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Commission FFE belge du Théâtre Equestre
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Avant propos
La Commission de Théâtre Equestre Belge tire ses origines d’observations de terrains,
d’expériences menées auprès d’artistes équestres, et d’analyses sur base des outils mis en
place par le Service Général de la Culture, notamment via les Centres Culturels. Ce travail de
longue haleine est poursuivi depuis 2008, par l’ASBL Grand-Equ’Arts.
Aujourd’hui, Grand-Equ’Arts a terminé sa mission et reste au sein de la FFE pour
constituer l’aile belge du Spectacle Equestre ; la Commission du Spectacle Equestre de la FFE
française a vu le jour en octobre 2013 et connaît déjà un beau rayonnement.
L’objectif, dans sa spécificité belge, est de créer une nouvelle catégorie spécialisée dans
le domaine des Arts de la Scène, en Confédération Wallonie-Bruxelles : le théâtre équestre.
A plus court terme, les nouvelles dynamiques suscitées permettraient aux artistes
cavaliers de travailler en réseaux avec les opérateurs et les pouvoirs publics.
Des voies sont tracées et les guides sont bienveillants…
Fabienne Leroy-Ledocte
fabienne.ledocte@hotmail.com
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I. Observatoire
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Etat des lieux et enjeux
1. La réalité de terrain
- Les manifestations artistiques équestres connaissent depuis une petite dizaine
d’années, une croissance exponentielle c’est un fait dans toutes les régions du
pays : recensement en cours d’élaboration.
- La majorité des artistes travaillent leur passion dans le cadre de leurs activités
privées, après le boulot, développent leur projet avec des bénévoles de leur manège
ou épaulés par la famille et les amis. Ce sont en général des prestations courtes (max.
12min) et non rémunérées. Les foires et les salons leur donnent une vitrine mais cela
ne débouche bien souvent que sur une autre occasion de se faire connaître : cercle
vicieux - ou il faut se résoudre à quitter la Belgique pour d’autres cieux où on recrute
au sens contractuel du terme
- Les compagnies qui osent se lancer dans un projet d’une certaine envergure (à savoir
un spectacle complet de 90 min dans un lieu de diffusion acceptable) le font toujours
en prenant des risques financiers ; au mieux, elles rentrent dans leurs frais. Très peu
sponsorisées et rarement subsidiées, la qualité potentielle est handicapée par un
budget trop étroit qui ne permet pas d’engager les professionnels souhaités
(costumes, décors et éclairage de qualité par exemple) : cercle vicieux qui révèle en
fait que, pour convaincre les sponsors de tous poils, il faut réunir des conditions qui
justifieraient, sous un certain angle, qu’on n’ait plus besoin d’eux ! Frustration donc à
tous les niveaux surtout lorsque certaines villes accueillent et soutiennent des
troupes étrangères : le théâtre de Namur et Zingaro par exemple. C’est un ressenti
qui est exprimé ici, rien d’autre.
- Sans aides financières mais déterminés plus que jamais, les groupes ou les troupes
doivent avoir recours au bénévolat. Le bénévole est certainement une personne bien
intentionnée ou très passionnée (avec les dangers que cela comporte) mais sur
laquelle les organisateurs n’ont aucune prise et qui n’a pas souvent la formation ou
l’expérience requises pour les postes auxquels elle s’inscrit : la plupart du temps, elle
n’a quasiment aucune idée de la portée de ce qui est demandé ou des implications
qu’aura son comportement trop personnel au sein d’une équipe qui se voudrait bien
orchestrée: énervement d’une part, déception de l’autre… Situation- type explosive
où le travail et les relations personnelles ont fusionné par la force des choses.
Frustration encore.
- Les artistes équestres prestent dans des lieux inadaptés ou difficilement adaptables.
Deux types de situations à croiser: piste rectangulaire ou ronde ; piste à l’air libre ou
couverte.
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Qui décide ? Rarement les artistes, même si l’évidence mènerait à penser que le
choix doit « faire sens », autrement-dit doit déjà suggérer quelque chose à propos de
la création qui sera présentée. Inutile de préciser les désavantages de la prestation
en plein air sous nos latitudes, et en été, l’obscurité tombe tard : pauvres régisseurs
son et lumières… C’est le cas trop souvent dans les foires, lesquelles, de surcroît,
n’offrent que la possibilité d’une piste rectangulaire, avec un éclairage du type
poteaux d’angles. De plus, les déplacements sont fastidieux, onéreux et peu
écologiques. Frustrant encore.
En fin de compte, en l’état actuel, les troupes jouent dans des manèges mais… dans
cette formule, c’est l’énergie et les finances qui en pâtissent encore. En effet, le fonds
de roulement des artistes, c’est une activité de manège au sens courant : location de
box, cours et stages. C’est clair : pendant les préparatifs, il y a moins d’accès aux
pistes pour les propriétaires de chevaux, il y a aussi moins, voire pas, de cours, et il
faut suspendre éventuellement les stages. Conséquences : pertes de revenus et
mécontentement de certains propriétaires, au minimum. Une nécessité : renforcer le
personnel (bénévoles… et artistes – fatigués, souvent au mauvais moment)) pour
transporter et monter des décors, des gradins (chers et/ou difficiles à trouver), des
tables, des chaises, un bar ; courir pour les fournitures du bar et de la petite
restauration, les caisses, les tickets, les lots pour la tombola, les toilettes mobiles, etc.
Tout cela pour rentrer dans ses frais ou à peu près. Frustrrrrrration.
- Peu d’artistes ont la fibre administrative, et ils ont très peu de temps à accorder à la
communication. Peu de passionnés de l’art équestre aiment s’enfermer des heures
devant un écran et un clavier pour rédiger des dossiers : presse, demande de
subvention, recherche de sponsors ; de même pour la mise à jour d’un site, le suivi
du courrier, etc. Faire appel à un professionnel a un coût, alors, il arrive qu’ on laisse
faire les amis bien intentionnés toujours mais parfois mauvais en orthographe ou
en expression… et vlan, la qualité et la crédibilité en prennent un coup : cela « ne se
fait » pas dans la cour des grands…
- Il existe un sentiment de communauté chez les artistes, mais cette communauté
reste mentale. Ils se connaissent, s’encouragent, s’entraident s’ils se trouvent sur le
même lieu de rencontre (un salon, un concours) mais ils restent très personnels voire
protectionnistes sur le plan du travail. Ce n’est pas de la rivalité, il se pourrait plutôt
que ce soit une attitude de défense typique de personnes qui attendent d’abord une
reconnaissance ; c’est compréhensible et légitime.
- Le spectacle équestre touche toutes les tranches d’âges, particulièrement les 15-45
qui désaffectent les théâtres et les musées, et particulièrement parce que le langage
y est universel : sans paroles, il suggère par le mouvement au sens large, et travaille
sur l’universalité des symboles. Pour le public, c’est donc une invitation à une
intériorisation à la fois personnelle et collective, facilitée par un vecteur de
sensations : le cheval.
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