Conservatoire national des arts et métiers
Architectures des systèmes informatiques
ANNEXE 03
Architecture RISC, exemple du PowerPC
Année 2002-2003
1. INTRODUCTION
Cette note présente un processeur Risc. Elle peut être lue sans référence au cours proprement dit. Toutefois, le lecteur pourra se reporter au chapitre 3 des notes de cours pour les questions relatives à
l'anticipation, au recouvrement et au pipeline, et au § 2.2.1 pour une présentation comparée des machines Risc et Cisc.
En matière de microprocesseurs et micro ordinateurs, la situation en 1990 était sensiblement la suivante :
● une domination très nette d'Intel, son 80486 était livré à 33MHz et le Pentium en cours d'étude;
● un effritement des positions de la série 68000 de Motorola. Son débouché en microordinateurs est limité aux machines d'Apple qui ne conquièrent plus de parts de marché. Le 68040 ne sera livré qu'en janvier
1991 avec un an de retard sur les premières annonces et l'annonce du processeur Risc 88000 n'aura pas de suite;
● IBM dont le bus MCA de 1988 n'a pas le succès attendu est de plus en plus lié à Intel et subit toujours la concurrence des clones.
Motorola, IBM et Apple décident de reconquérir des parts de marché en introduisant pour la première fois des processeurs Risc dans les machines à très grande diffusion. Leurs objectifs sont :
● de concurrencer Intel mais hors son propre terrain qui est le CISC;
● de produire rapidement des processeurs beaucoup plus puissants que ceux d'Intel;
● de pouvoir ainsi émuler ou simuler les machines du concurrent et récupérer la base installée des logiciels x86.
Pour cela, ils créent en septembre 1991 un consortium avec cinq objectifs :
● le développement de microprocesseurs;
● la technique à objets concrétisée par la création de Taligent par Apple et IBM. Cette société doit écrire un système d'exploitation à objets nommé OOOS pour «object oriented operating system»;
● le multimédia concrétisé par la création de Kaleida par Apple et IBM. Cette société doit créer des produits pour le grand public;
● l'interconnexion et les réseaux;
● un environnement de système ouvert «poweropen environment» du genre unix pour les Macintosh et Aix.
Les microprocesseurs qui résultent du premier objectif ont une architecture commune nommée PowerPC. Elle hérite nombre de ses concepts du Power «performance optimized with enhanced risc» d'IBM. On a dit aussi
«power performance chip» ou PPC. Le premier processeur, nommé PowerPC 601, est disponible en avril 1993 après un délai de fabrication très court.
L'architecture PowerPC est analysée dans la suite du document sur l'exemple du PPC601 dans son mode 32 bits. Les différences entre les modes 32 bits et 64 bits sont mineures.
2. Une famille de processeurs
Le PowerPC 601 est le premier de la famille. Il est compatible avec ses prédécesseurs de la famille Power d'IBM jusqu'aux instructions et aux registres. Les nouveaux systèmes seront ainsi utilisables sans
recompilation des applications existantes. Les cibles commerciales sont les matériels embarqués, les cartes additionnelles, les ordinateurs personnels, les serveurs (RS/6000) et les machines multiprocesseurs.
Le PowerPC 603 est commercialisé en octobre 1993. Il est plus élaboré et consomme moins. Ses cibles commerciales sont les portables, les matériels embarqués et les cartes additionnelles.
Le fonctionnement en multiprocesseur n'est pas normalement envisagé.
Le PowerPC 604 est commercialisé au printemps 1995, sa sortie a été retardée pour cause de bogue [J1]. Son objectif commercial va des stations de travail aux machines multiprocesseur en passant par les stations
graphiques ou multimédia d'entrée de gamme et les serveurs de puissance moyenne.
Le PowerPC 620 est le processeur 64 bits de la famille. Il est donné pour plus puissant que le PentiumPro mais ses performances le classent comme un des processeurs RISC les moins puissants de sa catégorie.
Le G4 annoncé en 1998 est disponible à plus de 500 MHz (733, 800 et 867 MHz). Il utilise une technique cuivre de 0,18 µm. Il a selon les configurations deux ou trois caches, L1 de 32 ko et L2 de 2 Mo au plus
intégrés au processeur et L3 de 2Mo externe. Il est alimenté paar un «MaxBus» de 128 bits. Le fonctionnement peut-être bi processeur. Les G4 ont commercialisés en 2000.
Un point intéressant. Il lui a été ajouté un dispositif dit Altivec ou «velocity engine». Cet appareillage est une extension du MMX des concurrents. Alors que ce dernier utilisait des registres de l'unité de
virgule flottante pour faire des calculs entiers, on a ici une unité autonome à registres de 128 bits opérant sur deux nombres flottants simultanément ou plusieurs entiers. Il s'agit donc d'un petit mais vrai
opérateur vectoriel qui apporte une spécialisation au G4 commandé pour cela par 162 nouvelles instructions. Il atteint le Gigaflops.
Apple présente ses performances sur un banc d'essai limité à certaines opérations du logiciel Photoshop comme suit.
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