Il est possible de résumer sous forme d’un schéma à l’instar de Y Schwartz cette question des
matières étrangères à la philosophie, pour mieux en dévoiler le sens et permettre de
synthétiser ce qui se trouve en jeu dans l’activité philosophique: ce schéma comporterait 3
pôles en interaction répartis en I° le patrimoine de la philosophie (le donné, le construit, le
pensé, l’homogéne, l’unifié) II° le travail philosophique au présent et enfin III° les matières
étrangères (le concret, l’hétérogène).
Schéma I : pour la philosophie
(I) le patrimoine de la philosophie (le pensé, le questionné)
(II) les matières étrangères (III) le travail de la philosophie au présent
(l’impensé, le non-questionné)
Schéma II : pour la médecine
(I) le patrimoine médical scientifique et technique
Tw médical au présent,
(II) la professionalité médicale
doît maîtriser au mieux le
(III) pôle (I) pour s’affronter au pôle (III)
Matière relativement étrangère :
les vivants humains en quête problématique
de santé, tjrs partiellement
à réapproprier
Aucun de ces trois éléments ne saurait être supprimé sans déséquilibrer et rompre ce qui
constitue l’essence même de l’activité philosophique à savoir la réflexion. Mais pour revenir à
la question qui nous préoccupe à savoir d’illustrer ce concept de matière étrangère, la
question de l’objet en philosophie devient prépondérante. Un objet pour la philosophie : Une
discipline, et surtout un problème concernant une discipline peut être défini comme objet pour
la philosophie à partir du moment où l’on est en posséssion des conditions limites de ce
problème. Si ce problème n’est pas ou mal délimité, que les conditions limites n’en sont pas
fixées, dès lors ce problème ne peut être défini comme objet pour la philosophie mais plutot
en revanche comme matière étrangère à la philosophie.
Le travail de la philosophie et par la même son retravail par rapport à son patrimoine
deviennent plus évident puisque à chaque moment ces matières étrangères apparaissent
comme et dans un chaos de problèmes, et c’est ce même chaos qui nécessite de faire à
nouveau appel à la réflexion philosophique afin de réintroduire des principes d’unité définis
comme problèmes.
Ma préoccupation dès lors est de savoir si, considérant que l’on peut identifier ce que
Canguilhem nomme « les matières étrangères », l’on peut en définir des catégories ? !