POLYTECH 2011 Techniques du vide Simone Cassette 1 LE VIDE Au programme : Un peu de théorie… gaz parfaits / gaz réels une description statistique des gaz un peu de mécanique des fluides POLYTECH 2011 et les technologies du vide une installation type la production la mesure 2 POLYTECH 2011 Chap. 1 Introduction Applications du vide 3 1.1 Le vide un gaz raréfié ou un mélange gaz/vapeur caractérisé par une pression inférieure à la pression atmosphérique La pression est la force exercée par les molécules de gaz sur une surface unité P=F/S Unité S.I. : Pascal (N/m2) Loi des gaz parfaits : P = n kT POLYTECH 2011 k= constante de Boltzmann = 1,38. 10-23 J.K-1 n = nombre de molécules par unité de volume la pression atmosphérique moyenne est environ 1013 hPa dans 1 cm3 d’air à P atmosphérique, il y a 2,7.1019 molécules 4 Unités de pression usuelles Unité S.I. : Pascal (1 Pa = 1 N/m2) En pratique : on utilise le mbar, le Torr, le mm Hg 1 bar = 105 Pa ; 1 mbar = 100 Pa = 1 hPa POLYTECH 2011 1Torr = 1mm Hg = 133 Pa et 1 atm = 760 Torr= 1,013 bar 5 POLYTECH 2011 Le vide dans l'espace Altitude (km) Pression (Pa) Niveau de la mer 0 1013. 102 Sommet du Mont-Blanc 4,8 560.102 Sommet de l'Everest 8,8 320.102 Croisière des avions 15 120.102 Satellites géostationnaires 35800 2.10-3 Dans l'espace, à l'altitude de la lune 384000 5.10-7 Surface de la lune 0 5.10-5 Dans notre galaxie (1 à 100 molécules/cm3) 10-13 à 10-15 Dans l'espace intergalactique (1 molécule pour 4 m3…mais très rapides !) 10-20 à 10-22 6 sur la terre … « Faire le vide » = abaisser la pression POLYTECH 2011 => diminuer le nombre de molécules contenues dans le récipient => créer un flux de molécules du récipient vers un système d'aspiration 7 POLYTECH 2011 Quelques exemples… Il reste encore … molécules par cm3 Dans... La pression est égale à ... (mbar) Un paquet de café sous vide 100 2,7.1018 Un tube de télévision (cathodique), une machine de dépôt sous vide 10-6 27 milliards Un accélérateur de particules 10-10 2,7 millions 10-13 2700 Le meilleur réalisé en labo 8 Les domaines du vide pompage Patm 1000 mbar 10-3 mbar POLYTECH 2011 Vide primaire 10-7 mbar Vide secondaire Ultra vide 9 1.2 Les applications Basées sur les principales propriétés du vide : • atmosphère inerte, suppression de la contamination • isolation thermique • effet « mécanique » POLYTECH 2011 • diminution des collisions entre molécules 10 1.3 Une installation de vide Remise à l’air ∀ Capteur de Pression Enceinte : volume pression Enceinte nature du gaz à vider surface (dégazage des parois) Canalisation : diamètre Régimes d’écoulement longueur Perte d’efficacité Canalisation nb d’éléments (conductance) Vanne d’isolement Pompes : POLYTECH 2011 Pompe 1) Pression initiale type Débit volume (vitesse de pompage) Pression limite (avec installation) sélectivité de pompage (nature du gaz) Temps donné Pression finale 2) Maintenir une pression donnée pendant des opérations spécifiques 11 Les questions à se poser pour décrire et dimensionner une installation • Que veut-on faire ? pomper de l'air … mais aussi des mélanges, gaz légers, inertes, réactifs, dangereux? • Quel vide faut-il atteindre ? les domaines du vide…et leurs techniques POLYTECH 2011 • En combien de temps ? vitesse de pompage les pompes mais aussi les canalisations => montage en fonction du domaine du vide 12 1.4 Comportement d'un gaz dans une installation Gaz réel / gaz parfait Description moléculaire statistique POLYTECH 2011 Fluide visqueux 13 Gaz parfaits Dans les basses pressions, on utilise : P.V = N.k.T (N = nb de molécules dans le volume V) P = n.k.T (n = N/V = nb de molécules par unité de volume) POLYTECH 2011 k = 1,38.10-23 J.K-1 (constante de Boltzmann ) À basse pression, à haute température, loin des changements de phase, les gaz peuvent être considérés comme parfaits (cas des vapeurs dans le cas de l’évaporation de matériaux) 14 Gaz réels : Mélange de gaz - Loi de Dalton Soit n1, n2, …, ni le nombre de molécules de chaque gaz par unité de volume On peut écrire Pi = ni.k.T pour le gaz i s’il est seul. On appelle Pi la pression partielle du gaz i dans le mélange. POLYTECH 2011 P= pression totale = Σ Pi = Σ ni.k.T = n.k.T La notion de pression partielle est importante car les machines utilisées en technique du vide (pompes et capteurs de pressions) se comportent différemment selon la nature des gaz 15 POLYTECH 2011 Chap.2 Théorie cinétique des gaz 16 2.1 Description à l'échelle moléculaire Le comportement du gaz est décrit à partir de la vitesse des molécules • molécules identiques, sphériques, de masse m • gaz homogène et isotrope : le nombre de molécules par unité de volume est grand et le même partout • interactions négligeables entre molécules (seulement des chocs = collisions élastiques) POLYTECH 2011 • les molécules se déplacent dans toutes les directions, avec toutes les vitesses possibles • entre deux chocs le mouvement de chaque molécule est supposé rectiligne et uniforme • la distribution d'équilibre (état le plus probable) correspond au plus grand désordre (plus grande entropie) 17 Distribution des vitesses : loi de Maxwell-Boltzmann : 1 dN m 2 F (v ) = = 4πv ( N dv 2πkT 3 )2 − mv 2 exp 2kT F(v) donne la proportion des molécules ayant une vitesse comprise entre v et v+dv, quelle que soit sa direction à un instant donné. F(v) dépend de v2 donc seulement du module de la vitesse Dans un volume fermé, V POLYTECH 2011 v2 ∆N = nb molécules dans V, ayant une vitesse comprise entre v1 et v2 ∆N = ∫ NF (v )dv v1 18 F(V) varie avec m et T F(v) F(v) présente un maximum vp = vitesse la plus probable. 1/ 2 2kT vp = m POLYTECH 2011 La plupart des molécules ont une vitesse proche de vp v 19 2.2Applications de la théorie cinétique des gaz o Les vitesses vitesse la plus probable Vitesses moyennes o Les chocs particules / surfaces POLYTECH 2011 flux de particules pression particules / particules libre parcours moyen 20 2.2.1 Les vitesses moyennes 1/ 2 2kT vp = m 1) Vitesse la plus probable (max de F(v)) 2) Vitesse arithmétique moyenne 1/ 2 ∞ 1 v m = ∫ vdN N0 8kT vm = πm = vp 2 π = 1,13.v p Calculer : 3) Vitesse quadratique moyenne ∞ POLYTECH 2011 1 v q = ∫ v 2 dN N0 E cin 3kT vq = m 1/ 2 = vp 3 1 2 = kT = mv q 2 2 3 = 1,22.v p 2 • à 293 K: vm (H2) ? vm (N2) ? • à 77 K: vm (N2) = ? 21 2.2.2 Interactions particules / surface Chocs sur une paroi flux de molécules par seconde sur une surface S par unité de surface Φ= 1 Φ s = nv m s 4 1 nv m = 4 P 2πmkT POLYTECH 2011 Application : Calcul du temps de formation d’une monocouche τmc sur une surface unité 22 2.2.3 Chocs entre particules Libre parcours moyen Les molécules d’un gaz sont en perpétuel mouvement : chocs entre elles + chocs avec les parois du récipient qui contient ce gaz. Le libre parcours moyen λ représente la distance moyenne que peut parcourir une molécule quelconque d’un gaz entre deux chocs intermoléculaires. Pour de l’air à 300 K (d= 2,75 10-10 m) λ= 1 nd 2π 2 = kT Pd 2π 2 POLYTECH 2011 d = diamètre des molécules => à Patm : λ = 66 nm ⇒ à 10-6 mbar : λ = 66 m Nb de chocs entre molécules/s dans un volume V Cmm = nV.vm/λ 23 Application Les régimes collisionnels POLYTECH 2011 Dans une sphère de diamètre D = 50 cm, à 300K, contenant de l'azote (d= 3,75.10-10 m), on fait varier la pression : - nb de molécules/ unité de volume - libre parcours moyen - nb de chocs molécules/paroi - nb de chocs molécules/molécules 24 Les régimes collisionnels λ= P = nkT Cmp POLYTECH 2011 Pd 2π 2 1 P = nvm S Cmp = S 2πmkT 4 n moléc/m3 2,4.1020 P λ (m) 105 2,4.1025 103 P(Pa) kT vm = Cmm = nV T=300K d= 3,75.10-10 m 8kT πm cmp vm λ cmm Cmp Cmm 2,26.1022 P 1,13. 1024.P2 6,6.10-8 2,26.1027 1,13.1034 2.10-7 2,4.1023 6,6.10-6 2,26.1025 1,13.1030 2.10-5 10-2 2,4.1018 6,6.10-1 2,26.1020 1,13.1020 2 10-5 2,4.1015 660 2,26.1017 1,13.1014 2.103 10-12 2,4.108 6,6.109 2,26.1010 1,13 2.1010 6,6.103/P S λ 3λ = = V 4 8D Cmp/Cmm 2.10-2 /P λ << D λ ≈ D λ >> D Changement de régime lorsque λ est du même ordre de grandeur que D 25 POLYTECH 2011 Chap.3 Ecoulement gazeux 26 Les conditions d’écoulement dépendent des 3 zones : Remise à l’air ∀ Capteur de Pression Enceinte à vider Enceinte : volume pression nature du gaz surface (dégazage des parois) Canalisation Canalisation : diamètre longueur nb d’éléments Vanne d’isolement Régimes d’écoulement Perte d’efficacité (conductance) Pompe POLYTECH 2011 Pompes : type Débit volume (vitesse de pompage) Pression limite (avec installation) sélectivité de pompage (nature du gaz) 27 Objectif : caractériser la quantité de gaz qui s’écoule à travers une canalisation, une pompe, un trou… En régime établi, pas d’accumulation de matière : toutes les sections sont traversées dans l’unité de temps par la même quantité de matière POLYTECH 2011 En technique du vide, on utilise le débit volume et le flux gazeux pour décrire les écoulements. 28 3.1 Débit volume (Dv ou S) P1 vm P1 > P2 A gaz P P2 vm est la vitesse moyenne du fluide qui circule Dv = A.vm (m3.s-1) s'exprime aussi en en m3.h-1ou en l.s-1 POLYTECH 2011 Dv est le débit en volume (dV/dt ) mesuré sous la pression P 29 3.2 Le flux gazeux Q= P.Dv avec P = pression au niveau de la section traversée o Q s'exprime en Pa.m3.s-1 ou en mbar.l.s-1 o En régime permanent, Q est constant le long d'un écoulement donc le long d’une ligne de pompage POLYTECH 2011 o Q est proportionnel au nb de molécules qui s’écoulent (conservatif) Q = nkTDv Q = kT dN dt 30 Application Mesure de la pression dans un four à 2000°C 20°C 2000°C P1 le capteur est à 20°C Capteur P1 est-elle égale à P2 mesurée? P2 Installation sous vide moléculaire, conductance entre 2 régions T1 T2 s POLYTECH 2011 P1 (n1) Méthode : calculer P2 (n2) • trou de surface S •T1>T2 • molécules identiques de masse m Q1 = flux gazeux de 1 vers 2 Q2 = flux gazeux de 2 vers 1 31 Q1 = Q2 = 1 n 1ν 4 m 1S = S P1 4 kT 1 8 kT 1 = πm P1 S 2 π mk T1 P2 S 2 π mk T2 A l’équilibre, Q1=Q2 => P2 T2 = P1 T1 soit encore P1 = P2 T1 T2 POLYTECH 2011 T1(four) = 2000°C et T2 (capteur) = 20°C P1 réelle = P2 (2273/293)1/2 = 2,8 fois la pression mesurée P2. Effusion thermique 32 3.3 Equation de pompage Le cas idéal Le cas réel => Les canalisations (conductance) POLYTECH 2011 => Fuites et dégazage (pression limite) 33 3.3.1 Evolution de la pression au cours du temps à partir de Patm (prévidage d’une enceinte) E, V, P0 P,Sp PV = NkT => N= PV kT 1) Nb de molécules sorties de l’enceinte par unité de temps : dN V dP =− dt E kT dt ( V=ct ; P ) 2) Nb de molécules aspirées par la pompe : dN P dV P Q = Dv = = dt P kT dt kT kT POLYTECH 2011 1)=2) => − V dP = PDv dt => D dP = − v dt P V (La pompe prélève un volume dV à la pression P) => − P = P0 exp Dv t V 34 • Dv= constant • Pas de flux parasite Cas idéal La variation de la pression en fonction du temps est : P = P0 Dv t V exp Détermination de Dv : POLYTECH 2011 P Dv (t − t 0 ) = V ln P0 − => P0 Dv Ln = t P V Calcul du temps de prévidage : t= P V P0 V ln = 2,3 Log 0 Dv P Dv P En réalité, la pression ne devient jamais nulle comme l’indique l’équation. On observe que Dv devient très faible et que la pression stagne à une valeur P= Plimite 35 Courbe de pompage : enceinte reliée directement à une pompe primaire Dv(pompe) = 25 m3/h canalisation: aucune temps (secondes) 0 100 200 300 400 500 600 1000 pression (mbar) 100 Dv=cst P enceinte P pompe 10 1 0,1 Sp(Knudsen) POLYTECH 2011 0,01 0,001 Sp(visqueux) P Enceinte = P Pompe 36 3.3.2 Le cas réel : présence d'un flux parasite Ce flux QD (considéré constant) provient : - du dégazage (en réalité, diminue avec le temps) - des fuites (constant) QF dN V dP QD = − + Bilan des flux dans l'enceinte : dt E kT dt kT Le flux total traversant l'installation devient : −V L'évolution de P s'écrit : − vt Q QD exp V + D P = P0 − Dv Dv dP + QD = PDv dt E (P,V) Q QD QRD Pompe D POLYTECH 2011 D − vt Q QD << P0 ⇒ P = P0 exp V + D Dv Dv Pression limite de l’installation équilibre entre flux de dégazage et débit volume de la pompe conduisant à Plim 37 3.4 Le dégazage D'où provient le dégazage ? POLYTECH 2011 Dans une installation de vide , le dégazage provient des parois plus ou moins rugueuses piègeant les molécules ou couvertes de dépôts pulvérulents, des joints élastomères, des matériaux poreux, des pièces qui sont chauffées au cours des opérations … Phénomène inverse de l’adsorption : libération lente à basse pression des molécules adsorbées sur les surfaces 38 Echanges gaz-surface : adsorption / désorption • Phénomène général observé avec tous les couples solides – gaz • la quantité de gaz adsorbé dépend de la surface du solide, pas de son volume Temps de séjour émission τ Sorption et désorption d’un gaz sur une surface Le temps de séjour τ va dépendre de : • la nature de la surface POLYTECH 2011 • la nature de la molécule • la température de la surface τ 0 ≈ 10 −12 s t Wads τ = τ 0 exp RT Wads = chaleur d'adsorption (Période d’oscillation des molécules) 39 Deux catégories d’échanges : les mécanismes se distinguent par la nature de la liaison entre la molécule adsorbée et le solide 1. Chaleur d’adsorption faible < 10 Kcal/mole 2. Chaleur d’adsorption forte >100 Kcal/mole POLYTECH 2011 Ex: tous les gaz rares sur n’importe quel solide (Ar/W) Tous les gaz sur des solides inertes Wads Wads Wads Wads Ex: les gaz actifs sur métaux (O2 sur W) Physisorption Chimisorption Liaisons faibles Liaisons fortes = 103 cal/mol = 2.104 cal/mol = 3.104 cal/mol = 2.105 cal/mol τ τ τ = 5.10-12 s = 1 heure = 2.106 heures ex: N2 ou Ar sur W ex : O2 sur W ou Ti 40 Comment s’exprime le dégazage ? Par un flux : QD = kT dN dt dN = nb de molécules libérées par sec. dt QD s'exprime en Pa.m3.s-1 On définit également un flux par unité de surface : c'est le taux de dégazage spécifique qD = QD S qD s'exprime en Pa.m.s-1 POLYTECH 2011 S= surface de l’enceinte ou des pièces à l’intérieur qui dégazent En pratique, pour définir une installation, qD permet • de comparer et choisir les matériaux à utiliser • puis d’évaluer QD pour une enceinte donnée 41 POLYTECH 2011 42 Quand et Comment tenir compte du dégazage? • surtout en pompage secondaire • le Dv de la pompe doit équilibrer QD et maintenir la pression nécessaire dans le récipient En pompage : Φi Φe L Comment le mesurer ? POLYTECH 2011 • test de remontée de pression Application : • choix des matériaux (surfaces lisses, non poreuses) • sas introduction • remise à Patm avec N2 pour éviter O2 et H20 43 3.5 Influence des canalisations C P1 Q P2 • P1>P2 : écoulement du fluide de P1 vers P2 • écoulement dépend de la pression mais aussi de la dimension de la canalisation POLYTECH 2011 On définit la conductance C (inverse de la résistance à l’écoulement) par le rapport entre le flux gazeux qui circule et la différence de pression entre les 2 extrémités de la canalisation. Q C= P1 − P2 Q = C.∆P 44 3.5.1 Vitesse de pompage effective Enceinte DvE PE Canalisation Pour une chambre reliée à une pompe, le flux Q qui circule est : Q = PE.DvE = PP.DvP = C(PE-PP) Pompe DvP PP 1 1 1 = + Dv E Dv p C Dv E = CDv P Dv P + C DvP = débit volume intrinsèque de la pompe DvE = Vitesse de pompage effective POLYTECH 2011 Lorsqu’une pompe est raccordée à une enceinte par l’intermédiaire d’une canalisation de conductance C, l’efficacité de la pompe est diminuée. • si C ≈ ∞ =>DvE ≈ DvP : faible perte de charge • si C << DvP => DvE ≈ C, ∀ Dvp : le pompage dans la chambre est faible même avec une pompe puissante 45 Effet d'une canalisation sur le pompage effectif Droite diam ètre 10 m m 1000 P enceinte P pompe pression (mbar) 100 10 1 0,1 POLYTECH 2011 0,01 0 100 200 300 tem ps (secondes) 400 ∆P 500 600 ∆P = PE – PP = Q / C 46 3.5.2 Lois pour un réseau complexe de canalisations en série C1 C2 en parallèle POLYTECH 2011 Analogie électrique C3 C4 1 1 1 1 = + + ... + C C1 C 2 Cn C = C1+C2+…Cn o ∆P => ∆V o Q => I o C => 1/R Le calcul d’une conductance nécessite de connaître le régime d’écoulement dans la canalisation 47 POLYTECH 2011 Chap.4 Calcul des conductances 48 4.1 Les différents régimes pompage Patm 10-3 mbar 1000 mbar Vide primaire Régime visqueux Turbulent Régime intermédiaire 10-7 mbar Vide secondaire Ultra vide Régime moléculaire Laminaire POLYTECH 2011 Transition La valeur de la pression ne suffit pas à déterminer le régime, il faut tenir compte de la dimension des enceintes et canalisations, en particulier de leur diamètre. 49 Comment caractériser ces régimes? Vide Régime moléculaire λ≥ D 3 Régime visqueux: la vitesse moyenne du fluide est liée à sa viscosité ( η) POLYTECH 2011 Régime intermédiaire Pression atmosphérique Régime laminaire λ < D 100 Re < 1200 Régime de transition 1200 < Re < 2200 Régime turbulent Re> 2200 50 Les sous-régimes du régime visqueux : définis par Re, nombre de Reynolds Re = Vm Dρ η Re < 1200 => régime laminaire Re > 2200 => régime turbulent 1200 < Re < 2200 => régime de transition (ρ = m.n = masse volumique du gaz à la pression P n = P/kT ; Vm= Dv/A ; A = πD2/4 pour canalisation cylindrique) POLYTECH 2011 Re fonction du flux gazeux Q et du diamètre D de la canalisation 4m Dv P 4m Q Re = = πηkT D πηkT D En technique du vide, les régimes turbulents et de transition se rencontrent au tout début du pompage (phase transitoire) 51 4.2 Conductance en régime laminaire Le flux gazeux est donné par la loi de Poiseuille On en déduit la conductance d’une canalisation en régime laminaire : Q C= P1 − P2 C= πD 4 128 Lη POLYTECH 2011 P1-P2 = perte de charge P1+P2 / 2 = pression moyenne dans la canalisation = Pm Pm C dépend de la pression moyenne air à 20°C D4 C = 1360 Pm L η= 1,75. 10-5 SI, C en m3.s-1 D et L en m, 52 4.3 Régime moléculaire La perte de charge dans la canalisation ne provient plus de la viscosité du fluide. Les collisions avec les parois sont responsables de la résistance à l’écoulement. POLYTECH 2011 Le principal paramètre à considérer sera le libre parcours moyen 53 4.4 Conductance en régime moléculaire L’expression du flux gazeux en régime moléculaire est donnée par la loi de Knudsen On en déduit la conductance en régime moléculaire 4 R3 Q = C= ∆P 3 L 2πkT 1 D3 = 6 L m 2πkT m POLYTECH 2011 C ne dépend pas de la pression 3 air à 20°C : C = 125 D L D,L en m , C en m3.s-1 • Relation valable pour une canalisation longue : L>> D • Canalisation courte : si L < 10 D, on remplace L dans la formule par L+1,3354D 4.5 Conductance en régime intermédiaire Propriétés du régime mal connues mais la conductance doit tendre : • vers C moléculaire aux basses pressions • vers C laminaire aux pressions élevées POLYTECH 2011 => Formule de Knudsen composée de 2 termes, un correspondant au régime visqueux qui diminue quand Pm baisse et l’autre au régime moléculaire qui devient prépondérant quand P est faible 55 4.6 comment déterminer le régime ? Le régime collisionnel est déterminé par le rapport entre cmm (chocs intermolécules dans V ) et cmp (chocs molécules-paroi sur surface A) cmm V 4 = cmp S λ Le rapport Kn = λ/D (nb de Knudsen) permet de déterminer le régime (D = diamètre de la canalisation) P élevée => λ petit P forte => λ grand En pratique, on retient : POLYTECH 2011 D λ< 100 λ≥ D 3 => laminaire => moléculaire Kn <1/100 => régime laminaire Kn > 1/3 => régime moléculaire Pour de l’air à 300K, (P en mbar, λ en cm) 6,6.10 −3 Kn = P.D Kn<1/100 => P.D >0,66 mbar.cm Kn >1/3 => P.D > 2.10-2 mbar.cm Entre les deux, le régime est intermédiaire (de Knudsen) 56 4.8 résumé, conséquences C Moléculaire P.D<2.10-2mbar.cm C∝ ∝ Pm Laminaire P.D>0,7 mbar.cm C indép.de Pm C∝ ∝D3 Intermédiaire POLYTECH 2011 λ= D/3 C∝ ∝D4 Pm λ= D/100 Régime moléculaire : C Régime Laminaire: même lorsque est indépendante de P, les collisions avec les surfaces sont responsables de la résistance au pompage la vitesse de pompage est constante (pompe) , cette vitesse dépend de Pm au niveau du récipient 1 D3 C= 6 L 2πkT m C = πD 4 128 L η Pm 57 Installations les conductances en régime visqueux sont très supérieures à celles du régime moléculaire Enceinte -> ∝ D4 / D3 -> ∝ Pm (souvent supérieure à 1mbar) -> Coefficient supérieur POLYTECH 2011 Peu d’effet en régime visqueux, au début du pompage mais les pompes secondaires sont montées directement sur l'enceinte (Cmax) PP PS PP C Pompe Montage en vide primaire Montage en vide secondaire Variation des conductances en fonction des gaz : • peu utile en régime visqueux • important en régime moléculaire : correction en fonction de Ex : C (H2) = 3,8 C (air) C (He) = 2,7 C (air) C (air à 77K)= 0,51 C (air à 293 K) T m 58 POLYTECH 2011 Production et mesure du vide 59 6.1 Comment faire le vide? Principe d'une pompe Transfert ou Piègeage Aspiration (Pasp) Adsorption des molécules POLYTECH 2011 Pompe (Sp) P Re f Γ = P Asp sur une surface puis Désorption pendant une phase dite de régénération. Γ= taux de compression Refoulement (Pref) 60 6.2 Les principaux types de pompes classées selon leur principe de fonctionnement Pompes de transfert ou à extraction POLYTECH 2011 Volumétriques : compression par réduction de volume • Primaires à palettes • Roots Cinétiques, à entraînement, orientation des molécules vers la sortie • Pompe à diffusion d’huile (PAD) • Pompe turbo moléculaire (PTM) Pompes à fixation Chimi- ou physi-sorption Zéolithes ou tamis moléculaire Sublimation de titane Ionique Condensation Cryogéniques 61 Caractéristiques d’une pompe, critères de choix • • • • Sp = Dv = débit volume (0,5 l/s à 105 l/s) Pression limite (pour pompes courantes, jusqu'à 10-10 mbar) puissance d’aspiration = Q, flux maximal admissible = S0. Pmax sélectivité S0 0,9 S0 Palier = vitesse de pompage nominale POLYTECH 2011 Domaine de fonctionnement Plim 10 Plim Pasp max (amorçage) 62 En fonction du régime de vide… Primaires ou Préliminaires (régime visqueux) • de P atmosphérique à P=10-3 mbar • capables de refouler le gaz pompé à Patm Secondaires (régime moléculaire) • à partir du vide primaire jusqu’à l’ultra vide • après une pompe primaire (prévidage nécessaire) • avec pompe primaire au refoulement pour pompes de transfert Intermédiaires POLYTECH 2011 • entre pompes primaires et secondaires Autres caractéristiques : • pompe autonome ou dans un groupe • sélectivité, silence, vibrations, • position, propreté (huile), coût 63 6.3 Pompes de transfert volumétriques a) Pompe à palettes à joint d’huile • • Pompe mécanique pour vide primaire (Patm à 10-3 mbar) Seule ou en pompe préliminaire dans un groupe pour vide poussé compression par réduction de volume rectiligne (pompes à piston) ou circulaire ( pompes à palettes) • • Débit-volume : 1 à 300 m3/h 1000mbar (Re f ) Fort taux de compression : Γ = −3 = 10 6 • Grande durée de vie POLYTECH 2011 • • 10 mbar ( Asp ) 64 POLYTECH 2011 Huile = étanchéité et lubrification (mais fuites en retour) P limite Soupape: s'ouvre uniquement quand P> Patm 65 Principe de la pompe à palettes : 3 compartiments 1,2,3. Refoulement Aspiration Rotor Stator Vitesse de pompage maximale : S0 = 2N.∆V (N= vitesse de rotation) POLYTECH 2011 Soupape P en 3 < Patm sauf quand compression max => soupape s’ouvre (pompe plus efficace) 66 (a) Pompage de vapeurs condensables (b) Mélange air + eau Air : loi de Mariotte Eau : loi de Clapeyron Aspiration : air + vapeur presque évacués Enceinte isolée Compression Lest d’air introduit Vapeur d’eau: à T= 70°C(corps de pompe) => Pvsat = 330 mbar Si le récipient contient de la vapeur d’eau, à P=1 mbar => condensation quand taux de compression atteint 330 (330 mbar< Patm donc la soupape ne s’ouvre pas), Pv ne peut plus augmenter et apparition d’eau liquide ⇒Émulsion eau-huile ⇒ pompe inefficace POLYTECH 2011 Condensation Pression suffisante pour ouvrir la soupape avant condensation On ajoute de l’air (lest) a) b) Sans lest d’air : condensation Avec lest d’air : la vapeur est éliminée 67 Pompe à 2 étages : disposées en série, l’une sert de pompe primaire à l’autre. ⇒ la vitesse de pompage augmente ⇒ la pression limite est plus faible : 10-4 mbar Patm Aspiration POLYTECH 2011 Etage secondaire P< Patm (refoulement de I) 68 b) Pompe sèche Roots • pompe intermédiaire dans le domaine de pression où la pompe à palette a une capacité de pompage qui diminue, à l’amorçage des pompes secondaires (10-2 mbar) • pompe » booster » à Dv très grand, toujours associée à une pompe primaire. Dv de 100 à 100 000 m3/h • pour pomper de grands volumes et des flux élevés (chimie, dépôts CVD et PECVD) POLYTECH 2011 • avec des gaz réactifs (O2, corrosifs…) • gamme de pression : 1 mbar à 10-4 mbar • simple, robuste, compacte, sèche, peu de maintenance 69 Principe de la Pompe Roots 2 pistons rotatifs en forme de 8, tournent en sens inverse (2000 à 4000 trs/ min) • qq dixièmes de mm entre les 2 rotors POLYTECH 2011 • élévation de la température du gaz => faible ∆P (Prefoul- Pasp) • taux de compression faible (< 50), augmente quand P diminue 70 POLYTECH 2011 Débit-volume de diverses pompes Roots : Dv varie avec P 71 POLYTECH 2011 Groupe de pompage simple 72 POLYTECH 2011 Groupe de pompage rapide à fort Dv et flux élevés 73 6.4 Pompes à entraînement • Effet de pompage = résultat d’un échange de quantité de mouvement entre une « paroi » animée d’un mouvement rapide et les molécules de gaz. • La paroi peut être constituée par un jet de fluide (pompe à diffusion d’huile) ou par une surface solide (pompe turbomoléculaire) POLYTECH 2011 • PAD et PTM sont des pompes secondaires, fonctionnant en régime moléculaire, les molécules entrent par un orifice large, sans direction privilégiée • Elles doivent être prévidées par une pompe primaire qui abaisse la pression en dessous de 10-1 mbar. 74 a) Pompe à diffusion d’huile (PAD) Piégeage des molécules d’huile Aspiration : large ouverture PExt < 10-2 mbar Pint>>Pext => molécules huile accélérées => vitesse supersonique (> 330 ms-1) Refroidissement par eau Surpression: Pint Refoulement vers Pompe primaire, P< 10-1 mbar POLYTECH 2011 Condensation de l’huile Huile chauffée à 200 °C Pv≈1 mbar à 200°C Pv < 10-8 mbar à 20°C 75 Principe de l’entraînement Système convergent divergent : si PInt >1,4 , les molécules PExt POLYTECH 2011 rapides sont fortement accélérées => vitesse supérieure à vitesse du son (330 ms-1) Les molécules d’huile lourdes et rapides sont peu déviées, les molécules de gaz sont entraînées dans la même direction (quantité de mouvement MhV>>Mv des molécules). La PAD pompe mieux les gaz légers. Exemple : N2, M=28g, v=435 ms-1 => Mv= 12000 Huile Mh= 500g, v=235ms-1 => MhV> 117500 76 Caractéristiques d'une PAD • Domaine de fonctionnement : 10-3 à 10-8 mbar • Intérêt de la PAD : robuste, simple, peu sélective, pas de pièce mobile donc pas de vibrations, taux de compression élevé 10 − 3 Γ = 10 −8 = 10 5 • Inconvénients : position verticale uniquement, rétrodiffusion d’huile POLYTECH 2011 ⇒ utilisation de pièges froids (N2 liquide) qui fixent les vapeurs d’huile et condensent la vapeur d’eau venant de l’installation => 10-10 mbar. ⇒ isolement de la pompe pendant les périodes transitoires (chauffage, refroidissement) 77 Débit volume d’une pompe à diffusion Pression de flux maximal Dv max Dv max /10 Domaine de fonctionnement P amorçage POLYTECH 2011 10-8 10-3 10-2 Dv (PAD): qq 10 à 20 000 litres/s P (mbar) Vide limite en fonction de la nature de l'huile utilisée 78 b) Pompe turbo moléculaire (PTM) • choc des molécules contre des parois en mouvement (ailettes) • grande vitesse de rotation (40 000 trs/min) : la vitesse périphérique est proche de celle des molécules (400 à 500 m/s) • pompe pratiquement sèche (huile pour rotor seulement) Aspiration par large ouverture Les ailettes sont plus espacées au niveau supérieur Rotor POLYTECH 2011 Stator Vers pompe primaire 2 étages de compression 79 • Débit volume de la PTM : élevé, de qq 100litres /s jusqu’à ≈ 5m3 /s mais limité par ses dimensions (fragilité) • Dv varie en fonction de la nature des gaz (+ faible pour gaz légers) • peut pomper des flux élevés à plus haute pression que la PAD (craint moins les remontées de pression) • domaine de fonctionnement : 10-2 à 10-9 mbar • taux de compression varie avec la nature du gaz : 107 pour air, 1012 pour N2, 250 pour H2 et avec le nombre d'étages. • doit être refroidie à l’eau ou à l’air Avantages : rapidité de mise en service (5 min), utilisable dans des POLYTECH 2011 positions variées Inconvénients : vibrations haute fréquence (nouvelles pompes à paliers magnétiques ne vibrent pas mais coût élevé) , fragilité si objet pénètre dans la pompe, sélective (plus efficace pour les gaz lourds) 80 Principe de l’entraînement des molécules • Direction du flux gazeux perpendiculaire au mouvement des ailettes Réflexion d’une molécule sur une paroi mobile : elle repart avec une composante de vitesse parallèle à la surface en mouvement Réflexion d’une molécule sur une paroi fixe POLYTECH 2011 • effet de pompage lié à la vitesse des molécules : vm = K 1 M ⇒ PTM plus efficace pour des M élevées (ex : H2 n’est pas bien pompé) 81 Pompe turbo moléculaire à paliers magnétiques POLYTECH 2011 Contrôle du rotor par paliers magnétiques • Propres (sèches), pas de vibrations • Pas de maintenance • Coût élevé à l'achat 82 6.5 Pompes à fixation • pas de transfert vers une pompe primaire ou vers la pression atmosphérique • les gaz sont piégés sur des matériaux granulés ou sur une paroi (fixation sans ré-émission) • pompes non contaminantes (pas de vapeur d’huile) POLYTECH 2011 • capacité d’absorption limitée à une certaine quantité de gaz (la pompe saturée doit être régénérée) • le débit-volume très sélectif en fonction des gaz pompés • statiques, n’engendrent pas de vibration ⇒ ⇒ ⇒ ⇒ Pompes à adsorption ou tamis moléculaires Pompes à sublimation de titane Pompes ioniques Pompes cryogéniques 83 POLYTECH 2011 a) Pompe à adsorption • Pompe primaire, constituée d’un réservoir contenant un matériau poreux adsorbant (grande surface spécifique) refroidi par N2 liquide ( 77K) : zéolithes ou alumino-silicates • débit volume faible (2 à 3 litres/s), utilisées pour pomper des petits volumes • de P atm à 10-3 mbar (utilisation de pompes successives, de 1000 à 100 mbar puis de 100 à 1 et enfin de 1à 10-3) • sélectives : efficaces pour les grosses molécules, pas pour H2 et gaz rares. 84 b) Pompe à sublimation de titane • pompe secondaire, pour P<10-6 mbar POLYTECH 2011 • fixation des molécules de gaz sur du titane périodiquement évaporé à partir d’un fil de Ti chauffé, sur une paroi froide : réaction chimique (O2, N2, H2), peu efficace pour les gaz neutres • pompe d’appoint, permet d’améliorer la qualité d’un vide secondaire 85 c) Pompe cryogénique Condensation des gaz à très basse température Utilisation d’une paroi froide : à 4,2 K, tous les gaz (sauf He) contenus dans une enceinte ont une pression de vapeur saturante inférieure à 10-11 Pa, ils vont donc se condenser sur la paroi. 10-1 10-3 POLYTECH 2011 10-5 10-7 4K 14K 77K Pression de vapeur des gaz à pomper en fonction de la température 10-9 10-11 86 Tête froide : pompe (15 K) Compression-détente de l’hélium en circuit fermé (cycle de Gifford-Mac Mahon) Détente HE=> refroidissement POLYTECH 2011 Compresseur • Le panneau à 80K gèle l’eau et les hydrocarbures, • le panneau à 15K condense N2, O2, et Ar, • H2, He et Ne sont absorbés sur des charbons actifs se trouvant sur l’étage à 15K Principe d’un cryogénérateur 87 Caractéristiques d’une pompe cryogénique •gamme de fonctionnement : 10-3 > P > 10-10 mbar • P élevée: la paroi est réchauffée par le gaz et la saturation est rapide • pompe primaire nécessaire • pour abaisser pression dans la pompe avant mise en froid • pour abaisser P de l’enceinte sous 10-3 mbar Ensuite, la pompe cryogénique peut être isolée (pas de transfert) • régénération nécessaire : capacité de piégeage finie, l'épaisseur du "condensat" augmente, créant un gradient de température, la pompe est saturée et doit être réchauffée sous pompage • débit volume dépend de la nature du gaz, très efficace pour vapeur d’eau POLYTECH 2011 air : 1000 litres/s eau : 3 à 4000 l/s argon : 600 l/s H2 : 600l/s • efficace pour de forts débits à P< 10-6 mbar • vide propre • peut être « empoisonnée » si remontée de pression => régénération • utilisée en fonctionnement continu • vibrations basse fréquence 88 POLYTECH 2011 Compresseur 89 POLYTECH 2011 Piège froid=> Dv faible 90 d) Pompe ionique 10-4 à 10-12 mbar Décharge spontanée : e- + ions La trajectoire des e- est augmentée par champ magnétique Les molécules du gaz à pomper sont ionisées Les ions créés sont attirés par la cathode : ⇒ Pulvérisation de Ti qui se dépose Anode inox Cathode Ti sur l’anode ⇒ adsorption sur Ti recouvrant les cylindres de l’anode. N S Dv faibles : ex 25 l.s-1 Sélectives : bonne pour H2,O2,H20, moins POLYTECH 2011 pour He, Ne, pompe mal Ar Pas d'entretien, grande durée de vie Pompe utilisée en ultra vide , s’amorce en vide secondaire donc couplée à un groupe primaire+ secondaire (PTM par ex. ) 91 6.6 L’ultra vide (UHV) Conditionné par 3 facteurs : POLYTECH 2011 • étanchéité parfaite : surfaces lisses sans défaut, joints cuivre écrasés • absence de dégazage : choix des matériaux (inox spécial), surfaces polies, étuvage pour effectuer le dégazage avant utilisation • propreté parfaite: précautions de manipulation Etuvage : • chauffage par rubans, caissons, lampe IR • durée : 10 à 50 h • température : 120 à 450 °C • température uniforme nécessaire (point froid = condensation) • les pompes sont aussi étuvées Rappel : -à 10-8 mbar, il faut 100 s pour former une monocouche de contamination -à 10-10 mbar, il faut 3h… 92 Exemple : une fuite de 1 mm3/h dans une enceinte où on veut maintenir 10-9 mbar 1.10 −6 3 10 3600 Flux de fuite : Patm.SF = mbar.l.s-1= P.Dv Pour absorber la fuite, il faut alors un Dv de : 1 . 10 −6 x 10 3600 x 10 3 −9 = 280l.s-1 POLYTECH 2011 Or peu de pompes fonctionnant en ultravide ont un débit volume aussi élevé, il faudra donc "traquer " les fuites et le dégazage. 93 7. Mesure du vide Qu'est-ce qu'on mesure ? • directement la pression (capteur vrai) • une propriété du gaz (le plus souvent) POLYTECH 2011 • une pression qui ne dépend pas de la nature du gaz (capteur absolu) • une pression qui dépend du gaz (capteur relatif, étalonné pour N2) • la pression totale • les pressions partielles : spectrométrie de masse 94 7.1 Capteurs thermiques • basé sur les échanges thermiques entre les molécules du gaz et un filament chauffé. Manomètre de Pirani Capteur F1 Compensation F2 (P ref) P POLYTECH 2011 F2 , identique à F1 est placé dans un vide de référence, permet d’éliminer les effets d’une variation de température ambiante • capteur de vide primaire : de 60 mbar à 10-3 mbar mV R3 Variation de la résistance F1 en fonction de la température du filament donc de la pression du gaz R2 R1 On équilibre le pont • capteur relatif : la sensibilité du capteur varie en fonction de la nature du gaz, étalonné pour N2 en général (correction pour H2=0,67, pour Ar=1,58) • capteur robuste, indicateur du niveau de vide 95 7.2 Capteur à membrane • principe basé sur la déformation d’une membrane suite à une différence de pression par rapport à une pression de référence • capteur vrai, absolu • capteur très sensible, rapide, robuste (gaz corrosifs) ε .S Variation de d en fonction de P Capteur à membrane capacitif C= (Baratron) d POLYTECH 2011 • • • • Très utilisé grande dynamique : 4 décades de pression gamme : 103 à 10-4 mbar, selon membrane seul capteur précis entre 10-1 et 10-4 mbar Autre type: piézorésistif : membrane en matériau à fort effet piézorésistif (Si dopé) Inconvénient : dérive thermique 96 7.4 Capteurs à ionisation Principe : ionisation du gaz résiduel ⇒ mesure la densité du gaz ⇒ mesure d'un courant ionique proportionnel à la pression : i + ∝ K P i- POLYTECH 2011 ⇒ dépend de la nature du gaz (probabilité d’ionisation) Capteurs de vide secondaire 97 a) Cathode froide : Jauge de Penning • tube à décharge, les électrons émis par la cathode créent des ions qui sont collectés à l'anode (courant proportionnel à la pression) • Parcours des e- allongé par un champ magnétique B. • Gamme : 10-3 à 10-7 mbar C A C POLYTECH 2011 B 2000 V • robuste mais se pollue facilement • capteur utilisé comme indicateur de pression • étalonné pour N2. Limite : -adsorption sur la cathode des ions émis par l'anode (dégazage nécessaire) - pulvérisation sur parois => effet de 98 pompage => Pj<Pe b) Cathode chaude : Jauge de Bayard Alpert POLYTECH 2011 Électrons émis par filament chaud, accélérés par la grille (anode) passent dans la zone grille collecteur (oscillations) et produisent des ions par chocs avec les molécules de gaz. Les ions sont collectés par un filament très fin (collecteur), les électrons sont finalement captés par la grille quand ils ont perdu leur énergie. Le courant collecteur est proportionnel à la pression. Quand P augmente (vers 10-3 mbar) les électrons perdent trop d’énergie par collisions et ne peuvent plus ioniser les molécules, ils sont directement collectés, la sensibilité diminue. 99 Capteur Bayard-Alpert POLYTECH 2011 • capteur sensible, précis • gamme de pression: 10-4 - 10-10 mbar • étalonné pour N2 (sensibilité varie en fonction de la nature des gaz) • défaut : fragilité due au filament chaud, ne supporte pas les remontées de pression • doit être dégazé : il se forme une couche de gaz adsorbés sur l'anode qui peuvent être désorbés sous forme d'ions ( fluctuations) Inconvénient : pour P< 10-10 mbar, les e- émis par la cathode libèrent des X mous qui créent des photoélectrons. Ceux-ci induisent un courant "positif" ou "négatif" au collecteur. 100 7.5 Conclusion sur la mesure du vide • L'étendue de la gamme des pressions à mesurer (15 décades de Patm à UHV) implique l'utilisation de plusieurs types de capteurs • les capteurs de vide sont plus de bons indicateurs du niveau de vide que des instruments de métrologie POLYTECH 2011 • à basse pression, la mesure de la pression se fait avec les capteurs à ionisation dont l’indication dépend de la nature du gaz (la sensibilité peut varier d'un facteur 10, ils sont étalonnés pour N2) 101 7.6 Spectromètre de masse en techniques du vide Analyseur de gaz résiduel (RGA) Mesure du vide • les pompes aspirent chacun des gaz comme s’ils étaient seuls et sont plus ou moins sélectives • modification de la composition le long d'une ligne de pompage (conductances) • la mesure de la pression totale donne la somme de toutes les pressions partielles, gaz parfaits et vapeurs condensables POLYTECH 2011 Contrôle de procédés • déterminer les sources de pollutions, de dégazage, de fuites • caractériser des réactions (décomposition, traitement thermique…) 102