Lettre économique du Cameroun N°029 Février 2015

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La Lettre
Economique du Cameroun
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N° 0029 février 2015
Directeur de publication : NGANOU DJOUMESSI Emmanuel
: EDITORIAL
B
PETROLE, PRUDENCE ET AMBITION
ien que comptant parmi les dix premiers producteurs de pétrole en
Afrique au Sud du Sahara, le Cameroun reste, somme toute, un
modeste producteur avec 30 millions de barils en 2014. A la fin des années 70, quand jaillissent des fonds marins les premiers barils camerounais,
le pétrole représente un enjeu stratégique planétaire. Dans l’imaginaire populaire et même dans la réalité des faits, les pays producteurs sont hissés audessus de la mêlée, avec comme effets visibles : l’augmentation immédiate
du niveau de vie, l’accumulation facile des richesses, la multiplication des infrastructures de rêve… bref, pétrole rime avec paradis, dans une représentation inspirée des fastes des grands producteurs du golfe persique. C’est le
règne tout puissant des pétrodollars.
Le Cameroun, pour sa part, conscient des risques des dérives sociales et
économiques liés à cet engrenage chimérique et artificiel, a opté pour la prudence : plutôt que de miser sur le « tout pétrole », en fondant son économie
sur cette matière première aux prix volatiles, le gouvernement a opté pour une
politique économique basée sur la diversification qui, à ce jour fait du Cameroun une économie stable, performante et dynamique au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC).
Option courageuse, lucide et clairvoyante dans un contexte euphorique. Option
gagnante au final ; car même si le pétrole reste la première source de recettes
budgétaires au Cameroun (718 milliards de FCFA en 2014), l’instabilité des
cours mondiaux expose et fragilise les budgets des pays dépendants. Pourtant, a contrario, la baisse des cours observée depuis juin 2014 ne dégrade
pas de façon dommageable les comptes publics du Cameroun ; ce qui permet
de maintenir les investissements de l’Etat à des niveaux constants.
Certes, il existe au Cameroun, des indices sérieux de gisements importants.
En attendant, dans la mouvance de son développement économique et social,
le pays a entrepris d’optimiser son industrie pétrolière, en procédant à la mise
à niveau progressive des installations de la Société nationale de raffinage (Sonara). Au terme de ce chantier structurant, le pays pourra traiter son brut lourd,
beaucoup moins cher que le brut léger importé et traité par la Sonara. Autres
suites bénéfiques attendues : la sécurisation des approvisionnements en produits pétroliers, l’augmentation des produits d’exportation, l’accroissement des
capacités de stockage… L’ambitieux projet de modernisation du schéma de
raffinage aura pour conséquences macroéconomiques : une baisse des coûts
de production entraînant des économies d’échelle, une réduction considérable
du déficit de la balance de paiement et de la balance commerciale; une amélioration de la compétitivité; la création d’emplois. En somme, une contribution
notable à l’émergence économique du Cameroun.
La Rédaction
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: ZOOM
SOCIété NAtIONALE DE RAffINAgE (SONARA)
LA RENAISSANCE
Le Cameroun a entrepris depuis 2010, une profonde restructuration technique et financière de la Société nationale de raffinage (Sonara).
Opération longue, ardue et couteuse, mais ô combien nécessaire à l’équilibre financier de l’entreprise, à ses performances techniques
et partant à l’économie nationale. A la fin de ce chantier structurant, l’un des plus importants pour l’économie du pays, on verra sur le
plan macroéconomique, les évolutions en termes de: gain de compétitivité, réduction du déficit de la balance commerciale, augmentation des stocks disponibles des produits pétroliers,…
Créée le 24 mars 1973 par décret présidentiel et inaugurée en 1981,
la Société nationale de raffinage (SONARA) basée à Limbé dans la
région du Sud-ouest au Cameroun, est une entreprise parapublique.
Son capital est passé de 400 millions de FCFA en 1978 à 23 milliards
de FCFA actuellement, avec comme actionnaires : la République du
Cameroun et certaines sociétés pétrolières étrangères (Total Outre
Mer et Elf Aquitaine) qui disposent respectivement 82% et 18% des
parts. Cette raffinerie de type « topping reforming » c’est-à-dire
simple, couvre une superficie de 54 hectares, avec une capacité
annuelle de production estimée à 2,1 millions de tonnes. Elle dispose d’une capacité de stockage de 488 000 m3 repartie entre les
différents produits mis à la disposition du marché, à savoir le butane, l’essence super, le jet, le pétrole lampant, le gasoil, le fuel
oil…
Pour son alimentation en énergie électrique, la SONARA est
connectée au réseau Eneo-Cameroun, mais elle possède 3
groupes électrogènes de 3.000 KW chacun, qui lui permet d’être
autonome en cas de coupure d’énergie. La raffinerie produit
elle-même de l’eau, la vapeur, l’air comprimé et les combustibles
nécessaires à son fonctionnement. Depuis le démarrage de cette
raffinerie, la SONARA dessert non seulement la sous-région Afrique
centrale, mais également d’autres pays africains (Ghana, Nigéria,
Togo, RDC), européens, et américains. Cette entreprise a été
conçue au départ pour traiter du brut léger. Mais, le Cameroun ne
produit pour le moment que du brut lourd et il apparaît une inadéquation entre l’outil existant à la raffinerie et les bruts disponibles.
Face à cette situation préjudiciable à l’économie du pays, le
gouvernement a élaboré et met en œuvre un ambitieux programme
d’extension et de modernisation de la structure. Ce projet d’envergure adossé sur un triple objectif à la fois stratégique, économique
et marketing, vise à doter la SONARA des capacités à la mesure
de son implication névralgique dans l’économie nationale. Il
consiste à porter sa capacité́de production àterme à3,5 millions
de tonnes par an, et partant, permettre à cette raffinerie de rehausser sa place dans le Golfe de guinée.
LA SONARA : LE COEUR DE L’ECONOMIE CAMEROUNAISE
Le Cameroun a une économie
qui repose en grande partie
sur le pétrole. La Société nationale de raffinerie est un
maillon essentiel du circuit pétrolier
camerounais.
Le
pétrole assure aujourd'hui 41,5
% des recettes d'exportations
du pays. Le secteur pétrolier
continue de tenir une place de
choix pour les finances publiques et l’équilibre des
comptes au Cameroun. Les
récentes perspectives de
hausse de la production de 2,1
millions de tonnes à 3,5 millions de tonnes l’année avec
le projet d’extension et de modernisation en cours à la SO-
NARA permettent à cette société d’affirmer davantage sa
place dans l’économie nationale. Toutefois, l’enjeu majeur
du Cameroun demeure la mise
en place d’un régime de croissance « post pétrolier »
visant notamment à diversifier
davantage l’économie pour lui
permettre d’asseoir une croissance sur une trajectoire plus
soutenue. Depuis la dévaluation du FCFA de 1994, le Cameroun se trouve sur une
trajectoire de croissance assez
molle, qui reflète notamment
l’épuisement progressif de ses
ressources pétrolières.
Plus que jamais, la SONARA
est au centre de l’économie,
d’où le programme ambitieux
d’extension et de modernisation de son outil de production
avec, à terme, la satisfaction
d’une demande en produits
pétroliers sans cesse en progression. Le cœur de l’économie camerounaise bat donc
au rythme de la SONARA, surtout lorsque l’on sait que tout
dysfonctionnement dans la
production
entrainerait des
conséquences à tous les niveaux de l’activité́ économique, de l’industrie au
transport, en passant par le
commerce et les services.
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L
LE REfINANCEMENt SUR LA bONNE vOIE
a convention de crédit-relais de 143,5 milliards de
francs CFA signée le 10 fevrier 2015 sera adossé sur
une émission obligation internationale et marque la
finition de la première recommandation formulée par le
conseil financier (BGFI Bank Cameroun) retenu par l’Etat
du Cameroun pour identifier et mettre en place les mécanismes devant permettre le refinancement de la Sonara.
La banque a été retenue au terme d’un appel d’offres restreint lancé en décembre 2013 par l’Etat du Cameroun.
L’opération de refinancement en question vise à améliorer
la situation financière de l’entreprise, regagner la confiance
des banques et des fournisseurs de pétrole brut, accélérer
la réalisation de la phase 2 du programme de modernisation de la raffinerie et proposer à l’Etat du Cameroun toutes
solutions permettant à terme de diminuer significativement
le manque à gagner dû à la Sonara.
Pour rappel, les axes retenus dans le cadre de la mission
du conseil financier comprennent entre autres, l’apurement
des créances de l’Etat vis-à-vis de la Sonara (400 milliards
de F), le remboursement de la dette fournisseurs de la
Sonara (500 milliards de F), le financement de la phase 2
du Programme d’investissement (400 milliards de FCFA)
et le financement du besoin en fonds de roulement (150
milliards de FCFA).
Les 143,5 milliards de F mis à la disposition de la Sonara
à la faveur de la convention de crédit-relais, sont apportés
par une syndication de banques locales ayant pour
arrangeur BGFI Bank Cameroun, Société général Cameroun, Afriland First Bank et Ecobank Cameroun. Les directeurs généraux de ces établissements de crédits ont signé
la convention de crédit-relais avec le ministre des finances.
Occasion pour Edgard Anon, DG de BGFI Bank, de faire
le point sur la mise en œuvre des autres solutions retenues
dans le schéma global de refinancement.
Outre la convention de crédit-relais, le conseil financier
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La Le ttre
Economique du Cameroun
La lettre Economique du Cameroun
est une publication mensuelle du Ministère de
l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement
du Territoire du Cameroun (MINEPAT)
B.P.: 660 Yaoundé / Cameroun
Tél.: (+237) 22 22 39 22 - Fax : (+237) 22 22 65 07
avait suggéré l’utilisation d’une technique financière
particulière pour relever la compétitivité de la Sonara, la
restructuration de la dette bancaire (200 milliards de
FCFA), pour soulager la trésorerie de l’entreprise et augmenter le fond de roulement. «La résolution du problème
de fond de roulement par le préfinancement export est déjà
acquis. La Sonara a bénéficié de 50 milliards de F au
niveau de la première tranche. 25 milliards de F ont été
décaissés il y a un mois déjà et la Sonara va bénéficier dès
la semaine prochaine de 25 autres milliards de F », a
expliqué Edgard Anon. La restructuration de la dette de la
Sonara à long terme à travers la BGFI et Afriland, porte sur
près de 70 milliards de F, ce qui permet à la Sonara de
bénéficier d’un cash-flow de 50 milliards sur deux ans. Les
négociations avec les partenaires internationaux pour le financement de l’hydrocrackeur de 400 milliards de F ont
déjà été entamées. « Il s’agit d’un ensemble de solutions
qui ont commencé à être mis en œuvre, ce qui veut dire
qu’aujourd’hui, la restructuration de la Sonara est sur la
voie indiquée par le conseil financier », a conclut le Dg de
BGFI Bank Cameroun.
Directeur de la Rédaction
Christian ABOLO MBITA
Directeur de Publication
NGANOU DJOUMESSI Emmanuel
Conseiller à la rédaction
Yaouba ABDOULAYE
Comité éditorial
Gilbert Didier Edoa, Joseph TEDOU, Dieudonné
BONDOMA YOKOMO, Charles ASSAMBA ONGODO,
Janvier OUM ELOMA
Rédacteur en Chef
Emmanuel YENGA
Secrétariat de Rédaction et Technique
Engelbert MBOA
Rédaction
Emmanuel YENGA, Engelbert MBOA, Augustine NGO
NYUNG KANNA, Anne Lyse-otteKOANKO, ABONDO
Adonis, MBOU’OU Jocelyne Marthe
La LEC est disponible en version électronique et imprimée
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: PAROLE A...
IbRAHIM tALbA MALLA
Directeur général de la Société Nationale de Raffinage
(SONARA)
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: BLOC NOTES
g COOPERATION
L
Cameroun-fonds mondial : près de 51 milliards de fCfA pour intensifier la lutte contre le paludisme au
Cameroun entre 2015 et 2017.
e Ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du TerriEmmanuel
NGANOU
toire,
DJOUMESSI, et Cynthia MWAZE, chef du
département Afrique et Moyen-Orient du
Fonds mondial, ont procédé le mardi 17 février
2015 à Yaoundé, à la signature de l’accordcadre relatif au financement de la lutte contre
le paludisme, le SIDA et la tuberculose. Dans
la foulée, une subvention d’environ 51 milliards
de FCFA a également été signée entre le
Ministre de la Santé Publique, un représentant
de la société civile camerounaise, le président
de l’instance nationale de coordination et la
représentante du Fonds mondial. Le gouvernement camerounais a engagé au cours de
ces dernières années, avec l’appui des partenaires, d’importants efforts pour lutter contre
ces trois pandémies que sont, la tuberculose,
le VIH/SIDA et le paludisme, a déclaré
M. Emmanuel NGANOU DJOUMESSI.
Cette mutualisation des efforts a permis entre
autres :
Pour le VIH/SIDA : la baisse du taux de
prévalence dans la population active de 5,5%
à 2004 à 3,9% en 2013 ;
Pour le paludisme : l’utilisation des moustiquaires imprégnées de longue durée d’action
est passée de 14% en 2005 à 40% en 2013,
la mortalité liée au paludisme est passée de
36% à 22% sur la même période ;
S’agissant de la tuberculose, le taux de
succès thérapeutique est passé de 72% en
2002 à 82% en 2013. Prenant la parole à son
tour, Christine ROBICHON, l’ambassadrice de
France au Cameroun, a exhorté l’administration camerounaise à mettre l’accent sur la
sensibilisation des populations. Elle a réitéré
l’engagement des partenaires, notamment la
France à soutenir le Cameroun dans la lutte
contre le paludisme, le SIDA et la tuberculose.
Ces ressources, a précisé Cynthia MWASE
« permettront non seulement d’atteindre, pour
la première fois au Cameroun, l’objectif de
couverture universelle en moustiquaires d’ici
la fin 2015, mais aussi de contribuer à la
prévention du paludisme chez les enfants de
moins de 5 ans à travers la mise en œuvre de
la chimio prophylaxie dans les régions septentrionales, la prévention du paludisme chez la
femme enceinte, la prise en charge du
paludisme et la mise en œuvre de l’approche
communautaire ». Malgré ces résultats
encourageants, pour le MINEPAT, « les
populations restent vulnérables, car ces fléaux
continuent de sévir du fait des mutations
constantes de leurs agents pathogènes, qui
posent d’énormes défis à la communauté
scientifique ».
n procès verbal de discussion destiné
au projet d’amélioration de la qualité et
de la productivité des PME (KAIZEN),
a été signé Mercredi 18 janvier 2015 à
Yaoundé, entre le Représentant résident de
l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), SHINJI UMEMOTO et le Gouvernement camerounais représenté par le
Ministre de l’Economie, de la Planification et
de l’Aménagement du Territoire, Emmanuel
NGANOU DJOUMESSI, et le Ministre des
Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat, Laurent Serge
ETOUNDI NGOA. Après avoir exprimé la
gratitude du Gouvernement camerounais à
l’endroit des partenaires nippons pour cette
belle initiative, le MINEPAT a indiqué que
« KAIZEN » sera conduit sur une durée de 24
mois. Ce projet dont les activités seront mises
en œuvre dans les villes de Yaoundé et de
Douala, est un exercice de mise à niveau de
nos PME visant à accorder au secteur privé
toutes les ressources d’un moteur de création
de richesses. Il revient donc aux opérateurs
privés de tirer profit du « KAIZEN » comme
d’autres outils mis à leur disposition par le
Gouvernement, en produisant en qualité et en
quantité, pour aller à la recherche des devises
en vue de faire face à la détérioration prononcée de notre balance commerciale, a exhorté
M. Emmanuel NGANOU DJOUMESSI. Le
« KAIZEN » a pour objectif de doter à terme
le Cameroun, d’une stratégie de fourniture de
services d’appui aux PME, ainsi que d’une
masse critique de consultants publics et privés
nécessaire au développement des entre-
prises. Selon le Représentant résident de la
JICA, ce projet regroupe un ensemble
d’actions pratiques visant à révolutionner la
PME camerounaise, et partant, à accélérer le
développement économique du pays. Ces
actions portent sur l’élaboration d’une stratégie de services d’appui aux PME, d’un
programme de formation et des directives
opérationnelles relatives aux services d’appui
des entreprises. Il s’agit spécifiquement, d’une
assistance technique offerte par la JICA qui
consiste en la prise en charge totale des
dépenses liées aux consultants qui seront
recrutés dans le cadre du projet. Cette
démarche à fait ses preuves sous d’autres
cieux, notamment en Corée du Sud avec
l’entreprise TOYOTA.
sociales occasionnées par les exactions
des jihadistes dont le coût global s’élève à
5 milliards 335 millions 32 mille francs CFA.
Cette mesure d’urgence vise à favoriser la
continuité dans l’épanouissement social des
populations affectées, en dépit des déplacements et des désagréments subis. Pour
la mise efficiente de ce projet, les charges
ont été réparties comme suit : le Génie militaire se chargera de construire des salles
de classe et des blocs de latrines dans les
zones à risque élevées ; le ministère des
Enseignements Secondaires appuyé par le
ministère de l’Economie, de la Planification
et de l’Aménagement du Territoire pour la
fabrication des tables- bancs et bureaux des
enseignants. Les entreprises privées quant
à elles, vont se charger de construire des
forages et des salles de classe dans les
zones à risque négligeable. Ce projet couvre six départements de la région de l’Extrême-Nord.
U
Cameroun-Japon : les PME camerounaises dotées d’un nouvel outil pour leur mise à niveau.
g ECONOMIE
L
Extême Nord: urgence de l’action
e gouvernement vient de produire un
important document relatif au projet
de construction en urgence des infrastructures éducatives dans la région de l’Extrême-Nord. Il s’agit des salles de classe
équipées de tables-bancs et des bureaux
des enseignants des écoles en charge des
élèves déplacés, suite à la fermeture d’établissements scolaires du fait des attaques
répétées de la secte nigériane Boko Haram
dans cette partie du pays. Il s’agit là d’une
riposte gouvernementale aux perturbations
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: BLOC NOTE
g INVESTISSEMENT PRIVE
L
Neuf nouveaux agréments au profit de 09 entreprises.
e Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement
technologique, Emmanuel BONDE, a procédé le vendredi 13
février 2015 à la signature des conventions d’agréments entre le
gouvernement camerounais et des directeurs généraux de sociétés.
Il s’agit entre autres de l’Union camerounaise des brasseries ; société
Bati confort S.A.R.L ; société Africa général food industries S.A ;
société Eurocosmetics S.A ; société Food distribution and industry ;
société Lana biocosmetics S.A.R.L ; société camerounaise de
raffinage Mayar S.A ; société Fabam industry S.A ; société Damayo
farming industry S.A. Ces sociétés nationales qui ont bénéficié des
avantages de la loi fixant les incitations à l’investissement privé au
Cameroun, projettent de réaliser un investissement à hauteur de 58
milliards de FCFA, avec en prime une création de près de 2500
emplois.
La cérémonie a eu lieu en présence de Marthe Angéline MINJA,
directeur général de l’Agence de promotion des investissements. Entre
autres facilités accordées aux investisseurs, l’exonération des impôts
et des taxes douanières. En félicitant ces investisseurs, Emmanuel
BONDE a saisi l’occasion pour inviter les autres opérateurs économiques à adhérer au processus : « il faut profiter de l’opportunité pour
améliorer votre chiffre d’affaires. Le contrat est bénéfique à tous,
puisqu’il permettra aussi la relance de la croissance de l’économie
camerounaise », a-t-il ajouté.
g ENTREPRENEURIAT
Près de 33 000 entreprises créées depuis 2010
L
Le chiffre a été donné le jeudi 12 février 2015 lors des journées d’information du Centre de formalités de création des
entreprises à Yaoundé.
es Centres de formalités de création des
entreprises (CFCE) du Cameroun totalisent près de 33 000 PME créées depuis
2010, année de leur lancement. Et pour qu’ils
soient davantage connus du grand public, le
Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de
l’Economie Sociale et de l’Artisanat (MINPMEESA), Laurent Serge ETOUNDI NGOA a
procédé le 12 février 2015 au lancement des
journées d’information au CFCE de Yaoundé en
présence de plusieurs membres du gouvernement. Ces journées d’information visent à sensibiliser les administrations partenaires pour plus
de synergie dans la création des entreprises, à
informer sur des mesures de facilitation mises en
place par le gouvernement, à sensibiliser les
potentiels investisseurs. Parmi ces mesures, on
peut citer entre autres : la réduction des délais
g ENERGIE
de création d’une entreprise qui sont désormais
de 72 heures au Cameroun, la réduction du cout
de création d’une entreprise, qui est passé d’une
moyenne de 250 000 à près de 50 000 FCFA.
Pièces à fournir : photocopie de la carte nationale
d’identité ou de l’acte de naissance ou une
photocopie du passeport ou de la carte de séjour
pour les étrangers ; déclaration sur l’honneur,
attestant que le demandeur n’est frappé
d’aucune interdiction d’exercer le commerce ;
attestation de résidence, autorisation préalable
d’exercer le commerce. Pour les personnes
morales : expédition des statuts notariés ou de
l’acte fondateur, déclaration de régularité et de
conformité ou déclaration notariée de souscription et de versement ; liste des gérants, administrateurs, dirigeants ou associés ayant pouvoir
d’engager la société… lorsque le dossier est
U
Une tour de 49 niveaux en projet
ne convention de partenariat d’un coût
de 65 milliards de FCFA a été signée
le mardi 10 février 2015 entre Le
Ministre des Finances et le directeur général
de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (ARSEL) représentants du gouvernement camerounais et Pascal OLOO
Une convention y relative a été signée représentant du groupe Umnombo Consorle 10 février 2015 à Yaoundé,
sium Partners, partenaire sud-africain. L’objet
en présence du premier ministre
de la convention portait sur la construction
d’une tour de 49 étages à Yaoundé.
Philémon YANG.
Selon le directeur général de l’Agence de
régulation du secteur de l’électricité (ARSEL),
les travaux de construction de la tour la plus
haute de l’Afrique centrale se feront en deux
étapes dont la première concernera la
complet, l’agent d’accueil remplit le récépissé de
dépôt du dossier, attribue un numéro d’ordre et
invite le promoteur à retourner au centre 72h au
plus tard pour retirer son attestation de création
d’entreprise et les documents qui l’accompagnent. Créés depuis le 15 avril 2010, les Centres
de formalités de création des entreprises
(CFCE) sont des structures mises en place par
le gouvernement dans le but d’améliorer le climat
des affaires, en facilitant les démarches administratives de création d’entreprises au Cameroun,
par l’accomplissement en un seul lieu géographique, et la simplification de toutes les formalités relatives à la création d’une entreprise. A ce
jour, 08 CFCE sont déjà opérationnels sur l’ensemble du territoire national : Bamenda, Bafoussam, Garoua, Maroua, Limbe, Ebolowa,
Yaoundé et Douala.
construction d’un parking souterrain de 05
niveaux d’une capacité de 1000 véhicules,
d’un espace commercial et restauration rapide,
d’un niveau pour le service technique, d’un
exceptionnel restaurant tournant et d’un accès
souterrain au boulevard du 20 mai.
Outre les bureaux des trois entreprises camerounaises du secteur de l’électricité intervenant
dans le projet, la tour devra comporter un
hôtel, des salles de conférence et appartements haut de gamme. Les travaux de
construction vont durer 36 mois, dont 06 pour
études. Ses initiateurs prévoient la création de
1 770 emplois directs et 2 700 emplois
indirects.
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COMMERCE EXTERIEUR
: TENDANCES
Les échanges commerciaux entre le Cameroun et ses partenaires s’élèvent à 1 476,6 milliards au troisième trimestre
2014. Ils sont en hausse de 5% par rapport au deuxième trimestre 2014 et de 3,5% en glissement annuel.
• balance commerciale
Le déficit s’est réduit de 31,4 milliards par rapport au
deuxième précédent pour se situer à 339,7 milliards.
En glissement annuel, il se réduit de 41,2 milliards. Ces
évolutions résultent d’une hausse des exportations conjuguée
à une baisse des importations hors pétrole.
Hors pétrole, le déficit en s’établissant à 444,4 milliards, se
réduit de 47,5 milliards par rapport au trimestre précédent
Les principaux résultats du commerce extérieur (en milliards)
Libellés
Période 3ème trim. 2013 2ème trim. 2014 3ème trim. 2014 Variations(en %)
a
b
c
Exportations
522,5
517,7
568,5
Importations
903,3
888,8
908,1
Dont hors pétrole
brut
Dont hors pétrole
brut
Balance commerciale
Dont hors pétrole
brut
Taux de couverture (en %)
Source : MINFI/DGD-DAE
227,3
733,0
244,9
736,8
c/b
8,8%
261,4
15,0%
705,8
-3,7%
0,5%
c/a
9,8%
6,7%
2,2%
-4,2%
-380,9
-371,1
-339,7
41,2%
31,4%
57,8
58,2
62,6
4,8%
4,3%
-505,7
-491,9
ARRET SUR IMAGE
-444,4
61,3%
47,7%
et de 61,3 milliards en glissement annuel.
Le taux de couverture des importations par les exportations
est de 62,6% au troisième trimestre 2014.
• Exportations
Au troisième trimestre 2014 et par rapport au trimestre
précédent, les exportations progressent de 9,8% pour se situer à 568,5 milliards. Cette évolution est essentiellement
attribuable aux ventes des cafés (+107,5%), de cacao brut en
fève (+63,3%), des bois et ouvrages en bois (+17,1%), de
l’aluminium brut (+38,5%) et des huiles brutes de pétroles
(+4%). La conjoncture a été morose pour l’huile de palme qui
baisse de 11,7% en quantité et de 18,9% en valeur ; de caoutchouc brut (-26,4% ; -44,5%) ; coton brut (-50,1% ; -54,6%).
En glissement annuel, les exportations augmentent de 8,9%
et s’explique par les ventes des carburants et lubrifiants.
Les principaux produits exportés sont : les huiles brutes de
pétroles (54% des exportations totales) ; les bois et ouvrages
en bois (12,5% dont 7,2% pour les bois sciés) ; le cacao brut
en fèves (7,8%) ; les carburants et lubrifiants (5,1%) ;
l’aluminium brut (2,3%) ; le coton brut (2,1%) ; les cafés
(1,9%).
La raffinerie de la SONARA est conçue pour traiter des bruts
d’origine et de qualités très différentes, ce qui permet une
grande souplesse quant aux sources d’approvisionnement.
Le transport de ce brut est assuré par des pétroliers de 30.000
à 90.000 tonnes équipés de ballasts permanents. Ils accostent
à l’appontement N°2 à Cap Limboh qui est relié à la raffinerie
par une ligne de 30 pouces. Il provient des champs de :
• OKWORI (NIGERIA)
• BONNY LIGHT (NIGERIA)
• ABO (NIGERIA)
• EA (NIGERIA)
• BRASS RIVER (NIGERIA)
• ALBA CONDENSAT (Guinée Equatoriale)
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