Le système immunitaire.
Notre organisme est constitué de différents systèmes qui collaborent pour nous maintenir en vie
(appareils respiratoire, digestif, cardiovasculaire, …), nous reproduire (appareil reproducteur) et
nous permettre de percevoir et d'agir sur notre environnement (système nerveux, appareil
locomoteur, …). L'un d'entre eux, le système immunitaire, est chargé d'une mission particulière,
nous défendre contre toute substance ou organisme étranger (le plus souvent microscopique)
qui aurait réussi à traverser les barrières naturelles que sont la peau et les muqueuses et à
pénétrer alors dans notre milieu intérieur.
Pour remplir cette tâche, le système immunitaire doit être
capable de distinguer le soi du non-soi.
Le soi d'un organisme est défini par l'ensemble des
molécules résultant de l'expression de son génome.
Le non-soi est constitué par des molécules étrangères,
différentes de celles du soi.
Certaines de ces molécules se retrouvent à la surface de la membrane des cellules de
l'organisme, elles sont alors considérées comme des marqueurs de son identité biologique.
Ces marqueurs ou antigènes sont reconnaissables par le système immunitaire : les
antigènes du soi sont tolérés, ceux du non-soi, éliminés après avoir déclenché une
réaction immunitaire (N.B. : une cellule infectée ou cancéreuse présente sur sa
membrane des antigènes du non-soi).
Concrètement, le système immunitaire est un ensemble d'organes et de cellules circulantes, les
globules blancs ou leucocytes (classés en macrophages, lymphocytes B et T, …), qui
concourent à la protection de notre organisme.
Ces cellules immunitaires naissent dans la moelle osseuse, acquièrent la capacité de
distinguer le non-soi (on dit alors quelles deviennent immunocompétentes) dans les organes
lymphoïdes centraux puis s'accumulent dans les organes lymphoïdes périphériques ou
circulent dans le sang et la lymphe pour monter la garde.
Organes lymphoïdes centraux = moelle osseuse et thumus
Organes lymphoïdes périphériques = ganglions lymphatiques et
rate
Lorsqu'un antigène du non-soi est repéré par ces cellules, la réponse
immunitaire se déroule selon deux modalités principales liées et
complémentaires.
La réaction non spécifique rapide (1 à 3 jours), elle est indépendante de la nature de
l'antigène pourvu qu'il soit étranger : elle met en œuvre, notamment, les macrophages qui vont
éliminer l'antigène et son porteur (une bactérie, un protozoaire, …) par ingestion puis digestion,
c'est la phagocytose qui a lieu sur le site de l'infection.
La réaction spécifique plus lente (5 à 7 jours), elle est dirigée contre un antigène donné
reconnu par les lymphocytes : les macrophages peuvent intervenir à nouveau pour présenter
des fragments antigéniques d'un microorganisme pathogène aux lymphocytes qui seront alors
activés.
On observe une réaction dite humorale (les humeurs sont ici le sang et la lymphe) passant par
la sécrétion d'anticorps spécifique de l'antigène par les lymphocytes B et une réaction dite
à médiation cellulaire impliquant les lymphocytes T cytotoxiques qui, comme leur nom
l'indique, sont capables de détruire directement une cellule infectée, ils le font par contact,
action communément appelée "le baiser de la mort" !
La réponse spécifique est, par ailleurs, à l'origine de la mémoire immunitaire, observation
fondamentale qui a ouvert la voie à la vaccination.
Mémoire immunitaire : des lymphocytes à longue vie, sensibilisés par un premier contact
avec l'antigène, assurent, en cas de deuxième contact avec le même antigène une
réponse plus rapide et plus efficace.
Vincent Béranger
Professeur de Sciences de la Vie et de la Terre
Lycée Voltaire, Paris XI°
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