Les néologismes d'origine slave en français au XXe siècle
langue qui a prêté le plus petit nombre de néologisme de toutes les langues slaves : sa contribution se réduit en
effet à seulement deux emprunts. Comme les néologismes d'origine polonaise, les termes bulgares sont très peu
utilisés et restent limités aux domaines dont ils relèvent, sans perspective d'élargissement sémantique ou
contextuel. La seconde langue slave du Sud -le serbo-croate - a donné au français de nouveaux termes relevant de
la sphère socio-historique, scientifique et culinaire. Les termes du domaine socio-historique sont pour la plupart
aujourd'hui considérés comme historiquement datés ; seuls certains d'entre eux ont réussi à s'adapter et à élargir
leurs acceptions, faisant ainsi preuve d'évolution lexicale. Les néologismes relevant du domaine scientifique
proviennent de la géologie et de la physique. Ils sont principalement dérivés et s'emploient dans les contextes
spécialisés. Un seul terme constitue la terminologie culinaire et son sens reste aussi hermétique que celui des
termes culinaires des autres langues déjà citées. Le vieux slavon (ou le vieux slave) est la langue médiévale des
peuples slaves qui n'existe plus aujourd'hui que dans les offices de l'Eglise orthodoxe. Néanmoins, cette langue
continue à enrichir les langues vivantes. Les trois termes dérivés d'un mot de cette langue sont attestés en français
au siècle dernier. Leur sens est plutôt connu, les morphèmes qui entrent dans leur structure existant dans un grand
nombre de mots français.
Les calques forment une catégorie particulière des néologismes d'origine slave en français. Ces mots sont traités
séparément des mots empruntés et dérivés et constituent un sous-chapitre. Ce dernier est organisé d'après le
même principe que la partie précédente du mémoire : les calques sont répartis d'après les langues dont ils tirent leur
origine. Trois langues slaves ont donné des calques au XXème siècle : le russe, le polonais et le serbo-croate. Le
premier a donné le plus grand nombre de calques, mais ces termes restent liés à des contextes spéciaux et ne sont
pas souvent utilisés dans la langue (il s'agit du domaine des beaux-arts et de la politique). Le polonais a contribué
au développement de la linguistique et ses trois calques existent uniquement dans cet emploi. Le serbo-croate a,
quant à lui, fourni dans les années quatre-vingt-dix un calque qui existe aujourd'hui sous trois versions
parallèlement utilisées. Créée dans le contexte de la guerre civile yougoslave, cette expression trouve vite l'accès
vers d'autres espaces géographiques et s'universalise. Les sigles, la dernière catégorie de néologismes traités dans
ce chapitre, sont tous regroupés autour de la seule langue qui les a fournis au français - le russe. On n'en a relevé
que trois, dont un a servi de base de dérivation en français. Il s'agit de noms d'institutions de l'Etat soviétique dont
l'emploi s'était généralisé à un moment de l'histoire en leur donnant un caractère plutôt commun. Ces néologismes
(traités malgré leur origine comme des noms communs) relèvent du domaine politique soviétique et sont, en tant
que tels, aujourd'hui principalement considérés comme historiquement datés. Le dernier chapitre dresse le bilan de
l'analyse des néologismes d'origine slave étudiés dans le chapitre précédent (central) de la thèse. Est synthétisé le
bilan de leur présence dans les différents domaines de l'usage. Dans cette partie, on donne les caractéristiques
morphologiques, phonétiques et pragmatiques communes des termes étudiés, avec pour finalité l'établissement de
points communs entre tous ces termes. Les graphiques illustrent les pourcentages déterminant la place quantitative
des néologismes attestés russes, tchèques ou bulgares dans le vocabulaire du français contemporain. La synthèse,
les caractéristiques et les graphiques suivis des statistiques sont établis pour toutes les langues observées dans
cette recherche. De la même manière que dans le chapitre central, le bilan synthétique des calques et des sigles
est effectué à part, à la fin de la première partie de ce chapitre. Le bilan permet également de comparer l'usage
littéraire et l'usage journalistique, au regard des notices des dictionnaires : l'extrême variété des usages de la presse
est mise en relief, dressant une vision plus complexe de cette partie du lexique. Loin d'aller de soi, les définitions
des ouvrages de référence semblent saisir une grande partie de la réalité mouvante et évolutive des usages mais
laisser de côté des graphies, des sens et des fonctions qui paraissent quelques fois aussi importants et utiles que
ceux retenus. La seconde partie du dernier chapitre est entièrement consacrée au phénomène des néologismes
non intégrés, classés dans une catégorie à part pour pouvoir être mieux observés. En effet, l'emprunt, de même que
la néologie, ne s'arrête jamais. La langue a toujours besoin de nouveaux mots qui permettent la description de la
réalité sociale qui évolue sans cesse. La néologie par emprunt et par dérivation aux langues slaves note ainsi
l'entrée d'un nombre de nouveaux mots qui ne sont pas encore officiellement attestés dans les dictionnaires de
référence mais qui, et les sources journalistiques en sont témoins, s'utilisent plus ou moins souvent dans la langue.
Ces mots ne figurent donc pas dans les dictionnaires et c'est ce fait-ci qui explique leur statut quasi-clandestin. Dans
cette partie du mémoire, nous les avons classés d'après le même principe que les mots officiels (critères
étymologique puis sémantique) en donnant leur sens et, plus loin, les exemples des occurrences trouvées pendant
notre recherche. Il faut souligner surtout que cette liste de néologismes d'origine slave n'est pas aussi détaillée que
celle des mots attestés. Elle n'est pas, non plus, exhaustive. Les néologismes qui la constituent ont été relevés
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