LE MODÈLE ÉLECTROSTATIQUE DU PARAFOUDRE*1 OVIDIU CENTEA2 Mots-clé: Modèle électrostatique, Foudre, Traceur, Parafoudre, Champ électrique, Champ électrostatique, Transformation de SchwartzChristoffel, Facteur de protection, Efficience (efficacité) des parafoudres. Le modèle de l’atmosphère pendant les orages est composé d’un plafond de nuages parallèle à la surface de la terre, au-dessus de laquelle s’érige une construction prévue d’un parafoudre. En déroulant le contour inférieur le long d’une droite à l’aide d’une transformation Schwartz-Christoffel, on obtient un condensateur entre les armatures duquel se développe un champ électrique plan parallèle. En revenant au contour initial, on constate que l’intensité du champ devient infinie à la proximité des coins convexes. Donc, les foudres seront attirées vers les coins convexes. Le rapport entre les intensités du champ au niveau du sommet du parafoudre et des coins convexes de l’édifice, KP, et l’efficacité du parafoudre φ – le quota des éclairs capturés par ceci pendant un orage, sont liés par une dépendance exponentielle, très utile pour établir les dimensions des installations de parafoudre. 1. INTRODUCTION Il est évident que l’ampleur des dégâts produits par la foudre dépend de la position de son point d’impact avec la terre. Si la foudre tombe sur une cime d’une montagne ou dans la rase campagne, les dégâts seront minimes, ou même nuls ; mais si la foudre atteint une construction, celle-ci peut être endommagée, il peuvent se produire des incendies, des explosions ou même des pertes de vies humaines. Il est évident donc qu’il est de première importance de connaître à l’avance les facteurs qui déterminent la position du point où la foudre frappera la terre, afin qu’on puisse prendre des mesures pour conduire la décharge électrique à la terre par des voies qui assurent un minimum de dommages aux biens matériels produits par l’homme. 1 * Le contenu de cet article a été présenté devant le Sénat de l’Université Technique de Constructions de Bucarest, lors du décernement du diplôme de Doctor Honoris Causa à l’auteur, le 8 avril 2011. 2 Professeur à l’Université Technique de Constructions de Bucarest, Faculté d’Installations, Bd. Pache Protopopescu nr. 66, cod 73232, sector 2, Bucarest, [email protected] Rev. Roum. Sci. Techn. – Électrotechn. et Énerg., 56, 4, p. 377–386, Bucarest, 2011 378 Ovidiu Centea 2 2. UTILISATION DE LA TRANSFORMATION DE SCHWARTZ-CHRISTOFFEL Les dispositifs destinés à ce but sont les parafoudres ; par la suite, je présente une théorie originale pertinente concernant le mode d’agir de ces instruments tellement utiles. J’ai attribué la dénomination d’ « électrostatique » à cette théorie, en considérant que le déroulement des phénomènes est déterminé dans la phase qui précède immédiatement le déclenchement de la foudre, phase durant laquelle dans l’atmosphère il règne un champ déterminé par des charges électriques immobiles. Je présenterai la démonstration de la théorie électrostatique á l’aide du modèle représenté dans la Fig. 1, où il s’agit de la surface plane infinie de la terre, au dessus de laquelle est érigé un bâtiment circulaire, dont les parois sont verticales et le toit – plain horizontal. Au centre du toit est installée une tige métallique longue et mince, verticale, qui représente le dispositif de captage du parafoudre. La tige est liée à une prise de terre par l’intermédiaire d’un dispositif de descente. Quelque part, à grande hauteur au-dessus de la surface du sol, se trouve un plafond de nuages infini, parallèle à la surface de la terre. Les nuages portent une charge électrique, considérée – ici – négative. Par induction électrostatique, la surface de la terre est recouverte par des charges positives. Avant de nous référer au mode d’action des parafoudres, il faut dire quelques mots concernant la formation des foudres. Conformément aux connaissances actuelles, à un certain moment, dans une zone des nuages ou l’intensité du champ électrique dépasse une valeur critique donnée, il apparaît un état d’ionisation intense de l’air atmosphérique : ainsi, il se A0 A2 A-∞ A1 A3 A3’ A2’ A1’ + A+∞ Fig. 1 – Géométrie du modèle adopté pour exemplifier la théorie électrostatique du parafoudre. forme un sac qui abrite un nombre immense de charges électriques négatives. Cette formation porte le nom de leader ou traceur. En même temps, au niveau du sol apparaissent un ou plusieurs traceurs portant des charges positives (Fig. 1). Les 3 Modèle électrostatique du parafoudre 379 traceurs développés au niveau des nuages et ceux qui sont engendrés au niveau du sol, ayant des charges de signes contraires, s’attirent, ainsi que, à un certain moment, leurs sommets arrivent en contact. De cette manière se forme un canal électroconducteur qui unit les nuages avec un point ou avec plusieurs points situés au niveau du sol. Le long de ce conducteur les charges électriques se déplacent à grande vitesse, en produisant un processus violent de recombinaison des ions, phénomène qui représente, en effet, la foudre. Si le pied terrestre de la foudre se trouve au dessus d’une bâtisse, les dégâts mentionnés ci-dessus peuvent se produire. Le parafoudre a été installé en espérant qu’il sera celui qui attirera le coup de foudre vers lui, en protégeant, de cette manière, la bâtisse. Pour étudier le comportement du parafoudre, la Fig. 1. sera simplifiée, en éliminant les éléments non essentiels de la configuration et en conservant nuages A0 A2 terre A-∞ A1 A3 A3’ A2’ A1’ + A+∞ Fig. 2 – Le condensateur formé par les deux armatures (nuages et terre) et le diélectrique (l’air). seulement le contour des nuages et, d’autre part, le contour terre-bâtisseparatonnerre (Fig. 2). Ces contours sont, chacun, équipotentiels. La configuration résultée représente un condensateur électrique formé de deux armatures entre lesquelles se trouve le milieu diélectrique – l’air atmosphérique. Le champ électrique à l’intérieur de ce condensateur est difficile à étudier d’une manière directe, parce que son armature inférieure n’est pas parfaitement plane : à la surface du sol se trouve les irrégularités formées par la construction et le parafoudre. Afin d’être en mesure de réaliser toutefois cette étude, le contour inférieur sera soumis à une transformation de Schwarz-Christoffel. Malgré son nom impressionnant, la transformation de Schwarz-Christoffel permet une interprétation facile, intuitive. En outre, l’entière démonstration qui s’ensuit aura un caractère ad usum delphini, c’est-à-dire j’éliminerai tout élément de nature mathématique, en me basant seulement sur des raisonnements directs, 380 Ovidiu Centea 4 intuitifs. Toutefois, je vous assure que la théorie présente s’appuie sur une démonstration mathématique élégante et tout à fait rigoureuse. J’observe de nouveau que le contour inférieur possède deux bouts à l’infini. Je fais que mes deux bras deviennent provisoirement d’une longueur infinie ; de la main gauche je commence à tirer le bout gauche du contour et, de la main droite – le bout droit. Alors, le contour, que j’imagine être confectionné d’une sorte de ficelle, commence à se déformer. Dans la Fig. 3. on peut observer l’une de ses formes intermédiaires. En continuant de tirer les bouts, le contour obtient, finalement, une forme droite (Fig. 4). Les points A – coins du contour initial – se logent, sagement, dans leurs transformées situées le long de la ligne droite. nuages A0 A2 terre A-∞ A1 A3 A3’ A2’ A1’ A+∞ Fig. 3 – Forme intermédiaire du contour durant la transformation de Schwartz-Christoffel. Cette fois-ci on a à faire avec un condensateur à deux armatures infinies parfaitement parallèles, séparées par le milieu diélectrique – l’air. Dans ce plan, le champ électrique est représenté par deux catégories de lignes : les lignes équipotentielles, parallèles avec les armatures du condensateur (qui sont, elles aussi, équipotentielles) et les lignes de champ, qui coupent orthogonalement les lignes équipotentielles, leurs pieds tombant perpendiculairement sur les deux armatures. Ce condensateur élémentaire est étudié dans tous les manuels de physique de lycée. Après le traçage des deux catégories de lignes, on réalise la transformation de Schwarz-Christoffel inverse, c’est-à-dire l’armature inférieure de la Fig. 4. passe consécutivement par la forme intermédiaire de la Fig. 3, pour revenir à la forme initiale de la Fig. 2. 5 Modèle électrostatique du parafoudre 381 nuages terre A1 A2 A3 A0 A3’ A2’ A1’ Fig. 4 – Le condensateur obtenu après la transformation de Schwartz-Christoffel. Simultanément, avec le contour de cette armature, se déformeront les lignes du champ électrique, tout en conservant leurs propriétés originales, c’est-à-dire les deux familles de lignes s’entrecroisent toujours orthogonalement et les lignes de champ restent perpendiculaires sur les armatures. Dans la Fig. 5. sont représentées les trajectoires des lignes de champ dans la zone située au voisinage du parafoudre. On observe que, dans le voisinage des coins concaves A3 et A3’, les lignes équipotentielles sont très distanciées les unes des autres : donc, l’intensité du champ électrique dans ces zones est extrêmement faible, c’est-à-dire la probabilité que des coins concaves apparaissent des traceurs ascendants est très petite. Tout au contraire, dans le coin convexe, représenté par le A0 A3 A3’ Fig. 5 – Le réseau des lignes équipotentielles et des lignes de champ dans la zone du parafoudre. sommet du parafoudre, A0, les lignes équipotentielles sont très rapprochées, ici l’intensité du champ électrique est très grande, donc la probabilité d’apparition du 382 Ovidiu Centea 6 traceur ascendant est grande aussi. Si les coins seraient parfaitement aigus, dans les coins concaves le champ serait nul et dans les coins convexes il deviendrait infini. De ces choses résulte une conclusion très importante d’ordre pratique, pour chacun de nous. Si une tempête orageuse vous surprend sur un terrain plat, ne restez pas debout : au sommet de votre tête apparaîtra un traceur ascendant et vous aurez de grandes chances d’être frappés par la foudre. Ni la solution de courir vers l’arbre le plus proche pour vous protéger contre la pluie sous sa couronne n’est pas indiquée : l’arbre représente un dispositif naturel de captage du parafoudre et vous risquez d’être accidentés en étant soumis à la tension de pas qui apparaît entre les points de contact de vos pieds avec la terre, où s’écoule le courant de foudre. La meilleure solution est de vous abriter dans le bâtiment le plus proche : s’il est prévu d’un parafoudre, tant mieux ; s’il n’y a pas de parafoudre, les armatures du béton constitueront une cage de Faraday, qui vous protégera des influences électromagnétiques extérieures. Si l’abri trouvé est constitué de maçonnerie simple, au moins vous avez la chance de vous protéger contre la pluie. Si vous ne trouvez pas ni ce modeste toit qui vous mette à l’abri, je vous conseille de vous allonger sur la terre et d’attendre patiemment que l’orage cesse, au risque d’attraper un rhume A0 A2 A-∞ A1 A3 A3’ A2’ A1’ A+∞ Fig. 6 – Le contour sol-bâtiment-tige du parafoudre et la distribution de l’intensité du champ électrique le long de ce contour. sévère, mais probablement en vous sauvant la vie.3 3 On peut retenir que, même par beau temps, dans l’atmosphère il y a un champ électrostatique (« le champ du ciel serein »), de faible intensité. Donc, du sommet de notre tête s’érige, pendant toute notre vie, un traceur, un « bonnet » invisible, rempli de charges électriques, dont la hauteur augmente avec l’intensité du champ atmosphérique. À coup sûr, ces traceurs participent à l’immense concert synergétique de tout l’Univers et ils influencent, d’une manière quelconque, toutes les manifestations conscientes ou inconscientes de notre existence. 7 Modèle électrostatique du parafoudre 383 Les conclusions mentionnées sont valables pour tous les coins du contour. Comme on voit dans la Fig. 6, le contour possède quatre coins concaves (A1, A3, A3’, A1’); dans l’hypothèse qu’ils sont parfaitement aigus, le champ électrique dans ces points est nul. Le contour possède aussi trois coins convexes (A2, A0, A2’); ici l’intensité du champ est très grande; s’ils sont parfaitement aigus, le champ électrique dans ces coins devient infini. Par conséquent, les sommets A2, A0 et A2’ représentent les points dangereux du contour, ils formeront les bases de développement des traceurs ascendants qui attireront la foudre. Dans la Fig. 6. on a tracé l’épure de la distribution du champ électrique le long de la surface du sol. On observe que, à grande distance de la construction (c'est-à-dire aux alentours du point A-∞), le champ possède une intensité constante, non perturbée par la construction. Au fur et à mesure qu’on s’approche du coin concave A1, l’intensité diminue jusqu'à zéro, valeur qu’elle atteint au coin. Puis, le long de la muraille A1 – A2, l’intensité augmente jusqu'à la valeur infinie. En parcourant la moitié de la terrasse A2 – A3, le champ diminue de cette valeur infinie jusqu'à zéro. Enfin, en se déplaçant le long du bord gauche du parafoudre, on constate que le champ s’accroît de zéro dans le point A3 jusqu’à l’infini dans le point A0, sommet de la tige captatrice. Du côté droit, le champ électrique est distribué d’une manière symétrique. Quoique tous les trois coins convexes A2, A0 et A2’ sont parfaitement aigus, on observe que, de notre point de vue, ils ne peuvent pas avoir un comportement identique: leur degrés d’aiguisement est différent. A l’œil nu on observe que le sommet A0 est plus aigu que les deux autres A2 et A2’ (l’angle formé entre les cotés immergent et émergent dans le coin A0 est zéro, tandis que l’angle correspondant dans les coins A2 et A2’ est de 90°). Cette chose signifie que l’intensité du champ dans le point A0 est un infini d’un ordre de grandeur plus grand que celui des coins A2 et A2’. Par conséquent, le traceur développé du sommet du parafoudre sera plus vigoureux que ceux afférents aux coins A2 et A2’, ainsi que la foudre va tomber sur la tige du parafoudre, en évitant l’édifice protégé. Plus le rapport entre les intensités du champ électrique au sommet du parafoudre, EV, et des coins du bâtiment, EC, est grand, plus grande est aussi la probabilité que la foudre tombe sur l’extrémité de la tige de captage, en épargnant le bâtiment. Ce rapport, noté avec KP, nous l’avons nommé facteur de protection. Il a donc l’expression E KP = V . EC 384 Ovidiu Centea 8 D’autre part, nous avons défini l’efficacité du parafoudre par le rapport n ϕ = lim , N →∞ N où N est le nombre total de foudres qui tombent pendant un orage et n est le quota des foudres qui ont été capturées par le parafoudre pendant le même orage (Si, par exemple, N = 100 et n = 70, l’efficience du parafoudre est 0,7). Puisque n est ϕ 3 1 Φ nécessaire 2 0,5 1 0 1 2 3 KP nécessaire 4 KP Fig. 7 – Graphique de la dépendance entre l’efficacité du parafoudre φ et le facteur de protection KP. toujours inférieur à N, l’efficience est un nombre compris entre 0 et 1. Le calcul mathématique montre que, entre efficacité φ et le facteur de protection KP, il y a une dépendance exponentielle, représentée par le graphique de la Fig. 7. La courbe possède trois points d’intérêt : – le point 1, dans l’origine, où KP = 0, c’est-à-dire que le parafoudre n’est pas installé et donc φ = 0 : aucune foudre ne sera pas capturé par le parafoudre ; – le point 2, où le facteur de protection est égal à 1: donc, la moitié du nombre des foudres sera capté par le parafoudre et l’autre moitié tombera sur les coins A2 et A2’ du bâtiment, par conséquent l’efficacité de la protection sera 0,5 ; – le point 3, dont la position est décrite par KP = ∞, quand la tige du parafoudre est infiniment longue, c’est-à-dire son sommet perce le plan des nuages. Il est évident que, dans ce cas, les charges électriques seront drainées vers la terre par ce conducteur métallique, à travers l’atmosphère il n’y aura pas de décharge et φ = 1. La courbe de la Fig. 7 est de grande utilité pour les concepteurs des installations de parafoudre; tenant en compte la valeur socio-économique du bâtiment, ils choisissent l’efficacité nécessaire, et le graphique indique la valeur correspondante du facteur de protection. Il reste que, en modifiant la position et les dimensions de la tige captatrice du parafoudre, on réalise effectivement cette valeur du facteur de protection. 9 Modèle électrostatique du parafoudre 385 À la fin de l’exposé nous avons concentré unes des conclusions principales que l’on peut tirer de l’étude proposée. 3. LES PROPRIÉTES PRINCIPALES DU MODÈLE ÈLECTROSTATIQUE 1. Les conditions de l’initiation de la foudre s’établissent dans la phase qui précède immédiatement l’éclatement de la foudre, phase électrostatique. 2. Conformément à la théorie électrostatique, le développement des phénomènes n’est pas influencé par : – la polarité des charges des nuages et de la terre ; – la position du point au niveau des nuages où s’initie la décharge ; – la trajectoire des charges électriques qui parcourent la distance entre les nuages et la terre. 3. Le point d’impact avec le sol de la foudre est déterminé par l’intensité du champ électrique et de sa distribution le long du relief accidenté de la terre. 4. L’efficacité de la protection offerte par un parafoudre est la même, indépendamment de l’intensité du courant de foudre. Il faut remarquer que, en attribuant le rôle décisif concernant la détermination de la position du point d’impact de la foudre à l’intensité du champ électrique et à sa distribution le long de la surface de la terre, nous avons donné à César ce qui est à César. Mais, en dehors de l’intensité du champ il y a, à titre sûr, d’autres facteurs qui influencent cette position. Parmi ces facteurs on peut énumérer la distribution de la composition (conductivité ?) du sol le long de sa surface, la distribution de l’humidité et de la température dans l’atmosphère, la direction et l’intensité des courants d’air et, peut-être, autres facteurs. Que l’évolution des phénomènes est influencée par de tels facteurs résulte de l’observation qu’il y a des foudres qui ont frappé les parois des bâtisses ou leurs toits en d’autres coins que leurs sommets convexes. Par conséquent, la recherche peut et doit être continuée, afin qu’on connaisse intégralement les phénomènes et qu’on puisse perfectionner les méthodes de mise en œuvre des projets des parafoudres. Parmi les perfectionnements qu’on peut et qu’on doit ajouter aux fondements mis par cet article, se trouvent : – l’étude de la contribution des facteurs cités ci-dessus à l’établissement de la position du point où tombe la foudre sur la terre: la distribution de la composition du sol le long de sa surface, la distribution de l’humidité et de la température dans l’atmosphère et l’influence des coups de vent ; – la simplification de l’application de la transformation de SchwartzChristoffel, en imaginant des logiciels qui conduisent à des résultats numériques plus rapides ; 386 Ovidiu Centea 10 – l’étude des méthodes qui permettent de déterminer directement les dimensions géométriques des dispositifs de captage qui correspondent à la valeur requise du facteur de protection. Reçu le 21 juin 2011 REFERENCES 1. C. Gary, La foudre, MASSON, Paris, Milan, Barcelone, 1995. 1. H. Gavrilă , O.Centea, Teoria modernă a câmpului electric şi aplicaţii, EBIC ALL, Bucarest, 1998. 2. 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(Détermination du point d’impact de la foudre avec le sol), Rev. Roum. Sci. Techn. – Électrotechn. et Énerg., 52, 4(2007). THE ELECTROSTATIC MODEL OF THE LIGHTNING CONDUCTOR Key words: Electrostatic model, Lightning, Tracer, Lightning conductor, Electrostatic field, Schwartz-Christoffel mapping, Protection factor, Lightning conductor efficiency (effectiveness). The model of the atmosphere during thunderstorms is constituted by a cloud ceiling parallel to the surface of the earth, over which is erected a building having on top a lighting conductor. Using the Schwartz-Christoffel mapping, the soil and building’s contour is transformed into a straight line, and thus a parallel plate capacitor is obtained, which is characterized by a bidimensional uniform electric field. Returning to the initial contour, it is found that the electric field strength becomes infinite near the convex corners. Therefore, the lightning will be attracted to these areas. The ratio between the electric field intensity values at the top of the lightning conductor and at the convex corners of the building, KP, and the efficiency of the device φ – the quota of the captured lightning strikes during a thunderstorm, are linked by an exponential dependence, very useful for the design of the lightning protection systems.