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Il faut disposer d’une équipe de spécialistes fonctionnant en
interdisciplinarité. Un expert en économie forestière aura pour
tâche spécifique l’application de cette méthode, en coordination
étroite avec les autres membres du groupe qui menaient les
analyses biophysiques de vulnérabilité.
La réalisation de l’évaluation des biens et services nécessite ainsi
environ de 2 mois mais dans le cadre plus large de l’analyse de sa
vulnérabilité, soit sur 18 mois.
4.3. Produits
1. Tableaux et diagrammes de compilation de données sur la
nature, la valeur des bénéfices et leur répartition selon les
biens et services des deux écosystèmes.
2. Visualisation des valeurs réelles des pertes en biens et services
dues au changement climatique selon les scénarios, comparées
à ceux des biens et services sans effet CC en 2020 et en 2050.
4.4. Capacités nécessaires et facilités d’utilisation
En Tunisie, les profils d’experts requis (économie
environnementale en coopération avec des spécialistes
techniques de l’érosion, des ressources hydriques etc…) existent
mais sont mobilisables essentiellement par le biais de la
consultance et via des projets d’assistance technique externe.
L’évaluation des biens et services d’un écosystème ne peut se faire
idéalement que dans le contexte de l’analyse de sa vulnérabilité,
compte tenu de la diversité des données nécessaires.
La contrainte principale est le besoin en données en amont qui
ne peuvent être produites que dans le cadre de programmes de
recherche cohérents et à long terme. Or la recherche souffre
du manque chronique de budget et de déficits en terme
d’identification et d’intégration des thèmes de recherche.
S’y ajoute des difficultés de coordination intersectorielle.
5. Conclusions pour des applications futures
5.1. Résultats et valeur ajoutée
La nouvelle stratégie de développement forestier 2013 -2022
va intégrer le renforcement des mesures d’adaptation et
d’atténuation du changement climatique et la prise en compte
de la valeur économique des biens et services des écosystèmes
dans une optique de valorisation et d’optimisation durable de ces
ressources.
Dans le court terme, une révision des termes de références
pour l’établissement des procès verbals d’aménagement afin
de prendre en compte la production de biens et de services
marchands et non marchands (notamment la production de bois
est classée en quatrième position dans les biens forestiers en
Tunisie), va être engagée avec le soutien de la GIZ.
5.2. Ratio coûts – bénéfices
Cet aspect est difficile à cerner, l’évaluation économique des
biens et services d’un écosystème ne pouvant être dissocié
de l’analyse de sa vulnérabilité au changement climatique.
Cependant les résultats de ces évaluations sont des arguments
très forts pour aider les décideurs à engager et soutenir des
actions d’adaptation. Néanmoins, compte-tenu de l’importance
des ressources à mobiliser, la méthode ne peut être pertinente
que pour des champs d’application prioritaires.
5.3. Potentiel pour une reproduction
Le choix de méthodes d’évaluation des coûts des biens et services
a été fait en privilégiant la disponibilité des informations et leur
facilité de mise en pratique dans un temps acceptable ; ceci
en vue de faciliter la réplication de la méthode. Les méthodes
d’évaluation plus complexes, telles que l’évaluation contingente,
ont ainsi été écartées.
La nouvelle stratégie de développement forestier 2013 –2022
va intégrer le renforcement des mesures d’adaptation et
d’atténuation du changement climatique et la prise en compte
de la valeur économique des biens et services des écosystèmes
dans une optique de valorisation et d’optimisation durable de ces
ressources. Ceci offre un cadre favorable de réplication.
Cependant son application n’étant possible que dans le contexte
plus large et complexe des analyses de vulnérabilité, son
utilisation se heurte à la contrainte des coûts à mobiliser pour sa
mise en œuvre.
D’autre part, il faut rappeler :
Les difficultés d’obtention des données nécessaires, qui
parfois ne peuvent être produites que dans le cadre de
programmes de recherche à moyen et long terme.
La nécessité de développer l’étape d’évaluation des options
d’adaptation ; en effet la conduite d’une analyse coûts
bénéfices permettrait de choisir la meilleure option (la plus
rentable) et la période d’intervention adéquate (immédiate
ou différée).
Le besoin d’une harmonisation des méthodes d’évaluation
des biens et services privilégiant des méthodes maîtrisables
en terme de temps et de coûts.