« Victor Hugo, mon amour »
ou
« A imer , ce s t p l u s que viv re »
d a p r è s l a c o r r e s p o n d a n c e d e J u l i e t t e D r o u e t e t V i c t o r H u g o
Un spectacle d'Anthéa Sogno,
mis en scène par Jacques Décombe
avec Anthéa Sogno et Sacha Petronijevic
Comédie Bastille
5 rue Nicolas Appert, 75012 Paris
Du mercredi au samedi à 19 h 30 et le dimanche à 17 h 30
À partir du 16 octobre 2008 et prolongations jusqu’au 29 mars 2009
Durée du spectacle : 1h 20
Réservations :01 48 07 52 07
Pour tout contact Anthéa Sogno : 06.03.67.20.50
antheasogno@gmail.com
Site de la compagnie : www.antheasogno.com
Site du spectacle : www.victor-hugo-mon-amour.fr
Attachée de presse
Monique Dupont : 06.19.15.04.72/ 01 43 20 51 38
duponmonique@yahoo.fr
Sujet de la pièce
Rencontre, désir, passion, jalousie, exil, c’est l’histoire de ce couple mythique et
mémorable qu’ont formé Juliette Drouet et Victor Hugo. Une vie d’amour que la fiction
n’aurait pas osé imaginer, ou la véritable histoire d’un demi-siècle de passion ponctuée
par vingt trois mille lettres échangées.
À partir de cette monumentale correspondance, Anthéa Sogno a composé ce spectacle qui
illustre les grands moments de leur vie amoureuse, littéraire et politique.
Résumé
En 1833, un jeune dramaturge tombe amoureux d’une princesse de théâtre. Jaloux, il lui
demande d’abandonner la scène. Par amour, elle accepte, et comme elle s’ennuie : « Ecris-
moi, lui dit-il, écris-moi tout ce qui te trottera par la tête, tout ce qui te fera battre le cœur. »
Telle est l’origine de la merveilleuse correspondance que Juliette et Victor nous ont laissée
en héritage de leur amour. De leur histoire il fallait tout raconter, de leur rencontre en
1833, lors de la lecture de « Lucrèce Borgia », jusqu'au 11 mai 1883, date à laquelle, après
l’avoir adoré au point de lui avoir tout sacrifié, elle ferme les yeux. Ce jour-là il se passa
une chose inouïe, Victor Hugo cessa d'écrire, il ferma son encrier pour toujours. Cela
prouve bien que Juliette était non seulement le grand amour de sa vie mais aussi la muse
absolue.
Note d'intention
Le premier tour de force a été de choisir parmi leurs nombreux écrits, tous plus beaux les
uns que les autres, de quoi recréer de véritables dialogues. Comme pour chacune des
adaptations que j’ai faite auparavant, la même exigence m’a saisie, je voulais que tout soit
authentique, que tout ait été dit, susurré ou hurlé. Ainsi, l’enfilade de scènes qui racontent
leur vie, à été construite ainsi : une phrase écrite par Juliette pond parfaitement à une
question extraite d'une des lettres de Victor et ainsi de suite. Puis, quelques extraits de
pièces, de leurs journaux intimes, ou de la presse, tout devait être historique.
Nous avons fait tout cela pour faire du théâtre, disais-je plus haut. En jouant la pièce,
nous nous sommes aperçus que nous étions au-delà, car nous n'interprétons pas des
personnages de théâtre, nous incarnons des personnes qui ont vécu, et nous ne disons pas
des dialogues inventés par un dramaturge, les mots que nous nous disons sont les leurs.
Comment ne pas penser que ces deux-là ne sourient pas tendrement au-dessus de la
Comédie Bastille, comme ils ont sourient au dessus du Théâtre des amants, lors de la
création en Avignon et profitent de notre passage sur terre pour continuer à se dire, 125
ans après leur mort, combien ils s'aiment encore ?
Anthéa So gno
Victor Hugo
À trente ans, Hugo s'est fabriqué un personnage. Les journaux le traitent comme, de nos
jours, en rocker à succès. On parle de lui en périphrases : « l'auteur d'Hernani », « l'auteur de
Notre-Dame de Paris ». Il a des fans. On le hait ou on l’adore, forcé de reconnaître qu’avec ses
allures de grand d'Espagne, il est le chef de file du romantisme.
Aux premiers jours de 1833, au Théâtre de la Porte Saint-Martin, on répète « Lucrèce
Borgia » qu’il met lui-même en scène. Sur scène, une jeune femme éblouissante qui joue un petit
rôle, celui de la princesse Négroni, lance sa réplique : « Mon Dieu, qu'est-ce qui remplit tout le
cœur ? » Lorsque le jeune seigneur vénitien répond : « l'amour », elle est, tournée vers l'auteur et
le regarde. Sans doute, est-ce sa manière de donner un sens à la question, et peut-être à la
réponse.
L'auteur n'a encore rien du luxurieux que ses appétits tyrannisent. Plus riche de fantasmes
que d'expérience, il tient à distance ses admiratrices, et se refuse aux princesses de théâtre. Peut-
être même a-t-il besoin, en ce moment précis, de croire à la vertu car il souffre d’une double
déception, sa femme, se refuse à lui, et file avec Sainte-Beuve, son meilleur ami, un amour
parfumé d'odeurs de fiacres.
Il n'est pas question de céder aux avances de Mademoiselle Juliette qui devra donc faire le
premier pas puis le suivant et tous les autres. Acculée par les dettes, elle finit par lui demander de
l’aider, ce qu’il accepte. Et quinze jours après la première représentation, elle écrira : « Oh ! Ce
soir ce sera tout ! Je me donnerai à toi toute entière. » Elle ne croyait pas si bien dire.
Dans la nuit du 16 au 17 février 1833, jour de Mardi gras, ils deviennent amants.
Dans le chapitre des « Misérables », intitulé le « 16 février 1833 » Victor raconte la nuit de
noces de Cosette et de Marius et donne à ses futurs biographes, une double leçon d'écriture et de
maintien : « Sur le seuil des nuits de noces, un ange est debout, souriant, un doigt sur la bouche.
L'âme entre en contemplation devant un sanctuaire où se fait la célébration de l'amour. »
Est-ce déjà, ce soir-là, « ce qui remplit tout le cœur» ? Elle est pour lui un révélateur, et l'on peut
bien dire que de cette nuit-là découle toute une vie. Vie d'amour et d'esclavage entre ces deux
êtres, car Victor se révèle petit à petit d’une jalousie féroce et pathologique. Il faut dire qu’elle a
sans doute beaucoup à cacher de ses amours qui ont frôlé la prostitution, et ses dettes de bêtes de
luxe l’entraînent vers le gouffre, la mettant à la merci des protecteurs les plus fortunés. Il la veut
toute entière et pas seulement comme elle croyait le dire. Bien entendu, il voudrait la délivrer de
ses créanciers mais les sommes à débourser sont telles que les recettes de Lucrèce Borgia et de
Marie Tudor, même s’il n’avait pas quatre enfants et une maison à tenir, n’y suffiraient pas.
D’autres part, il ne peut d’un coup de baguette magique transformer cette croqueuse de diamants
en une jeune femme prête à attendre son amant, au coin du feu en raccommodant ses vêtements.
Bien que la situation le révolte et le dépasse il y fait face, souffre et tempête. Ils se quittent,
constatent qu’ils ne peuvent plus vivre l’un sans lautre et petit à petit, Juliette renonce à la scène
et Victor l’entretien ; voilà, elle lui appartient et ne sortira bientôt plus de chez elle sans lui. Cet
enfermement durera douze ans, le temps nécessaire pour que l’éblouissante beau de Juliette
s’estompe, et que s’achève aussi une autre relation amoureuse. En juillet 1845, le vicomte Hugo,
nouvellement nommé pair de France est pris en « conversation criminelle » avec la jeune et
blonde Léonie Biard qu’il fréquentera pendant sept ans à l’insu de Juliette. Après elle, il en
viendra d’autres, car Victor ne résiste plus, si bien que cette passion des femmes tournerait
presque en maladie du bas ventre, mais elles ne font que passer ; Juliette reste et suit son Victor
jusqu’au fond de l’exil. Ce n’est qu’après leur retour à Paris en 1870 qu’ils vivront sous le même
toit.
C’est par Juliette que s’est révélée une sensualité dont elle fut la victime mais c’est en elle aussi
que s’accomplit la soif d’éternité, cette autre forme du désir dont il fait preuve dans toutes les
lettres de cette fin de vie : « Entrer dans l’éternité avec toi, si Dieu le veut et il le voudra, c’est là
mon bonheur. »
Au dernier soupir de Juliette, Victor Hugo cessa d’écrire, il ferma son encrier pour toujours.
Juliette Drouet
Quand Victor Hugo devient son amant, pendant les représentations de « Lucrèce Borgia »,
Julienne Gauvain, dite Mademoiselle Juliette, n'a pas encore vingt-sept ans.
Née à Fougères le 10 avril 1806, orpheline avant l'âge de deux ans, cette petite Bretonne
d'origine très modeste, reçoit des sœurs de l’Adoration perpétuelle une véritable éducation. Ce
qu'elle fit en sortant du couvent, nul ne le sait. Quand elle débute au théâtre, elle a une petite fille
de trois ans, que lui a « donnée » comme on dit, Pradier, sculpteur à la mode, qui ne lui a pas
donné grand-chose d'autre.
Bien qu’on la reconnût professionnellement davantage pour sa grande beauté que pour son
talent de comédienne, elle interpréta grand nombre de pièces dans de petits rôles. Tout ce que
Victor dit d’elle laisse penser qu’elle avait tout pour être une grande comédienne : la grâce,
l’écoute et une sensibilià fleur de peau. C’est peut-être cette grande sensibilité qui lui joua des
tours dans les moments cruciaux de sa carrière. Comment surmonter la peur et résister à la
pression des premières représentations quand tout le monde était contre elle. N’y avait-il pas
dans la salle les partisans de Dumas pour la siffler parce qu’elle était la maîtresse d’Hugo, les
hugoliens animés par Adèle pour la huer et, sur scène, d’autres actrices pour la jalouser.
Théophile Gautier n’hésite pas à encenser la princesse de théâtre : « Ses épaules de marbre
blanc, ses longs cheveux noirs, ses courbes suaves et cette carnation laiteuse des brunes, ne sont
pas tout, Juliette a, dans les yeux, une flamme, et dans le sourire tant de promesses. »
On lui prête des amants à foison, jeunes gens désargentés qui la ruinent, princes russes qui
l’entretiennent richement. Il lui arrive de vivre dans une espèce de faste, l’escarcelle vide. Elle a
une garde-robe de courtisane et des dettes abyssales. L’entrée en scène de Victor va tout changer.
Pour la première fois dans sa vie, Juliette va aimer.
La jalousie d'Hugo s'avère plus insupportable encore que les dettes dont elle est accablée. En
rentrant chez elle, il fouille dans les placards et ouvre son courrier. Ils se blessent, se déchirent,
esquissent des ruptures comme d'autres se suicident, en laissant derrière eux ce qu'il faut pour
qu'au dernier moment, la tragédie tourne court et se transforme en assurance d'amour.
Finalement, non sans mal, Juliette renonce à la scène et Victor l’entretien dans un petit
appartement duquel elle ne peut plus sortir sans lui, ne serait-ce que pour aller s’acheter une
brosse à dents. Ce qui va contribuer aussi à les rendre inséparables c’est le même drame qu’ils
rencontrent tous deux, en perdant presque simultanément leur filles respectives Léopoldine et
Claire.
Tout le monde connaît très bien Victor Hugo. Il est temps de découvrir Juliette qui vécut
dans l'ombre de son grand homme car on s'est plu à ne voir en elle que la courtisane, la
comédienne ratée, la maîtresse passive et captive, le miroir du soleil. Les lettres qu'ils se sont
écrites révèlent l'autre face du miroir. Ainsi apparaît celle qui fut sans doute l'une des plus
grandes amoureuses et l’une des femmes de lettres les plus prolifiques de son siècle.
Il faut aussi rendre grâce à Juliette sans qui nous n’aurions pas eu un Victor Hugo si
éblouissant. Il est évident que l’amour quelle avait pour lui était la source inépuisable de son
talent. Toujours pour le servir et prête à tout pour le protéger ; elle lui sauve la vie pendant le
coup d’état de Napoléon III et par la même occasion, sauve la malle du manuscrit des
Misérables ; elle le suit en exil pendant dix neuf ans, aime ses enfants comme s’ils étaient les siens,
passe sur toutes ses infidélités et recopie la majeure partie de son œuvre.
Elle lui disait : « Si vous avez du génie, moi j'ai de l'amour et pour seule ambition d’être aimée de
vous. Nous faisons chacun de notre côté notre petit travail, toi tu composes un chef-d'œuvre, moi
je t'aime. Il me semble toute modestie mise à part que mon œuvre ne sera pas inférieure à la
vôtre». Et comme elle a eu raison !
Grâce à ses lettres, Juliette est reconnue aujourd'hui, comme l'une des femmes écrivains les plus
brillantes de son siècle.
Jacques Décombe
La carrière de Metteur en scène de Jacques Décombe débute en janvier 1982 alors qu'il
est encore élève au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique.
Son spectacle, « Amusez-vous », une comédie musicale sur les années 30, qu'il a conçu,
écrit et mis en scène dans le cadre des « Journées du Conservatoire », est repris en
exploitation professionnelle au Théâtre de la Michodière. (1982)
En 1985, Didier Bourdon, son ami du C.N.S.A.D, lui propose d'être le « Metteur en
scène » d'un groupe qui s'appelle encore « Les Quatre Quarts » et qui va se faire
connaître sous le nom des « Inconnus ». Dix ans durant, il collabore à tous leurs
spectacles au Splendid (1985), au Fontaine (1988), au Palais Royal (1989), au Théâtre de
Paris (1991), au Casino de Paris (1994). Avec eux, il gravit les marches de la
reconnaissance et du succès et est couronné en 1991 par le Molière du Meilleur Spectacle
Comique.
A partir de 1988, sollicité par d'autres humoristes, Jacques Décombe dirige : Charlotte de
Turckheim dans « Une journée chez ma mère » à la Michodière, et dans « Ma journée à
moi » au Théâtre Antoine. Chevallier et Laspalès dans « Les Solex » aux Théâtres des
Nouveautés et La Comédie des Champs Elysées. Chantal Gallia au Théâtre Michel. Les
Chevaliers du Fiel à L'Olympia, à la Cigale, au Gymnase, au Théâtre des Variétés. Patrick
Timsit au Palais des Glaces et au Théâtre Tristan Bernard.
A partir de 1993, il enchaîne une série de comédies modernes à succès : « Charité bien
ordonnée » au Théâtre Tristan Bernard, (les débuts au Théâtre de Roland Marchisio,
Didier Caron, Pascal Elbé, Eric Laborie), pièce reprise au Splendid (400 représentations).
« Tout Baigne » au Théâtre Grévin, prolongée un an au Théâtre du Splendid, reprise au
Palais des Glaces, puis reprise encore au Café de la Gare (650 représentations et adaptée
au cinéma). « Success Storcréée en 1996, au Théâtre de Dix Heures et adaptée pour la
télévision.
« Une nuit avec Sacha Guitrd'Anthéa Sogno (avec Olivier Marchal) créée au Festival
d'Avignon, jouée au Théâtre Rive Gauche et reprise au Petit Marigny (700
représentations) « Court Sucré ou Long sans Sucre » de Bruno Chapelle, D. Basant, O.
Yéni créée en 1999, au Théâtre Montmartre Galabru, prolongée deux ans au Café de la
Gare (800 représentations) « Les acteurs sont fatigués » en 2000, d'Eric Assous, à la
Comédie Caumartin, (450 représentations) « Frou Frou les Bains » de Patrick
Haudecoeur, en 2001, au Théâtre Daunou, (1090 représentations) lui vaut en 2002, de
partager avec la troupe Le Molière du Meilleur Spectacle Musical. En 2006, il signe la
mise en scène de « La Valse des Pingouins » dernièrement molièrisée.
Cette année, en 2007, il retrouve Patrick Haudecoeur et sa troupe dans leur nouveau
spectacle : « La Valse des Pingouins » au Théâtre des Nouveautés (spectacle en cours).
Tout ce temps consacré au divertissement n'empêche pas Jacques Décombe de mettre en
scène régulièrement une « Pièce d'Auteur » ou d'adapter un classique de la littérature.
Après, PIERRE LOUYS, VICTOR HUGO, MONTESQUIEU, PREVERT, DIDEROT,
ROUSSEAU, VIALATTE.
En 2003 : BALZAC « Mémoire de Jeunes Mariées » d'Isab. Coulombe, (avec Julie
Depardieu) à la Pépinière Opéra.
En 2004: VICTOR HUGO « Le Dernier Jour d'un Condamné » de J.P Savinaud au
Théâtre Montansier de Versailles.
En 2006: SAIDA JAWAD « Monsieur Accordéon » au Théâtre du Splendid.
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