B – LES VALEURS DES MODES
LE CONDITIONNEL
Utilisé comme temps, dit « futur du passé » : si une phrase au présent contient un futur, quand on
transpose le tout au passé, le futur est remplacé par le conditionnel. Historiquement, le conditionnel
s’est formé en même temps et de la même manière que le futur simple.
Je ne sais pas ce qu'il en pensera > Je ne savais pas ce qu'il en penserait.
Utilisé comme mode :
•Il peut exprimer une affirmation sous réserve (conditionnel dit journalistique) : On aurait
découvert de la vie sur Mars...
•Il s'utilisera dans l'expression de l'hypothèse (dans la principale ; et parfois dans la
subordonnée, selon la conjonction) : Si vous étiez disponible, vous pourriez venir avec
nous / Au cas où vous seriez disponible, vous pourriez... (avec les nuances de l'hypothèse,
qui s'expriment par les temps)
•Il sert à exprimer un sentiment, comme l'indignation, le désir, etc. : je mangerais bien un
petit quelque chose... / Quoi ! On m'aurait refilé un modèle obsolète !
•Ou l'atténuation de la politesse (je voudrais / J'aurais voulu savoir...).
Opinion illusoire, éventualité, imaginaire... Les modalités sont souvent du domaine du conditionnel.
LE SUBJONCTIF
Le subjonctif est généralement le mode de l'interprétation.
•Dans une subordonnée conjonctive circonstancielle, on n'a pas le choix du mode, qui est
entraîné par la conjonction, en liaison avec la fonction exprimée. On trouve le subjonctif
dans certaines subordonnées de temps, quand l'action n'est pas encore faite (avant que,
jusqu'à ce que, en attendant que), dans les subordonnées de but (pour que, afin que, de peur
que, etc.), de concession ou opposition (bien que, quoique, sans que, quelque… que…, etc.),
certaines subordonnées d'hypothèse (à condition que) ; une cause et une conséquence
s'expriment à l'indicatif, sauf dans le cas des causes négatives (non que..., mais...) ou de
l'alternative entre 2 causes (soit que..., soit que...) : Soit qu'il fût las d'attendre, soit qu'il
n'eût plus d'espoir, il décida de partir. / Il décida de partir, non qu'il fût las d'attendre, mais
parce qu'il n'avait plus d'espoir. C'est en même temps la conjonction (tournure développée
par la langue) et le sens exprimé qui entraînent le subjonctif : par exemple, la concession
marque une contradiction, un conflit.
•Dans une conjonctive pure (que), le subjonctif est entraîné par le sens du verbe de la
principale (interprétation, pensée, ou sentiment : volonté, désir, doute, indignation.) ; ou la
tournure de la principale : interrogative ou négative : J'aimerais bien que cela se fasse / Je
veux... / Cela me choquerait que ça ne se fasse pas / Je n'imagine pas que cela ne se fasse
pas / Imaginez-vous que cela ne puisse pas se faire ?
•Dans une relative, c'est le sens du verbe principal (comme précédemment), ou la tournure,
un superlatif, une formule d'insistance sur l'antécédent : C'est le premier, le seul que nous
ayons vu / C'est la chose la plus importante que l'on puisse concevoir.
•Dans une indépendante ou une principale, le subjonctif peut se trouver, pour exprimer un
sentiment, surtout un souhait (Fasse le ciel que... / Ainsi soit-il / Puissiez-vous réussir), une
supposition (soit un triangle ABC…), une affirmation polémique (que je sache).
•En style soutenu, le subjonctif plus-que-parfait remplace le conditionnel passé,
particulièrement pour l'affirmation sous réserve (on eût dit = on aurait dit) ; on le trouve
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