presentation generale de l`inventaire du territoire communal

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Ière PARTIE :
PRESENTATION GENERALE DE
L’INVENTAIRE DU TERRITOIRE
COMMUNAL
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1. INTRODUCTION.
A la suite de l’expérience pilote des « Contrats Biodiversité » menée à l’initiative de la
Fondation Roi Baudouin dans cinq communes wallonnes, le Comité Régiona l d’Organisation
de l’A.E.C.N. 95 de la Région Wallonne a décidé d’étendre les principes de cette démarche à
20 nouvelles communes. Sur base d’un dossier de candidature, Couvin a été choisie parmi 82
communes pour préparer, grâce à l’aide de la Région, son « Plan Communal de
Développement de la Nature » (P.C.D.N.). Pour atteindre cet objectif, plusieurs étapes sont
indispensables :
la première étape a été la mise en place du groupe de base (membres fondateurs),
la seconde étape a vu la réalisation d’un inventaire du patrimoine naturel et paysager du
territoire communal avec comme but final la reconstitution du réseau écologique,
la troisième étape fut la mise en place d’un partenariat. C’est précisément ce partenariat le
plus large et le plus diversifié possible qui portera le projet « contre vents et marées »,
la quatrième étape fut la structuration du partenariat en groupes de travail qui ont élaborés
projets concrets en fonction des besoins locaux,
dans la cinquième étape le partenariat devra établir, sur base de l’ensemble des projets
élaborés et de l’inventaire écologique, un plan de préservation et de restauration de la
biodiversité. Ce plan prendra alors la forme d’un Contrat qui sera signé par l’ensemble des
partenaires ayant participé à la concertation et engagera la commune à long terme.
L’a.s.b.l. Les Bocages s’est vue confier la mission d’expertise affectée au bureau d’étude.
Ce travail comporte 2 documents :
1. Présentation générale de l’inventaire du territoire communal.
2. Description détaillée des sites de grand intérêt biologique.
Le premier document est scindé en trois parties :
La première partie donne une description générale du territoire communal qui
comprend un aperçu géographique et socio-économique. Pour ce faire, il est tenu
compte des données déjà disponibles.
Dans la deuxième partie on effectue un état des lieux du milieu naturel. On n’a pas
établi une liste exhaustive des espèces et des biotopes mais on montre plutôt
l’importance de cet état des lieux dans le contexte régional.
La confrontation des données récoltées avec les plans d’affectation du sol (Plan de
Secteur) et avec les modes d’utilisation du sol est envisagée dans la troisième
partie.
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2. INVENTAIRE DU TERRITOIRE COMMUNAL.
Cette phase théorique comprend notamment l’analyse du territoire communal d’un point de
vue bibliographique. Le but est de relever les caractéristiques de l’environnement naturel au
travers de documents existants et d’informations connues dans la littérature. Sur base des
données collectées, on dresse un aperçu géographique (géologie, pédologie, hydrographie,...)
et socio-économique (habitat, population, occupation du sol,...) du territoire.
2.1. Aperçu géographique.
La commune de Couvin a une superficie de 20.693 ha, ce qui en fait la deuxième commune du
Royaume après Anvers. Elle s’étend sur 3 régions naturelles : la Fagne au nord, la
Calestienne au centre et l’Ardenne au sud. Plusieurs éléments différencient ces régions : la
géologie, le relief, l’hydrographie, le climat, les sols et la végétation.
2.1.1. La géologie.
Les assises géologiques affleurent en bandes parallèles d’orientation générale Ouest -Est et
sont de plus en plus anciennes et de plus en plus dures lorsque l’on traverse l’entité du nord au
sud. La richesse en différents éléments donne aux roches des caractéristiques tantôt calcaires,
tantôt acides avec de nombreux intermédiaires. Ces variations dans la nature physique et
chimique des roches a fortement influencé le relief, le climat, les sols et la végétation
naturelle.
Les formations géologiques régionales appartiennent au :
Dévonien supérieur (correspond à la Fagne) :
Famennien : constitué de schistes et psammites de couleur grise, violacée ou verdâtre. Il
occupe plus ou moins le quart supérieur de la planchette de Couvin l’altitude est la plus
faible et vers où convergent l’Eau Blanche et l’Eau Noire.
Frasnien : les sédiments frasniens sont composés de schistes divers plus ou moins chargés
de nodules de calcaire argileux, et de calcaires récifals ou d’origine sédimentaire. Il forme
une bande étroite qui s’élargit à hauteur du village de Frasnes.
Dévonien moyen (correspond à la Calestienne) :
Givetien : comporte essentiellement des calcaires durs qui affleurent dans la majeure partie
de son étendue à cause de la dénudation des collines qu’il forme. C’est une assise peu large
qui passe par Dailly et au sud de Boussu-en-Fagne et Frasnes.
Couvinien : assise constituée de schistes grossiers et noduleux, et de calcaires durs et gris.
Elle s’étend sous les villages de Gonrieux, Pesche, Couvin et Petigny.
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Dévonien inférieur (correspond à l’Ardenne) :
Emsien : première assise ardennaise acide constituée de schistes gris surmontés de
quelques bancs de grès de teinte rougeâtre. Elle forme une bande étroite qui passe par
Presgaux et au sud de Gonrieux et Pesche.
Siegenien : assise peu large également schisto-gréseuse, acide formée de bancs de grès très
durs interrompus par des veines de schistes gris foncé finement feuilletées.
Gedinien : assise typiquement ardennaise se présentant sous l’aspect de formations
lacustres ou lagunaires et renfermant des schistes sableux, des psammites, des grès et des
quartzophyllades.
Cambrien :
Revinien : constitué de roches dures schisto-gréseuses et schisto-phylladeuses.
Tous ces terrains appartiennent donc à l’ère Primaire (280 à 570 millions d’années).
Toutefois, au cours du temps, l’érosion a façonné ces entités géomorphologiques et a donné
naissance aux régions. Les assises rocheuses plus tendres (schistes) ont formés les parties
basses (Fagne) du paysage couvinois et les plus dures (calcaires, grès) les parties hautes
(Calestienne, Ardenne).
Au Quaternaire (1,5 à 7 millions d’années), ces régions ont été recouvertes d’un dépôt
limoneux éolien qui a adouci le relief en se logeant essentiellement dans les creux et poches
calcaires. Par la suite, il a été érodé, ce qui a produit des alluvions qui sont déposées le long
des rivières.
2.1.2. Le relief.
Le relief de la commune est varié et correspond aux trois régions naturelles :
- au nord, la Fagne, zone schisteuse, humide et basse. Altitude inférieure à 250 mètres. C’est
une plaine alluviale large parcourue par l’Eau Blanche et la Brouffe, et dominée par les
prairies à pâturer, à faucher et la forêt de chêne.
- au centre, la Calestienne, zone calcaro-schisteuse plus élevée et plus fertile, surplombe la
Fagne. Elle étire son gradin calcaire sculpté par l’érosion karstique et formé de petites
collines appellées « Tiennes » (Les réserves, Gros Têne du Bi, Tri Chalon, La Vaucelle,
Tienne du Lion, Tienne de la Rosière,...). Ces collines sont tantôt fertiles et cultivées, tantôt
couvertes de bois, de fourrés ou de pelouses calcaires.
- au sud, l’Ardenne, zone caractérisée par des formations schisteuses et gréseuses. On y
trouve le point culminant de la commune : 390 mètres dans le coin sud-est. Elle se caractérise
par des plateaux élevés et ondulés, et est coupée en deux par le ruisseau de la Forge du Prince.
L’ensemble de la région est légèrement incliné vers le nord. A l’approche de l’ Eau Noire le
plateau s’éffondre pour remonter ensuite vers les villages de Presgaux, Gonrieux, Pesche,
Couvin et Petigny, et redescendre enfin au nord de ces villages vers la Calestienne.
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2.1.3. L’hydrographie.
La commune de Couvin est traversée d’ouest en est par l’Eau Blanche et du sud au nord par
l’Eau Noire. Ces deux rivières se rejoignent à Dourbes pour former le Viroin qui se jette dans
la Meuse à Vireux en France. Elles appartiennent donc au bassin de la Meuse.
L’Eau Blanche draine la partie septentrionale de la commune de Aublain à Mariembourg sur
un parcours de 12 kilomètres, à une altitude comprise entre 180 mètres à son entrée et 160
mètres à sa sortie. C’est une rivière rectiligne qui a subit d’énormes dommages écologiques
commandités par la wateringue locale en 1963. A cette époque, elle a vu son cours rectifié et
ses berges gabionnées en vue de la réalisation et du maintien d’un régime d’eau favorable à
l’agriculture et à l’hygiène (sic !) ainsi que pour la défense des terres contre l’inondation. De
petits affluents tels le Grand Mort, le Grand Fossé,... viennent gonfler ses eaux tout au long de
son parcours. La Brouffe, plus importante, présente les mêmes caractéristiques et collecte les
eaux de l’extrème nord.
L’Eau Noire prend sa source en France. Dès son entrée en Belgique, à l’altitude de 355
mètres à hauteur du village de Petite-Chapelle, elle s’écoule d’abord vers l’ouest en longeant
la frontière. A l’approche du village de Rièze, elle oblique vers le nord-nord/est et après avoir
traversé la ville de Couvin, elle s’introduit dans la zone calcaire. A hauteur des anciennes
carrières de la Vaucelle, elle bifurque brusquement vers le sud-est vers Petigny et sort de la
commune à l’altitude de 170 mètres après avoir parcouru 33 kilomètres. C’est une rivière
ardennaise aux eaux claires et rapides dans laquelle viennent se jetter de nombreux affluents
comme le ruisseau de l’Ort Marais, le ruisseau de Libonne, le Ri de Rome, le ruisseau de la
Forge du Prince,... Ce dernier est le plus important ; il a également la physionomie type des
rivières ardennaises avec leurs eaux claires et rapides encombrées de blocs rocheux.
2.1.4. Les sols.
Les sols sont très différents d’une région naturelle à l’autre :
- En Fagne, on rencontre le plus souvent une argile assez lourde résultat de l’altération des
schistes ou des sols caillouteux, schisteux et peu épais ayant l’aspect d’une couche de limon
lourd. Ces sols sont plus ou moins humides, se gorgeant rapidement d’eau en périodes de
fortes pluies et souffrant de la sécheresse les étés secs. Ils ne conviennent guère que pour la
prairie et la forêt de chêne.
- En Calestienne, les sols sont généralement composés d’une argile plus ou moins lourde
parsemée de nombreux cailloux calcaires. Ils sont superficiels et souffrent très vite de la
sécheresse. C’est le domaine de la pelouse, de la fruticée et des plantations de pins
d’Autriche. Par contre, lorsqu’ils sont plus épais et pas trop caillouteux, ce sont de bons sols
agricoles. En outre, on retouve également dans cette zone des sols limoneux, épais à bon
drainage naturel très recommandés pour les travaux agricoles.
- En Ardenne, les sols se présentent souvent comme une masse limoneuse brune, bien aérée,
plus ou moins caillouteuse (schistes, grès). Ces sols sont acides (ph 4 à 5) et conviennent
pour la culture moyennant des apports réguliers de chaux, fumier et engrais. En forêt, le
chêne, le hêtre, l’épicéa, le mélèze,... s’en accommodent parfaitement. De grandes surfaces du
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