MESURES 730 - DECEMBRE 2000 77
S
olutions
SURVEILLANCE DE LA QUALITÉ ÉLECTRIQUE
TENSION, FLICKER,
TRANSITOIRES,
HARMONIQUES…
RESTONS AU COURANT
■ Connaître les sources de perturbations de la tension et du
courant, leurs conséquences sur les appareils connectés au
réseau, contrôler les paramètres électriques… Grâce aux analy-
seurs de la qualité du courant électrique, les utilisateurs peuvent
mieux maîtriser les coûts liés à la consommation et protéger
leurs équipements de production.
O
nduleur, imprimante laser, moteur
de puissance, variateur de vites-
se… Ces appareils se retrouvent
toujours plus nombreux connec-
tés aux réseaux de distribution électrique. Mais
plus il y en a, plus les risques de perturbations
(surtensions, coupures, harmoniques…) sont
importants avec des conséquences plus graves
pour tous les équipements.
Lorsqu’elles proviennent du réseau électrique
lui-même, ces perturbations sont alors de la
responsabilité d’EDF. Mais elles peuvent éga-
lement être induites par les utilisateurs et leurs
équipements de production. Ainsi, des
moteurs de forte puissance peuvent créer des
variations importantes de tension. Les
influences de telles variations sont parfois dra-
matiques pour le moteur lui-même, mais aus-
si pour tous les équipements connectés au
même niveau sur le réseau. Ces conséquences
augmentent considérablement lorsque de
nombreux utilisateurs sont connectés sur la
même branche. Dans ce cas-là, l’industriel est
le seul responsable.
En France, pour obtenir une bonne qualité du
réseau électrique (sans toutefois parvenir à
éliminer toutes les perturbations), EDF pro-
pose aux utilisateurs industriels des contrats
de type “Emeraude” (tarif Vert). EDF s’enga-
ge sur les creux et les coupures (en fonction
de la zone géographique), mais aussi les har-
moniques, le flicker, le déséquilibre, etc. (qui
font l’objet d’un contrat personnalisé avec le
client). L’industriel, quant à lui, s’engage à ne
pas dégrader la qualité du réseau électrique
sous peine de lourdes pénalités financières.
Pour négocier au plus juste les contrats, pour se
défendre en cas de litige, pour protéger ses
équipements de production, la vérification de
la qualité de la fourniture électrique est donc,
pour l’industriel, un enjeu économique. Bien
connaître le type de perturbations créées (varia-
tions de tension, harmoniques, etc.) permet
d’optimiser les corrections (filtrage, conden-
sateurs de compensation…) et ainsi d’assurer
la fiabilité du système complet de production.
Voici donc un rappel de différentes perturba-
tions à surveiller de près.
Variations de tension lentes et transitoires.
L’amplitude de la tension est un facteur cru-
cial pour la qualité de l’électricité. Elle consti-
tue généralement le premier engagement
contractuel du distributeur d’énergie. Asso-
ciée aux aléas de gestion des réseaux de trans-
port et de distribution (ajustements des cen-
trales, dispatching et systèmes de protections
automatiques), l’amplitude de la tension subit
des variations anormales et peut même
s’effondrer jusqu’à un niveau proche de zéro.
On distingue plusieurs types de phénomènes
à l’origine de ces variations de tension. Quand
celles-ci surviennent chez le producteur, ce
sont des phénomènes aléatoires comme la
foudre ou les courts-circuits accidentels
(défauts d’isolation, blessure de câble, pro-
jection de branches sur les lignes aériennes...)
qui sont responsables. Côté consommateur,
les causes proviennent essentiellement de l’ins-
tallation elle-même. Le branchement de fortes
charges peut provoquer des variations de ten-
sion si la puissance de court-circuit à un point
de livraison est sous dimensionnée. Des
moteurs de fortes puissances, des transfor-
mateurs et des assemblages de condensateurs
sont les charges qui créent le plus souvent des
variations de tension.
Pour caractériser ces événements, on utilise
couramment deux paramètres (amplitude et
durée de la variation de la tension). Plusieurs
types de défauts
*
sont alors définis: la sur-
tension, le creux de tension, la coupure... La
plage de variation nominale de la tension du
réseau (plage dans laquelle toute variation de
la tension n’est pas considérée comme “anor-
male”) est fixée par le distributeur d’énergie
en général à ±10% de la tension composée.
Les surtensions sont mesurées en amplitude
et en durée lorsque le seuil supérieur de la
plage nominale est dépassé et les creux de
tension lorsque la tension est inférieure au
seuil bas de la plage nominale. Le plus sou-
vent, ces variations durent moins de
0,2 seconde en Moyenne Tension (MT) et en
Haute Tension (HT). Le nombre de creux de
tension sur une année peut aller de quelques
dizaines à un millier. Les coupures brèves dans
les conditions normales peuvent varier de
quelques dizaines à plusieurs centaines par an
*
Les variations lentes ne sont mesurées que lorsque la tension élec-
trique reste dans la plage nominale.
Les industriels doivent se méfier des pertur-
bations qui risquent de déteriorer les équipe-
ments industriels et d’engendrer des coûts
importants. Pour éviter cela surveiller la qua-
lité du courant électrique est indispensable.