
Strasbourg s'y développe après 1970 (concernant en outre Lampertheim). Eschau et Plobs-
heim ne sont encore que peu impliquées, tout comme les villages de l'ouest au contact des
Ackerlands proches.
Les années 1975-1990/92 sont marquées par une nouvelle poussée de la construc-
tion de logements sur les grosses communes du nord (en y ajoutant toutefois Lamper-
theim)– mais pour s'affaiblir ensuite, sauf à la Wantzenau – ainsi que, cette fois, sur
Eschau-Plobsheim parallèlement aux gains maintenus sur Fegersheim-Lipsheim. Partout encore
prédominent les maisons individuelles recherchées par les ménages constitués avec enfants ; et,
sauf en zones commerciales, les emplois n'y augmentent plus. Malgré des nouvelles construc-
tions, les villages de l'ouest n'ont pas encore atteint chacun les 1 500 à 2 200 âmes.
La phase plus contemporaine apporte divers infléchissements à ce schéma. Dans l'ac-
croissement démographique, voici que Reichstett a une population qui se contracte de quelque
250 personnes entre 1990 et 1999, et de 400 autres entre 1999 et 2009 ; que Mundolsheim
perd 200 âmes et Vendenheim et Lampertheim stagnent entre 1999 et 2009 avec des soldes
migratoires devenant négatifs ces dernières années ; au nord, les progrès se portent sur Eck-
wersheim (+ 200 habitants entre 1999 et 2009) et se maintiennent à la Wantzenau (+ 500
résidents, après + 1 000 entre 1990 et 1999). Au sud, par contre, les trends de croissance par
soldes migratoires positifs sont poursuivis sur Eschau, Fegersheim et Lipsheim ; mais Plobs-
heim, à l'inverse, perd en solde migratoire et en population totale.
Le lot des communes de l'ouest se dissocie : alors que Holtzheim enregistre de nets gains
(+ 500 âmes de 1990 à 1999 et + 300 entre 1999 et 2009), stagnent, voire fléchissent, les
populations de Oberschaeffolsheim, Achenheim, Entzheim et Blaesheim.
Bref, toute une partie de ce qui représentait une « deuxième couronne » géographique connaît
une évolution proche des traits démographiques significatifs de « première couronne » ; plusieurs
localités peinent à garder sur leur ban des jeunes et des jeunes ménages, et à conforter
les équipements que leur croissance les avait incitées à réaliser. Certaines sont confrontées à une
problématique de densification, voire de « renouvellement » urbain. Et si l'on s'en tient aux réali-
sations de logements récents, on remarque l'importance prise désormais par l'habitat en immeu-
bles collectifs, ou celle de participation aux engagements de construction dans des ZAC et
« écoquartiers » semblables aux opérations de type urbain : ZAC de Reichstett, « Les Portes du
Kochersberg » à Vendenheim, « Parc » à Mundolsheim, « Schwemmloch » à la Wantzenau…
Ce bref historique permet de relever des degrés d'hétérogénéité de peuplement et de traits
sociaux « construits » par la périurbanisation. Ainsi, la diversité des CSP est sensible à Mun-
dolsheim, Reichstett ou Vendenheim (arrivants ouvriers, employés ou catégories aisées accédants
dans les lotissements successifs, éventail d'emploi local), comme à Fegersheim-Lipsheim : ces
lieux se sont ouverts au logement social. À l'inverse, des communes restées « villageoises » et arc-
boutées sur cette image, entendent être à l'écart du locatif social, de la résidence en immeubles
collectifs et cultivent un certain « entre-soi ». Les données fiscales de 2009 montrent nettement
ces différences de composition : plus de 70 % de ménages imposables (et des impôts moyens
par foyer entre 3 000 et 4 390 euros) à La Wantzenau, Lampertheim ou Eckwersheim, ou à
Achenheim et Blaesheim, quand les ménages imposables sont en proportion inférieure à 70 %
et les montants situés entre 2 250 et 2 700 euros pour Reichstett, Miundolsheim ou Vendenheim.
Fegersheim-Lipsheim et Eschau sont en positions intermédiaires, comme Holtzheim.
Au final, plusieurs des villages des années 60 sont devenues de véritables villes de par
leur nombre d'habitants : La Wantzenau approche les 6 000, Mundolsheim ,Vendenheim et
Fegersheim dépassent les 5 000 , Reichstett les 4 500, et Eschau les 4 800. Ce sont autant de
points d'ancrage pour une vie de proximité en deuxième couronne accolée à la grande agglo-
mération, avec collège (sauf Fegersheim, mais ajouter Achenheim), avec médiathèque ou cen-
tre culturel, crèches, et maison de retraite ou EHPAD (plus Holtzheim), gamme de services. Leur
taille les inscrit dans l'application des prescriptions de la loi SRU pour le logement social, et les
amène à une composition plus complexe que le seul binôme « village-lotissements » pour toutes
sortes d'aspects urbanistiques (voirie, espaces publics, dessertes en TC…) où la CUS est appe-
lée à la rescousse. Les positions et gestions strictement locales ne sont plus de mise, quand
celles-ci règnent encore dans les villages de lisière ouest.
Insertion dans le « système économique métropolitain »
Comme on l'a évoqué supra, précoces ont été les
zones d'activités nées durant les Trente
Glorieuses,
en phase de desserrement industriel et artisanal de l'agglomération comme de
développement économique diversifié adossé à l'attractivité métropolitaine en progrès : les
implantations de la raffinerie de Reichstett, de Polysar-Lanxess à la Wantzenau, de Lilly-France à
ASSOCIATION DE PROSPECTIVE RHÉNANE
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