LA PHILOSOPHIE ET SES MATIERES E

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 LA PHILOSOPHIE ET SES MATIERES ETRANGERES
Mon propos s’articule autour de l’idée de savoir comment la construction du concept de matière étrangère peut devenir une méthode ou tout au moins un critère pouvant dans le cas de Canguilhem l’aider à appréhender le vivant et dans le mien de me permettre d’approcher des critères nécessaires à la compréhension de ce qu’est la réflexion philosophique. En examinant les conditions de possibilité de la réflexion philosophique, selon le point de vue de son objet, la prise en compte du concept de « matière étrangère pour la philosophie nous est appru comme nécessaire. Cette succincte présentation à donc pour objet principal d’éclairer le concept de matière étrangère et de soumettre à votre jugement la pertinence de l’intreprétation que j’en donne. I – Identifier le concept de matière étrangère : la question des rapports entre matière étrangère (pour la philo) et philosophie selon le point de vue de la normativité philosophique.
Canguilhem aborde la pratique philosophique en fonction d’une extériorité constitutive au travers de la médecine, ce qui le conduit à affirmer dès l’introduction du livre, Le Normal et le pathologique : « la philosophie est une réflexion pour qui toute matière étrangère est bonne, et nous dirions volontiers pour qui bonne matière doit être étrangère ». La médecine permet dans sa transposition à la philosophie, non de résoudre les problèmes mais de les déplacer de l’abstrait vers le concret. Il faut dès lors s’attacher à l’idée que le problème concret préexiste à son analyse. En tant que jugement (« effort de l’esprit humain pour donner une valeur à l’expérience humaine ») porté sur le concret la philosophie vient après ce même élément. La philosophie est productrice de normes, or ces normes sont toujours secondes. Ainsi, la norme est la position d’unjugement de valeur dans lequel s’exprime « l’insuffisance d’un savoir actuel ». Ce qui échappe à la norme comme ce qui lui est premier et antécdent peut être considéré comme a­normal, en tant qu’extérieur et échappant à la norme : « L’anormal logiquement est existentiellement premier ». Il semble dès lors évident que ce Canguilhem nomme « matière étrangère » pour la philosophie revêt un caractère nécessaire, le non­
philosophique précède chronologiquement et de manière fondamentale le philosophique. Analogiquement les rapports qu’entretiennent la matière étrangère pour la philosophie et ce que l’on peut considérer comme un objet por la philosophie seraient similaires aux rapports entre le concret et l’abstrait, le donné au visé, de la chose à la l’objet. Ce point de vue vous paraît­il pertinent ?
II – catégoriser les matières étrangères : existe­t­il plusieurs catégories de matières étrangères, si oui lesquelles ?
Il est possible de résumer sous forme d’un schéma à l’instar de Y Schwartz cette question des matières étrangères à la philosophie, pour mieux en dévoiler le sens et permettre de synthétiser ce qui se trouve en jeu dans l’activité philosophique: ce schéma comporterait 3 pôles en interaction répartis en I° le patrimoine de la philosophie (le donné, le construit, le pensé, l’homogéne, l’unifié) II° le travail philosophique au présent et enfin III° les matières étrangères (le concret, l’hétérogène).
Schéma I : pour la philosophie (I) le patrimoine de la philosophie (le pensé, le questionné)
(II) les matières étrangères (III) le travail de la philosophie au présent
(l’impensé, le non­questionné)
Schéma II : pour la médecine
(I)
le patrimoine médical scientifique et technique
Tw médical au présent,
(II) la professionalité médicale doît maîtriser au mieux le (III) pôle (I) pour s’affronter au pôle (III)
Matière relativement étrangère : les vivants humains en quête problématique
de santé, tjrs partiellement
à réapproprier Aucun de ces trois éléments ne saurait être supprimé sans déséquilibrer et rompre ce qui constitue l’essence même de l’activité philosophique à savoir la réflexion. Mais pour revenir à la question qui nous préoccupe à savoir d’illustrer ce concept de matière étrangère, la question de l’objet en philosophie devient prépondérante. Un objet pour la philosophie : Une discipline, et surtout un problème concernant une discipline peut être défini comme objet pour la philosophie à partir du moment où l’on est en posséssion des conditions limites de ce problème. Si ce problème n’est pas ou mal délimité, que les conditions limites n’en sont pas fixées, dès lors ce problème ne peut être défini comme objet pour la philosophie mais plutot en revanche comme matière étrangère à la philosophie.
Le travail de la philosophie et par la même son retravail par rapport à son patrimoine deviennent plus évident puisque à chaque moment ces matières étrangères apparaissent comme et dans un chaos de problèmes, et c’est ce même chaos qui nécessite de faire à nouveau appel à la réflexion philosophique afin de réintroduire des principes d’unité définis comme problèmes.
Ma préoccupation dès lors est de savoir si, considérant que l’on peut identifier ce que Canguilhem nomme « les matières étrangères », l’on peut en définir des catégories ? !
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