risquent aussi d’avoir des conséquences sur la santé humaine, les ressources en eau, la
biodiversité, l’économie et la gouvernance et de porter atteinte aux fondements des moyens
d’existence des populations africaines.
Les modifications engendrées par le changement climatique sur des ressources essentielles
à la subsistance des populations, telles que l’eau et la terre, auront un impact significatif
sur leur sécurité immédiate et future. Dans un tel contexte, la communauté internationale
craint que les changements climatiques renforcent l’instabilité qui préexiste dans de
nombreuses sociétés africaines et génèrent des conflits violents, particulièrement dans les
États faibles et fragiles dotés d’institutions et de systèmes de gouvernement mal adaptés.
En fait, de nombreux rapports gouvernementaux et d’organisations internationales publiés
récemment évoquent l’impact des changements climatiques sur la sécurité étatique et
internationale ainsi que sur les risques de conflits. L’Afrique est considérée presque
universellement comme le continent qui court le plus de risques de subir des conflits
générés par le climat; une fonction du fait que l’économie de ce continent est fondée sur
des secteurs dépendants du climat (ex. agriculture pluviale); mais une fonction également
de ses antécédents de conflits liés aux ressources et de conflits ethniques et politiques. Les
migrations climatiques futures représentent, pour l’Académie mondiale pour la paix, le lien
le plus plausible entre changements climatiques et conflits (Gleditsch et al., 2007) alors
que le Conseil consultatif allemand sur le changement global (WBGU) identifie deux
autres sphères probables de conflits : l’accès aux ressources en eau et aux terres arables.
En fait, les changements climatiques n’accroîtront pas les risques de conflits en isolation
d’autres facteurs importants (pauvreté endémique, inégalité dans la répartition des
richesses et des terres, chômage, épidémies, etc.) mais joueront plutôt un rôle de catalyseur
ou d’accélérateur de crises. Ils risquent d’aggraver les tensions sociales existantes et
d’ajouter de la pression sur des économies déjà vulnérables. Ces pressions sur le système
de gouvernance entraînent le risque que certains États ne parviennent plus à remplir leurs
fonctions clés alors qu’il a été démontré que la stabilité politique, la légitimité et la
performance globale du système politique sont directement liés aux risques de conflits.
Ainsi, de nombreux facteurs socio-économiques et politiques font en sorte que le continent
africain soit particulièrement vulnérable aux déclenchements de conflits. Il semble
probable que d’éventuels conflits violents se développent à l’interne entre différents