« Or ce qu’expriment les religions, c’est l’expérience vécue
par l’humanité. »
Émile DURKHEIM, « Le dualisme de la nature humaine
et ses conditions sociales » (1914) [1987, p. 323].
« Les religions positives ont fait plus que disserter ou s’in-
terroger. Elles ont expérimenté. Peut-on ignorer ces sources
d’informations pratiques ? Pour le songe-creux qui en nous ne
dort jamais que d’un œil, attaché à ce qui se dit plutôt qu’à ce
qui arrive, le fait religieux a ceci d’instructif qu’il confronte le
songe à la réalité. Mieux que nos brèves fl ambées idéologiques,
cet analyseur, cette loupe anthropologique encore sous-utilisée
devrait nous aider à ne pas régler l’ordre du monde sur nos
désirs. »
Régis DEBRAY [2003, p. 17].
« Mon maître Henri Hubert rappelait volontiers que le man-
nequin brûlé lors de certaines cérémonies s’appelle (ou s’appe-
lait encore récemment) suivant les pays européens l’Arabe, le
Housar, le Juif, et que notamment au début du XXe siècle, dans
certains cantons fanatisés de chez nous, il portait le nom du
malheureux capitaine Dreyfus : cela n’empêchait pas le vieux
rituel de subsister, inchangé pour l’essentiel, avec ses gestes, sa
date, son intention. Il en est de même pour beaucoup de récits
traditionnels des mythologies... »
Georges DUMÉZIL [1949, p. 137-138].
« Effacer la genèse, ce serait oublier tout ce que l’acquis
doit au mode d’acquisition. »
François HÉRAN [1998, p. 5].