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Quand est-ce que le pronom déserte le verbe?
conf. dr Anca GÂŢĂ
Universitatea "Dunărea de Jos" din Galaţi
Dans la classe du verbe roumain, la personne peut rester intérieure au verbe, ou
s'extérioriser sous des formes 'pronominales'. Est-ce simplement un surplus d'expression? Ou
s'agit-il d'un écart, d'un effet "stylistique"? Est-ce que les diverses structures dont on dispose en
roumain sont le résultat, dans le plan du discours, d'un mécanisme psycho-systématique qui
représente la solution d'un problème de représentation? Ou est-ce la preuve d'un état de langue
intermédiaire où l'on tente encore des expériences de discours en quête d'une solution de
représentation? Nous faisons la distinction entre personne intra-verbale exomorphologique,
personne intra-verbale endomorphologique, et personne extra-verbale. Nous tenterons quelques
observations en base des analyses proposées par Gustave Guillaume en ce qui concerne le système
de la personne du français.
Préambule
Le titre de cette communication peut sembler bien curieux. D'abord, c'est une question, qui
peut dépayser de par l'ambiguité du quand interrogatif. C'est un quand sous-tendu moins par la
temporalité absolue que par la temporalité relative, à savoir par l'idée de concomitance, de
circonstances particulières qui conditionnent ou favorisent le processus déserter. Deuxièmement, en
tant que question, ce titre appelle une réponse; nous ne prétendons nullement la donner ici ou, du
moins, la donner extensivement. En troisième lieu, l'emploi qui y est fait du verbe déserter est celui
glosé par Le Petit Robert (édition de 1970) comme premier sens: "abandonner (un lieu où l'on
devrait rester)"; ses synonymes, abandonner et quitter, glosés au même endroit ne valent pas dans
le contexte, ne répondant pas à l'«image» que nous nous faisons à propos de cette «évasion» du
pronom. L'exemple que donne Le Petit Robert soutient notre représentation des faits de langue pris
en discussion: «Il désertait de plus en plus, pour ce métier, l'atelier en plein vent du charpentier.»
(Loti); il y a impossibilité, dans le contexte précédent, de substituer à désertait l'un de ses
synonymes (?Il abandonnait de plus en plus…; *Il quittait de plus en plus…). C'est parce que
déserter renvoie à l'adjectif désert au sens de: a) "sans habitants / occuppants", ou bien b) "privé
provisoirement de ses occupants" (cf. Le Petit Robert: «Le château était désert, mais non
abandonné.» Gautier). La paraphrase de notre titre serait la suivante: il y a des situations /
circonstances où le pronom roumain, considéré tantôt comme caractéristique, tantôt comme
accessoire du plan verbal, s'en détache, en faisant semblant d'y laisser un vide. Telle pourrait être la
thèse de cette communication. D'autres questions apparaîtraient alors:
1) où va-t-il donc, le pronom?
2) qu'est-ce qu'il y va faire?
3) est-ce que le vide qu'il laisse derrière lui est ou non comblé par la suite?
Nous tenterons de répondre à ces questions par l'observation de quelques faits de langue et
de discours et par leur examen rapide dans la lumière de la linguistique guillaumienne.
Précisions méthodologiques et terminologiques
1. Le problème du pronom est vu par les tenants de la psycho-systématique comme l'un des plus
Revenire Cuprins
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2. intéressants de plusieurs points de vue.
a) Ce qu'on appelle d'habitude pronoms personnels dans la tradition linguistique et grammaticale
est en fait un ensemble non-homogène à plusieurs égards. Une non-homogénéité fondamentale
réside dans le fait que seuls les pronoms de 3e personne (type il) sont, étymologiquement
parlant, des pro-noms. Les types je et tu ne remplacent pas un nom, ils n'ont pas une fonction
pro, mais une fonction plutôt nominale.
b) Les pronoms personnels forment dans nos langues indo-européennes des systèmes bien
représentés, entre lesquels on constate des ressemblances et des contrastes aptes à mettre en
lumière des faits de grammaire générale et de grammaire particulière.
c) La catégorie des pronoms est l'expression linguistique la plus évidente du système de la
personne (le système "le plus mal connu", tel que le considérait Guillaume à l'époque).
d) Les pronoms peuvent être classés en pronoms supplétifs et pronoms complétifs, selon
Guillaume. Les pronoms supplétifs sont ceux que la tradition grammaticale appelle de ce nom
(pronoms personnels, démonstratifs, etc.). Les pronoms complétifs sont les articles et les (pré-)
déterminants (du type adjectif possessif, démonstratif, etc.). Ce qui nous occupe ici, c'est la
classe des pronoms dits 'supplétifs', et plus précisément des pronoms personnels roumains.
3. Le problème du pronom est étroitement lié à la problématique de la personne qu'on considère un
système partout étendu dans la langue. Là où l'on ne constate pas la présence de la personne, on
constate son absence et, par conséquent, son existence. C'est pourquoi la science du langage se
retrouve avec la personne devant un problème immense et difficile: "la notion, le sentiment devenu
notionnel, de la personne ne s'exclut d'aucune partie de la langue". (cf. Guillaume 1987: 177 et sv.)
Les pronoms ne font que mieux faire voir la problématique entière de la personne car ils sont les
instruments spécifiques, la sémiologie, la solution découverte en langue d'un problème de
représentation. Par leur caractère systématique et archaïque à la fois, ils permettent la constitution
d'un vaste champ d'observation livré à la psycho-systématique: "C'est dans la catégorie des pronoms
que les faits relatifs à la personne se laissent voir le plus aisément; mais ce serait une erreur que de
s'imaginer qu'ils existent là seulement. Il n'est pas dans le langage de problème de plus étendu que
celui de la personne. La personne, par présence ou par absence, se retrouve partout dans l'ouvrage
construit qu'est la langue." (Guillaume 1973: 46)
4. La pensée, en quête de représentations et de solutions en vue de l'expression, se donne à travers
la langue un support qui est l'assiette des apports de signification qu'elle détermine. Cette assiette
est identifiée par Guillaume dans le système de la personne, qui est "universellement le support que
se cherche, plus ou moins tôt ou tard en langue ou en discours, l'apport de signification dont fait
usage le discours." (Guillaume 1973: 64)
5. Utiliser les termes ci-dessus, c'est déjà faire appel à un concept clé de la linguistique
guillaumienne, celui d'incidence. L'incidence est en même temps le processus et son résultat.
L'incidence est «rencontre», ce qui justifie l'emploi du concept et du term en psychomécanique où
les éléments (êtres) de langue - solutions trouvées en base de représentations -, tout comme les faits
ou résultats de discours - des sortes d'images exprimées' - sont l'aboutissement d'un cynétisme
incessant faisant chaque apport de signification déterminé en pensée chercher son support.
6. Puisqu'on a déjà constaté que les 'véritables' pronoms sont ceux de 3e personne, on tentera de
définir ceux-ci d'abord. On verra que l'ordre de ces définitions est aussi dicté par les démarches
conjuguées d'observation et d'analyse.
7. Pour Guillaume, la personne existe d'abord dans le substantif, en tant que support invariable sur
lequel reposent les autres catégories: le genre, le nombre, le cas, auxquelles correspondent des
indications grammaticales spécifiques de chaque langue: "Le substantif emporte avec lui la notion
d'une troisième personne… extra-ordinale, de rang fixe, toujours troisième et marquant par là des
affinités avec le nombre qui, lui, est aussi par définition toujours de troisième personne."
(Guillaume 1999: 128) Cette personne caractéristique du substantif est aussi désignée personne
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cardinale, pour la distinguer de la personne spécifique au pronom personnel et au verbe. Elle
apparaît avec netteté dans l'usage de l'article, par lequel la personne cardinale est "reportée à
l'extérieur du substantif et promue à la fonction de déterminant de l'extension effective du nom."
(Guillaume 1999: 131) L'article des langues romanes, par exemple, réussit à se constituer et à
donner un corps à la personne cardinale. C'est de cette façon qu'il peut être vu comme une solution
trouvée à un problème de représentation: la personne cardinale est sortie du nom (a déserté le plan
strictement substantival) et s'est individualisée comme article. Et c'est de cette façon que l'article
peut être considéré un pronom (complétif en regard du substantif). Les ressemblances et les
dissemblances qui existent entre les langues sont relevées par la grammaire comparée et par les
études contrastives.
8. Le verbe est une partie du discours déterminée à la fois intérieurement (désinences) et
extérieurement (pronoms personnels) par la personne, variable cette fois-ci et désignée personne
ordinale. Le verbe est incident à la personne ordinale dans laquelle il trouve en même temps son
support et son extension, comme le substantif trouve son extension dans l'article. En français, par
exemple, tandis que les indications de mode et de temps sont incorporées au verbe conjugué, la
personne se loge partiellement dans le verbe et partiellement à son extérieur, dans l'exo-
morphologie verbale, c'est-à-dire dans les pronoms personnels. Ceci permet de remédier de manière
systématique aux situations où les distinctions de personne sujet ne peuvent pas se faire par la prise
en considération de la seule forme verbale là où il n'y a pas de distinction dans la prononciation (je
parle, tu parles, il parle, ils parlent - sémiologie verbale identique dans le code oral). La sémiologie
du paradigme verbal se simplifiant en français par rapport au latin, on a ressenti le besoin de
représenter la personne à l'extérieur du verbe. Il est ainsi fait recours à un support extérieur au
verbe, le pronom sujet. Le remède consiste à suppléer par un signe l'absence du signe de personne
dans la désinence (prononcée). La personne ordinale verbale est transportée en français à l'extérieur
du verbe et affectée d'un mot chargé de la désigner nommément. Ce transport s'effectue sur la base
d'un "procès psychique d'où émanent les pronoms personnels je, tu, il." (Guillaume 1999: 132) Tel
est le mécanisme de création du pronom personnel exo-morphologique par rapport au verbe en
français. Il n'en est pas de même en roumain, comme on le verra dans ce qui suit.
9. La personne étant commune au plan verbal comme au plan nominal, Guillaume fait voir qu'il y
aura nécessairement dans toute expression linguistique quelque chose dont on parle: "la logique
veut en effet que toujours et <partout> en parlant il soit parlé de quelque chose…" (Guillaume
1973: 52). C'est ce qu'il va appeler personne logique ou encore personne objective, personne dont
il est parlé, toujours présente sous tout acte d'expression (Guillaume 1973: 56 et sv.).
Définitions, observations, analyses - réponses à la question du titre
Il existe une ancienne tradition de définition des formes pronominales personnelles, à savoir
de la personne ordinale. La plus juste nous semble celle reprise par Guillaume chez certains
grammairiens du passé: Appolonius Dyscole; Grammaire de Port Royal; James Harris - 1751,
Hermès; Nicolas Beauzée - 1767, Grammaire générale; 1782, Dictionnaire Raisonné de
Grammaire et de Littérature, tome III).
personne délocutive / délocutée
Il / Elle est la troisième personne du singulier, ayant un seul rôle: elle est la personne de
laquelle on parle.
Ils / Elles est la troisième personne du pluriel, véritable pluriel parmi les pronoms
personnels, personne plurielle dont on parle, où les il et / ou elle ne sont individués
aucunement.
Ce sont de véritables pro-noms, en tout semblables à des noms, ou il le sont au moins par deux
caractéristiques:
- ils permettent de faire référence à ce dont il est parlé, tout comme le fait le nom dans le discours
(nous ne discutons pas ici leur caractère anaphorique);
- ils possèdent la catégorie du nombre, la marque du pluriel, spécifique du nom.
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(système de la) personne interlocutive
Je est la première personne du singulier, ayant deux rôles: elle est la personne qui parle et
celle qui, en parlant, parle d'elle-même: "la première personne parle elle-même d'elle-même"
(Wilmet 1997: 275).
Tu est la deuxième personne du singulier, ayant aussi deux rôles: elle est la personne à qui
l'on parle et à laquelle, en parlant, on parle d'elle-même.
Nous est la première personne dite 'du pluriel', mais ce n'est pas en fait un véritable pluriel;
c'est une synthèse de personnes de rangs différents: moi + toi / lui / vous / eux. On peut voir,
par exemple, dans "la formule Nous le jurons proférée d'un cri par vingt poitrines" une
addition d'autant de je (cf. Wilmet 1997: 275); pourtant, il n'en est rien, car en disant nous,
chacun des vingt locuteurs ne se désigne pas par je, comme ce serait naturel s'il n'y avait que
lui seul pour jurer, mais par nous, comme partie de l'ensemble auquel il appartient ou auquel il
accepte de s'intégrer momentanément. Nous fait référence à la personne qui parle et à d'autres,
qui ne parlent pas. La personne qui parle et les autres sont ainsi désignés par un dénominateur
commun pour permettre de parler de l'ensemble.
Vous est la deuxième personne dite 'du pluriel', représentant toujours une synthèse de
personnes de rangs différents: toi + lui / eux. De la même façon, il ne s'agit pas d'une
multiplication de tu, mais du fait que chacun des individus désignés dans l'ensemble de vous
se rattache au reste de l'ensemble. Si c'était la pluralité qu'on aurait voulu exprimer, on aurait
à disposition une formule du type toi et toi, il est vrai, bien moins économique, mais
néanmoins possible.
On voit bien dans toutes les définitions ci-dessus que la caractéristique commune des
pronoms personnels est de désigner la personne dont on parle. Quand on dit Je pars demain, on fait
référence par je tant à la personne dont on parle, qu'au fait que la personne qui parle et qui énonce
ces dires est cette personne dont on parle. En d'autres mots, que cet objet du monde désigné par je
est en même temps personne délocutive et personne locutive, tout comme on a par tu désignation
de la personne délocutive identifiée à la personne allocutive. Ces traits sont appelés à obliger la
distinction entre le système de la personne interlocutive, qui est délocutive aussi par nature, et le
système de la personne qui n'est que délocutive et que Benveniste allait appeler, de manière quelque
peu fâcheuse, non-personne. D'ailleurs, l'une des pistes fausses d'explication du fonctionnement
pronominal est fournie par la mauvaise interprétation des démarches définitionnelles des pronoms
personnels. On définit parfois la personne de 3e rang par l'appel à la définition des pronoms de 1er
et 2e rangs: la 3e personne "indique la personne dont on parle, qui n'est ni locuteur ni collocuteur,
mais seulement référence dans l'acte de communication" (Diaconescu 1987: 95; n.t.). Ce qui ne veut
nullement dire que la personne de 1er et 2e rang sont en quelque sorte constitutrices de la personne
de 3e rang.
Prenant ces repères pour base de nos observations, nous tenterons de faire quelques
remarques de principe sur le système pronominal du roumain. Celui-ci sera observé en étroite
dépendance avec le fonctionnement du verbe puisque la pluralité des formes et des mécanismes
syntaxiques mis en marche par la présence du verbe peut étaler devant nos yeux la véritable étendue
de la problématique pronominale.
1) Le verbe est un apport de signification à un support. Ce support est la personne pronominale. Le
verbe n'a pas besoin de ce support pronominal au mode quasi-nominal dont seuls l'infinitif et le
participe dit 'passé' ne cherchent pas de support dans le système pronominal, vu leur caractère
nominal et leur aptitude à fonctionner comme des substantifs. Le participe présent, dit gérondif, a
une forme unique, qui ne fait pas de distinction entre les supports ordinaux qu'elle peut chercher
parfois: Zicând eu / el / noi acestea… À tous les autres modes, le verbe prend support dans la
personne ordinale qui présente tous les rangs, de la façon dont on peut le constater dans la colonne
1, Tableau 1. Sans être tout à fait intégrateur (certaines formes ont été laissées de côté à bon
escient), ce tableau rend compte de plusieurs faits.
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Tableau 1
0 1 2 3 4 5 6
rang de
la
personne
désinences personnelles
(variables selon la
conjugaison)
objet
direct
objet
indirect
objet indirect
sous
préposition
objet direct sous
préposition et objet
(indirect) prépositionnel
sujet
1 cânt, trec, vorbesc mă (î)mi mie mine eu
2 cânţi, treci, vorbeşti te (î)ţi ţie tine tu
3 m / n (î)l lui el
3f cântă, trece, vorbeşte o se (î)i (î)şi ei ea
4 cântăm, trecem, vorbim ne nouă noi
5 cântaţi, treceţi, vorbiţi vă vouă voi
6 m (î)i ei
6 f / n cântă, trec, vorbesc le se le (î)şi lor
prep. +
ele
personne intra-verbale
endo-morphologique
personne intra-verbale
exo-morphologique personne extra-verbale
pronom zéro pronom conjoint pronom disjoint
2) Par le même mécanisme d'incidence, le verbe acquiert la fonction de predicat. En d'autres mots,
la personne logique, c'est-à-dire ce dont on parle universellement, ce qui sert de support à tout
apport de signification, «involue» (le mot est de Guillaume) dans le plan du verbe roumain, comme
dans le plan du verbe français, la fonction de prédicat. De sorte qu'on observe dans le verbe
roumain, comme dans le verbe latin, une incidence de l'apport verbal à une personne logique dont
l'intitulé ordinal (1ère, 2e, 3e, etc.) varie sans variation aucune de la fonction prédicat. La
conjugaison du verbe roumain incorpore la personne (colonne 1 du tableau), présente
sémiologiquement sous les désinences personnelles qui sont aussi des désinences temporelles et
modales. Puisqu'il n'y a pas d'autre possibilité d'existence du verbe en dehors de la conjugaison
(sauf au mode quasi-nominal), on va appeler les désinences personnelle du verbe des réalisateurs de
la personne intra-verbale endo-morphologique. Elle est intra-verbale parce qu'on ne peut pas
concevoir le verbe comme pleinement fonctionnel (prédicatif) sans marques personnelles, elle est
endo-morphologique parce que le support personnel est marqué de par la morphologie verbale,
sans qu'un pronom fasse son apparition. Pourtant, le pronom est déjà là, par son absence même,
c'est un pronom zéro.
3) Dans la linguistique guillaumienne, la transitivité du verbe est vue aussi comme une incidence
du verbe, de l'apport verbal à un support qui est recherché dans le sens opposé à celui de l'incidence
du verbe à son sujet. Le verbe est vu en même temps comme incident à la personne logique, qui est
ce dont on parle, et à l'objet sur lequel l'apport verbal se pose. Ce qui rend en égale mesure l'objet
direct support du verbe. C'est pourquoi les pronoms personnels à fonction d'objet direct sont
considérés dans le Tableau 1, colonne 2 des marques de la personne intra-verbale, non plus endo-,
mais exo-morphologique. Le fait qu'ils peuvent apparaître dans des réalisations discursives du type
dusu-l-am, dusu-m-am, duce-m-aş, ducă-se à côté de l-am dus, m-am dus, m-aş duce, să se ducă
n'est que la preuve du fait que le verbe roumain incorpore en quelque sorte son objet. Il l'incorpore
en un degré moindre qu'il n'incorpore son sujet.
4) Il en est de même pour l'objet indirect: spusu-ţi-am, spune-ţi-aş, amintitu-mi-am, à côté de ţi-am
spus, ţi-aş spune, mi-am amintit (colonne 3).
5) Il n'en est plus de même avec les ainsi dites formes toniques ou accentuées des pronoms
personnels qui vont déserter le plan du verbe pour rejoindre le plan qui leur est propre en tant que
sémiologie de la personne, le plan du nom, où ils reconstruisent par réfection la personne ordinale.
C'est ainsi qu'elles apparaissent obligatoirement sous préposition pour ce qui est de l'objet direct
(pe mine) et de l'objet indirect (prenant pour support des prépositions telles graţie, datorită) et sous
déclinaison dans le cas de l'objet indirect (mie) (Tableau 1, colonnes 4 et 5). Il faut remarquer à ce
point que le pronom de troisième personne lui, ei, lor, le plus rapproché du plan nominal du fait
qu'il prend comme celui-ci son support dans la seule personne logique, ressemble de très près,
pourrait-on dire est identique même, à l'article de Génitif-Datif: băiatului, fetei, băieţilor, fetelor.
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