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TRAITEMENT CHIRURGICAL DE L’ÉPILEPSIE
Neurologies • Mars 2012 • vol. 15 • numéro 146 125
❚Gangliogliomes
Les gangliogliomes, tumeurs de
l’adulte jeune, intéressent préfé-
rentiellement le lobe temporal et
sont classiquement révélés par
une EPPR. Leur aspect habituel
en IRM est celui d’une lésion kys-
tique comportant une portion
charnue rehaussée par le produit
de contraste
(Fig. 3)
. L’œdème pé-
rilésionnel est peu abondant. En
cas d’exérèse incomplète, la sur-
veillance par IRM s’impose du fait
de leur évolution possible bien que
rare vers des formes malignes.
❚Tumeurs dysembryoplasiques
neuroépithéliales
Les tumeurs dysembryopla-
siques neuroépithéliales (DNT)
sont des tumeurs stables de siège
cortical, également révélées par
une EPPR chez le sujet jeune et
de localisation temporale préfé-
rentielle. Histologiquement, on
distingue trois types : les formes
spécifiques simples (composante
glioneuronale isolée), complexes
(prolifération tumorale gliale mul-
tinodulaire et désorganisation cor-
ticale associées à la composante
glioneuronale) et les formes non
spécifiques (prolifération gliale
variable de type oligodendrocy-
taire, astrocytaire ou mixte). Dans
les formes spécifiques (simple ou
complexe), les DNT se manifestent
par un processus bien limité, en
franc hyposignal T1 et hypersignal
T2 d’aspect “pseudokystique”
(Fig.
4)
, en situation corticale, sans eet
de masse ni oedème. Le signal IRM
s’explique par le riche contenu hy-
drique de la composante glioneuro-
nale. Une empreinte osseuse est re-
trouvée dans les formes corticales
de la convexité. Dans les formes
histologiques non spécifiques, la
sémiologie IRM est diérente avec
un hypersignal moins élevé en T2,
un isosignal T1 (relativement au
cortex) et des limites moins nettes ;
prise de contraste et calcifications
sont inconstantes
(Fig. 5)
.
TROUBLES DE LA MIGRATION
NEURONALE (HÉTÉROTOPIES ET
POLYMICROGYRIES)
Les hétérotopies correspondent
à un arrêt de la migration neuro-
nale focal ou dius, de la région
périventriculaire vers le ruban
cortical, au cours du développe-
ment. Dans sa forme sous-corti-
cale diuse, l’hétérotopie prend la
forme d’un double cortex (cortex
eutopique et hétérotopique) ou
hétérotopie laminaire. Ce trouble
de la migration peut également
être focal, on parlera alors, selon
la localisation, d’hétérotopie no-
dulaire sous-corticale ou d’hétéro-
topie nodulaire périventriculaire.
Dans ce dernier cas, pour arriver
au diagnostic, il est nécessaire de
suivre chaque bord ventriculaire à
la recherche d’un foyer ectopique
de substance grise
(Fig. 6)
.
Les polymicrogyries correspon-
dent à une anomalie de la gyra-
tion cérébrale caractérisée par
un nombre excessif de circonvo-
lutions de petite taille. Les mul-
tiples gyri sont séparés par des
sillons peu profonds ou fusionnés
qui rendent compte de l’aspect
festonné du cortex mais aussi de
son aspect épaissi. Elles peuvent
être uni- ou bilatérales, de siège
Figure 3 - IRM 1,5 Tesla. Coupes axiales en pondération T1 sans (A) et après injection de
gadolinium (B) : processus expansif cortical de nature mixte multi-kystique et charnue,
avec rehaussement de la portion charnue après injection. Peu d’œdème péri-lésionnel
ni d’effet de masse. Confirmation histologique de gangliogliome.
Figure 4 - IRM 1.5 Tesla. Coupe sagittale en pondération FLAIR (A) et T1 (A) : masse cor-
ticale et sous-corticale temporo-polaire gauche de signal pseudokystique. Confirma-
tion histologique de tumeur dysembryoplasique neuroépithéliale (DNT).
A B
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