Bulletin d’information Particuliers et haute tige Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 En cette fin avril, l’évolution des stades phénologiques sur le site de Marcelin sont les suivants : • • • • • Pommiers : entre le stade 30% de fleurs ouverte 63 BBCH et la pleine floraison F2/65 BBCH Poiriers : entre le stade pleine floraison F2/65 BBCH et la « floraison déclinante 67 BBCH » Cerisiers : entre le stade pleine floraison F/65 BBCH et la chute des pétales G/67 BBCH Pêchers : stade nouaison H/71 BBCH Abricotiers : stade nouaison H/71 BBCH Pommier au stade F2/65 BBCH Cerisier au stade G/67 BBCH Poirier au stade G/66 BBCH Abricotier au stade H/71 BBCH Pêcher au stade H/71 BBCH Vous pouvez également vous rendre sur le site internet d’Agrométéo (http://www.agrometeo.ch/fr/arboriculture/phenologie) afin de suivre l’évolution de ces stades en fonction de la région. ATTENTION : aucune application d’insecticide n’est autorisée pendant la fleur afin de préserver les abeilles. Traitements tavelure et oïdium En bref : Suivis des pièges lépidoptères Mise en place des pièges contre la mouche de la cerise 1 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 Sensibilité au gel Le rabaissement prévu des températures pour cette semaine peut devenir problématique étant donné que les stades actuels sont particulièrement sensibles au retour du froid et plus précisément aux risques de gel printanier. Afin de prévenir des dégâts de gel, vous pouvez couvrir vos fraises en fleurs et faucher l’herbe à proximité des arbres. Les tableaux ci-dessous présentent les températures de sensibilité au gel des certaines espèces fruitières. Le seuil critique correspond à l’observation des tout premiers dégâts. Néanmoins, ceux-ci dépendent de nombreux facteurs : espèce, variété, stade phénologique, vigueur de la plante, intensité et durée du gel, etc. Par conséquent, ces valeurs ne sont qu’indicatives. Tableau 1: Sensibilité au gel des fruits à pépins aux stades actuels (°C) StadeE2 : 59 BBCH, stade F: 61 BBCH, stade F2: 65 BBCH, stade H: 69 BBCH, stade I:71 BBCH Tableau 2 : Sensibilité au gel des fruitiers à noyaux aux stades actuels (°C) Stade F: 65 BBCH, stade G: 67, stade H: 71 BBCH, stade I:72-73 BBCH, stade J:73 BBCH Ces valeurs sont données par le Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes (CTIFL) 2 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 Phytosanitaire Liens utiles Pour toutes les matières actives et produits homologués en arboriculture, vous pouvez vous référer au site internet suivant : http://www.blw.admin.ch/psm/produkte/index.html?lang=fr Le guide phytosanitaire arboricole peut être consulté en ligne ou téléchargé sur le site ci-dessous : http://www.agroscope.admin.ch/obstbau/00878/02395/index.html?lang=fr Bio : produits homologués en culture biologique Légendes PI : produits homologués en production intégrée Fruits à pépins L’oïdium Les stades phénologiques actuels (floraison) sont relativement sensibles à l’oïdium (voir figure 1). De plus, les conditions de développement en termes de températures (10-18°C) sont également atteintes. risque Parcelle Stade Pression Variétés ++ beaucoup de sensible pousses oidïées dans la parcelle + peu de pousses oidïées dans - la parcelle peu sensible Végétation Feuillage C3 (oreille de feuilles de souris) moins de 5 jours F2 (pleine fleur) feuilles de 6 à 15 jours 3 semaines feuille de après fleurs plus de 15 récolte jours Météo Température Humidité 19 à 24°C plus de 80% ++ 10 à 18°C ou 25 à 33 °C + Moins de 10°C ou plus de 33°C 40 à 80 % Moins de 40% ou pluie Figure 1 : Périodes principales de risque : dès C3 (oreilles de souris) jusqu'à 3 semaines après la floraison D’autre part, il faut noter que certaines variétés de pommes sont plus sensibles que d’autres. • • • Peu sensibles : Braeburn, Jazz, Mairac, Delcorf, Cameo Moyennement sensibles : Golden, Pink-Lady Tentation, Boskoop, Gala Sensibles : Diwa, Idared, Jonagold, Elstar, Topaz, Granny Smith, Gravenstein, Pinova 3 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 La suppression des pousses oïdiées (chandelles) après la floraison, une fois que les rosettes de feuilles sont un peu plus développées, reste la solution la plus efficace pour diminuer la contamination lors de fortes pressions. Une fois les chandelles coupées, il est important de les éliminer et de ne pas les laisser au sol. Si vous rencontré de gros soucis, vous pouvez continuer les traitements. Chandelle oïdiée Bio : produits à base de soufre (4-8 kg) La tavelure Actuellement, 50% du stock des ascospores a déjà été éjecté. Dès que les conditions sont favorables à une nouvelle contamination/développement de tavelure, vous pouvez continuer vos applications fongiques. Afin de suivre le vol des ascospores et déterminer les jours optimaux de traitement, vous pouvez vous rendre sur les deux sites internet suivants : • • Agrométéo.ch : http://www.agrometeo.ch/fr/tavelure-du-pommier-1 BioActualités.ch : http://www.bioactualites.ch/fr/cultures/arboriculture-bio/prognostic-tavelure.html Bio : tous les produits à base de cuivre, le Myco-Sin (8 kg/ha), tous les produits à base de soufre. Le Myco-Sin n’a qu’un effet partiel sur la tavelure. Cependant il peut également avoir un effet partiel sur le feu bactérien, les maladies de conservations, l’oïdium du pommier et du poirier ainsi que sur le flétrissement bactérien du poirier. Ne doit pas être mélanger à du cuivre. Le soufre n’a également qu’un effet partiel sur la tavelure. Toutefois, il est efficace contre l’oïdium. PI : Captane 80 WG (2,4 kg/ha), Folpet DG (2 kg/ha), Delan WG (0,8 kg/ha). ATTENTION : les produits à base de cuivre sont limités à maximum 1.5 kg/ha/an de cuivre métal. Exemple : le Vitigran 35, qui est un fongicide à base de cuivre sous forme d’oxychlorure, contient 35% de cuivre métal. Ainsi, si vous appliquez les 2 kg/ha recommandés contre la tavelure, vous apportez en réalité 0.7 kg de cuivre métal par application. Il ne vous restera plus que 0.8 kg possible à appliquer. Les chenilles défoliatrices La floraison étant entamée, aucun traitement ne peut être appliqué durant ce stade. Contre la capua, aucune intervention n’est nécessaire pour le moment (attendre le bulletin suivant). En ce qui concerne la cheimatobie, sur le poirier, une application d’un insecticide à base de la bactérie Bacillus thurigiensis peut être réalisée après la floraison si le seuil de 5-8 chenilles sur 100 pousses, ou 5-8 % de pousses attaquées, est dépassé Bio: Delfin (0.8 kg/ha), Dipel DF (0.8-1.6 kg/ha). Ces 2 produits sont efficaces uniquement sur les chenilles de lépidoptères, ce qui le rend hautement sélectif. Les applications ne doivent pas se faire par temps froid (< 10°C). De 4 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 plus, des précipitations importantes, des arrosages fréquents ou un fort ensoleillement réduisent la durée d’efficacité. Une fois le traitement effectué, les larves, en mangeant le feuillage, vont également ingérer le produit qui va provoquer la destruction de l’intégrité de son intestin, entrainant ainsi la mort du ravageur. Ce traitement agissant uniquement par ingestion, il doit être pulvérisé lorsque les chenilles mangent activement, ce qui correspond généralement aux petites chenilles. L’effet du produit n’est visible que 3 jours après application. Le carpocapse des pommes et poires Le carpocapse est un ravageur redoutable en culture de pommier et de poirier. Les dégâts, occasionnés par les larves de ce lépidoptère, s’observent sur les fruits. Le carpocapse compte en général 2 générations par année. Les adultes de la 1ère génération apparaissent de début avril jusqu’au mois de juin, selon les régions. La femelle pond généralement au crépuscule quand la température moyenne est supérieure à 15°C deux jours de suite ou lorsque le maximum de température est supérieur à 18°C. Une fois les œufs éclos, la larve va chercher un fruit pendant 12 jours avant de pénétrer à l’intérieur. Elle creuse ensuite des galeries en spirale au début, toujours encombrées de déjections. La larve se dirige vers le cœur du fruit et s’attaque aux pépins ce qui provoque une chute des pommes et poires caractéristique. Pour évoluer dans son cycle, la larve doit tout d’abord atteindre les pépins. Larve de carpocapse Adulte Galerie en spirale Déjections Afin de détecter la présence du ravageur, vous pouvez déposer des pièges sexuels sur vos arbres en fin de floraison et les laisser en place jusqu’à la récolte. Le seuil est défini à 5-7 papillons/semaine/piège. L’utilisation de la confusion sexuelle comme moyen de lutte n’est pas appropriée pour les particuliers. En effet, l’efficacité de cette lutte ne s’observe que sur des vergers isolés de plus de 1-2 ha. Piège Delta La petite tordeuse des fruits Ce ravageur secondaire cause sporadiquement des dégâts importants. La larve creuse des galeries circulaires, plus fines que celle du carpocaspe et sans présence de déjections. En fin de saison, elle peut également forer des galeries sinueuses sous l’épiderme. 5 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 Trou d’entrée sans déjections Galeries circulaires Larve Tout comme le carpocapse, vous pouvez mettre en place des pièges sexuels sur vos arbres afin de détecter la présence du ravageur. Toutefois, la pose se fera plutôt à la chute des premiers pétales. Le puceron cendré du pommier La principale période de traitement sélectif contre le puceron cendré se situant avant ou après fleur, pour celles et ceux qui n’auraient pas traité avant la floraison, vous pouvez effectuer un contrôle visuel sur vos arbres. Les seuils à partir de la floraison se situent à 1-2% des arbres atteints. Pour ceux dont les pommiers ne sont pas encore en fleurs, c’est le dernier moment pour éventuellement positionner un anti-puceron préfloral. Bio: NeemAzal-T/S (2.4 l/ha), Oikos (1.6 l/ha), Sicid Neem (1.5 l/ha), Parexan N (1.6 l/ha), Pyrethrum FS (0.8 l/ha), Natural (20 l/ha), Siva 50 (32 l/ha). ATTENTION : pas d’application de Neem sur les poiriers. Le NeemAzalT/S, le Parexan N ainsi que le Pyrethrum FS sont également homologués contre les pucerons du feuillage. PI : Teppeki (0.16 kg/ha) En cas d’enroulement des feuilles, les produits à base de savon potassique (Natural et Siva 50) sont moins efficaces. En effet, ces produits agissant par contact avec l’insecte, si ce dernier et caché dans les feuilles enroulées, le produit n’aura aucune efficacité. Il est également important de ne jamais dépassé la concentration maximal de 2 % (2 litres du produit dans 100 litres d’eau) et de bien mouiller les plantes. Feuille enroulée L’hoplocampe A l’approche de la fin de la floraison, sur les arbres à risques, les pièges doivent être contrôlés. Les hoplocampes sont bien visibles sur les pièges. Si la pose de vos pièges a démontré un seuil supérieur à 20-30 adultes par pièges en fin de floraison pour le pommier et le poirier, vous pouvez intervenir avec un insecticide à ce même stade (stade G-H/67-69 BBCH). Bio : Quassan (3-4 l/ha). ATTENTION : ne pas mélanger avec Myco-Sin. 6 Capture d’hoplocampes sur piège blanc REBELL Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 La bactériose Si vous possédez des poiriers de la variété Conférence, Abbé Fetel, Général Leclerc ou encore Packham’s Triumph, faites attention à la bactériose sur vos arbres car ces variétés y sont particulièrement sensibles. Dans le cas où vous auriez observé et confirmé les symptômes de cette maladie (voir bulletin n°2), vous pouvez appliquer les traitements. Les conditions fraîches et humides ainsi que les retours de gel peuvent favoriser le développement de la bactérie. Les produits ne sont applicables que jusqu’en fin de floraison. Si lors de la lecture de ce bulletin votre floraison est déjà terminée, il faudra être plus vigilant l’année prochaine. Afin de diminuer l’apparition de ce dessèchement bactérien, plusieurs mesures prophylactiques peuvent être appliquées. Vous devez tout d’abord éviter les irrigations tardives sur vos poiriers mais également limiter les applications tardives d’azote. Bio avec effet partiel : Myco-Sin (8 kg/ha. Le 1er traitement a lieu lorsque 10% de vos fleurs sont ouvertes (F/61 BBCH). Les traitements seront ensuite espacé de 5 jours jusqu’à la fin de floraison (H/69 BBCH). PI avec effet partiel : Alial et Alial 80 WG (4.8 kg/ha), Aliette WG (4.8 kg/ha), Aluminiumfosetyl 80WG (4.8 kg/ha).Ces produits sont appliqués 2 fois à intervalle de 10 à 14 jours, la 1ère application ayant lieu au début de la floraison et le 2ème en fin de floraison. ATTENTION : ne pas mélanger ces produits au cuivre ou à des engrais foliaires. La rouille grillagée Si la présence de la rouille grillagée est avérée sur vos poiriers, vous pouvez continuer vos applications. Néanmoins, nous vous conseillons vivement de favoriser les méthodes alternatives de lutte avant d’avoir recours aux produits de synthèse. Bio : La lutte directe n’est pas souhaitée étant donné que l’interruption du cycle biologique du champignon peut être réalisée par l’arrachage des genévriers atteints. Il existe néanmoins des variétés de genévriers résistants. Si une lutte s’avère nécessaire, des fongicides peuvent être appliqués en préfloral et ce jusqu’à la nouaison. PI : Flint (160 g/ha) ou Tega (160 g/ha) + Captane/Malvin ou Delan, Tega Plus (2 kg/ha), Slick (0.24 l/ha) La pourriture de la mouche Cette maladie est également appelée Botrytis de l’œil ou encore pourriture grise des fruits. Le botrytis, champignon responsable de cette maladie, est polyphage. La contamination peut avoir lieu à la floraison ou après la récolte. Les symptômes de cette maladie se manifestent sur les fruits dès la fin juin. Ils se présentent au niveau de la cavité oculaire sous la forme de décoloration évoluant en taches brunes de petites dimensions évoluant peu. En conservation, la pourriture brune devient vite molle avec parfois des lenticelles auréolées brun-rouge. Les fruits atteints contaminent les fruits sains par simple contact ce qui provoquent des foyers de pourriture. Dégâts sur cavité pédonculaire L’infection des pommes a lieu durant la floraison, par l’intermédiaire des pétales restés collés au calice. La présence de pluie durant la floraison est un bon facteur favorisant le développement du Botrytis de l’œil. Ceci étant le cas dans nos régions cette année, il faudra être relativement prévoyant. 7 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 Dans les jardins présentant un risque et si les conditions d’humidité de l’air sont favorables, vous pouvez intervenir préventivement au stade G-H. PI : Cercobin (2 l/ha), Chorus (0.8 kg/ha), Papyrus (1.2 l/ha) La moniliose du cognassier Sur Marcelin, les cognassiers sont actuellement entre le stade d’apparition des boutons floraux et la première fleur ouverte. La protection des fleurs étant très importante pour limiter les risques de moniliose, vous devez être prudent concernant l’évolution des stades de votre/vos cognassier(s). L’intervention doit avoir lieu au début de la floraison avec une répétition au stade pleine fleur. PI: Flint (240 g/ha), Systhane C-WG (2.4 kg/ha), Tega (240 g/ha), Slick (0.24 l/ha) Bouton floral Fleur ouverte Remarque Les coings sont peu attractifs pour les ravageurs. Par conséquent, à ce jour, cet arbre ne possède pas de ravageurs spécifiques. On peut cependant parfois observer des chenilles type cheimatobies ou noctuelles, des pucerons ou des cochenilles. Le carpocapse des pommes et poires peut également s’attaquer aux coings. Cependant, de manière générale, les dégâts occasionnés par ces insectes sont rarement significatifs et ne nécessitent pas de traitements. Dans le cas contraire, des produits homologués sur fruits à pépins peuvent être employés. Le feu bactérien Les températures actuelles sont peu favorables à moyennement favorables aux infections. Toutefois, la floraison est un stade particulièrement sensible au feu bactérien. Additionnée à des températures moyennes de 16°C, la présence d’humidité ou de pluie, vous avez les conditions optimales pour le développement de cet organisme de quarantaine. Vous pouvez consulter le site suivant afin de suivre les prévisions des risques (modèle Maryblyt) : http://www.agroscope.admin.ch/feuerbrand/ Bio avec effet partiel: Myco-Sin (8 kg/ha), Vacciplant : (0.75 l/ha), Serenade Max (5 kg/ha). Les traitements ne sont applicables que jusqu’à la fin de floraison. 8 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 Fruits à noyaux La mouche de la cerise La mouche de la cerise est, avec la drosophile du cerisier, le plus important ravageur de cette culture. Ces attaques sont favorisées par un temps chaud et ensoleillé. Ce ravageur cause des dégâts sur les fruits sous sa forme larvaire. La femelle pond ses œufs sous l’épiderme du fruit. Une fois la larve sortie, elle va se nourrir de la pulpe ce qui engendre un brunissement et une pourriture interne suivis d’un flétrissement d’une partie du fruit. Mouche de la cerise adulte Larve dans le fruit Dégâts sur fruits L’insecte hiverne sous la forme de pupe dans le sol. Les adultes émergent de la fin avril à début juillet selon les régions. Les pontes débutent 10-15 jours après le début du vol lorsque la température est de 18°C. Les variétés dites précoces échappent à ce ravageur apparaissant dans nos régions hâtives dès la mi-mai. Afin de déterminer la pression du ravageur, vous pouvez déposer des pièges chromatiques jaunes englués à hauteur d’homme dans vos cerisiers à partir de la mi-mai. Piège jaune type REBELL L’hoplocampe des prunes Comme pour l’hoplocampe des pommes et poires, à l’approche de la fin de floraison, un contrôle des pièges doit être effectué. Les seuils pour le prunier sont de 80 adultes par pièges. Cependant, il faut adapter le seuil en utilisant une valeur plus basse sur des arbres avec peu de fruits. Si le seuil est dépassé, vous pouvez intervenir avec le même insecticide biologique que pour les pommiers et les poiriers. Bio : Quassan (3-4 l/ha). ATTENTION : ne pas mélanger avec Myco-Sin. Le puceron noir du cerisier La présence de ce puceron sur les cerisiers peut engendrer un fort enroulement des pousses à leurs extrémités. Les feuilles ainsi enroulées finissent par se dessécher, et les extrémités des pousses par dépérir. La sécrétion de miellat par le puceron peut également générer le développement de fumagine. 9 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 Afin de déterminer la pression du ravageur, vous pouvez observer vos cerisiers. Les seuils de présence pour déclencher un traitement sont de 5% des pousses attaquées. Néanmoins, une lutte contre le puceron noir du cerisier n’est nécessaire que sporadiquement. Si une application doit être faite, elle aura lieu après la floraison. De plus, les traitements contre la mouche de la cerise sont également efficaces contre le puceron noir du cerisier. Toutefois, ces traitements se font plus tard dans la saison. Par conséquent, si vous observez des dégâts, vous pouvez effectuer un 1er traitement en post-floral contre le puceron et si les attaques persistent, combiner la lutte avec celle contre la mouche de la cerise. Dégâts sur feuilles Pucerons noirs Bio : NeemAzal-T/S (4.8 l/ha), Parexan N (1.6 l/ha), Pyrethrum FS (0.8 l/ha). Ces produits sont également efficaces contre les autres pucerons du feuillage sur cerisier. Le puceron vert du prunier Après la floraison, le seuil de tolérance pour le puceron vert du prunier est de 3 à 10 % de pousses attaquées. La pyréthrine naturelle, qui est la matière active du Parexan N et du Pyrethrum FS peut être toxique pour les chrysopes, dont les larves consomment des pucerons, les parasitoïdes et les abeilles. Par conséquent, si les attaques de pucerons ne sont pas prédominantes, essayez de favoriser la présence naturelle des auxiliaires plutôt que d’utiliser un insecticide. Bio : Parexan N (1.6 l/ha), Pyrethrum FS (0.8 l/ha), Quassan (3-4l/ha, efficacité partielle) et aussi efficace contre les hoplocampes La maladie criblée des Prunus et moniliose des fleurs et rameaux La présence de pluies et de fleurs sur vos arbres sont des conditions propices au développement de ces deux maladies fongiques. Si vos arbres sont encore en fleurs, il faut renouveler les applications en fonctions des précipitations. Vous pouvez également réaliser une dernière application en fin de floraison. Les interventions contre la moniliose des fruits se feront plus tard dans la saison lors des forts grossissements du fruit à l’approche de la récolte. Bio contre la maladie criblée : Myco-Sin (8 kg/ha) uniquement en mélange avec du soufre (0.3%), soufre mouillable (5-8 kg/ha) Bio contre la moniliose: dès les premières fleurs ouvertes, abricotiers et cerisiers : Armicarb + Soufre mouillable (aussi efficace contre la maladie criblée). Peut aussi être réalisée avec du Myco-Sin. Répéter l’application après chaque précipitation (20 mm). 10 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 La cylindrosporiose Egalement appelée anthracnose du cerisier, la cylindrosporiose est une maladie fréquemment observée sur les cerisiers. Les symptômes apparaissent généralement de la mi-mai à août. Ils se présentent sous la forme de petites taches anguleuses couleur lie de vin sur la face supérieure des feuilles. Ces taches ne provoquent pas de perforations. Sur la face inférieure, les taches sont brunes et par temps humides, on peut observer l’apparition de fructifications en forme de coussinets mucilagineux blanchâtres. Les feuilles atteintes deviennent ensuite rouges, chlorotiques, cassantes et finissent pas tomber. Ceci engendre un mauvais aoûtement des rameaux, une sensibilité au gel, une diminution du taux de nouaison et du calibre des fruits. Dégâts sur feuilles Taches sur feuilles Pi : Tega (400 g/ha), Flint (400 g/ha), Folpet DG (2 kg/ha), Captan 80 WG (2.4 kg/ha), Malvin WG (2.4 kg/ha) 11 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 Petits fruits – framboises, mûres, groseilles à grappe et à maquereaux, cassis et myrtilles Le mildiou des ronces Cette maladie provoque des dégâts sur les feuilles et les fruits du mûrier. Les symptômes sur feuilles sont l’apparition de décolorations jaunâtres sur la face supérieure, et rosâtres sur la face inférieure. Les feuilles fortement atteintes tombent prématurément et les fruits d’un rameau fructifère deviennent infectés. Ils finissent par flétrir, durcir et sécher. Sur les fruits atteints de mildiou, la pourriture grise peut s’installer et constitue ainsi une source importante de contamination pour les fruits encore sains. Symptômes foliaires typiques du mildiou Fruits infectés Une bonne circulation de l’air entre les plantes ainsi qu’une fertilisation raisonnable et pas trop tard (notamment pour l’azote) sont tout d’abord de bons moyens préventifs contre le mildiou. Vous pouvez également enlever sans tarder les cannes attaquées afin d’éviter une contamination. En cas de présence des dégâts sur les feuilles, vous pouvez prévoir 1-3 traitements préventifs dès le départ de la végétation jusqu’à la floraison. PI : Ridomil Vino (2.25 kg/ha), Ridomil Gold (2.5-5 kg/ha) Les pucerons, chenilles et acariens sur petits fruits Afin de déterminer la pression de ces ravageurs sur vos plants, des contrôles sont à effectuer avant la fleur et après la récolte. Ces observations se font sur 50 à 100 pousses et les seuils de tolérances s’expriment en % des pousses infestées. Pour les acariens jaunes, ils sont de 30% dès avril et de 10% en début de floraison pour la fraise et de 10% avant fleurs pour les autres petits fruits. Pour les pucerons, ils sont de 10% avant fleurs pour tous les petits fruits. Et enfin pour les chenilles, les seuils de tolérances se situent à 5-10% des plantes attaquées. Des mesures préventives peuvent être réalisées afin de réduire la pression de ces ravageurs. Vous pouvez avant tout favoriser la faune auxiliaire (syrphes, coccinelles, chrysopes…) en n’utilisant pas de produits nuisant à ces derniers et en laissant une bande de gazon non tondue à proximité des plants. Bio (pucerons et acariens): Natural (20 l/Ha), Siva 50 (20 l/ha), Oleate 20L (30 l/ha) Bio (chenilles et pucerons) : Parexan N (1.5 l/ha), Pyrethrum FS (0.5 l/ha). Ces deux produits sont facilement dégradable à la lumière. Réaliser l’application en fin de journée ou lors d’une journée couverte. 12 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 Le ver des framboises C’est le dernier moment pour poser les plaques blanches. Vous pouvez également utiliser le buto trap, plus adapté pour les petites surfaces. Si le seuil de 50-10 captures par pièges est dépassé, vous pouvez effectuer un traitement juste avant la floraison. Bio : Audienz (0.2 l/ha), BONGA (0.8 l/ha). Ces deux produits sont également homologués contre l’anthonome. ATTENTION : toxique pour les abeilles Pi : Alanto (0.2 l/ha, efficace aussi contre les pucerons), Pyrinex (3 l/ha) Le botrytis et oïdium sur fraise Le botrytis, ou pourriture grise, cause des dégâts sur les fleurs et fruits du fraisier. Les symptômes se présentent sous la forme d’un brunissement nécrotique des fleurs et d’un duvet gris clair sur les fruits. La contamination peut provenir d’autres fruits infectés ou d’un simple contact avec le sol. Afin de réduire les risques d’apparition de botrytis vous devez modérer la fumure azotée, pailler le sol suffisamment tôt, éliminer les fruits atteints et éviter toute blessure lors de la récolte. Pourriture grise sur fruits L’oïdium lui, occasionne des dégâts sur les feuilles et les fruits du fraisier. Les feuilles se recouvrent d’un duvet blanc, principalement sur la face inférieure, et se courbent vers le haut. Les fruits immatures prennent une couleur vertbrunâtre et ne mûrissent pas. Une bonne aération ainsi qu’une fumure azotée modérée permet de lutter préventivement contre l’oïdium. La 1ère application contre ces deux maladies devra avoir lieu en début de floraison sur les variétés précoce en pleine fleurs. Les variétés plus tardives sont à surveiller car la floraison devrait commencer ces prochains jours. Les conditions humides sont favorables au développement du botrytis. Oïdium sur feuilles Dès le début de la floraison, la protection contre l’oïdium peut commencer. Ce champignon est favorisé par des conditions chaudes et humides. Surveillez les attaques de botrytis et intervenez si nécessaire. Bio contre l’oïdium: Armicarb (3 kg/ha), Vacciplant (1 l/ha) avec efficacité partielle contre le botrytis L’anthracnose des groseilles à grappe Si les conditions sont propices au développement de la maladie (pluie répétées et variétés sensibles), vous pouvez continuer/commencer à traiter avec des fongicides avant la floraison. Bio: produits à base de cuivre. Maximum 2 kg/ha/an de cuivre métal 13 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 L’oïdium du cassissier Cette maladie qui attaque les feuilles et les fruits, concerne les groseilliers à maquereaux et les cassissiers, rarement les groseilliers à grappes. Les feuilles atteintes se recroquevillent, se décolorent et se couvrent d’un duvet farineux blanc grisâtre. Sur les fruits on peut observer le développement de taches caractéristiques d’abord blanches, puis prenant peu à peu une teinte brun feutré- Le feutrage couvrant l’épiderme du fruit s’enlève par simple frottement. Oïdium sur feuilles de groseillier Oïdium sur groseilles à maquereaux Une bonne circulation de l’air ainsi que la taille et l’évacuation des branches et rameaux atteint permet de diminuer les risques d’oïdium. Sur les variétés sensibles, des symptômes peuvent apparaître déjà fin avril/début mai. Un traitement est donc recommandé dès le début de la végétation. Puis, des traitements consécutifs sont à prévoir tous les 10-15 jours, particulièrement lorsque les conditions météo sont chaudes et humides. Bio : Heliosoufre (2-5 l/ha), Armicarb (5 kg/ha) L'utilisation de produits ou de procédés mentionnés dans ce bulletin n'engage d'aucune manière la responsabilité de l'Union Fruitière Lémanique. Lorsque vous utilisez des produits de traitement, respectez scrupuleusement les indications du fabricant qui figurent sur l’étiquette. Lors de pulvérisations phytosanitaires (produits biologiques ou non) la protection de l’utilisateur (combinaison de traitement, masque, lunettes et gants) est indispensable. Généralités : tous les produits phytosanitaires ne sont pas à disposition des amateurs. Pour certaines substances, il faut disposer d’un permis de traiter afin de pouvoir les acquérir. 14 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 Auxiliaires Actuellement, de nombreux auxiliaires sont présents dans vos jardins et sur vos arbres fruitiers. Afin d’éviter la confusion entre les auxiliaire et les potentiels ravageurs, voici une petite liste des principaux auxiliaires présents ainsi que leurs utilités. Les coccinelles Ce coléoptère est l’auxiliaire le plus connu. Il en existe 80 espèces dont environ 50 sont prédatrices de pucerons. Une larve de coccinelle peut en consommer jusqu’à 150 par jours. Au printemps, les prairies et les plantes de bords de champs offrent de la nourriture aux adultes qui sortent d’hivernage. Il est donc important de maintenir ces zones. Oeufs Jeunes larves venant d’éclore Larve Exuvie Les syrphes Les syrphes font partis de la famille des mouches et compte plus de 800 espèces dont 40% sont des auxiliaires. Ils ressemblent à une petite guêpe avec cependant un vol dit stationnaire. Les larves de cet auxiliaire sont également réputées pour être de grandes prédatrices de pucerons. De plus, l’avantage des syrphes est leur présence précoce au printemps réduisant rapidement les populations de pucerons émergentes et encore non nuisibles. Oeuf Larves Adulte Les chrysopes Seulement deux espèces sur les 22 en Europe sont présentes dans nos jardins. Ce sont uniquement les larves de chrysopes qui sont prédatrices et s’attaquent à de nombreuses proies : acariens phytophages mais plus particulièrement les pucerons. Les adultes se nourrissant de pollen, nectar ou miellat. La présence de prairies fleuries ainsi que de pucerons à proximité des cultures permettent de maintenant les populations de chrysopes. 15 Bulletin n° 3 – 26 avril 2016 Oeufs Larve Adulte Araignées L’utilité des araignées est avérée dans les vergers car se sont, pour la plupart, des prédateurs insectivores chassant une grande variété de ravageurs : pucerons, coléoptères, petits hyménoptères, cicadelles, mouches, chenilles, fourmis. On peut trouver de 50 à 150 individué par m2 en verger. Araneidae : insectes volants (pucerons, coléoptères) Clubionidae : puceron et larves de lépidoptères Lycosidae : stades au sol (mouches, lépidoptères) Carabes Tous comme les coccinelles, ce sont des coléoptères. Sur les 700 espèces, toutes sont des prédateurs généralistes à l’état larvaire et adulte. Ils mangent indifféremment tous types de proies mais sont réputés pour leur efficacité contre les limaces. Pseudoophonus rufipes Acariens Les acariens prédateurs les plus connus sont les typhlodromes. Ces derniers sont des prédateurs efficaces des acariens rouges et jaunes mais également d’autres acariens et de larves d’insectes. Typhlodromes 16