Créée le 24 mars 1973 par décret présidentiel et inaugurée en 1981,
la Société nationale de raffinage (SONARA) basée à Limbé dans la
région du Sud-ouest au Cameroun, est une entreprise parapublique.
Son capital est passé de 400 millions de FCFA en 1978 à 23 milliards
de FCFA actuellement, avec comme actionnaires : la République du
Cameroun et certaines sociétés pétrolières étrangères (Total Outre
Mer et Elf Aquitaine) qui disposent respectivement 82% et 18% des
parts. Cette raffinerie de type « topping reforming » c’est-à-dire
simple, couvre une superficie de 54 hectares, avec une capacité
annuelle de production estimée à 2,1 millions de tonnes. Elle dis-
pose d’une capacité de stockage de 488 000 m3 repartie entre les
différents produits mis à la disposition du marché, à savoir le bu-
tane, l’essence super, le jet, le pétrole lampant, le gasoil, le fuel
oil…
Pour son alimentation en énergie électrique, la SONARA est
connectée au réseau Eneo-Cameroun, mais elle possède 3
groupes électrogènes de 3.000 KW chacun, qui lui permet d’être
autonome en cas de coupure d’énergie. La raffinerie produit
elle-même de l’eau, la vapeur, l’air comprimé et les combustibles
nécessaires à son fonctionnement. Depuis le démarrage de cette
raffinerie, la SONARA dessert non seulement la sous-région Afrique
centrale, mais également d’autres pays africains (Ghana, Nigéria,
Togo, RDC), européens, et américains. Cette entreprise a été
conçue au départ pour traiter du brut léger. Mais, le Cameroun ne
produit pour le moment que du brut lourd et il apparaît une inadé-
quation entre l’outil existant à la raffinerie et les bruts disponibles.
Face à cette situation préjudiciable à l’économie du pays, le
gouvernement a élaboré et met en œuvre un ambitieux programme
d’extension et de modernisation de la structure. Ce projet d’enver-
gure adossé sur un triple objectif à la fois stratégique, économique
et marketing, vise à doter la SONARA des capacités à la mesure
de son implication névralgique dans l’économie nationale. Il
consiste à porter sa capacité́ de production à terme à 3,5 millions
de tonnes par an, et partant, permettre à cette raffinerie de rehaus-
ser sa place dans le Golfe de guinée.
Le Cameroun a une économie
qui repose en grande partie
sur le pétrole. La Société na-
tionale de raffinerie est un
maillon essentiel du circuit pé-
trolier camerounais. Le
pétrole assure aujourd'hui 41,5
% des recettes d'exportations
du pays. Le secteur pétrolier
continue de tenir une place de
choix pour les finances pu-
bliques et l’équilibre des
comptes au Cameroun. Les
récentes perspectives de
hausse de la production de 2,1
millions de tonnes à 3,5 mil-
lions de tonnes l’année avec
le projet d’extension et de mo-
dernisation en cours à la SO-
NARA permettent à cette so-
ciété d’affirmer davantage sa
place dans l’économie natio-
nale. Toutefois, l’enjeu majeur
du Cameroun demeure la mise
en place d’un régime de crois-
sance « post pétrolier » vi-
sant notamment à diversifier
davantage l’économie pour lui
permettre d’asseoir une crois-
sance sur une trajectoire plus
soutenue. Depuis la dévalua-
tion du FCFA de 1994, le Ca-
meroun se trouve sur une
trajectoire de croissance assez
molle, qui reflète notamment
l’épuisement progressif de ses
ressources pétrolières.
Plus que jamais, la SONARA
est au centre de l’économie,
d’où le programme ambitieux
d’extension et de modernisa-
tion de son outil de production
avec, à terme, la satisfaction
d’une demande en produits
pétroliers sans cesse en pro-
gression. Le cœur de l’écono-
mie camerounaise bat donc
au rythme de la SONARA, sur-
tout lorsque l’on sait que tout
dysfonctionnement dans la
production entrainerait des
conséquences à tous les ni-
veaux de l’activité́ écono-
mique, de l’industrie au
transport, en passant par le
commerce et les services.
SOCIÉTÉ NATIONALE DE RAFFINAGE (SONARA)
LA RENAISSANCE
LA SONARA : LE COEUR DE L’ECONOMIE CAMEROUNAISE
Le Cameroun a entrepris depuis 2010, une profonde restructuration technique et financière de la Société nationale de raffinage (Sonara).
Opération longue, ardue et couteuse, mais ô combien nécessaire à l’équilibre financier de l’entreprise, à ses performances techniques
et partant à l’économie nationale. A la fin de ce chantier structurant, l’un des plus importants pour l’économie du pays, on verra sur le
plan macroéconomique, les évolutions en termes de: gain de compétitivité, réduction du déficit de la balance commerciale, augmen-
tation des stocks disponibles des produits pétroliers,
:ZOOM
La Lettre Economique du Cameroun - N° 0029 fév.. 2015 2
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