Télécharger le dossier du spectacle – Coeur de chien

Dossier de présentation
L'histoire.....................Page 2
L'adaptation...................Page 3
Note de mise en scène..........Page 4
Le metteur en scène............Page 5
Les comédiens..................Page 6
La compagnie...................Page 7
L'histoire.
Moscou 1925. Médor, chien errant, est en train de
mourir sous une porte cochère, lorsque le professeur
Transfigurovsky apparaît, et l'emmène avec lui dans son
luxueux appartement.
Le professeur Transfigurovsky est un savant de renommée
internationale. Il n'aime pas les bolchéviques et les
bolchéviques le lui rendent bien, mais ils ne peuvent rien
contre sa morgue aristocratique : Ils ont besoin de lui.
Ses greffes miraculeuses et ses travaux savants lui valent
une renommée internationale et les rigueurs de la
révolution prolétarienne s'arrête à la porte de chez lui.
Médor s'installe voluptueusement dans sa nouvelle vie
bourgeoise, mais le pauvre chien n'est décidément pas
sous une bonne étoile. Le professeur ne l'a pas sorti de
la rue par grandeur d'âme, mais pour servir de cobaye à
une expérience sur le rajeunissement.
Un soir, le professeur et son assistant attrapent le
chien et lui greffent les testicules et l'hypophyse d'un
être humain. Mais c'est un résultat auquel personne ne
s'attendait qui se produit : Le chien survit, mute et
finit par prendre l'apparence d'un homme. Un homme avec un
cœur de chien, bestial et sans scrupules, qui gravira sans
peine les échelons du jeune appareil d'Etat soviétique et
bouleversera la vie du professeur.
L'adaptation.
Le texte du spectacle est une adaptation libre du roman
de Boulgakov. En partant du texte original, nous avons
tout d'abord cherché à resserrer l'intrigue autour de
l'action représentant le siège de l'appartement. Nous
avons, ensuite, construit le récit autour des
problématiques relatives à l'émergence d'une pensée
totalitaires aussi bien chez le professeur que chez les
révolutionnaires.
Deux figures antagonistes, traversent le récit : le
professeur et Shwonder. Shwonder, c'est le responsable
d'immeuble. Obscur prolétaire, il est l'homme du
ressentiment que la convulsion révolutionnaire à révélé,
en donnant un terrain d'expression à sa haine de lui même
et des autres. Le professeur, c'est le bourgeois arrogant,
pour qui l'être humain est tout au plus une combinaison
énigmatique d'atomes, sur laquelle exercer son
intelligence. Les deux, dans leur exaltation narcissique
partagent finalement un même rêve : l'avènement d'un homme
nouveau. Ils sont animés par le même désir de pureté.
Qu'il porte sur le corps social ou sur le corps physique,
ce sont une seule et même vision totalitaire de la
société, l'homme y est tout au plus perçu comme un moyen,
et c'est de ces deux postures que va naître un monstre à
l'image de leur démesure.
Dans le huis clos qui a pour cadre l'appartement du
professeur, la mutation de Médor en Médorov devient une
projection allégorique du processus révolutionnaire. A
l'intérieur de l'appartement, la petite société du
professeur se renferme sur elle même et se révèle
incapable de comprendre la marche de l'Histoire. Elle se
croit à l'abri des menaces extérieures et ne voit pas que
la véritable menace grandit à côté d'elle. Cette véritable
menace n'est pas l'aspiration égalitaire d'un Schwonder,
qui même détestable aux yeux du professeur, reste
l'expression d'une construction intellectuelle. La
véritable menace, c'est l'absence de toute volonté, de
toute aspiration, c'est Médorov, le dernier homme, qui
grandit dans l'interstice de deux mondes, qui ne veut rien
d’autre que jouir et survivre. La pièce se présente, ainsi
comme ce duel à distance qui terrasserait ses
protagonistes, si Boulgakov, désabusé, ne respectait pas
le sens profond du mot révolution : Un mouvement qui
revient toujours à son point de départ.
La mise en scène.
Coeur de chien est traversé par deux points de vue : celui
de Médor dans sa vie de chien, puis celui du professeur,
face à sa créature. Deux perspectives qui partagent la
pièce en deux.
Dans la première partie de la pièce, on voit
l'intérieur de l'appartement et le quotidien fabuleux de
ses habitants, tel qu'il est perçu par l'animal. Cette
approche subjective du récit est appuyée dans la mise en
scène par deux niveaux de jeux : celui des humains,
empruntant aux codes de l'expressionnisme, et celui du
chien, qui partage le même espace temps que ses maîtres,
mais qui se place par son dialogue permanent avec le
public, en dehors de la convention.
La deuxième partie, commence après une scène
d'opération, la cruauté rivalise avec l'horreur pour
faire basculer le récit dans le fantastique. Ici, c'est le
point de vue du professeur, homme de sciences, cartésien
et sûr de lui, qui structure le récit. Avec la
métamorphose du chien, on assiste à l'écroulement de son
système de pensée, et avec lui, les conventions théâtrales
mises en place dans la première partie.
L'esthétique générale de la pièce emprunte à une
science fiction surannée, cette modernité fantasmée par la
fin du XIXe siècle, toute à la gloire d'une science
triomphante et d'un progrès finalement dépassé. La scène
centrale de l'opération rappelle les tentatives du Grand-
Guignol et installe le spectacle dans une atmosphère
d'épouvante. Une épouvante, qui ne réussit cependant pas à
dissiper la vocation profondément burlesque des
situations, laissant le spectateur entre rire et
répulsion.
A mesure que Médorov menace la petite communauté,
l'espace de jeu des protagonistes symbolisé par une longue
table recouverte d'une nappe blanche se réduit, renforçant
le huis clos et l'impression d'étouffement. Tout le fond
du plateau est recouvert d'une toile blanche, sur laquelle
est projeté des découpes de lumière stylisant les lieux de
l'action.
Alexandre Markoff.
Après une maîtrise de droit public et un DEA de
philosophie du droit, il suit des cours d’art dramatique à
l’Atelier 1er acte et participe au Stage l’acteur factotum
animé par le TG Stan. Journaliste et auteur
dramatique, il a signé notamment, Fonctions et dérivées, à
l’affiche du Ciné 13 théâtre en 2004 ou La lumière bleue
en 2006 au Lucernaire. Il écrit et met en scène La
mauvaise tête pour le festival Mise en capsule en 2008 et
La véritable histoire de ce qui s'est réellement passé
pour le festival Fait divers en 2011. En 2006, il fonde le
Grand Colossal Théâtre et joue dans le Mariage Forcé et
l’Amour Médecin de Molière, au Lucernaire, mis en scène
par Laurent Ferraro. Comme comédien on le voit également
dans Comme il vous plaira de W. Shakespeare, au théâtre La
Bruyère. La pyramide de Copi à la manufacture des
Abbesses, Eby et le mangeur de conte de Sarah Mesguish au
Lucernaire. Il est également l’auteur de Comment éduquer
ses parents ? aux éditions Circonflexes et intervient pour
le théâtre de l’Odéon dans différents collèges et Lycées.
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