1. Le tourisme au service d’une économie durable ?
L’un des quatre axes stratégiques du SPF Economie est l’économie durable, c’est-à-dire la
contribution des activités économiques au développement durable dans le cadre d’une éco-
nomie de marché régulée et tout en veillant à la satisfaction des besoins des générations fu-
tures. Vu sous cet angle, le secteur touristique représente en Belgique un ensemble
d’activités liées aux loisirs ou au monde des affaires (hôtellerie, transports, parcs
d’attractions, musées, conférences…) dont les impacts environnementaux, sociaux et éco-
nomiques peuvent être significatifs. L'autorité fédérale reste compétente pour tout ce qui
n'est pas expressément de la compétence des entités fédérées. Pour le SPF Economie, dans
le cadre du développement d’une économie plus durable il s’agit de certaines statistiques, du
potentiel économique du secteur, de l’analyse économique, de la protection des consomma-
teurs, de la politique des prix et des investissements, des assurances, de la qualité et de la
sécurité, de la transparence et de la surveillance du marché.
Ainsi, selon l’Organisation Mondiale du Tourisme, «
le développement touristique durable
satisfait les besoins actuels des touristes et des régions d’accueil tout en protégeant et en
améliorant les perspectives pour l'avenir. Il est vu comme menant à la gestion de toutes les
ressources de telle sorte que les besoins économiques, sociaux et esthétiques puissent être
satisfaits tout en maintenant l'intégrité culturelle, les processus écologiques essentiels, la
diversité biologique, et les systèmes vivants.
» (OMT).
Il est essentiel de se soucier du développement durable si l’on souhaite développer durable-
ment des activités touristiques. Mais inversement, une économie plus durable (avec davan-
tage de bilans carbone, de cycles de vie des produits, de responsabilité sociétale dans les
entreprises…) appliquée au secteur du tourisme peut contribuer efficacement au dévelop-
pement durable. Par exemple l’utilisation de matériaux écologiques et d’énergies renouve-
lables ainsi que l’établissement de bilan carbone par des chaînes hôtelières belges pour-
raient améliorer la responsabilité sociétale de ces entreprises.
Concernant le volet environnemental du tourisme, l’impact global du tourisme sur
l’environnement devient significatif. Le PNUE et l’OCDE (2011) estiment que ce secteur re-
présente déjà 5 à 12 % (et 10 à 25 % dans 25 ans) des causes d’origines humaines
d’augmentation de la température mondiale. Or, à ce jour, le kérosène n’est pas taxé et
l’aviation jouit d’un avantage comparatif injuste face aux autres modes de déplacement, en
particulier le train. Par ailleurs, seulement un tiers des pays étudiés par l’OCDE et le PNUE a
commencé à identifier des politiques et mesures de réductions de gaz à effet de serre. De
même, seulement un quart des pays étudiés a commencé (comme la Belgique) à considérer
des stratégies d’adaptation aux changements climatiques pour leur industrie touristique.
L’empreinte carbone des activités touristiques varie énormément : de presque rien pour une
visite de musée situé à proximité de son domicile à énormément pour un week-end de shop-
ping avec déplacement en avion ! Dans une économie durable, la régulation du marché peut
avantager les activités à faible impact environnemental et limiter les autres.