Résumé Exécutif
Selon le Plan d’Action Nationale pour l’Adaptation (PANA) du Sénégal, le pays a connu des
sécheresses récurrentes qui ont fini d’entraîner une altération considérable du régime hydrologique et
de la couverture végétale. A cela s’ajoutent également des inondations périodiques. Les zones ciblées
par le projet, à savoir les Niayes et la Casamance) sont marquées par un changement et une variabilité
du climat qui peuvent être résumés ainsi: diminution des précipitations (200-400 mm du nord au sud);
haute variabilité pluviométrique interannuelle et intra-saisonnière; augmentation des pauses
pluviométriques; raccourcissement de la saison des pluies (le pays a une saison des pluies d’une durée
moyenne de 3 mois); et une hausse des températures.
La conjugaison entre les effets du changement climatique et les activités humaines menées dans les
zones du projet, comme dans le reste du pays engendre une dégradation importante des écosystèmes,
qui demeurent par ailleurs les seuls moyens de subsistance des personnes pauvres vivant dans les zones
rurales et qui représentent la majorité de la population. De sérieuses menaces dues aux effets du
changement climatique pèsent sur la production provenant des zones éco-géographiques des Niayes
et de la Casamance, notamment: la pénurie d'eau, la dégradation des terres, la salinisation, l'envasement
des vallées lié à l'érosion des sols dans les régions montagneuses, et la dégradation des habitats les
plus productifs et les plus sensibles tels que les mangroves et les zones côtières. En conclusion, il est
à noter que la quasi-totalité des aspects sociaux, économiques et environnementaux dans les deux
zones ciblées par le projet sont déjà profondément affectées par les répercussions négatives visibles du
changement climatique. Il apparait également de manière claire que ces impacts vont s’aggraver à court
terme, voire à long et moyen terme, si toutefois l’ensemble des mesures adéquates ne sont pas mises
en œuvre.
La solution alternative souhaitée serait d’arriver à ce que les communautés locales adoptent les
pratiques et les systèmes susceptibles de les aider à faire face au changement et à la variabilité
climatique. La mise en œuvre de cette variante requiert la capacité à surmonter les obstacles que
constituent: les systèmes de production inadéquats, ne permettant pas de lutter efficacement contre la
variabilité et le changement climatique; la faiblesse des institutions capables de produire et d’utiliser
des informations sur le climat; l’insuffisante capacité des collectivités locales, des services techniques
et des instances locales à élaborer et à exécuter des pratiques d'adaptation aux changements climatiques;
et des capacités techniques et financières limitées pour les producteurs et les ménages.
Ce projet qui figure parmi les priorités du PANA de la République du Sénégal est conçu afin qu’il
puisse contribuer à créer un environnement propice à la mise en œuvre des mesures d’adaptation
appropriées et articulées autour de la gestion des écosystèmes au niveau des Niayes et de la Casamance
à travers trois effets: (i) des systèmes d’information décisionnels efficaces, de gestion, de prévisions et
de préparation pour l’identification et le suivi des effets du climat sur les écosystèmes sont mis en place;
(ii) des alternatives d'adaptation axées sur l’écosystème, y compris l'adoption de pratiques résilientes de
gestion des terres et des écosystèmes dans les deux zones ciblées (les Niayes et la Casamance) réduisent
l'exposition aux risques liés aux changements climatiques; et (iii) les capacités individuelles, celles des
ménages et des communautés seront renforcées pour une plus grande conscientisation autour des
réponses à apporter aux changements climatiques et des efforts substantiels à déployer pour une
meilleure adaptation.