Lycée Jean Perrin - Classe de TSI 1 T2 - Bilans d’énergie au cours d’une transformation
soit ∆(U + P0V) = ∆(U + PV) = Wautres + Q où l’on voit apparaître une fonction d’état
appelée enthalpie
H = U + PV
où P est la pression du système. Il s’agit d’une fonction homogène à une énergie, elle est
extensive, comme U et le produit PV le sont.
Dans le cas d’une transformation monobare (et donc a fortiori isobare) d’un
système fermé, le premier principe se réécrit
∆H = Wautres + Q
Premier principe en évolution monobare
Exemples :
•Pour une transformation isobare sans autre travail que celui des forces de pression,
on relie directement la variation d’enthalpie avec la chaleur échangée ∆H = Q
•Une transformation isobare et adiabatique se fait à enthalpie constante ∆H = 0
•la plupart des transformations au laboratoire se font à pression constante :
on fait donc intervenir préférentiellement la fonction enthalpie H
•tandis que les transformations isochores font préférentiellement intervenir
l’énergie interne U.
Méthode :
Voyons maintenant comment exprimer la variation d’enthalpie pour des corps purs.
2) Capacité thermique à pression constante
a) Définition
De manière très similaire à ce qui avait été fait concernant l’énergie interne, on définit une
capacité calorifique à pression constante, notée Cptelle que ∆H = Cp∆T. On peut alors
introduire des grandeurs massiques ou molaires.
b) Cas du gaz parfait
Pour un gaz parfait, on a ∆H = nCp,m∆T = ∆U + ∆(PV) = nCv,m∆T + ∆(nRT) ce
qui permet d’aboutir à la relation de Mayer :
CP,m= Cvm+ R
La capacité thermique à pression constante est donc plus élevée qu’à volume constant,
et l’on introduit le rapport γ=CP,m
CV,m
>1, ce qui permet d’écrire CV,m=R
γ−1et
CP,m=γR
γ−1.
Exemples :
•Gaz parfait monoatomique, CV,m=3
2R, soit γ=5
3
•Gaz parfait diatomique à température ambiante CV,m=5
2Rsoit γ=7
5
c) Cas de la phase condensée
Pour les liquides et solides, on a vu que l’énergie interne ne dépendait que de la tem-
pérature. Il n’en est plus de même pour l’enthalpie de manière rigoureuse, néanmoins on
peut effectuer une approximation : comme ∆U = nCm∆T,∆H = nCm∆T + nVm∆P,
et comme le volume molaire est particulièrement faible, Cm∆T Vm∆P. Un petit odg
utile : la variation d’enthalpie d’1 kg d’eau en élevant sa température d’1K est équivalente
à celle d’une augmentation de 40 bars de la pression !
Pour une phase condensée, ∆H 'Cm∆T et les capacités thermiques à volume
ou pression constantes sont égales et notée C=CV= CP.
Capacité thermique d’une phase condensée
A retenir : pour l’eau, la capacité thermique massique vaut c=4.18 kJ.K−1.kg−1.
3) Energies et changements d’états
Dans bien des cas, les changements d’états s’opèrent à pression constante, en équilibre
avec l’atmosphère. Ainsi, en l’absence de travail autre que celui des forces de pression
∆H = Q. Cela signifie que l’énergie échangée lors d’un chauffage permet d’augmenter
l’énergie interne ainsi que dilater le corps.
On peut alors définir une grandeur appelée enthalpie de changement d’état, ap-
pelée encore chaleur latente, la variation d’enthalpie qui s’opère, à pression et
température constante, lors de la traversée d’un palier de changement d’état 1
vers 2 ∆H1−2= H2−H1. Elle ne dépend que de la température.
Chaleur latente
L’habitude est de prendre la phase 2 la moins ordonnée, on trouve alors couramment ∆Hfus,
∆Hvap,∆Hsub pour les chaleurs latente de fusion, vaporisation, et sublimation sachant que
pour le changement d’état inverse, un signe moins apparaît :
∆Hsol =−∆Hfus
On trouve d’autres notations : ∆fusH,∆HS−L,.. On peut évidemment introduire les gran-
deurs massiques et molaires associées, par exemple :
•∆fush(eau) = 335 kJ.kg−1à273 K ,∆vaph(eau) = 2260 kJ.kg−1à373 K.
•∆fusHm(eau) = ∆fush(eau) ×M(eau) = 6.0 kJ.mol−1
Grâce à toutes ces grandeurs on peut effectuer des bilans d’enthalpie, par exemple lorsqu’on
manipule un calorimètre (enceinte calorifugée).
⇒Cf exercices 22.3 et 22.4
4E. Van Brackel