Priorisation multicritère des espèces fauniques de la

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 Priorisation multicritère des espèces
fauniques de la Baie-James aux fins
d’acquisition de connaissances
Préparé par Martin Filion, ing. f., Ph. D. Septembre 2011 Table des matières MISE EN CONTEXTE ......................................................................................................................... 1 CRITÈRES DE PRIORISATION ............................................................................................................ 2 STATUT DE L’ESPÈCE ........................................................................................................................ 2 ÉCOLOGIE ........................................................................................................................................ 3 IMPORTANCE SOCIALE, CULTURELLE ET ÉCONOMIQUE ................................................................. 3 SENSIBILITÉ AUX PERTURBATIONS ANTHROPIQUES ET AUX AGENCEMENTS DU PAYSAGE........... 4 SPÉCIFICITÉ DE L’HABITAT ............................................................................................................... 4 CONNAISSANCES DISPONIBLES ....................................................................................................... 4 ÉVALUATION ET PONDÉRATION DES CRITÈRES RETENUS ............................................................... 5 ESPÈCES FAUNIQUES SENSIBLES À LA BAIE‐JAMES ......................................................................... 7 ESPÈCES FAUNIQUES JUGÉES PRIORITAIRES À LA BAIE‐JAMES ....................................................... 8 Arlequin plongeur ........................................................................................................................ 8 Faucon pèlerin anatum................................................................................................................ 9 Pyguargue à tête blanche .......................................................................................................... 10 Caribou des bois, écotype forestier ........................................................................................... 11 Carcajou ..................................................................................................................................... 13 Esturgeon jaune ......................................................................................................................... 14 Hibou des marais ....................................................................................................................... 15 Bruant de Nelson ....................................................................................................................... 16 Belette pygmée ......................................................................................................................... 17 Campagnol‐lemming de Cooper ................................................................................................ 18 Campagnol des rochers ............................................................................................................. 19 Chauve‐souris argentée ............................................................................................................. 19 Chauve‐souris cendrée .............................................................................................................. 20 Chauve‐souris rousse ................................................................................................................ 21 Cougar ....................................................................................................................................... 22 Ours noir .................................................................................................................................... 23 Orignal ....................................................................................................................................... 25 Lièvre d’Amérique ..................................................................................................................... 26 i Martre d’Amérique .................................................................................................................... 28 Râle jaune .................................................................................................................................. 29 Pic mineur .................................................................................................................................. 30 Roitelet à couronne rubis .......................................................................................................... 32 Paruline à tête cendrée ............................................................................................................. 33 Tétras à queue fine .................................................................................................................... 34 Gélinotte huppée....................................................................................................................... 35 RÉFÉRENCES .................................................................................................................................. 37 ii MISE EN CONTEXTE La Commission régionale sur les ressources naturelles et le territoire de la Baie‐James (CRRNTBJ) a pour mission d’assurer le développement intégré des ressources et du territoire de la région, en maximisant les retombées sociales. Ceci implique d’assurer le maintien de l’ensemble des ressources et des fonctions écologiques propres aux écosystèmes en présence, dans le respect des multiples valeurs sociales, dont celles liées à la faune. L’intégrité écologique des écosystèmes, leur santé et leur capacité de résilience rejoignent donc un enjeu prioritaire qu’est la protection de la biodiversité. Sur le plan des retombées sociales, les valeurs fauniques sont intimement liées aux usages tels que la chasse, le trappage, la pêche et l’observation. Ces activités se pratiquent depuis que l’homme occupe le territoire. Elles ont contribué à édifier certains des principaux repères sociaux et culturels auxquels la population régionale s’identifie. Certaines espèces fauniques ont une valeur emblématique pour les Jamésiens et les Autochtones. La préservation d’espèces typiques de la région et de certaines populations fauniques rejoint donc à la fois des enjeux d’ordre environnemental, social et culturel. L’environnement dans lequel évoluent les différentes espèces fauniques comporte une dimension écosystémique marquée de complexité et d’imprévisibilité. Aussi, il apparaît impossible d’assurer un suivi de toutes les espèces présentes sur un territoire forestier donné et des habitats dont elles dépendent. Une approche dite des espèces indicatrices propose de restreindre la portée d’un tel suivi à quelques espèces cibles dont on connaît la répartition et l’abondance, et dont l’ensemble est apte à refléter la distribution et l’abondance du biotope. Le suivi d’espèces indicatrices ciblées constitue donc une avenue fort intéressante pour répondre aux multiples besoins d’une manière optimale. L’application concrète d’une telle approche commande néanmoins une certaine prudence et une validation en regard de la réalité régionale et de l’association des espèces en présence. L’envergure des besoins de suivi et d’acquisition de connaissances au plan faunique est telle que ceux‐ci ne peuvent tous être comblés à court et à moyen terme. Il devient alors opportun d’établir un ordre de priorité quant aux différentes espèces fauniques présentes dans la région. Un tel exercice ne peut être réalisé sur la base d’un seul critère. La faune remplit de multiples fonctions aux plans environnemental, social et économique. Les critères de priorisation retenus doivent refléter les grandes références aux valeurs fauniques régionales. 1 CRITÈRES DE PRIORISATION Une sélection de critères doit être établie de manière à couvrir adéquatement l’ensemble des valeurs fauniques jugées prioritaires. Au plan plus pratique, l’acquisition des connaissances de nature faunique a pour objet d’alimenter la réflexion régionale quant aux impacts des activités humaines sur les différentes espèces et aux actions à entreprendre pour améliorer les habitats fauniques, notamment dans le cadre de la planification forestière. Certains critères doivent tenir compte de la sensibilité des espèces relativement aux activités humaines et faces aux modifications que ces dernières provoquent à leur habitat. L’état d’avancement des connaissances peut également conditionner la priorisation à établir. En effet, plus une espèce dispose d’un état avancé des connaissances, plus la capacité des décideurs à poser les bons choix de gestion et d’aménagement pour cette espèce devient accessible. La protection des espèces à statut précaire est de première importance régionale et s’inscrit dans le cadre d’une collaboration nationale et même au‐delà. Mais le degré de précarité varie d’une région à l’autre et d’une espèce à l’autre également. En dessous d’un certain seuil, les enjeux sociaux et économiques de la région peuvent devenir équivalents voir surpasser ceux nationaux liés à l’environnement. Il reste à savoir à quels degrés d’équivalence cela correspond pour la région. Il reste également à établir une pondération relative des différents critères entre eux qui traduise le positionnement relatif des valeurs entre elles, du point de vue de la région. STATUT DE L’ESPÈCE La préservation du patrimoine faunique implique d’assurer le maintien de la biodiversité indigène. Ceci fait l’objet d’un des six critères reconnus pour assurer un aménagement forestier durable au Canada. D’un point de vue faunique, la diversité biologique s’évalue selon le nombre et l’abondance relative des espèces en présence dans une région. Plusieurs facteurs dont l’aménagement forestier et la surexploitation de la faune peuvent conduire à une diminution prononcée des populations et ultimement, à la mise en péril de certaines espèces dans la région et à plus grande échelle, au Québec et même en Amérique du Nord. Le gouvernement du Québec tient à jour un registre des espèces à statut précaire dont certaines font partie du patrimoine faunique régional. Un rang de priorité subnational est établi pour chaque espèce, selon un ensemble de facteurs relatifs à leur situation à l’échelle de la province. Toutes les espèces à statut précaire dont l’aire de distribution s’étend jusque dans la région sont inscrites dans la liste de priorisation et selon le rang de priorité établi par le gouvernement, une note leur est attribuée. 2 ÉCOLOGIE Le lien de dépendance d’une espèce au territoire régional varie selon la période de l’année, durant laquelle cette espèce y est présente. Certaines espèces résident en permanence dans la région tandis que d’autres n’y sont que de passage. Entre ces deux extrêmes, on retrouve également plusieurs espèces migratrices. La durée de la période de résidence en région d’une espèce peut justifier un degré de priorisation proportionnel et un effort quant à l’acquisition des connaissances, partagé avec les autres régions où habite cette espèce le reste de l’année. Le fait que les individus appartenant à une même espèce se regroupent ou vivent de manière isolée les uns des autres est déterminant quant au nombre de ces individus pouvant être simultanément affecté par une même perturbation ou pouvant bénéficier de mesures de gestion ou d’aménagements. Le regroupement des individus appartenant à une même espèce à un effet potentiellement catalyseur dont il est pertinent de tenir compte dans un exercice de priorisation comme celui élaboré ici. La faune remplit de multiples fonctions écologiques. Certaines espèces jouent un rôle de soutien à d’autres espèces, notamment par leur position dans la chaîne alimentaire. Elles ont non seulement une valeur intrinsèque, mais aussi dans certains cas, elles ont également un rôle déterminant dans le maintien d’autres espèces et dans celui des écosystèmes. IMPORTANCE SOCIALE, CULTURELLE ET ÉCONOMIQUE La faune soutient une gamme d’activités récréatives dont une large partie de la population bénéficie. Les activités fauniques favorisent un rapprochement significatif de la population à la forêt et de ce fait, contribuent à l’émergence d’une sensibilité par rapport à la pérennité des écosystèmes. Elles interviennent également dans le renforcement du tissu social alors qu’elles deviennent des occasions de rapprochement. Les activités fauniques font partie de ce qui contribue à la qualité de vie des résidents de la région. Au plan économique, les activités liées à la faune génèrent des retombées majeures pour l’industrie touristique, bien que parfois difficilement mesurables. Toutes les espèces offrant un certain potentiel de prélèvement dans le cadre d’une activité récréative sont inscrites à la liste, ainsi que celles auxquelles on attribue une valeur emblématique ou qui peuvent se prêter à des activités d’observation. 3 SENSIBILITÉ AUX PERTURBATIONS ANTHROPIQUES ET AUX AGENCEMENTS DU PAYSAGE Un des objectifs prioritaires soutenant l’acquisition de connaissances sur la faune est de connaître les impacts des activités humaines sur les espèces en présence et sur leurs populations, à commencer par ceux les plus néfastes et les plus lourds de conséquences. Des critères liés à la sensibilité des différentes espèces aux activités humaines sont donc proposés pour établir un ordre de priorité à cet égard. SPÉCIFICITÉ DE L’HABITAT La tolérance aux changements dans les conditions d’habitat varie d’une espèce à l’autre. Pour certaines d’entre elles, un changement mineur à un seul élément de la niche peut en compromettre le maintien des populations. La relation qu’entretient une espèce avec sa niche constitue donc un critère de priorisation aussi pertinent que la sensibilité aux activités humaines. CONNAISSANCES DISPONIBLES L’état des connaissances sur la faune et sur les habitats révèle plusieurs lacunes importantes pour la région et varie grandement d’une espèce à l’autre. Pour parvenir à bien établir les besoins d’une espèce en regard de son habitat, il est souhaitable de disposer d’un modèle d’indice de qualité d’habitat (IQH) pour cette espèce, valide et applicable dans la région. L’établissement d’un tel modèle constitue l’étape ultime au‐delà de laquelle il devient envisageable de cibler les actions optimales à entreprendre pour réaliser une mise en valeur des habitats fauniques, notamment dans le cadre de la planification forestière. Toutefois, l’application des modèles d’IQH actuels ne permet qu’une évaluation grossière du potentiel d’habitat, étant donné le caractère limitatif des données écoforestières sur lesquelles elles s’appuient. De plus, ces modèles tiennent rarement compte de l’assemblage spatial des habitats. Tout comme pour les modèles relatifs aux espèces cibles, les modèles d’IQH requièrent également une validation en regard des particularités locales où ils s’appliquent. La connaissance de l’aire de distribution d’une espèce et la capacité à prédire sa présence localement font partie des connaissances essentielles en vue de poser les actions les plus adéquates. 4 ÉVALUATION ET PONDÉRATION DES CRITÈRES RETENUS Le choix des critères de priorisation et leur pondération sont inspirés des travaux réalisés en 2002 par M. Frédérik Doyon et son équipe, visant à établir un processus de sélection d’espèces potentiellement indicatrices pour la région de l’Outaouais1. L’objectif premier de ces travaux diffère de celui soutenu ici, mais les critères retenus demeurent à peu de choses près des plus pertinents. Leur pondération relative, toutefois, peut être ajustée en fonction des enjeux du PRDIRT et des objectifs stratégiques retenus dans le cadre de leur mise en œuvre. Grille de priorisation des espèces fauniques Critère / sous‐critère Pondération Note Statut de l'espèce 2 Sévèrement en péril dans la province (S1) En péril dans la province (S2) Vulnérable (S3) Largement réparti, abondant et apparemment hors de danger dans la province, mais des causes d'inquiétude demeurent à long terme (S4) Large répartition, abondant et stabilité démontrée dans la province (S5) Écologie 2 Période d'occurrence Résident permanent Résident durant une période de l'année seulement De passage seulement (non‐résident) Concentration de la population Les individus de la population se regroupent durant toute l'année (troupeau, colonie, etc.) Les individus de la population se regroupent de façon saisonnière (hivernage, site de reproduction, etc.) Les individus de la population ne se regroupent pas Fonction écologique 2 Contribution au maintien direct d'un écosystème, contribution directe aux besoins spécifiques d'autres espèces, maintien de la chaîne alimentaire 10 8 6 4 2 5 3 1 5 3 1 Gradient 1 à 10 1
Doyon, F., Bouffard, D., Poirier, J. (2002). Classification et cartographie des habitats fauniques basée sur les caractéristiques structurales des peuplements forestiers de l’Outaouais, Saint‐André‐Avelin, 142 p. 5 Importance économique et culturelle 2 Prélèvement dû au trappage Parmi les 5 premières espèces en importance pour la valeur des peaux récoltées au cours des 5 dernières années Parmi les 10 premières espèces en importance pour la valeur des peaux récoltées au cours des 5 dernières années Trappée dont le prélèvement est faible Prélèvement dû à la chasse Prélevée significativement par les autochtones Prélevée significativement par les chasseurs résidents Prélevée significativement par les chasseurs non résidents Moyennement ou peu prélevée Valeur culturelle ou écotouristique Emblématique ou symbolique pour un ou plusieurs groupes culturels Offrant d'excellentes opportunités d'observation Offrant occasionnellement des opportunités d'observation Sensibilité négative aux perturbations d'origine anthropique Très affectée Modérément affectée Agencement du paysage (lisières, couloirs de fuite, juxtaposition d'habitats) Très sensible à des agencements spécifiques du paysage Moyennement sensible à des agencements du paysage 2 Spécificité de l'habitat Relation étroite entre l'espèce et sa niche écologique Relation modérée entre l'espèce et sa niche écologique 2 5 4 3 5 4 3 2 5 3 1 10 5 2 10 5 10 5 Connaissance disponible 1 Modèles d'indice de qualité d'habitat (IQH) disponibles Plus d'un modèle disponible pour la province de Québec Un modèle disponible pour la province de Québec Plus d'un modèle disponible pour l'Amérique du Nord Un modèle disponible pour l'Amérique du Nord Aire de distribution Distribution bien connue et occurrence prédictible de manière précise dans l'aire de dispersion de l'espèce Distribution bien connue, mais occurrence non prédictible de manière précise dans l'aire de dispersion de l'espèce Limites de l'aire de dispersion ou les habitats bien connus, mais l'occurrence locale ne peut être prédite avec précision 3 Distribution au Québec extrapolée selon des connaissances non exhaustives 2 5 4 3 2 5 4 6 ESPÈCES FAUNIQUES SENSIBLES À LA BAIE‐JAMES Une espèce faunique peut être considérée sensible en vertu de son statut d’espèce vulnérable, parce qu’elle contribue à soutenir des valeurs sociales, culturelles ou économiques, en vertu de sa contribution au maintien d’un écosystème ou de sa valeur en tant qu’espèce indicatrice. Dans la région, on identifie au moins 28 espèces fauniques que l’on peut qualifier de sensibles selon un ou plusieurs des critères identifiés plus haut, dont une espèce de poisson, 13 espèces d’oiseaux et 14 mammifères. Bien qu’ils touchent des éléments peu comparables entre eux, les critères de priorisation permettent d’attribuer une note globale à chacune des espèces jugées sensibles dans la région, selon la somme des valeurs de sensibilité évaluée pour chaque critère. Le tableau ci‐dessous donne le détail de l’évaluation des espèces sensibles selon les différents critères et l’ordre de priorité des différentes espèces fauniques entre elles. Statut de l'espèce
Période d'occurrence
Concentration de la population
Fonction écologique
Prélèvement dû au trappage
Prélèvement dû à la chasse
Valeur culturelle ou écotouristique
Spécificité de l'habitat
Modèles d'indice de qualité d'habitat (IQH) disponibles
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81
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45
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43
43
41
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35
35
35
31
27
Importance économique et culturelle
Écologie
Espèce faunique sensible
Pondération des critères
Caribou des bois, écotype forestier
Esturgeon jaune
Martre d'amérique
Orignal
Pygargue à tête blanche
Cougar
Râle jaune
Bruant de Nelson
Arlequin plongeur
Carcajou
Hibou des marais
Lièvre d'amérique
Gélinotte huppée
Chauve‐souris cendrée
Ours noir
Chauve‐souris argentée
Campagnol‐lemming de Cooper
Faucon pèlerin anatum
Chauve‐souris rousse
Campagnol des rochers
Pic mineur
Paruline à tête cendrée
Tétras à queue fine
Belette pygmée
Roitelet à couronne rubis
Sensibilité négative aux perturbations d'origine anthropique
Agencement du paysage (lisières, couloirs de fuite, juxtaposition d'habitats)
Critères
Connaissance disponible
7 ESPÈCES FAUNIQUES JUGÉES PRIORITAIRES À LA BAIE‐JAMES La présente section est une description sommaire de chacune des espèces retenues selon les critères de priorisation. Arlequin plongeur L’arlequin plongeur (Histrionicus histrionicus) est un canard de mer dont la taille des adultes varie de 33 à 46 cm. La femelle est brune avec des taches blanches distinctives à la tête. Son ventre est blanc tacheté de brun. Le mâle, plus éclatant, est coloré de bleu ardoise et de blanc sur son dos, et de roux sur ses flancs et le dessus de sa tête. Il porte une tache blanche distinctive en forme de croissant à la base du bec et une petite tache blanche près de l’oreille. Son aspect très coloré en fait l’un des plus beaux canards de mer. Lorsqu’il nage, il hoche souvent la tête. Son cri est semblable à celui d’une souris. Carte : Aire de répartition de l’arlequin plongeur au Québec2 L`arlequin plongeur est un oiseau migrateur qui se reproduit le long des cours d’eau à débit rapide. Au printemps, il occupe alors une aire de distribution qui s’étend d’est en ouest de la province, grossièrement entre les 50e et 58e parallèles. Durant cette période, il s’alimente de larves d’insectes et de vertébrés à partir du substrat des cours d’eau. Le mâle quitte l’aire de reproduction une fois que débute l’incubation, soit entre la mi‐juin et le début juillet. Il migre vers les aires de mue où la femelle le rejoindra un ou deux mois plus tard. Il passe la majeure partie de l’année dont la période hivernale le long des côtes rocheuses et des îles. Il se nourrit alors entre autres de petits crabes, d’amphipodes, de gastropodes et d’œufs de poisson. L’espèce compte quatre populations distinctes à l’échelle du globe, dont deux au Canada. L’une d’elles niche sur la côte ouest et l’autre sur la côte est du continent. Le Labrador et le Nord‐du‐Québec constituent les plus importantes aires de nidification pour la population de l’est, en raison de l’abondance des cours d’eaux claires et tumultueuses qu’on y trouve. 2
MRNF (2010). Arlequin plongeur, population de l’est [en ligne]. http://www3.mrnf.gouv.qc.ca/faune/especes/menacees/fiche.asp?noEsp=28. Consulté le 27 septembre 2011 8 L’espèce est vulnérable aux perturbations qui surviennent dans son aire d’hivernage et de mue, ainsi que dans son aire de reproduction. Les ouvrages hydroélectriques souvent situés près des cours d’eau à débit rapide et l’exploitation forestière diminuent la disponibilité des sites propices à la reproduction. D’autre part, le taux de reproduction de l’espèce est relativement faible en comparaison d’autres oiseaux aquatiques, ce qui peut compromettre le rétablissement des populations après un déclin. L’âge parfois avancé au moment de la première reproduction, le nombre peu élevé de rejetons pour une même ponte et la proportion importante d’oiseaux non reproducteurs certaines années peuvent expliquer le faible taux de reproduction de l’espèce. L’arlequin plongeur bénéficie d’une protection fédérale en vertu de la Loi de 1994 sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs. Comptant moins de 1 000 individus, la population de l’est est considérée aujourd’hui comme étant préoccupante. Des études de télémétrie ont été effectuées au Québec, afin de mieux connaître les habitudes de déplacement et la répartition de l’espèce. D’autres études et suivis ont été réalisés sur l’espèce au Québec. Un plan de rétablissement a été mis en œuvre ainsi qu’un plan de gestion pour la partie est du continent. Faucon pèlerin anatum Le faucon pèlerin anatum (Falco peregrinus anatum) est un rapace dont la taille adulte varie de 38 à 46 cm chez le mâle et de 46 à 54 cm chez la femelle. Il porte certains traits caractéristiques tels qu’une rayure malaire noirâtre sous les yeux un capuchon gris‐bleu ardoise, comme son dos et la surface supérieure de ses ailes. La gorge est blanche et le ventre est de couleur crème ou blanchâtre. Les flancs, les cuisses, l’abdomen, la surface inférieure des ailes et le bas de la poitrine portent des rayures brun‐noir. On distingue deux sous‐espèces de faucon pèlerin au Québec, le Falco p. tundrius qui niche au nord des territoires arborés et le Falco p. anatum dont l’aire de distribution s’étend de la forêt boréale jusqu’au Mexique. Cette deuxième sous‐espèce privilégie les falaises comme habitat de nidification, surtout lorsqu’elles sont situées près d’un plan d’eau. Loin de la présence humaine, elle utilise également les pentes raides, les découpures des rives et même les rochers peu élevés et les buttes. Parfois, elle utilise certains éléments en hauteur des infrastructures humaines. Ce rapace fréquente les grands espaces ouverts pour chasser. Il se nourrit essentiellement d’oiseaux et à l’occasion, de petits mammifères. Ses longues ailes pointues favorisent un vol rapide. Ses puissantes serres et son bec arqué et fort, lequel est muni d’une saillie qui lui permet de sectionner la moelle épinière de ses proies en plein vol, font de cet oiseau un prédateur très spécialisé. En vol piqué, sa vitesse peut atteindre, voir dépasser les 300 km/h. 9 Carte : Aire de répartition du faucon pèlerin anatum au Québec3 Le faucon pèlerin atteint sa maturité sexuelle vers l’âge de deux ans. En période de reproduction, il garde farouchement son territoire dans un rayon minimal de 100 mètres. Il attaque parfois les intrus dans un rayon pouvant aller jusqu’à 1,6 km. Dans les zones où la densité de nids est la plus forte, les couples maintiennent une distance minimale d’environ un kilomètre entre eux pour disposer de nourriture en quantité suffisante. La distance maintenue entre les nids des couples peut parfois aller jusqu’à 5 à 6 km. Le faucon pèlerin anatum est particulièrement sensible aux pesticides organochlorés qui ont été la principale cause de son déclin il y a quelques décennies, avant leur interdiction d’usage au Canada comme dans la plupart des pays industrialisés. Ces substances persistent longtemps dans l’environnement et s’accumulent dans la chaîne alimentaire. Elles ont conduit à une défaillance marquée de la reproduction de la sous‐espèce. Actuellement, les collisions avec les lignes à haute tension, avec les voitures et les vitres des immeubles, le dérangement humain et l’abattage d’arbres constituent les principales menaces potentielles. Malgré l’abolition des pesticides organochlorés et le succès du programme de repeuplement mis en œuvre entre 1976 et 1994, la situation de la sous‐espèce est demeurée précaire. Cette dernière bénéficie du statut d’espèce vulnérable. La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune interdit de chasser ou piéger cette sous‐espèce. La Loi protège également les nids et les œufs. La localisation des nids connus doit faire partie des plans d’aménagement forestier. Pyguargue à tête blanche Le pygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) appartient à la famille des aigles. Il est le plus gros oiseau de proie au Canada. À l’âge adulte, la taille de ce rapace diurne atteint les 71 cm à 96 cm. Son corps de couleur brun foncé contraste avec sa tête et sa queue d’un blanc vif. Les jeunes pygargues pour leur part, sont complètement bruns. L’oiseau ne prend sa couleur distinctive que vers l’âge de quatre ou cinq ans. 3
MRNF (2010). Faucon pèlerin anatum [en ligne]. http://www3.mrnf.gouv.qc.ca/faune/especes/menacees/fiche.asp?noEsp=35. Consulté le 27 septembre 2011 10 Carte : Aire de répartition du pygargue à tête blanche au Québec4 L’espèce est présente essentiellement en Amérique du Nord. Au Québec, des sites de nidification ont été identifiés à plusieurs endroits au sud du 55e parallèle. L’oiseau privilégie les grands arbres des forêts matures pour nicher, près des grandes étendues d’eau, dont les lacs, les rivières à fort débit et les grands réservoirs. Il privilégie les étendues d’eau de forte productivité en poissons et celles ayant un large littoral. Son domaine vital occupe une superficie minimale de 10 à 15 km2 et peut aller jusqu’à 64 km2. L’oiseau est tributaire du plan d’eau qu’il utilise. Il se nourrit essentiellement de poissons vivants ou morts. Toutefois, il peut adapter son alimentation aux proies disponibles, dont la sauvagine et les oiseaux marins. Selon des inventaires réalisés entre 2006 et 2008, la population du pygargue à tête blanche serait en hausse au Québec. Les principales menaces pouvant affecter la population sont la perte d’habitat à proximité des grands plans d’eau, les pesticides, le dérangement par les activités humaines dans les aires de reproduction, l’abattage et la capture accidentelle due au piégeage. Le pygargue à tête blanche est désigné « espèce vulnérable » au Québec et un plan de rétablissement pour l’espèce est actuellement en cours de réalisation. La Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune interdit de chasser ou piéger cette sous‐espèce. La Loi protège également les nids et les œufs. La localisation des nids connus doit faire partie des plans d’aménagement forestier. Caribou des bois, écotype forestier Le caribou des bois (Rangifer tarandus caribou) est la seule sous‐espèce de caribou présente au Québec. L’écotype forestier du caribou des bois est un cervidé de taille moyenne, entre le cerf de Virginie et l’orignal, dont le poids varie de 80 kg à 205 kg à l’âge adulte. Comparativement aux autres cervidés, les individus des deux sexes ont des bois. Le caribou des bois possède de longues pattes et de larges sabots dont la forme facilite les déplacements sur la neige et la recherche de nourriture. 4
MRNF (2010). Pyguargue à tête blanche [en ligne]. http://www3.mrnf.gouv.qc.ca/faune/especes/menacees/fiche.asp?noEsp=40. Consulté le 27 septembre 2011 11 L’aire de répartition de la sous‐espèce au Québec correspond à une bande de la forêt boréale comprise entre les 49e et 55e parallèles. On retrouve également deux hardes isolées au sud du 49e parallèle. La limite sud de l’aire de répartition n’a cessé de régresser vers le nord depuis le 19e siècle. La récolte forestière a pour effet de dégrader l’habitat du caribou forestier en compromettant la production de lichen et en fragmentant les grands massifs de forêts mûres qui procureraient, autrement, quiétude et protection pour cette sous‐espèce. Il y a actuellement consensus voulant que la prédation soit le facteur le plus contraignant sur la croissance de la population de la sous‐espèce. Il y a la pression causée par la chasse et indirectement, celle due aux changements occasionnés par l’aménagement forestier. Le cervidé se nourrit essentiellement de lichens durant l’hiver. Il utilise différents types d’habitats selon les saisons, la disponibilité de nourriture, les risques de prédation et la quiétude du milieu. Son domaine vital peut varier de 32 km2 à 1 470 km2. Selon les inventaires aériens réalisés depuis quelques décennies, les densités observées seraient relativement faibles, de 1 à 3,5 individus/100 km2. Pour un même individu, l’utilisation du domaine vital varie d’une année à l’autre. Carte : Aire de répartition du caribou forestier au Québec5 Le caribou forestier est très sensible à l’exploitation forestière qui affecte la production de lichens et perturbe l’environnement des grands massifs de forêts matures où celui‐ci trouverait normalement la quiétude et une protection contre les prédateurs. De plus, l`exploitation forestière favoriserait l’« enfeuillement » du paysage forestier, constituant un milieu propice à l’orignal. La présence de ce dernier favorise également celle de grands prédateurs tels que le loup gris et l’ours noir, ce qui constitue une menace à laquelle le caribou forestier est particulièrement sensible. Les feux de forêts font partie des éléments naturels nuisibles au caribou forestier. Le feu détruit les lichens et la fréquentation de brulis récents comporte un risque de prédation accru. 5
MRNF (2010). Caribou des bois, écotype forestier [en ligne]. http://www3.mrnf.gouv.qc.ca/faune/especes/menacees/fiche.asp?noEsp=53. Consulté le 29 septembre 2011 12 Le cervidé bénéficie du statut d’espèce vulnérable au Québec. Un plan de rétablissement a été publié pour la période 2005‐2012. Plusieurs mesures ont été adoptées dont l’interruption de la chasse sportive, la réalisation de plans d’aménagement pour l’habitat et de plans de protection, ainsi que la réalisation de projets d’acquisition de connaissances relatifs à l’espèce et à ses prédateurs. À l’échelle du pays, la population boréale de caribous des bois a été désignée menacée en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Carcajou Le carcajou (Gulo gulo) appartient à la famille des mustélidés. Il possède un corps trapu et massif, ainsi qu’une mâchoire puissante. Il dispose de pattes relativement grosses par rapport à son corps. La couleur de sa fourrure varie de brun moyen à très foncé. Sa tête est de couleur plus claire et sur ses flancs, on retrouve des bandes claires qui vont des épaules à la base de la queue où elles convergent. Les mâles et les femelles ont respectivement un poids moyen de 15 kg et 10 kg. L’aire de distribution de l’espèce couvre les régions nordiques de la planète. Historiquement, celle‐ci a été réduite de manière considérable au Québec alors qu’elle a déjà couvert l’ensemble de la province. Aujourd’hui, sa répartition semble limitée à la portion située au nord du 49e parallèle. Le domaine vital de l’espèce varie de 100 km2 pour la femelle à 1 000 km2 pour le mâle. La densité de population varie d’un individu pour 40 km2 à un individu pour 800 km2. Carte : Aire de répartition du carcajou au Québec6 Le carcajou peut avoir un régime alimentaire très diversifié, selon la nourriture disponible. En hiver, il se nourrit des carcasses d’animaux qu’il peut trouver. Pour s’adapter à son mode de vie nécrophage, il a dû développer sa capacité à parcourir de longues distances. Il possède une grande endurance et une bonne capacité à se déplacer dans des conditions variées de terrain et dans la neige. L’espèce utilise une grande diversité d’habitats en fonction de la nourriture disponible. Il privilégie les milieux vierges et sauvages, loin des territoires urbanisés. Le piégeage et la chasse pratiqués au 19e siècle font partie des 6
MRNF (2010). Carcajou [En ligne]. http://www3.mrnf.gouv.qc.ca/faune/especes/menacees/fiche.asp?noEsp=4. Consulté le 29 septembre 2011 13 causes les plus probables à son déclin. À cela s’ajoute la raréfaction du caribou dans la première moitié du 20e siècle et l’empiètement des activités humaines sur son habitat. Vu la rareté de l’espèce au Québec, il demeure très difficile d’identifier les menaces d’origine humaine à sa survie. Les populations de l’est de carcajous font l’objet d’un plan de rétablissement dans le cadre du programme fédéral de rétablissement des espèces canadiennes en péril (RESCAPÉ). Un nouveau programme de rétablissement de ces populations est actuellement en élaboration en vertu de la Loi sur les espèces en péril. Un des objectifs du programme consiste à préciser leur situation actuelle. Esturgeon jaune Comme les autres espèces d’esturgeon, l’esturgeon jaune (Acipenser fulvescens) possède un long museau, une bouche ventrale et quatre barbillons. Son corps est recouvert de plaques osseuses et de petits denticules. L’espèce peut vivre jusqu’à 100 ans et atteindre une longueur de trois mètres. Contrairement aux quatre autres espèces d’esturgeon présentes dans les eaux canadiennes, l’esturgeon jaune ne vit qu’en eau douce. Il se tient généralement dans la partie peu profonde des lacs et des grands cours d’eau. Il ne migre vers les petits cours d’eau que pour le frai. Carte : Aire de répartition de l’esturgeon jaune au Québec7 Cette espèce fréquente les lacs et les rivières de la portion ouest de la province. On la retrouve également à quelques endroits dans le fleuve Saint‐Laurent où sa situation est jugée précaire. Dans le sud, une dégradation de l’habitat de frai a été observée à la suite de la construction de barrages et de digues, et à la pollution. Dans la portion nord de son aire de répartition, selon un rapport d’Hydro‐
Québec produit en 2001, l’espèce serait présente en grand nombre dans les bassins de la baie James et des rivières Harricana, Nottaway, Broadback, Opinaca, Rupert, Eastmain et La Grande. D’autres auteurs (Ferguson et Duckworth) confirment la 7
MRNF (2010). Esturgeon jaune [En ligne]. http://www3.mrnf.gouv.qc.ca/faune/especes/menacees/fiche.asp?noEsp=19. Consulté le 29 septembre 2011 14 présence commune de l’espèce dans les rivières La Grande et Rupert, ainsi que dans la région du lac Abitibi. Ils font toutefois état d’une rareté dans les autres bassins du sud de la baie d’Hudson et de la baie James, ainsi que dans les autres rivières se jetant dans la baie James. De façon générale, les populations d’esturgeons jaunes du nord‐ouest de la province semblent en bonne santé. On dispose toutefois de peu de données quantitatives à cet égard. La survie de l’espèce est sujette à des facteurs liés au climat, à l’hydrologie, à la température de l’eau et à sa composition chimique. Ces facteurs sont particulièrement déterminants pour la fécondité, la viabilité de l’embryon et durant la première année suivant la naissance. L’espèce est sensible à d’autres menaces telles que la surexploitation, les barrages, la dégradation de son habitat, les contaminants et les espèces introduites. Au‐delà de toutes ces causes, c’est la pêche commerciale qui, historiquement, a occasionné le déclin des populations d’esturgeon jaune dans son aire de répartition à l’échelle du pays. Comme il s’agit d’une espèce à croissance lente, à maturation tardive et qui fraie de manière intermittente, le rétablissement des populations peut prendre de nombreuses années. L’espèce fait actuellement l'objet d'un suivi au Québec. Hibou des marais Le hibou des marais (Asio flammeus) est un hibou de taille moyenne. Ses ailes ouvertes ont une envergure quelque peu supérieure à un mètre. La femelle est légèrement plus grosse que le mâle. Contrairement aux autres espèces de la famille des strigidés, il chasse généralement le jour ou au crépuscule. Le mâle et la femelle ont un plumage de couleur brun chamois et des stries noires sur la poitrine, l’abdomen et l’arrière. Des taches noirâtres rehaussent l’orbite des yeux jaune de cet oiseau. Carte : Aire de répartition du hibou des marais au Québec Le hibou des marais atteint sa maturité sexuelle vers l’âge d’un an. Comparativement aux autres hiboux, celui‐ci construit ses nids plutôt que d’utiliser des nids abandonnés. Comme son nom l’indique, il fréquente les marais où la hauteur de la végétation herbacée varie de 50 centimètres à un mètre. Il fréquente également plusieurs autres types de milieux ouverts tels que les prairies humides, les prairies montagneuses, certains types de terres agricoles, les estuaires et les marais salins. Sa présence est même observée dans la toundra arctique. Bien qu’il n’abonde nulle part, son aire de répartition couvre une grande 15 partie du globe, dont l’ensemble de l’Amérique du Nord. Au Québec, il est surtout présent dans la plaine du Saint‐Laurent et au Saguenay‐Lac‐Saint‐Jean. Il se déplace et choisit son aire de nidification en fonction de la disponibilité de micromammifères qui constituent sa principale source de nourriture. La grande majorité des individus qui nichent sous nos latitudes migrent chez nos voisins du sud pour l’hiver. L’état et la tendance de la population restent inconnus au Québec. Mais compte tenu des efforts de drainage des terres et de la réduction conséquente des marais, il est envisageable qu’une réduction de la population soit survenue durant les dernières décennies. L’étalement industriel et urbain peut également avoir contribué à la dégradation de son habitat. Comme cette espèce niche au sol, elle est exposée à la machinerie agricole et demeure vulnérable aux prédateurs. Le hibou des marais fait l'objet d'un suivi au Québec. L’espèce est protégée en vertu de la Loi sur la conservation et la mise en valeur de la faune. Au Québec, il est interdit de la chasser, de la vendre, d’avoir des individus en sa possession et de détruire son nid et ses œufs. Bruant de Nelson Le bruant de Nelson (Ammodramus nelsoni) est un oiseau d'environ 15 centimètres de long. Le mâle et la femelle ont un plumage identique. L’oiseau a le dos brun, le ventre pâle et des stries sur la poitrine et sur les flancs. Il porte également un motif jaune‐ocre qui entoure entièrement ses joues grises. Carte : Aire de répartition du bruant de Nelson au Québec L’espèce est présente en Amérique du Nord seulement. Une distinction est faite de trois sous‐espèces. Deux d'entre elles sont présentes au Québec, dans des régions distinctes. La sous‐espèce Ammodramus n. alterus apparaît le long de la côte de la baie James, jusqu'à Eastmain. Sa population semble relativement stable, malgré le peu de données disponibles. La sous‐espèce Ammodramus n. subvirgatus est présente sur la côte est, jusqu’à hauteur du Maine. On la retrouve aux îles de la Madeleine, le long du fleuve et de l'estuaire du Saint‐Laurent. L'habitat du bruant de Nelson correspond à 16 une mince bande de marais salé ou saumâtre le long des côtes ou des îles et dans une faible proportion, de marais d'eau douce. Le drainage des marais salés supérieurs à des fins agricoles ainsi que l’étalement industriel et urbain auraient contribué à la dégradation de l'habitat de cette espèce. Cette dernière fait l'objet d'un suivi au Québec. Belette pygmée La belette pygmée (Mustela nivalis) est le plus petit carnivore du continent nord‐américain. Elle s’apparente à l'hermine (Neovison erminea) et au vison d'Amérique (Mustela vison). Bas sur pattes, ce mammifère a un corps de forme fuselée. Comparativement à l’hermine, la belette pygmée possède une queue plutôt courte sans bout noir à son extrémité. En été, son dos et ses flancs sont de couleur brune. En hiver, son pelage devient tout blanc. Le mâle est de taille légèrement plus grande que la femelle. L'adulte atteint une longueur maximale de 20 centimètres. Carte : Aire de répartition de la belette pygmée au Québec L’espèce a une distribution générale au Canada et occupe des habitats très variés. On la retrouve dans la toundra et en forêt boréale, mais préfère les milieux plus au sud, ceux ouverts, tels que les prairies, les milieux humides et marécageux, les berges des cours d’eau et les broussailles. L’espèce se nourrit de petits animaux tels que les souris et les campagnols. Son domaine vital avoisine les 10 000 m2. Malgré sa large répartition, cette espèce est tout de même qualifiée de rare dans l’ensemble de son aire. Compte tenu de sa petite taille et de son caractère discret, elle demeure difficile à repérer. Elle est donc probablement plus abondante que ne le révèlent les données à son sujet. Des fluctuations importantes des populations en fonction de la disponibilité des proies sont parfois observables. La belette pygmée fait actuellement l'objet d'un suivi au Québec. 17 Campagnol‐lemming de Cooper Le campagnol‐lemming de Cooper (Synaptomys cooperi) est un petit mammifère comparable à la souris. Il a un pelage brun clair sur le dos et gris argenté sur l'abdomen. À l’âge adulte, il mesure environ 12 centimètres de longueur et a un poids moyen de 28 grammes. Ce petit mammifère est très prolifique (deux à quatre portées par année). Une portée moyenne compte de deux à cinq petits. Il est toutefois la proie d’un bon nombre de prédateurs, dont les couleuvres, les mammifères carnivores et les rapaces. Aussi, son espérance de vie est d’environ huit mois à l’état sauvage (deux ans en captivité). L’espèce est présente seulement dans la partie est du continent nord‐américain. Son aire de répartition au Québec correspond à la portion méridionale de la province. Toutefois, dans le cadre de l’étude d’avant‐projet de l’Eastmain‐1‐A en 2002, une vérification de la présence de micromammifères avait mené à la capture de trois campagnols‐lemming de Cooper près de la rivière Eastmain et à proximité du lac Boyd. Il s’agit des mentions les plus nordiques de la présence de l’espèce. L’animal fréquente les tourbières à sphaigne et celles à éricacée, les marais herbeux et les forêts mixtes à proximité des tourbières. Son domaine vital fluctue de 400 m2 à 3 200 m2. Il vit en petites colonies ou chaque individu protège son nid. L’espèce est active durant toute l'année et cumule des réserves de carex. Elle en parsème les sentiers de terriers qu’elle creuse dans l'humus. Carte : Aire de répartition du campagnol‐
lemming de Cooper au Québec Le campagnol‐lemming de Cooper est considéré comme une espèce rare au Canada. Sa présence n’est observée que sporadiquement dans les milieux propices. Au Québec, encore peu de données sont disponibles à son sujet. Des études sont donc requises pour mieux connaître les menaces auxquelles l’espèce doit faire face et pour évaluer son statut. L’espèce fait actuellement l'objet d'un suivi au Québec. 18 Campagnol des rochers Le campagnol des rochers (Microtus chrotorrhinus) est un petit mammifère comparable à la souris. Il a un pelage brun sur le dos et gris sur l’abdomen. Son museau orangé ou roux et ses poils fauves sur sa croupe en sont des caractères distinctifs. À l’âge adulte, il mesure de 13 à 18 centimètres de long et pèse de 27 à 48 grammes. Carte : Aire de répartition du campagnol des rochers au Québec La présence de cette espèce est observée dans la région des Appalaches, de la Caroline du Nord jusqu'en Gaspésie. Sa présence est également observée au Labrador, dans les montagnes précambriennes du centre du Québec et du sud‐ouest de l'Ontario, au Nouveau‐Brunswick, au Cap‐Breton et en Nouvelle‐Écosse. Ce rongeur recherche les falaises, les affleurements rocheux, les abords de clairières, les régions montagneuses, les talus humides et trouve également refuge entre les rochers couverts de mousse et près des points d'eau. Il est actif durant toute l’année. Il creuse des terriers de faible profondeur et se fraie des sentiers entre les rochers. Il vit en petites colonies isolées entre elles. Parmi les petits mammifères du Canada, le campagnol des rochers est considéré l'un des plus rares. Les populations présentent toujours de faibles densités. L'évaluation de son statut au Québec nécessite de plus amples connaissances et données. Les menaces qui pèsent sur lui restent à établir. L’espèce fait actuellement l'objet d'un suivi au Québec. Chauve‐souris argentée La chauve‐souris argentée (Lasionycteris noctivagans) est l’une des trois espèces de chauves‐souris migratrices du Québec. Son poids varie de 6 à 12 grammes. Son pelage est brun foncé ou noir et l'extrémité des poils du dos est argentée. Les connaisseurs la distinguent par son vol lent, erratique et à basse altitude. 19 Carte : Aire de répartition de la chauve‐souris argentée au Québec L’espèce a une distribution générale dans presque toutes les provinces canadiennes. Elle est absente de l'Île‐du‐Prince‐Édouard et de Terre‐Neuve. En période estivale, les individus vivent dispersés. Ils occupent alors essentiellement les territoires boisés, se nourrissant d’insectes qu’ils chassent en vol près des lacs et au‐dessus des étangs. À l’automne, ils se rassemblent pour migrer vers le nord des États‐Unis, la partie méridionale de leur aire de répartition. Ils trouvent alors refuge dans les arbres creux comportant d’anciens nids de pics, sous l’écorce décollée des arbres, à l’intérieur des mines désaffectées et dans les grottes. Des individus n’ont été observés et rapportés que quelquefois, malgré que l’espèce soit l'une des plus faciles à identifier. Des inventaires acoustiques, réalisés à la fin des années 1990, ont permis de confirmer sa présence dans plusieurs régions, dont le Nord‐du‐Québec. Toutefois, les données actuelles ne permettent pas de connaître les fluctuations de sa population au Québec. La chauve‐souris argentée fait actuellement l'objet d'un suivi au Québec. Chauve‐souris cendrée La chauve‐souris cendrée (Lasiurus cinereus) est l’une des trois espèces de chauves‐souris migratrices du Québec. D’une longueur moyenne de 15 centimètres, elle est la plus grande chauve‐souris au pays. Son pelage est brun et chaque poil a une terminaison de couleur blanc cendré. Sa gorge est de couleur jaune. 20 Carte : Aire de répartition de la chauve‐souris cendrée au Québec Cette espèce occupe une aire de répartition très vaste, allant d’un océan à l’autre sur une partie du pays et de manière latitudinale, allant jusqu’en Amérique du Sud. Toutefois, elle n’est abondante nulle part au Québec malgré sa présence jusque dans le domaine de la pessière. Elle recherche généralement les territoires boisés et semi‐boisés. Elle se nourrit principalement de papillons qu’elle chasse la nuit, au‐dessus des clairières et des plans d'eau. Elle se nourrit également de libellules. À l’automne, elle migre vers le sud des États‐Unis et les Caraïbes pour y passer l’hiver. Des inventaires acoustiques, réalisés à la fin des années 1990, ont permis de confirmer sa présence dans plusieurs régions, dont le Nord‐du‐Québec. Comme elle est arboricole et n’est active que la nuit, la chauve‐souris cendrée est difficilement observable. D’ailleurs, les données actuelles ne permettent pas de connaître les fluctuations de sa population au Québec. Les connaissances actuelles ne permettent pas non plus de connaître les menaces auxquelles l’espèce doit faire face. La diminution des chicots causant une dégradation de son habitat peut lui être nuisible, ainsi que le dérangement humain dans les grottes et dans les mines désaffectées. La chauve‐souris cendrée fait actuellement l'objet d'un suivi au Québec. Chauve‐souris rousse La chauve‐souris rousse (Lasiurus borealis) est l’une des trois espèces de chauves‐souris migratrices du Québec. À l’âge adulte, elle pèse entre 6 et 15 grammes. En général, la femelle est plus grosse que le mâle. La femelle est de couleur brunâtre tandis que le mâle a un pelage brun‐roux. En vol, cette espèce se distingue des autres par sa queue allongée qui décrit une silhouette en « V ». 21 Cette espèce a une distribution générale qui va du Canada jusqu'au sud de l'Amérique centrale et aux Bermudes. Au Québec, son aire de distribution rejoint le domaine de la pessière. L’espèce se nourrit généralement d’insectes, tels que les coléoptères, les sauterelles, les papillons de nuit et les mouches, qu’elle chasse la nuit. Vers le début de septembre, les individus se regroupent et migrent vers le sud. La chauve‐souris rousse hiberne dans des régions où les occurrences de gel sont très rares. Elle revient sous nos latitudes vers la fin mai et peu de temps après, la femelle donne naissance à 2 ou 3 rejetons. Carte : Aire de répartition de la chauve‐souris rousse au Québec L’espèce est rarement observée ou identifiée. Aussi, on ignore l’état et la dynamique de ces populations au Québec. Les données recueillies depuis le milieu des années 1990 ont tout de même permis de confirmer sa présence en divers endroits au sud du 51e parallèle. La chauve‐souris rousse fait actuellement l'objet d'un suivi au Québec. Cougar Le cougar (Puma concolor) est un félin de grande taille, semblable à une panthère. Il est l’une des trois espèces de félidés vivant à l’état sauvage au Canada. Son pelage uniforme va du rougeâtre ou du grisâtre au brun foncé. À l’âge adulte, sa taille peut dépasser les 2,5 mètres. Il se distingue d’autres félins par sa longue queue mesurant le tiers de sa longueur totale. Celle‐ci joue un rôle dans le maintien de l’équilibre. Le mâle est relativement plus grand que la femelle. Muni d’un avant‐train et d’un cou très robustes, le cougar peut attraper et déchirer de grandes proies. Avec ses mâchoires musclées et ses longues canines, il peut saisir et retenir des animaux de taille supérieure à la sienne. Il occupe des habitats à la couverture végétale très variée. Il recherche les habitats du cerf de Virginie et du cerf mulet. Le mâle occupe un domaine vital 22 d’une superficie avoisinant les 300 km2 alors que celui de la femelle est d’environ 150 km2. Le cougar vit en solitaire et défend son territoire contre les intrus. Le domaine vital d’un mâle recoupe rarement celui d’un autre mâle, mais occasionnellement celui de plusieurs femelles. La femelle est moins solitaire et garde ses petits jusque vers l’âge de deux ans. Dans ces conditions, elle peut occuper un domaine vital de superficie supérieure à celui du mâle. Carte : Aire de répartition du cougar au Québec Autrefois, cette espèce occupait presque entièrement le territoire de l’Amérique du Nord, se nourrissant essentiellement de cerfs. Toutefois, durant près de deux siècles, sa population a été fortement décimée. On l’a longtemps et sévèrement chassé pour sa fourrure et parce que sa présence n’était pas tolérée à proximité du bétail. Depuis 1955, seulement quelques centaines d’observations ont été rapportées au Québec. Les signalements proviennent tous de la portion située au sud du 50e parallèle, surtout en Abitibi‐Témiscamingue, en Estrie et dans le Bas‐Saint‐Laurent. Les activités humaines et la dispersion des individus demeurent les principaux facteurs limitant la présence du cougar. L’espèce fait actuellement l’objet d’un suivi au Québec. Ours noir L’ours noir (Ursus americanus) est une espèce très commune et répandue de la famille des ursidés. De profil trapu et massif, il est beaucoup moins lourd qu’il en paraisse. Le mâle pèse environ 135 kilogrammes tandis que le poids de la femelle avoisine les 70 kilogrammes. En général, son pelage est de couleur noire et son museau est brun foncé. Une tache blanche apparaît souvent sur la partie inférieure de sa gorge ou sur sa poitrine. Certains individus ont un pelage brun, brun foncé, blond, cannelle ou bleu noir. Malgré une vision plutôt déficiente, l’espèce est munie d’une ouïe et d’un odorat très développés. Malgré une démarche maladroite en apparence, l’animal peut atteindre une vitesse de 55 km/h sur de courtes distances. Il est également un habile nageur et grimpe facilement aux arbres. 23 Bien qu’il fréquente des habitats variés, l’animal habite essentiellement les forêts denses, les brûlis et les broussailles fournies. Il fréquente également les ruisseaux, les rivières et les marécages. On le retrouve également à l’occasion dans la toundra. Sa présence est observée sur tout le territoire de la Baie‐James. Il se nourrit d’à peu près tout ce qu’il peut trouver, mais surtout de petits fruits et de noix qui deviennent abondants à la fin de l’été. Les insectes font également partie de son régime alimentaire, ainsi que le poisson, les petits mammifères et les oiseaux dans une plus faible proportion. Au printemps, certains individus peuvent s’attaquer aux petits des cervidés. L’ours noir est également un charognard. Ses habitudes et ses activités diffèrent d’un endroit à l’autre, selon divers facteurs, dont la présence humaine. Dans les régions sauvages, il est actif surtout durant le jour tandis qu’en région habitée et à proximité des activités humaines, il s’active plutôt la nuit afin d’éviter les contacts avec l’être humain. L’automne venu, il se met à la recherche d’une tanière pour hiberner, sous une souche, sous un tronc renversé ou dans une cavité sur le flanc d’une colline. Carte : Aire de répartition de l’ours noir au Québec L’état des populations de l’espèce demeure difficile à établir et à suivre, en raison notamment de son comportement discret et du fait qu’il hiberne. Les données actuelles font état d’une population de 380 000 individus au Canada. Aux extrêmes, la densité des populations varie de moins de 1 à 10 individus par unité de superficie de 10 km2. Le mâle occupe un domaine vital dont la superficie avoisine les 100 km2 tandis que celui de la femelle est beaucoup plus restreint, variant de 10 à 40 km2. L’ours noir a longtemps été piégé. Vers la fin des années 1950, la chasse sportive de cette espèce est devenue populaire. Il est désormais reconnu à la fois comme un gros gibier et un animal à fourrure. À l’intérieur des réserves à castor, il est en partie protégé puisque seuls les bénéficiaires des conventions nordiques ont le droit de le piéger. 24 Orignal L’orignal (Alces americanus) est le plus grand des cervidés. Un gros mâle pèse jusqu’à 600 kilogrammes. L’animal possède un corps robuste, de longues pattes fines, de longs sabots fourchus et pointus, un crâne allongé avec un large museau courbé et de hautes épaules voutées dont les muscles qui s’y rattachent font ressortir une bosse. Plusieurs individus ont un fanon de peau au menton. L’animal a une queue très courte, fournie. Son pelage va du brun foncé presque noir au brun rougeâtre ou grisâtre. Le mâle porte un panache qui devient très large à l’automne, d’une envergure qui varie de 120 à 150 centimètres en moyenne, pouvant dépasser les 180 centimètres dans certains cas. L’animal a une vue très faible, mais les sens de l’ouïe et de l’odorat très développés. Compte tenu de sa grande force physique, de sa grande énergie et de ses longues pattes, il peut se déplacer en tous types de terrains et franchir aisément les arbres morts qui jonchent parfois le sol. Ses sabots peuvent s’écarter, ce qui augmente la surface de contact au sol et permettent à l’animal de circuler sur les sols mous et dans la neige. Carte : Aire de répartition de l’orignal au Québec L’orignal fréquente les brûlis et les coupes en régénération pour se nourrir. En été, il consomme de grandes quantités de plantes aquatiques. En hiver, son régime alimentaire se compose essentiellement de rameaux de sapin baumier, de peuplier, de cornouiller stolonifère, de bouleau, de saule, d’érable rouge et d’érable de Pennsylvanie. L’orignal habite essentiellement les forêts mixtes et plus particulièrement les sapinières à bouleau blanc ou à bouleau jaune. Bien que la limite nord de son aire de distribution avoisine celle des arbres, il abonde beaucoup plus dans le sud de la province. La récolte forestière tend à accroître la proportion de peuplements qui correspondent aux stades pionniers de la succession végétale, phénomène aussi appelé l’« enfeuillement » du paysage forestier. Ce changement dans le paysage favorise une augmentation des populations d’orignaux aux endroits où historiquement, le couvert forestier était composé en très grande partie de peuplements résineux. Sur le territoire couvert par l’entente de la Paix des Braves notamment, la récolte forestière doit être réalisée selon la coupe en mosaïque. Ce type de coupe favorise l’enfeuillement et la fragmentation du paysage forestier, ce qui est propice à l’orignal. Il tolère bien le froid, mais difficilement la chaleur. En été, surtout durant la saison des moustiques, il peut passer plusieurs heures dans l’eau. 25 L’espèce a un domaine vital pouvant atteindre les 10 km2 en été et se réduire à 2 km2 durant l’été. Au nord du Saint‐Laurent, on observe une densité moyenne d’environ 0,4 individu pour une superficie de 10 km2. Au sud du fleuve, cette densité moyenne augmente à 1,2 individu pour une même superficie. Cette différence serait attribuable au fait que le loup soit présent au nord du fleuve et pas au sud. En l’absence de prédateurs et de chasseurs, les populations d’orignaux peuvent atteindre des densités allant jusqu’à 135 individus pour une superficie de 10 km2, comme cela a été observé en Colombie‐Britannique. La nourriture devient alors plus rare et les orignaux sous‐alimentés deviennent plus faibles et plus vulnérables aux prédateurs et aux maladies. Beaucoup finissent par mourir de faim. La disponibilité de nourriture conditionne également le succès de reproduction. Afin de prévenir les problèmes de sous‐alimentation et de maladies, les populations d’orignaux doivent être maintenues en dessous d’un certain seuil. Dans une optique de production forestière, une saine gestion des populations d’orignaux permet également de préserver un certain niveau de régénération après coupe ou après perturbation. Selon les données disponibles, la population d’orignaux au Québec atteindrait les 70 000 têtes. Lièvre d’Amérique Le lièvre d’Amérique (Lepus americanus) est l’une des espèces fauniques les plus communes de la forêt québécoise, et ne se trouve qu’en Amérique du Nord. Il sait se faire discret en été, mais l’hiver venu ses traces dans la neige et les sentiers qu’il entretient trahissent sa présence. L’espèce est munie de larges pattes arrière recouvertes d’une épaisse fourrure qui lui permettent de se déplacer facilement sur la neige. Il écarte les longs doigts de chacune de ses pattes pour en augmenter la surface de contact et donc sa portance. Son pelage change de couleur avec les saisons, passant du gris brun en été au blanc presque immaculé en hiver, lui permettant de se confondre à son environnement. À l’âge adulte, un individu pèse généralement de 1,2 à 1,6 kilogramme. La femelle est souvent légèrement plus grosse que le mâle. Le régime alimentaire de l’espèce comporte une variété de plantes herbacées en été. Entre autres, l’animal se nourrit de vesces, de fraises, d’épilobes, de lupins et de campanules. Il consomme également beaucoup de feuilles d’arbustes. En hiver, son alimentation se compose de petites brindilles, de bourgeons et d’écorce d’arbres. Son alimentation peut varier grandement selon le type de forêt où il se trouve. Le lièvre d’Amérique est très actif durant toute l’année, surtout au crépuscule et durant la nuit. Durant le jour, l’animal se repose à l’abri sous un buisson, une souche ou un rondin. Il dort par intermittence restant toujours aux aguets. Les éléments météorologiques restreignent souvent ses activités de façon importante. L’animal habite en de nombreux types de forêts où l’on retrouve de jeunes conifères. Il recherche les sites en régénération, les brûlis envahis par les framboisiers, les taillis de trembles. En peuplements intermédiaires et matures, il recherche ceux composés d’un sous‐étage fourni, arboré jeune ou arbustif. Ce sous‐étage lui procure une protection contre les prédateurs et de la 26 nourriture. Lorsqu’il se sent menacé, l’animal peut demeurer sur place, immobile, bénéficiant de son pelage camouflant. Il peut également s’enfuir. Les individus plus âgés auront tendance à choisir cette deuxième option. Les levrauts de moins de deux semaines qui n’ont pas encore la capacité de se déplacer rapidement resteront immobiles. Ils peuvent bondir de façon spectaculaire et atteindre une vitesse de 45 km/h. De nature sédentaire, l’animal construit et entretient un réseau complexe de sentiers sur son territoire. Ces derniers lui permettent d’aller et venir fréquemment entre les zones d’alimentation et celles de repos. D’autres espèces, telles que les écureuils, les porcs‐épics et les moufettes, utilisent ces sentiers également. Les principaux sentiers suivent le même itinéraire en été et en hiver. Le lièvre d’Amérique les entretient soigneusement, ainsi que les coulées dont il peut avoir besoin pour échapper aux prédateurs. Bien que solitaire, l’animal tolère la présence d’autres individus. Carte : Aire de répartition du lièvre d’Amérique au Québec Le lièvre d’Amérique habite la forêt boréale et les prolongements méridionaux de cette dernière (le long des Appalaches, des Rocheuses et des Cascades). Son aire de répartition couvre presque tout le Québec et descend jusque dans les montagnes des États‐
Unis. Le domaine vital de l’espèce couvre de 2 à 16 hectares. Les populations connaissent généralement de grandes fluctuations qui se répètent sur un cycle d’environ 10 ans. En période de forte abondance, une population peut atteindre une densité de 500 à 600 lièvres/km2. Les périodes d’abondance surviennent sensiblement au même moment d’une région à l’autre, sur l’ensemble de l’aire de répartition de l’espèce. Le déclin des populations est surtout causé par la prédation. Le lièvre d’Amérique est sujet à plusieurs maladies virales, bactériennes et parasitaires. Il est aussi une proie de choix pour de nombreux prédateurs tels que le lynx du Canada, le renard roux, le coyote, le vison, le Grand‐duc d’Amérique et l’autour des palombes. L’espèce peut vivre jusqu’à l’âge de six ans, mais une très faible proportion survit aussi longtemps. Le lièvre d’Amérique est reconnu comme l’un des herbivores dominants et l’une des plus importantes proies de la forêt boréale. Il est donc un élément important de la chaîne alimentaire et contribue à la diversité de cet écosystème forestier. Certaines recherches réalisées au Yukon soutiennent même qu’il serait une espèce clé ou central du réseau alimentaire des forêts sous nos latitudes. Le cycle de 10 ans de cette espèce et de ses prédateurs constitue un modèle unique, dominant et intervient sur de vastes territoires 27 forestiers au Canada. La communauté scientifique entretient de vives préoccupations relativement aux répercussions potentielles des modifications causées à la forêt à la suite de son aménagement, aux incendies et aux autres perturbations sur le cycle des populations de cette espèce. Martre d’Amérique La martre (Martes americana) est un mésocarnivore ou un prédateur de taille moyenne. Sa taille est environ celle d’un petit chat, mais dont les pattes sont plus courtes et le corps plus élancé. Le mâle pèse environ 1 000 grammes tandis que la femelle pèse environ 650 grammes. Il a également une queue fournie et un museau pointu. La couleur de son pelage va du chamois clair au brun foncé presque noir. Il devient légèrement plus foncé en hiver, et plus épais. La fourrure plantaire, qui devient également plus épaisse en hiver, permet à l’animal de se déplacer sans laisser de traces de doigts dans ses empreintes. Carte : Aire de répartition de la martre d’Amérique au Québec La martre d’Amérique habite généralement les vieux peuplements de conifères ou mixtes. Elle s’aventure parfois en terrain découvert pour trouver sa nourriture. Les jeunes forêts lui conviennent beaucoup moins. Elle a besoin d’une certaine proportion de sapins, d’épinettes noires et de bois mort sous différentes formes. Elle est également sensible à la hauteur et à l’ouverture du couvert forestier. La martre d’Amérique a un régime alimentaire très varié. Elle se nourrit de petites proies telles que les campagnols, les souris, le lièvre, la gélinotte, l’écureuil, la musaraigne et parfois, les amphibiens et les œufs d’oiseaux. Elle se nourrit également de grandes quantités de baies, en particulier de framboises et de bleuets. Au printemps et en été, elle chasse durant tout le jour, mais surtout à l’aube et au crépuscule. Le mâle chasse environ 16 heures par jour tandis que la femelle, lorsqu’elle a une portée au gîte, chasse de 6 à 8 heures par jour. L’activité de la martre diminue durant la nuit et durant les mois les plus froids de l’année. La martre peut également devenir inactive durant les jours de mauvais temps ou de grands froids. Elle est une grimpeuse habile, mais le fait surtout pour échapper à des intrus. Elle chasse presque toutes ses proies au sol. L’espèce compte peu de prédateurs sinon le lynx du Canada, le lynx roux, le pékan, le renard et le grand‐duc d’Amérique. 28 La martre d’Amérique est solitaire. Elle défend son territoire contre l’intrusion d’individus de même sexe, mais tolère la présence d’individus de sexe opposé. Les mâles et les femelles ne cohabitent que durant la période de reproduction, laquelle survient entre la fin de juillet et le début d’août. La femelle élève seule ses petits. Elle donne naissance à une portée comptant de 2 à 6 petits, le plus souvent 3. L’espèce a un domaine vital dont la superficie varie selon la densité de la population et de la disponibilité de la nourriture. En situation d’abondance, le mâle occupe un territoire dont le rayon avoisine les 3,5 kilomètres. Ce rayon peut doubler en situation de disette. La femelle occupe un territoire dont le rayon correspond à la moitié de celui du territoire du mâle. La récolte forestière a pour effet de dégrader l’habitat de l’espèce, ce qui a causé son déclin en Amérique du Nord. Dans les territoires comportant des aires de coupe, l’animal doit occuper une superficie beaucoup plus grande qu’en forêt inexploitée. Au début du siècle dernier, la martre était abondante en Amérique du Nord. Le défrichage et le piégeage ont fait reculer considérablement la limite sud de son aire de répartition et ont fait disparaître l’espèce de plusieurs forêts. À une certaine époque, la situation de la martre est devenue si préoccupante qu’il est apparu nécessaire de réglementer rigoureusement la chasse à cette espèce et à d’autres animaux à fourrure, afin de permettre un rétablissement des populations. Il est connu aujourd’hui qu’un rétablissement des populations par dispersion de l’espèce, à partir des territoires où elle abonde, est possible, à condition de limiter le piégeage. Dans certains cas, il peut devenir nécessaire d’interdire le piégeage durant plusieurs années. Encore aujourd’hui, la gestion de l’espèce pose certaines difficultés, étant donné qu’il n’existe encore aucun moyen de recensement abordable et facile d’application. Râle jaune Le râle jaune (Coturnicops noveboracensis) est un petit oiseau de quelque soixante grammes, semblable à une caille. Son plumage est de couleur chamois rehaussé de stries noires et blanches. Comme chez les autres espèces de râle, il a un corps étroit sur les côtés et de longs doigts qui lui permettent de se déplacer aisément dans la végétation aquatique. 29 Carte : Aire de répartition du râle jaune au Québec Le râle jaune est un oiseau de marais. En période de reproduction, il affectionne plus particulièrement la partie supérieure des marais d’eau douce et d’eau saumâtre couvrant de grandes étendues. Il recherche les milieux où la végétation est courte et fournie. Cet oiseau reste encore très méconnu, compte tenu de son comportement discret et furtif. À l’approche d’un humain, il aura tendance à rester sur place, dissimulé à travers la végétation au milieu des marais. Également, seuls les mâles chantent et le font surtout la nuit. La femelle pond de 7 à 10 œufs et s’occupe seule de l’incubation ainsi que des soins aux oisillons. Elle ne donne qu’une couvée viable par année. L’espèce se reproduit seulement au Canada et dans la portion nord des États‐Unis. En hiver, les oiseaux migrent aux États‐Unis et au Mexique. Au Québec, son aire de répartition fragmentée occupe une superficie qui avoisine le quart de son aire de répartition à l’échelle mondiale. Dans le sud de la province, l’espèce niche surtout aux abords du fleuve Saint‐Laurent jusqu’en Gaspésie, et le long de la rivière Saguenay. Des mentions sont également enregistrées en Abitibi‐Témiscamingue, durant l’été. Un inventaire réalisé en 2002 a permis de confirmer la présence de l’espèce dans la portion sud de la baie James. La principale menace qui pèse sur les populations de râle jaune est la perte d’habitat à la suite de l’endiguement ou à l’assèchement des marais. Depuis 2009, l’oiseau bénéficie d’un statut d’espèce menacée au Québec. L’espèce est également désignée « espèce préoccupante » au Canada. Un plan de gestion national est actuellement en cours de réalisation. Au Canada, il est interdit de la chasser, de la vendre, d’avoir des individus en sa possession et de détruire son nid et ses œufs. Pic mineur D’une longueur de 15 à 18 centimètres et avec une masse variant de 21 grammes à 28 grammes, le pic mineur (Picoides pubescens) est le plus petit des 13 espèces de pics vivant au Canada. Son plumage est noir et blanc et comporte une large bande blanche sur le dos. Des carreaux noirs et blancs apparaissent sur ses ailes. Sa poitrine et ses flancs sont blancs. Le mâle porte une petite tache écarlate derrière sa couronne noire. Comme chez les autres espèces de 30 pics, le pic noir dispose d’un bec droit en forme de ciseau, constitué d’un os massif, lui permettant de percer des trous dans le bois. Il dispose également d’autres particularités anatomiques liées à cette capacité. Il dispose également d’une longue langue munie de poils qui lui permet d’atteindre sa nourriture dans les fentes du bois. Le pic mineur utilise divers milieux boisés mixtes ou feuillus de son aire de répartition. Toutefois, il préfère les peuplements dont les arbres à larges feuilles laissent passer la lumière. Il se tient également dans les lisières boisées et le pourtour des ouvertures de forêts plus denses. Dans la portion ouest de son aire de répartition, il fréquente également les aulnaies et de saulaies. Comme la plupart des pics, le pic mineur dispose de caractéristiques anatomiques lui permettant de grimper aux arbres. Étant le plus petit pic de son aire de répartition, il peut creuser des trous d’un diamètre aussi petit que 10 centimètres. Plus des trois quarts de son régime alimentaire est composé d’insectes dont les scolytes et d’autres insectes ravageurs. Il se nourrit de petits insectes et de larves qui infestent les arbres. Il joue ainsi un rôle environnemental et économique contre certains insectes nuisibles. Il scrute les fentes et les crevasses des rameaux, les brindilles et les troncs pour trouver sa nourriture. Vu sa petite taille et sa légèreté, il peut atteindre les branches supérieures des arbres. L’autre portion de son régime alimentaire est composée de petits fruits. Contrairement à d’autres espèces de pics, le pic à dos noir n’amasse pas de réserve alimentaire pour l’hiver. Il traque les cochenilles, allant jusqu’à débarrasser entièrement un arbre qui peut en être infesté. Les pics mineurs se reproduisent moins d’un an suivant leur naissance. Ils utilisent généralement le même territoire leur vie durant, pour nicher. La superficie de leur domaine vital est d’environ deux hectares. Le mâle et la femelle cohabitent sur le même territoire, mais dorment dans des trous différents pratiqués dans des troncs. Durant la saison de reproduction, l’oiseau défend son territoire contre d’autres pics. Les affrontements ont toujours lieu entre deux individus de même sexe et se limitent généralement à des démonstrations d’hostilité qui peuvent durer jusqu’à quelques heures. Toutefois, ces démonstrations ne se terminent que rarement en un réel affrontement. La femelle pond en moyenne, de 4 à 7 œufs. Le mâle et la femelle se relaient pour couver les œufs. La nuit, le mâle seul couve les œufs. Ces derniers sont donc couvés de manière ininterrompue durant les 12 jours que dure l’incubation. Pendant les quelques jours suivant l’éclosion, les parents continuent de réchauffer les nouveaux nés et commencent à les nourrir avec de petits insectes. Tandis que les oisillons prennent des forces, les parents cessent graduellement de les couver et consacrent plus de temps à les nourrir. 31 Carte : Aire de répartition du pic mineur au Québec Le pic mineur compte plusieurs prédateurs, dont la crécerelle d’Amérique, l’épervier brun et l’épervier de Cooper. La couleuvre obscure et les écureuils s’attaquent fréquemment aux œufs et aux oisillons. La cavité où nichent les oisillons offre une certaine protection à ces derniers, du moins contre les écureuils Le pic mineur occupe la quasi‐totalité du continent nord‐américain, jusqu’aux abords du golfe du Mexique. Les individus qui habitent la portion septentrionale de leur aire de répartition migrent vers le sud en hiver. Ces déplacements sont toutefois plutôt irréguliers et tributaires de la disponibilité de la nourriture. Les populations semblent plutôt stables en Amérique du Nord, et même en légère augmentation au Canada. Roitelet à couronne rubis Le roitelet à couronne rubis (Regulus calendula) est un oiseau mesurant de 9 à 11 centimètres. Sa tête et ses parties supérieures sont gris olive foncé. Le bas des parties inférieures est de couleur chamois. L’oiseau a un bec foncé et très fin. Ses pattes sont de teinte noirâtre. Carte : Aire de répartition du roitelet à couronne rubis au Québec En période de reproduction, on retrouve cet oiseau dans les forêts de conifères ou mixtes, sur stations sèches et ouvertes. La femelle construit le nid seule, dans un conifère, à partir de divers matériaux. Elle y pond de 5 à 11 œufs et assume seule l’incubation qui dure environ 12 jours. Durant ce temps, le mâle la nourrit directement au nid. Les oisillons abandonnent le nid environ 16 jours après leur naissance. Le mâle continue de nourrir les oisillons durant environ 10 jours tandis que la femelle peut quitter l’aire de reproduction. Le régime alimentaire de l’oiseau se compose en 32 très grande partie d’insectes et d’œufs d’insectes qu’il récolte au dos des feuilles et sur les brindilles. En hiver, il s’alimente également de semences, de sève et de baies. Son aire de répartition est très large au Québec. Les populations demeurent toutefois sensibles aux hivers rigoureux. Tôt à l’automne, il migre vers le sud des États‐Unis, depuis le Connecticut et le Kansas jusqu’au sud du Mexique. Il revient tard au printemps. Paruline à tête cendrée La paruline à tête cendrée (Dendroica magnolia) est un oiseau de 11 à 13 centimètres de long. Ses parties inférieures et son croupion sont jaunes. Sa tête est de couleur grise. L’oiseau a plusieurs traits distinctifs, dont certains visibles chez le mâle en été. Le critère le plus distinctif de l’espèce est la présence d’une bande blanche nettement définie sur la queue, noire aux extrémités. En été, la paruline à tête cendrée fréquente les peuplements de jeunes conifères et les forêts humides. L’espèce est arboricole. Son régime alimentaire se compose principalement d’insectes et de vers. En hiver, elle se nourrit également de baies et de pucerons. Elle peut vivre en solitaire ou en couple. Elle est parfois territoriale, durant la saison hivernale. L’espèce est monogame. L’oiseau construit son nid sur les branches basses d’un arbre, dissimulé dans les parties denses de la forêt. Le nid est construit sans trop de soins avec divers matériaux. La femelle pond de 3 à 5 œufs. La femelle assume seule l’incubation durant approximativement 11 à 13 jours. Les oisillons nouvellement nés ouvrent leurs yeux après 3 ou 4 jours et quittent le nid de 8 à 9 jours suivant leur naissance, alors que leur plumage est suffisamment développé. Ils deviennent peu à peu autonomes, mais demeurent regroupés et près de leurs parents durant environ un mois. Carte : Aire de répartition de la paruline à tête cendrée au Québec L’aire de répartition de l’espèce au Québec couvre la portion sud de la province jusqu’à hauteur du 50e parallèle. À l’approche de l’hiver, l’oiseau migre vers le sud du Mexique, l’Amérique centrale, les Grandes Antilles et les Caraïbes. Le faucon est un prédateur des poussins et des œufs. La paruline à tête cendrée demeure sensible à la perte de son habitat qui peut survenir à la suite de la récolte forestière ou au défrichage des terres. Or, une augmentation des populations est observée dans la portion 33 nord‐est de son aire de répartition. Cette augmentation pourrait être attribuable à l’envahissement par la friche des terres agricoles abandonnées. Tétras à queue fine Le tétras à queue fine (Tympanuchus phasianellus) est un oiseau terrestre semblable à une poule dont la taille varie de 38 à 50 centimètres. Le mâle est légèrement plus grand que la femelle. Le plumage de l’oiseau est brun pâle tacheté de blanc, de chamois et de noir. Ses ailes sont tachetées de blanc. Sa poitrine et son ventre sont de couleur blanche avec des taches brunes en forme de « V ». Sa queue blanche est pointue et courte, avec quelques plumes centrales longues, tachetées de brun et de noir. Ses pattes sont partiellement emplumées. Son bec est court et robuste. Le mâle porte une caroncule jaune‐orange au‐dessus de l’œil ainsi qu’une poche violacée de chaque côté du cou, qu’il dilate durant les parades nuptiales, produisant un bruit retentissant. L’habitat de l’oiseau est très varié et change selon les saisons. L’espèce est présente dans les steppes ouvertes et arbustives, dans les savanes, les tremblaies, les milieux arbustifs ainsi que dans les coupes forestières en régénération. En été, l’espèce aura tendance à fréquenter les milieux ouverts alors qu’en hiver, elle recherchera plutôt les milieux fermés, avec un couvert arbustif ou arborescent. En hiver, le tétras à queue fine se nourrit essentiellement des bourgeons et des chatons du bouleau, du saule et du peuplier, qu’il cueille en escaladant les branches. Au printemps et en été, il s’alimente de végétaux qu’il trouve au sol, surtout de pissenlits et de renoncules des champs. Son régime alimentaire comporte également des insectes, plus particulièrement des sauterelles. Très indifférent à la présence humaine, l’oiseau peut aller jusqu’à rechercher sa nourriture dans les champs cultivés et même dans les villes. La femelle construit son nid au sol, en général sous un arbuste ou un petit arbre. Elle gratte une cavité qu’elle tapisse de mousse, de végétaux et de plumes. La période de nidification a lieu d’avril à juin. La femelle pond de 5 à 17 œufs. Elle assume seule l’incubation qui dure de 21 à 24 jours. 34 Carte : Aire de répartition du tétras à queue fine au Québec Le tétras à queue fine est une espèce plutôt sédentaire, sauf en de rares occasions où des niveaux élevés de précipitations de neige le force à se déplacer et rechercher des habitats plus à l’abri. À l’automne et en hiver, il vit en groupes de 10 à 30 individus, parfois plus. L’espèce est endémique sur le continent nord‐américain. Au Québec, son aire de distribution couvre une bande à l’ouest, du sud de la province jusqu’à hauteur du 55e parallèle. L’espèce n’a pas de domaine vital défini connu, mais utilise une arène de reproduction de 450 mètres carrés. Gélinotte huppée La Gélinotte huppée (Bonasa umbellus) est un oiseau terrestre semblable à une poule, dont la taille varie de 40 à 48 centimètres. Son plumage cryptique tacheté et strié va du gris pâle à l’acajou, passant par des teintes de roux sombre. Les teintes de l’oiseau varient selon le type d’habitat qu’il occupe, lui permettant de se protéger des prédateurs. Son bec est court et robuste et ses pattes sont partiellement couvertes de plumes. Il a une queue large et plate habituellement baissée. Il la relève et la déploie parfois en éventail. Le mâle porte un collier de plumes foncées et voyantes, qu’il relève autour et au dessus de sa tête en forme de parapluie lorsqu’il fait la cour à la femelle. Au printemps, le mâle produit un son semblable à celui d’un objet que l’on frappe au sol à répétition et à intervalles de plus en plus courts. Il tambourine ainsi afin d’avertir les autres mâles de rester à l’écart et d’attirer les femelles pour s’accoupler. 35 Carte : Aire de répartition de la gélinotte huppée au Québec La Gélinotte huppée occupe les milieux où l’on trouve des massifs de feuillus, en particulier des peuplements composés de peupliers faux‐
trembles, de bouleaux, d’ostryers de Virginie, et de saules. En hiver, l’oiseau se nourrit de bourgeons et de chatons des arbres feuillus, qu’il cueille en grimpant aux branches. En été, il trouve abri et nourriture dans les brulis et les coupes forestières en régénération de feuillus. Il se nourrit de plantes herbacées, de petits fruits, de champignons et d’insectes. Il affectionne particulièrement le trèfle. En hiver, l’oiseau a besoin d’une couche de neige molle, épaisse et persistante pour se protéger. Autrement, elle cherchera refuge dans des massifs de conifères fournis. Ses pattes aux doigts en forme de raquettes lui permettent de se déplacer dans la neige molle. Elle peut également s’enfouir dans la neige pour se protéger du froid et des prédateurs. En l’absence de conditions lui offrant un refuge adéquat, soumise aux rigueurs de l’hiver, elle perdra du poids et s’affaiblira. Bon nombre d’individus deviennent alors les proies des éperviers, des buses, des busards et d’autres prédateurs, si elles ne meurent pas de faim ou de froid. Les mâles et les femelles vivent séparés. Contrairement au mâle, la femelle ne parade pas. Toutefois, elle parcourt un territoire plus vaste. Elle emprunte des itinéraires qui croisent ceux d’autres femelles et le territoire de plusieurs mâles. L’espèce est présente dans l’ensemble de la forêt feuillue canadienne. L’oiseau n’émigre pas. Dès qu’il est établi à un endroit, il y passe sa vie entière. La femelle établit son nid à même le sol, généralement à la base d’un arbre, d’une souche ou d’un rocher, près d’une clairière, mais sous un couvert boisé qui lui assure un abri. L’emplacement du nid facilite grandement l’accès aux œufs par les prédateurs. La femelle couveuse assure leur protection par son camouflage. À l’approche d’un prédateur, elle demeure immobile en les recouvrant, jusqu’au tout dernier moment. Elle attend l’aube ou la tombée de la nuit pour quitter son nid à la recherche de nourriture, alors que les œufs deviennent plus difficiles à repérer. Les oisillons connaissent un développement rapide durant le premier été de leur naissance. Ils se nourrissent d’abord d’insectes en grandes quantités, puis de plantes. Dès le mois d’août, ils se nourrissent de fleurs, de feuilles tendres, de baies et de graines. Les oisillons affectionnent particulièrement le trèfle que l’on trouve en bordure des chemins forestiers. Bon nombre y deviennent des proies faciles des chasseurs et de prédateurs. 36 RÉFÉRENCES BOUGLOUAN NICOLE (s.d.). Paruline à tête cendrée ‐ Dendroica magnolia [en ligne]. http://www.oiseaux‐birds.com/fiche‐paruline‐tete‐cendree.html. Consulté le 6 décembre 2011 BOUGLOUAN NICOLE (s.d.). Roitelet à couronne rubis ‐ Regulus calendula [en ligne]. http://www.oiseaux‐birds.com/fiche‐roitelet‐couronne‐rubis.html. Consulté le 6 décembre 2011 COMMISSION RÉGIONALE SUR LES RESSOURCES NATURELLES ET LE TERRITOIRE DE LA BAIE‐
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