Géopolitique et relations internationales en Europe

Chapitre I
Géopolitique et
relations internationales en Europe
aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles
Introduction : Les limites chronologiques de l’époque moderne sont souvent situées entre 1453 (chute de
Constantinople et fin de la guerre de 100 ans) ou 1492 (découverte de l’Amérique) et 1789 (début de la
révolution française). Géographiquement, on situe l’Europe entre la Scandinavie, la Méditerranée, l’Atlantique et
l’Oural. On trouve à cette époque, en Europe, quatre types d’états :
-les empires (Saint-Empire et Empire Ottoman)
-les royaumes (France, Angleterre, Pologne, Suède…)
-les principautés (Grand duché de Lituanie, Grand duché de Russie, états de l'Église)
-les républiques (Venise, Gênes)
Il y a trois grandes phases de l’histoire de l’Europe entre 1492 et 1789 :
-entre le XVIe et le milieu du XVIIe, l’Europe est dominée par les Habsbourg
-entre 1661 et 1715, la France tente d’imposer son hégémonie
-entre 1715 et 1789, quatre puissances dominent : LAngleterre, la France, la Prusse et l’Autriche
I./ La tentative d’hégémonie des Habsbourg
A/ Puissance et difficultés des Habsbourg
1) L’empire de Charles Quint (1519-1556)
Il domine des relations européennes dans la première moitié du XVIe siècle, il présente trois caractéristiques :
-il est très étendu : au sud de l’Europe, avec les royaumes espagnols (Aragon, Castille, Navarre), les territoires
italiens (Sardaigne, Sicile, Naples, duché de Milan), au nord, avec la Franche-Comté et les Pays-Bas, en Europe
central, avec l’Autriche, la Bohème, la Silésie, la Moravie et une partie de la Hongrie, et dans les colonies
américaines, avec le Pérou et la Nouvelle-Espagne. Depuis 1519, Charles Quint est empereur du St Empire
Romain Germanique (350 états qui forment une confédération).
-Il est très puissant : Charles Quint possède les territoires les plus riches d’Europe et des colonies américaines
(mines d’or et d’argent), il a donc les moyens d’entretenir une armée et une infanterie redoutée dans toute
l’Europe.
-Il présente certaines faiblesses : il est dispersé et hétérogène (langues, institutions, lois…). Charles Quint doit
sans cesse déléguer et voyager.
De plus à partir de 1520, se développe le protestantisme, mené par Martin Luther. Cet essor inquiète l’empereur,
il va mener trois politiques différentes :
-des négociations avec Martin Luther, qui seront un échec
-des persécutions, qui seront aussi un échec
-une guerre, contre les princes protestants, elle sera également un échec.
Le protestantisme s’installe durablement, en 1555 et 1556, Charles Quint abdique, et partage ses titres entre son
fils Philippe II et son frère Ferdinand. Il finit sa vie dans un monastère espagnol.
2) Les deux branches des Habsbourg (du milieu du XVIe, au milieu du XVIIe)
Durant cette période, le fils de Charles Quint, Philippe II, est Habsbourg de Madrid et le frère de Charles Quint,
Ferdinand est Habsbourg et Vienne. Ces deux branches sont très unies et mènent souvent une politique commune
en Europe, comme la défense du catholicisme, et tentent de dominer les relations internationales.
Les Habsbourg de Vienne
Les relations entre princes protestants et catholiques restent tendues. Lempereur de Vienne a de plus en plus de
mal à imposer son autorité. Finalement ces tensions débouchent sur une guerre civile (de religion) : la guerre de
Trente ans, qui dure de 1618 à 1648 (elle fait plus de 10 millions de morts) et va s’internationaliser : l’Espagne,
du côté de l’empereur, et la Suède et la France du côté des protestants (stratégie française pour affaiblir les
Habsbourg). Cette guerre se termine avec une série de traités de Westphalie, et la victoire des princes protestants
allemands qui gagnent plus d’autonomie. L’autorité de l’empereur sort affaiblie de ce conflit, il ne peut plus
dominer les relations internationales.
Les Habsbourg de Madrid
Philippe II a un règne brillant (de 1556 à 1598), c’est le souverain le plus puissant d’Europe. Il agrandit l’empire
colonial espagnol en Asie du sud-est (les Philippines) et remporte une victoire navale sur l’empire Ottoman en
1571 (victoire de Lépante). En 1580, il prend possession du Portugal par filiation (et récupère ainsi des colonies,
dont le Brésil). Lui succèdent Philippe III (1598-1621) et Philippe IV (1621-1655). Le roi d’Espagne laisse
gouverner ses favoris. Au milieu du XVIIIe, l’Espagne aussi est affaiblie car elle ne peut plus exercer son
hégémonie sur l’Europe.
B/ Les principaux concurrents des Habsbourg (du début du XVIe au milieu du XVIIe)
1) l’Empire Ottoman
Au XVI et au XVII, cet empire est en pleine expansion, les ottomans prennent la Turquie en 1453 et continuent à
conquérir des terres. Sous Soliman Le Magnifique (1520-1566), ils s’étendent en Afrique du nord, au Moyen-
Orient, en Asie Mineure, en Europe du sud-est (Balkans, Grèce…). C’est un empire plus homogène et moins
dispersé que celui des Habsbourg. Sa puissance est démographique (15 à 20 millions d’habitants), économique
(revenus deux fois plus importants que ceux de Charles Quint), militaire (infanterie très crainte : les janissaires),
sans oublier l’importance d’Istanbul. Soliman s’oppose aux Habsbourg en contestant leur domination. Malgré la
victoire de Lépante, la domination des Ottomans reste écrasante en Méditerranée (trois quart des rivages). A
deux reprises leur progression les amène jusqu’aux portes de Vienne :
- en 1529, ils envahissent toute la Hongrie et font le siège de Vienne. Plusieurs semaines plus tard, Soliman
abandonne et la ville reste aux Habsbourg.
-en 1683, les ottomans arrivent une nouvelle fois aux portes de Vienne, et une nouvelle fois c’est une défaite.
Pour l’occasion les pâtissiers viennois créent le croissant.
2) La France
Ce royaume puissant a trois atouts :
-il est homogène, d’un seul tenant, et a accès à la Mer du Nord, à la Manche, à l’Atlantique et à la Méditerranée.
-C’est le plus peuplé : un quart de la population européenne
-Il a les recettes fiscales les plus importantes et peut entretenir une armée puissante.
Cependant la France a connu deux grandes difficultés :
-les guerres de religion (1562-1598) opposant catholiques et protestants. Elle connait son apogée lors de la nuit
de la St Barthélémy (le 24 aout 1572) et la mort de 1000 personnes au Louvre. En 1569, Coligny fait le siège de
Poitiers. La guerre prend fin avec l’édit de Nantes.
-La Fronde (1648-1653), les grands du royaume se soulèvent pendant la minorité de Louis XIV. Elle entraine un
affaiblissement du pouvoir.
Durant ces deux guerres, les Habsbourg d’Espagne sont intervenus et ont menacé la France. Malgré ces
difficultés, elle se pose en rivale de la dynastie habsbourgeoise à deux reprises :
-dans la première moitié du XVIe, lors des guerres d’Italie : les rois français sont fascinés par l’Italie et
souhaiteraient y faire des conquêtes, notamment François 1er (1515-1547). C’est un roi positif, constructeur de
châteaux. En 1515 il remporte la victoire de Marignan en Italie du nord contre de petits princes italiens, mais en
1525, à la bataille de Pavie, il est défait et fait prisonnier pendant un an. Il est libéré par le paiement d’une
rançon.
-durant la guerre de Trente Ans (1618-1648) : une guerre civile oppose les princes protestants allemands à
l’empereur de Vienne. Les français n’interviennent qu’en 1635 (sous Louis XIII et Richelieu) dans le camp des
protestants. Pour mener la guerre, Richelieu multiplie les impôts des français par quatre. Le but est d’affaiblir les
Habsbourg, et c’est plutôt une réussite : l’autorité de l’empereur est sévèrement atteint.
3) Le royaume d’Angleterre
C’est le moins puissant des rivaux des Habsbourg, mais sous Élisabeth 1ère (1558-1603) il va s’opposer
violemment à Philippe II. En effet les deux royaumes sont rivaux colonialement (pour la Virginie),
maritimement, commercialement, religieusement, et surtout parce que la royauté entretient des corsaires chargés
d’attaquer les navires espagnols revenant des colonies. En 1588, Philippe II veut se débarrasser de la reine. Il
rassemble ses navires, et cette armée impressionne tellement ses contemporains qu’elle se fait appeler
« l’invincible armada ». Quand la flotte arrive près des côtes anglaises, une tempête disperse les navires et contre
toutes attentes, la mobilisation anglaise de tous les bateaux disponibles résiste. C’est l’échec de l’armada de
Philippe II.
Après Élisabeth Ière, ses successeurs sont moins actifs et moins présents sur la scène internationale, la royaume
reste de deuxième importance.
Conclusion : Durant cette période, les Habsbourg dominent le jeu diplomatique européen. Cependant, à partir de
1640-50, les Habsbourg de Madrid et de Vienne subissent plusieurs revers dont ils ne se remettront pas : ils ne
sont désormais plus capables d’exercer leur hégémonie sur l’Europe.
II./ La tentative d’hégémonie française (1661-1715)
A/ La politique européenne de Louis XIV
1) L’importance de la guerre
Louis XIV règne pendant 54 ans, il en passe 30 à faire la guerre, dont il est l’initiateur la plupart du temps. Il
mène trois guerres principales :
-la Guerre de Dévolution, de 1667 à 1668, contre l’Espagne
-la guerre de Hollande, de 1672 à 1679, contre les Provinces-Unies
-la guerre de la Ligue d’Augsbourg, de 1688 à 1697
2) Les raisons de cette politique belliqueuse
-Le prestige et la gloire. (Guerre de dévolution)
Louis XIV veut montrer sa puissance. On peut prendre pour exemple la guerre de Dévolution : la France déclare
la guerre à l’Espagne, voulant profiter de ce qu’elle est affaiblit pour l’humilier.
-la conquête de territoires.
Le roi de France veut consolider les frontières du nord et de l'est, car elles sont trop proches de Paris. Pour cela il
conquiert l’Artois, la Franche-Comté, le Roussillon (aux espagnols), Strasbourg et l’Alsace (au St Empire)
-l’objectif économique. (Guerre de Hollande)
Les Provinces-Unies naissent d’une guerre de religion. La partie nord protestante déclare son indépendance en
1579. Au cours du XVIIe siècle les 7 provinces constituant les Provinces-Unies deviennent la première puissance
commerciale, la plus puissante. Louis XIV décide d’attaquer le jeune pays, en 1672. Larmée française passe par
les Pays-Bas et conquiert jusqu’aux trois quarts des territoires. Le gouvernement des Provinces-Unies se réunit et
décide d’ouvrir les digues. Les armées françaises sont contraintes de reculer, la guerre s’enlise et
s’internationalise, avec l’intervention des espagnols. En 1679, les Provinces gardent leur indépendance mais les
français prennent la Franche-Comté aux espagnols.
L’Angleterre est la deuxième puissance commerciale européenne, et une rivale coloniale (Louisiane). A partir de
1688, les deux royaumes sont en opposition permanente, voir en guerre, avec la Guerre de la Ligue
d’Augsbourg.
3) La guerre de succession d’Espagne (1701-1715)
A l’origine de cette guerre, un problème de succession :
Le fils de Philippe IV (1621-1655), Charles II (1665-1700) est stupide, laid, feignant, infirme, et surtout stérile.
La succession espagnole devient un enjeu européen. Finalement la diplomatie de Louis XIV impose sur le trône
son deuxième petit fils, Philippe d’Anjou (par Marie-Thérèse). Mais fatigués par les guerres incessantes menées
par la France, la quasi-totalité des pays européens forment une coalition pour attaquer le royaume. La guerre ne
se termine qu’en 1714, la France en sort affaiblie, et ne pouvant plus exercer son hégémonie.
B/ L’Europe en 1715
1) La France
La France est toujours une grande puissance, elle conserve les conquêtes de Louis XIV, mais elle connait une
terrible crise financière : la Guerre de succession d’Espagne a couté très cher. L’état ne peut presque plus payer
ses dettes. Ses problèmes budgétaires l’empêchent d’exercer son hégémonie sur l’Europe.
2) L’Espagne
En 1715, Philippe II d’Anjou est roi d’Espagne, mais c’est un pays vaincu et le grand perdant des dernières
années : elle perd le Portugal (espagnol de 1580 à 1668), l’Artois, le Roussillon et la Franche-Comté ainsi que
ses territoires italiens. Il lui reste quelques colonies. Ce n’est plus une grande puissance.
3) L’Autriche
L’Autriche s’est agrandie, en Hongrie, aux Pays-Bas, en Sardaigne, en Italie… c’est la grande gagnante des
guerres précédentes.
4) L’Angleterre
Elle a gagné le droit de commerce avec les colonies espagnoles et portugaises. Elle a aussi agrandie ses
possessions coloniales (Terre-Neuve et Acadie).
5) Les Brandebourg
C’est un état protestant allemand du St Empire Romain Germanique. Il s’est agrandi pendant la guerre de Trente
ans. En 1701, le prince de Brandebourg négocie avec l’empereur de Vienne le titre de roi de Prusse contre son
intervention contre la France pendant la guerre de succession d’Espagne. Dés le début, ce nouveau pays apparait
comme un état structuré et organisé, qui possède une armée redoutable.
III./ L’Europe au XVIIIe siècle (1715-1789)
A/ Un jeu diplomatique à quatre
1) Nature des relations internationales
Sur le continent européen, aucun état n’est capable de dominer seul les autres états. Quatre pays cependant
sortent du lot : l’Autriche, la Prusse, la France et l’Angleterre. Des alliances se nouent. Outre-mer, une puissance
cherche à instaurer une hégémonie commerciale maritime et coloniale : l’Angleterre. Elle possède l’Amérique du
Nord et les Indes. Son seul concurrent est la France.
2) Les guerres du XVIIIe siècle
La guerre de succession d’Autriche (1740-1748), est à l’origine un problème de succession sur le trône de
Vienne. En 1740, l’empereur de Vienne, Charles VI, meurt. Marie-Thérèse d’Autriche lui succède. La Prusse
conteste la légitimité de l’impératrice et déclare la guerre à l’Autriche. Le conflit s’internationalise : L’Autriche
s’allie à l’Angleterre, et la Prusse à la France. Il y a trois théâtres d’opération : en Silésie dont les prussiens
s’emparent (Autriche/Prusse), aux Pays-Bas conquis par la France pendant la victoire de Fontenoy
(Autriche/France) et sur mer, dans les colonies. La guerre s’achève avec le traité d’Aix-la-Chapelle, en 1748. La
Silésie revient à la Prusse et les Pays-Bas restent autrichiens : Louis XV y renonce, car ils seraient prétexte d’une
nouvelle guerre.
La guerre de Sept ans (1756-1763), est une guerre de revanche sur la Prusse par l’Autriche qui veut récupérer la
Silésie. Cette fois, elle est alliée à la France. La guerre s’achève en sa défaveur par le traité de Paris.
La rivalité coloniale entre la France et l’Angleterre a lieu pendant tout le XVIIIe siècle. Elles s’affrontent
notamment aux Indes et en Amérique du Nord. L’Angleterre remporte presque toutes les possessions (traité de
Paris). La France garde 5 comptoirs indiens et St Pierre-et-Miquelon.
3) Vainqueurs et vaincus
L’Angleterre est le grand vainqueur, elle réussit à s’emparer des colonies françaises, et devient maitresse des
Indes. C’est une puissance de premier plan en Europe. Cependant, en 1778, les colonies américaines se
soulèvent. La guerre d’indépendance américaine dure de 1778 à 1783, pendant laquelle les américains obtiennent
le soutien des français (avec Lafayette et Rochambeau). Cette guerre s’achève avec l’indépendance des États-
Unis.
La Prusse s’est agrandie, avec la Silésie, son armée a également gagné un grand prestige.
La France a un bilan mitigé. Elle perd son empire colonial, mais s’est agrandie : en 1776, la Lorraine devient
française par testament et en 1768, elle achète la Corse aux génois qui ne le contrôle plus.
L’Autriche, a un bilan globalement négatif. Elle a subi des pertes territoriales : la Silésie, l’Italie, des territoires
du St Empire. Le pouvoir de l’empereur a été très affaibli.
B/ Les modifications territoriales périphériques
La Russie est une puissance montante. Elle s’est renforcée sous trois souverains : Ivan le Terrible (1547-1584),
premier tsar, Pierre le Grand (1682-1725) qui déplace la capitale à St-Petersburg, et Catherine II (1762-1796). La
Russie intervient dans la guerre de Sept ans du côté de l’Autriche. A la fin du XVIIIe siècle, elle s’étend jusqu’à
la Mer Noire et espère s’étendre jusqu’en Méditerranée.
La Pologne, royaume catholique est un royaume vaste qui cline au XVIIIe siècle. En 1772, la Prusse,
l’Autriche et la Russie se mettent d’accord pour s’emparer chacun d’un morceau de Pologne : c’est le Premier
Partage de la Pologne. Il y en a un second en 1793 et en 1795 le Pologne disparait totalement jusqu’en 1919.
L’empire Ottoman recule en Europe. Il est menacé par la progression autrichienne (Hongrie et Balkans) et russe
(Mer Noire). C’est « l’homme malade de l’Europe ».
Conclusion : C’est l’échec des tentatives pour établir un empire catholique universel en Europe (rêve de
Charles Quint et Philippe II). Aucune puissance n’a réussi à imposer son hégémonie sur l’Europe. A partir de la
fin du XVIIIe siècle, les « états-nations » s’imposent sur scène, évolution confirmée pendant les siècles qui
suivent.
Chapitre II
Population et démographie en Europe aux
XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles
Introduction : La démographie historique est l’étude des populations passées, de leur évolution, de leur
composition et de leur structure. C’est une discipline récente (environ 50 ans). Avant il était difficile de se faire
une idée précise de la population française. La connaissance de la démographie historique est permise grâce à
plusieurs sources : dépouillement, lecture de dénombrement de population, documents fiscaux (rôle de taille) et
registres de paroisses. Grâce à ces trois types, on arrive à avoir une idée assez précise de la situation
démographique. La démographie est révélatrice de la bonne ou de la mauvaise santé d’un pays. Elle permet de
mieux connaitre la vie des européens : leu vie quotidienne, leur rythme de vie, leurs mœurs et coutumes et leurs
mentalités, c’est aussi révélateur des réussites et difficultés d’un pays : au XVIe siècle, l’Espagne est un pas
puissant, sa population augmente ; au XVIIe, elle connait des difficultés, sa population stagne. Il se produit
l’inverse pour l’Angleterre.
I./ Présentation générale de la population européenne
A/ Une population européenne importante
Au milieu du XVIIe siècle, la population mondiale est de 525 millions d’habitants.
-Inégalement répartie, certaines régions sont désertes (une partie de l’Amérique, de la Sibérie et Asie centrale…)
-la population de concentre dans trois foyers de peuplement : La Chine et Japon (190 millions d’habitants),
l’Inde (130 millions d’habitants) et l’Europe (100 millions d’habitants)
-la population européenne représente 20% de la population mondiale
B/ Une population européenne inégalement répartie
Paris, Istanbul et Londres sont les plus grandes villes européennes, elles comptent plus de 500 000 habitants. Il y
a trois types de régions :
-des régions très densément peuplées (plus de 40 hab/km2) comme l’Europe du Nord-Ouest (Nord de la France,
l’Angleterre, les Provinces-Unies, les Pays-Bas et l’ouest des pays allemands), le nord de l’Italie et une partie de
l’Autriche.
-des gions moyennement peuplées (entre 20 et 40 hab/km2) comme le sud de la France, la Germanie et la
région de Moscou.
-des régions beaucoup moins peuplées (moins de 20 hab/km2) comme la Scandinavie et les Balkans
C/ Une population européenne croissante
Sur l’ensemble de la période, la population a augmenté : en 1500, on compte environ 75 millions d’européens, en
1650 on en compte 100 millions et en 1789, ils sont environ 200 millions. Il s’agit d’une croissance irrégulière.
Au XVIe siècle, la croissance est générale, au XVIIe, certaines populations baissent (l’Allemagne passe de 20 à
8 millions d’habitants), d’autres sont stables (France) et d’autres augmentent (les Provinces-Unies, la Suède…).
Au XVIIIe, la croissance redevient générale.
II./ Le système démographique européen
A/ Le mariage sous l’ancien régime
Il est quasi général en Europe : le célibat concerne moins de 5% de la population (religieuses et clergé). Les
remariages sont très fréquents après un veuvage. L’âge du premier mariage est relativement élevé : 27 ans pour
les hommes, 26 ans pour les femmes. Il s’agit peut-être du « moyen de contraception » de l’époque.
B/ Une natalité forte
L’essentiel des naissances a lieu pendant le mariage. Les naissances hors-mariages, dites « illégitimes »
représentent moins de 1% des naissances totales. Le taux de fécondité est élevé : entre 6 et 7 enfants/femme. Le
taux de natalité est aussi élevé : 40%0.
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