Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
une initiative de la Fondation des maladies du cœur du Québec
Mission
Le bulletin vise à diffuser les connaissances
les plus récentes, permettre la discussion
et l’échange d’information sur les différents
champs d’intervention en prévention
vasculaire cérébrale et cardiaque et ce,
auprès des médecins et autres professionnels
de la santé du Québec.
Ce bulletin est publié trois fois l’an par l’Alliance
québécoise pour la santé du cœur sous l’égide de la
Fondation des maladies du cœur du Québec.
Dans ce numéro
@
Le bulletin est aussi disponible sur Internet
à l’adresse suivante :
www.santeducoeur.org
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
une initiative de la Fondation des maladies du cœur du Québec
Éditorial..........................................................1
Mise à jour
sur la fibrillation auriculaire ..................2
Prévention des accidents vasculaires
cérébraux par une maîtrise optimale
de la pression artérielle et des autres
facteurs de risque......................................4
Choisir de maigrir ? :
Une intervention de groupe en
saine gestion du poids évaluée
scientifiquement ........................................6
Faire de l’exercice physique
pendant la grossesse ..............................8
Un voyage pédagogique
pour sensibiliser les jeunes à
l’importance d’être en santé ............10
La Stragie canadienne contre l’AVC est
une initiative conjointe du Réseau cana-
dien contre les accidents cérébrovas-
culaires et de la Fondation des maladies du
ur du Canada. La SCAVC vise à ce que
chaque province et territoire au Canada d’ici
2010 ait une approche intégrée à la prévention,
aux soins et à la réadaptation de l’AVC.
Le 17 septembre 2009, la Fondation des
maladies du cœur du Québec (FMCQ) a tenu
son second Sommet québécois pour vaincre
l’AVC. Environ cent cinquante professionnels de
la santé se sont réunis afin d’échanger et de
concerter leurs efforts dans la lutte contre l’AVC.
Les objectifs du Sommet étaient de
regrouper toutes les personnes intéressées à
l’accident vasculaire cérébral autour des axes
cliniques, scientifiques et de la recherche, de
discuter des pratiques cliniques d’excellence
dans tout le continuum de l’AVC et de mettre
à jour l’information concernant la Stratégie
québécoise de l’AVC coordonnée par le
minisre de la Santé et des Services sociaux.
La FMCQ tient à remercier la Société des
Sciences Vasculaires du Québec qui a é
partenaire dans la tenue de cet événement
en organisant, le lendemain, une joure
scientifique sur le thème de l’AVC.
Dans cet esprit de transfert des connais-
sances, la FMCQ propose une mise à jour de
son guide de pratique destiné aux profes-
sionnels de la santé et qui traite des pratiques
exemplaires pour la prévention et le traitement
de l’AVC. Ce document a été mis à jour par
un groupe de neurologues québécois, sous la
direction du docteur Sylvain Lanthier qui a
coordonné cette mise à jour. Les membres du
comité éditorial espèrent que cette initiative
aidera les cliniciens dans leur travail quotidien
avec les patients atteints de maladies cardio-
vasculaires.
Enfin, sur une note positive, rappelons le
slogan du Sommet québécois pour vaincre
l’AVC qui est: «Ensemble, faisons la différence.»
Bonne lecture.
Denis Drouin, M.D., Rédacteur en chef
-Médecinconseil,Organisation desServices,
Santé cardiovasculaire, Direction de santé
publique de la Capitale-Nationale
Gilles Côté, M.D., Médecin conseil,
Direction de la santé publique du
Bas-Saint-Laurent
Francine Forget Marin, MBA, Dt.P.
-Directrice - Affaires Santé et Recherche,
Fondation desmaladies duurduQuébec
Lisette Bergeron
-Coordonnatrice, Alliance qbécoise pour
la santé du cœur, Fondation des maladies
du cœur du Québec
Tirage : 17 000 copies
Date de tombée du prochain
numéro: le 30 novembre 2009
t légal : 3etrimestre 2009,
Bibliotque Nationale du Canada,
Bibliotque Nationale du Qbec,
ISSN : 1206-4297
COMITÉ DE RÉDACTION :
Denis Drouin M.D.,Médecin conseil, Organisation des Services, Santé
cardiovasculaire, Direction de santé publique de la
Capitale-Nationale
La Stratégie
canadienne contre l’AVC
Veuillez faire parvenir vos commentaires sur le bulletin et sur le site Internet de l’Alliance : www.santeducoeur.org
à Mme Lisette Bergeron :
Tél. : 514 871-8038 poste 243 • Téléc. : 514 871-9385 • lisette.bergeron@fmcoeur.qc.ca
©Fondation des maladies du cœur du Québec
Certainstextespublsdans ce bulletinsontdessumésdechacundesauteursetneréflètentpasnécessairementlaposition del’Alliancequébécoise
pour la santé du cœur ni celle de la Fondation des maladies du cœur du Qbec.
Volume 12, numéro 3 - Automne 2009
CAHIER SPÉCIAL
Accident Vasculaire Cérébral (AVC)
Introduction
La fibrillation auriculaire, communément
appelée FA, est l’arythmie soutenue la
plus fréquente. Il s’agit d’une activité
désorganisée des oreillettes avec une
contraction irrégulière et souvent rapide des
ventricules. Elle entraîne des conséquences
hémodynamiques et parfois emboliques,
principalement une contraction mécanique-
ment inefficace, une diminution du remplis-
sage ventriculaire et une réduction du débit
cardiaque.
Épidémiologie et psentation
Des études épidémiologiques réalies par
léquipe de Pharmaco épidémiologie du CHUM
ont révélé des caractéristiques intéressantes
sur la population de patients québécois avec
FA. L’histogramme ci-joint démontre qu’il s’agit
surtout de patients âgés. En effet, seulement
5 % des patients ont moins de 55 ans et 32%
ont plus de 80 ans.
De plus, durant l’année qui précède leur
premier diagnostic de FA, ils ont eu une
moyenne de 12 visites médicales, dont la
moitié chez un médecin spécialiste. Environ
15% des patients souffraient déjà d’insuffisance
cardiaque. Il est donc clair qu’il s’agit d’une
population âgée, frêle et vulnérable. Les
nombreux effets secondaires des médicaments
utilisés pour cette indication, en particulier
l’amiodarone, pourraient avoir des consé-
quences désastreuses chez ces patients.
La FA est associée à une mortalité accrue
et à un risque de près de cinq fois plus élevé
d’accident vasculaire cérébral (AVC). On la
classifie comme suit: paroxystique si elle dure
< 7 jours, persistante si > 7 jours ou perma-
nente lors d’un échec à la cardioversion ou
lorsque celle-ci n’est pas tentée. Elle a une
tendance vers la chronicisation.
Plusieurs facteurs de risque ou contribu-
toires sont associés à la FA : hypertension
artérielle, valvulopathies (principalement
mitrales) ou autres pathologies cardiaques sous-
jacentes. Elle peut également survenir chez les
sujets à cœur sain (forme idiopathique). Des
études récentes ont mis en évidence des
facteurs gétiques à la FA.
La FA peut être reconnue immédiatement
sous forme de palpitations ou découverte de
façon fortuite après une période asympto-
matique d’une durée indéterminée. D’autres
symptômes rapportés sont la fatigue, la
dyspnée, un rythme cardiaque rapide et
irgulier, un malaise thoracique, une faiblesse
ou un étourdissement. Plus rarement, elle peut
se présenter sous la forme d’insuffisance
cardiaque ou d’un AVC. En plus des atteintes
fonctionnelles reliées aux AVC, la FA diminue
la qualité de vie des patients et leur torance
à l’effort.
Évaluation
Le diagnostic est souvent effectué au
questionnaire et à l’examen physique, puis
confirmé par l’ECG. L’évaluation initiale recom-
mandée inclus un questionnaire permettant
de définir le type de FA et les symptômes, et
d’identifier les causes associées ou réversibles
(hyperthyroïdie, abus d’alcool) et les facteurs
de risque thromboembolique. Une échocardio-
graphie trans-thoracique et une prise de sang
Les actualités du cœur • Automne 2009
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
2
Mise à jour
sur la fibrillation auriculaire
Fibrillation auriculaire
Jean-François Sarrazin, M.D., FRCPC, Institut universitaire de cardiologie et pneumologie de Québec
Jacques LeLorier, M.D., PhD, FRCPC, Chef, Unité de recherche en pharmaco épidémiologie, CRCHUM
0 %
5 %
10 %
15 %
20 %
25 %
(15-19)(10-14)
(5-9) (20-24) (25-29) (30-34) (35-39) (40-44) (45-49) (50-54) (55-59) (60-64) (65-69) (70-74) (75-79) (80-84) (-85)
0,1 %
0,03 %
0,03 % 0,2 % 0,3 % 0,3 % 0,5 % 0,8 % 1,2 %
1,8 %
3,2 %
5,7 %
13,3 %
19,2 %
21 %
17,5 %
14,9 %
GROUPE D’ÂGE
AU MOMENT DU DIAGNOSTIC DE FA
% des patients
Groupe d’âge
Jason R Guertin, Alexis Matteau, Marc Dorais et Jacques LeLorier – Unité
de recherche en pharmaco-épidémiologie et en pharmaco-économie - CHUM
pour évaluer les fonctions thyroïdiennes,
rénales et hépatiques sont aussi recommandés.
Occasionnellement, d’autres tests peuvent être
indiqués comme un électrocardiogramme à
l’effort pour évaluer la maîtrise de la fréquence
cardiaque ou exclure de l’ischémie avant de
débuter un agent anti-arythmique de classe
1C, un Holter de 24 heures, une échocardio-
graphie trans-œsophagienne ou une radio-
graphie pulmonaire.
Traitement
Le traitement de la FA a trois objectifs
distincts : 1) la maîtrise de la réponse ventri-
culaire, 2) la prévention des événements
thromboemboliques et 3) la correction du
trouble du rythme. Le type de traitement doit
être sélectionné selon le type de FA, les
sympmes du patient et les comorbidis.
Indépendamment du type de traitement
choisi, la nécessité d’une anticoagulation est
terminée par le risque d’AVC et non par la
présence d’un rythme sinusal. Un outil clinique
utilisé est le score CHADS2.1Cette classification
prédit le risque d’AVC qui est proportionnel au
pointage obtenu; celui-ci est calculé en
attribuant 1 point chacun pour l’insuffisance
cardiaque, l’hypertension, l’âge d’au moins
75 ans et le diate, et 2 points pour un AVC
ou une iscmie cérébrale transitoire. L’anticoa-
gulation à base de warfarine est recommandée
pour tout pointage supérieur ou égal à 2.2
L’aspirine ou la warfarine est suggérée pour un
pointage de 1, alors que seulement l’aspirine
est requise si le pointage est de 0. La warfarine
demeure le traitement principal, malgré les
inconvénients du suivi et des interactions
connues. Selon l’étude ACTIVE W, la warfarine
est supérieure à l’association de l’aspirine et
du clopidogrel. Le dabigatran, un inhibiteur
direct de la thrombine, à prise biquotidienne
et ne nécessitant pas de surveillance du RNI,
va peut-être révolutionner le traitement
anticoagulant de la FA. Les résultats de l’étude
RE-LY et une analyse pharmaco-économique
nous permettront, bientôt, de mieux évaluer
les avantages de cette nouvelle approche
thérapeutique.
Une autre des stratégies est la mtrise de
la réponse ventriculaire. Ceci peut être obtenu
à l’aide d’un traitement par bêtabloquants ou
bloquants des canaux calciques (diltiazem ou
rapamil). La digoxine n’est plus considérée
comme agent de premre ligne et est réservée
aux patients avec insuffisance cardiaque
associée. L’objectif est de maintenir une
fréquence cardiaque inrieure à 80 battements
par minute au repos. En cas d’échec au traite-
ment médical, surtout pour une FA rapide avec
réponse ventriculaire mal contrôlée chez la
personne âe, il est possible d’effectuer une
ablation permanente du nœud auriculo-
ventriculaire avec l’implantation concomitante
d’un stimulateur cardiaque permanent.
L’autre stragie est celle de la mtrise du
rythme cardiaque. Létude AFFIRM n’avait
toutefois pas démontré de béfice de survie
à cette stratégie.3Cette option est donc
envisagée surtout chez les patients avec FA
paroxystique, lors d’un premier épisode, chez
les patients symptomatiques, jeunes ou avec
insuffisance cardiaque associée, et selon la
préférence du patient. Le retour à un rythme
sinusal peut être obtenu par une cardioversion
électrique ou chimique (ibutilide IV, flécaïnide
PO, propafénone PO) après une anticoagulation
adéquate d’au moins trois semaines, après
avoir vérifié l’absence d’un thrombus par une
échocardiographie trans-œsophagienne ou
pour une FA dune durée inférieure à 48 heures
chez les patients à faible risque. Un nouvel
agent intraveineux pour la cardioversion de FA
en phase aigüe, le vernakalant (activateur des
canaux potassiques) est présentement en
évaluation. Pour le maintien en rythme sinusal,
les agents anti-arythmiques de classe IC
(flécaïnide, propafénone), et de classe III (sotalol,
amiodarone) demeurent les plus souvent
utilisés. Toutefois, ces médicaments sont insatis-
faisants. Seule la flécaïnide est officiellement
indiquée par Santé Canada pour le traitement
de la FA, malgré le fait que l’étude CAST ait
montré que la fcaïnide est associée à un
excès de mortalité chez les patients avec
infarctus du myocarde. Le sotalol est capable
de produire des arythmies ventriculaires
potentiellement fatales et son initiation requiert
un titrage délicat. Par ailleurs, la propanone
a également un potentiel pro-arythmique qui
se manifeste par une prolongation du QRS.
Le médecin se trouve dans la situation
difficile d’avoir à traiter une arythmie auriculaire
avec des médicaments capables de produire
des arythmies ventriculaires potentiellement
fatales. Lamiodarone a l’avantage de rarement
produire des arythmies ventriculaires, mais elle
est associée à une toxicité extracardiaque
fréquente et de plus, potentiellement fatale.
L’effet toxique le plus important est la fibrose
pulmonaire qui n’est pas détectable dans sa
phase initiale, qui n’est pas réversible avec lart
de lamiodarone et qui de plus est fatale dans
10 % des cas. À cela sajoute des complications
thyrdiennes, dermatologiques, hépatiques et
oculaires qui requrent un suivi régulier. Une
nouvelle molécule bientôt disponible, la
dronédarone (un bloquant de multiples canaux
sans mocule d’iode), a démontré une dimi-
nution de 24 % du risque relatif d’hospitalisation
ou dés chez une population d’âge moyen de
près de 72 ans, surtout aux dépens des hospita-
lisations pour FA.4
Une alternative plus récente est l’ablation
primaire de FA, suite à la découverte d’une
origine de l’arythmie principalement au niveau
des veines pulmonaires dans loreillette gauche.
Le but principal est d’isoler électriquement les
veines pulmonaires par voie endocavitaire et
par accès transseptal (ponction du septum inter-
auriculaire). Plusieurs études ont démontré la
supériorité de l’ablation face au traitement
médical avec un taux de succès de près de
80% sans récidive à un an et une amélioration
des sympmes, de la torance à l’effort et de
la qualité de vie.5Cette intervention nécessite
une reprise chez environ 25% des patients
avec un risque de complications entre 2 et
6 % (tamponnade 1,2 %, snose pulmonaire
symptomatique 0,57 %, AVC 0,28 % et décès
0,05 %). Chez les patients avec insuffisance
cardiaque, l’ablation fut également prouvée
surieure à la resynchronisation cardiaque en
association avec l’ablation du nœud auriculo-
ventriculaire.
Conclusion
La FA demeure un probme important en
raison de la population vieillissante. Les points
importants demeurent la maîtrise de la réponse
ventriculaire, la gestion du risque embolique
et finalement pour les patients appropriés le
maintien en rythme sinusal. Pour chacune des
stratégies, de nouvelles options sont à lhorizon.
Finalement, l’ablation primaire de la FA com-
mence à jouer un rôle grandissant, particu-
lièrement chez la population atteinte de FA
paroxystique.
RÉFÉRENCES
1. Gage BF, Waterman AD, Shannon W, et al. Validation of clinical
classification schemes for predicting stroke: results from the National
Registry of Atrial Fibrillation. JAMA 2001;285(22):2864-70.
2. Fuster V, Ryn LE, Cannom DS, et al. ACC/AHA/ESC 2006 guidelines
for the management of patients with atrial fibrillation: executive
summary. J Am Coll Cardiol 2006;48(4):854-906.
3. Wyse DG, Waldo AL, DiMarco JP, et al. A comparison of rate control
and rhythm control in patients with atrial fibrillation. N Engl J Med
2002;347(23):1825-33.
4. Hohnloser SH, Crijns HJ, van Eickels M, et al. Effect of dronedarone
on cardiovascular events in atrial fibrillation. N Engl J Med
2009;360(7):668-78.
5. Jaïs P, Cauchemez B, Macle L, et al. Catheter ablation versus
antiarrhythmic drugs for atrial fibrillation: the A4 study. Circulation
2008;118(24):2498-505.
RÉFÉRENCES ADDITIONNELLES SUR DEMANDE
Fibrillation auriculaire
Les actualités du cœur • Automne 2009
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
3
Les accidents vasculaires cérébraux demeurent une cause impor-
tante de mortalité prématurée aussi bien au niveau mondial qu’au
niveau national. L’OMS évalue que 10% des décès sont liés à
des accidents vasculaires cérébraux (AVC) à travers le monde. Au
Québec, le taux de mortalité pour cette cause demeure très important
malgré une réduction très significative au cours des 25 dernières
années. Nous avons assisté à une réduction du taux de mortalité
d’environ 90 par 100 000 de population par année au Québec au
début des années 1980 à un taux actuel aux environs de 35 par
100 000 de population par année, donc 25 ans plus tard (Service de
Surveillance de la Santé 2008).
L’accident vasculaire cérébral se définit comme étant un déficit
neurologique focal d’installation rapide correspondant à un territoire
vasculaire déterminé. La majorité des accidents vasculaires cérébraux
sont d’origine ischémique et d’étiologie cardio-embolique, athéro-
thrombotique ou lacunaire dans des proportions relativement similaires.
Les autres étiologies sont
des accidents vasculaires
cérébraux hémorragiques
avec rupture de vaisseaux
ou d’autres étiologies plus
rares. Plusieurs facteurs
peuvent être mis en cause
pour expliquer l’AVC. Les
facteurs hémodynamiques
sont les facteurs les plus
impliqués avec une aug-
mentation de la pression centrale ou périphérique associée à des
remodelages vasculaires, cardiaques, de dysfonction endotliale, qui
peuvent causer des plaques d’athérosclérose ou une fibrillation
auriculaire avec des occlusions emboliques ou thrombotiques. Différents
autres facteurs peuvent aussi être impliqués dont la coagulation,
l’hyperlipidémie, la glycémie ou autres tels que les thromboxanes.
Plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque d’accidents
vasculaires cérébraux. Parmi les facteurs impliqués, certains sont non
modifiables tels l’âge (> 60 ans), l’histoire familiale d’accidents
vasculaires cérébraux, le sexe masculin, et l’histoire antérieure d’un
accident vasculaire cérébral ou d’une ischémie cérébrale. Parmi les
facteurs modifiables, on note principalement l’hypertension artérielle,
le diabète, l’hyperlipidémie, l’obésité et le tabagisme. On doit aussi
ajouter d’autres facteurs tels les sténoses carotidiennes ainsi que la
fibrillation auriculaire.
L’hypertension artérielle est un facteur de risque important parmi
les facteurs modifiables à cause de sa prévalence qui est très élevée
et de son risque relatif associé à l’accident vasculaire cérébral qui est
aussi important. On évalue que le risque de base de l’hypertension
artérielle, dépendant de l’âge de la population, varie entre 25 et 40%
et que le risque relatif associé à l’hypertension artérielle va augmenter
ce risque de base de trois à cinq fois (Saco R et al, Neurologie 1995;
45:659-663 / Strauss SE et al, JAMA 2002;288:1388-1395). Lorsqu'on
cible la prévention des accidents vasculaires cérébraux, il est donc
indiqué de tenter d’obtenir une normalisation de la pression arrielle,
de prévenir l’augmentation du cholestérol et du LDL-cholestérol, de
cesser le tabagisme, de réduire la consommation excessive d’alcool,
d’augmenter le niveau
dactivité physique et de
réduire l’obésité. Les facteurs
usuels connus de cause de
la maladie vasculaire
athéroscléreuse sont donc
impliqués dans la préven-
tion d’accidents vasculaires
cérébraux avec des cibles
particulières, principalement
l’hypertension, l’hyperlipi-
mie et le diabète. Le tabagisme occupe encore une place importante
comme cause d’accidents vasculaires cérébraux et le risque relié au
tabagisme peut être à peu près entièrement annulé après un arrêt
de cinq ans.
Quant à la pression artérielle, les données épidémiologiques ont
indiqué qu’il existe un lien ts important entre le niveau de la pression
artérielle et le risque de faire un accident vasculaire cérébral. Des méta-
analyses de données sur près d’un million de patients (Prospective
Studies Collaboration, Lancet 2002;360:1903-1913) ont indiqué que
le risque de faire un accident vasculaire cérébral augmentait avec le
niveau de la pression artérielle systolique entre 110 et 180 mm Hg et
Hypertension artérielle
Les actualités du cœur • Automne 2009
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
4
Pvention des accidents
vasculaires cébraux
par une maîtrise optimale de
la pression artérielle et des
autres facteurs de risque
Pierre Larochelle, M.D., PhD, FRCPC, Institut de recherches cliniques de Montréal
de la pression artérielle diastolique entre 70 et 110 mm Hg et ceci,
indépendamment de l’âge. Bien que le risque de base d’un accident
vasculaire cérébral augmente avec chaque tranche d’âge, l’augmentation
de la pression artérielle systolique augmente
le risque relatif de faire un accident vasculaire
rébral de 30 à 35 %. Chaque augmentation
de 10 mm Hg de systolique correspondait à
un risque augmenté de 36 % de son niveau
de base. Il en était de même pour la pression
arrielle diastolique. Donc le lien entre la
pression artérielle systolique ou diastolique et
morbidité ou mortalité vasculaire cérébrale est
bien établi.
Les données cliniques obtenues des
analyses des différents traitements de
l’hypertension artérielle ont aussi indiqué que
le traitement vers la normalisation de la
pression artérielle réduisait dune façon
significative le risque de faire un accident
vasculaire cérébral. Une méta-analyse récente
sur 464 000 patients publiée (Law MR et al,
BMJ 2009:338:b1665 ONLINE) en mai 2009
nous indique que la réduction de la pression
artérielle réduisait de façon significative le
risque de faire un accident vasculaire cérébral.
Cette méta-analyse a une fois de plus confir
le bénéfice associé à une réduction et norma-
lisation de la pression arrielle. À chaque
réduction de pression artérielle systolique de
10 mm Hg correspondait une réduction du
risque relatif d’accident vasculaire cérébral de
25%. Tous les traitements ont été considérés
comme efficaces en autant que la pression
artérielle était réduite. Les recommandations
de PECH (Programme d’Éducation Canadien
en Hypertension) spécifient cependant que le
traitement par bêtabloquant utilisé en
monothérapie ne semble pas offrir la même
protection chez les patients d’âge supérieur à
55 ans, lorsquil ny a pas une indication
formelle, telle que présence d’angine ou de
situation de post infarctus.
Le bénéfice du traitement de l’hypertension arrielle doit cependant
être associé à une maîtrise des autres facteurs de risque, l’obtention
des cibles du cholestérol et évidemment l’abstinence tabagique. Une
gestion des facteurs de risque de fon bien intégrée nous permet de
mieux prévenir le risque d’un accident vasculaire cérébral. L’emploi
d’antiplaquettaires dans certaines circonstances s’est avéré bénéfique,
principalement chez des gens ayant déjà une maladie vasculaire
démontrée ou chez les patients à risque cardiovasculaire élevé. Les
dernières données en prévention primaire sur l’utilisation de l’acide
acétylsalycilique indiquent cependant qu’il y a un risque associé à
l’utilisation de cet antiplaquettaire; le risque de saignement augmente
avec l’âge et doit être pris en considération lorsqu’on considère utiliser
ce type d’agent en pvention primaire.
Tel que mentionné, les données récentes québécoises indiquent
une réduction significative de la mortalité depuis 25 ans. La prévention
par une gestion des risques cardiovasculaires a contribué à cette
réduction et peut encore contribuer afin de maintenir et d’améliorer
cette réduction.
Les actualités du cœur • Automne 2009
Le bulletin de l’Alliance québécoise pour la santé du cœur
5
LA BONNE MESURE DE LA PRESSION ARTÉRIELLE
Une affiche et des aide-
moires permettant
aux professionnels de la
santé d’éduquer les
patients sur l’automesure
de la pression artérielle
sont disponibles à la
Fondation des maladies
du cœur du Qbec. Vous
pouvez técharger le
bon de commande en
allant sur le site de la
Fondation
www.fmcoeur.qc.ca
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de la santé dans
le menu déroulant
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Hypertension artérielle
À chaque réduction
de pression artérielle
systolique de 10 mm Hg
correspondait une réduction
du risque relatif d’accident
vasculaire cérébral de 25 %.
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