TRAITEMENT DES VAGINITES BACTERIENNES CHEZ LA FEMME ENCEINTE Les vaginites bactériennes sont considérées comme des infections bénignes. Toutefois, certaines études ont montré que chez la femme enceinte, leur survenue augmentait significativement le risque de fausses couches en début de grossesse. Le risque d’accouchement prématuré pourrait être également accru lors d’infections plus tardives. D’un point de vue physiopathologique, cette morbidité pourrait s’expliquer par l’association à une endométrite infraclinique qui pertuberait l’implantation ou le développement de l’embryon ou du fœtus. Les hypothèses thérapeutiques envisagées jusqu’à présent avaient été abandonnées : traitements locaux inefficaces ou trop tardifs, traitement de référence inapproprié (Flagyl). Pour la première fois, une étude de grande envergure vient de prouver l’intérêt d’un traitement précoce. Il repose sur l’administration de Clindamycine par voie orale. Cet antibiotique présente une action anti-inflammatoire et bactéricide sur les mycoplasmes et les mobiluncus. La recherche d’une vaginite (ou d’un déséquilibre de la flore vaginale) a été effectuée sur un échantillon représentatif de 6000 femmes enceintes entre la 12ème et la 22ème semaine d’aménorrhée. 8% de ces prélèvement se sont révélés positifs (n=494). La moitié a bénéficié d’un traitement par Clindamycine pendant 5 jours (300 mg 2 fois par jour) et l’autre moitié a reçu un placebo. Le nombre de fausses-couches et d’accouchements prématurés a été significativement abaissé chez les femmes traitées par rapport au groupe témoin (13 contre 38). Le recours possible à un traitement efficace devrait conduire les praticiens à ne pas minimiser l’importance de ces affections chez les femmes enceintes. BEH – 01/2203 1/1