrés d’épineux : rabattre les haies hautes et supprimer les
arbustes trop envahissants de façon à limiter les apports de matière
organique et permettre un ensoleillement optimal du site.
121
SITE N°
- Nom du site : Jeune peupleraie sur mégaphorbiaie et fossé humide du lieu-dit
« Al Baraque ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Chimay 57/7, zone 10.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone agricole.
- Nature du site : peupleraie, marais.
- Surface : 1,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Dactylorhiza maculata,
Achillea ptarmica, Succisa pratensis, Lycopus europaeus, Juncus
effusus, Mentha aquatica, Carex disticha, Carex hirta, Carex
panescens,...
* Fossé humide à Filipendula ulmaria, Epilobium hirsutum,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : un couple de pie-grièche écorcheur est cantonné sur le site,
deux autres se trouvent aux allentours notamment dans une jeune
pessière qui le jouxte où l’on note la présence de l’hypolaïs
polyglotte. Deux mâles chanteurs de traquet pâtre ont également été
contactés de part et d’autre du site.
* Flore : l’orchis tacheté (Dactylorhiza maculata), la succise des prés
(Succisa pratensis), le lycope d’Europe (Lycopus europaeus), la laîche
distique (Carex disticha), la laîche hérissée (Carex hirta) et la laîche
pâle (Carex pallescens).
- Menaces : la plantation de peupliers qui participe à l’assèchement et au comblement
du marais par accumulation de débris organiques (feuilles, branches). On assiste alors
à une modification progressive du cortège floristique qui s’oriente vers une
phytocénose de type friche humide rudérale.
- Propositions d’action :
* Mégaphorbiaie : abattage des peupliers, ensuite gestion type de la
mégaphorbiaie cf. site n° 1.
122
SITE N°
- Nom du site : Mégaphorbiaie en voie de rudéralisation, prairies mésophiles
améliorées et fossé humide à l’est de la « Ferme de la
Binette ».
- Propriétaire : privé, réserve naturelle RNOB.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 6.
+ village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone centrale en milieu ouvert.
- Nature du site : marais et prairies de fauche.
- Surface : 16 ha.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Mégaphorbiaie en voie de rudéralisation à Filipendula ulmaria,
Angelica sylvestris, Cirsium palustre, Mentha aquatica, Juncus effusus,
Carex disticha, Achillea ptarmica, Carex nigra, Selinum carvifolia,
Lysimachia nummularia, Lythrum salicaria, Cirsium vulgare, Cirsium
arvense, Urtica dioica, Dipsacus sylvestris,...
* Prairies mésophiles améliorées à Arrhenatherum elatius, Dactylis
glomerata, Phleum pratense, Centaurea subg. Jacea, Leucanthemum
vulgare, Achillea millefolium, Cirsium arvense, Cirsium vulgare, Urtica
dioica,...
* Fossé humide à Filipendula ulmaria, Juncus effusus, Angelica
sylvestris, Lythrum salicaria, Salix caprea, Salix cinerea, Crataegus
monogyna, Dactylis glomerata,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : un chanteur de locustelle tachetée était cantonné dans la
mégaphorbiaie et un couple de pie-grièche écorcheur nourrissant des
jeunes volait autour d’une grosse haie en bordue du site. D’autres
espèces comme le traquet pâtre et le bruant des roseaux pourraient
également s’y installer.
* Flore : la laîche distique (Carex disticha) , la laîche vulgaire (Carex
nigra) et le sélin (Selinum carvifolia).
- Menaces : depuis sa mise en réserve en 1996, plus aucune menaces ne pèsent sur ce
site étant donné qu’une gestion adéquate, en accord avec les milieux en place, lui est
appliquée.
- Propositions d’action :
* Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° 1.
* Prairies mésophiles améliorées : cf. gestion prairies mésophiles site n°
* Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n°
123
SITE N°
- Nom du site : Cariçaie-phalaridaie, prairies alluviales peu fertilisées, fossé
humide, prairie mésophile abandonnée et aulnaie-saulaie des rives
du lieu-dit « Champwé ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 6.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone agricole d’intérêt paysager.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : marais, prairies de fauche humide.
- Surface : 8 ha.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Cariçaie-phalaridaie à Carex vesicaria, Carex disticha, Carex otrubae,
Carex acuta, Oenanthe fistulosa, Veronica scutellata, Ranunculus
flammula, Eleocharis palustris, Polygonum amphibium, Phalaris
arundinacea, Juncus effusus, Senecio aquaticus,...
* Prairies alluviales peu fertilisée à Filipendula ulmaria, Juncus effusus,
Phalaris arundinacea, Senecio aquaticus, Silaum silaus, Crepis biennis,
Pimpinella major, Rhinanthus minor, Centaurea subg. Jacea, Leontodon
autumnalis,...
* Fossé humide à Filipendula ulmaria, Iris pseudacorus, Carex riparia,
Phalaris arundinacea, Alisma plantago-aquatica, Stachys palustris,
Juncus effusus, Caltha palustris, Lythrum salicaria, Filipendula ulmaria,
Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa canina,...
* Prairie mésophile abandonnée à Cirsium arvense, Cirsium vulgare,
Phleum pratense, Urtica dioica, Dactylis glomerata, Arrhenatherum
elatius, Heracleum sphondylium, Filipendula ulmaria, Centaurea subg.
Jacea, Phalaris arundinacea, Salix caprea,
* Aulnaie-saulaie des rives à Alnus glutinosa, Salix div. sp., Populus
tremula, Crataegus monogyna,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : ces prairies mouilleuses sont les sites de prédilection du
bruant des roseaux (2 cantons) et de la locustelle tachetée. Mais la
diversité des biotopes présents attire également le pipit farlouse et la
poule d’eau qui niche en bordure de la dépression humide, la
rousserolle verderolle qui s’est installée dans les massifs denses d’orties
en bordure de l’Eau Blanche et la pie-grièche écorcheur qui niche à
proximité dans un petit lambeau de haie. Le râle des genêt a déjà été
entendu dans les prés humides. De plus, c’est un site de transit
ornithologique remarquable pour de nombreuses espèces comme les
124
chevaliers cul blanc, aboyeur, sylvain,... la bécassine des marais, la
bécassine sourde, le pipit spioncelle, les oies,... Des observations
antérieures mentionnent le triton crêté et la encore présents mais nous
n’avons pu les détecter.
* Flore : la laîche vésiculeuse (Carex vesicaria), la laîche distique
(Carex disticha), la laîche aiguë (Carex acuta), la laîche des rives
(Carex riparia), l’oenanthe fistuleuse (Oenanthe fistulosa), la véronique
à écus (Veronica scutellata), la renoncule flammette (Ranunculus
flammula), le scirpe des marais (Eleocharis palustris), la renouée
aquatique (Polygonum amphibium), le séneçon aquatique (Senecio
aquaticus), le silaüs des prés (Silaum silaus), le grand boucage
(Pimpinella major), le rhinanthe à petites fleurs (Rhinanthus minor).
- Menaces : les fumures fréquentes, les fauches trop hâtives, le pâturage intensif, la
pression cynégétique et le drainage.
- Propositions d’action :
* Cariçaie-phalaridaie : cf. gestion magnocariçaie site n° 1. Au départ,
il est important de travailler sur des surfaces plutôt modestes tout en
gardant des zones témoins. Par la suite, éventuellement multiplier les
interventions.
* Prairies alluviales : une fauche en fin d’hiver pour offrir aux oiseaux
en migration de printemps des lieux de gagnage aux herbes tendres. Cf.
gestion prairie mésophile site n°
* Fossés humides : cf. gestion des fossés humides site n°
* Prairie mésophile abandonnée : cf. gestion prairie mésophile site n°
125
SITE N°
- Nom du site : Mégaphorbiaie, saulaie et prairie alluviale de la « Canardière Al
Champwé ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 6.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide.
- Nature du site : marais, prairie de fauche.
- Surface : 1,1 ha.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Lysimachia vulgaris, Lotus
pedunculatus, Iris pseudacorus, Achillea ptarmica, Veronica scutellata,
Carex disticha, Carex cuprina, Eleocharis palustris,...
* Saulaie à Salix cinerea, Salix div.sp., Carex disticha, Eleocharis
palustris, Iris pseudacorus,...
* Prairie mésophile peu améliorée à Centaurea subg. jacea, Silaum
silaus, Filipendula ulmaria, Colchicum autumnale, Crepis biennis,
Dactylis glomerata, Phleum pratense,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : un mâle chanteur de bruant des roseaux est cantonné dans la
saulaie et un couple de pie-grièche écorcheur se reproduit à proximité
et vient s’alimenter en insectes sur le site. Site potentiel pour d’autres
espèces comme le traquet pâtre ou la locustelle tachetée.
Flore : la véronique à écus (Veronica scutellata), le scirpe des marais
(Eleocharis palustris), la laîche distique (Carex disticha) et le silaüs des
prés (Silaum silaus).
- Menaces : la progression rapide des saules, encore accentuée par la sécheresse de
ces dernières années, est responsable de l’atterissement et de l’assèchement du miroir
d’eau et du marais.
- Propositions d’action :
* Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° 1.
* Saulaie : aménager des clairières au sein du bosquet de saules afin
de permettre un ensoleillement plus intense qui encouragera la
réinstallation d’herbacées palludicoles.
* Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n°
126
SITE N°
- Nom du site : Prairies mésophiles abandonnées, haies et fourrés d’épineux, fossé
humide et aulnaie nitrophile le long du « Ruisseau de la Taille
Frèchet ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 6.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairies de fauche, bosquet humide.
- Surface : 2 ha.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Prairies mésophiles abandonnées à Arrhenatherum elatius, Dactylis
glomerata, Phleum pratense, Cirsium vulgare, Cirsium arvense,
Leucanthemum vulgare, Urtica dioica, Centaurea subg. Jacea,...
* Haies et fourrés d’épineux à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,
Cornus sanguinea,...
* Fossé humide et aulnaie nitrophile à Alnus glutinosa, Prunus spinosa,
Salix alba, Corylus avellana, Urtica dioica, Galium aparine, Geum
urbanum, Phalaris arundinacea, Geranium robertianum, Salix caprea,
Calystegia sepium, Hedera helix, Filipendula ulmaria,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : un chanteur de rousserolle verderolle dans les herbes hautes
du fossé. Le site convient aussi à un éventail important d’espèces
comme la fauvette à tête noire, les pouillots fitis et véloce, la fauvette
babillarde, le rossignol philomèle,...
- Menaces : la colonisation ligneuse qui est a l’origine du comblement du fossé et de
dépressions humides au sein de l’aulnaie. De même, la progression rapide des
épineux, combinée à l’abandon de la fauche et au ruissellement des engrais azotés
dispersés sur les prés contigus, participe à la rudéralisation des prairies.
- Propositions d’action :
* Prairies mésophiles abandonnées : cf. gestion prairie mésophile site
n°
* Haies et fourrés d’épineux : cf. gestion des fourrés d’épineux site n°
* Fossé et aulnaie nitrophile : curer le fossé et abattre les arbres et
arbustes par endroit de façon à encourager le développement d’un flore
semi-aquatique. Aménager de petites clairières au coeur même de
l’aulnaie afin de créer des conditions de vie propices à l’installation
d’herbacées sylvatiques.
127
SITE N°
- Nom du site : Ballast thermophile, haies et fourrés d’épineux de la voie ferrée
désaffectée au nord de la « Ferme de la Binette ».
- Propriétaire : privé, SNCB.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 6.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : chemin de fer.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : ballast de voie ferrée abandonnée.
- Surface : 6 ares.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Ballast thermophile schisteux à Dianthus armeria, Geranium
columbinum, Daucus carota, Hypericum perforatum, Inula conyza,
Prunella vulgaris, Linaria repens, Hieracium pilosella, Senecio viscosus
et de nombreuses espèces inféodées aux substrats calcaires comme
Singuisorba minor, Brachypodium pinnatum, Genista tinctoria,...
* Haies et fourrés d’épineux à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,
Cornus sanguinea, Sambucun nigra,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : de nombreuses espèces d’oiseaux se rencontrent dans les
haies et fourrés d’épineux : rossignol philomèle, fauvettes balillarde,
grisette, des jardins, à tête noire, bruant jaune, pouillots véloce et fitis,
linotte mélodieuse,...
* Flore : l’oeillet velu (Dianthus armeria), le pied de pigeon (Geranium
columbinum), la linaire striée (Linaria repens), le séneçon visqueux
(Senecio viscosus) et le genêt des teinturiers (Genista tinctoria).
- Menaces : la réaffectation de la voie et tous les désagréments qui en découlent
comme, par exemple, l’utilisation d’herbicides.
- Propositions d’action :
* Ballast thermophile et fourré d’épineux : cf. gestion de ballasts de
voie ferrée abandonnée site n°
128
SITE N°
- Nom du site : Prairies inondables mésophiles et aulnaie des rives du « Grand
Mort » et de « l’Eau Blanche ».
- Propriétaires : privés.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 6.
+ Village : Boussu-en-Fagne.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairies de fauche.
- Surface : 12 ha.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Prairies inondables mésophiles à espèces hydroclines des sols gorgés
d’eau en hiver comme Alopecurus pratensis, Bromus racemosus,
Hordeum secalinum, Filipenduala ulmaria, Silaum silaus, Colchicum
autumnale, Lychnis flos-cuculi, et à espèces plus mésophiles des sols à
bonnes économie en eau comme Phleum pratense, Rhinanthus minor,
Centaurea subg. Jacea, Crepis biennis, Heracleum sphondylium,
Dactylis glomerata,...
* Aulnaie des rives à Alnus glutinosa, Filipendula ulmaria, Valeriana
repens, Iris pseudacorus, Phalaris arundinacea, Prunus spinosa,
Crataegus monogyna,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : milieu typique du bruant des roseaux (2 cantons), du traquet
pâtre (1 canton) et de la pie-grièche écorcheur (1 canton). Ajoutons
encore la présence de la rousserolle verderolle en bordure du « Grand
Mort ».
* Flore : le brome en grappe (Bromus racemosus), l’orge faux seigle
(Hordeum secalinum), le silaus des prés (Silaum silaus), le rhinanthe à
petites fleurs (Rhinanthus minor).
- Menaces : les amendements et les fauches trop hâtives.
- Propositions d’action :
* Prairies inondables mésophiles : cf. gestion prairie mésophile site n°
129
SITE N°
- Nom du site : Prairies inondables semi-améliorées, prairies mésophiles
améliorées et prairies humides fertilisées avec colonies de joncs au
nord du « Gros Têne du Bi ».
- Propriétaires : privés, réserve naturelle RNOB.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 6.
+ Village : Aublain.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairies de fauche et prairies pâturées.
- Surface : 9 ha.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Prairies inondables semi-améliorées à Alopecurus pratensis, Bromus
racemosus, Hordeum secalinum, Filipenduala ulmaria, Silaum silaus,
Colchicum autumnale,...
* Prairies mésophiles améliorées à Phleum pratense, Rhinanthus minor,
Centaurea subg. Jacea, Crepis biennis, Heracleum sphondylium,
Dactylis glomerata,...
* Prairies humides fertilisées avec colonies de joncs à Juncus effusus,
Juncus conglomeratus, Lychnis flos-cuculi,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : un mâle chanteur de bruant des roseaux et observation d’une
femelle de pie-grièche écorcheur dans une petite haie à proximité.
* Flore : le brome en grappe (Bromus racemosus), l’orge faux seigle
(Hordeum secalinum), le silaus des prés (Silaum silaus), le rhinanthe à
petites fleurs (Rhinanthus minor).
- Menaces : les amendements, les fauches trop hâtives et le surpâturage
- Propositions d’action :
* Prairies inondables et prairies mésophiles : une prairie a le statut de
réserve naturelle et est donc gérée officiellement. cf. gestion prairie
mésophile site n°
* Prairies humides à joncs : supprimer le pâturage sur les parties les
plus humides et préférer le régime du pré de fauche qui permettra à de
nombreuses espèces hygrophiles de réapparaître.
130
SITE N°
- Nom du site : Mégaphorbiaie, roselière, prairies inondables semi-améliorées,
prairies mésophiles améliorées, prairies humides fertilisées avec
colonies de joncs et prairie mésophile abandonnée à flore rudérale
au nord-est du « Gros Têne du Bi ».
- Propriétaires : privés, notamment réserve naturelle RNOB.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 6 et 7.
+ Villa ge : Boussu-en-Fagne.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone centrale en milieu ouvert et zone de
développement rapide en milieu ouvert.
- Nature du site : marais, prairies de fauche et prairies pâturées.
- Surface : 6,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Biocénoses :
* Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Achillea
ptarmica, Lotus pedunculatus, Epilobium hirsutum, Carex hirta, Carex
nigra, Carex panicea, Dactylorhiza majalis, Scorzonera humilis,
Valeriana dioica, Potamogeton densus, Angelica sylvestris, Stachys
palustris,...
* Roselière à Phragmites australis.
* Prairies inondables semi-améliorées à Bromus racemosus, Hordeum
secalinum, Filipenduala ulmaria, Silaum silaus, Colchicum autumnale,
Alopecurus pratensis...
* Prairies mésophiles améliorées à Phleum pratense, Centaurea subg.
Jacea, Crepis biennis, Heracleum sphondylium, Dactylis glomerata,
Arrhenatherum elatius,...
* Prairies humides fertilisées avec colonies de joncs à Juncus effusus et
Juncus conglomeratus.
* Prairie mésophile abandonnée à Cirsium vulgare, Cirsium arvense,
Urtica dioica, Rumex obtusifolius, Dactylis glomerata, Phleum
pratense, Arrhenatherum elatius,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : un chanteur de rousserolle effarvatte dans la roselière, un
chanteur de bruant des roseaux dans la mégaphorbiaie, un mâle de
traquet pâtre sur un piquet de clôture séparant les prairies mésophiles
de la prairie rudéralisée et un couple de pie-grièche écorcheur dans une
petite haie d’épineux non loin de là. L’hiver 87-88, le site a abrité un
dortoir de busards Saint-Martin et au début des années 90 un couple de
hibou des marais a tenté de nicher.
131
* Flore : l’achillée sternutatoire (Achillea ptarmica), le lotier des fanges
(Lotus pedunculatus), la laîche hérissée (Carex hirta), la laîche vulgaire
(Carex nigra), la laîche bleuâtre (Carex panicea), l’orchis à larges
feuilles (Dactylorhiza majalis), le scorsonère des prés (Scorzonera
humilis), la valériane dioïque (Valeriana dioica), le potamot dense
(Potamogeton densus), le roseau (Phragmites australis), l’épiaire des
marais (Stachys palustris), le brome en grappe (Bromus racemosus),
l’orge faux seigle (Hordeum secalinum), le silaus des prés (Silaum
silaus).
- Menaces : une partie du site bénéficie d’une protection intégrale (réserve naturelle
RNOB); il s’agit de la mégaphorbiaie, de la roselière et d’un lambeau de pré
mésophile. Il n’y a donc pas de menaces directes qui pèsent sur ces milieux étant
donné qu’ils font l’objet d’une gestion adéquate. Par contre, le reste du site, soit les
prairies inondables, les prairies mésophiles et les prairies à joncs sont soumises à des
pratiques agricoles comme le fauchage, le pâturage et la fertilisation qui ont des
répercussions incidieuses sur leurs cortèges floristiques. Ceci se marque par la
disparition d’espèces exigeantes et l’apparition d’espèces frugales.
- Propositions d’action :
* Mégaphorbiaie-roselière : cf. gestion mégaphorbiaie site n°1.
* Prairies inondables et mésophiles : cf. gestion prairie mésophile site n°
* Prairies humides à joncs : cf. gestion prairie à joncs site n°
132
SITE N°
- Nom du site : Pelouse thermophile et fourrés sur schistes calcarifères du versant
sud du « Gros Têne du Bi ».
- Propriétaire : privé, commune de Couvin.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 6.
+ Village : Dailly.
- Statut au plan de secteur : zone naturelle.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
fermé.
- Nature du site : pelouse calcaire..
- Surface : 50 ares.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouse thermophile sur calcaire à Brachypodium pinnatum, Bromus
erectus, Orchis mascula, Sanguisorba minor, Plantago media, Primula
veris, Helianthemum nummularium,...
* Fourrés calcaires à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Quercus
robur, Viburnum lantana,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : de nombreux insectes butineurs lépidoptères, hyménoptères,...
* Flore : l’orchis mâle (Orchis mascula), l’hélianthème jaune
(Helianthemum nummularium), la viorne mancienne (Viburnum
lantana).
- Menaces : envahissement par les arbustes épineux.
- Propositions d’action :
* Pelouse calcaire : cf. gestion pelouse calcaire site n°
133
SITE N°
- Nom du site : Bords de route, pelouse thermophile et fourrés sur schistes
calcarifères de la réserve naturelle RNOB du « Gros Têne du Bi ».
- Propriétaire : privé, commune de Couvin et réserve naturelle RNOB.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 6.
+ Village : Dailly.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone centrale en milieu ouvert.
- Nature du site : pelouse calcaire.
- Surface : 2 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Bords de route et pelouse thermophile sur calcaire à Bromus erectus,
Brachypodium pinnatum, Gymnadenia conopsea, Plathanthera
chlorantha, Ophrys apifera, Ophrys insectifera, Ophrys fuciflora,
Himantoglossum hircinum, Orchis purpurea, Astragalus glycyphyllos,
Polygala vulgaris, Blackstonia perfoliata, Asperula cynanchica, Linum
catharticum, Sanguisorba minor, Primula veris, Betonica officinalis,
Agrimonia eupatoria, Lotus corniculatus, Knautia arvensis,...
* Fourrés calcaires à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Viburnum
lantana, Ligustrum vulgare,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : de nombreux insectes lépidoptères, hyménoptères, orthoptères
comme le demi-deuil, l’argus bleu, le criquet virgule (Stenobothrus
lineatus), le criquet nègre (Omocestus rufipes),le criquet doré,...
* Flore : la gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), la
plathanthère des montagnes (Plathanthera chlorantha), l’ophrys abeille
(Ophrys apifera), l’ophrys mouche (Ophrys insectifera), l’ophrys frelon
(Ophrys fuciflora), l’orchis bouc (Himantoglossum hircinum), l’orchis
pourpre (Orchis purpurea), la chlore perfoliée (Blackstonia perfoliata),
l’herbe à l’esquinancie (Asperula cynanchica), le lin purgatif (Linum
catharticum), le réglisse sauvage (Astragalus glycyphyllos), le polygala
vulgaire (Polygala vulgaris), l’aigremoine eupatoire (Agrimonia
eupatoria) et la viorne mancienne (Viburnum lantana).
- Menaces : pas de menaces directes. En effet, les bords de route sont gérés de façon
écologique depuis la signature, par la commune dans le cadre de l’AECN 95, de la
convention bords de route proposée par la Région Wallonne. De même, la pelouse, de
par son statut de protection, bénéficie aussi d’une gestion adéquate.
- Propositions d’action :
* Bords de route : fauchage tardif une fois par an. Il est à noter, depuis
l’instauration de ce type d’entretien, une explosion de nombreuses
herbacées notamment des orcidées.
134
* Pelouses et fourrés calcaires : cf. gestion pelouse calcaire site n°
135
SITE N°
- Nom du site : Prairies mésophiles améliorées et haies d’épineux au sud du « Gros
Têne du Bi ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 6.
+ Village : Dailly.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairies de fauche.
- Surface : 1,7 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Prairies mésophiles améliorées à Arrhanatherum elatius, dactylis
glomerata, Hoclcus lanata, Phleum pratense, Crepis biennis,
Leucanthemum vulgare, Centaurea subg. Jacea, Prunella vulgaris,
Achillea millefolium, Lotus corniculatus, Cynosurus cristatus,...
* Haies d’arbustes épineux à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : pas d’espèces particulières mais le maillage de haies attire
certainement beaucoup d’oiseaux, de mammifères,...
- Menaces : les amendements et les fauches trop hâtives.
- Propositions d’action :
* Prairies mésophiles : cf. gestion prairie mésophile site n°
* Haies d’épineux : les recéper lorsqu’elles deviennent trop hautes et se
dégarnissent du pied, de façon à ce qu’elles se ramifient et s’étoffent
pour permettre la nidification d’oiseaux comme, par exemple, la piegrièche écorcheur. Pour ce travail, il est intéressant de procéder par
tronçon et de faire une tournante pour maintenir un maximum de
diversité dans la structure des haies existantes.
136
SITE N°
au
- Nom du site : Mégaphorbiaie rudéralisée, prairie mésophile abandonnée, prairie
humide fertilisée avec colonies de joncs, haies et fourré d’épineux
sud-ouest du « Gros Têne du Bi »
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 6.
+ Village : Dailly.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide et zone de
développement lent en milieu ouvert.
- Nature du site : marais, prairie de fauche et prairie pâturée.
- Surface : 1 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Mégaphorbiaie rudéralisée à Filipendula ulmaria, Urtica dioica,
Angelica sylvestris, Cirsium palustre, Epilobium hirsutum,...
* Prairie mésophile abandonnée à Urtica dioica, Cirsium vulagre,
Cirsium arvense, Rumex obtusifolius, Dactylis glomerata, Juncus
effusus, Arrhenatherum elatius, Filipendula ulmaria,...
* Prairie humide fertilisée avec colonies de joncs à Juncus effusus,
Juncus conglomeratus, Lychnis flos-cuculi,...
* Haies et fourré d’épineux à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,
sambucus nigra, Carpinus betulus,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : un mâle de traquet pâtre s’alimentait sur le site.
- Menaces : l’abandon de la fauche et l’épendage d’engrais sur les prairies voisines
participent à la rudéralisation et à la nitrophilisation des prairies humides. A cela
s’ajoute encore le surpâturage des prairies à joncs.
- Propositions d’action :
* Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° 1.
* Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n°
* Prairie à joncs : cf. gestion prairie à joncs site n°
* Haies et fourré d’épineux : limiter la progression des épineux dans les
prairies humides afin de garder le milieu le plus ouvert possible.
137
SITE N°
- Nom du site : Mégaphorbiaie, fossé humide et chemin herbeux au lieu-dit « La
Prée ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 10.
+ Village : Boussu-en-Fagne.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : marais.
- Surface : 1 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Angelica
sylvestris, Carex disticha, Achillea ptarmica, Phalaris arundinacea,
Juncus effusus, Alnus glutinosa, Iris pseudacorus, Urtica dioica,...
* Fossé humide à Filipendula ulmaria, Stachys palustris, Epilobium
hirsutum, Gallium mollugo, Phalaris arundinacea, Salix div. sp.,...
* Chemin herbeux à Centaurea subg. Jacea, Leucanthemum vulgare,
Knautia arvensis, Carex hirta, Euphrasia stricta,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : les espèces typiques des milieux humides et marécageux,
bénéficiant d’un tapis herbacé touffu et de perchoirs, étaient présentes :
traquet pâtre, bruant des roseaux, pie-grièche écorcheur et rousserolle
verderolle. De plus, la couleuvre à collier est régulièrement observée à
cet endroit.
* Flore : la laîche distique (Carex disticha), la laîche hérissée (Carex
hirta) et l’euphraise raide (Euphrasia stricta).
- Menaces : le comblement et l’envahissement par les arbustes comme les saules et les
aulnes.
- Propositions d’action :
* Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n° 1.
* Fossé humide : cf. gestion fossé humide site n°
* Chemin herbeux : éviter de l’empierrer afin de lui permettre de jouer
pleinement son rôle de zone de liaison.
138
SITE N°
- Nom du site : Etang atteri, equisetaie, saulaie humide mésotrophe, prairies
humides fertilisées avec colonies de joncs, fossé humide,
mégaphorbiaie rudéralisée et fruticée sur schistes calcarifères du
sud-ouest de Dailly.
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 11.
+ Village : Dailly.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide et zone de
développement lent en milieu ouvert.
- Nature du site : marais, prairies pâturées.
- Surface : 2 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Etang et equisetaie à Equisetum palustre, Iris pseudacorus, Caltha
palustris, Salix cinerea., Filipendula ulmaria, Solanum dulcamara,
Juncus effusus, Alisma plantago-aquatica, Rumex maritimus, Mentha
aquatica,...
* Saulaie humide mésotrophe à Salix alba, Salix cinerea, Solanum
dulcamara, Calystegia sepium, Iris pseudacorus, Urtica dioica, Rubus
sp., Epilobium hirsutum,...
* Prairies humides fertilisées avec colonies de joncs à Juncus effusus et
Juncus conglomeratus..
* Fossé humide à Filipendula ulmaria, Juncus effusus, Epilobium
hirsutum, Juncus conglomeratus, Scrophularia aquatica, Cirsium
arvense, Cirsium vulgare, Rumex obtusifolius,...
* Mégaphorbiaie rudéralisée à Filipendula ulmaria, Epilobium
hirsutum, Angelica sylvestris, Urtica dioica, Cirsium arvense, Cirsium
vulgare, Heracleum sphondylium, Salix caprea, Phalaris arundinacea,
Dactylis glomerata, Rosa canina, Achillea millefolium, Crataegus
monogyna,...
* Fruticée sur schistes calcarifères à Prunus spinosa, Crataegus
monogyna, Sambucus nigra, Rosa canina, Quercus robur, Prunus
avium, Populus tremula, Sanguisorba minor, Brachypodium pinnatum,
Primula veris, Potentilla neumanniana, Thymus pulegioides, festuca
lemanii,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : la poule d’eau et le pic épeichette nichent respectivement aus
abords de l’étang et dans les vieux saules. La grenouille verte se
reproduit dans l’étang et la couleuvre à collier y a été observée
antérieurement. De nombreux oiseaux nichent dans la fruticée : la
139
tourterelle des bois, l’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle, les
pouillots fitis et véloce, les fauvettes des jardins, babillarde, à tête
noire,... Les prairies pâturées à joncs sont fréquentées en hivernage par
la bécassine des marais et on peut noter la présence occasionnelle de la
bécasse des bois dans la saulaie.
* Flore : la prêle des marais (Equisetum palustre), le plantain aquatique
(Alisma plantago-aquatica), la patience maritime (Rumex maritimus),
la scrophulaire ailée (Scrophularia aquatica), Festuca lemanii, La
potentille printanière (Potentilla neumanniana).
- Menaces : le comblement et la rudéralisation par accumulation de matière organique
du fait de la proximité de grands arbres et d’arbustes, et par manque d’entretien. Ce
phénomène se marque très nettement par l’apparition d’espèces nitrophiles. Par
ailleurs, la fruticée à pratiquement envahi toute la pelouse, seules quelques plages de
petites dimensions subsistent çà et là.
- Propositions d’action :
* Equisetaie : contrôler la progression des saules de façon à maintenir
un maximum d’ensoleillement propice au développement des herbacées
hygrophiles et encourager leur progression par fauchage et arrachage
d’une partie des souches de prêle.
* Saulaie humide : tailler en têtards les arbres ayant un développement
trop important de façon à limiter les dépôts de matière organique
(feuilles, branches) et encourager à long terme la formation de cavités
propices à la faune cavernicole, tout en maintenant une ceinture de
saules buissonnants.
* Prairie à joncs : cf. gestion prairie à joncs site n°
* Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n°
* Fruticée : au départ de fragments de pelouse encore existants,
pratiquer des trouées dans le massif dense d’épineux pour permettre
aux herbacées de se multiplier.
140
SITE N°
- Nom du site : Pelouses thermophiles et fourrés sur calcaire, phalaridaie et friche
au nord de la Cité Kennedy.
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 11.
+ Village : Dailly.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone d’habitat à caractère rural.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourré calcaires, friche.
- Surface : 2 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouses thermophiles sur calcaire à Bromus erectus, Brachypodium
pinnatum, Festuca lemanii, Gymnadenia conopsea, Platanthera
chlorantha, Gentiana germanica, Sanguisorba minor, Rhinanthus
minor, Carex flacca, Carex caryophyllea, Pimpinella saxifraga, Carlina
vulgaris, Anthyllis vulneraria, Ononis repens, Primula veris, Lotus
corniculatus,...
* Fourrés sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa
canina, Cornus sanguinea, Euonymus europaeus, Quercus robur,...
* Phalaridaie et friche mésophile à Phalaris arundinacea, Tanacetum
vulgare, Leucanthemum vulgare, Knautia arvensis, Origanum vulgare,
Achillea millefolium, Agrimonia eupatoria, Dipsacus sylvestris,
Artemisia vulgaris, Rosa canina, Crataegus monogyna,...
Espèces remarquables :
* Faune : le site acceuille de nombreux insectes (lépidoptères,
orthoptères, hyménoptères,...), mammifères et oiseaux comme, par
exemple, l’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle, les fauvettes des
jardins, babillarde, grisette, le bruant jaune,...
* Flore : Festuca lemanii, la gymnadénie moucheron (Gymnadenia
conopsea), la plathanthère des montagnes (Platanthera chlorantha), la
gentiane germanique (Gentiana germanica), le rhinanthe à petites fleurs
(Rhinanthus minor), la laîche glauque (Carex flacca), la laîche
printanière (Carex caryophyllea), le petit boucage (Pimpinella
saxifraga), la carline vulgaire (Carlina vulgaris), la vulnéraire (Anthyllis
vulneraria), la bugrane rampante (Ononis repens).
- Menaces : la rudéralisation à la suite de l’entreposage de fumier, de troncs d’arbres
et de déchets de toute nature, et l’envahissement par la fruticée.
- Propositions d’action :
141
* Pelouse et fourrés d’épineux sur calcaire : cf. gestion pelouse calcaire
site n°
* Friche : évacuer le fumier et les troncs d’arbres et épandre une
nouvelle couche de terre sur la surface assainie pour permettre à une
nouvelle friche plus « saine » de se développer. Par ailleurs, convertir
une partie de la friche en pelouse rase par un fauchage régulier avec
exportation du foin en fin d’été, tout en gardant une zone témoin à
débroussailler tous les 3 ou 4 ans.
142
SITE N°
- Nom du site : Pelouses thermophiles, fourrés sur calcaire, plantation de pins et
prairie mésophile au sud du lieu-dit « Le Têne de Gonrieux ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 11.
+ Village : Dailly.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone d’espace vert..
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourré calcaires, prairie de fauche.
- Surface : 5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouses thermophiles sur calcaire à Bromus erectus, Brachypodium
pinnatum, Festuca lemanii, Gymnadenia conopsea, Sanguisorba minor,
Pimpinella saxifraga, Carlina vulgaris, Centaurea scabiosa,...
* Fourrés sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa
canina, Cornus sanguinea, Quercus robur,...
* Prairie mésophile à Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium,
Crepis biennis, Centaurea subg. Jacea, Dactylis glomerata, Holcus
lanatus, Phleum pratense, Cynosurus cristatus, Heracleum sphondylium,
Anthriscus sylvestris,...
Espèces remarquables :
* Faune : le site acceuille de nombreux insectes (lépidoptères,
orthoptères, hyménoptères,...), mammifères et oiseaux comme, par
exemple, l’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle, les fauvettes des
jardins, babillarde, grisette, le bruant jaune,...
* Flore : Festuca lemanii, la gymnadénie moucheron (Gymnadenia
conopsea), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), la carline vulgaire
(Carlina vulgaris), la centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa).
- Menaces : la rudéralisation à la suite de l’entreposage de fumier et de pneus, et
l’envahissement par la fruticée et les pins. En ce qui concerne la prairie de fauche, les
amendements et les fauches précoces ont des répercussions négatives sur sa diversité
floristique.
- Propositions d’action :
* Pelouse et fourrés d’épineux sur calcaire : cf. gestion pelouse calcaire
site n°
* Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n°
143
SITE N°
- Nom du site : Pelouses thermophiles et fourrés sur calcaire, plantation de pins et
friche rudérale à l’est du lieu-dit « Le Têne de Gonrieux ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 11 et 12.
+ Village : Dailly.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone forestière.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourré calcaires, friche.
- Surface : 4,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouses thermophiles sur calcaire à Bromus erectus, Brachypodium
pinnatum, Festuca lemanii, Helianthemum nummularium, Sanguisorba
minor, Pimpinella saxifraga, Gymnadenia conopsea, Carlina vulgaris,
Centaurea scabiosa,...
* Fourrés sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa
canina, Ligustrum vulgare, Quercus robur,...
* Friche rudérale à Urtica dioica, Verbascum thapsus, Tanacetum
vulgare, Artemisia vulgaris, Daucus carota, Cirsium vulgare, Cirsium
arvense,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : le site accueille de nombreux insectes (lépidoptères,
orthoptères, hyménoptères,...), mammifères et oiseaux comme, par
exemple, l’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle, les fauvettes des
jardins, babillarde, grisette, le bruant jaune,...
* Flore : l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), le petit
boucage (Pimpinella saxifraga), la carline vulgaire (Carlina vulgaris),
la centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa) et la gymnadénie
moucheron (Gymnadenia conopsea).
- Menaces : l’envahissement par la fruticée, la rudéralisation à la suite de
l’entreposage de déchets et de briquaillons.
- Propositions d’action :
* Pelouse et fourrés d’épineux sur calcaire : cf. gestion pelouse calcaire
site n°
* Friche : cf. gestion friche site n°
144
SITE N°
- Nom du site : Fourrés sur calcaire et friche rudérale du lieu-dit « Trou de
Boussu ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 12.
+ Village : Dailly.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone d’espace vert.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : fourré calcaire et friche.
- Surface : 6,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Fourrés sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,
Ligustrum vulgare, Viburnum lantana, Quercus robur, Carpinus
betulus, Gymnadenia conopsea,...
* Friche rudérale à Urtica dioica, Verbascum thapsus, Tanacetum
vulgare, Artemisia vulgaris, Daucus carota, Cirsium vulgare, Cirsium
arvense, Leucanthemum vulgare, Centaurea subg. Jacea,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : de nombreux oiseaux comme la tourterelle des bois, le
rossignol philomèle, les fauvettes des jardins et babillarde, le bruant
jaune,... nichent sur le site.
* Flore : la viorne mancienne (Viburnum lantana), la gymnadénie
moucheron (Gymnadenia conopsea).
- Menaces : la fruticée a complètement envahi la pelouse originelle, seule une plage de
quelques mètres carrés subsiste. La friche, quant à elle, a tendance à se rudéralier.
- Propositions d’action :
* Pelouse et fourrés d’épineux sur calcaire : cf. gestion pelouse calcaire
site n°
* Friche : cf. gestion friche site n°
145
SITE N°
- Nom du site : Pelouse thermophile et fourrés sur schistes calcarifères, lambeau
de mégaphorbiaie rudéralisée du lieu-dit « Grand Lu ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 13.
+ Village : Couvin.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourrés calcaires.
- Surface : 1,8 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouse thermophile sur schistes calcarifères à Brachypodium
pinnatum, Bromus erectus, Helianthemum nummularium, Carex flacca,
Silene vulgaris, Ononis repens, Anthyllis vulneraria, Briza media,
Rhinanthus minor, Sanguisorba minor, Knautia arvensis, Centaurea
scabiosa, Carlina vulgaris, Origanum vulgare, Lotus corniculatus,
Coeloglossum viride, Orchis purpurea,...
* Fourrés sur schistes calcarifères à Prunus spinosa, Crataegus
monogyna, Ligustrun vulgare, Cornus sanguinea, Quercus robur,...
* Mégaphorbiaie rudéralisée à Filipendula ulmaria, Urtica dioica,
Angelica sylvestris, Epilobium hirsutum, Cirsium vulgare, Cirsium
arvense, Dactylis glomerata,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : la nidification du traquet pâtre a été notée à plusieurs reprises.
D’autres espèces sont également potentielles : la locustelle tachetée,
l’hypolaïs polyglotte, le rossignol philomèle, les fauvettes des jardins et
babillarde,... Ce site permet la reproduction de nombreux insectes
lépidoptères comme le demi-deuil (Melanargia galathea), l’argus bleu
(Polyommatus icarus), le myrtil (Maniola jurtina),..., orthoptères et
hyménoptères. On note également la présence de l’orvet fragile.
* Flore : l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), la laîche
glauque (Carex flacca), le silène enflé (Silene vulgaris), la bugrane
rampante (Ononis repens), la vulnéraire (Anthyllis vulneraria),
l’amourette (Briza media), le rhinanthe à petites fleurs (Rhinanthus
minor), l’orchis grenouille (Coeloglossum viride) et l’orchis pourpre
(Orchis purpurea).
- Menaces : l’entreposage de fumier qui a anéanti la pelouse localement, son
envahissement par la fruticée et sa rudéralisation incidieuse par manque d’entretien.
146
- Propositions d’action :
* Pelouse et fourrés d’épineux : cf. gestion pelouse calcaire site n°
* Mégaphorbiaie rudéralisée: cf. gestion friche site n°
147
SITE N°
- Nom du site : Prairie mésophile abandonnée et haies du lieu-dit « La justice ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 13.
+ Village : Couvin.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone d’habitat.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie de fauche.
- Surface : 3 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Prairie mésophile abandonnée à Crepis biennis, Holcus lanatus,
Dactylis glomerata, Centaurea subg. Jacea, Phleum pratense,
Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium, Urtica dioica, Cirsium
vulgare, Cirsium arvense, Rumex obtusifolius,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : de nombreux orthoptères comme le criquet racleur
(Chorthippus parallelus), le criquet crécelle (Chorthippus biguttulus), le
grand criquet doré (Chrysochraon dispar),... chantent à tue-tête. Ils sont
des proies idéales pour des oiseaux comme la pie-grièche écorcheur qui
n’a pas été contactée mais qui pourrait très bien s’installer dans les
petites haies de pourtour.
- Menaces : les amendements et l’abandon de la fauche sont à la base de la
rudéralisation.
- Propositions d’action :
* Prairie mésophile abandonnée : cf. gestion prairie mésophile site n°
148
SITE N°
- Nom du site : Pelouses thermophiles pâturées et fourrés sur schistes calcarifères
du lieu-dit « Les Monts de Dailly ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 11.
+ Village : Couvin.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourré calcaires..
- Surface : 9 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouses thermophiles pâturées sur schistes calcarifères à Carlina
acaulis, Briza media, Knautia arvensis, Festuca lemanii, Thymus
pulegioides, Primula veris, Sanguisorba minor, Orchis morio, Cirsium
arvense, Cynosurus cristatus, Trifolium repens, Bellis perennis,...
* Fourrés sur schistes calcarifères à Prunus spinosa, Crataegus
monogyna, Sambucus nigra, Quercus robur,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : une multitude d’oiseaux nichent dans les fourrés d’épineux :
les fauvettes babillarde, grisette, à tête noire, le rossignol philomèle, la
tourterelle des bois, le bruant jaune, la linotte mélodieuse,...
* Flore : la carline acaule (Carlina acaulis), l’amourette (Briza media),
Festuca lemanii et l’orchis bouffon (Orchis morio).
- Menaces : les amendements et le surpâturage ont profondément modifié la
composition floristique de la pelouse qui évolue irrémédiablement vers la prairie
pâturée à trèfle blanc.
- Propositions d’action :
* Pelouses sur schistes calcarifères : supprimer le pâturage et faucher la
pelouse en fin d’été pour éliminer les plantes indésirables ou opter pour
un pâturage extensif, sans amendement, avec des moutons rustiques
(ex. : le Sambre et Meuse).
* Fourrés sur schistes calcarifères : contrôler la progression des épineux
et les cantonner aux massifs existants tout en laissant quelques sujets
éparpillés çà et là propices à la nidification de la pie-grièche écorcheur.
149
SITE N°
- Nom du site : Pelouses thermophiles et fourrés sur schistes calcarifères du lieudit « Lissieux».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 12.
+ Village : Dailly.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourrés calcaires..
- Surface : 5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouses thermophiles pâturées sur schistes calcarifères à Briza
media, Brachypodium pinnatum, Bromus erecrus, Knautia arvensis,
Festuca lemanii, Thymus pulegioides, Primula veris, Sanguisorba
minor, Carex flacca, Orchis morio, Helianthemum nummularium,...
* Fourrés sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : des passereaux comme la fauvette grisette, le bruant jaune, la
linotte mélodieuse nichent dans les fourrés d’épineux. Le traquet pâtre
est aussi régulièrement observé et des données antérieures mentionnent
l’alouette lulu. Une multitude d’insectes fréquentent la pelouse.
* Flore : la laîche glauque (Carex flacca), l’amourette (Briza media),
Festuca lemanii et l’orchis bouffon (Orchis morio).
- Menaces : les dépôts d’immondices et les amendements sur les prairies voisines.
- Propositions d’action :
* Pelouses et fourrés sur schistes calcarifères : évacuer les immondices.
Cf. gestion pelouse calcaire site n°
150
SITE N°
- Nom du site : Pelouse thermophile rudéralisée et fourrés sur calcaire du lieu-dit
« Les Tri Père Leclercq ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 12 et13.
+ Village : Couvin.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourré calcaires..
- Surface : 1 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouse thermophile rudéralisée sur calcaire à Brachypodium
pinnatum, Bromus erectus, Briza media, Carex flacca, Festuca lemanii,
Potentilla neumanniana, Helianthemum nummularium, Knautia
avensis, Thymus pulegioides, Centaurea scabiosa, Origanum vulgare,
Sanguisorba minor, Tanacetum vulgare, Cirsium arvense, Urtica dioica,
Verbascum thapsus,...
* Fourrés sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Quercus
robur, Ligustrum vulgare,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : quelques espèces d’oiseaux intéressantes comme les fauvettes
babillarde, grisette, des jardins, la tourterelle des bois, le bruant jaune,
l’hypolaïs polyglotte, ont été notées.
* Flore : l’amourette (Briza media), la laîche glauque (Carex flacca),
Festuca lemanii, la potentille printanière (Potentilla neumanniana),
l’hélianthème jaune (Helianthemum nummularium), la centaurée
scabieuse (Centaurea scabiosa).
- Menaces : la rudéralisation à la suite de l’entreposage de déchets de toute nature et
l’envahissement par les arbres et arbustes.
- Propositions d’action :
* Pelouse et fourrés sur calcaire : évacuer les déchets vers des
décharges appropriées. Cf. gestion pelouse calcaire site n°
151
SITE N°
- Nom du site : Prairies mésophiles améliorées et haies du lieu-dit « Petit Bois ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 11.
+ Village : Gonrieux.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie de fauche.
- Surface : 5,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Prairies mésophiles améliorées à Crepis biennis, Holcus lanatus,
Dactylis glomerata, Arrhenatherum elatius, Heracleum sphondylium,
Leucanthemum vulgare, Achillea millefolium, Phleum pratense,
Centaurea subg. Jacea,...
* Haies à Crataegus monogyna, Prunus spinosa, Corylus avellana,
Carpinus betulus, Cornus sanguinea,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : site potentiellement favorable à des nicheurs peu communs :
traquet pâtre, pie-grièche écorcheur. Ils n’ont malheureusement pas été
contactés lors de nos prospections.
- Menaces : la fertilisation et les fauches trop hâtives.
- Propositions d’action :
* Prairies mésophiles améliorées : cf. gestion prairie mésophile site n°
152
SITE N°
- Nom du site : Prairie mésophile améliorée et prairie mésophile abandonnée du
lieu-dit « Ardigni ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 12 et 13.
+ Village : Pesche.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie de fauche.
- Surface : 80 ares.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Prairie mésophile améliorée à Arrhenatherum elatius, Dactylis
glomerata, Holcus lanatus, Phleum pratense, Crepis biennis,
Leucanthemum vulgare, Centaurea subg. Jacea,...
* Prairie mésophile abandonnée à Dactylis glomerata, Phleum pratense,
Cirsium vulgare, Cirsium arvense, Rumex obtusifolius, Urtica dioica,
Heracleum sphondylium,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : mis à part les nombreuses floraisons qui attirent des insectes
butineurs comme les papillons, l’intérêt du site pour d’autres groupes
d’espèces semble assez réduit.
- Menaces : les amendements induisent la rudéralisation et la nithrophilisation du site
qui se marque déjà par l’apparition d’herbacées nithrophiles.
- Propositions d’action :
* Prairie mésophile : cf. prairie mésophile site n°
153
SITE N°
- Nom du site : Etang mésotrophe, roselière, sparganiaie, phalaridaie, aulnaie
nitrophile, berges naturelles et ancienne glacière du « Parc Saint
Roch ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 14.
+ Village : Couvin.
- Statut au plan de secteur : voie naviguable et plan d’eau.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : plan d’eau.
- Surface : 2,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Etang mésotrophe avec ceinture d’hélophytes à Iris pseudacorus,
Juncus effusus,...
* Roselière à Phragmites australis.
* Sparganiaie à Sparganium erectum.
* Phalaridaie à Phalaris arundinacea.
* Aulnaie nitrophile à Alnus glutinosa, Salix alba, Alliaria officinalis,
Urtica dioica, Impatiens noli-tangere,...
* Berges naturelles à Petasites hybridus.
+ Espèces remarquables :
* Faune : le martin-pêcheur, le cincle plongeur et la bergeronnette des
ruiseaux nichent le long de l’Eau Noire; le pic épeichette, le pic noir et
le pigeon colombin nichent régulièrement dans l’aulnaie et le parc.
Notons encore la présence régulière du héron cendré et du grèbe
castagneux en hivernage. De plus l’ancienne glacière attire des
chauves-souris, le grand rhinolophe y a déjà été observé.
* Flore : la balsamine des bois (Impatiens noli-tangere).
- Menaces : la pollution de l’Eau Noire et l’envasement progressif dû à la proximité
des arbres.
- Propositions d’action :
* Etang mésotrophe : mise en assec partielle pour assurer le tassement
des vases et leur minéralisation. Maintenir les groupements herbacés
de ceinture et les arbres rivulaires mais limiter leur développement par
le recépage ou la taille en têtard de certains sujets.
* Berges naturelles de l’Eau Noire : ne pas les gabionner et avoir
recours aux méthodes douces de stabilisation en cas d’effondrement de
154
la berge, tout en veillant à maintenir un tronçon intact exempt de
végétation et vertical.
* Ancienne glacière : sa profondeur la rend très dangereuse, il serait
donc judicieux d’y placer une porte avec une ouverture horizontale
permettant le passage des chauve-souris.
* Parc : ne pas abattre les arbres séculaires.
155
SITE N°
- Nom du site : Pelouse thermophile rudéralisée et fourrés sur calcaire, chênaiecharmaie calcicole, friche rudéralisée et prairies mésophiles
abandonnées du lieu-dit « Le Cul d’Efer ».
- Propriétaire : privé, commune de Couvin.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 15.
+ Village : Petigny.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone forestière.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
fermé.
- Nature du site : pelouse et fourrés calcaires, friche, prairie de fauche et bois.
- Surface : 17 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouse thermophile rudéralisée sur calcaire à Brachypodium
pinnatum, Bromus erectus, Plantago media, Primula veris, Crategus
monogyna, Rosa canina,...
* Fourré sur calcaire à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa
canina, Corylus avellana, Betula pendula, Quercus robur, Quercus
petraea, Pinus nigra, Pinus sylvestris,...
* Chênaie calcicole à Carpinus betulus, Corylus avellana, Crataegus
monogyna, Acer campestre, Clematis vitalba, Euonymus europaeus,
Quercus petraea, Hedera helix,...
* Friche rudéralisée à Artemisia vulgaris, Cirsium vulgare, Cirsium
arvense, Dipsacus sylvestris, Epilobium angustifolium, Urtica dioica,
Chenopodium album, Heracleum sphondylium, Lamium album,
Plantago lanceolata, Plantago major, Reseda luteola, Tanacetum
vulgare, verbascum thapsus, Rubus sp., Sambucus nigra,...
* Prairie mésophile abandonnée à Centaurea subg. Jacea, Dactylis
glomerata, Phleum pratense, Arrhenatherum elatius, Cynosurus
cristatus, Leucanthemum vulgare, Crepis biennis, Cirsium arvense,
Urtica dioica,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : le site présente un intérêt certain pour de nombreux oiseaux
du bocage : fauvettes, bruant jaune, hypolaïs polyglotte, tourterelle des
bois, pouillots,...
* Flore : le fusain d’Europe (Euonymus europaeus).
- Menaces : l’ancienne décharge non autorisée a été utilisée pendant de très
nombreuses années. Des quantités importantes de déchets de toute nature (de
construction, industriels, ménagers,...) ont donc été entreposés, ce qui a eu des
répercussions sur la qualité biologique du site. En effet, le cortège floristique a subi
156
de profondes mutations à la suite de la nithrophilisation et de la rudéralisation des
milieux en place.
- Propositions d’action :
* Pelouse et fourrés calcaires rudéralisés : cf. gestion pelouse calcaire
site n°
* Friche rudéralisée : évacuer les déchets vers des décharges agréées.
Cf. gestion friche site n°
* Prairie mésophile abandonnée : cf. gestion prairie mésophile site n°
157
SITE N°
- Nom du site : Mégaphorbiaie, prairie mésophile et haies au sud du lieu-dit « Le
Cul d’Efer ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 15.
+ Village : Petigny.
- Statut au plan de secteur : zone agricole.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : marécage.
- Surface : 1ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Carex hirta,
Juncus effusus, Angelica sylvestris, Achillea ptarmica, Epilobium
hirsutum, Lycopus europaeus,...
* Prairie mésophile à Plathanthera chlorantha, Centaurea subg. Jacea,
Succisa pratensis, Colchicum autumnale, Hypericum perforatum, Lotus
corniculatus, Viccia cracca, Stachys officinalis,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : la couloeuvre à collier à été observée en bordure de la
mégaphorbiaie. De plus, la grande diversité floristique attire de
nombreux insectes butineurs comme les papillons : le paon de jour, la
vanesse belle-dame, le citron, le demi-deuil et le myrtil.
* Flore : la laîche hérissée (Carex hirta), la plathanthère des montagnes
(Plathanthera chlorantha), la succise des prés (Succisa pratensis) et
l’achillée sternutatoire (Achillea ptarmica).
- Menaces : de par sa position d’enclave dans le massif forestier, la moitié sud du site
est préservée des agressions anthropiques. Par contre, la moitié nord subi les assauts
incidieux de la fertilisation des prairies contiguës. Une autre menace, d’origine
naturelle celle là, doit être surveillée, c’est la dynamique forestière qui introduit au
sein du marais des espèces ligneuses pionnières.
- Propositions d’action :
* Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n°
* Prairie mésophile : cf. gestion prairie mésophile site n°
158
SITE N°
- Nom du site : Mégaphorbiaie rudéralisée, mare et berge du Ri de Rome au nordest du lieu-dit « La Platinerie ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 15.
+ Village : Couvin.
- Statut au plan de secteur : zone d’espace vert.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : marécage et mare.
- Surface : 25 ares.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Mégaphorbiaie rudéralisée à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre,
Juncus effusus, Angelica sylvestris, Epilobium hirsutum, Cirsium
vulgare, Urtica dioica, Valeriana repens,...
* Mare méso-eutrophe à Potamogeton natans, Myriophyllum spicatum,
Juncus effusus,...
* Berges du Ri de Rome à Filipendula ulmaria, Juncus effusus,
Epilobium hirsutum,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : la grenouille rousse se reproduit dans la mare. D’autres
epèces comme les tritons sont probablement présents mais n’ont pu être
détectés. A cela s’ajoute certainement de nombreux insectes
aquatiques (libellules, demoiselles, notonectes,...).
* Flore : le potamot nageant (Potamogeton natans) et le myriophylle en
épi (Myriophyllum spicatum).
- Menaces : les dépôts de matière organique (feuilles, branches) participent au
comblement progressif de la mare et à la banalisation de la mégaphorbiaie.
- Propositions d’action :
* Mare méso-eutrophe : abattre les ligneux trop proches pour
maintenir un éclairement optimal et éviter un trop grand dépôt de
feuilles mortes.
* Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n°
159
SITE N°
- Nom du site : Pelouses mésophiles et xérophiles, fourrés sur calcaire, pinède,
chênaie calcicole et chênaie calcicole dégradée du lieu-dit « Croix
Richa ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 15.
+ Village : Petigny.
- Statut au plan de secteur : zone d’espace vert.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : pelouse et fourrés calcaires.
- Surface : 5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Pelouse mésophile sur calcaire à Brachypodium pinnatum, Bromus
erectus, Sanguisorba minor, Festuca lemanii, Centaurea scabiosa,
Briza media, Helianthemum nummularium, Carex flacca, Thymus
pulegioides, Pimpinella saxifraga, Rhinanthus minor, Scabiosa
columbaria, Gymnadenia conopsea, Platanthera chlorantha, Bupleurum
falcatum, Carlina vulgaris,...
* Pelouse xérophile sur calcaire à Sedum album, Teucrium chamaedrys,
Anthyllis vulneraria, Echium vulgare, Potentilla neumanniana, Arabis
hirsuta, Sesleria albicans, Carex caryophyllea, Festuca lemanii,
* Fourrés sur calcaire à Crataegus monogyna, Cornus sanguinea,
Carpinus betulus, Quercus robur, Quercus petraea, Pinus sylvestris,...
* Chênaie calcicole à Quercus petraea, Carpinus betulus, Corylus
avellana, Crataegus monogyna, Ligustrum vulgare, Quercus robur,
Hedera helix, Acer campestre, Helleborus foetidus,...
* Chênaie calcicole dégrtadée à Quercus petraea, Quercus robur,
Carpinus betulus, Prunus spinosa, Coryllus avellana, Acer campestre,
Cornus sanguinea, Acer pseudoplatanus, Ribes uva-crispa,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : un chanteur d’engoulevent d’europe a été contacté sur la
pelouse. Une multitude d’oiseaux nichent aussi dans les fourrés
d’épineux : tourterelle des bois, rossignol philomèle, hypolaïs
polyglotte, fauvettes des jardins, babillarde, à tête noire,... Enfin, de
nombreux insectes fréquentent le site (lépidoptères, hyménoptères,
orthoptères,...
* Flore : Festuca lemanii, la centaurée scabieuse (Centaurea scabiosa),
l’helianthème jaune (Helianthemum nummularium), la laîche glauque
(Carex flacca), le petit boucage (Pimpinella saxifraga), le rhinanthe à
petite fleurs (Rhinanthus minor), la colombaire (Scabiosa columbaria),
160
le buplèvre en faux (Bupleurum falcatum), la gymnadénie moucheron
(Gymnadenia conopsea), la platanthère des montagnes (Platanthera
chlorantha), la carline vulgaire (Carlina vulgaris), l’orpin blanc (Sedum
album), la germandrée petit-chêne (Teucrium chamaedrys), la
vulnéraire (Anthyllis vulneraria), la potentille printanière (Potentilla
neumanniana), l’arabette hérissée (Arabis hirsuta, la seslerie bleuâtre
(Sesleria albicans), la laîche printanière (Carex caryophyllea) et
l’hellébore fétide (Helleborus foetidus).
- Menaces : l’envahissement par la fruticée et la banalisation de la pelouse à la suite
de l’abandon des techniques agro-pastorales traditionnelles..
- Propositions d’action :
* Pelouse et fourrés calcaires : cf. gestion pelouse site n°
* Chênaie calcicole : aménager de petites clairières pour permettre une
diversification du couvert herbacé.
161
SITE N°
- Nom du site : Végétation des coupes forestières et sarothamnaie en bordure du
« Bois de l’Héstreu ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 15.
+ Village : Petigny.
- Statut au plan de secteur : zone forestière.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : coupe forestière.
- Surface : 2 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Végétation des coupes forestières à Epilobium angustifolium,
Hypericum perforatum, Centaurea subg. Jacea, Teucrium scorodonia,
Dactylis glomerata, Cirsium arvense, Prunella vulgaris, Achillea
millefolium, Lapsana communis, Gallium mollugo, Daucus carota,
Verbascum thapsus, Origanum vulgare, Fragaria vesca, Agrimonia
eupatoria, Calamagrostis epigejos, Salix caprea, Sambucus racemosa,
Rubus sp., Rubus fruticosus, Corylus avellana, Quercus robur,
Sarothamnus scoparius...
+ Espèces remarquables :
* Faune : du fait de son abondante floraison le site présente un grand
intérêt pour les insectes butineurs comme les papillons, citron
(Gonepteryx rhamni), aurore (Anthocharis cardamines), paon de jour
(Inachis io), vulcain (Vanessa atalanta), belle dame (Vanessa cardui),...
mais aussi pour les coléoptères, les hémiptères,...
* Flore : l’aigremoine eupatoire (Agrimonia eupatoria) et le
Calamagrostis epigejos (Calamagrostis commun).
- Menaces : la seule menace qui pèse sur ce milieu est d’origine naturelle; il s’agit de
la dynamique forestière qui introduit au sein de la friche des espèces végétales
pionnières (saule, sureau, ronce,...) qui conduisent à sa banalisation progressive.
- Propositions d’action :
* Végétation des coupes forestières : cf. gestion friche site n°
162
SITE N°
- Nom du site : Fruticée et layons au nord du lieu-dit « Carrefour Saint Antoine ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 15.
+ Village : Petigny.
- Statut au plan de secteur : zone forestière.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
fermé.
- Nature du site : fourrés.
- Surface : 6 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Fruticée à Prunus spinosa, Crataegus monogyna, Rosa canina,
Sarothamnus scoparius, Rubus sp., Quercus robur, Lonicera
periclymenum, Mespilus germanica,...
* Layons à Adjuga reptans, Hypericum perforatum, Brachypodium
pinnatum, Calluna vulgaris, Succisa pratensis, Teucrium scorodonia,
Betonica officinalis, Cirsium vulgare,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : intérêt ornithologique indéniable pour les passereaux comme
les fauvettes, pouillots, linotte, rossignol, tourterelle des bois,...
* Flore : le néflier (Mespilus germanica), la succise des prés (Succisa
pratensis, la bétoine (Betonica officinalis)
- Menaces : la progression des ligneux qui ont tendance à tout envahir et tout
uniformiser.
- Propositions d’action :
* Fruticée : continuer à entretenir les traits de chasse pour permettre à
une végétation herbacée, garante d’une certaine diversification du site,
de se développer.
163
SITE N°
- Nom du site : Sentier fleuri, fourrés d’épineux et haies du lieu-dit « Les
Roches ».
- Propriétaire : privé, commune de Couvin.
- Localisation :
+ Carte : Olloy 58/5, zone 11.
+ Village : Petigny.
- Statut au plan de secteur : zone de loisir et zone à rénover.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : sentier.
- Surface : 20 ares.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Sentier fleuri à Verbascum nigrum, Centaurea subg. Jacea,
Hypericum perforatum, Linaria vulgaris, Malva moschata, Senecio
jacobaea, Campanula rotundifolia, Leucanthemum vulgare, Achillea
millefolium, Knautia arvensis, Anthyllis vulneraria, Origanum
vulgare,...
* Fourré d’épineux à Prunus spinosa et Crataegus monogyna.
+ Espèces remarquables :
* Faune : la grande diversité végétale du sentier attire de nombreux
papillons comme le citron, l’aurore, la petite tortue, le paon de jour, le
vulcain,... Les fourrés d’épineux et les haies conviennent parfaitement
pour la nidification des passereaux.
* Flore : la knautie des champs (Knautia arvensis), le bouillon noir
(Verbascum nigrum) et la vulnéraire (Anthyllis vulneraria).
- Menaces : pas de menace directe mais éviter les entretiens parfois drastiques réalisés
par le service des travaux de la commune.
- Propositions d’action :
* Sentier fleuri : fauchage de la strate herbacée avec évacuation de la
litière en fin d’été et arrachage des ligneux trop envahissants, tout en
maintenant une haie de bordure.
* Fourrés d’épineux : contrôler leur progression.
164
SITE N°
- Nom du site : Mégaphorbiaie, prairie humide peu fertilisée et saulaie mésotrophe
le long de l’Eau Noire au lieu-dit « Fond de l’Eau ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 16.
+ Village : Couvin.
- Statut au plan de secteur : zone de loisir et zone à rénover.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : marécage.
- Surface : 1,8 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Mégaphorbiaie-prairie humide à Filipendula ulmaria, Cirsium
palustre, Angelica sylvestris, Epilobium hirsutum, Caltha palustris, Iris
pseudacorus, Valeriana repens, Urtica dioica, Juncus effusus, Lotus
pedunculatus,...
* Saulaie mésotrophe à Salix alba, Salix cinerea, Salix div.sp.
+ Espèces remarquables :
* Faune : le site est régulièrement visité par les chevreuils qui viennent
brouter l’herbe. Il est potentiellement intéressant pour la rousserolle
verderolle et le bruant des roseaux. Le petit ruiseau qui le traverse
permet certainement la reproduction de la grenouille rousse et de
nombreux tritons.
- Menaces : sa position d’enclave dans le massif forestier en fait un site idéal pour la
colonisation ligneuse qui est déjà bien entamée au sud par la saulaie qui progresse de
façon incidieuse.
- Propositions d’action :
* Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n°
* Saulaie : enlever majoritairement les saules buissonnants, quelquesuns seront conservés car ils sont fort appréciés par les rousserolles.
Quelques arbres dominants sont à conserver afin d’avoir des perchoirs
pour les oiseaux, les autres sont à tailler en têtards pour limiter leur
développement et encourager la formation de cavités.
165
SITE N°
- Nom du site : Aulnaie nitrophile et mégaphorbiaie rudéralisée du lieu-dit « Fond
de l’Eau ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Couvin 57/8, zone 17.
+ Village : Couvin.
- Statut au plan de secteur : zone forestière.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
fermé.
- Nature du site : marécage et bois humide.
- Surface : 1,5 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Aulnaie nitrophile à Alnus glutinosa, Urtica dioica, Filipendula
ulmaria, Alliaria officinalis, Geum urbanum, Rubus sp., Sambucus
nigra, Calystegia sepium,...
* Mégaphorbiaie rudéralisée à Filipendula ulmaria, Angelica sylvestris,
Epilobium hirsutum, Urtica dioica, Juncus effusus, Cirsium vulgare,
Cirsium arvense,...
+ Espèces remarquables :
* Faune : aucune espèce remarquable n’a été notée. Toutefois, ce site
joue certainement un rôle de relais n’ont négligeable dans le réseau
écologique, notamment pour de nombreux mammifères.
- Menaces : la rudéralisation due à l’envahissement par les nitrophytes comme l’ortie
dont le recouvrement atteint plus de 75 % par endroit.
- Propositions d’action :
* Aulnaie nitrophile et mégaphorbiaie : creuser un réseau tentaculaire
de petits fossés afin d’inonder le site et faire régresser les orties. Ils
sont alimentés par les eaux pures de l’Eau Noire qui y pénètrent grâce à
leur énergie cinétique et à la différence de niveau d’eau entre la rivière
et le marais. Ils représentent d’importants nouveaux espaces de
reproduction pour les poissons et les batraciens et vont permettre
d’augmenter la fréquence et la durée des inondations. En effet, ils se
terminent en cul-de-sac et lors de fortes eaux de la rivière, celles-ci
s’engoufrent et buttent au bout des fossés qui débordent alors
massivement.
166
SITE N°
- Nom du site : Prairies mésophiles améliorées, pelouses silicicoles, prairie humide
peu fertilisée avec colonies de joncs et haies au nord de l’« Abri de
Hitler ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Cul-des-Sarts 62/4, zone 2.
+ Village : Brûly-de-Pesche.
- Statut au plan de secteur : zone agricole, zone rurale d’intérêt paysager et zone
d’habitat à caractère rural..
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : prairie de fauche.
- Surface : 21 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Prairies mésophiles améliorées à Arrhenatherum elatius, Dactylis
glomerata, Holcus lanatus, Phleum pratense, Centaurea subg. Jacea,
Leucanthemum vulgare, Crepis biennis, Heracleum sphondylium,
Anthriscus sylvestris,...
* Pelouses silicicoles à Agrostis tenuis, Vicia tetrasperma, Hypericum
perforatum, Leucanthemum vulgare, Rumex acetosella, Campanula
rotundifolia,...
* Prairies humides peu fertilisées avec colonies de joncs à Juncus
effusus et Juncus conglomeratus.
+ Espèces remarquables :
* Faune : le traquet pâtre a été noté comme nicheur et des chanteurs de
fauvettes grisette et babillarde, de bruant jaune, de pipit farlouse ont été
entendus. D’autre espèces sont également potentielles : la pie-grièche
écorcheur, le bruant des roseaux,...
* Flore : la vesce à quatre graine (Vicia tetrasperma).
- Menaces : la fertilisation et les fauches trop hâtives.
- Propositions d’action :
* Prairies mésophiles et pelouses silicicoles : cf. gestion prairie
mésophile site n°
* Prairie humide à joncs : cf. gestion prairies à joncs site n°
167
SITE N°
- Nom du site : Mégaphorbiaie, prairie humide fertilisée avec colonies de joncs
du lieu-dit « Le Bas Brûly ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Cul-des-Sarts 62/4, zone 2.
+ Village : Brûly-de-Pesche.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone forestière.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : marécage, prairie pâturée.
- Surface : 50 ares.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Mégaphorbiaie à Filipendula ulmaria, Cirsium palustre, Angelica
sylvestris, Lysimachia vulgaris, Caltha palustris, Juncus effusus,
Dactylorhiza maculata, Scirpus sylvaticus,...
* Prairie humide fertilisée avec colonies de joncs à Juncus effusus.
+ Espèces remarquables :
* Faune : intérêt entomologique.
* Flore : la lysimaque commune (Lysimachia vulgaris), l’orchis tacheté
(Dactylorhiza maculata) et le scirpe des bois (Scirpus sylvaticus).
- Menaces : la mégaphorbiaie forme une enclave dans la forêt, elle est donc
directement menacée par la colonisation ligneuse..
- Propositions d’action :
* Mégaphorbiaie : cf. gestion mégaphorbiaie site n°
* Prairie humide à joncs : cf. gestion prairies à joncs site n°
168
SITE N°
- Nom du site : Etangs mésotrophes en bordure du « Ruisseau de la Huilerie ».
- Propriétaire : privé.
- Localisation :
+ Carte : Cul-des-Sarts 62/4, zone 2.
+ Village : Brûly-de-Pesche.
- Statut au plan de secteur : zone agricole et zone rurale d’intérêt paysager.
- Type de zone dans le réseau écologique : zone de développement rapide en milieu
ouvert.
- Nature du site : étangs et marécage.
- Surface : 3 ha.
- Intérêt écologique :
+ Phytocénoses :
* Etangs mésotrophes à.
+ Espèces remarquables :
* Faune : la grenouille verte se reproduit dans un des plans d’eau.
d’autres batraciens comme le crapaud commun, les tritons n’ont pas été
détectés mais sont probablement présents.
* Flore :
- Menaces :
- Propositions d’action :
*
En effet, la principale menace qui pèse sur ce milieu est d’origine naturelle. Il s’agit de la
dynamique forestière qui introduit au sein du marais des espèces végétales pionnières
(bouleau pubescent, saule à oreillettes, aulne glutineux) conduisant à sa banalisation
progressive. Cette colonisation ligneuse qui est à l’origine du comblement des mares, de la
baisse de l’éclairement et de l’atterrissement du marais induit la disparition des espèces les
plus fragiles et les plus caractéristiques.
La gestion consiste donc à bloquer la série évolutive au stade actuel ou à un stade antérieur en
se substituant aux pratiques agro-pastorales abandonnées. Les travaux de gestion
comprennent alors :
 le pâturage extensif de l’ensemble du marais afin de limiter la colonisation ligneuse et sa
banalisation,
 l’abattage et le désouchage des essences pionnières trop envahissantes,
 l’étrepage de zones ouvertes qui consiste à racler la surface du sol pour enlever la litière
et l’humus, et permettre aux graines en dormance de germer,
 le creusement de petites mares, pour permettre l’installation d’une faune et d’une flore
aquatiques très spécialisées,
 le débroussaillage, avec évacuation des déchets, des landes rudéralisées et leur mise
sous eau pour anéantir les plantes indésirables.
169
6. Perspectives.
Ce rapport est le résultat d’un important travail de terrain réalisé par l’a.s.b.l. Les Bocages. Ce
travail, l’a.s.b.l. l’a voulu le plus exhaustif possible eu égard au temps qui lui était imparti. Il
apparaît comme une constatation de la situation écologique de l’entité de Couvin établie
pendant un laps de temps défini et a pour but principal de soumettre, aux membres du
partenariat local, une base de réflexion et une étude concrète applicable sur le terrain et dont
elle attend la prise en considération. En effet, cette étude, qui s’attache essentiellement à
décrire l’aspect écologique du territoire, a le mérite de déboucher sur des propositions
d’actions précises qui permettront aux acteurs locaux d’élaborer leur « Plan Communal de
Développement de la Nature ». Ainsi, la confrontation des résultats de cet inventaire avec les
fiches projet aura comme aboutissement la signature d’une charte engageant chaque partenaire
dans une politique durable de conservation de la nature.
Toutefois, pour mener à bien cette politique il apparaît primordial d’apporter aux principes
énoncés les précisions nécessaires. Ces précisions concerneront essentiellement les 100 sites
de grands intérêt biologique qui ont été mis en évidence. Dans cette optique, chaque site
devra faire l’objet d’un plan de gestion exécutoire et contraignant. Ce plan reprendra, entreautres, l’identification des menaces qui pèsent sur le site, les objectifs de la gestion, les
moyens à mettre en oeuvre,... De plus, il conviendra également d’organiser, chaque année, un
suivi scientifique permettant de mesurer l’évolution des différents milieux.
Ce qui sous-entend que le travail réalisé n’est pas une fin en soi, un rapport que l’on classe
parmi tant d’autres, ce doit être le détonnateur d’une vaste prise de conscience débouchant sur
des options concrètes d’aménagement formulées par les interlocuteurs communaux.
170
3.1. Approche paysagère.
3.1.1. Méthodologie.
Le paysage est un objet complexe couvert par de nombreuses définitions qui varient fortement
suivant quelles sont formulées par le paysagiste, le botaniste, le géographe, le peintre,
l’historien ou encore l’habitant. La qualité d’un paysage résulte de sa cohérence et de son
harmonie avec les valeurs naturelles, culturelles et économique du territoire dont il est
l’image.
Ces deux dernières décennies, le paysage a connu un développement considérable comme
thème de recherche. Cependant, pour des raisons d’ordre personnel, social ou culturel, l’étude
paysagère est nettement subjective par rapport à l’étude biologique. L’appréhension d’un
paysage varie suivant le caractère de l’individu, son statut social (rural ou citadin, chasseur,
pêcheur, promeneur, naturaliste, agriculteur, industriel,...) et sa culture (ex. : latine ou
germanique).
Dans un paysage, les caractéristiques physiques (relief, géologie) sont associées aux masses
construites (villages, fermes isolées, lotissements, zonings industriels,...) et vivantes (forêts,
bosquets, prairies, champs, étendues d’eau,...) sur un territoire donné. C’est la structure
générale du paysage, perçue à partir d’un point de vue jusqu’à environ 1.000 mètres. Au
delà, les éléments perdent de leur individualité et la structure devient moins visible.
L’appréciation de la structure paysagère, qui résulte de la combinaison des différentes facettes
du relief et des masses construites et vivantes, débouche sur la notion d’unités paysagères.
Celles-ci ne peuvent valablement s’exprimer que dans des contextes précis au sein desquels
elles présentent des caractéristiques communes correspondant aux grands types d’occupation
du sol. Ainsi, l’analyse du relief, de l’implantation et de la forme du bâti, de la disposition de
la végétation aboutit à une description de l’organisation visuelle de chacune de ces unités
paysagères.
En outre, en parcourant toutes les voies de communication, 20 vues ont été sélectionnées sur
base de 4 facteurs qui font l’objet d’une évaluation partielle. La majorité des points de vue se
situent sur des chemins ruraux, supports privilégiés des spectateurs motorisés, cyclistes ou
pédestres, et sont répartis de façon équitable dans chaque unité paysagère.
a). La valeur esthétique (VE) :
Elle se base sur la structure générale du paysage. Celle-ci est estimée en fonction de 10
critères cotés positivement ou négativement sur 10 (d’après la méthode de Neuray). On
obtient alors une cote sur 100 ramenée sur 10 pour pouvoir l’introduire dans la formule finale.
 la présence d’eau,
 la présence de rochers, de pointes rocheuses,
171
 la dimension et la qualité de l’espace ouvert (paysage bloqué ou très large),
 la présence de plans successifs,
 le cadrage et la polarisation de la vue (on fixe la regard sur un élément ou un ensemble
cohérent et on tient compte des composants qui le valorisent en concentrant la vue),
 la qualité de la ligne de crête,
 la répartition des éléments dans la zone de paysage (moins de 1.000 mètres) : très
diversifiée, répartition agréable,
 la structure de l’arrière plan (plus de 1.000 mètres),
 l’accentuation des formes naturelles du relief,
 la qualité visuelle des voies de communication (rigidité du tracé, largeur excessive,...
contribuent à des appréciations plus ou moins négatives).
La valeur attribuée aux différents éléments composant le paysage dépend de la distance à
laquelle ils se trouvent et de leur dimension dans le paysage, ainsi que de la position de
l’observateur.
b). L’état physique (Eph) :
Il représente « l’état de santé » des éléments (vivants ou construits) qui composent le paysage.
Il s’agit de relever si des arbres morts ou mutilés ou encore des constructions en ruines
apparaissent dans le paysage, influençant la cote défavorablement. Il est coté de 1 à 10. 1
c). La naturité du paysage (Np) :
Se réfère au caractère naturel des éléments qui composent le paysage. La valeur de ce facteur
est cotée de 1 à 10. Elle dépend de la surface occupée par les végétaux exotiques, les
constructions non intégrées au paysage,...
d). La facilité de remplacement (R) :
La facilité de remplacement tient compte uniquement des éléments vivants du fait de la très
grande différence entre la lenteur de croissance des arbres et la rapidité de construction. Ce
critère se base sur le temps mis à la constitution de groupements végétaux.
1
La cotation se base sur l’état physique strict des éléments qui composent le paysage. Elle ne tient pas compte de
l’intérêt biologique des arbres morts.
172
La valeur de ce facteur est introduite comme coefficient multiplicateur. Ce coefficient est égal
ou supérieur à 1.
Une valeur plus ou moins importante est accordée à chacun des facteurs précédemment cités.
Ainsi, la valeur esthétique intervient pour 70 %, l’état physique pour 20 %, la naturité du
paysage pour 10 % ; la facilité de remplacement multiplie l’ensemble. Ce qui débouche sur la
formule suivante :
E.E. = (0,7 VE + 0,2 Ph + 0,1 Np) x R
Celle-ci donne une estimation des éléments de valorisation du paysage. Les appréciations
dans ce domaine sont très subjectives. En effet, la valeur qui est accordée à ces différents
éléments dépendra de la manière dont ils se présentent à l’observateur.
A partir de l’identification des unités paysagères et sur base des résultats obtenus lors de la
description des différents points de vue, sont délimitées également des zones d’intérêt
paysager (Z.I.P.).
3.1.2. Caractéristiques paysagères.
173
174
Commune de Couvin
PLAN COMMUNAL DE DEVELOPPEMENT DE LA NATURE
Inventaire du Patrimoine Naturel et Paysager de la Commune de Couvin
Rapport préliminaire
février 1997
LES BOCAGES
Association sans but lucratif
Chaussée de l’Europe, 114
Tél : 060/37.77.35
175
Commune de Couvin
PLAN COMMUNAL DE DEVELOPPEMENT DE LA NATURE
Inventaire du Patrimoine Naturel et Paysager de la Commune de Couvin
Rapport préliminaire
février 1997
Etude réalisée par :
Avec la collaboration de :
Jean-Luc COPPEE, inventaires de terrain,
rédaction du rapport,
cartographie.
Claudy NOIRET,
coordination de l’étude,
inventaires de terrain.
Marc LAMBERT,
inventaires de terrain.
Olivier PREYAT,
cartographie - infographie.
LES BOCAGES
Association sans but lucratif
Chaussée de l’Europe, 114
176
Tél : 060/37.77.35
Remerciements :
Nous adressons nos plus vifs remerciements à toutes les personnes qui ont
apporté leur aide et leur collaboration à la réalisation de ce travail : les agents de
la Division Nature et Forêt des Cantonnements de Couvin et Mariembourg et en
particulier MM. Luc RENARD, Louis RENARD, Daniel GILLES, Gabriel
WILLIAME, Patrice LECOCQ, Philippe BODART, Olivier DRICOT, Yves
HANRARD ainsi que MM. les Ingénieurs Jean-Pierre SCOHY et Pierre
JONARD, M. Jean-louis COPPEE, M. Jean DOUCET (GEPOP), M. Marcel
GILLARD, M. Paul MAGNIETTE, Mme. Chantal PETRE, Mme. MarieChristine VIGREUX, Fabienne VALENTIN, M. Roger LAUDELOUT, M.
Philippe RENARD, M. Jean COSSE, M.
177
Nous tenons également à remercier Monsieur le Bourgmestre Robert DUBUC et
les membres du collège échevinal, ainsi que l’ensemble des membres du groupe
de base installé dans le cadre du P.C.D.N.
SOMMAIRE
----------------1. Introduction.............................................................................................................. ...........1
2 Inventaire du territoire communal........................................................................................2
2.1. Aperçu géographique............................................................................................2
2.1.1. La géologie.............................................................................................2
2.1.2. Le relief..................................................................................................3
2.1.3. L’hydrographie.......................................................................................4
2.1.4. Les sols...................................................................................................4
2.1.5. Le climat................................................................................................5
2.2. Aperçu socio-économique....................................................................................5
2.2.1. La population........................................................................................ 5
2.2.2. L’habitat.................................................................................................6
2.2.3. L’occupation du sol................................................................................6
2.2.4. L’activité économique............................................................................6
3. Inventaire du milieu naturel.............................................................................................. ...9
3.1. Etat de la biodiversité............................................................................................9
3.1.1. Introduction.............................................................................................9
3.1.2. Méthodologie..........................................................................................9
3.1.2.1. Recherche bibliographique......................................................9
3.1.2.2. Inventaires faunistiques et floristiques....................................10
3.1.2.2.1. Inventaires faunistiques............................................11
a). Les oiseaux...............................................................11
b). Les batraciens et reptiles..........................................17
c). Les insectes..............................................................18
d). Les mammifères.......................................................22
3.1.2.2.2. Inventaires floristiques..............................................24
a). La Fagne....................................................................24
b). La Calestienne..........................................................26
c). L’Ardenne.................................................................28
3.1.3. Description du réseau écologique...........................................................30
3.1.3.1. Introduction..............................................................................30
3.1.3.2. Le réseau écologique................................................................31
3.1.3.3. La méthodologie......................................................................33
3.1.3.3.1. Sources bibliographiques..........................................33
3.1.3.3.2. Les critères de classement en zone centrale..............34
3.1.3.3.3. Les critères de classement en zone de développement
a). Les zones de développement rapide.........................36
b). Les zones de développement lent............................ 36
3.1.3.3.4. La définition des zones de liaison.............................37
a). Les éléments de liaison diffus et Ponctuels..............37
178
b). Les couloirs de liaison continus...............................38
c). Les habitats refuges occupant de grandes surfaces..38
3.1.3.4. La présentation cartographique des documents.......................39
4. Identification des contraintes et propositions d’action.........................................................42
4.1. Introduction............................................................................................................42
4.2. Les contraintes liées à l’affectation du sol.............................................................42
4.2.1. Le Plan de secteur...................................................................................42
4.2.1.1. Les zones d’habitat...................................................................43
4.2.1.2. Les zones industrielles.............................................................45
4.2.1.3. Les zones rurales......................................................................47
4.2.1.4. Les zones de loisirs..................................................................50
4.2.1.5. Les zones d’autres occupations du territoire............................51
4.2.1.6. Les indications supplémentaires en surimpression..................53
4.3. Les contraintes liées à l’utilisation du sol..............................................................55
4.3.1. La forêt....................................................................................................55
4.3.2. Les prairies et cultures............................................................................56
4.3.3. Les prairies humides et marécages.........................................................58
4.3.4. Les pelouses calcaires.............................................................................59
4.3.5. Les pelouses silicicoles...........................................................................60
4.3.6. Les carrières............................................................................................61
4.3.7. Les rivières et ruisseaux..........................................................................62
4.3.8. Les routes, chemins asphaltés, chemins de terre, chemins herbeux et
sentiers.....................................................................................................63
4.3.9. Les vergers...............................................................................................64
4.3.10. Les étangs et les mares..........................................................................65
4.3.11. Les parcs et jardins................................................................................66
4.3.11. Les combles et clochers d’églises et d’autres bâtiments.......................67
5. Description des sites de grand intérêt biologique et propositions d’action particulières.....68
5.1. Introduction............................................................................................................68
5.2. Les sites de grand intérêt biologique et propositions d’action..............................68
6. Perspectives........................................................................................................................168
179
LEGENDE
[J]1 : prairie mésophile de fauche + pâture à ray-grass et trèfle blanc;
V2 : fourré d’épineux;
J3 : plan d’eau mésotrophe + peupleraie sur terrain humide + végétation de coupe forestière;
J4 : pâture humide peu ou non fertilisée avec colonies de joncs;
[J]5 : prairie mésophile de fauche;
J6 : prairie mésophile abandonnée à flore rudérale;
[J]7 : prairie humide sauvage à reine des prés + prairie mésophile de fauche;
J8 : plan d’eau mésotrophe;
J9 : peupleraie sur terrain humide + prairie humide sauvage à reine des prés + pâture humide
peu ou non fertilisée avec colonies de joncs;
[J]10 : pelouse silicicole à agrostis;
J11 : friche sur terrain sec;
V12 : chênaie à luzule blanche + peuplement fermé de conifères;
[V]13 : chênaie-charmaie calcicole;
V14 : peuplement âgé de conifères avec sous-bois buissonneux;
[J]15 : magnocariçaie + prairie humide sauvage à reine des prés;
[J]16 : prairie humide peu ou non fertilisée + prairie humide sauvage à reine des prés;
[V]17 : aulnaie alluviale nitrophile;
[J]18 : prairie humide peu ou non fertilisée + magnocariçaie + prairie mésophile de fauche;
[J]19 : pelouse calcaire + fourré calcaire;
J20 : peupleraie sur terrain humide + prairie humide sauvage à reine des prés;
V21 : chênaie-charmaie sans jacinthe des bois;
180
[J]22 : prairie humide peu ou non fertilisée;
[J]23 : pelouse sèche sur schiste;
J24 : friche rudérale;
[V]25 : saulaie humide mésotrophe et eutrophe;
J26 : coupe forestière;
[J]27 : roselière;
[J]28 : magnocariçaie;
[J]29 : prairie humide sauvage à reine des prés;
J30 : prairie humide sauvage à reine des prés rudéralisée;
[V]31 : fourré calcaire;
[V]32 : chênaie-charmaie calcicole + forêt de ravin sur substrat calcaire;
J33 : pâture humide peu ou non fertilisée avec colonies de joncs + prairie mésophile
abandonnée à flore rudérale;
[J]34 : pelouse calcaire + fourré calcaire + prairie mésophile de fauche;
V35 : pelouse calcaire + fourré calcaire + plantation de pins;
J36 : prairie mésophile de fauche + prairie mésophile abandonnée à flore rudérale;
[J]37 : magnocariçaie + roselière;
[J]38 : végétation à prêle des marais;
V40 : aulnaie-saulaie de colonisation;
J41 : bassin de décantation;
[J]42 : pelouse calcaire;
[V]43 : aulnaie mésotrophe à laîche;
[J]44 : boulaie tourbeuse + jeune plantation d’épicéas;
[V]45 : aulnaie oligotrophe à sphaignes;
V46 : fourré d’épineux + pâture à ray-grass et trèfle blanc;
181
V47 : pelouse calcaire + fourré calcaire + pâturé à ray-grass et trèfle blanc;
[J]48 : végétation de coupe forestière;
[J]49 : plan d’eau eutrophe;
V50 : chênaie à luzule blanche;
[J]51 : sarothamnaie + lande humide à bruyère;
J52 : sarothamnaie;
J53 : pâture humide peu ou non fertilisée avec colonies de joncs;
[V]54 : aulnaie-chênaie humide ou subhumide éventuellement avec charme;
J55 : lac de barrage;
J56 : sarothamnaie + friche rudérale + prairie mésophile de fauche;
V57 : coupe forestière + jeune plantation d’épicéas + boulaie de colonisation;
V58 : forêt de ravin sur substrat calcaire;
V59 : coupe forestière + jeune plantation d’épicéas + végétation de coupe forestière +
sarothamnaie;
[J]60 : étang atterri + mares;
Remarque : cette légende a été établie sur base de la liste des unités cartographiques de la
Carte d’Evaluation Biologique de la Belgique.
182
FICHE PROJET
CHAPITRE : Réserves Naturelles
:
TITRE : Gestion des tourbières relictuelles de Basse Ardenne.
Calendrier/Echéance :




01-02/1997 : déboisement (abattage des bouleaux + saules), obturation des drains, étrepage,
04-07/1997 : relevés biologiques,
09-10/1997 : fauchage et évacuation de la litière, creusement de mares, mise en place de caillebottis,
années 1998-2000 : idem qu’en 1997..
Partenaires :






l ’a.s.b.l. Les Bocages,
la Commune,
la Division Nature et Forêt de la Région Wallonne,
la commission SEM des RNOB,
l’Albatros (Institut médico-pédagogique),
l’Essor (Centre de formation d’écocantonniers).
Objectifs :
 écologique :
restaurer des sites de grand intérêt biologique, de par la présence de biocénoses très
spécialisées et rares, représentatifs de l’Ardenne couvinoise,
 culturel : remettre en valeur un élément important de l’économie agropastorale traditionnelle (pâturage,
utilisation de la litière pour le bétail, exploitation de la tourbe, des hampes soyeuses des linaigrettes,...),
 éducatif : créer un conservatoire biologique naturel disponible pour des études scientifiques (botanique,
entomologie, pédologie,...),
sensibiliser les personnes défavorisées à la protection de la nature,
organiser des visites guidées,
PUBLIC CIBLE :
écoles, naturalistes, étudiants en science, groupements de jeunesse, instituts médicopédagogiques, riverains, touristes, pouvoirs locaux,...
Promotion :





articles dans la presse locale, le bulletin communal, une revue nature régionale,
montage audio-visuel réalisé par l ’Albatros,
publication scientifique sur l’impact de la gestion sur la dynamique de la tourbière,
inauguration du site avec les pouvoirs locaux,
visites guidées,...
183
Estimation budgétaire :
 Matériel de gestion (utilisé également pour la gestion des autres types de milieu de l’entité) :
 2 tronçonneuses
60.000
 2 débroussailleuses
70.000
 10 rateaux de gestion
6.000
 10 paires de gants de travail
2.500
 1 paire de waders
5.000
 2 coupes branches
7.000
 3 courbets
2.400
 3 bêches
7.500
 3 pelles
1.800
 2 brouettes
5.000
 3 houes
1.800
 2 casques de protection
5.600
 petit outillage
5.000
 1 boîte de secours
1.500
 location d’une mini-pelle
50.000
TOTAL :
231.100
 Matériel éducatif :
 films photos, dias,...
 panneaux didactiques
15.000
50.000
TOTAL :
65.000
TOTAL GENERAL :
296.100 FB
Financement :
 subvention Région Wallonne Service de la Conservation de la Nature,
 participation de la Commune,
 l’Albatros.
Localisation :




1er site : Cul-des-Sarts, lieu-dit Les Marais (voir annexe 2),
propriétaire : la Commune,
2ème site : Petite-Chapelle, lieu-dit Taille de la Tauminerie (voir annexe 3).
propriétaire : l’Albatros
COORDINATEUR : l’a.s.b.l. LES BOCAGES.
184
ANNEXE 1.
----------------
GESTION DES TOURBIERES RELICTUELLES (RIEZES) DE BASSE
ARDENNE
------------------------------------------------------------------------------------------------------------Le terme rièze est utilisé, sur le plateau ardennais (canton de Rocroi et Signy-le-Petit en France, canton de
Couvin en Belgique), pour désigner des landes humides plus ou moins tourbeuses et des tourbières acides
oligotrophes. De nos jours, ces « terres marginales », sans aucun intérêt pour l’agriculture, ne subsistent plus
qu’à l’état de reliques. Autrefois pourtant, elles occupaient des superficies considérables (25.000 ha) et
constituaient un élément important de l’économie agropastorale traditionnelle. Jusqu’à la première guerre
mondiale, les rièzes servaient de vaines pâtures ou fournissaient la litière pour le bétail, ce qui permettait de
cultiver sur les terrains les plus fertiles et les mieux drainés. On y pratiquait également l’essartage et on y
exploitait la tourbe comme combustible et les hampes soyeuses des linaigrettes comme duvet pour les édredons.
L’abandon plus ou moins récent de ces pratiques agro-pastorales, le recours à des techniques de plus en plus
sophistiquées pour la valorisation de ces terres incultes (cultures ou plantations d’épicéas), le développement des
activités de loisirs (étangs de pêche, campings), la recolonisation forestière,... réduisent chaque jour leur
superficie. Il ne subsiste plus actuellement sur la commune de Couvin que quelques sites à Cul-des-Sarts et à
Petite-Chapelle. Parmi-eux, deux vestiges de tourbières acides oligotrophes nous intéressent plus
particulièrement dans le cadre de ce projet.
Le premier est propriété communale, il a fait l’objet d’une procédure de classement par la Commission des
Monuments et des Sites, c’est la seule parcelle qui est en zone R au plan de secteur. De plus, la Division Nature
et Forêt a engagé une procédure de mise en Réserve Domaniale. Le deuxième site est propriété de l’Albatros et
fera très prochainement l’objet d’une convention de partenariat avec des associations afin de lui assurer un
premier niveau de protection.
Au stade actuel, les deux sites ont la physionomie de groupements monospécifiques à bouleau de type boulaie
tourbeuse avec de temps à autre quelques enclaves ou émerge encore la lande humide plus ou moins tourbeuse ou
la lande à faciès plus sec (molinaie). La principale menace qui pèse sur ces derniers est d’origine naturelle. Il
s’agit de la dynamique forestière qui introduit au sein du marais à sphaigne des espèces végétales pionnières
(bouleau pubescent, bouleau verruqueux, saule à oreillettes) qui conduisent à leur banalisation progressive. Cette
colonisation ligneuse qui est à l’origine du comblement des mares, de la baisse de l’éclairement et de
l’atterrissement du marais induit la disparition des espèces les plus fragiles et les plus caractéristiques.
La gestion consiste donc à bloquer la série évolutive à un stade jugé optimal sur la plan floristique et faunistique,
en se substituant aux pratiques agro-pastorales abandonnées. Dans le cas présent, il s’agit d’enrayer le processus
d’évolution qui tend immanquablement vers la forêt humide oligotrophe, et « faire machine arrière » à la
recherche de ce stade le plus riche d’un point de vue biologique. Les travaux de gestion comprennent alors :
 l’abattage et le désouchage des bouleaux et saules de façon à pratiquer de larges éclaircies et rétablir
l’ensoleillement tout en limitant la concurrence spatiale,
 l’étrepage de zones ouvertes consiste à racler la surface du sol pour enlever la litière et l’humus, et
permettre aux graines en dormance de germer,
 le creusement de petites mares, le curage et l’obturation des fossés de drainage pour permettre
l’installation d’une faune et d’une flore aquatiques très spécialisées,
 le débroussaillage, avec évacuation des déchets, des landes dégradées (molinaies) et leur mise sous eau
pour anéantir les plantes indésirables.
185
Ces mesures de gestion seront évidemment accompagnées d’actions de surveillance d’inventaire et de
sensibilisation permettant d’apprécier l’impact des mesures de gestion sur le développement de certaines plantes
et animaux spécifiques.
186
FICHE PROJET
CHAPITRE : Réserves Naturelles
:
TITRE : Gestion des rièzes par du bétail rustique.
Calendrier/Echéance :
 01-02/1997 : débroussaillage du périmètre et clôture de la parcelle, création d’un abreuvoir et d’un abri
pour le bétail,
 04-07/1997 : relevés biologiques, achat du bétail,
 09-10/1997 : creusement de mares et étrepage,
 01-02/1998 : déboisement partiel de certaines zones.
Partenaires :




l ’a.s.b.l. Les Bocages,
la Division Nature et Forêt de la Région Wallonne,
la commission SEM des RNOB,
l’Essor (Centre de formation d’écocantonniers),
Objectifs :
 culturel : revenir à des pratiques agro-pastorales ancestrales (pacage des animaux, utilisation de la
litière),
gestion de la nature par le biais de l’agriculture,
 écologique :
favoriser la biodiversité au sein d’une prairie humide non améliorée,
sauvegarder le dernier refuge pour la région de nombreuses espèces animales et végétales très originales et
souvent rares,
 didactique :
long terme),
PUBLIC CIBLE :
sensibiliser le grand public à la gestion des zones humides par le bétail (peu coûteux à
par le biais de ce type de gestion rendre meilleurs les contacts entre naturalistes et
agriculteurs.
écoles, naturalistes, commune, riverains, agriculteurs, touristes,...
Promotion :
 articles dans la presse locale, le bulletin communal, une revue nature régionale,
 publication scientifique sur l’impact de la gestion sur la dynamique de la lande,
 visites guidées,...
187
Estimation budgétaire :
 Matériel de gestion :
 2 vaches Galloway
 frais vétérinaires
 transport (achat en Flandre ou en Allemagne)
 clôture :
200 piquets en bois de 1,50 m
 petit matériel
6.000
TOTAL :
120.000
5.000
20.000
40.000 fil barbelé
3.000
194.000
 Matériel didactique :
 films photos, dias,...
 dépliant explicatif
10.000
20.000
TOTAL :
30.000
TOTAL GENERAL :
224.000 FB
Financement :
 subvention Région Wallonne Service de la Conservation de la Nature,
 participation de la commune.
Localisation :
 Cul-des-Sarts, lieu-dit Les Différends (voir annexe 2),
 Superficie : 2 ha 03 a 90 ca,
 Propriétaire : l’a.s.b.l. Les Bocages.
COORDINATEUR : l’a.s.b.l. LES BOCAGES.
188
ANNEXE 1.
----------------
GESTION DES RIEZES DE BASSE ARDENNE
--------------------------------------------------------------Le terme rièze est utilisé, sur le plateau ardennais (canton de Rocroi et Signy-le-Petit en France, canton de
Couvin en Belgique), pour désigner des landes humides plus ou moins tourbeuses et des tourbières acides
oligotrophes. De nos jours, ces « terres marginales », sans aucun intérêt pour l’agriculture, ne subsistent plus
qu’à l’état de reliques. Autrefois pourtant, elles occupaient des superficies considérables (25.000 ha) et
constituaient un élément important de l’économie agropastorale traditionnelle. Jusqu’à la première guerre
mondiale, les rièzes servaient de vaines pâtures ou fournissaient la litière pour le bétail, ce qui permettait de
cultiver sur les terrains les plus fertiles et les mieux drainés. On y pratiquait également l’essartage et on y
exploitait la tourbe comme combustible et les hampes soyeuses des linaigrettes comme duvet pour les édredons.
L’abandon plus ou moins récent de ces pratiques agro-pastorales, le recours à des techniques de plus en plus
sophistiquées pour la valorisation de ces terres incultes (cultures ou plantations d’épicéas), le développement des
activités de loisirs (étangs de pêche, campings), la recolonisation forestière,... réduisent chaque jour leur
superficie.
Le cas qui nous préoccupe plus particulièrement ici est un vestige de bas-marais acide. Il se caractérise par la
présence d’une végétation basse, riche en mousses, joncs et petits carex (Carex curta, panicea, vesicaria,...) avec
également d’autres plantes plus spectaculaires (Viola palustris, Dactylorhiza maculata, Platanthera chlorantha,...).
Ce type de « rièze » ne subsiste plus qu’à l’état de quelques lambeaux éparpillés sur le village de Cul-des-Sarts.
Au stade actuel, il a la physionomie d’une lande à faciès plus sec avec de temps à autre quelques incursions des
ligneux. En effet, la principale menace qui pèse sur ce milieu est d’origine naturelle. Il s’agit de la dynamique
forestière qui introduit au sein du marais des espèces végétales pionnières (bouleau pubescent, saule à oreillettes,
aulne glutineux) conduisant à sa banalisation progressive. Cette colonisation ligneuse qui est à l’origine du
comblement des mares, de la baisse de l’éclairement et de l’atterrissement du marais induit la disparition des
espèces les plus fragiles et les plus caractéristiques.
La gestion consiste donc à bloquer la série évolutive au stade actuel ou à un stade antérieur en se substituant aux
pratiques agro-pastorales abandonnées. Les travaux de gestion comprennent alors :
 le pâturage extensif de l’ensemble du marais afin de limiter la colonisation ligneuse et sa banalisation,
 l’abattage et le désouchage des essences pionnières trop envahissantes,
 l’étrepage de zones ouvertes qui consiste à racler la surface du sol pour enlever la litière et l’humus, et
permettre aux graines en dormance de germer,
 le creusement de petites mares, pour permettre l’installation d’une faune et d’une flore aquatiques très
spécialisées,
 le débroussaillage, avec évacuation des déchets, des landes rudéralisées et leur mise sous eau pour
anéantir les plantes indésirables.
Ces mesures de gestion seront évidemment accompagnées d’actions de surveillance, d’inventaire et de
sensibilisation permettant d’apprécier l’impact des mesures de gestion sur le développement de certaines plantes
et animaux spécifiques.
189
FICHE PROJET
CHAPITRE : Réserves Naturelles
:
TITRE : Sauvegarde des pelouses sèches sur calcaires du Grand Couvin.
Calendrier/Echéance :
 11-12/1996 : mise en place d’une cellule de gestion pour l’évaluation des travaux,
 01-02/1997 : débroussaillage et déboisement de zones témoins avec conservation d’une ceinture de
fruticée ou de pin,
 04-07/1997 : relevés biologiques, coupes des rejets d’épineux, visites guidées des tiennes gérés,
 09-10/1997 : fauchage des zones témoins, pose de nichoirs à rapaces dans les pinèdes,
 années 1998-2000 : idem qu’en 1997.
Partenaires :





l ’a.s.b.l. Les Bocages,
la Division Nature et Forêt de la Région Wallonne,
la commission SEM des RNOB,
l’Essor (Centre de formation d’écocantonniers),
les naturalistes locaux,
Objectifs :
 culturel : revenir à des pratiques agro-pastorales ancestrales soigneusement mises au point (pâturage
extensif, feux courants contrôlés, cultures temporaires),
conserver ce patrimoine qui nous transmis depuis des siècles,
 écologique :
sauvegarder des associations végétales très spécialisées et une flore particulièrement
riche caractérisée par de nombreuses espèces rares,
constituer des refuges, des voies de migration pour une multitude d’animaux très particuliers,
 didactique :
 touristique :
PUBLIC CIBLE :
insister sur leur intérêt prodigieux pour l’initiation à l’écologie de terrain,
créer des zones de promenade empruntant des points de vue pittoresques,
écoles, naturalistes, commune, riverains, touristes,...
Promotion :
 articles dans la presse locale, le bulletin communal, une revue nature régionale,
 publication scientifique sur l’impact de la gestion sur la dynamique de la pelouse,
 visites guidées,...
190
Estimation budgétaire :
 Matériel de gestion (voir fiche sur la gestion des rièzes de basse Ardenne).
 Matériel didactique :
 films photos, dias,...
 dépliant explicatif
TOTAL :
30.000
TOTAL GENERAL :
30.000 FB
Financement :
 subvention Région Wallonne Service de la Conservation de la Nature,
 participation de la commune.
Localisation :







10.000
20.000
1er site : Mariembourg , Tienne de la Rosière (voir annexe 2),
2ème site : Petigny, L’Adugeoir,
3ème site : Frasnes-lez-Couvin, Tienne de la Vaucelle,
4ème site : Boussu-en-Fagne, Tri Chalon,
5ème site : Dailly, La Falijotte,
6ème site : Dailly, Trou de Boussu,
7ème site : Dailly, Gros Tène du Bi,
COORDINATEUR : la commission SEM des RNOB.
191
ANNEXE 1.
----------------
SAUVEGARDE DES PELOUSES SECHES SUR CALCAIRE
---------------------------------------------------------------------------------Les pelouses sèches sur calcaire sont des groupements végétaux à herbes courtes entretenus pendant de longues
années par le pâturage, l’incendie ou encore la mise en culture éphémère après brûlis. Elles sont donc d’origine
anthropique et leur maintien est directement lié à l’intervention humaine. En effet, après abandon de toute
activité agro-pastorale, elles évoluent rapidement vers une forêt secondaire. La cessation de ces activités
encourage le développement de certaines graminées sociales (Brachypodium pinnatum, Bromus erectus) qui font
régresser progressivement la richesse de la flore. Parallèllement à cette banalisation du couvert herbacé,
apparaissent çà et là de nombreuses plantules de chêne, hêtre, bouleau, noisetier, pin,... ainsi que des fourrés de
plus en plus denses d’arbustes épineux, ce qui accentue encore la dégradation du milieu. De plus, afin de
rentabiliser ses terres devenues incultes, les forestiers de l’époque ont préconisé la plantation de résineux (pin
noir d’Autriche) qui forment actuellement de véritables forêts artificielles gràce à leur abondante régénération
naturelle très bien adaptée au milieu.
Toutefois, de par leur géologie, leur sol, leur microclimat, les pelouses calcaires constituent des refuges et des
haltes migratoires pour de nombreuses espèces de plantes (orchidées, orpins, hélianthèmes,...) à affinités
méridionales. Ces plantes forment entre-elles des associations très spécialisées liées aux sols très superficiels et à
la roche qui affleure. Ces conditions de vie très dures et le caractère thermophile des milieux rencontrés attirent
de nombreux animaux très particuliers (mante-religieuse, cigale des montagnes, criquet virgule, flambé, demideuil, lézard des murailles, engoulevent, alouette lulu..) souvent présents à l’état de reliques.
Dans l’entité de Couvin, les pelouses calcaires s’étendent d’ouest en est au sein d’une région naturelle connue
sous le nom de Calestienne. Elle se présente sous la forme d’une succession de collines boisées ou dénudées
appellées Tiennes, séparées par des dépressions cultivées. De nombeuses menaces pèsent actuellement sur ces
milieux : plantation de résineux, pâturage intensif, conversion en terre de culture, implantation de campings, de
lotissements, multiplication d’activités de loisir (moto-cross, chasse,...), dépôts clandestins, extension des
carrières exploitant les roches calcaires,... Il est donc urgent de leur attribuer au plus vite un statut de protection.
Dans le cadre du PCDN 7 sites pourraient faire l’objet d’une convention de partenariat entre la Commune, la
DNF et des associations locales de protection de la nature. Parmi-eux : le Gros Tène du Bi, le Trou de Boussu,
la Falijotte à Dailly, le Tri Chalon à Boussu-en-Fagne, le Tienne de La Vaucelle à Frasnes-lez-Couvin,
l’Adugeoir à Petigny et le Tienne de la Rosière à Mariembourg. Parallèllement à ces démarches administratives,
il est impératif de mettre au point des méthodes de gestion dont les buts prioritaires sont la conservation des
espèces animales et végétales. Le but principal de cette gestion est de contrôler la recolonisation forestière.
Comment ? En bloquant la série évolutive au stade actuel ou à un stade antérieur jugé optimal sur la plan
floristique et faunistique, et en rétablissant les pratiques agropastorales abandonnées. Dans un premier temps, la
gestion s’articulerait comme suit :
 élimination des plantules et des jeunes plants d’essences forestières,
 abattage des porte-graines tels que les pins noirs,
 suppression des fourrés d’épineux de formation récente tout en maintenant une ceinture périphérique et en
épargnant les arbustes remarquables (Prunus mahaleb),
 pratiquer la coupe à blanc dans les zones où la forêt secondaire s’est développée de façon à rétablir
l’ensoleillement et apporter une différenciation écologique,
 débroussaillage des pelouses banalisées.
Ces mesures de gestion seront évidemment accompagnées d’actions de surveillance, d’inventaire et de
sensibilisation permettant d’apprécier l’impact des mesures de gestion sur le développement de certaines plantes
et animaux spécifiques.
192
FICHE PROJET
CHAPITRE : Réserves Naturelles
:
TITRE : RESTAURATION DES VERGERS DE HAUTES TIGES DU GRAND
COUVIN
Calendrier/Echéance :






11-12/1996 : plantation d’arbres fruitiers de variétés anciennes (amendement, tuteurage, protection,...),
02-04/1997 : restauration de vieux vergers (taille, élaguage, débroussaillage),
04-07/1997 : relevés biologiques, visites guidées,
09-10/1997 : pose de nichoirs à rapaces (chouette chevêche),
11-12/1997 : plantation d’arbres fruitiers de variétés anciennes,
années 1998-2000 : idem qu’en 1997.
Partenaires :





l ’a.s.b.l. Les Bocages,
la Commune,
la Division Nature et Forêt de la Région Wallonne,
l’Essor (Centre de formation d’écocantonniers),
les agriculteurs,
Objectifs :
 culturel : sauvegarder un trésor de matériel génétique rassemblé par nos ancêtres,
revenir à un système d’exploitation de type pré verger qui allie culture fruitière et élevage,
 écologique :
sauvegarder un milieu de grande richesse biologique intermédiaire entre les milieux
ouverts et les milieux fermés,
restaurer le bocage et le maillage écologique en zone rurale,
constituer des refuges, des voies de migration pour une multitude d’animaux
 didactique :
insister sur leur intérêt en tant que laboratoire en pleine nature pour l’initiation à
l’écologie de terrain, à la taille fruitière,...
 touristique :
créer des zones de promenade au sein des vergers en fleur,
PUBLIC CIBLE :
écoles, naturalistes, commune, riverains, touristes, agriculteurs,...
Promotion :
 articles dans la presse locale, le bulletin communal, une revue nature régionale,
193
 conférences sur les intérêts du verger,
 visites guidées,...
Estimation budgétaire :
 Fournitures pour plantations :
 50 arbres fruitiers
 50 tuteurs (h : 2,50 m)
 50 liens
 25 sacs de terreau
 200 briquettes d’engrais
 150 piquets de protection
 1500m de fil barbelé
35.000
7.700
2.000
6.500
2.000
22.500
2.000
TOTAL :
77.700
 Matériel de gestion :
 1 tronçonneuse
 10 paires de gants de travail
 2 coupes branches
 3 scies égoïnes
 3 sécateurs
 3 bêches
 3 pelles
 1 masse
 1 brouette
 1 casque de protection
 petit outillage
 1 boîte de secours
25.000
2.500
7.000
3.600
5.400
7.500
1.800
1.200
2.500
2.800
5.000
1.500
TOTAL :
65.800
 Matériel éducatif :
 films photos, dias,...
 panneaux didactiques
15.000
50.000
TOTAL :
65.000
TOTAL GENERAL :
208.500 FB
Financement :
 subvention Région Wallonne Service de la Conservation de la Nature,
 participation de la commune.
Localisation :





1er site : Frasnes-lez-Couvin, (voir annexe 2),
superficie : 2 ha 50 a,
propriétaire : Commune,
2ème site : Presgaux,
superficie : 30 a,
194




propriétaire : Commune,
3ème site : Petigny,
superficie : 2 ha,
propriétaire : R. Anciaux, agriculteur.
COORDINATEUR : l’a.s.b.l. LES Bocages.
195
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