• Édito • Chiffre d’affaires à fin Septembre 2007 • Assemblée générale du 26 juin 2007 • Réponses aux questions des actionnaires * • Actualité R&D et produits • I2 : la science d’Innate * • Innate Pharma et ses actionnaires * Nouvelles rubriques ÉDITO Chers actionnaires, CA de Janvier à Sept. €5,1 millions en 2007 (€4,5 millions en 2006) Un nouvel essai de Phase IIa pour IPH 1101 AG du 26 juin 80,74% de suffrages exprimés sur le nombre total d’actions en circulation Voici maintenant un an que notre société est cotée sur NYSE-Euronext. Conformément aux engagements pris lors de notre introduction en bourse, cette année a été principalement marquée par la montée en puissance de nos activités de développement clinique, qui se traduit en quelques chiffres : sept essais cliniques en cours aujourd’hui pour nos produits les plus avancés, dont un essai mené aux Etats-Unis et quatre études de Phase I/II ou IIa en cours. Nous avions au moment de l’introduction en bourse seulement trois études en cours de recrutement, dont une seule étude de Phase II. A titre d’illustration, depuis juin dernier, deux nouveaux essais cliniques ont été initiés : notre partenaire stratégique Novo Nordisk A/S a démarré une étude de Phase I dans le myélome multiple avec IPH 2101/NN 1975 (plate-forme NK) et nous avons démarré une étude de Phase II dans la leucémie myéloïde chronique avec IPH 1101 (plate-forme gamma-delta). Nous avons tenu le 26 juin 2007 à Marseille notre première assemblée générale en tant que société cotée en bourse. Cette réunion, qui a vu l’approbation par les actionnaires présents et représentés des résolutions proposées par la société, a été l’occasion pour l’équipe dirigeante de rencontrer quelques-uns de nos actionnaires, particuliers et institutionnels. A l’écoute de vos questions, nous avons décidé de mettre en place deux nouvelles rubriques dans notre lettre trimestrielle, l’une pour répondre directement aux questions les plus fréquemment posées ayant trait à la stratégie et à la situation financière de la société, l’autre pour expliciter les fondamentaux scientifiques de la société. Nous avons également créé une fonction de chargé des relations avec les investisseurs : Laure-Hélène Mercier, précédemment analyste financier sur le secteur de la pharmacie, sera désormais au nombre de vos interlocuteurs de référence. Par ailleurs, au cours de ces derniers mois, nous avons poursuivi notre effort de structuration de la société. Deux nouveaux membres ont rejoint notre conseil de surveillance. Gilles Brisson, administrateur indépendant, a été élu Président du Conseil en remplacement de Philippe Desmarescaux, qui a choisi de passer le témoin après nous avoir accompagné depuis la création de la société en 1999. Terje Kalland a également rejoint le conseil en tant représentant de Novo Nordisk A/S. L’expertise scientifique et médicale en immunologie et en oncologie de Terje Kalland et l’expérience de Gilles Brisson en matière de développement stratégique et commercial sont des atouts majeurs pour accompagner la maturation d’Innate Pharma et son évolution en société de biopharmacie. Nous sommes une société complexe à plus d’un titre : par la nature même de notre activité de recherche et développement de nouveaux candidatmédicaments, par notre positionnement scientifique original dans un champ émergent en immunologie, et par le nombre de projets sur lesquels nous travaillons en parallèle. Il nous parait fondamental de permettre à nos actionnaires de bien appréhender ces différents aspects, et de comprendre les évolutions et les enjeux de notre société, pour que nous puissions partager avec vous l’enthousiasme qui nous anime, et bénéficier ainsi de votre soutien et de votre confiance renouvelée pour cette deuxième année de cotation qui s’ouvre aujourd’hui. Effectif à fin Septembre 82 collaborateurs HERVÉ BRAILLY, Président du Directoire et Directeur Général Trésorerie à fin Septembre €52 millions 1/7 FINANCE ET CORPORATE Chiffre d’affaires de 5,1 millions d’euros pour les neuf premiers mois de l’année 2007 Période de neuf mois se terminant le 30 sept. En milliers d’euros Revenus des accords de collaboration et de licence Chiffre d’affaires 2006 4 492 4 492 2007 5 060 5 060 Période de trois mois se terminant le 30 sept. 2006 2 583 2 583 2007 1 458 1 458 Le chiffre d’affaires d’Innate Pharma provient essentiellement de l’accord stratégique signé en mars 2006 avec Novo Nordisk A/S. Sur une base récurrente pendant la durée initiale de l’accord, ces revenus se composent des éléments suivants : • • Une quote-part du paiement forfaitaire reçu à la signature de l’accord (ce paiement a été reçu intégralement en 2006 mais sa comptabilisation est étalée sur la durée initiale prévue pour la partie collaboration de l’accord, soit trois ans) ; et Le financement des travaux de recherche et développement de la plate-forme NK. Dans le cadre de cet accord, Innate Pharma est aussi éligible à des paiements d’étape correspondant à des franchissements de bornes par les candidats-médicament développés sur la plate-forme NK. Le chiffre d’affaire des neuf premiers mois de 2007 comprend ainsi un paiement d’étape lié au franchissement en juin d’une borne pré-clinique intermédiaire avec le candidat-médicament IPH 22XX. Révision à la hausse des prévisions de chiffre d’affaire pour l’année A la signature du partenariat, Innate Pharma et Novo Nordisk A/S ont indiqué attendre environ 25 millions d’euros de chiffre d’affaires pour Innate Pharma lors des trois premières années de la collaboration. Compte tenu des derniers développements de la plate-forme NK, la société est confiante dans l’atteinte de cet objectif. Innate Pharma attend désormais un chiffre d’affaires au minimum de 8,0 millions d’euros pour l’année 2007, à comparer à un minimum de 7,0 millions d’euros attendu précédemment. Gestion prudente de la trésorerie dans des conditions de marché difficiles La société place sa trésorerie disponible en OPCVM monétaires valorisées au jour le jour ainsi qu’en instruments financiers courants monétaires de plus long terme à capital garanti et, dans certains cas, à performance minimum garantie. Ainsi, les conditions de marché difficiles de ces derniers mois n’auront pas d’impact négatif sur la trésorerie disponible de la société. La trésorerie et les instruments financiers courants de la société s’élevaient à 52,0 millions d’euros au 30 septembre 2007. La société table sur environ 50,0 millions d’euros de trésorerie et instruments financiers courants au 31 décembre 2007. Une consommation de ressources limitée Ainsi que précédemment annoncé, Innate Pharma estime que sa trésorerie sera suffisante pour financer son plan de marche pour au moins 3 ans. Au 30 juin 2007, les pertes cumulées depuis la fondation de la société s’ élevaient à 31,0 millions d’euros. Assemblée générale mixte du 26 juin 2007 La première assemblée générale de la société en tant que société cotée s’est tenue à Marseille, la ville de son siège social, le 26 juin 2007. Cette réunion a été l’occasion pour les dirigeants d’Innate Pharma de rencontrer quelques-uns des actionnaires individuels et institutionnels. Quorum largement atteint : 69 actionnaires représentant 80,74% Des voix. 20 318 793 voix sur les 25 165 484 actions et droits de vote associés au 26 juin 2007. Participation : 16 présents (6 204 261 voix soit 30,53%), 2 représentés (533 340 voix soit 2,62%), 27 ayant donné pouvoir au Président (3 186 754 voix soit 15,68%), 24 ayant voté par correspondance (10 394 438 voix soit 51,16%). Adoption des 24 résolutions proposées au vote de l’Assemblée Générale Mixte à une très large majorité, à l’exception des résolutions n°19 et 21, rejetées sur recommandation du directoire. La résolution 19 a été remplacée par une résolution 19 bis, adoptée conformément à la recommandation du Directoire. Retrouvez toute l’information réglementée sur cette première assemblée générale d’Innate Pharma en tant que société cotée sur le site web de la société (www.innate-pharma.com) dans le « centre de documentation » de la rubrique « investisseurs » ou téléchargez ci-après le procès verbal de l’AG du 26 juin 2007 (http://www.innatepharma.com/uploads/docs/070921_PV_AG_26juin07.pdf). 2/7 RÉPONSES AUX QUESTIONS DES ACTIONNAIRES Au cours de cette année, la première en tant que société cotée, nous avons eu l’opportunité de rencontrer bon nombre de nos actionnaires, individuels et institutionnels, et de répondre à leurs interrogations. C’est l’essentiel de ces échanges que nous vous proposons désormais dans cette nouvelle rubrique de la « Lettre aux actionnaires ». Qu’est-ce qui crée de la valeur dans une société comme Innate Pharma ? La valeur d’Innate Pharma ne peut aujourd’hui être appréciée selon les ratios classiques puisque la société ne dispose pas pour l’instant de revenus récurrents issus de la commercialisation de produits, ni de véritable univers de comparables (soit un échantillon significatif de sociétés de biotechnologie ayant un modèle économique et un stade de maturité similaires). Pour autant, les paliers de création de valeur de la société sont clairement identifiés : maturation des produits du pipeline, accords de licence et évidemment résultats cliniques des produits en développement. Nous pensons donc que les deux prochaines années devraient permettre au marché de mieux appréhender notre valeur, puisque d’une part nous attendons des résultats de preuve de concept pour notre premier produit, IPH 1101, et, d’autre part, nous travaillons à construire de nouveaux accords sur nos plateformes propriétaires. Le marché attendait qu’Innate Pharma signe un nouvel accord de partenariat à court terme… Pourquoi ne voit-on toujours rien venir ? Nous avons partagé avec le marché notre volonté de nouer des partenariats sur nos plateformes de développement propriétaires, gamma delta et TLR. Pour la plate-forme gamma delta, nous envisageons un partenariat à moyen terme, très logiquement après la preuve de concept de notre approche en clinique. Les études de Phase II en cours délivreront des résultats à partir de l’année prochaine et au moins jusqu’en 2010. Cette période nous parait être la fenêtre optimale pour la signature d’un partenariat. Pour la plate-forme TLR, encore en pré-clinique mais pour laquelle nous disposons d’éléments indirects de validation du concept, nous envisageons un partenariat plus précoce. Nous avons en effet pu apprécier, au travers de notre partenariat actuel avec Novo Nordisk A/S, l’accélération qui résulte de la mise en commun des expertises. Néanmoins, un accord résulte d’une évaluation fine de la valeur ajoutée pouvant être apportée en interne avant le passage de relai, aussi bien que des apports stratégiques et du niveau d’engagement du partenaire potentiel. Il s’agit ainsi de discussions et de négociations longues. De ce fait, il est extrêmement difficile de planifier de façon fine les délais d’exécution d’un tel accord. Pouvez-vous commenter la performance de l’action IPH ? L’action d’Innate Pharma a baissé de 1,8% depuis notre introduction en bourse le 1er novembre 2006. Sur la même période, le CAC Health Care a cédé 6,0% tandis que le SBF 250 et le CAC Mid&Small 190 augmentaient de 7,5% et 13,4% respectivement. Nous sommes aujourd’hui en dessous du cours d’introduction, et ce malgré le fait que nous avons réalisé ce qui avait été annoncé lors de notre introduction en bourse, aussi bien en termes de R&D que sur le plan financier. Dans ce contexte, cette situation nous paraît sévère. En plus du news-flow futur, dont nous ne maîtrisons bien entendu pas entièrement le contenu, nous nous efforcerons de rendre le titre Innate Pharma plus attractif, avec par exemple une plus grande couverture par les analystes financiers et de plus nombreuses rencontres avec les investisseurs. N’hésitez pas à nous poser vos questions si vous ne trouvez pas les réponses à vos interrogations dans ce numéro: Tél : +33 (0)4 88 66 05 87 / Fax :+33 (0)4 96 19 05 55 - [email protected] 3/7 ACTUALITÉ R&D ET PRODUITS Le 22 octobre 2007, Innate Pharma annonce un nouvel essai de Phase IIa avec IPH 1101, dans la Leucémie Myéloïde Chronique La stratégie de développement clinique d’Innate Pharma avec IPH 1101, le candidat-médicament le plus avancé de sa plate-forme T γδ, vise à obtenir, au travers d’une série d’essais exploratoires, des données cliniques validant le concept d’une nouvelle immunothérapie ciblant les cellules T γδ. « Ce nouvel essai dans la leucémie myéloïde chronique est important pour la validation clinique de IPH 1101, car il offre un contexte que nous espérons particulièrement favorable à notre approche d’immunothérapie » indique Patrick Squiban, Directeur des affaires Médicales et Réglementaires chez Innate Pharma. Trois aspects semblent particulièrement intéressants : 1/ La leucémie myéloïde chronique a historiquement été traitée par interféron alpha, un immuno-modulateur non spécifique présentant une efficacité et une tolérance inférieures à celle de l’imatinib mésylate (commercialisé sous le nom de Glivec®), aujourd’hui le traitement de référence de cette pathologie. Cet historique plaide néanmoins en faveur d’une approche d’immunothérapie dans le traitement de cette pathologie ; 2/ Le stade résiduel de la maladie correspond à des patients répondeurs qui continuent leur traitement sous imatinib mésylate et sont en rémission sur un certain nombre de critères mais qui conservent des traces moléculaires de la maladie. Ce contexte permet donc de travailler sur une masse tumorale très faible et une maladie qui n’est plus en phase aigüe. C’est un nouveau positionnement que nous abordons avec cet essai, puisque nos autres essais cliniques en oncologie sont en deuxième ligne, chez des patients en rechute (voir le programme clinique ci-après) ; 3/ Enfin, l’existence d’un marqueur biologique de la maladie résiduelle (le gène muté BCR/ABL, dit de Philadelphie, à l’origine de la leucémie) à forte valeur pronostic, permet d’avoir un signal d’efficacité robuste et rapide. IPH 1101 est déjà en essais exploratoires dans le carcinome rénal métastatique, le lymphome folliculaire et, hors cancer, dans l’hépatite C. Un cinquième essai est en cours de préparation dans une indication de « tumeur solide », en combinaison avec un agent cytotoxique. Les premiers résultats de Phase IIa relatifs à l’essai multicentrique en cours dans le carcinome rénal métastatique devraient être connus dans la première partie de l’année 2008. Les données préliminaires des autres essais cliniques de Phase I/II ou IIa sont attendues en 2008 et 2009. L’ensemble des résultats de tolérance, de pharmacologie et d’efficacité de IPH 1101, issus des essais initiés à la date d’aujourd’hui, devrait être disponible à partir de 2010. Pour plus d’information, voir le communiqué de presse diffusé le 22 octobre 2007 (http://www.innate-pharma.com/uploads/docs/071022_IPH1101_annonce_essai_CML.pdf). Programme clinique de phase II du candidat-médicament IPH 1101 (au 6/11/2007) Numéro d’étude Indication Phases Design de l’étude Nb total de patients IPH 1101-201 Carcinome rénal métastatique Phase IIa* Monothérapie en 2ème ligne métastatique, 2 bras (doses différentes d’IL-2) 68 IPH 1101-202 Lymphome folliculaire Phase I/II* Traitement de 2ème ligne en combinaison avec rituximab, 1 bras 50 IPH 1101-203 Hépatite Virale de Type C Phase IIa Patients naïfs de tout traitement pour cette pathologie, 2 bras (monothérapie ou combinaison avec IL-2 faible dose) 30 IPH 1101-204 Leucémie myéloïde chronique Phase IIa Traitement de maladie résiduelle en combinaison avec imatinib mesylate, 1 bras 45 IPH 1101-205 Tumeur solide, design en cours de validation Phase IIa Combinaison avec une chimiothérapie * Dans le cadre du développement de nouvelles thérapeutiques en oncologie, la phase IIa (phase II précoce) permet d'étudier, chez l'homme, si ce traitement est susceptible de présenter une activité clinique suffisante pour justifier un développement ultérieur. Ces études sont généralement conduites sur un nombre limité de patients, de manière non comparative, au niveau de dose tolérée établi en phase I. Une méthodologie de phase I/II est souvent utilisée en situation de combinaison avec un produit de référence, avec une période d’inclusions séquentielles initiales, possiblement en escalade de dose, pour évaluer dans un premier temps la bonne tolérance de cette combinaison. Les études de Phase IIb, sont conduites lorsqu’un signal positif d’activité a été obtenu. Leur méthodologie est généralement comparative, sur une cohorte plus importante de patients. L’efficacité est évaluée à l’aide d’un marqueur intermédiaire corrélé avec un potentiel bénéfice clinique ou bien d’un critère directement clinique lorsque cela est possible. Elles sont également utilisées pour préciser la dose et/ou le rythme d’administration du produit tel qu’il devra être évalué en Phase III. 4/7 I2 : LA SCIENCE D’INNATE Cette nouvelle rubrique, intitulée I2, vise à mettre en lumière la science et les développements d’Innate Pharma. Nous commençons aujourd’hui par une rapide présentation du champ de l’immunité innée et rentrerons, au fil des éditions de cette « Lettre aux actionnaires », dans le détail des compartiments ou des mécanismes d’action associés aux nouvelles classes de candidat-médicaments développées par la société. Nous entendons ainsi vous permettre de mieux appréhender les spécificités et les enjeux des développements d’Innate Pharma. L’immunité, de la science à l’immunothérapie des cancers Désormais intégrée au cœur du nouvel arsenal thérapeutique, l’immunothérapie anti-tumorale vise à forcer l’activation des cellules tueuses du système immunitaire dirigées contre la tumeur. Longtemps focalisée sur la seule composante adaptative de l'immunité (anticorps cytotoxiques, vaccins thérapeutiques…), l’immunothérapie pourrait s’appuyer demain sur les nouvelles classes de médicaments qui potentialisent le compartiment inné du système immunitaire. Retour sur les acteurs, les mécanismes d’action et les caractéristiques de deux compartiments plus complémentaires qu’ils en ont l’air ! Immunité naturelle Macrophages Immunité innée Cellules dendritiques Cellules NK Cellules T γδ Immunité adaptative Cellules NKT Cellules T Cellules B L’immunité adaptative, une réponse mémoire spécifique Suite à une agression, la réponse adaptative est assurée en quelques jours par les lymphocytes B et T. Ces derniers reconnaissent spécifiquement la cible à éliminer et dirigent leur action contre elle et elle seule. Grâce à cet apprentissage, le « profil » de l’intrus est gardé en mémoire dans l’organisme qui est alors plus prompt à réagir lors d’une seconde rencontre avec le même agent pathogène. C’est le principe sur lequel repose la vaccination. Ce système individualisé est fondé sur des récepteurs spécifiques qui tapissent la surface des lymphocytes (les immunoglobulines ou anticorps - des lymphocytes B et le TCR des lymphocytes T). Ceux-ci leur permettent de reconnaître l’antigène qui signe l’agent à éliminer puis, une fois le contact établi, de s’activer, proliférer et tuer les cellules tumorales exprimant cet antigène. Si les lymphocytes B reconnaissent l’antigène à l’état « natif », celuici doit être préalablement découpé avant d’être présenté aux lymphocytes T. Chaque lymphocyte T ne reconnaît en effet qu’un fragment de l'antigène à condition que celui-ci soit exposé dans une « poche » constituée par des « molécules du soi » situées à la surface de cellules présentatrices comme les macrophages ou les cellules dendritiques (les molécules du complexe majeur d’histocompatibilité ou CMH). Ce système de haute précision s’est parfois révélé efficace, comme dans la prise en charge du lymphome non hodgkinien par le rituximab (commercialisé sous le nom de Rituxan®) : cet anticorps cytotoxique dirigé contre un antigène de la tumeur permet la lyse (ou l’élimination) de la cellule par la mobilisation de cellules effectrices, NK principalement. Le traitement entraine un très fort taux de rémission de la maladie et des effets secondaires plus limités que les thérapies usuelles. Reste que cette spécificité fine a certaines limites, en particulier la faible immunogénicité des cellules tumorales (car souvent, bien qu’anormales, elles sont reconnues comme des cellules du soi, ce qui limite notamment l’efficacité des vaccins thérapeutiques) et leur capacité à leurrer le système immunitaire (au cours de la maladie, les cellules tumorales accumulent des mutations modifiant l’antigène, qui n’est alors plus reconnu par les lymphocytes B ou T, très spécifiques, ou encore perdent l’expression des molécules du CMH ce qui les rend « invisibles » aux yeux des lymphocytes T du système adaptatif). D’autre part, la très faible fréquence de cellules reconnaissant un antigène donné et le délai de mise en place de la réponse facilitent la mise en place de ces mécanismes d’échappement. L’immunité innée, une réponse immédiate et sélective L’immunité innée est le premier système de défense apparu au cours de l’évolution et le seul présent aussi chez les Invertébrés, soit 95% des espèces animales. Chez les mammifères, la réponse innée fait intervenir un ensemble de cellules qui sont mobilisées en quelques minutes : o o o o Les cellules T γδ et Natural Killers, deux sous-populations de lymphocytes capables de tuer spontanément des cellules tumorales ou infectées. Les cellules NKT, un sous-groupe de lymphocytes spécialisés. Les cellules dendritiques, des cellules présentatrices « professionnelles ». Enfin, les polynucléaires et les macrophages, la flotte de « camions poubelles » du système immunitaire (souvent classés à ce titre dans l’immunité dite « naturelle »). 5/7 I2 : LA SCIENCE D’INNATE L’immunité innée, une réponse immédiate et sélective (suite) L'activité de ces cellules est contrôlée par des récepteurs (dénommés « Pattern Recognition Receptors ») très conservés au cours de l’évolution (TCR γδ, récepteurs NK, TLR des cellules dendritiques). Ceux-ci reconnaissent des « signaux de danger », exclusivement exprimés par les cellules stressées mais absents des cellules normales. Ainsi, il s’agit d’une réponse à la fois très large, puisqu’elle s’adresse aussi bien à des bactéries qu’à des cellules cancéreuses ou infectées par un virus, mais aussi très sélective, puisqu’elle cible exclusivement des cellules anormales. De ce dernier point, on peut escompter une bonne tolérance des patients aux traitements stimulant l’immunité innée. De plus, les mécanismes d’échappement limitant l’efficacité de la réponse adaptative n’ont pas d’incidence, en théorie, sur le fonctionnement de la réponse immunitaire innée puisque cette réponse est indépendante d’un antigène spécifique ainsi que d’une présentation par une molécule du soi. On anticipe de ce fait une moindre variabilité dans la réponse au traitement d’un patient à l’autre. Une fois activées, toutes ces cellules enclenchent et coordonnent la réponse adaptative de longue durée en produisant de nombreuses cytokines (les « hormones » du système immunitaire). Certaines d’entre elles - les lymphocytes T γδ, les cellules NK et NKT - tuent également les cellules cancéreuses ou infectées avec une efficacité analogue voire supérieure à celle des lymphocytes T du système adaptatif. Ces deux types d’action, cytotoxicité directe et mise en place d’une réponse immunitaire spécifique, font des cellules de l’immunité innée des candidates pour une approche thérapeutique dans le cancer mais aussi les infections virales ou bactériennes. Par ailleurs, les cellules de l’immunité innée jouent un rôle important dans la cytotoxicité dépendante des anticorps. Pourquoi, malgré les propriétés décrites, ces cellules ne limitent-elles pas l’émergence et le développement des cancers ou des infections à l’état naturel ? On suppose que la réponse tient à leur nombre limité (elles ne représentent qu’une faible proportion des cellules immunitaires circulantes, d’où leur statut de lymphocytes « non-conventionnels ») et surtout à leur faible niveau d’activation. C’est précisément sur ces deux aspects que la science d’Innate Pharma entre en jeu. Une nouvelle classe de médicaments développée par Innate Pharma S’appuyant sur le travail pionnier de ses scientifiques fondateurs, Innate Pharma est depuis 1999 la seule société bio-pharmaceutique à travailler sur l’ensemble du compartiment de l’immunité inné. Si les cellules actrices de cette immunité ont été décrites depuis longtemps, l’apport unique des scientifiques fondateurs d’Innate Pharma est la découverte des mécanismes d’activation des lymphocytes non conventionnels (Lymphocytes T γδ et cellules NK). C’est ce qui fonde aujourd’hui l’originalité et la spécificité de l’approche d’Innate Pharma. À l’aide de petites molécules chimiques ou d’anticorps, les équipes d’Innate Pharma travaillent sur la stimulation des activités cytotoxiques et régulatrices des cellules de l’immunité innée en modulant directement les récepteurs en charge de leur activation et leur prolifération. Cette approche thérapeutique, encore inédite, est aujourd’hui en essais cliniques. L’objectif de ces essais est de valider les nouveaux bénéfices thérapeutiques de cette approche pour l’immunothérapie des cancers mais aussi, au vu du mécanisme d’action et du large spectre d’indications des cellules de l’immunité innée, des maladies infectieuses. Immunité innée Immunité adaptative Occurrence Chez tous les organismes pluricellulaires Uniquement chez les Vertébrés supérieurs Temps de réponse Quelques minutes (première ligne de défense de l’organisme). 7 à 10 jours (deuxième ligne de défense de l’organisme). Cellules impliquées Lymphocytes T γδ Cellules NK Cellules NKT Cellules dendritiques Lymphocytes B Lymphocytes T % des cellules circulantes 5 à 10% 90 à 95% Pour un lymphocyte spécifique d’un antigène donné : 0.001% Types et distribution des récepteurs utilisés Pattern Recognition Receptors largement distribués à la surface de certaines sous populations de cellules spécialisées. Immunoglobulines (anticorps) des lymphocytes B et TCR des lymphocytes T. Chaque cellule a un récepteur spécifique. Ligands Signaux moléculaires de dangers qui signent la présence de cellules stressées ou transformées. Fragment hautement spécifique de l’antigène (épitope) porté par l’agent à éliminer. Mode de reconnaissance Indépendant du soi Dépendant du soi Fréquence de reconnaissance Très élevée Très faible Type de réponse Effet direct (macrophages, lymphocytes T γδ, cellules NK et NKT) Effet régulateur indirect Pas de réponse mémoire (pas de différence entre réponse primaire et secondaire) Effet direct Effet régulateur indirect Effet mémoire (réponse plus rapide et efficace lors d’une nouvelle exposition au même antigène) 6/7 INNATE PHARMA ET SES ACTIONNAIRES Info bourse Plus haut, le 5 Janvier Clôture : 7,96 € Mnemo : IPH Code ISIN : FR0010331421 Place boursière : NYSE Euronext Paris - Eurolist (compartiment C) Nombre total d'actions en circulation : 25,1 millions (au 31/07/07) Premier jour de cotation : 01/11/06 Dernier, le 31 Oct. Clôture : 4,42 € Cours d’introduction en bourse : 4,50 € Cours actuel : 4,42 € (au 31/10/07) Plus bas, le 20 Sept. Clôture : 4,00 € Rencontre avec Laure-Hélène Mercier, Directeur, Relations Investisseurs Laure-Hélène Mercier a rejoint Innate Pharma pendant l’été pour occuper la fonction nouvellement créée de chargé des relations investisseurs Jusqu’ici, Laure-Hélène était analyste financier chez Natexis Bleichroeder, puis chez Oddo Securities, sur le secteur de la pharmacie (2004-2007). Dotée d'une double formation scientifique (MSc en Neurosciences) et financière (MBA-ESSEC), elle assurera désormais, en équipe avec Stéphane Boissel, Directeur Général Adjoint et Directeur financier, et Hervé Brailly, Président du Directoire et Directeur Général, la liaison avec les médias, les analystes financiers et bien sûr les investisseurs. « Passer du monde de l’analyse à la dimension industrielle et entrepreneuriale d’Innate est passionnant ! Ce passage « de l’autre côté du miroir » est d’autant plus intéressant que, chez Innate, l’évaluation ne va pas de soi, comme pour toute société encore à quelques années de la mise de produits sur le marché. Nous mettrons tout en œuvre pour continuer à faciliter la compréhension de cette société complexe à nos actionnaires et à la communauté financière… Venant de ce dernier univers, j’espère faciliter l’échange voire nourrir le dialogue ! » ANALYSTES Bryan,Garnier & Co : Luke Polonieki +33 (0) 1 56 68 75 36 NexResearch : Ali Dhaloomal et Vitalie Eremia +33( 0)1 47 05 99 71 Raymond James : Thierry Verrecchia et Eric Le Berrigaud +33( 0)1 45 64 05 48 et +33( 0)1 45 64 05 40 Société Générale : Rodolphe Besserve +33 (0) 1 42 13 87 43 Les avis, évaluations ou prévisions concernant les performances ou l'activité d'Innate Pharma faits par ces analystes sont seulement les leurs et ne doivent pas être considérés comme des avis ou des prévisions d'Innate Pharma ou de son management. PROCHAINES PARTICIPATIONS À DES CONFÉRENCES ET CONGRÈS Conférence Midcap Santé, organisée par Natixis Securities 15-16 Novembre / Paris CALENDRIER FINANCIER 1ère rencontre gérants de fonds / sociétés de biotechnologie organisée par France Biotech et Euronext 22 Novembre / Paris 6 février 2008 Publication du chiffre d'affaires du quatrième trimestre 2007 et du chiffre d'affaires annuel pour 2007, avec narratif Société Française d'Immunologie, Congrès annuel 26-29 Novembre / Lyon 14 mars 2008 Publication des résultats Annuels pour 2007, avec narratif American Society of Hematology, Congrès annuel 8-11 Décembre / Atlanta, USA Relations investisseurs Stéphane Boissel, Directeur Général Adjoint et Directeur financier et Laure-Hélène Mercier, Directeur, Relations investisseurs 121, ancien chemin de Cassis -13 009 Marseille FRANCE - Tél : +33 (0)4 88 66 05 87 / Fax : +33 (0)4 96 19 05 55 - [email protected] 7/7