Attitudes envers le dépistage du cancer colorectal
FAITS SAILLANTS
Une forte proportion de la population cible québécoise déclare avoir l’intention de
participer au dépistage du cancer colorectal.
Les intentions de se soumettre au dépistage du cancer colorectal par chacune des trois
options disponibles (le test de recherche de sang dans les selles (RSOS), la sigmoïdoscopie
ou la coloscopie), ont été comparées. Le test de RSOS, lorsqu’il est recommandé par le
médecin, représente l’option à laquelle le plus de répondants adhèrent (88 %) alors que la
coloscopie, recommandée dans le cadre d’un programme de santé publique, obtient le plus
faible pourcentage d’intention (59 %). Cependant, 90 % des répondants accepteraient de se
soumettre à une coloscopie à la suite d’une RSOS positive. Lorsque l’on interroge les
répondants sur l’examen initial de dépistage qu’ils favoriseraient, 60 % choisiraient la RSOS,
22 % la coloscopie, 13 % la sigmoïdoscopie et 5 % n’auraient pas de préférence.
La crainte des complications est le facteur le plus fortement relié à l’intention de ne pas se
soumettre à un dépistage par examen endoscopique. Elle inquiète environ 30 % des
répondants et diminue l’intention de se faire dépister de 20 à 32 % selon le type d’examen
initial proposé et la source de recommandation.
La recommandation du médecin permettrait d’atteindre une participation plus
importante de la population.
La recommandation du médecin plutôt que de la santé publique permet d’accroître les
intentions de participation de façon très importante. Dix-huit pour cent (18 %) des répondants
changent d’attitude et n’ont plus l’intention de participer lorsque la recommandation provient
de la santé publique. De plus, elle diminue l’influence de tous les autres facteurs associés à
l’intention. Ces résultats témoignent de la nécessité d’évaluer l’opinion des omnipraticiens
québécois envers un éventuel programme de dépistage du cancer colorectal et de
l’importance qu’aura le support explicite de ces professionnels envers un programme.
Parmi les autres facteurs corrélés à l’intention de participer, peu offrent des pistes
d’interventions pour optimiser la participation à un éventuel programme de dépistage.
La vulnérabilité face au cancer colorectal est la perception modifiable qui présente le meilleur
potentiel d’impact sur l’intention de participer au dépistage par RSOS. Être conscient que
l’on pourra éventuellement être atteint de ce cancer au cours de sa vie augmente l’intention
de participation de 5 % si la recommandation provient du médecin (15 % lorsqu’elle provient
de la santé publique). Or, 65 % des répondants ne perçoivent pas ce risque d’avoir un jour
un cancer colorectal.
Bien qu’une forte perception des bénéfices du dépistage soit associée à l’intention de se
soumettre au dépistage, elle présente un faible potentiel d’intervention puisque 90 % des
répondants en sont déjà convaincus.
L’enquête a aussi montré que l’embarras causé par la nature des examens de dépistage n’a
pas d’incidence sur l’intention de participer.
Institut national de santé publique du Québec I