
Nous sommes
aujourd’hui
confrontés à une
diminution sans
précédent de
la biodiversité :
l’extinction des
espèces vivantes se
ferait à un rythme
50 à 100 fois
supérieur à la
normale depuis le
17e siècle et serait
aujourd’hui, d’après les scientifiques,
1 000 fois supérieur au taux naturel.
Surexploitation des ressources naturelles,
pollutions, dérèglement climatique
et extension des zones périurbaines
au détriment des espaces ruraux et
naturels provoquent une disparition des
écosystèmes. Les espèces qui subsistent
pâtissent d’habitats réduits et de plus en
plus fragmentés ; cet isolement limite leur
capacité d’adaptation au moment où le rythme
des mutations s’accélère.
Or l’humanité dépend totalement de la
biodiversité, tant est forte l’interdépendance
des espèces et tant les services qu’elle rend
sont essentiels. Nous respirons, mangeons,
nous habillons et nous soignons pour
l’essentiel grâce à elle. Elle est également
source de bienfaits récréatifs, esthétiques et
spirituels.
La sauvegarde de la biodiversité devrait être
une priorité de notre siècle, au même titre
que la lutte contre le changement climatique,
avec laquelle elle entretient d’importantes
interactions.
En effet, la biodiversité ne se limite pas
aux seules terres lointaines et aux espèces
animales emblématiques menacées de
disparition. Elle concerne tous les territoires,
y compris urbains.
La Ville de Paris en a fait une priorité
municipale. Le Plan Biodiversité présente
ainsi des mesures simples et innovantes qui
seront prises pour intégrer concrètement
les préoccupations relatives à la diversité
biologique dans la planification et le
développement urbains. L’aménagement de
trames vertes et bleues, qui font l’objet d’une
attention particulière de la part des politiques
publiques, doit permettre la libre circulation
des espèces. Celle-ci est essentielle à leur
adaptation et à leur survie. Cette approche a
aussi une dimension sociale : de nombreuses
expériences montrent aujourd’hui que
l’implication locale des habitants peut
permettre de valoriser les délaissés urbains,
de mailler le territoire d’espaces relais et
ainsi de relier les quartiers.
Des collectivités locales s’y attèlent déjà
en France (Montpellier, Toulouse, en Seine
Saint-Denis) et à l’étranger où Montréal
fait figure de modèle. Paris relève le défi et
lance le débat en ayant élaboré son Plan
Biodiversité, programme d’actions concrètes
pour la préservation et l’enrichissement de la
biodiversité parisienne.
Ce plan va permettre de faire de la
préservation de la biodiversité urbaine un
axe majeur de l’action municipale aux côtés
du Plan Climat, de la politique de solidarité,
du développement de l’emploi ou encore de
l’accès à la culture.
Il est le fruit des ateliers professionnels et
citoyens organisés par la Ville de Paris. Ces
échanges ont permis de croiser les regards
des directions de la Ville, des architectes, des
urbanistes, des associations, des habitants…
La résolution de la crise que traverse la
biodiversité exigera l’implication de tous et des
solutions transversales.
Fabienne Giboudeaux
Adjointe au Maire de Paris,
chargée des espaces verts
Paris agit pour la biodiversité urbaine
Au même titre
que la lutte contre
le dérèglement
climatique, la
protection de la
biodiversité est
essentielle à notre
avenir collectif.
Ainsi, à toutes
les échelles, les
citoyens comme
les États, les
associations
internationales ou les collectivités
territoriales doivent désormais agir pour
bâtir la ville du XXIe siècle, mieux concilier
développement urbain et préservation de la
biodiversité.
Paris est fier, bien sûr, de son patrimoine
architectural, intellectuel et historique,
mais notre Ville est aussi très attachée à son
patrimoine naturel. Avec les bois de Boulogne
et de Vincennes, près de 500 parcs et jardins,
100 000 arbres d’alignement, la Seine ou les
canaux, Paris offre de nombreux écrins pour
la faune et la flore : pas moins de 2 000 plantes
et champignons ainsi que 2 000 espèces
animales sont aujourd’hui recensées parmi
lesquels – écrivons le en souriant mais en
mesurant tout ce que recèle cet enjeu – des
renards, des fouines, des hérons, des
perruches à collier, des martins-pêcheurs
mais aussi des anguilles et des saumons…
Notre capitale a mis en œuvre de nombreux
chantiers concrets parmi lesquels l’ouverture
au public de 32 hectares d’espaces verts
entre 2001 et 2008 et la programmation de
30 hectares nouveaux d’ici 2014, la gestion
durable et sans pesticides de ses espaces
verts, de nouvelles recommandations
environnementales dans le Plan local
d’urbanisme ou encore le développement des
mares et des ruches.
Ce Plan Biodiversité pour Paris, fruit d’une
large démarche participative, met en
avant la nécessité d’agir sur l’ensemble du
territoire parisien mais aussi de dépasser
les frontières administratives, notamment
pour l’élaboration de trames vertes et bleues
dont la cohérence ne peut se concevoir qu’à
l’échelon métropolitain.
En s’engageant à créer 7 hectares nouveaux
de toitures végétalisées d’ici 2020, dont au
moins 15 jardins en terrasse, à aménager
40 mares ou milieux humides ou encore à
se doter d’un Observatoire parisien de la
biodiversité, Paris entend poursuivre son
action résolue en matière de développement
durable, qui vise à rendre notre ville,
jour après jour, toujours plus solidaire,
respectueuse de son environnement et
attentive à sa nature.
Bertrand Delanoë
Maire de Paris