De son vrai nom "la Liberté éclairant le monde" , cette immense statue se dresse à l’entrée du
port de New York. Elle fut conçue par le sculpteur français Frédéric Bartholdi. Sa
conception et sa construction ont été reconnues à l’époque comme l’une des grandes prouesses
techniques du 19ème siècle, saluée comme associant l’art à la technique.
genèse du projet : nous sommes en 1865. Edouard Laboulaye,
parlementaire et fervent partisan de la démocratie américaine
souhaite célébrer le centenaire de l'indépendance des États-Unis
et sceller l'amitié franco-américaine. Le sculpteur Auguste
Bartholdi( ) est un ami de ce dernier avec qui il partage
sa conception de la démocratie. Cette connivence les rapproche
dans le projet d'offrir un monument aux États-Unis. Suite à un
voyage en 1871, Bartholdi découvre l'île de Bedloe dans la rade de New York. C'est là qu'il imagine dresser
son œuvre. Cette île porte aujourd'hui le nom de Liberty Island.
Dès 1874, l'Union Franco-américaine est fondée pour collecter des fonds. Plusieurs moyens sont utilisés : articles dans la presse, loteries,
banquets, appels aux dons des particuliers… De plus, Bartholdi a le sens de la communication : ainsi, il présente la tête et le buste de la statue
de la liberté à l'exposition universelle de Paris en 1878. On peut même la visiter : l'argent recueilli sert pour les travaux. La main a, elle, été
présentée à l'exposition de Philadelphie en 1876. Dans les ateliers Gaget Gauthier et Cie, cuivrerie et plomberie d'art, dans le 17ème
arrondissement, les Parisiens peuvent également la découvrir dans la cour.
Si le financement est organisé par les Français, les États-Unis doivent financer l'immense piédestal (conçu par l’architecte américain Richard
Morris Hunt). Or, ce chantier prend du retard car les Américains n'arrivent pas à rassembler les fonds nécessaires. Face à leur frilosité, le
magnat de la presse Joseph Pulitzer lance au printemps 1885 dans son quotidien
The World
une large campagne de souscription. Il en appelle à
la fierté nationale. C'est un succès et les travaux vont pouvoir être achevés.
Au final, la construction a pris 9 ans, de 1875 à 1884. La statue a été montée une première fois en plein Paris, pendant près d'un an, pour
s'assurer que toutes les pièces pouvaient être assemblées sans problème. Puis elle a été démontée, mise à bord d'un navire de guerre pour être
acheminée jusqu'à New-York où les ouvriers américains l'ont remontée.
architecture : la statue est en cuivre repoussé, c'est à dire qu'elle est faite de 300 plaques de cuivre qui ont été martelées jusqu'à ce qu'elles
épousent une forme particulière définie à l'avance. Puis elles ont été assemblées sur une structure métallique. À l'origine, la conception de cette
structure est confiée à Viollet-le-Duc. Mais suite à sa mort en 1879, Bartholdi fait appel à l'ingénieur Gustave Eiffel qui commence à avoir une
certaine notoriété avec la construction de ponts ferroviaires et viaducs. Il imagine alors une armature en acier comme une sorte de colonne
vertébrale sur laquelle les plaques de cuivre sont rivetées. Cette armature est conçue pour pourvoir s'adapter au climat de la rade de New
York ; elle est assez souple pour bouger au gré du vent.
La statue de la Liberté appartient au "National Park Service" depuis le 10 juin 1933. Il s'agit d'une agence fédérale américaine en charge de la
protection des parcs nationaux, des monuments nationaux, et autres sites historiques d'intérêt national. Depuis 1984 elle fait partie du patrimoine
mondial de l'UNESCO.
une œuvre d'art