Contents
129 Outbreak News:
– Dengue fever, Indonesia
update
– Meningococcal disease,
Burkina Faso
Meningococcal disease,
Nigeria
130 Measles vaccines
143 Pregnant women and antena-
tal care
144 WHO web sites on infectious
diseases
144 International Health
Regulations
Sommaire
129 Le point sur les épidémies:
Dengue, Indonésie – mise
à jour
– Méningococcie,
Burkina Faso
– Méningococcie, Nigéria
130 Vaccins antirougeoleux
143 Femmes bénéficiant
de soins prénatals
144 Sites internet de l’OMS
sur les maladies infectieuses
144 Règlement sanitaire
international
WORLD HEALTH
ORGANIZATION
Geneva
ORGANISATION MONDIALE
DE LA SANTÉ
Genève
Annual subscription / Abonnement annuel
Sw. fr. / Fr. s. 334.–
5.500 4.2004
ISSN 0049-8114
Printed in Switzerland
Weekly epidemiological record
Relevé épidémiologique hebdomadaire
2 APRIL 2004, 79th YEAR / 2 AVRIL 2004, 79e ANNÉE
No. 14, 2004, 79, 129–144
http://www.who.int/wer
2004, 79, 129–144 No. 14
129
Dengue fever, Indonesia –
update1
Between 1 January and 22 March 2004,
the Ministry of Health reported a total of
40 337 cases, including 507 deaths, mainly
from provinces in Java, with 35% of the
cases being reported from DKI Jakarta.
Based on data received by 29 March 2004, it
appears that the outbreak may have peaked
in Jakarta, Jawa Tenggah and Nusa Teng-
gara Timur provinces. However, in Jawa
Barat, Bali, Sumatera Selatan, Lampung, Ka-
limantan Timur, Sulawesi Seltan and Nusa
Tenggara Barat provinces, the number of
monthly reported cases still appears to be
on the rise.
The local health authorities are conduct-
ing intensive vector control activities in-
cluding larviciding, space spraying and
mobilizing the communities to reduce the
Aedes breeding containers. The Ministry
of Health is providing free hospital care to
those patients presenting with symptoms
of dengue and without adequate nancial
resources.
WHO is working with the Ministry of
Health and providing support with labora-
tory diagnostics.
Meningococcal disease,
Burkina Faso
The Ministry of Health reported a total of
2783 cases and 527 deaths from 1 January to
21 March 2004. Four districts, Diébougou,
Naonoro, Gaoua and Zabré, have attack
rates above the epidemic threshold and an-
other four districts, Koudougou, Po, Sebba
and Seguenega, are in the alert phase.2
Dengue, Indonésie – mise
à jour1
Du 1er janvier au 22 mars 2004, le Ministère de
la Santé a notié 40 337 cas, dont 507 mortels,
principalement dans des provinces de l’île de
Java, avec 35% des cas notiés à DKI Jakarta.
Sur la base des informations communiquées
en date du 29 mars 2004, il semble que le pic
épi démique ait été atteint dans les provinces de
Jakarta, Jawa Tenggah et Nusa Tenggara Timur.
En revanche, dans les provinces de Jawa Barat,
Bali, Sumatera Selatan, Lampung, Kalimantan
Timur, Sulawesi Seltan et Nusa Tenggara Ba-
rat, le nombre mensuel des cas notiés paraît
continuer d’augmenter.
Les autorités sanitaires locales mènent une
lutte antivectorielle intensive: traitements lar-
vicides, pulvérisations d’insecticides et mobili-
sation des communautés pour faire disparaître
les récipients servant de gîtes de reproduction
aux Aedes. Le Ministère de la Santé assure la
gratuité du traitement hospitalier pour les pa-
tients présentant les symptômes de la dengue
et n’ayant pas de ressources sufsantes.
L’OMS travaille en collaboration avec le Minis-
tère de la Santé et apporte son aide au niveau
des diagnostics de laboratoire.
Méningococcie, Burkina Faso
Le Ministère de la Santé a notié 2783 cas et
527 décès du 1er janvier au 21 mars 2004. Quatre
districts, Diébougou, Naonoro, Gaoua et Zabré,
ont des taux d’atteinte dépassant le seuil épidé-
mique et quatre autres, Koudougou, Po, Sebba
et Seguenega, sont en phase d’alerte.2
OUTBREAK NEWS LE POINT SUR LES ÉPIDÉMIES
1 See WER No. 11, 2004, p.101.
2 For more information about the epidemic threshold principle,
see WER No. 38, 2002, pp. 306–309.
1 Voir REH No 11, 2004, p.101.
2 Pour de plus amples informations sur le principe du seuil épidémique,
voir REH No 38, 2002, pp. 306-309.
130 WEEKLY EPIDEMIOLOGICAL RECORD, NO. 14, 2 APRIL 2004
Neisseria meningitidis serogroups A and W135 have been
laboratory conrmed, the latter in Naonoro district.
Following a request from the Ministry of Health, the Inter-
national Coordinating Group (ICG) on Vaccine Provision
for Epidemic Meningitis Control3 has provided 130 000
doses of trivalent (ACW135) vaccine. An immunization
campaign is planned for Naonoro district.
Meningococcal disease, Nigeria
As at 26 March, the Ministry of Health reported a total of
327 cases and 46 deaths in 21 local government areas in
Jigwa state.
Samples have been taken to determine the serogroup.
The Ministry of Health has provided 150 000 doses of
bivalent (A/C) vaccine and UNICEF has provided oily
chloramphenicol.
3 See http://www.who.int/csr/disease/meningococcal/icg/en/
Les sérogroupes A et W135 de Neisseria meningitidis ont été
conrmé en laboratoire, le second dans le district de Naonoro.
Suite à la demande du Ministère de la Santé, le Groupe interna-
tional de coordination (GIC) pour l’approvisionnement en vaccin
antiméningococcique2 a fourni 130 000 doses de vaccin trivalent
(ACW135). Une campagne de vaccination est prévue dans le dis-
trict de Naonoro.
Méningococcie, Nigéria
Au 26 mars 2004, le Ministère de la Santé avait notié 327 cas
et 46 décès dans 21 circonscriptions administratives de l’Etat de
Jigwa.
Des échantillons ont été prélevés pour déterminer le sérogroupe.
Le Ministère de la Santé a fourni 150 000 doses de vaccin bivalent
(A/C) et l’UNICEF du chloramphénicol huileux.
3 Voir http://www.who.int/csr/disease/meningococcal/icg/en/
Measles vaccines
WHO position paper
In accordance with its mandate to provide guidance to
Member States on health policy matters, WHO is issuing
a series of regularly updated position papers on vaccines
and vaccine combinations against diseases that have an
international public health impact. These papers are
concerned primarily with the use of vaccines in large-
scale immunization programmes; limited vaccination, as
executed mostly in the private sector, may be a valuable
supplement to national programmes but is not empha-
sized in these policy documents. The position papers
summarize essential background information on the
respective diseases and vaccines and conclude with the
current WHO position concerning their use in the global
context. The papers have been reviewed by a number of
experts within and outside WHO and are designed for
use mainly by national public health ofcials and immu-
nization programme managers. However, the position
papers may also be of interest to international funding
agencies, the vaccine manufacturing industry, the medi-
cal community and the scientic media.
Summary and conclusions
Measles is an extremely contagious viral disease that,
before the widespread use of measles vaccine, affected
almost every child in the world. High-risk groups for
measles complications include infants and persons suf-
fering from chronic diseases and impaired immunity,
or from severe malnutrition, including vitamin A de-
ciency. An excellent, live, attenuated measles vaccine
has been available since the 1960s and currently reaches
about 70% of the world’s children through national child-
hood immunization programmes. In most industrialized
countries, measles is now well controlled or even elimi-
nated. A comprehensive immunization strategy, including
strengthening of routine immunization services, periodic
supplementary immunization activities (SIAs) and inten-
sied surveillance, has also proved successful in many de-
Vaccins antirougeoleux
Note d’information de l’OMS
Conformément à son mandat, qui consiste notamment à conseil-
ler les Etats Membres en matière de politique sanitaire, l’OMS
publie une série de notes d’information régulièrement actuali-
sées sur les vaccins et les associations vaccinales contre les mala-
dies qui ont un impact sur la santé publique internationale. Ces
notes d’information concernent principalement l’utilisation des
vaccins dans le cadre des programmes de vaccination à grande
échelle; l’utilisation limitée de la vaccination, telle qu’elle se pra-
tique essentiellement dans le secteur privé, peut compléter uti-
lement les programmes nationaux mais n’est pas mise en avant
dans ce type de document. Les notes d’information résument
l’essentiel des données de base sur les différentes maladies et les
vaccins correspondants et présentent en conclusion la position
actuelle de l’OMS concernant leur utilisation dans le monde. Ces
notes sont revues par un certain nombre de spécialistes, à l’OMS
et à l’extérieur, et sont principalement destinées aux respon-
sables nationaux de la santé publique et aux administrateurs des
programmes de vaccination. Toutefois, elles peuvent également
intéresser les organismes internationaux de nancement, les fa-
bricants de vaccins, le corps médical ou les médias scientiques.
Résumé et conclusions
La rougeole est une maladie virale extrêmement contagieuse qui,
avant la généralisation du vaccin, frappait pratiquement tous les
enfants dans le monde. Les groupes à haut risque de complica-
tions sont les nourrissons et les personnes souffrant de maladies
chroniques, immunodéprimées, ou souffrant de malnutrition
sévère, y compris d’avitaminose A. Un excellent vaccin antirou-
geoleux vivant atténué existe depuis les années 60 et permet
actuellement d’atteindre près de 70% des enfants dans le monde
grâce à des programmes nationaux de vaccination infantile. Dans
la plupart des pays industrialisés, la rougeole est maintenant bien
maîtrisée, voire éliminée. Une stratégie globale de vaccination,
comprenant le renforcement des services de vaccination systéma-
tique, des activités périodiques de vaccination supplémentaire et
une surveillance intensiée s’est également révélée efcace dans
de nombreux pays en développement. Toutefois, le degré élevé
RELEVE EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE, No 14, 2 AVRIL 2004 131
veloping countries. However, the high infectivity of measles
virus means that a small percentage of susceptible individu-
als are sufcient to maintain viral circulation in populations
of a few hundred thousand. In many countries, including
several in Africa and Asia, national childhood immuniza-
tion programme coverage remains low. These countries
carry a disproportionate burden of global measles deaths,
which in 2002 were estimated to number about 610 000,
mostly among infants and young children. Many more indi-
viduals suffer from measles complications such as malnu-
trition and permanent neurological disorders.
The live, attenuated measles vaccines that are now in-
ternationally available are safe, effective and relatively
inexpensive and may be used interchangeably in immu-
nization programmes.
Where measles vaccine has been combined with rubella
vaccine (MR)1 or mumps and rubella vaccine (MMR),1
the protective immune response to the individual com-
ponents remains unchanged. The use of such combined
vaccines is logistically and programmatically sound and
is recommended in areas where the disease burden of
mumps and rubella disease burden is high, when the vac-
cine is affordable and, in the case of rubella, where vac-
cine coverage rates can be sustained at >80%.
Several carefully conducted studies have been unable
to conrm preliminary reports alleging an association
between receipt of live attenuated measles vaccine or
MMR and the occurrence of autism or chronic bowel
inammation.
Immunization against measles is recommended for all
susceptible children and adults for whom measles vacci-
nation is not contraindicated. The vaccine should be used
to prevent outbreaks; large-scale vaccination to control
ongoing outbreaks is of limited value.
Asymptomatic HIV infection is an indication, not a
contraindication, for measles vaccination. Ideally, the
vaccine should be offered as early as possible in the
course of HIV infection. In areas where measles is preva-
lent, or during outbreaks, individuals with early signs of
HIV-induced immunosuppression may also be consid-
ered for vaccination.
The recommended age for measles vaccination depends
on the local measles epidemiology as well as on program-
matic considerations. In most developing countries, high
attack rates and serious disease among infants necessi-
tate early vaccination, usually at 9 months of age, despite
the relatively low (80–85%) seroconversion rates follow-
ing vaccination in this age group. Unless severely im-
munocompromised, HIV-infected infants should receive
measles vaccine at 6 months of age, followed by an ad-
ditional dose at 9 months.
In most industrialized countries, national health systems
are consistently able to provide measles vaccine to a high
proportion of infants, with a concomitant reduction in
measles virus circulation. The probability of an infant
being exposed to measles before his or her rst birthday
1 For details, see the WHO position papers on rubella vaccines (No. 20, 2000, pp. 161–
169) and mumps vaccines (No. 45, 2001, pp. 346–355).
d’infectiosité du virus rougeoleux signie qu’un faible pourcen-
tage d’individus sensibles suft pour maintenir la circulation du
virus dans des populations de quelques centaines de milliers de
personnes. Dans de nombreux pays, y compris plusieurs pays
d’Afrique et d’Asie, la couverture des programmes nationaux
de vaccination infantile reste faible. Ces pays enregistrent donc
une part disproportionnée des décès par rougeole qui, en 2002,
étaient estimés dans le monde à 610 000 environ, principalement
parmi les nourrissons et les jeunes enfants. Beaucoup d’autres
sujets souffrent de complications de la rougeole telles que la mal-
nutrition ou des troubles neurologiques permanents.
Les vaccins antirougeoleux vivants atténués actuellement dis-
ponibles au niveau international sont sans danger, efcaces,
rela tivement peu coûteux et peuvent être utilisés de façon inter-
changeable dans le cadre des programmes de vaccination.
Lorsque le vaccin antirougeoleux est associé au vaccin antirubéo-
leux (RR)1 ou aux vaccins anti-ourliens et antirubéoleux (ROR)1,
la réponse immunitaire protectrice aux constituants individuels
reste inchangée. L’utilisation de ces vaccins associés est justiée
du point de vue logistique et programmatique et est recomman-
dée dans les régions où la charge de morbidité due aux oreillons
et à la rubéole est élevée, le vaccin est abordable et dans le cas de
la rubéole, les taux de couverture vaccinale peuvent être mainte-
nus à plus de 80%.
Plusieurs études rigoureuses ont été effectuées sans toutefois
permettre de conrmer les rapports antérieurs faisant état d’une
association entre l’administration du vaccin antirougeoleux vi-
vant atténué ou du ROR et l’autisme ou l’inammation chronique
du tube digestif.
La vaccination antirougeoleuse est recommandée pour tous les
enfants et adultes sensibles chez qui elle n’est pas contre-indi-
quée. Le vaccin doit être utilisé pour prévenir les amblées; la
vaccination de masse pour maîtriser une épidémie en cours ne
présente qu’une utilité limitée.
L’infection à VIH asymptomatique est une indication et non une
contre-indication pour la vaccination antirougeoleuse. L’idéal
serait de proposer le vaccin dès que possible en cas d’infection
à VIH. Dans les zones de prévalence de la rougeole, ou pendant
les épidémies, on peut également envisager de vacciner des per-
sonnes présentant des signes précoces d’immunodépression
induite par le VIH.
L’âge recommandé pour la vaccination antirougeoleuse dépend
de l’épidémiologie locale de la maladie ainsi que de considéra-
tions programmatiques. Dans la plupart des pays en développe-
ment, les taux d’atteinte élevés et la gravité de la maladie chez
les nourrissons exigent une vaccination précoce, généralement à
9 mois, malgré le fait que dans ce groupe d’âge, les taux de séro-
conversion consécutifs à la vaccination sont relativement plus
faibles (80-85%). A moins d’être sévèrement immunodéprimés,
les nourrissons infectés par le VIH devraient être vaccinés contre
la rougeole à 6 mois, et un rappel devrait être effectué à 9 mois.
Dans la plupart des pays industrialisés, les systèmes nationaux de
santé sont en mesure de vacciner en permanence contre la rougeole
une forte proportion de nourrissons, ce qui entraîne une réduction
concomitante de la circulation du virus rougeoleux. La probabilité
pour un nourrisson d’être exposé à la rougeole avant son premier
1 Pour plus de détails, consulter les notes d’information de l’OMS sur les vaccins antirubéoleux (No
20, 2000, pp. 161-169) et anti-ourliens (No 45, 2001, pp. 346-355).
132 WEEKLY EPIDEMIOLOGICAL RECORD, NO. 14, 2 APRIL 2004
is low. It is therefore recommended that measles vaccina-
tion be deferred until a child is 12–15 months old, when
seroconversion rates in excess of 90% may be expected.
To ensure optimum population immunity, all children
should be given a second opportunity for measles immu-
nization. Although generally administered at school entry
(age 4–6 years), the second dose may be given as early as
one month following the rst dose, depending on the lo-
cal programmatic and epidemiological situation.
In countries with measles elimination goals, a one-time-
only measles SIA should be considered, targeting all
children aged 9 months to 14 years, regardless of disease
history or previous vaccination status. Efforts are also
needed to target specic groups of young adults who
may be at increased risk for measles infection, including
military recruits, university students, health care work-
ers, refugees and international travellers to measles-
endemic areas. Efforts to eliminate measles require
careful surveillance, including the capacity for labora-
tory conrmation of suspected measles cases.
Although global measles eradication may be technically
feasible, a step-wise elimination strategy, such as that
implemented by many industrialized countries and now
also adopted by 4 of 6 WHO regions, may be more re-
alistic. The strategy of strengthening routine immuniza-
tion services, combined with periodic SIAs, has proved
cost-effective in developed as well as in less-developed
countries. However, the initial focus should be on reduc-
ing measles morbidity and mortality in countries where
the burden of the disease is highest.
Background
Public health impact
Measles virus is probably the most infectious agent causing
human disease. The virus is an exclusive human pathogen
– it has no animal reservoir and no vector. It is transmit-
ted by respiratory droplets, via aerosol and direct contact.
The average interval from exposure to onset of rash is 14
days (range 7–18 days); patients are contagious from 2–3
days before until 1–2 days after onset of the rash. Persistent
infection does not normally occur. When measles virus is
introduced into a non-immune population, 90–100% of
individuals commonly become infected and practically
all develop clinical illness. In areas with tropical climates,
most cases of measles occur during the dry season, where-
as in areas with temperate climates the incidence peaks
during late winter and early spring.
Measles can be readily prevented by vaccination. How-
ever, despite about 70% global vaccination coverage,
measles remains the leading vaccine-preventable killer
of children. In 2002, the number of global measles deaths
was estimated to be approximately 610 000, with most
deaths occurring among infants and young children liv-
ing in Africa and south and east Asia. Many more indi-
viduals suffer from measles complications such as severe
malnutrition (including aggravated vitamin A decien-
cy), deafness, blindness or damage to the central nervous
anniversaire est faible. Il est donc recommandé de reporter la vacci-
nation antirougeoleuse à l’âge de 12 à 15 mois, puisqu’on peut alors
s’attendre à des taux de séroconversion supérieurs à 90%.
An d’assurer une immunité optimale de la population, tous les
enfants devraient bénécier d’une seconde chance de vaccination
antirougeoleuse. Bien que généralement administrée à l’entrée à
l’école (4 à 6 ans), la seconde dose peut être administrée à partir
d’un mois après la première, selon la situation épidémiologique
et programmatique locale.
Dans les pays qui se sont xés des objectifs pour l’élimination de
la rougeole, une activité de vaccination supplémentaire unique
devrait être envisagée, ciblant tous les enfants âgés de 9 mois à
14 ans, quels que soient leurs antécédents de maladie ou leur état
vaccinal préalable. Des efforts sont également nécessaires an de
cibler des groupes spéciques de jeunes adultes qui pourraient
être exposés à un risque accru d’infection rougeoleuse, notam-
ment les jeunes recrues, les étudiants, les agents de santé, les réfu-
giés ou les voyageurs internationaux se rendant dans des zones
d’endémie. Les efforts en vue de l’élimination de la rougeole
exigent une surveillance très stricte, et notamment des moyens
de conrmation en laboratoire des cas présumés.
Même si l’éradication mondiale de la rougeole peut être techni-
quement réalisable, une stratégie d’élimination progressive, telle
que celle mise en œuvre dans de nombreux pays industrialisés et
désormais adoptée également par 4 des 6 Régions de l’OMS, peut
s’avérer plus réaliste. La stratégie consistant à renforcer les ser-
vices de vaccination systématique, alliée à des activités de vacci-
nation supplémentaire périodiques s’est révélée d’un bon rapport
coût/efcacité dans les pays développés comme dans les pays en
développement. Toutefois, dans un premier temps, l’accent doit
être mis sur la réduction de la morbidité et de la mortalité par
rougeole dans les pays où la charge de la maladie est la plus élevée.
Considérations générales
Considérations de santé publique
Le virus rougeoleux est sans doute l’agent pathogène le plus in-
fectieux pour l’homme, qu’il touche exclusivement. Il n’a pas de
réservoir animal ni de vecteur. Le virus de la rougeole est trans-
mis par les gouttelettes respiratoires, sous forme d’aérosol ou par
contact direct. L’intervalle moyen entre l’exposition et l’apparition
de l’exanthème est de 14 jours (fourchette 7-18 jours); les patients
sont contagieux 2 à 3 jours avant l’éruption et 1 ou 2 jours après.
L’infection n’est généralement pas persistante. Lorsque le virus
rougeoleux est introduit dans une population non immune, 90 à
100% des individus sont généralement infectés et pratiquement
tous présentent les signes cliniques de la maladie. Dans les régions
tropicales, la plupart des cas de rougeole surviennent pendant la
saison sèche, alors que sous les climats tempérés, les pics d’inci-
dence se situent à la n de l’hiver et au début du printemps.
La rougeole peut être facilement évitée par la vaccination. Toute-
fois et malgré une couverture vaccinale mondiale d’environ 70%,
elle demeure la principale maladie infantile mortelle évitable
par vaccination. En 2002, le nombre de décès par rougeole dans
le monde a été estimé à environ 610 000, la plupart survenant
chez les nourrissons et les jeunes enfants en Afrique et en Asie
du Sud et de l’Est. Beaucoup d’autres souffrent de complications
de la rougeole telles que la malnutrition sévère, notamment une
avitaminose A aggravée, la surdité, la cécité ou des lésions du sys-
tème nerveux central. Dans les pays qui ont atteint et qui main-
RELEVE EPIDEMIOLOGIQUE HEBDOMADAIRE, No 14, 2 AVRIL 2004 133
system. In countries that have achieved and maintained
relatively high levels of measles vaccination coverage,
there has been a gradual increase in the average age of
affected individuals, with more cases occurring in older
children, adolescents and young adults.
The pathogen and the disease
Measles virus is an enveloped, ribonucleic acid virus of
the genus Morbillivirus, a member of the Paramyxoviri-
dae family. It is single-stranded, of negative polarity, and
antigenically stable, and only one serotype exists. The en-
velope of measles virus contains haemagglutinin and fu-
sion protein. The haemagglutinin is responsible for viral
binding to the surface of host cells and the fusion protein
for viral uptake into the cell. Antibodies to haemaggluti-
nin correlate with protection against disease. Genomic
sequencing data have so far identied at least 20 different
genotypes among measles virus strains isolated in vari-
ous parts of the world. However, the genetic differences
between these lineages is of the order of 0.5% and its bio-
logical signicance, if any, is not known. These changes
do not seem to interfere with the protective efcacy of
the current measles vaccines, which are based on viruses
isolated several decades ago. Measles virus is inactivated
rapidly in sunlight, heat and extremes of pH, but remains
viable over long periods when stored at –20 °C to –70 °C.
Following inhalation of virus-containing droplets, mea-
sles virus infects the nasopharyngeal epithelium and soon
extends to cells of the reticuloendothelial tissues. Some
5–7 days after exposure, the infection is spread through
the bloodstream to the skin, and conjunctivae and within
the respiratory tract. Viraemia peaks towards the end of
the incubation period, when patients develop prodromal
symptoms of high fever, cough, coryza and conjunctivi-
tis. The typical rash appears after another 3–4 days, often
accompanied by fever peaking at 39–40 °C. The maculo-
papular rash spreads from the face and neck to the trunk
and extremities, fading after about 3 days. At the onset
of rash, bluish-white Koplik’s spots, which are pathogno-
monic of measles, may be seen in the oral mucosa. Pa-
tients normally improve by the third day of rash, and
are fully recovered 7–10 days from the onset of disease.
Most persons recover from measles without sequelae.
However, severe forms of the disease, including bleeding
from skin and mucosa, may occur. Persons with malnutri-
tion, especially vitamin A deciency, or with severe immu-
nological disorders such as advanced HIV infection are at
increased risk of developing severe or even fatal measles.
Relatively common complications of measles include
otitis media, laryngo-tracheobronchitis and pneumonia.
Among children less than 5 years of age, frequent measles
com plications include otitis media (5–15%) and pneumonia
(5–10%). In developing countries, persistent diarrhoea
with protein-losing enteropathy may ensue, particularly
in young infants. Measles encephalitis, which is consid-
ered an auto-immune disorder, occurs once in about
1000 cases; subacute sclerosing panencephalitis (SSPE),
a slowly progressive infection of the central nervous sys-
tem, occurs once in about 100 000 measles cases. Some
complications associated with measles may be facilitated
by the transient suppression of cellular immunity, which
is a characteristic feature of the disease. In developing
tiennent des niveaux de couverture vaccinale relativement élevés,
on a observé une augmentation progressive de l’âge moyen des
individus touchés, la plupart des cas survenant chez les enfants
plus âgés, les adolescents et les jeunes adultes.
L’agent pathogène et la maladie
Le virus rougeoleux est un virus enveloppé à ARN appartenant au
genre Morbillivirus, membre de la famille des Paramyxoviridés. Il
s’agit d’un virus à ARN monocaténaire, à polarité négative, antigé-
niquement stable et dont il n’existe qu’un seul sérotype. L’enveloppe
du virus contient une hémagglutinine et une protéine de fusion.
L’hémagglutinine permet la xation du virus à la surface des cel-
lules hôtes et la protéine de fusion la pénétration du virus dans la
cellule. Les anticorps dirigés contre l’hémagglutinine assurent la
protection contre la maladie. Les données relatives au séquençage
génomique ont permis jusqu’ici d’identier au moins 20 génotypes
différents parmi les souches de virus rougeoleux isolées dans di-
verses parties du monde. Toutefois, la différence génétique entre
ces lignées est de l’ordre de 0,5% et son importance biologique
éventuelle n’est pas connue. Ces changements ne semblent pas agir
sur l’efcacité protectrice des vaccins antirougeoleux actuels, qui
sont préparés à partir de virus isolés il y a plusieurs décennies. Le
virus rougeoleux est rapidement inactivé par la lumière solaire,
la chaleur ou des pH extrêmes mais reste longtemps viable s’il est
stocké à des températures de –20 °C à –70 °C.
A la suite de l’inhalation de gouttelettes contenant du virus, celui-ci
infecte l’épithélium rhinopharyngé et se propage rapidement aux
cellules des tissus réticuloendothéliaux. Cinq à 7 jours après l’expo-
sition, l’infection gagne la peau, les conjonctives et les voies respira-
toires par le biais de la circulation sanguine. La virémie culmine vers
la n de la période d’incubation, lorsque les patients présentent les
symptômes avant-coureurs de la rougeole : forte èvre, toux, coryza
et conjonctivite. L’exanthème caractéristique apparaît 3 à 4 jours
après, et s’accompagne souvent de clochers thermiques à 39-40°.
L’exanthème maculo-papulaire apparaît à la face et au cou et s’étend
au tronc et aux extrémités, disparaissant au bout de 3 jours environ.
A l’apparition de l’exanthème, des tâches blanchâtres (signe de Ko-
plik), pathognomoniques de la rougeole, peuvent être observées sur
la muqueuse buccale. L’état des patients s’améliore normalement
trois jours après le début de l’éruption et ils sont pleinement remis
7 à 10 jours après l’apparition de la maladie.
La plupart des gens ne gardent aucune séquelle de la rou-
geole. Toutefois, des formes sévères de la maladie, notamment
les formes hémorragiques (saignements de la peau et des mu-
queuses) peuvent apparaître. Les personnes souffrant de malnu-
trition, et notamment d’avitaminose A, et les personnes souffrant
de troubles immunologiques sévères tels qu’une infection à VIH
à un stade avancé, sont plus exposées au risque de complications
graves, voire mortelles, de la maladie. Les complications relative-
ment courantes de la rougeole sont l’otite moyenne, la laryngo-
trachéo-bronchite et la pneumonie. Chez les enfants de moins de
cinq ans, les complications fréquentes de la rougeole sont l’otite
moyenne qui survient dans 5 à 15% des cas et la pneumonie dans
5 à 10%. Dans les pays en développement, une diarrhée persistante
accompagnée d’entéropathie avec perte de protéines peut appa-
raître, en particulier chez les jeunes nourrissons. L’encéphalite
rougeoleuse, qui est considérée comme un trouble auto-immun,
survient dans environ 1 cas sur mille; la leuco-encéphalite scléro-
sante subaiguë, une infection évolutive du système nerveux cen-
tral évoluant lentement survient dans environ 1 cas sur 100 000.
Certaines complications associées à la rougeole peuvent être fa-
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