Dossier de synthèse Février 2016
© Editions Tissot
► Le rôle des RP
Les délégués du personnel (DP) n'ont pas à intervenir dans la décision de l'employeur d'accorder ou
non un acompte, une avance ou un prêt à un salarié.
► Les sanctions possibles
L'employeur qui refuserait de verser un acompte (alors que le salarié remplit les conditions pour y
avoir droit) peut se voir condamné à des dommages et intérêts par le conseil de prud'hommes. Vous
pourrez également être condamné si, pour le remboursement d'une avance, vous dépassez la règle
des 10 %.
► Notre conseil
Incluez dans le contrat de prêt le versement du solde en cas de rupture du contrat
Légalement, rien n'impose au salarié démissionnaire ou licencié de restituer le solde du prêt à son
départ. Or, une fois le salarié parti de l'entreprise, il peut s'avérer beaucoup plus difficile de récupérer
les sommes dues. C'est pourquoi il semble essentiel d'inclure dans le contrat de prêt une clause
prévoyant qu'en cas de rupture du contrat de travail, pour quelque cause que ce soit, le solde du prêt
doit alors être remboursé.
En cas d'acompte, préférez recouvrer la somme due dès l'échéance normale de la paie
Si vous ne le faites pas, l'acompte se transforme en avance sur salaire avec toutes les conséquences
de cette qualification et notamment la limite des 10 % pour les remboursements.
Reportez la mention de l'acompte sur le bulletin de paie
Vous devez déduire l'acompte de la prochaine paie avec une mention spéciale sur le bulletin de paie.
Elle apparaît en bas du bulletin, après le calcul des charges sociales et du net imposable.
Soignez la rédaction du contrat de prêt
Dans la mesure du possible, rédigez un contrat de prêt classique comportant toutes les clauses
habituelles (taux d'intérêt, modalités de remboursement) et faites établir un tableau d'amortissement
des prêts, cela évitera les différences d'interprétation pouvant donner lieu à des conflits.
Notez-le
Si aucun contrat n'est rédigé, les juges ont tendance à assimiler le prêt à une avance avec des
modalités de remboursement similaires.
N'accordez qu'exceptionnellement des avances et/ou des prêts
D'une part, les prêts doivent revêtir un caractère exceptionnel et être justifiés par des motifs d'ordre
social, c'est-à-dire une contrainte ou un événement affectant la situation financière ou familiale.
D'autre part, en pratique, un effet boule de neige est à craindre : le fait d'accorder un prêt à un salarié
peut en effet susciter d'autres demandes de la part de ses collègues, que l'entreprise ne pourra pas
forcément satisfaire, car elle n'est pas un organisme financier. Cela peut alors nuire au climat social
mais également altérer les relations des salariés entre eux. Le fait de consentir un prêt ou une avance
doit rester exceptionnel et non devenir pour les salariés une habitude sur laquelle compter pour gérer
leur situation financière.